Métropolitain

— Pourquoi pas.
Répondit-il, de manière neutre.

— Tu pourrais montrer un peu plus d’enthousiasme… On va voir Aurore, Hélène et Alain, tout de même…
Bouda t-elle.

— … Bien sûr que ça me fait plaisir de passer les voir. C’est juste que… je pensais que nous allions passer la journée que tous les deux.
Répondit-il, un peu gêné.

— … Promis, on ne reste pas longtemps ! On a vraiment pas souvent l’occasion de passer voir la boutique, et maintenant qu’ils sont grands, je sais qu’on passe beaucoup moins de temps ensemble…

Elle souriait, émue que ses enfants étaient autonomes et qu’ils menaient leur propre vie, et à la fois un pincement au coeur qu’ils ne l’oublient.
Voyant sa femme ainsi, il la serra contre lui et lui rendit un sourire.

— Tu as raison. Nous aurons tout le temps pour nous ensuite. Excuse-moi d’être un peu égoïste et de te vouloir pour moi tout seul.
Plaisanta t-il.

— Ce qui eut le mérite de la faire rire.

— Arrête ça…
Lui dit-elle, à la fois touchée et embarrassée.

Ils retournèrent dans le parking pour y déposer leurs achats et elle referma le coffre.

— On ira en transports en commun, là où se trouve la boutique n’est pas très praticable en voiture. Ce n’est pas si loin d’ici. On reviendra ici pour rentrer.

Il la suivit, elle, regardant le trajet sur son smartphone.
Elle acheta des tickets et commença le périple jusqu’à chez ses enfants.
Il lui emboîta le pas, le flot de gens ne le rassurait pas et il restait à proximité de sa femme.
Ils se retrouvèrent l’un dans les bras de l’autre à cause du monde dans la rame.
Inconsciemment il se mettait en position de protecteur.
Ils purent sortir et elle ne put s’empêcher de rire comme un enfant, comme si tout cela n’était qu’une attraction.
Quelle expérience.

Alors qu’elle souriait bêtement, lui, n’était pas de très bonne humeur.

— Ça n’a rien d’amusant…
Disait-il, en jetant un regard derrière lui, en direction des portes qui se refermaient et que le métropolitain s’en allait.

S’assurant qu’Alexandra était toujours là, devant lui.
Ses grandes mains posées sur ses épaules.

Ils arrivèrent enfin dans la galerie où se trouvait la boutique.
C’était une galerie luxieuse, très belle avec pas mal de passages de touristes et de passants.
Gabriel était ébahi.

— Ils ont plutôt bien choisi leur emplacement…
Se dit-il à haute voix.

— C’était un projet plus que réfléchi. Je me souviens encore du jour où ils sont venus m’en parler…

2020.04.01

Pasta

Elle avait fait la surprise à son mari. Choisissant une tenue adéquate pour lui, il devait la suivre.
Elle s’assit du côté conducteur dans la voiture, ne lui laissant pas le choix. Il s’installa à contre-coeur, et observa le paysage pour ne pas avoir à faire de commentaires désagréables à sa chère et tendre.

Il n’était pas rassuré de devoir aller dans le monde des Humains. C’était sa première fois et il appréhendait cette découverte, tout en ayant hâte de découvrir dans quel univers sa femme avait grandi. Il ne pouvait s’empêcher d’être inquiet, qu’ils soient vulnérables en dehors de leur domaine.

Elle conduisit tranquillement, et passa par le tunnel des dimensions qui la téléporta directement dans son monde d’origine. Dans un autre tunnel où elle se fondit assez rapidement dans la masse pour prendre le chemin qu’elle désirait. Son smartphone était déjà préconfiguré et lorsqu’elle sortit du tunnel, elle pu avoir du réseau et le calcul d’itinéraire se fit automatiquement.
Elle jeta un regard dans le rétroviseur central, prit une grande inspiration avant d’expirer.
Elle était contente de retrouver son monde et en même temps elle resta concentrée pour ne pas avoir d’accident. Elle avait oublié à quel point la circulation en ville était chaotique. Cela ne rassura pas son époux, déjà qu’il craignait qu’ils se fassent attaquer ou prendre en embuscade.

— Tout compte fait, on risque de mourir avant d’atteindre notre destination.
Dit-il, en faisant mine de s’accrocher à son siège, les yeux ronds et jetant un regard mi-apeuré, mi-moqueur à sa femme, qui esquissa un sourire en coin.

Elle fit mine de bouder.
Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas reprit le volant mais elle avait confiance en ses capacités et elle savait qu’elle avait une conduite sécuritaire.
Puis, la voiture était loin d’être inconfortable.
De temps en temps, à un feu, elle posait son coude sur le rebord de la portière et jetait un coup d’oeil en biais sur le siège passager.
Il regardait avec intérêt le flot des passants et des autres véhicules. Il n’avait pas l’habitude d’être au milieu de toute cette agitation.
Il était à la fois serein, parce qu’au fond, il avait confiance en sa femme, mais anxieux de ces éléments perturbateurs.
Lui-même un coude sur la portière, le regard perdu dans ses propres pensées.
Elle profita de cette vision tant qu’elle le pouvait.
Ce n’était pas tous les jours qu’elle avait le loisir de l’observer dans ce contexte.

Ils arrivèrent enfin aux galeries.
Elle se gara dans le parking et ils sortirent enfin de la voiture.

— Le voyage n’a pas été trop désagréable, cher époux ?
Demanda t-elle, en verrouillant la voiture avec la clé, après que son homme referme la porte derrière lui.

— Ça peut aller…
Répondit-il moqueur.

— Heureusement que j’étais en très bonne compagnie.
Ajouta t-il en s’approchant d’elle et en posant un baiser sur le dessus de sa tête.

Elle était plus que joyeuse et l’attrapa par le bras pour l’emmener à la surface, aux boutiques.
Comment pouvait-il lui en vouloir avec ce visage rayonnant ?
Elle avait toujours rêvé de venir dans cette immense galerie marchande, sa fille Aurore qui passait énormément de temps dans le monde des humains, lui en avait parlé et cela avait attisé sa curiosité.

Alors qu’elle lui faisait essayer quelques tenues de costumes, chemise et pantalons, dans la cabine d’essayage. Elle en profita pour envoyer un petit message à sa fille.

Elle lui avait un peu forcé la main, lui qui n’avait pas l’habitude du prêt à porter.
Dans son domaine et son château, la plupart de ses tenues étaient faites sur-mesure et dans un tout autre style, d’un autre temps.
Il n’était pas convaincu des vêtements mais voyant que ça lui faisait plaisir, il fit un effort et voulut bien essayer.
Cela fut compliqué, d’abord de trouver sa taille, mais ce fut rapide.

Sortant de la cabine d’essayage, il ne savait pas trop quoi penser de son apparence, ni de sa dégaine.
Se regardant une dernière fois dans la glace et se tournant vers elle. L’air de lui demander des yeux si c’était bien comme cela que ça se portait.
Elle, sur le pouf, eut les yeux qui brillèrent. C’était si étrange de le voir dans ce genre de tenue mais cela lui allait tellement bien.
Depuis la première fois qu’elle l’avait rencontré, il avait tout de même pris quelques rides, tout comme elle, mais pour son âge, il était encore loin d’être désagréable à regarder.
La chemise bleue marine aux motifs discrets blancs, le serrait juste comme il faut. Mettant en valeur ses muscles saillants, preuve qu’il prennait encore soin de son corps.
Le pantalon noir lui moulait le fessier bien ferme, et retombait au niveau de ses chevilles, au dessus de ses chaussettes grises.
Il manquait peut-être une ceinture pour aller avec le tout, qui aurait cintré parfaitement le tissu au niveau de ses hanches.
Elle fit un cadre avec ses doigts, et ferma un oeil pour mieux profiter de cette vision.
Bien évidemment. Elle prit discrètement une photo pendant qu’il était en train de se regarder dans la glace et l’envoya à Aurore.

Aurore était ce jour-là, dans la boutique d’Hélène et Alain.
Assise sur un banc du magasin, elle regardait Hélène travailler et discutait de temps en temps avec elle.
Elle reçut, tout d’abord le premier message de sa mère, et en fit part à sa demi-soeur.

— Tout va bien ?
Demanda Hélène.

— Oui oui, c’est maman. Elle est aux galeries avec papa.

Aurore jeta un rapide coup d’oeil sur l’écran sans même déverouiller son téléphone.

— Ha… c’est la première fois qu’elle y va, non ?
Répondit-elle en rangeant quelques piles de vêtements dans sa boutique.

— Hm, oui. Je lui en avais parlé. J’espère qu’elle en profite bien. Connaissant papa, il a dû l’accompagner à contre-coeur.

— Ahah ! Effectivement, je l’imagine bien faire la tête pendant que maman flâne dans les étages.

— Tu crois que ça plairait à Chris de faire du shopping avec maman ?

— Hm… laisse-moi réfléchir… le connaissant il serait plus inquiet qu’autre chose, il a toujours eu peur dans ce monde qu’il connait assez mal.

— Je te rassure, je pense que papa est au moins autant flippé. Tu connais maman, elle arrive toujours à le convaincre.
Sourit-elle.

— C’est bien vrai.
Elle lui rendit le sourire.

Un autre message arriva.

[Alors, il est comment papa ?]

— Oh… mince… !
S’exclama Aurore, ne sachant pas comment réagir à la pièce jointe.

— Qu’est-ce qu’il y a ? C’est ton petit copain ?
Demanda Hélène, curieuse.

— Non, pire. Maman m’a envoyé une photo de papa dans un costume…
Dit-elle, les yeux toujours rivés sur son écran.

— Non ? Fais voir !

Hélène posa ce qu’elle avait dans les mains et se rapprocha d’Aurore pour zieuter sur son téléphone.

— … T’en penses quoi ?
— Hm… c’est… il est pas mal en fait ton père.

— Arrête ça !
Dit-elle en repoussant Hélène.

— Roh, ça va, je plaisante… mais ça lui va plutôt bien, en vrai. Alain ! Viens voir un truc.
Cria t-elle pour que son frère l’entende depuis l’arrière boutique.

— Tu as raison, et je crois que c’est ça qui me dérange le plus dans cette photo…Regardant encore son écran, comme pour mettre le doigt sur ce qui la gênait.

— Qu’est-ce qu’il y a ?
Demanda Alain, passant sa tête dans l’encadrement de la porte, soulevant le noren qui servait à séparer les deux pièces, du revers de sa main.

Hélène lui fit signe d’approcher.
Aurore tourna son téléphone pour lui montrer.

— Hmm… c’est pas mal, en effet. Ça lui va plutôt bien, même.

Le téléphone vibra et Aurore regarda le nouveau message.

— … Maman m’a envoyée une autre photo.
Déclara t-elle.

Les trois regardèrent avec curiosité le nouveau cliché.

— … Ça le change mais, ça lui va bien aussi. Maman a l’oeil.
Dit Alain.

Les deux autres acquiessèrent.
Cette fois-ci, Gabriel était dans un T-shirt manches courtes blanc simple, en coton, col rond pas trop large.et on voyait bien ses muscles. Le tissu collait à sa chair comme une seconde peau. Un jogging gris clair qui lui donnait un air sportif. Ni trop grand, ni trop large. On pouvait deviner son fessier ferme mais le tissu restait ample.

Hélène eut une idée.

— Si ils sont dans le coin, proposent leur de passer nous voir !
Proposa t-elle.

— C’est vrai qu’ils ont rarement le temps de passer à la boutique. C’est pas une mauvaise idée.
Dit Alain, songeur.

— Je lui envoie un message.
S’exécuta Aurore.

— Si vous n avez plus besoin de moi, je retourne travailler.
Dit-il en s’éloignant, l’air blasé.

— Il a toujours été comme ça… ?
Demanda Aurore. Inquiète.

— Oui oui, t’en fais pas. Le travail c’est le travail pour lui.
— T’es sûre que je dérange pas… ?
— Tu me tiens compagnie ! Regarde, on attend juste des clients. En plus, t’es un peu notre mascotte !

Voyant que cela la minait, Hélène ajouta :

— Il est pas très doué pour s’exprimer mais il est content que tu sois là. Je t’assure. Aussi, surtout parce que tu augmentes nos ventes avec tes fans.
Dit-elle en aparté, à moitié sérieuse.

— Bon, je retourne travailler aussi. Sinon je vais me faire rouspéter.

Hélène se releva et reprit ce qu’elle avait délaissé tantôt.

— Au fait, Célestin t’a recontactée ?
— Oui, on est en train de planifier la prochaine séance photo. Il a posté quelques une de la précédante sur son compte Pastagram, il m’a dit qu’il t’avait taguée dessus aussi.

— Ouep, il fait bien les choses. De mon côté aussi je le mentionne. Ça te dit toujours pas de te créer ton propre compte Pasta ?

— Non, toujours pas.
Sourit-elle.

— Je préfère ne pas mettre mon doigt dans l’engrenage des réseaux sociaux.
Affirma t-elle.

Malgré son jeune âge, elle avait les idées claires et la tête sur les épaules.

— Puis ça laisse planer un certain mystère.
Ajouta t-elle.

Hélène était fière de sa petite soeur. Sa question était réthorique mais cela la rassurait encore un peu plus sur l’amour qu’elle portait à Aurore.

— Ça tu peux le dire. Des clients et clientes sont déjà venues me demander qui était la modèle sur nos photos. Ils savent juste que tu t’appelles Aurore et que tu fais partie de la famille. J’imagine que Céles’ doit dire la même chose.

— Tu sais que certains ont fait le lien avec mon boulot ? L’autre jour, un client m’a demandé si c’était moi sur les photos de Céles’ et de ta boutique.

— Ça pose pas de problème… ?
Demanda Hélène, inquiète.

— Non, au contraire, je lui ai dit la vérité et qu’il n’hésite pas à passer voir ce que tu fais, à l’occasion. J’espère juste que je ne vais pas t’envoyer des détraqués…

— Ah ça, je les attends de pied ferme, s’il y en a.

— En parlant de ça, ma boîte a demandé à Céles’ s’il était disponible pour faire des photos du lieu et des filles. Ça servira certainement de vitrine sur leur site.

— C’est super cool !

— Oui, il faut juste qu’il trouve le temps dans son planning.
Rit-elle.

Des clientes ne tardèrent pas à arriver.
Elles virent Aurore et la reconnurent tout de suite. N’osant pas lui parler, Hélène brisa la glace et, après les avoir accueillies dans sa boutique. Présenta la star.

— Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir Aurore, notre modèle phare, qui passait par là.
Aurore salua timidement les filles et se leva pour les approcher.
Elles étaient à la fois intimidées et sautaient sur place d’excitation.

— B-bonjour. Nous sommes trop fans de tes photos !

— Merci beaucoup.
Sourit-elle.

— C’est surtout le travail du photographe et de la styliste.
Ajouta t-elle, gênée.

— Mais non ! T’es trop mignonne, est-ce qu’on peut faire une selfie avec toi… ?
Demandèrent-elles.

— Oui, bien sûr. Est-ce que je peux juste, vous demander quelque chose ?

— Euh… oui ?
Répondirent-elles curieuses.

— Juste de mentionner le compte de la boutique, si jamais c’est posté sur Pastagram…
Dit-elle en joignant ses deux mains pour faire sa demande.

— Oui bien sûr !
Répondirent-elles, toutes excitées.

Aurore proposa de faire une photo avec les deux filles puis une avec chacune d’entre elles.
Elle avait le contact facile avec les gens et cela se voyait.
Hélène l’observait de loin, avec un soupçon d’admiration.
Elle alla donner un coup de main pour les prendre en photo et retourna à ses tâches.
La blondinette avait les cheveux lâchés aujourd’hui, et un pull grande taille en coton avec des grosses mailles en chevrons dessus. Un legging gris clair bien épais et des baskets imposantes aux pieds.
Elle était habillée simplement mais il y avait quelque chose qui faisait qu’elle dégageait un certain charme.
Après la petite séance photo selfie, Aurore en profita pour présenter les produits de la boutique.
Les jeunes fans ont finalement pris quelque chose dans la boutique pour ne pas repartir les mains vides.

*

Pendant ce temps là.
Alexandra et Gabriel avaient fini leur petit tour aux galeries. Elle portait les sacs qui contenaient les vêtements neufs de son époux.
Lui, regardait aux alentours et son regard s’arrêtait de temps en temps sur des robes d’un genre qu’il n’avait jamais vu et imaginait si elles iraient bien à sa femme.

— Hélène nous invite à passer les voir a la boutique. Aurore y est en ce moment.
Dit-elle.

— Pourquoi pas.
Répondit-il, tout aussi neutre.

2020.03.26

Rides

Les années s’écoulaient et ses sentiments étaient toujours intacts vis à vis de lui.
Malgré leur emploi du temps assez chargé, elle avait réussi à libérer un après-midi pour l’emmener faire du shopping dans des galeries de vêtements.

Il n’avait pas l’habitude d’aller dans ce genre d’endroit. En temps normal, il avait le luxe d’aller voir un tailleur et d’avoir des vêtements sur-mesure. Il faisait confiance à leur compétence et expérience pour lui fabriquer des tenues adéquates à toutes situations.
Elle avait insisté, c’était l’occasion de se retrouver tous les deux en dehors de leur cadre habituel.

Il n’était pas serein. Surveillant constament ses arrières et les alentours. Il y avait un certain monde et cela ne le rassurait pas.

— Calme-toi.
Lui chuchota t-elle en se rapprochant de lui.

— Tu n’as vraiment pas de quoi t’inquiéter. Il y a beaucoup trop de témoins et d’innocents pour qu’on se fasse attaquer, tu ne crois pas ?

Ils étaient sur les marches de l’escalator.
Elle, sur la marche du dessus.
Il se colla un peu plus à elle, toujours sur ses gardes. Presque un peu grognon.
Elle le guida jusqu’à l’étage des hommes et commença par scruter les différentes marques et les portants.

Il essaya une chemise avec un pantalon de costume.
Elle était assise en attendant qu’il ouvre le rideau pour qu’elle puisse le contempler.
Il sortit de la cabine, pas spécialement convaincu de sa dégaine. Ce n’était pas vraiment le style de tenue qu’il avait l’habitude de porter au quotidien.
Il lui jeta un regard interrogateur.
Elle mit ses mains devant sa bouche, émue de le trouver encore si beau après toutes ces années ensemble.
Elle forma un coeur avec ses doigts.

— Tu es trop beau…
Elle prononça ces mots avec ses lèvres sans qu’aucun son n’en sorte.

Il rougit et retourna dans la cabine se changer. Sans un mot.
Elle était habillée en civile pour cette sortie. Un simple T-shirt blanc avec une poche sur le côté, et un jeans taille haute et bien moulant. Sur ses épaules, un petit manteau à capuche brun. Ses papiers ainsi que le porte-monnaie et son smartphone étaient dans les poches intérieures de son manteau.
Quant à lui, il avait enfilé un pantalon chino marron clair et un simple T-shirt noir par dessus qui moulait les muscles de son corps âgé, mais bien entretenu. La couleur de son haut contrastait avec celle de sa chevelure blonde presque blanche et celle de sa barbe.
Un petit blouson en jeans qu’il avait confié à sa femme durant les essayages.

Il souhaita essayer un jogging qui avait l’air confortable.
Il essaya plusieurs tailles avant de trouver la bonne et lorsqu’il sortit de la cabine, elle était encore émue.
Peu importe ce qu’il pouvait porter, il était beau en toutes circonstances.
C’était un pantalon de sport gris, avec une doublure agréable et respirante.

Après avoir fini les emplettes, elle paya et s’apprêtait à partir lorsqu’il lui demanda.

*

Ils avaient rarement l’occasion d’être tous les deux en civil, passer inaperçu dans cette foule de gens qui ne les connaissait pas.

Assise sur un banc en attendant que son mari finisse ses essayages, les cheveux bouclés attachés en queue de cheval, dont les deux mèches qui tombaient généralement devant son visage étaient ramenés légèrement derrière ses oreilles, et dans l’élastique qui tenait le reste de ses cheveux.
Ses cheveux étaient longs et quelques fils blancs discrets étaient visibles si on y prêtait attention, brillant dans sa chevelure brune et épaisse.
Elle avait son smartphone dans les mains, tapotant de temps à autre avec une main ou les deux. Certainement en train d’envoyer quelques messages aux enfants entre deux mails professionnels.
Elle le mit en veille rapidement, le rangeant précautieusement dans la poche intérieure de son manteau.
Elle relève le visage, scrutant rapidement les alentours en expirant lentement.
Elle ne faisait certainement pas son âge mais les quelques rides au coin des yeux et de ses lèvres trahissaient son expérience et les dures années qu’elle avait pu vivre, même si elle n’en regrettait rien.

2020.03.11

Soleil

Elle arriva devant sa maison en fin d’après-midi et elle appuya sur la sonnette.
C’était un jour d’été doux, elle était habillée d’un haut ample et léger à plis, ainsi que d’un short en jeans.
Ten’ était à ses côtés, comme d’habitude. Ils étaient pratiquement inséparables et il la suivait partout.

Elle lui avait envoye un message quelques minutes auparavant pour le prévenir de son arrivée.
Elle n’eut pas très longtemps à attendre et la porte s’ouvrit. William était en T-shirt gris foncé et d’un cycliste noir. Sa musculature était visible sous ses vêtements.
Ses cheveux blonds étaient cette fois-ci lâchés et encore un peu mouillés. Il avait dû prendre une douche il y a peu, et elle ne pouvait lui en vouloir compte tenu de la chaleur ambiante.

*

Les cheveux attachés en queue de cheval haute, une casquette sur la tête. Elle attendait devant la porte de son ami qui ne mit pas très longtemps à lui ouvrir.
Elle n’avait pas l’habitude de le voir les cheveux lâchés et tout juste sorti de la douche, à la vue de sa chevelure encore légèrement mouillée.

— Entre, il fait meilleur à l’intérieur.
L’invita t-elle.

Elle ne se fit pas prier, malgré la casquette qui la protégeait du soleil, elle avait la peau exposée aux rayons du soleil.
Elle portait un haut en tissu léger et fin, un peu ample mais qui laissait ses épaules dégagées, et un mini short en jeans, laissant ses jambes sans défense contre la lumière brûlante de l’extérieur.
Des petites sandalettes aux pieds, loin d’être inconfortables.
Elle se déchaussa immédiatement, par habitude.
Elle retira également sa paire de lunettes de soleil qu’elle rangea dans son petit sac à dos en tissu.
Laissant également ce dernier dans l’entrée, près de ses chaussures d’été.
Ten’ se faufila précipita à l’intérieur, s’étalant sur le sol pour profiter de la fraîcheur. Pas étonnant, il avait des poils semi-longs et noirs. Elle avait l’air de s’en vouloir qu’il ait dû l’accompagner par ce temps infernal pour lui.

— Est-ce que je peux te demander de l’eau pour Ten’ ?
Demanda t-elle, tout en retirant ses sandales et observant son chien se rouler à différents endroits sur le parquet, cherchant la meilleure place fraîche.

— … Oui, bien sûr !

Un peu gêné de n’avoir pas réagi immédiatement. Il était trop occupé à observer Aurore et elle le sortit de sa rêverie.
Il se dirigea vers la cuisine et voyant qu’elle ne le suivait pas tout de suite, il dût leur dire de l’accompagner dans l’autre pièce.
Il sortit une gamelle pour Ten’, remplie d’eau fraîche et il y ajouta quelques glaçons.
Posant le tout dans un coin de la pièce, il s’accroupit pour le caresser. Il semblait à la fois heureux et impressionné que ce petit chiot faiblard soit devenu un bon chien fidèle à sa maîtresse. Quoi qu’il en soit, il y avait de l’amour dans son regard, son amour des bêtes.
Il resta accroupi et se tourna vers elle.

— Est-ce que ça te dérange si Ten’ reste un peu ici pendant qu’on monte…?
Demanda t-il en pointant son doigt au plafond.

Elle s’approcha de Ten’ pour lui caresser sous le museau.

— Je reviens tout de suite, attends-moi.
Dit-elle simplement.

Ten’ s’assit et attendit qu’elle et William sortent de la pièce pour s’allonger et s’étaler sur le sol.
Elle jeta un dernier regard sur Ten’ avant de suivre William.
Il l’observait, dans ses moindres détails. La manière qu’elle avait de prendre en considération son chien alors qu’elle n’était qu’une adolescente, qu’elle ne travaillait même pas au contact des animaux. Il y avait en elle, quelque chose qu’il admirait et aussi un autre sentiment qu’il avait du mal contenir.

Ils montèrent un escalier qui les emmena à l’étage. Sa chambre avait un grand bureau, une bonne bibliothèque de livres.

2020.02.22

Dessin

Au début, les gens parlèrent beaucoup de cette relation à trois, puis ils s’y habituèrent.
Nous dormons à trois désormais.
Azur accepta la nouvelle comme s’il avait un nouveau papa, mais en réalite cela ne changea pas grand chose. Chris était déjà très présent dans notre vie et il était juste devenu plus qu’un oncle.

Chris et moi apprirent à nous connaître plus intimement. Il restait toujours aussi respectueux envers Gabriel.
J’étais comblée.

Un jour, alors que nous étions dans le lit tous les trois, à parler de tout et de rien.
Il demanda timidement.

— Est-ce que je peux formuler une demande un peu égoïste… ?

— Laquelle ?
Demandais-je.

— Surtout, dis moi si cela te dérange, d’accord ? Si tu refuses je respecterai ta décision.

— Dis-moi.
Répondis-je curieuse.

— Je… je souhaiterais bien avoir un enfant… tu crois que c’est possible… ?

Gabriel, comme d’habitude, n’était pas surpris et soupira avant de me laisser répondre.

— Je… je ne pense pas… que ce soit une demande égoïste, Chris.

— Arrête de me jeter des regards, Alexandra. Tu connais déjà ma réponse. Si c’est ce que tu désires également, je n’ai aucune objection. Je prendrai soin de toi pendant comme après la grossesse, même si cet enfant n’est pas biologiquement le mien.
Dit-il exaspéré.

— Si Gabriel dit ça…
Dis-je en esquissant un sourire.

Je regardais Chris dans les yeux.

— Bien sûr que je veux bien porter un enfant de toi, Chris.

— Merci Gabriel !
Dit Chris, ému.

— Tss, ne me remercie pas, j’y suis pour rien moi, remercie plutôt Alexandra. C’est de son utérus dont il est question…

Azur avait 4 ans lorsque je donnais naissance à des jumeaux magnifiques.
Ils avaient mes yeux marrons et mes cheveux légèrement bouclés, mais la couleur noire de jais de Chris.
La grossesse fut compliquée mais rien d’insurmontable et tout le monde était en bonne santé.

Quelques années plus tard. Azur avait maintenant 8 ans et les jumeaux 4 ans à leur tour, lorsque Gabriel me demanda si j’étais d’accord pour porter un second enfant de lui.
La grossesse d’Azur avait été particulièrement compliquée et il en était conscient, mais j’avais également envie d’un deuxième enfant avec Gabriel, peut-être pour équilibrer la balance.
Gabriel était un peu envieux des deux moutons noirs de Chris et je voulais également lui faire plaisir.
Ainsi nous eûmes une petite fille qu’on appela Aurore.
Elle avait des bouclettes blondes et les yeux vairons.

*

Azur avait grandit et continuait d’apprécier les cours de self-défense et de combat. Il décida de devenir professeur.

Quant aux jumeaux, ils étaient tous les deux bons en éducation physique mais avaient un tout autre hobby et une autre idée de carrière.
Ils avaient grandi ensemble et ils étaient très fusionnels, s’aidant mutuellement à gagner de l’expérience. Ils s’intéressèrent tous les deux au dessin, en apportant des critiques constructives chacun leur tour, ils progressèrent très rapidement.
Puis ils s’orientèrent vers le métier de design fashion. Elle savait ce qu’elle aimait voir sur son frère et réciproquement. Ils étaient complémentaires.
Lorsqu’ils furent en âge et assez mature pour formuler leur voeux de travailler et d’avoir leur propre boutique, Alexandra les soutint ainsi que Chris.
Elle en toucha deux mots à Gabriel qui accepta avec plaisir de participer au financement du magasin.
Ils avaient 22 ans lorsque la boutique vit le jour.
Un magnifique logo sobre et sophistiqué.
Ils insistèrent pour rembourser le prix de leur commerce et considérèrent la participation de Gabriel comme un emprunt à très longue durée.
Chris culpabilisait de ne pas pouvoir les aider en finançant le projet de ses enfants.

2020.02.18

Libre

Ses parents étaient directeurs d’une école d’arts martiaux et avaient de grandes attentes pour leur fils unique qui avait maintenant 20 ans.
L’école se situant dans une région reculée, en plein milieu d’une forêt. Elle était renommée pour la qualité des cours enseignés et avait quelques excelents élèves et professeurs.

Il ne veut pas de cet avenir tout tracé, de cette routine, de ce cadre de vie. Il veut être libre.
À 20 ans, il décide d’en parler à ses parents. Qui ne sont pas très compréhensifs. Sa mère s’emporte et est outrée qu’il crache sur les privilèges qu’ils lui offrent, et le confort de sa vie actuelle. Son père essaye de calmer le jeu.
Voyant que la discussion mène à rien, il s’en va, quittant la maison familiale. Prenant juste son manteau et ses chaussures aux pieds, il sort.
Marchant longuement pour sortir du domaine et atteindre une route qu’il décidera de suivre jusqu’à le mener dans une ville animé, il se met à pleuvoir.

2020.02.18

Tracas

Elle accepta sa proposition au sujet de Ten’ et des cours particuliers. Elle souhaitait essayer au moins quelques temps et elle pouvait toujours changer d’avis si cela ne lui convenait pas. L’avait-il rassurée.
Intérieurement, il avait sauté de joie à l’idée de pouvoir la revoir plus souvent. Son enthousiasme s’était ressenti lorsqu’il lui avait donné une date et une heure pour le rendez-vous au sujet des cours.
Elle n’avait que 15 ans et c’était aussi cela qui le tracassait. Il en avait 22 et c’était également la petite soeur de son meilleur ami. Il savait qu’il devait faire attention à son comportement mais ses sentiments étaient grandissants. Cela faisait déjà plusieurs années qu’il avait commencé à éprouver cet attachement pour elle. Tout d’abord, il s’était dit que c’était parce qu’elle était la petite soeur de son ami qu’il avait également envie de la protéger. Peut-être que cet amour fraternel avait déteint sur lui. Fils unique.
Plus les années passèrent et plus il se rendit compte que ses sentiments étaient plus forts que ça. Il souhaitait la chérir et l’aimer comme son égal, mais son âge posait problème.
Il ne cherchait pas spécialement à la voir mais la moindre occasion de la croiser et de lui parler lui mettait du baume au coeur. Les cours pour Ten’ étaient une occasion en or, mais il ne négligeait pas non plus l’intérêt pour Ten’. Il restait avant tout, un très bon dresseur. Comme ses parents.

Il avait rapidement parlé de ses tracas à Cean.
Il lui avait répondu avec sérieux, qu’il devait en discuter directement avec l’intéressée. De son point de vue, si William faisait du mal intentionnellement à sa soeur, il passerait un mauvais quart d’heure. Cependant il voyait bien son ami torturé par ses propres sentiments et savait qu’il n’était pas du genre à tourmenter les gens.

Aurore fut plutôt satisfaite des cours. Ten’ semblait épanoui et elle était heureuse de le voir intérargir avec ses frères et soeurs après tant d’années après avoir grandit à l’écart. William en profitait pour échanger quelques mots avec Aurore lors de ces moments.

2020.02.15

Responsabilité

Elle éduqua son chien du mieux qu’elle put.
Petite dernière, ne sachant pas encore vers quoi s’orienter dans son avenir.
Ses parents ne s’en inquiétaient pas plus et ne lui mettaient pas non plus la pression.
Elle avait toujours été studieuse, sérieuse et surtout mature pour son âge. Sa seule faiblesse résidant dans sa capacité à se défendre physiquement. Ceci dit, elle avait les bases qui pouvaient suffire dans le monde des humains, mais largement insuffisants dans son monde.

L’ami de son frère était le fils unique d’une famille d’éleveurs d’animaux magiques de combats. William.
Ils étaient dans la même classe et sont restés en très bons termes même après leur cursus scolaire.
Cean se spécialisa en arts des combats et lui resta aider ses parents.
Du même âge, cela les avait rapprochés dans l’enceinte du château.
Lorsqu’il vit le sérieux et l’implication de la petite soeur au sujet du chiot noir. Il fut touché en plein coeur.
Il l’aida jusqu’à ce qu’elle puisse s’en charger toute seule.

*

— Hey, Will’ ! Comment ça va ?
Salua Cean.

— Salut.
Répondit-il, surpris de le voir, et l’esprit ailleurs.

Les cheveux blonds, raides, mi-long et attachés mais que sur la partie supérieure. Ses yeux étaient couleur noisette. Il jeta à peine un regard à la personne qui accompagnait son ami.

— Quelque chose ne va pas ?
Demanda t-il tout de suite, échangeant un regard inquiet avec sa petite soeur.

— Excuse-moi. Je suis un peu préoccupé par la nouvelle portée…

— Est-ce qu’on peut t’aider à quelque chose… ?

— Je ne sais pas…

*

— Salut Cean ! Je te cherchais ! On a eu une nouvelle portée de bébés chiots. Je me suis dit que ça pourrait t’intéresser de passer les voir ?

— Complètement ! Je peux venir avec Aurore ? Elle a pas trop le moral en ce moment…

— Pas de problème, on se recapte !

*

Ils arrivent chez William et sonnent.
Il leur ouvre avec un grand sourire.
Il est aussi grand que Cean, blond aux yeux marrons. Les cheveux mi-longs.
Cela se voit que ça lui fait plaisir de revoir son ami Cean. Les occasions ont fini par se faire rares.
Il ne fait pas attention plus que ça à Aurore mais la salut quand même.
Elle est plutôt timide et lui dit bonjour rapidement, se cachant derrière son frère.
Ils ont 7 ans d’écart.
Ils entrent et il les guide jusqu’au panier avec la mère des chiots.
Elle s’accroupit pas très loin et les observe avec grande attention.
Cean et William en profitent pour discuter et se demander les dernières nouvelles.
William observe également la portée et finit par s’exprimer dessus.

— Je pense que le petit chiot noir, là, ne survivra pas.

Il parlait sans la moindre émotion, il était habitué au travail de ses parents et savait que c’était la loi du plus fort.
Aurore avait également remarqué le plus faible des chiots qui n’arrivait pas à se faire une place pour téter sa mère.
Elle attrapa un bout du vêtement de son frère et tira dessus.
Il comprit aussitôt et demanda à son ami des précisions.

— Comment ça… ?

— On ne peut pas se permettre de nous occuper du plus faible. On a déjà beaucoup à faire avec l’élevage et le dressage des autres chiots. J’ai déjà vu ça et on laisse faire la nature… c’est un peu triste mais c’est comme ça.

Aurore semblait terriblement affectée par ce qui avait été dit et Cean le voyait. William finit par le remarquer aussi.

— Vous le voulez ?
Demanda t-il.

Les yeux d’Aurore s’illuminèrent.
Cean fut pris au dépourvu mais garda sa tête sur les épaules.

— On peut vraiment ?
— Oui. Enfin je ne pense pas que ce soit un cadeau de vous faire adopter un chiot faible… mais si cela vous botte. Cela ralongera sa durée de vie, c’est certain. Par contre, c’est énormement de travail…

Il regarda Aurore pour s’adresser à elle.
Elle n’avait que 10 ans et beaucoup d’enfants ne se rendaient pas compte de la charge que c’est de devoir s’occuper d’un être vivant, pas que des enfants d’ailleurs.

— On ne peut pas prendre de décision comme ça, sans nos parents.. il faut que nous en discutions avec eux d’abord.

— Oui, bien sûr. Juste un mot. Même si le chiot est condamné, il faut le respecter. Ce n’est pas un jouet.

Ces mots étaient adressés à Aurore, et elle lui rendit son regard en le fixant droit dans les yeux.
Elle ne rigolait pas. Elle semblait très touchée par ce chiot, elle se voyait en lui comme la petite dernière de la famille.

— Bon. Donnez-moi votre réponse rapidement. Si vous le récupérez, je vous donnerai toutes les informations et du matériel pour vous en occuper. Je dois avoir du vieux matos encore en état et qui traîne dans une remise.

— Merci Will’ je vais voir mes parents tout de suite.

Ils ressortirent et Cean discuta avec sa soeur.

— Tu y tiens à ce petit chien ?
— Oui…
— Tu sais que papa et maman te poseront les mêmes questions. Si c’est ton choix, ca sera ta responsabilité. Il ne faudra pas l’abandonner parce que c’est trop chiant ou que tu en as marre de t’en occuper. Ça reste un être vivant-

Il n’eut pas le temps de finir qu’elle le coupa.

— Je le sais !!! Je sais tout ça, Cean… ! Mais c’est beaucoup trop triste de le laisser mourir sans rien faire…
Répondit-elle vexée.

D’abord surpris que sa soeur s’emporte de cette manière, il soupira ensuite, presque rassuré.

— Si tu dis ça aux parents, ils risquent d’accepter.
— Vraiment ? Tu le penses ?
— C’est possible. Le plus important c’est que tu ne considères pas cet animal comme un jouet.

Ils arrivèrent devant la porte du bureau de leur père. Quelques voix se faisaient entendre à travers le bois.
Ils frappèrent et les voix s’arrêtèrent.
Leur mère leur ouvra.

— Cean ? Aurore ? Entrez.
Dit-elle surprise.

Elle s’écarta et les fit entrer et referma la porte derrière eux.

— Bonjour mes enfants.
Les salua leur père.

Aurore enlaça sa mère et son père, de sa taille, elle leur arrivait au niveau du torse.
Son étreinte lui fit rendue et fit sourire ses parents.

— Que me vaut l’honneur de cette visite ?
Demanda Gabryel, ayant du mal à cacher la joie de les voir dans son bureau.

Cean prit la parole et essaya de présenter la chose à leur avantage. Après ses explications, Alexandra et Gabryel s’échangèrent des regards plein de questions, ne sachant pas quelle décision prendre.
Aucun des deux enfants ne faisaient de caprice et Aurore semblait vraiment prendre à coeur cette histoire.

— Dis Maman… je peux ? Je promets de bien m’en occuper…
— Attendez, si on dit oui, ce chiot sera sous ta responsabilité, seule. C’est bien ça ?

Son regard allant de son mari jusqu’à son fils.

— Oui. J’aiderai un peu, quand même.
Confirma Cean.

— Aurore… tu es sûre de toi ? On ne rigole pas avec la vie d’un être vivant. C’est d’énormes responsabilités.

— … Oui maman.

Gabriel observait la scène, amusé.
Alexandra hésita et ajouta.

— Si Papa est d’accord avec ça… ?

Ses yeux cherchaient de l’aide.
Il acquiesça en souriant.

— Pourquoi pas. Attention Aurore. Ce chien sera sous ta responsabilité.

— … Oui papa.
Répondit-elle déterminée.

— On ne peut pas se libérer pour vous accompagner mais je crois que Chris est dans les parages. Je vais lui demander de vous accompagner. Il s’y connait un peu en animaux, il me semble.

— Maman, tu te rappelles de mon copain William ?
— Oui, bien sûr. Ses parents sont éleveurs dresseurs, c’est bien ça ?
— Oui. Il nous a dit que si on prenait le chien, il nous donnerait un peu de matériels.
— C’est très gentil à lui, je passerai le remercier avec Papa. Chris arrive dans quelques minutes, il vous aidera à porter tout ça.

— Merci maman ! Merci papa ! Merci de me faire confiance… !
Dit aurore avec gratitude en enlaçant encore une fois ses parents.

Chris les accompagna.
Cean discuta un peu avec lui, mais il avait l’habitude de le voir vu qu’il entraînait les jeunes et qu’il était professeur pour les élèves de combat.
William fut extrêmement content de voir Chris. C’était un grand fan, ou plutôt de admirateur. Sa coiffure était inspirée de celle de Chris. Il en perdit presque ses moyens.

— Si vous êtes là, c’est que c’est bon pour vous ?
— Oui ! Les parents ont dit oui !
— Cool ! Suivez-moi, j’en ai profité pour regarder ce que j’avais dans la remise. Mes parents sont au courant et sont ravis de s’en débarra- euh, que ça vous soit utile.

William fut très sympathique, peut-être même plus joyeux que d’habitude grâce à la présence de Chris.
Aurore repartit avec le petit être, ainsi qu’un panier de transport et quelques autres matériels comme un biberon pour nourrir le chiot au début.
Chris le remercia avec un sourire et William crut faillir.
Aurore remercia également l’ami de son frère, timidement.

— Merci bro ! Au fait, mes parents risquent de passer pour remercier tes parents aussi.
— Oh merde… ! Mes parents vont être fous ! Tu sais comment ils sont en leur présence !

— Je sais, préviens-les pour moi !
Dit-il en riant, avant de partir.

Les parents de William.
Lise et Victor.
Lise aux cheveux longs et lisses, et blonds. Généralement attachés en tresse ou en queue de cheval pour ne pas être gênée dans son travail. Yeux marrons. Peau neutre.
Victor : cheveux courts, bruns et légèrement bouclés. Yeux marrons.

Aurore s’occupa extrêmement bien du chien qui grandit et gagna en force assez rapidement.
Tout l’amour d’une mère humaine.
Elle allait de temps en temps demander des conseils à William, lorsque cela ne le dérangeait pas dans ses horaires de travail.
Tout d’abord, il la considérait comme la petite soeur de son ami le plus proche, puis en la voyant être autant impliquée, il fut touché par son aura.
Il était un peu perturbé de voir un animal de combat s’amusant autant et donner autant de joie à sa maîtresse.
Elle savait aussi être ferme lorsqu’il faisait des bêtises.
Il contrôlait la santé de son animal une fois par an et il était surpris de le voir en si bonne forme.

À la cinquième année.
Il revoyait son ami Cean et Aurore fut citée dans leur conversation.

— Je suis surpris qu’elle soit si responsable avec Ten’.

— Tu croyais quoi ? C’est ma soeur ! Elle est sérieuse !
Blagua Cean.

— Tu as raison. D’ailleurs, j’avais jamais remarqué à quel point elle était mignonn-

— Je t’arrête tout de suite. Si jamais tu lui fais du mal ou de la peine, je te défonce ! C’est clair ça ?
Dit-il à moitié sérieux.

— Wow, depuis quand tu joues le rôle du grand-frère protecteur ?
— Depuis toujours, gars.

Ils avaient maintenant 23 ans.

— Sans déconner, en plus elle n’a que 15 ans…
— Je veux pas t’encourager mais tant qu’elle est consentante, vous êtes grands hein. Enfin bon, ça reste ma petite soeur. Si jamais il lui arrive des crasses, j’serai pas le seul à vouloir te peter les jambes. Tu connais Hélène ? Mon autre soeur.
— Tu as une autre soeur ?
— Ma demi-soeur, si tu préfères. Tu sais que j’aime pas trop ce terme. On se considère tous comme une seule famille…
— Ah oui, pardon. À chaque fois j’oublie. La brune à la peau mate, c’est ca ?
— Oui ! Tu vois que tu te souviens d’elle.
— Je crois que je l’ai vu se battre une fois. Effectivement je veux pas me frotter à elle. Enfin pas dans ce sens là…
— Will’ ! Si elle t’entendait… elle te casserait les dents…
— Pardon pardon ! J’ai pas de copine, moi ! Monsieur le tombeur !
— Arrête, je veux que ce soit sérieux avec Mathilde…
— Raconte, mec ! Vous en êtes où ?
— Bah… je la trouve trop mignonne, je veux la protéger et tout…
— T’es amoureux, ma parole ! Tu me la présenteras quand même ?
— Comment ça ?

— Je veux juste voir quel genre de fille rend mon pote aussi mielleux. Il est où celui avec qui je faisais les 400 coups ?
Dit-il en lui donnant un coup de coude gentillet.

*

Elle était allée lui rendre visite, celle annuelle de routine avec Ten’.
Ten’ avait bien grandit, 5 ans pour un chien.
Il pouvait également apercevoir ses frères et soeurs, il n’avait pas à rougir de ce qu’il était devenu. Fier et aimant inconditionnellement sa maîtresse, Aurore.
15 ans pour Aurore. Elle ressemblait un peu plus à une jeune adolescente maintenant. Malgré sa petite taille et sa morphologie encore enfantine.
Les cheveux bouclés et fins un peu en bataille, elle n’arrivait pas à les coiffer correctement ou alors était-ce par fainéantise. Cependant le reste de sa tenue était soignée. C’était un portrait de la petite fille modèle.
William avait commencé à s’attacher à la petite, il l’avait au premiers abords mal jugée et s’en voulait un peu.
La voyant si sérieuse et dévouée envers Ten’ il s’intéressa un peu plus à elle.

— Tu sais… maintenant que Ten’ est grand et en bonne santé, tu n’es pas obligée de venir me voir chaque année.
— Ah… ? Est-ce que je dérange ?
— Non non ! C’est juste que tu peux passer quand tu en ressens le besoin, ou que tu vois qu’il est malade. Mais si ça va, c’est pas une visite obligatoire… surtout que je vois bien que tu en prends soin.

— Ah. Euh… merci.
Répondit-elle, un peu gênée mais contente d’avoir reçu un compliment.

Ten’ se laissa examiner comme à son habitude puis s’allongea à côté de sa maîtresse.

— Je voulais aborder un sujet avec toi.
— Oui ?
— Eh bien… Est-ce que ça t’intéresserait de faire suivre à Ten’ le même programme que ses fréres et soeurs ? C’est-à-dire des cours de combats.

— Hm…
Réfléchissait-elle.

Ten releva sa tête, sachant qu’on parlait de lui.
Voyant sa maitresse chercher ses mots, il se leva et marcha jusqu’à elle, posant sa gueule sur ses genoux.
William voyait l’amour que Ten’ éprouvait pour sa maîtresse et ressentit une émotion particulière dans sa poitrine.

— C’est une simple proposition, tu peux y réfléchir.
— D’accord…

Elle caressait et grattouillait la tête de Ten’ tout en parlant.

— C’est juste que… je ne veux pas qu’il soit blessé… ou qu’il fasse ça contre sa volonté…
— On est là pour les encadrer et que ça ne dégénère pas. Si ça peut te rassurer.
— Un peu…
— C’est pour qu’il apprenne à se défendre, mais également à assurer ta protection. Je sais que tu n’es pas très sportive, ça pourrait t’aider si jamais tu es confrontée à une situation dangereuse…

Elle baissa les yeux et réfléchit encore.

— Je… ne veux pas me servir de Ten’ comme d’un bouclier ni d’une arme…
Répondit-elle, pensive.

Il ressentit quelque chose à la voir ainsi s’inquiéter de son bien-être et surtout de le prendre en considération.

— Je comprends…

Il se sentit désolé de la mettre dans cette situation.
Il fit une pause et se décida tout de même à lui proposer un exemple.

— Je suis désolé d’insister… est-ce que je peux me permettre un petit test… ? Je te laisserai tranquille après, je ne t’en reparlerai plus.

— … Euh, d’accord… ? Quel genre de test ?
— Je vois bien que Ten’ tient énormément à toi, et de mon point de vue, je pense qu’il souhaiterait te protéger si jamais quelqu’un voulait s’en prendre à toi. Est-ce que tu veux bien te lever ?

Elle s’exécuta, Ten’ se tenant légèrement à l’écart.

— Comme ceci… ?
Demanda t-elle, se tenant debout en face de sa chaise.

Il lui fit signe d’approcher vers lui. Ten’ restant près de sa chaise.
Il l’attrapa alors, chose aisée par la différence de taille et de corpulence. Et il fit mine de la prendre en otage.
L’avant-bras sur son cou, il la traîna sur quelques pas.
Elle ne réagit pas. Trop étonnée de son action et sachant qu’il ne lui ferait aucun mal.
Ten’ se mit à grogner, puis aboyer.
Sa réaction la prit au dépourvu.
Elle souhaita le rassurer.

— Ça va Ten’. Du calme…
Dit-elle en gardant une main sur l’avant-bras de William par réflexe, et l’autre, indiquant à Ten de rester calme.

Ce qu’il ne fit pas longtemps.
William savait et faisait exprès de le provoquer.
Gardant Aurore contre lui et jaugeant ses réactions.
Lorsqu’il serra son étreinte et au gémissement de son cobaye, Ten’ ne garda pas son sang froid et bondit sur eux.
Cela ne laissa pas William indifférent non plus. La fragrance de la jeune fille, de sa chaleur qu’il avait contre lui et ses doux cheveux qui lui chatouillaient le menton.
Il avait l’habitude et il écarta Aurore gentiment pour prendre le contrôle de Ten’ et le maîtriser avant qu’il ne l’attaque vraiment.
Aurore cria son nom pour le rappeler aussitôt.

— Ten’ , arrête ! Arrête !
Répéta t-elle.

La voix de sa maîtresse le ramena à la raison et il chouina en se léchant les babines avant de retourner auprès d’elle, sans attaquer William. Il semblait vérifier si elle allait bien.
William fut surpris d’une telle discipline.
Elle calina Ten’ pour le rassurer.

— Excuse-moi si je t’ai un peu brusquée…
Dit-il gêné.

C’est aussi pour ce genre de situation que je peux les entraîner. Ça leur apprend à se controler et ne pas mettre leur maître en danger, ni eux-même…

Aurore hocha la tête, compréhensive.
Meme si elle était elle-meme un peu perturbée par cette intervention, elle était accroupie et rassurait Ten’, qui avait posé son museau sur son épaule.
William s’accroupit également pour s’excuser auprès de Ten’.
Il se mit sur ses gardes et grogna doucement, mais Aurore le calma encore une fois et il s’arrêta.

— Tu me pardonnes… ?
Demanda t’il à Ten’, en tendant doucement sa main vers son museau.

L’animal hésitait et Aurore l’aida à accepter ses excuses en tendant sa main vers celle de William.
Ten’ finit par lui renifler le bout des doigts et frotter le dessus de son crâne sur le dos de sa main.

2020.02.14

Analyses

Alexandra se réveilla tout doucement et elle reconnut aussitôt l’infirmerie.
Elle ne chercha même pas à se relever, elle referma les yeux et soupira, exaspérée par sa propre faiblesse.
Elle entendit l’infirmer discuter, de l’autre côté du rideau de séparation, un peu plus loin. Malgré ses chuchotements elle entendait la conversation.

— Il va falloir que vous la forciez à se reposer…
Disait le médecin, les résultats à la main.

— … J’aurais dû me rendre compte de son état de fatigue…

Elle reconnut la voix de Gabriel emplit d’une grande tristesse. Sa poitrine se resserra et les larmes lui montèrent aux yeux lorsqu’elle entendit ces mots. C’etait elle la fautive, il n’avait rien à se reprocher.

— Vous n’y êtes pour rien, je vois bien qu’elle est têtue et fait tout pour ne rien laisser paraître.
Dit-il pour le rassurer.

— Merci… mais je ne peux m’empêcher de m’en vouloir.
— Son état n’est pas critique, rassurez vous. Ce n’est qu’un petit malaise.

Il marqua une pause.

— Je me suis permis de faire des analyses et je peux vous annoncer une bonne nouvelle, Alexandra est enceinte. Ce qui explique aussi pourquoi elle a moins d’énergie ces derniers temps. Il va falloir qu’elle prenne soin d’elle.

Gabriel resta sans voix. À la fois heureux et inquiet de l’avenir.
Le médecin comprit tout de suite et enchaîna.

— J’ai eu accès aux dossiers des précédentes grossesses. Compte tenu de votre réaction, j’imagine que cet enfant est le vôtre. Nous surveillerons de près Dame Alexandra, rassurez vous. Je suis conscient que ça a été un cas très particulier pour Cean, et nous serons sur nos gardes. J’ai également contacté Chrystal, pour avoir son avis et je pense qu’elle reviendra spécialement pour elle.

Gabriel s’approcha du rideau et passa sa tête pour voir Alexandra.
Elle avait les yeux ouverts et humides.
Le médecin resta de l’autre côté du rideau pour leur laisser un peu d’intimité.

— Bonjour, toi.
Dit-il en s’approchant d’elle, un sourire bien triste aux lèvres.

— Bonjour…
Répondit-elle, la voix tremblante.

— On t’a réveillée ?

Elle fit non de la tête.

— Ça fait combien de temps que je dors ?
Demanda t-elle. Jetant un regard par la fenêtre pour deviner l’avancée de la journée.

— Quelques heures. Comment te sens-tu ?

Il s’assit sur le bord du lit, caressant d’une main le visage de sa reine, et serrant son autre main dans la sienne.
Il en profita pour prendre son pouls.

— Mieux… excuse-moi de ne pas avoir pu assurer mon cours-
— Chut. Je ne veux pas entendre ça. Prends le temps de te reposer. Si tu es dans cet état c’est que tu en as terriblement besoin. Les cours seront assurés par une autre personne. Ce n’est pas un problème. Ta santé avant tout, bon sang !

Sa main serra un peu plus fort son étreinte. Il lui embrassa le front et sécha ses débuts de larmes aux coins des yeux.

— Ne pleure pas… le médecin m’a dit que tu étais enceinte. Je ne vais pas te mentir. Je suis extrêmement inquiet pour toi et pour le bébé. S’il te plaît, repose-toi et ne t’inquiète pas du reste…

Il sourit à nouveau, tristement.

— Je suis heureux que tu portes notre enfant, mais tu sais à quel point cela me chamboule de te voir dans cet état…

De grosses gouttes perlèrent de ses yeux jusqu’à ses joues.

— Pardon…
Sanglotait-elle.

Il lui caressa la tête et la serra dans ses bras.

— Là, là… ça va aller. Ne sois pas si dure envers toi même… Les enfants tiennent absolument à te rendre visite, Chris est avec eux. Tout le monde était inquiet.

Ses sanglots se calmèrent et elle sourit timidement.

— Il va falloir que j’aille m’excuser auprès de tout le monde…

Quelqu’un toqua à la porte et les enfants déboulèrent dans la pièce.
Heureusement il n’y avait personne, au vu des informations qui ont été échangées, c’était normal.
Hélène était la première, elle accourut jusqu’au milieu de la pièce et chercha derrière quel rideau était sa mère. Elle vit celui au fond, dans un coin de la salle, bouger, Gabriel le tira un peu pour lui faire signe.
Elle sautilla jusqu’au lit de sa mère.
Ses bouclettes d’un noir brillant rebondissaient à chacun de ses sauts.

— Maman !
Cria t-elle.

Elle ne put se résoudra à la gronder, et la rappela gentiement à l’ordre.

— Hélène. On ne crit pas. Nous sommes à l’infirmerie.

D’une voix douce, elle lui fit signe d’approcher.

— Oui, maman…
Bouda t-elle. S’approchant quand même du lit et de sa mère pour lui prendre sa main.

Alain, Cean puis Chris entrèrent à leur tour.

*

Chris s’avança lorsqu’il vit qu’elle essayait de se redresser, l’aidant à se relever.
Cean était resté en retrait, observant sa mère.
Malgré son calme, les émotions l’envahissaient et ses yeux picotaient et devenaient humides.
Il vit son père et courut dans ses bras.
Il lui rendit son étreinte et s’accroupit pour être à la hauteur de son fils.

— Ça va aller, maman va bien. Regarde.

*

Elle se forçait à sourire et prit ses enfants dans ses bras.
Hélène et Alain d’un côté, Cean de l’autre.
Hélène regardait sa mère, les yeux emplis d’inquiétude.
Alain lui avait pris une main et la serrait dans la sienne. Cean faisait la même chose de l’autre côté.

— Ne vous inquiétez pas, un gros dodo et j’irai beaucoup mieux.

Chris raccompagnait déjà les enfants vers la porte.

— Maman a besoin de se reposer maintenant.

— Je veux faire dodo avec maman !
Hélène commençait à faire un caprice.

— Pas de bêtises, c’est compris ? Et on écoute Papas.
Dit-elle sur un ton un peu plus autoritaire.

2020.01.18

Réveil matinal [R-18]

Ce matin, Chris avait dû partir plus tôt et elle se retrouvait avec seulement Gabriel dans le lit.
Encore à moitié endormie, Gabriel se réveilla également petit à petit.

Il se rapprocha d’elle pour la serrer dans ses bras, et passa sa grande main sur les courbes de sa bien aimée, tout en la caressant des hanches jusqu’au bas de la poitrine qu’il massa tendrement.
Ce qui eut pour effet un doux gémissement de la bouche de la jeune femme. Elle lui attrapa la main et se tourna légèrement vers lui, en lui souriant.

— Je peux savoir ce que vous faites, monsieur ?
Dit-elle moqueuse, le sourire aux lèvres.

Il cala son visage dans le creux de sa nuque et l’embrassa.

— Je vous réveille, ma chère dame.
Lui souffla t-il.

Collé comme il était contre elle, elle sentait son érection durcir dans le bas de son dos.

— Êtes vous content de me voir… ou est-ce juste le réveil matinal… ?
Demanda t-elle tout en se frottant contre lui.

Elle se tourna complètement vers lui et il en profita pour l’embrasser longoureusement sur les lèvres.

— Est-ce que cela répond à votre question ? Ma reine.

Elle le regarda dans les yeux, dévorant ses pupilles bleues clair.
Ses cheveux lisses poivre et sel qui étaient ébouriffés par le sommeil.
Sa barbe taillée pas trop courte pour qu’elle reste douce au toucher.

Il leva son bras pour verrouiller la porte de leur chambre par la magie, et en profita pour fermer les rideaux de leur lit à baldaquin.

Elle passa ses doigts sur son visage et dans sa barbe, puis dans ses cheveux épais mais doux.

*

Gabriel était plutôt bien bâti, ses muscles saillants malgré son âge, le corps bien entretenu, sans parler de ses formes généreuses plus bas.
Il était imposant de sa carrure mais également dans son anatomie intime qui était plutôt large et longue.
Il n’avait pas à en rougir, et Alexandra avait des raisons de s’en inquiéter lors de leur première fois.
Heureusement, il avait toujours été doux et attentionné avec elle dans ces moments et pas seulement.

Il commençait par tâter le terrain et tout en l’embrassant avec passion, ses pectoraux collés contre sa poitrine et leurs coeurs battants à l’unisson.
Ses caresses avec ses mains larges et un peu rèches par tant d’années d’entraînement et de vie, parcourant les courbes et le corps de sa compagne et partenaire.
Elle frissonnait sous ses gestes et à son baiser qu’elle goûtait et savourait.

2020.01.10