Calme

Chronologie
Fête des saisons.
Alys perd connaissance.
La mère supérieure la remarque.
Cendre s’intéresse à Alys.
Alys visite l’école des entraînements.
Basile se déclare à Cendre.
Cendre invite Alys en dehors.
Cendre et Alys s’embrassent.
Alys reperd connaissance.
Rose se rend dans la chambre de Cendre.
La mère supérieure intervient au sujet d’Alys.

*

Rose avait appris que Cendre avait vu Alys seule et qu’il avait dû la ramener chez elle en urgence parce qu’elle avait fait un malaise.
Ce sont les parents d’Alys qui lui avaient parlé de cet évènement.

— Excuse-moi Rose, l’état d’Alys empire, et je préfère qu’elle ne sorte pas trop prochainement…
S’était expliqué sa mère.

Elles étaient toutes les deux sur le canapé dans la salle.

— Je comprends…
— C’est ton ami, Cendre, qui l’a ramenée l’autre jour. Alys s’en veut encore de lui avoir imposé ça…
— Pardon ? Qu’est-ce qu’il faisait avec elle ?

Rose était interloquée.

— Il l’avait invitée à sortir, tu n’étais pas au courant… ? J’ai peut-être dit une bêtise-
Sa mère était confuse.

— Non, mais est-ce qu’il est repassé la voir, depuis ?

Ce qui intéressait Rose, c’était les sentiments d’Alys.

— Non, effectivement…

— J’ai compris, je vais avoir des choses à lui dire. Merci de m’en avoir parlé.
Coupa Rose.

Rose partit de la maison, en laissant la mère d’Alys sur le canapé, elle n’avait rien compris.

*

Rose arriva en trombes devant la chambre de Cendre.
Elle frappa à la porte et Cendre pensait que Basile serait derrière. Il fut totalement surpris.

— Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
Demanda t-il interrogateur.

— Nous avons des choses à nous dire.

Rose le poussa dans sa chambre et referma la porte derrière elle.
Cendre se laissa faire, prit par surprise.

— Ok, calme-toi d’abord.
Dit-il sur la défensive.

— Comment tu as pu lui faire ça !?
S’écria Rose.

— Lui faire quoi, à qui ?

— Alys.

À ces mots, Cendre se figea.

— Est-ce qu elle va bien ?
Demanda t-il, vraiment inquiet.

— Si cela te préoccupe, pourquoi tu n’es pas allé lui rendre visite ?

Le regard de Cendre évita Rose.

— Tu ne te rends pas compte de ce que tu fais. Est-ce que tu penses à ce qu’elle ressent ? Si c’était pour fuir, il aurait mieux fallu ne pas te lier d’amitié avec elle.

— Ce n’est pas ça… je pensais qu elle préférerait t’en parler avant…

— Qu’elle me parle de quoi ?! Elle ne peut pas me parler… actuellement…

Rose avait les yeux mouillés.

— Comment ça ?
Cendre changea de tête.

— Elle… son état s’est empiré… elle préfère que je ne la vois pas pour l’instant…
Rose se mit à pleurer.

Cendre s’avança prudemment vers elle pour la prendre dans ses bras et la consoler.

Le moins que je puisse faire, c’est de lui montrer que je suis là pour elle…
Sanglotait Rose.

*

Cendre alla en soirée frapper chez Alys.
Son père ouvrit et l’invita à entrer.

— Bonsoir, je sais que ça peut être rude de ma part, mais est-ce que je peux voir Alys ? J’ai des choses à lui dire.

Sa mère n’était pas loin et en apercevant Cendre, elle s’approcha pour lui dire quelques mots.

— Elle ne pourra pas te répondre dans son état, mais si tu as des choses importantes à lui dire, tu peux la voir.
Cependant, elle n’est vraiment pas en forme. Est-ce que tu es sûr ?
Expliqua t-elle d’une voix basse.

— Oui.
Répondit-il préparé.

Lorsqu’il entra dans sa chambre.
Il vit le lit sur lequel elle était allongée.
Elle semblait encore plus frêle et blanche que d’habitude.
Un mouchoir en tissu était dans sa main, plein de sang. D’ailleurs, quelques gouttes séchées étaient au coin de sa bouche.
Cette vision lui resserra le coeur, on aurait pu croire qu’elle était déjà dans l’autre monde.
Il s’assit sur le bord du lit, en prenant soin de ne pas s’assoir sur elle.
Puis il commença à lui parler.

— Bonsoir Alys… c’est moi, Cendre.

Il n’avait pas l’habitude de parler seul. Il reprit sa respiration et continua.

— J’arrive un peu tard mais je n’osais pas venir te voir. Ce ne sont que des excuses, j’en suis conscient… Je crois que je t’aime, et je sais que tu aimes Rose…

Il marqua une pause.

— Je t’aime, Alys.
Se corrigea t-il.

Elle avait senti une présence.
Elle reconnut sa voix lorsqu’il se mit à parler.
Elle pur entrouvrir ses paupières pour voir sa silhouette puis son dos sur le rebord du lit.
À ces derniers mots, elle put bouger ses bras pour lui attraper sa main.

— M…e…r….c…..i.
Prononça t-elle avec mal.

Cendre se retourna instantanément pour la voir.

— Ne te force pas à parler.
L’arrêta t-il, il avait entendu sa voix enrouée et rauque.

Il l’embrassa sur le front en serrant fort sa main dans la sienne.
Il sourit et continua à lui raconter des choses.

— … Et rose est venue frapper à la porte de ma chambre. Heureusement que j’étais à l’école, j’imagine pas la tête qu’aurait fait mes parents si c’était chez moi. Une vraie furie, j’ai cru qu’elle allait me casser la figure. Vraiment.

Alys souriait et Cendre avait l’air heureux.

— … Je t’ai pas racontée, il y a ce garçon parmi mes élèves. Basile. Il avait totalement remarqué que je craquais pour toi… quand il est venu dans ma chambre pour me le dire, j’étais tellement gêné…

Il vit Alys somnoler et se rendormir.
Il lui embrassa une nouvelle fois le front, rajusta sa couverture, puis se décida à partir.
Lorsqu’il redescendit dans la salle, son père lui en toucha quelques mots.

— Merci d’être passé la voir.
— Merci à vous, de m’avoir autorisé à lui parler…

2019.04.24

Papillon

Alys préféra attendre Rose à l’extérieur des vestiaires.
D’autres personnes arrivèrent pour y entrer et elle les salua timidement, même si elle avait l’habitude de se faire ignorer. Cela la blessait un tout petit peu au fond d’elle mais elle essayait de ne plus y penser.
Rose lui faisait oublier sa condition particulière et elle lui en était entièrement reconnaissante.
Pour éviter de croiser d’autres personnes.
Elle s’aventura dans le jardin intérieur. Il était entretenu et magnifique. Il y avait un banc simple en bois sur lequel elle pourrait s’asseoir pour attendre son amie.
Il y avait de grands buissons et autres plantes qui l’isolaient un peu sans non plus l’empêcher d’être vue si on s’attardait un peu plus sur l’endroit.
De plus, elle s’était positionnée pour voir l’entrée du vestiaire pour guetter Rose lorsqu’elle aurait fini.
En s’avançant sur le lieu, une petite terrasse en bois légèrement surélévée était installée pour ne pas marcher directement sur les plantes.
Elle aperçut un petit papillon aux ailes abîmées, posé sur une feuille. Il avait du mal à voler et semblait à bout de forces.
Elle s’accroupit à sa hauteur et tendit sa main pour le faire monter sur ses doigts.
Elle le prit avec elle et s’assit sur le banc en continuant de l’observer tristement.
Elle se reconnaissait dans cet insecte épuisé et qui n’était plus capable de voler, qui allait certainement mourir incessament sous peu.

Cendre avait fini de donner des conseils à Basile et se dirigeait vers le vestiaire également.
Il vit tout de suite Alys dans le jardin et la vit observer le papillon sur son doigt.
Il s’arrêta inconsciemment pour l’admirer, il était comme hypnotisé.
Basile était juste derrière lui et vit la scène, il le tira de sa rêverie.

— On va aux vestiaires ?
Dit-il d’un ton neutre mais assez fort pour que Cendre entende.

Il l’avait interpelé comme si de rien n’était.
Cendre se retourna aussitôt, et continua son chemin.
Il devait se ressaisir.

*

Lorsque Basile et Cendre furent dans sa chambre et qu’ils firent leurs affaires.
Cendre commença par aborder le problème.

— Je t’apprécie mais je crois que je suis amoureux de quelqu’un d’autre…
Avoua t-il.

— Je sais…
Répondit Basile.

Les yeux écarquillés, Cendre se retourna vers lui.

— C’est l’amie de Rose, n’est-ce pas ?
Enchaîna t-il, attristé.

— Oui… je sais que c’est un amour à sens unique, mais je préfère être sincère avec toi. Je ne sais pas où notre relation va nous mener.

Cendre avait repris son air sérieux.

— Voilà dans quoi tu t’engages…

— Ça ne me fait pas peur. Rien qu’être à tes côtés me suffit.
Dit Basile.

— Pour l’instant. Le jour où cela ne te suffira plus, tu seras libre d’arrêter. Mais à quel prix ?
Cendre était pragmatique.

— Je suis prêt à en payer le prix. Je sais que je finirais peut-être blessé à la fin. Mais s’il y a une infime chance que tu oublies l’Ignorée pour être heureux avec moi. Je la prends.

Basile était déterminé.
Cendre ne savait pas quoi répondre.

— Donne-moi cette chance.
Supplia Basile.

Cendre s’avança vers lui pour lui enlacer la nuque et le serrer contre lui.

— D’accord, donnons-nous cette chance.

*

— Excuse-moi, je ne peux pas. Alys occupe toutes mes pensées et cela ne serait pas raisonnable de ma part.
Déclina Cendre.

Basile encore sur le lit, réfléchissait et avait encaissé le refus. Il s’en doutait mais voulait tenter.

— Je comprends. Je l’avais remarqué.
Se résigna t-il.

— Cela se voit tant que ça ?…>
S’inquiéta Cendre.

— Non. C’est juste que je passe mon temps à t’observer, bien sûr que je l’ai remarqué.
Rit Basile.

Cendre était extrêmement gêné.

— La seule chose que je peux te proposer, si cela t’intéresse, bien sûr. On peut coucher ensemble plus ou moins régulièrement.
Exprima Cendre en toute sincérité.

Les yeux de Basile s’écarquillèrent.

— T’es sérieux ?
Il était interloqué.

— Oui. Le moment qu’on a passé ensemble n’était pas désagréable.
Cendre se rassit sur le rebord du lit et observait avec amusement la réaction de Basile.

— Bien sûr que ça m’intéresse !
Répondit-il joyeux.

— Si cela te convient, on peut faire ça.

Cendre se pencha sur lui et commença par l’embrasser de nouveau et ils repartirent pour un second round.

*

La relation entre Cendre et Basile était bénéfique pour les deux.
Basile osait de plus en plus frapper Cendre lors des cours privés qu’il avait la chance de recevoir, parce qu’il les demandait à la fin des cours collectifs.
Cendre aimait le voir motivé et il s’améliorait.
À son rythme, mais il y a avait des progrès.
Les autres élèves se doutaient de quelque chose mais chacun avait du respect pour la vie privée des autres, tant que cela n’empiétait pas sur la vie quotidienne de l’école, il n’y avait rien de plus à ajouter.
Ainsi, ils se voyaient de temps en temps, généralement après la séance, après leurs douches, parfois dans la douche.
Cela était devenu leur quotidien.

2019.04.24

Mélodie

— Si vraiment cette situation me dérangeait, je t’aurais déjà repoussé. Crois moi.

Il accula Cendre sur son bureau et le surplombait de sa carrure et de sa corpulence.

— Je peux savoir ce que tu cherches à faire… ?
Demanda Cendre, d’un ton très neutre.

— Vous embrasser.
Après avoir laissé passer un moment de silence, Cendre finit par briser le silence et la gêne qui commençait à s’installer.

— … Qu’est-ce que tu attends, alors ?
Dit-il sèchement, sur le ton de la provocation.

Basile baissa les yeux et n’osa pas continuer. Il commença par reculer.
Cendre lui attrapa le col et le tira vers lui, jusqu’à ce que leurs lèvres se frôlent.

— Va au bout de ce que tu entreprends.
Dit-il sur le ton d’un sermont.

Basile avait les yeux écarquillés et se noyait dans le regard de son supérieur.
Cendre le tira encore plus fort vers lui, Basile posa ses mains sur le bureau pour ne pas perdre l’équilibre et tomber sur Cendre.
Son torse s’était écrasé sur le sien, sans parler de son visage et ses lèvres qui étaient collées aux siennes.
Cendre ne fit pas les choses à moitié, et lui donna un long baiser plein de fougue, avant de lui relâcher le col. Et le laisser penaud.

— Est-ce que ça te suffit ?

Cendre avait détourné le regard et malgré l’assurance qu’il se donnait, il était gêné de ce qu’il venait de faire, son visage était légèrement plus rouge que d’habitude.
Basile craquait totalement devant cette expression que Cendre affichait et le prit au mot. Il avait raison, il devait prendre son courage à deux mains.
Il attrapa le visage de Cendre et l’embrassa à sa manière, avec toute sa passion, et la tendresse qu’il avait à son égard.
Il passa ses doigts sur sa nuque puis dans ses cheveux.
Cendre n’était pas indifférent, et il le devinait à la bosse dure qu’il sentait contre sa jambe, au vu de leur position.
En jetant un coup d’oeil prononcé à son entrejambes, Cendre devint écarlate.
Basile n’hésita plus. Il passa ses mains sur la taille de Cendre et commença à défaire le noeud du lacet de son pantalon.
Il lui attrapa le poignet.

— Tu n’es pas obligé de faire ça…

Cendre avait perdu son assurance et son timbre de voix était beaucoup plus doux. Ce qui faisait fondre le coeur de Basile encore un peu plus.

— Je ne me sens pas obligé, je veux le faire.
Rétorqua Basile en ignorant sa poigne, qu’il sentit faiblir, jusqu’à se transformer en une caresse.

Les gémissements de Cendre étaient une mélodie à ses oreilles, il semblait lui supplier d’arrêter et n’osait pas le regarder dans les yeux.

2019.04.24

Relation

Basile s’approcha de Cendre de plus en plus, ce qu’il eut comme conséquence que Cendre recule prudemment à chaque pas.
Jusqu’à ce qu’il se retrouve dos à son bureau, les fesses touchant le rebord de la table.
Les mains sur le dessus.

— Qu’il y a t-il Basile… ?
Demanda t-il inquiet et dans l’incompréhension.

Il jeta un regard rapide sur son bureau puis tenta de sonder l’esprit de son élève qui avait l’air déterminé à quelque chose, mais quoi ?

— Monsieur, je vous aime.
Dit’il d’un seul aplomb.

— Qu’est-ce que tu attends, alors ?
Provoqua Cendre.

La manière dont Basile était, il avait l’ascendant sur Cendre, déjà qu’habituellement il était plus grand et musclé. Il était au dessus de Cendre et son visage était à quelques centimètres du sien.
Hésitant, ses yeux dévoraient ceux de Cendre sans oser rien faire, sans oser sauter le pas.
Cendre attrapa alors le col de Basile et l’empoigna vers lui, de sorte que leurs lèvres se touchent et que Cendre lui donne un baiser longoureux.

— Qu’est-ce que ça te fait ?
Demanda t-il, sans aucune émotion.

— Tu sais que je pense à quelqu’un d’autre… Es-tu prêt à te lancer dans une relation avec moi ?
— … Oui. Je ferai tout pour être à vos côtés.

2019.04.13

Onguent

Après leur séance particulière, ils étaient tous les deux au vestiaire pour se changer et prendre une douche.
Lorsque Basile se déshabilla complètement, il remarqua que certains endroits sur son corps lui faisait plus mal que d’habitude. Les frottements de ses vêtements lui avaient fait ressentir une certaine gêne à quelques endroits.
Voulant faire bonne figure devant son supérieur qui se changeait à quelques mètres de lui, il fit comme si de rien n’était.

Cendre n’était pas dupe et jeta un rapide coup d’oeil sur Basile et son corps nu.
Il remarqua immédiatement les jeunes bleus qui n’étaient pas de petites tailles au niveau de sa jambe et de ses avant-bras.

— Tu m’attendras lorsque tu auras fini.
Dit Cendre faisant face à son propre casier, sans jeter un regard vers Basile, et continua son trajet jusqu’aux douches.

Basile se retourna et regarda autour de lui.
Il n’y avait personne d’autre et il conclut que ce message lui était adressé.
Interrogateur, il referma son casier et emboîta le pas sans rien ajouter.
L’eau chaude qui ruisselait sur le corps lui faisait un bien fou. Dans sa cabine, il en profita pour toucher les endroits qu’il avait remarqué sur son corps. En passant la main dessus, il reconnut cette légère chaleur et douleur.
Il avait des bleus. Il se tortilla sur lui-même pour essayer de les voir. Il grimaça en voyant à quel point il avait pris cher. Il entendit que le jet de douche s’était arrêté à l’autre bout et devina que Cendre avait dû finir de se rincer. Il se dépêcha pour ne pas le faire attendre en se demandant ce qu’il avait à lui dire.

Cendre était en train de finir de se rhabiller lorsqu’il arriva.
Il frotta ses longs cheveux dans sa serviette et finit par les pointes.
Basile essayait de ne rien rater de cette scène sans que cela ne se voie. Il se rhabilla en étant pas entièrement face à lui pour pouvoir observer sans paraître louche.

— Je vais t’attendre dehors.
Dit-il, en le regardant dans les yeux, cette fois-ci.

Cendre sortit en laissant un silence dans les vestiaires. Seul le bruit que faisait Basile en remettant des vêtements propres, un à un, brisait ce calme.
Lorsqu’il sortit. Cendre était là, à l’attendre. Il regardait au loin, perdu dans ses pensées. Les bras croisés.

— Suis moi.
Dit-il sans sourciller.

Basile le suivit sans dire un mot. Le ton froid de Cendre lui faisait un peu peur sur la nature de sa convocation.
Ils arrivèrent et s’arrêtèrent devant une porte.
Cendre ouvrit et l’invita à le suivre.

Basile entrait pour la première fois dans la chambre de Cendre.
En tant que superviseur, il avait une petite pièce qui lui servait de salle de repos ou de travail lorsqu’il devait prendre en charge des dossiers.
Elle disposait d’un lit simple, qui était fait.
Connaissant Cendre, il était inconcevable qu’elle ne soit pas rangée de manière impeccable.
Il était carré et très à cheval sur ce genre de détail, et c’est ce qu’appréciait aussi Basile.

— Ma chaise de bureau n’est pas très confortable, si cela ne te dérange pas, tu peux t’assoir sur le lit.
Dit-il en ouvrant un tiroir de son bureau.

Basile ne se fit pas prier et s’installa en silence sur le rebord du lit en scrutant le moindre détail.
Son coeur s’emballait à l’idée de savoir qu’il se trouvait dans l’intimité de Cendre mais il essayait de garder sa contenance en ne laissant rien paraître.
Lorsque Cendre revint vers lui, il avait un kit de premiers secours entre les mains. Il le posa à ses pieds et s’agenouilla pour regarder l’état des jambes de son élève.

— J’y suis allé un peu fort, je m’en excuse. Je peux toucher ?
Demanda t-il en relevant légèrement la tête vers Basile.

— O-oui bien sûr…
Bafouilla t-il, perturbé par la scène.

Cendre était à ses pieds et s’occupait de lui. Il n’aurait jamais cru qu’il serait un jour dans cette situation.
Le superviseur fit à peine attention à la roseur des joues de Basile et attrapa délicatement son pied pour observer et toucher le bleu sur le mollet.
Basile fit une petite grimace et bougea inconsciemment sa jambe lorsque Cendre appuya, bien que ce fut de manière légère, à l’endroit où ça faisait mal.

— Pardon.
S’excusa t-il, impassible.

— Ce n’est rien.
Répliqua Basile, en reprenant une attitude presque normale.

Il profita de sa position pour observer et dévorer des yeux Cendre. Ses longs cheveux noirs de jais, attachés d’un simple élastique derrière sa nuque, les quelques mèches qui retombaient sur le côté de son visage, et sa queue de cheval qui s’était rangée sur un côté de son épaule, la tête baissée. Ses cheveux étaient encore un peu mouillés.
Il savourait les mains de Cendre qui effleuraient sa peau.
Installé sur le lit il ne voyait pas les gestes de son superviseur, ce qui en quelque sorte décuplait la sensation du toucher.

— Je vais t’appliquer un onguent que j’utilise lorsque j’ai ce genre de bleu. Il est très efficace. C’est une recette un peu particulière. Il est légèrement plus fort que les onguents de base.
C’est un peu de ma faute, que tu aies ces marques. Accepte ceci comme mes plus sincères excuses.

Basile pensait intérieurement qu’il apprécierait d’autres marques de Cendre avec plaisir mais prononça d’autres mots.

— C’est surtout la mienne de n’avoir pas assuré ma garde comme il fallait. Cela me servira de leçon.

Il en avait un peu honte mais la joie d’être dans cette situation occulta toutes la négativité de ses pensées.
Cendre esquissa un sourire qu’on entendit lorsqu’il lui répondit, amusé.

— Tu es un peu trop dur avec toi-même. Ne cherche pas à t’améliorer trop vite. Chaque personne a son rythme d’apprentissage. Tu progresses à ton rythme, et en tant que superviseur, j’ai vu tes progrès depuis ton arrivée ici. Tu n’as pas à te presser.

Cendre prononcait ces mots en continuant à s’occuper du mollet, il avait étalé la pâte verte sur le bleu de manière à ce qu’elle pénètre bien la peau, il frottait de manière circulaire en prenant soin de ne pas appuyer trop fort.
Basile fut cloué par ses paroles et il sentit des picotements au niveau de ses yeux.
Cela lui allait droit au coeur et c’était peut-être la chose qu’il avait le plus envie d’entendre, et elle était prononcée par la personne qu’il admirait le plus.
Cendre prit une bandelette de tissu médical pour l’enrouler autour du tibia.

— Cela te soulagera pendant quelques heures, le temps que les plantes fassent effet, tu pourras le retirer dès ce soir.

Il trouvait Basile bien silencieux et releva la tête pour voir s’il allait bien. Quelle fut sa surprise lorsqu’il son visage décomposé.

— Est-ce que ça va ? Je t’ai fait mal à ce point… ? Je suis sincèrement désolé.
Demanda t-il réellement inquiet.

Basile sourit et quelques larmes coulèrent malgré lui, du coin des yeux. Il les essuya rapidement.

— Ça va, je n’ai pas mal. Merci, pour les bandages. Et pour vos mots.
Riait-il, de lui-même et de la réaction de Cendre.

Cendre se détendit et lui adressa un sourire bienveillant.

— C’est normal, c’est aussi mon rôle.
Répondit-il d’une voix douce.

Il lui tendit un mouchoir en tissu.

— Il est propre, tu peux t’en servir.
Dit-il.

Basile le prit. Leurs doigts se touchèrent. Cendre n’y fit absolument pas attention.
Il ramassa la boîte de soins pour la poser sur le lit, et s’assit à côté de Basile, qui arrêta de respirer pendant un instant.

— Je peux relever ta manche ? J’ai vu que tu avais un bleu ici, aussi.
Expliqua t-il, de son ton neutre habituel.

Basile fut surpris qu’il sache aussi bien les emplacements de ses coups. Puis ressassa sa phrase « j’ai vu ».
Quand est-ce qu’il avait pu voir ?
Se demanda t-il, avant de percuter que ce fut aux vestiaires, et qu’il n’avait rien remarqué.
Se rendant compte qu’il attendait une réponse de sa part, il redescendit sur terre pour lui répondre que oui.
Cendre était patient et ne le pressait pas dans ses gestes.
Basile frissonna un peu lorsque ses doigts se posèrent sur son muscle. Puis reprit rapidement ses esprits.
Cendre finit en un rien de temps, qui parut même trop court pour Basile.

— Voilà.
S’exclama t-il, en rangeant le reste des objets dans la petite boîte puis dans le tiroir adéquat.

— Merci.
— Je t’en prie, Basile.

Cendre lui faisait dos.
Basile se dit qu’il fallait que cette occasion d’être seul avec Cendre soit utilisée.
Il prit son courage à deux mains pour se déclarer.
Il se leva et se positionna juste derrière lui.
Lorsqu’il se retourna, ils étaient tous les deux en face, l’un de l’autre. Les yeux dans les yeux.

— Je peux faire autre chose pour toi ?
Demanda t-il, interrogateur.

Basile avança d’un pas, et Cendre ne bougea pas.
Ils étaient encore plus proches, leurs respirations effleuraient leur peau.

— Je vous aime, Cendre.
Dit-il d’une voix claire et nette.

Avant même que Cendre ne put répondre quelque chose.
Basile enchaîna.

— Depuis toujours, depuis que je suis arrivé ici, je vous admire. J’aimerais vous connaître plus, passer plus de temps avec vous. Je ressens des sentiments très forts à votre égard. Vous êtes parfois sévère mais juste, et vous m’avez montré que vous savez être doux et attentionné. Je ne vous demanda pas de changer votre attitude à mon egard, je voulais juste que vous sachiez que je suis amoureux de vous.

Cendre avait attendu et écouté le discours de son élève, attentivement.

— Merci, Basile. Je suis touché par ta déclaration, mais je ne peux malheureusement pas te rendre tes sentiments. J’ai peur que ce que tu ressens pour moi ne soit principalement de l’admiration-

— Est-ce aussi de l’admiration que vous ressentez pour l’amie de Rose ?
Rétorqua t-il en lui coupant la parole.

Cendre perdit pieds et ne sut quoi répondre.

— Pardon, je ne voulais pas être insolent…

— Non, ne t’excuse pas. Tu as peut-être raison.
Dit-il en passant sa main sur son front pour le masser.

Il avait rarement vu cette expression sur Cendre.

— J’ai peur de te blesser.
Finit-il par dire.

— Comment ça ?
Questionna Basile.

— Si je t’embrasse alors que je ne ressens pas spécialement de sentiments pour toi. Par exemple.

— Vous pouvez essayer.
Répondit-il, du tac au tac.

Cendre n’eut pas à s’approcher plus, il passa sa main derrière la nuque de Basile et lui donna un baiser longoureux sur les lèvres. Il n’eut qu’à pencher légèrement son visage pour que leurs nezs ne s’entrechoquent pas. Ils faisaient approximativement la même taille, ce qui était relativement pratique dans cette situation.
Basile ouvrit presque intuitivement sa bouche pour que Cendre puisse y pénétrer sa langue qui était déjà en train de caresser le bout de la sienne. Il ne se fit pas prier et de lui-même, rendit les mouvements jusqu’à leur trouver un rythme convenable. Il aurait voulu que cela dure des heures.
Basile enlaça Cendre pendant leur baiser et sondait les courbes de ses hanches avec ses mains, jusqu’à remonter lentement vers son tour de torse.
Cendre était un peu plus frêle que lui mais cela ne l’empêchait pas d’être musclé.
Basile remonta sa main gauche jusqu’à la nuque et passa ses doigts dans les cheveux soyeux et lisses avant de lui défaire sa queue de cheval.
Cendre arrêta son baiser et recula légèrement.
Il regardait Basile d’un regard ardent qu’il n’avait jamais eu auparavant. À la fois gêné d’avoir fait ce qu’il venait de faire. Ses cheveux lâchés et encore mouillés aux extrémités lui donnait un air très érotique. Son regard semblait dire « Qu’est-ce qu’on fait maintnant ? ».
Il ne pensait pas qu’un simple baiser l’exciterait autant.

— Vous êtes beaux.
Dit Basile, tout simplement.

Planté sur ses deux pieds, il dévorait Cendre des yeux et était fier de lui avoir défait ses cheveux.
L’élastique entre ses doigts.

— Par contre, tu peux me tutoyer. Je ne veux pas avoir un rapport de force sur toi lorsque nous sommes ensemble… surtout dans l’intimité…
Répondit Cendre en soupirant, et ramenant ses mèches de cheveux en arrière avec ses doigts.

— Qu’est-ce que tu es beau, Cendre.
Prononca Basile, pour tester le tutoiement.

Cendre rougit instantanément.

— M-merci…
Dit-il rouge pivoine.

Il avança vers la porte et la vérouilla avant de revenir vers la fenêtre qui était à l’opposée et il tira un rideau plus épais jusqu’à ne laisser qu’un léger fil de lumière éclairer la pièce.

— Si nous voulons pas être dérangés…

Basile aurait pu se sentir pris au piège, et comme si Cendre avait deviné son fil de pensée.

— Tu peux encore partir, si tu le souhaites.

2019.04.09

Admirateur

Ce fut peut-être le seul à remarquer un changement dans l’attitude de leur superviseur.
C’était quelque chose d’imperceptible, les autres élèves n’y auraient prêté aucune attention, mais il avait vu une expression nouvelle sur son visage, pendant une fraction de seconde. Il suivit son regard et vit derrière lui, la jeune fille qu’il avait déjà aperçu à la fête de saison.
Il comprit aussitôt la situation.
Tout le monde savait que c’était l’amie de Rose.
Il se sentit en quelque sorte rassuré, que ce soit qu’un amour à sens unique. Son coeur put se desserrer un peu lorsqu’il se dit qu’il lui restait une chance d’aborder Cendre.

C’était un élève lambda, pas spécialement bon pour avoir des louanges, mais pas non plus mauvais pour autant.
Il avait une carrure bien imposante. Les cheveux châtains bouclés, qui formaient un petit nid au dessus de sa tête.
Ses yeux étaient d’un vert clair et les traits de son visage étaient doux. Ce qui adoucissait l’aura imposante qu’il dégageait avec ses muscles saillants.
On pouvait difficilement remettre en cause son investissement dans les entraînements.

Lorsque la séance fut terminée et qu’il vit Rose partir avec l’Ignorée, il en profita pour interpeler Cendre et lui demander conseils au sujet de son positionnement et d autre astuces pour s’améliorer.
Les autres camarades s’étiraient et quittaient déjà le terrain en ramassant leurs affaires.
Cendre avait l’air reconnaissant de pouvoir penser à autre chose en se concentrant sur son élève.
Basile était un peu plus grand et large que Cendre.
Ce qui pouvait paraître étrange lorsque Cendre se plaçait pour lui montrer comment faire, alors qu’on pouvait penser que le rôle de l’enseignant était attribué à Basile.

— Essaye de me porter un coup maintenant.
Dit Cendre en se positionnant en face de lui.

Basile ne s’attendait pas à ce qu’il soit son binôme pour l’espace d’un moment.
En le voyant perdu dans ses pensées, qu’il interpréta comme une hésitation, il lui dit.

— Ne te retiens pas, j’ai l’habitude.

Il respira un grand bol d’air pour se donner du courage alors que son coeur commençait doucement à s’emballer.
Il sauta le pas et commença à essayer de casser sa garde.

— J’avais l’impression que tu frappais plus fort sur ton autre binôme, tantôt.
Dit Cendre pour le motiver à être sérieux.

Il avait effectivement raison, Basile ne voulait pas lui faire de mal.

2019.04.09

Vestiaires

La serviette autour du cou, un pan dans la main pour épancher la sueur restante sur son visage.
Malgré avoir déjà essuyé une première fois grossièrement les goutelettes sur sa peau, elle se sentait encore poisseuse et dégoulinante.
Sur le trajet jusqu’aux vestiaires, elles discutaient.

— C’est la première fois que tu entres dans le bâtiment ?

— Oui, je n’avais pas eu l’occasion jusqu’à aujourdh’hui… ou plutôt, je ne savais pas que j’y avais le droit. Puis je n’avais rien à y faire…
Expliqua t-elle gênée.

— Aujourd’hui est un jour spécial, donc ! Ne t’en fais pas. Tant que tu es avec moi, on ne peut rien te reprocher.. ou presque.
Répondit Rose confiante en souriant.

Elle était d’excellente humeur.

— Puis Cendre est au courant, il ne va pas te réprimander. Il te connait maintenant.
— Tu veux vraiment que je prenne une douche avec toi… ?
— … hmm, s’il n’y avait pas le risque qu’on nous voit, j’aurais bien tenté le diable… ! Mais je vais être sage… pour cette fois.

Elles arrivèrent devant le vestiaire mixte.
Il y avait différentes cabines pour se changer si nécessaires mais certains se fichaient de se montrer nu, malgré leur sexe différent.
Rose ouvrit son casier et se déshabilla.
Elle prit sa serviette et ses produits avant de se rendre aux douches qui étaient plus loin au fond.

— Je n’en ai pas pour longtemps, tu peux m’attendre ici ou en dehors du vestiaire si tu n’as pas envie de voir des gens nus.

2019.04.08

Superviseur

Après la fête des saisons, Alys était en convalescence chez elle durant quelques jours.
Rose avait échangé avec Cendre à leur école.
Ils ont pu partager leur inquiétude au sujet de l’état de santé de leur amie.

Alys se réveilla avec une meilleure mine.
Elle se leva encore vaseuse. Quelques secondes, assise sur le rebord de son lit, pensive. Elle attrapa le papier dans lequel elle avait préparé sa dose de médicaments. Un verre d’eau était posé sur son bureau.
Elle remercia intérieurement sa mère d’avoir pensé à cela.
Elle s’étira légèrement avant de s’habiller et descendre.
Ses parents l’avaient entendue, les lattes en bois du sol de sa chambre n’étaient pas très discrètes.
Tous les deux assis sur le canapé, dans les bras l’un de l’autre.

— Comment te sens-tu aujourd’hui ?
Demanda son père en la voyant arriver.

— Beaucoup mieux ! Je vais me débarbouiller le visage et me brosser les dents, je reviens.
Dit-elle en souriant à pleines dents.

— Fais donc, j’ai des choses à régler à la bibliothèque, je pars maintenant. On se revoit plus tard.
Dit sa mère.

Elle se leva et s’approcha de sa fille pour l’embrasser sur le front.

— Ok, à toute maman.

— Tu as quelque chose de prévu Alys ?
Demanda son père.

— Hmm, je vais certainement aller saluer Rose avant de passer à la bibliothèque. Je sais qu’elle s’inquiète toujours trop pour moi…

— Ça me paraît bien. Je vais retourner à l’atelier, passe une bonne journée. Ne force pas trop.
Ajouta t-il.

Il se leva également pour l’embrasser et il sortit.

Alys se sentait encore diminuée mais respira un bon coup pour se donner du courage.
Elle était sur le chemin pour l’école d’arts martiaux et elle arrivait au bon moment, ils étaient tous dehors à faire leurs exercices.
Rose était de dos et bougeait extrêmement bien.
Elle reconnut au loin Cendre, qui ne savait pas comment réagir. Il resta impassible jusqu’au moment où Alys lui sourit en faisant un petit signe de main.
Il lui rendit d’un signe de tête avant de retourner à l’entraînement. Les joues un peu plus roses.
Personne n’avait fait attention à cet échange timide parce qu’ils étaient tous concentrés sur les mouvements de leur binôme.
Alys s’approcha à son rythme, un peu plus joyeuse, et attendit la fin de la séance.
Elle s’assit pas très loin pour pouvoir suivre les enchaînements et surtout regarder Rose.
Étrangement son regard se posa à quelques moments sur Cendre, maintenant qu’elle avait fait sa connaissance,
le voir dans ses vêtements de combat était totalement différent. Une tenue moulante et quelques protections en cuir au niveau des avants-bras et du torse. Le tissu épousait parfaitement ses muscles qu’elle n’avait pas pu voir avec sa tenue de fête.
Elle comprenait enfin qu’il était le superviseur de ce groupe.
Il surveillait que les mouvements étaient les bons et n’hésitait pas à intervenir pour améliorer ou suggérer des positionnements.
Elle avait bien choisi sa place pour ne pas être vue par Rose et ne pas la déranger durant le cours.

Rose la remarqua à la toute fin. Elle était totalement concentrée sur ce cours.
Alys avait pu voir que Rose était une élève prometteuse.
Cendre passa la voir pour la féliciter brièvement de sa progression et pour lui dire qu’Alys était là.

— Je m’absente un moment.
Dit-elle sans s’attarder.

Alys lui faisait déjà de grands signes de main.
Rose avait attrapé sa serviette et essayait de s’épancher la sueur avant d’arriver devant son amie.

— Contente de te voir, comment te sens-tu ?
Demanda t-elle, encore essoufflée.

— Moi aussi j’adore te voir recouverte de sueurs !
Dit-elle moqueuse.

— J’imagine que si tu es d’humeur à me taquiner, c’est que ça va beaucoup mieux. Je t’enlacerai bien, mais tu risques de t’évanouir tellement je sens bon… Je vais aller prendre une douche, tu veux m’accompagner ?
— J’ai le droit de venir avec toi dans les douches… ?
— Techniquement, rien ne l’interdit ! Je vais déjà demander à Cendre si j’ai le droit de t’inviter à visiter l’école. Je crois que je n’en ai jamais eu l’occasion.

Rose attira Alys dans la cour, sous les regards des autres élèves.

— Il n’y a pas d’autres cours de groupe aujourd’hui… Alys peut visiter l’école mais ne faites pas de bêtises…
Dit-il, en tentant de garder son calme impassible qu’il avait d’habitude.

Il fit un geste de sa main pour signifier qu’elles pouvaient partir.
Cendre essayait de ne pas trop croiser le regard d’Alys. Son coeur se resserrait lorsqu’ils échangeaient le moindre coup d’oeil.
Alys le remercia en s’excusant d’avance des bêtises que Rose pourraient commettre.

2019.04.08

Rester

— Fais ton choix rapidement. Lorsque ses parents rentreront, il te sera plus difficile de partir sans avoir de remords.
— C’est par remords que tu restes, toi ?
— Absolument pas. C’est par amour.
— Je reste également
— Comme tu le voudras. Je t’aurais prévenu.

*

— Je crois que nous avons de la visite.
Dit-elle joyeusement en regardant les chaussures dans l’entrée.

Il s’avança et se pencha pour savoir où elles se trouvaient exactement. Et écouter si elles étaient là.
Il vit le sourire attristé de la jeune fille ainsi qu’un nouveau visage, et il comprit aussitôt.
Il se tourna vers sa compagne, l’air inquiet.
Elle retira ses sandales aussitôt pour courir dans la salle. Lorsqu’elle vit le garçon elle s’arrêta net.

— Bonsoir… ?

Il répondit d’un signe de tête.
Elle se tourna vers l’amie de sa fille qui lui raconta la situation.

— Par contre, ça fait un moment qu’elle aurait dû se réveiller… est-ce que c’est normal… ?
Demanda t-elle inquiète.

— Je vais regarder ça..
Dit sa mère en faisant le tour du canapé pour lui toucher le pouls et prendre sa température.

— Son pouls est plus faible que d’habitude… Mieux vaut la monter dans sa chambre, elle sera mieux installée dans son lit. Je vais en profiter pour regarder ses notes au sujet de son traitement actuel…

— Je peux la porter.

Il se leva et proposa son aide.
Surprise toutefois, sa mère le remercia et lui montra le chemin.
Elle jeta un regard interrogateur à la jeune fille, qui haussa les épaules en guise de réponse.
Le père s’asseya à la table à manger, écoutant ce qu’il se passait au dessus en attendant.
Le jeune homme allongea l’inconsciente sur son lit.
Il observa attentivement sa chambre. Curieux.
Elle n’avait rien de spécial mis à part son grand bureau recouvert de feuilles volantes et de matériel à concocter des remèdes.
Étrangement, certaines étaient retournées comme si elle cherchait à cacher quelque chose.
Sa mère retourna quelques papiers pour essayer de trouver le moindre indice sur les proportions de plantes que sa fille prenait.

— Je me demande comment elle fait pour s’y retrouver dans tout ce bazar…
Pestait-elle.

Elle réussit à trouver ce qu’elle cherchait.
Lorsqu’elle lut les détails, elle se figea, sans un mot.

— Est-ce que tout va bien ?
Demanda l’amie.

— … Je vais descendre un instant…
Dit-elle en emportant la feuille avec elle.

2019.04.06

Petit nuage

Elle était assise, comme à son habitude, sauf que son attitude était un chouia différente.
Elle souriait, riait, mais ses joues étaient un peu plus roses aujourd’hui.
Elle avait envie de quelque chose en plus, mais n’osait peut-être pas se l’avouer.
Elle semblait analyser intérieurement ces sentiments étranges et nouveaux qui l’envahissaient.
Le jeune homme assit à ses côtés avait l’air tout aussi torturé intérieurement.
Il avait envie de la serrer dans ses bras, mais se demandait si cela était approprié.
Il eut une pause dans leurs flots de paroles et de rires.
Ils se regardèrent un instant dans les yeux. Cet instant se prolongea, ils se perdirent dans leurs pupilles, Ni l’un ni l’autre ne se lassa de cette contemplation.
Ils se rapprochèrent l’un de l’autre, chacun y allant doucement.
Il tendit la main pour épouser son visage dans sa paume, et elle leva la sienne pour l’envelopper de ses petits doigts.
Leurs visages ne pouvaient être plus proches, elle releva son menton tandis qu’il baissa le sien pour que leurs lèvres puissent se rencontrer.
Elle l’embrassa au coin de sa bouche, n’osant pas trop en faire, mais au fond d’elle, elle avait envie de plus.
Comme pour répondre à son appel, lui qui avait également envie de plus, entrouvrit ses lèvres pour l’inviter à faire ce dont elle avait envie.
Elle ne se fit pas prier, elle fit de même et tendit sa langue, timidement, ayant peur de ne pas bien faire.
Il ne la laissa pas dans le doute, et tendit également la sienne et l’avança tendrement pour lui caresser le bout de la sienne.
Comme si cela était naturel, ils trouvèrent leur rythme sans le moindre mot et firent les mêmes gestuelles.
Elle eut envie de s’abandonner entièrement à cet homme qu’elle connaissait à peine mais dont elle semblait être étrangement proche et en qui elle voulait avoir confiance.
Il commençait à sentir quelque chose monter en lui et il savait que cela était dangereux en public.
Son envie, son désir d’elle, grandissait de plus en plus, plus leurs langues se caressaient et tournoyaient doucement dans leur bouche.
Cela sembla durer une petite éternité jusqu’à ce qu’ils se décident d’y mettre fin, comme d’un accord, ils se reculèrent et se séparèrent.
Cela dura que quelques minutes pendant lesquelles ils expérimentèrent ce bonheur d’être sur un petit nuage.

2019.04.06