Responsabilité

Elle éduqua son chien du mieux qu’elle put.
Petite dernière, ne sachant pas encore vers quoi s’orienter dans son avenir.
Ses parents ne s’en inquiétaient pas plus et ne lui mettaient pas non plus la pression.
Elle avait toujours été studieuse, sérieuse et surtout mature pour son âge. Sa seule faiblesse résidant dans sa capacité à se défendre physiquement. Ceci dit, elle avait les bases qui pouvaient suffire dans le monde des humains, mais largement insuffisants dans son monde.

L’ami de son frère était le fils unique d’une famille d’éleveurs d’animaux magiques de combats. William.
Ils étaient dans la même classe et sont restés en très bons termes même après leur cursus scolaire.
Cean se spécialisa en arts des combats et lui resta aider ses parents.
Du même âge, cela les avait rapprochés dans l’enceinte du château.
Lorsqu’il vit le sérieux et l’implication de la petite soeur au sujet du chiot noir. Il fut touché en plein coeur.
Il l’aida jusqu’à ce qu’elle puisse s’en charger toute seule.

*

— Hey, Will’ ! Comment ça va ?
Salua Cean.

— Salut.
Répondit-il, surpris de le voir, et l’esprit ailleurs.

Les cheveux blonds, raides, mi-long et attachés mais que sur la partie supérieure. Ses yeux étaient couleur noisette. Il jeta à peine un regard à la personne qui accompagnait son ami.

— Quelque chose ne va pas ?
Demanda t-il tout de suite, échangeant un regard inquiet avec sa petite soeur.

— Excuse-moi. Je suis un peu préoccupé par la nouvelle portée…

— Est-ce qu’on peut t’aider à quelque chose… ?

— Je ne sais pas…

*

— Salut Cean ! Je te cherchais ! On a eu une nouvelle portée de bébés chiots. Je me suis dit que ça pourrait t’intéresser de passer les voir ?

— Complètement ! Je peux venir avec Aurore ? Elle a pas trop le moral en ce moment…

— Pas de problème, on se recapte !

*

Ils arrivent chez William et sonnent.
Il leur ouvre avec un grand sourire.
Il est aussi grand que Cean, blond aux yeux marrons. Les cheveux mi-longs.
Cela se voit que ça lui fait plaisir de revoir son ami Cean. Les occasions ont fini par se faire rares.
Il ne fait pas attention plus que ça à Aurore mais la salut quand même.
Elle est plutôt timide et lui dit bonjour rapidement, se cachant derrière son frère.
Ils ont 7 ans d’écart.
Ils entrent et il les guide jusqu’au panier avec la mère des chiots.
Elle s’accroupit pas très loin et les observe avec grande attention.
Cean et William en profitent pour discuter et se demander les dernières nouvelles.
William observe également la portée et finit par s’exprimer dessus.

— Je pense que le petit chiot noir, là, ne survivra pas.

Il parlait sans la moindre émotion, il était habitué au travail de ses parents et savait que c’était la loi du plus fort.
Aurore avait également remarqué le plus faible des chiots qui n’arrivait pas à se faire une place pour téter sa mère.
Elle attrapa un bout du vêtement de son frère et tira dessus.
Il comprit aussitôt et demanda à son ami des précisions.

— Comment ça… ?

— On ne peut pas se permettre de nous occuper du plus faible. On a déjà beaucoup à faire avec l’élevage et le dressage des autres chiots. J’ai déjà vu ça et on laisse faire la nature… c’est un peu triste mais c’est comme ça.

Aurore semblait terriblement affectée par ce qui avait été dit et Cean le voyait. William finit par le remarquer aussi.

— Vous le voulez ?
Demanda t-il.

Les yeux d’Aurore s’illuminèrent.
Cean fut pris au dépourvu mais garda sa tête sur les épaules.

— On peut vraiment ?
— Oui. Enfin je ne pense pas que ce soit un cadeau de vous faire adopter un chiot faible… mais si cela vous botte. Cela ralongera sa durée de vie, c’est certain. Par contre, c’est énormement de travail…

Il regarda Aurore pour s’adresser à elle.
Elle n’avait que 10 ans et beaucoup d’enfants ne se rendaient pas compte de la charge que c’est de devoir s’occuper d’un être vivant, pas que des enfants d’ailleurs.

— On ne peut pas prendre de décision comme ça, sans nos parents.. il faut que nous en discutions avec eux d’abord.

— Oui, bien sûr. Juste un mot. Même si le chiot est condamné, il faut le respecter. Ce n’est pas un jouet.

Ces mots étaient adressés à Aurore, et elle lui rendit son regard en le fixant droit dans les yeux.
Elle ne rigolait pas. Elle semblait très touchée par ce chiot, elle se voyait en lui comme la petite dernière de la famille.

— Bon. Donnez-moi votre réponse rapidement. Si vous le récupérez, je vous donnerai toutes les informations et du matériel pour vous en occuper. Je dois avoir du vieux matos encore en état et qui traîne dans une remise.

— Merci Will’ je vais voir mes parents tout de suite.

Ils ressortirent et Cean discuta avec sa soeur.

— Tu y tiens à ce petit chien ?
— Oui…
— Tu sais que papa et maman te poseront les mêmes questions. Si c’est ton choix, ca sera ta responsabilité. Il ne faudra pas l’abandonner parce que c’est trop chiant ou que tu en as marre de t’en occuper. Ça reste un être vivant-

Il n’eut pas le temps de finir qu’elle le coupa.

— Je le sais !!! Je sais tout ça, Cean… ! Mais c’est beaucoup trop triste de le laisser mourir sans rien faire…
Répondit-elle vexée.

D’abord surpris que sa soeur s’emporte de cette manière, il soupira ensuite, presque rassuré.

— Si tu dis ça aux parents, ils risquent d’accepter.
— Vraiment ? Tu le penses ?
— C’est possible. Le plus important c’est que tu ne considères pas cet animal comme un jouet.

Ils arrivèrent devant la porte du bureau de leur père. Quelques voix se faisaient entendre à travers le bois.
Ils frappèrent et les voix s’arrêtèrent.
Leur mère leur ouvra.

— Cean ? Aurore ? Entrez.
Dit-elle surprise.

Elle s’écarta et les fit entrer et referma la porte derrière eux.

— Bonjour mes enfants.
Les salua leur père.

Aurore enlaça sa mère et son père, de sa taille, elle leur arrivait au niveau du torse.
Son étreinte lui fit rendue et fit sourire ses parents.

— Que me vaut l’honneur de cette visite ?
Demanda Gabryel, ayant du mal à cacher la joie de les voir dans son bureau.

Cean prit la parole et essaya de présenter la chose à leur avantage. Après ses explications, Alexandra et Gabryel s’échangèrent des regards plein de questions, ne sachant pas quelle décision prendre.
Aucun des deux enfants ne faisaient de caprice et Aurore semblait vraiment prendre à coeur cette histoire.

— Dis Maman… je peux ? Je promets de bien m’en occuper…
— Attendez, si on dit oui, ce chiot sera sous ta responsabilité, seule. C’est bien ça ?

Son regard allant de son mari jusqu’à son fils.

— Oui. J’aiderai un peu, quand même.
Confirma Cean.

— Aurore… tu es sûre de toi ? On ne rigole pas avec la vie d’un être vivant. C’est d’énormes responsabilités.

— … Oui maman.

Gabriel observait la scène, amusé.
Alexandra hésita et ajouta.

— Si Papa est d’accord avec ça… ?

Ses yeux cherchaient de l’aide.
Il acquiesça en souriant.

— Pourquoi pas. Attention Aurore. Ce chien sera sous ta responsabilité.

— … Oui papa.
Répondit-elle déterminée.

— On ne peut pas se libérer pour vous accompagner mais je crois que Chris est dans les parages. Je vais lui demander de vous accompagner. Il s’y connait un peu en animaux, il me semble.

— Maman, tu te rappelles de mon copain William ?
— Oui, bien sûr. Ses parents sont éleveurs dresseurs, c’est bien ça ?
— Oui. Il nous a dit que si on prenait le chien, il nous donnerait un peu de matériels.
— C’est très gentil à lui, je passerai le remercier avec Papa. Chris arrive dans quelques minutes, il vous aidera à porter tout ça.

— Merci maman ! Merci papa ! Merci de me faire confiance… !
Dit aurore avec gratitude en enlaçant encore une fois ses parents.

Chris les accompagna.
Cean discuta un peu avec lui, mais il avait l’habitude de le voir vu qu’il entraînait les jeunes et qu’il était professeur pour les élèves de combat.
William fut extrêmement content de voir Chris. C’était un grand fan, ou plutôt de admirateur. Sa coiffure était inspirée de celle de Chris. Il en perdit presque ses moyens.

— Si vous êtes là, c’est que c’est bon pour vous ?
— Oui ! Les parents ont dit oui !
— Cool ! Suivez-moi, j’en ai profité pour regarder ce que j’avais dans la remise. Mes parents sont au courant et sont ravis de s’en débarra- euh, que ça vous soit utile.

William fut très sympathique, peut-être même plus joyeux que d’habitude grâce à la présence de Chris.
Aurore repartit avec le petit être, ainsi qu’un panier de transport et quelques autres matériels comme un biberon pour nourrir le chiot au début.
Chris le remercia avec un sourire et William crut faillir.
Aurore remercia également l’ami de son frère, timidement.

— Merci bro ! Au fait, mes parents risquent de passer pour remercier tes parents aussi.
— Oh merde… ! Mes parents vont être fous ! Tu sais comment ils sont en leur présence !

— Je sais, préviens-les pour moi !
Dit-il en riant, avant de partir.

Les parents de William.
Lise et Victor.
Lise aux cheveux longs et lisses, et blonds. Généralement attachés en tresse ou en queue de cheval pour ne pas être gênée dans son travail. Yeux marrons. Peau neutre.
Victor : cheveux courts, bruns et légèrement bouclés. Yeux marrons.

Aurore s’occupa extrêmement bien du chien qui grandit et gagna en force assez rapidement.
Tout l’amour d’une mère humaine.
Elle allait de temps en temps demander des conseils à William, lorsque cela ne le dérangeait pas dans ses horaires de travail.
Tout d’abord, il la considérait comme la petite soeur de son ami le plus proche, puis en la voyant être autant impliquée, il fut touché par son aura.
Il était un peu perturbé de voir un animal de combat s’amusant autant et donner autant de joie à sa maîtresse.
Elle savait aussi être ferme lorsqu’il faisait des bêtises.
Il contrôlait la santé de son animal une fois par an et il était surpris de le voir en si bonne forme.

À la cinquième année.
Il revoyait son ami Cean et Aurore fut citée dans leur conversation.

— Je suis surpris qu’elle soit si responsable avec Ten’.

— Tu croyais quoi ? C’est ma soeur ! Elle est sérieuse !
Blagua Cean.

— Tu as raison. D’ailleurs, j’avais jamais remarqué à quel point elle était mignonn-

— Je t’arrête tout de suite. Si jamais tu lui fais du mal ou de la peine, je te défonce ! C’est clair ça ?
Dit-il à moitié sérieux.

— Wow, depuis quand tu joues le rôle du grand-frère protecteur ?
— Depuis toujours, gars.

Ils avaient maintenant 23 ans.

— Sans déconner, en plus elle n’a que 15 ans…
— Je veux pas t’encourager mais tant qu’elle est consentante, vous êtes grands hein. Enfin bon, ça reste ma petite soeur. Si jamais il lui arrive des crasses, j’serai pas le seul à vouloir te peter les jambes. Tu connais Hélène ? Mon autre soeur.
— Tu as une autre soeur ?
— Ma demi-soeur, si tu préfères. Tu sais que j’aime pas trop ce terme. On se considère tous comme une seule famille…
— Ah oui, pardon. À chaque fois j’oublie. La brune à la peau mate, c’est ca ?
— Oui ! Tu vois que tu te souviens d’elle.
— Je crois que je l’ai vu se battre une fois. Effectivement je veux pas me frotter à elle. Enfin pas dans ce sens là…
— Will’ ! Si elle t’entendait… elle te casserait les dents…
— Pardon pardon ! J’ai pas de copine, moi ! Monsieur le tombeur !
— Arrête, je veux que ce soit sérieux avec Mathilde…
— Raconte, mec ! Vous en êtes où ?
— Bah… je la trouve trop mignonne, je veux la protéger et tout…
— T’es amoureux, ma parole ! Tu me la présenteras quand même ?
— Comment ça ?

— Je veux juste voir quel genre de fille rend mon pote aussi mielleux. Il est où celui avec qui je faisais les 400 coups ?
Dit-il en lui donnant un coup de coude gentillet.

*

Elle était allée lui rendre visite, celle annuelle de routine avec Ten’.
Ten’ avait bien grandit, 5 ans pour un chien.
Il pouvait également apercevoir ses frères et soeurs, il n’avait pas à rougir de ce qu’il était devenu. Fier et aimant inconditionnellement sa maîtresse, Aurore.
15 ans pour Aurore. Elle ressemblait un peu plus à une jeune adolescente maintenant. Malgré sa petite taille et sa morphologie encore enfantine.
Les cheveux bouclés et fins un peu en bataille, elle n’arrivait pas à les coiffer correctement ou alors était-ce par fainéantise. Cependant le reste de sa tenue était soignée. C’était un portrait de la petite fille modèle.
William avait commencé à s’attacher à la petite, il l’avait au premiers abords mal jugée et s’en voulait un peu.
La voyant si sérieuse et dévouée envers Ten’ il s’intéressa un peu plus à elle.

— Tu sais… maintenant que Ten’ est grand et en bonne santé, tu n’es pas obligée de venir me voir chaque année.
— Ah… ? Est-ce que je dérange ?
— Non non ! C’est juste que tu peux passer quand tu en ressens le besoin, ou que tu vois qu’il est malade. Mais si ça va, c’est pas une visite obligatoire… surtout que je vois bien que tu en prends soin.

— Ah. Euh… merci.
Répondit-elle, un peu gênée mais contente d’avoir reçu un compliment.

Ten’ se laissa examiner comme à son habitude puis s’allongea à côté de sa maîtresse.

— Je voulais aborder un sujet avec toi.
— Oui ?
— Eh bien… Est-ce que ça t’intéresserait de faire suivre à Ten’ le même programme que ses fréres et soeurs ? C’est-à-dire des cours de combats.

— Hm…
Réfléchissait-elle.

Ten releva sa tête, sachant qu’on parlait de lui.
Voyant sa maitresse chercher ses mots, il se leva et marcha jusqu’à elle, posant sa gueule sur ses genoux.
William voyait l’amour que Ten’ éprouvait pour sa maîtresse et ressentit une émotion particulière dans sa poitrine.

— C’est une simple proposition, tu peux y réfléchir.
— D’accord…

Elle caressait et grattouillait la tête de Ten’ tout en parlant.

— C’est juste que… je ne veux pas qu’il soit blessé… ou qu’il fasse ça contre sa volonté…
— On est là pour les encadrer et que ça ne dégénère pas. Si ça peut te rassurer.
— Un peu…
— C’est pour qu’il apprenne à se défendre, mais également à assurer ta protection. Je sais que tu n’es pas très sportive, ça pourrait t’aider si jamais tu es confrontée à une situation dangereuse…

Elle baissa les yeux et réfléchit encore.

— Je… ne veux pas me servir de Ten’ comme d’un bouclier ni d’une arme…
Répondit-elle, pensive.

Il ressentit quelque chose à la voir ainsi s’inquiéter de son bien-être et surtout de le prendre en considération.

— Je comprends…

Il se sentit désolé de la mettre dans cette situation.
Il fit une pause et se décida tout de même à lui proposer un exemple.

— Je suis désolé d’insister… est-ce que je peux me permettre un petit test… ? Je te laisserai tranquille après, je ne t’en reparlerai plus.

— … Euh, d’accord… ? Quel genre de test ?
— Je vois bien que Ten’ tient énormément à toi, et de mon point de vue, je pense qu’il souhaiterait te protéger si jamais quelqu’un voulait s’en prendre à toi. Est-ce que tu veux bien te lever ?

Elle s’exécuta, Ten’ se tenant légèrement à l’écart.

— Comme ceci… ?
Demanda t-elle, se tenant debout en face de sa chaise.

Il lui fit signe d’approcher vers lui. Ten’ restant près de sa chaise.
Il l’attrapa alors, chose aisée par la différence de taille et de corpulence. Et il fit mine de la prendre en otage.
L’avant-bras sur son cou, il la traîna sur quelques pas.
Elle ne réagit pas. Trop étonnée de son action et sachant qu’il ne lui ferait aucun mal.
Ten’ se mit à grogner, puis aboyer.
Sa réaction la prit au dépourvu.
Elle souhaita le rassurer.

— Ça va Ten’. Du calme…
Dit-elle en gardant une main sur l’avant-bras de William par réflexe, et l’autre, indiquant à Ten de rester calme.

Ce qu’il ne fit pas longtemps.
William savait et faisait exprès de le provoquer.
Gardant Aurore contre lui et jaugeant ses réactions.
Lorsqu’il serra son étreinte et au gémissement de son cobaye, Ten’ ne garda pas son sang froid et bondit sur eux.
Cela ne laissa pas William indifférent non plus. La fragrance de la jeune fille, de sa chaleur qu’il avait contre lui et ses doux cheveux qui lui chatouillaient le menton.
Il avait l’habitude et il écarta Aurore gentiment pour prendre le contrôle de Ten’ et le maîtriser avant qu’il ne l’attaque vraiment.
Aurore cria son nom pour le rappeler aussitôt.

— Ten’ , arrête ! Arrête !
Répéta t-elle.

La voix de sa maîtresse le ramena à la raison et il chouina en se léchant les babines avant de retourner auprès d’elle, sans attaquer William. Il semblait vérifier si elle allait bien.
William fut surpris d’une telle discipline.
Elle calina Ten’ pour le rassurer.

— Excuse-moi si je t’ai un peu brusquée…
Dit-il gêné.

C’est aussi pour ce genre de situation que je peux les entraîner. Ça leur apprend à se controler et ne pas mettre leur maître en danger, ni eux-même…

Aurore hocha la tête, compréhensive.
Meme si elle était elle-meme un peu perturbée par cette intervention, elle était accroupie et rassurait Ten’, qui avait posé son museau sur son épaule.
William s’accroupit également pour s’excuser auprès de Ten’.
Il se mit sur ses gardes et grogna doucement, mais Aurore le calma encore une fois et il s’arrêta.

— Tu me pardonnes… ?
Demanda t’il à Ten’, en tendant doucement sa main vers son museau.

L’animal hésitait et Aurore l’aida à accepter ses excuses en tendant sa main vers celle de William.
Ten’ finit par lui renifler le bout des doigts et frotter le dessus de son crâne sur le dos de sa main.

2020.02.14

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