Responsabilité

Elle éduqua son chien du mieux qu’elle put.
Petite dernière, ne sachant pas encore vers quoi s’orienter dans son avenir.
Ses parents ne s’en inquiétaient pas plus et ne lui mettaient pas non plus la pression.
Elle avait toujours été studieuse, sérieuse et surtout mature pour son âge. Sa seule faiblesse résidant dans sa capacité à se défendre physiquement. Ceci dit, elle avait les bases qui pouvaient suffire dans le monde des humains, mais largement insuffisants dans son monde.

L’ami de son frère était le fils unique d’une famille d’éleveurs d’animaux magiques de combats. William.
Ils étaient dans la même classe et sont restés en très bons termes même après leur cursus scolaire.
Cean se spécialisa en arts des combats et lui resta aider ses parents.
Du même âge, cela les avait rapprochés dans l’enceinte du château.
Lorsqu’il vit le sérieux et l’implication de la petite soeur au sujet du chiot noir. Il fut touché en plein coeur.
Il l’aida jusqu’à ce qu’elle puisse s’en charger toute seule.

*

— Hey, Will’ ! Comment ça va ?
Salua Cean.

— Salut.
Répondit-il, surpris de le voir, et l’esprit ailleurs.

Les cheveux blonds, raides, mi-long et attachés mais que sur la partie supérieure. Ses yeux étaient couleur noisette. Il jeta à peine un regard à la personne qui accompagnait son ami.

— Quelque chose ne va pas ?
Demanda t-il tout de suite, échangeant un regard inquiet avec sa petite soeur.

— Excuse-moi. Je suis un peu préoccupé par la nouvelle portée…

— Est-ce qu’on peut t’aider à quelque chose… ?

— Je ne sais pas…

*

— Salut Cean ! Je te cherchais ! On a eu une nouvelle portée de bébés chiots. Je me suis dit que ça pourrait t’intéresser de passer les voir ?

— Complètement ! Je peux venir avec Aurore ? Elle a pas trop le moral en ce moment…

— Pas de problème, on se recapte !

*

Ils arrivent chez William et sonnent.
Il leur ouvre avec un grand sourire.
Il est aussi grand que Cean, blond aux yeux marrons. Les cheveux mi-longs.
Cela se voit que ça lui fait plaisir de revoir son ami Cean. Les occasions ont fini par se faire rares.
Il ne fait pas attention plus que ça à Aurore mais la salut quand même.
Elle est plutôt timide et lui dit bonjour rapidement, se cachant derrière son frère.
Ils ont 7 ans d’écart.
Ils entrent et il les guide jusqu’au panier avec la mère des chiots.
Elle s’accroupit pas très loin et les observe avec grande attention.
Cean et William en profitent pour discuter et se demander les dernières nouvelles.
William observe également la portée et finit par s’exprimer dessus.

— Je pense que le petit chiot noir, là, ne survivra pas.

Il parlait sans la moindre émotion, il était habitué au travail de ses parents et savait que c’était la loi du plus fort.
Aurore avait également remarqué le plus faible des chiots qui n’arrivait pas à se faire une place pour téter sa mère.
Elle attrapa un bout du vêtement de son frère et tira dessus.
Il comprit aussitôt et demanda à son ami des précisions.

— Comment ça… ?

— On ne peut pas se permettre de nous occuper du plus faible. On a déjà beaucoup à faire avec l’élevage et le dressage des autres chiots. J’ai déjà vu ça et on laisse faire la nature… c’est un peu triste mais c’est comme ça.

Aurore semblait terriblement affectée par ce qui avait été dit et Cean le voyait. William finit par le remarquer aussi.

— Vous le voulez ?
Demanda t-il.

Les yeux d’Aurore s’illuminèrent.
Cean fut pris au dépourvu mais garda sa tête sur les épaules.

— On peut vraiment ?
— Oui. Enfin je ne pense pas que ce soit un cadeau de vous faire adopter un chiot faible… mais si cela vous botte. Cela ralongera sa durée de vie, c’est certain. Par contre, c’est énormement de travail…

Il regarda Aurore pour s’adresser à elle.
Elle n’avait que 10 ans et beaucoup d’enfants ne se rendaient pas compte de la charge que c’est de devoir s’occuper d’un être vivant, pas que des enfants d’ailleurs.

— On ne peut pas prendre de décision comme ça, sans nos parents.. il faut que nous en discutions avec eux d’abord.

— Oui, bien sûr. Juste un mot. Même si le chiot est condamné, il faut le respecter. Ce n’est pas un jouet.

Ces mots étaient adressés à Aurore, et elle lui rendit son regard en le fixant droit dans les yeux.
Elle ne rigolait pas. Elle semblait très touchée par ce chiot, elle se voyait en lui comme la petite dernière de la famille.

— Bon. Donnez-moi votre réponse rapidement. Si vous le récupérez, je vous donnerai toutes les informations et du matériel pour vous en occuper. Je dois avoir du vieux matos encore en état et qui traîne dans une remise.

— Merci Will’ je vais voir mes parents tout de suite.

Ils ressortirent et Cean discuta avec sa soeur.

— Tu y tiens à ce petit chien ?
— Oui…
— Tu sais que papa et maman te poseront les mêmes questions. Si c’est ton choix, ca sera ta responsabilité. Il ne faudra pas l’abandonner parce que c’est trop chiant ou que tu en as marre de t’en occuper. Ça reste un être vivant-

Il n’eut pas le temps de finir qu’elle le coupa.

— Je le sais !!! Je sais tout ça, Cean… ! Mais c’est beaucoup trop triste de le laisser mourir sans rien faire…
Répondit-elle vexée.

D’abord surpris que sa soeur s’emporte de cette manière, il soupira ensuite, presque rassuré.

— Si tu dis ça aux parents, ils risquent d’accepter.
— Vraiment ? Tu le penses ?
— C’est possible. Le plus important c’est que tu ne considères pas cet animal comme un jouet.

Ils arrivèrent devant la porte du bureau de leur père. Quelques voix se faisaient entendre à travers le bois.
Ils frappèrent et les voix s’arrêtèrent.
Leur mère leur ouvra.

— Cean ? Aurore ? Entrez.
Dit-elle surprise.

Elle s’écarta et les fit entrer et referma la porte derrière eux.

— Bonjour mes enfants.
Les salua leur père.

Aurore enlaça sa mère et son père, de sa taille, elle leur arrivait au niveau du torse.
Son étreinte lui fit rendue et fit sourire ses parents.

— Que me vaut l’honneur de cette visite ?
Demanda Gabryel, ayant du mal à cacher la joie de les voir dans son bureau.

Cean prit la parole et essaya de présenter la chose à leur avantage. Après ses explications, Alexandra et Gabryel s’échangèrent des regards plein de questions, ne sachant pas quelle décision prendre.
Aucun des deux enfants ne faisaient de caprice et Aurore semblait vraiment prendre à coeur cette histoire.

— Dis Maman… je peux ? Je promets de bien m’en occuper…
— Attendez, si on dit oui, ce chiot sera sous ta responsabilité, seule. C’est bien ça ?

Son regard allant de son mari jusqu’à son fils.

— Oui. J’aiderai un peu, quand même.
Confirma Cean.

— Aurore… tu es sûre de toi ? On ne rigole pas avec la vie d’un être vivant. C’est d’énormes responsabilités.

— … Oui maman.

Gabriel observait la scène, amusé.
Alexandra hésita et ajouta.

— Si Papa est d’accord avec ça… ?

Ses yeux cherchaient de l’aide.
Il acquiesça en souriant.

— Pourquoi pas. Attention Aurore. Ce chien sera sous ta responsabilité.

— … Oui papa.
Répondit-elle déterminée.

— On ne peut pas se libérer pour vous accompagner mais je crois que Chris est dans les parages. Je vais lui demander de vous accompagner. Il s’y connait un peu en animaux, il me semble.

— Maman, tu te rappelles de mon copain William ?
— Oui, bien sûr. Ses parents sont éleveurs dresseurs, c’est bien ça ?
— Oui. Il nous a dit que si on prenait le chien, il nous donnerait un peu de matériels.
— C’est très gentil à lui, je passerai le remercier avec Papa. Chris arrive dans quelques minutes, il vous aidera à porter tout ça.

— Merci maman ! Merci papa ! Merci de me faire confiance… !
Dit aurore avec gratitude en enlaçant encore une fois ses parents.

Chris les accompagna.
Cean discuta un peu avec lui, mais il avait l’habitude de le voir vu qu’il entraînait les jeunes et qu’il était professeur pour les élèves de combat.
William fut extrêmement content de voir Chris. C’était un grand fan, ou plutôt de admirateur. Sa coiffure était inspirée de celle de Chris. Il en perdit presque ses moyens.

— Si vous êtes là, c’est que c’est bon pour vous ?
— Oui ! Les parents ont dit oui !
— Cool ! Suivez-moi, j’en ai profité pour regarder ce que j’avais dans la remise. Mes parents sont au courant et sont ravis de s’en débarra- euh, que ça vous soit utile.

William fut très sympathique, peut-être même plus joyeux que d’habitude grâce à la présence de Chris.
Aurore repartit avec le petit être, ainsi qu’un panier de transport et quelques autres matériels comme un biberon pour nourrir le chiot au début.
Chris le remercia avec un sourire et William crut faillir.
Aurore remercia également l’ami de son frère, timidement.

— Merci bro ! Au fait, mes parents risquent de passer pour remercier tes parents aussi.
— Oh merde… ! Mes parents vont être fous ! Tu sais comment ils sont en leur présence !

— Je sais, préviens-les pour moi !
Dit-il en riant, avant de partir.

Les parents de William.
Lise et Victor.
Lise aux cheveux longs et lisses, et blonds. Généralement attachés en tresse ou en queue de cheval pour ne pas être gênée dans son travail. Yeux marrons. Peau neutre.
Victor : cheveux courts, bruns et légèrement bouclés. Yeux marrons.

Aurore s’occupa extrêmement bien du chien qui grandit et gagna en force assez rapidement.
Tout l’amour d’une mère humaine.
Elle allait de temps en temps demander des conseils à William, lorsque cela ne le dérangeait pas dans ses horaires de travail.
Tout d’abord, il la considérait comme la petite soeur de son ami le plus proche, puis en la voyant être autant impliquée, il fut touché par son aura.
Il était un peu perturbé de voir un animal de combat s’amusant autant et donner autant de joie à sa maîtresse.
Elle savait aussi être ferme lorsqu’il faisait des bêtises.
Il contrôlait la santé de son animal une fois par an et il était surpris de le voir en si bonne forme.

À la cinquième année.
Il revoyait son ami Cean et Aurore fut citée dans leur conversation.

— Je suis surpris qu’elle soit si responsable avec Ten’.

— Tu croyais quoi ? C’est ma soeur ! Elle est sérieuse !
Blagua Cean.

— Tu as raison. D’ailleurs, j’avais jamais remarqué à quel point elle était mignonn-

— Je t’arrête tout de suite. Si jamais tu lui fais du mal ou de la peine, je te défonce ! C’est clair ça ?
Dit-il à moitié sérieux.

— Wow, depuis quand tu joues le rôle du grand-frère protecteur ?
— Depuis toujours, gars.

Ils avaient maintenant 23 ans.

— Sans déconner, en plus elle n’a que 15 ans…
— Je veux pas t’encourager mais tant qu’elle est consentante, vous êtes grands hein. Enfin bon, ça reste ma petite soeur. Si jamais il lui arrive des crasses, j’serai pas le seul à vouloir te peter les jambes. Tu connais Hélène ? Mon autre soeur.
— Tu as une autre soeur ?
— Ma demi-soeur, si tu préfères. Tu sais que j’aime pas trop ce terme. On se considère tous comme une seule famille…
— Ah oui, pardon. À chaque fois j’oublie. La brune à la peau mate, c’est ca ?
— Oui ! Tu vois que tu te souviens d’elle.
— Je crois que je l’ai vu se battre une fois. Effectivement je veux pas me frotter à elle. Enfin pas dans ce sens là…
— Will’ ! Si elle t’entendait… elle te casserait les dents…
— Pardon pardon ! J’ai pas de copine, moi ! Monsieur le tombeur !
— Arrête, je veux que ce soit sérieux avec Mathilde…
— Raconte, mec ! Vous en êtes où ?
— Bah… je la trouve trop mignonne, je veux la protéger et tout…
— T’es amoureux, ma parole ! Tu me la présenteras quand même ?
— Comment ça ?

— Je veux juste voir quel genre de fille rend mon pote aussi mielleux. Il est où celui avec qui je faisais les 400 coups ?
Dit-il en lui donnant un coup de coude gentillet.

*

Elle était allée lui rendre visite, celle annuelle de routine avec Ten’.
Ten’ avait bien grandit, 5 ans pour un chien.
Il pouvait également apercevoir ses frères et soeurs, il n’avait pas à rougir de ce qu’il était devenu. Fier et aimant inconditionnellement sa maîtresse, Aurore.
15 ans pour Aurore. Elle ressemblait un peu plus à une jeune adolescente maintenant. Malgré sa petite taille et sa morphologie encore enfantine.
Les cheveux bouclés et fins un peu en bataille, elle n’arrivait pas à les coiffer correctement ou alors était-ce par fainéantise. Cependant le reste de sa tenue était soignée. C’était un portrait de la petite fille modèle.
William avait commencé à s’attacher à la petite, il l’avait au premiers abords mal jugée et s’en voulait un peu.
La voyant si sérieuse et dévouée envers Ten’ il s’intéressa un peu plus à elle.

— Tu sais… maintenant que Ten’ est grand et en bonne santé, tu n’es pas obligée de venir me voir chaque année.
— Ah… ? Est-ce que je dérange ?
— Non non ! C’est juste que tu peux passer quand tu en ressens le besoin, ou que tu vois qu’il est malade. Mais si ça va, c’est pas une visite obligatoire… surtout que je vois bien que tu en prends soin.

— Ah. Euh… merci.
Répondit-elle, un peu gênée mais contente d’avoir reçu un compliment.

Ten’ se laissa examiner comme à son habitude puis s’allongea à côté de sa maîtresse.

— Je voulais aborder un sujet avec toi.
— Oui ?
— Eh bien… Est-ce que ça t’intéresserait de faire suivre à Ten’ le même programme que ses fréres et soeurs ? C’est-à-dire des cours de combats.

— Hm…
Réfléchissait-elle.

Ten releva sa tête, sachant qu’on parlait de lui.
Voyant sa maitresse chercher ses mots, il se leva et marcha jusqu’à elle, posant sa gueule sur ses genoux.
William voyait l’amour que Ten’ éprouvait pour sa maîtresse et ressentit une émotion particulière dans sa poitrine.

— C’est une simple proposition, tu peux y réfléchir.
— D’accord…

Elle caressait et grattouillait la tête de Ten’ tout en parlant.

— C’est juste que… je ne veux pas qu’il soit blessé… ou qu’il fasse ça contre sa volonté…
— On est là pour les encadrer et que ça ne dégénère pas. Si ça peut te rassurer.
— Un peu…
— C’est pour qu’il apprenne à se défendre, mais également à assurer ta protection. Je sais que tu n’es pas très sportive, ça pourrait t’aider si jamais tu es confrontée à une situation dangereuse…

Elle baissa les yeux et réfléchit encore.

— Je… ne veux pas me servir de Ten’ comme d’un bouclier ni d’une arme…
Répondit-elle, pensive.

Il ressentit quelque chose à la voir ainsi s’inquiéter de son bien-être et surtout de le prendre en considération.

— Je comprends…

Il se sentit désolé de la mettre dans cette situation.
Il fit une pause et se décida tout de même à lui proposer un exemple.

— Je suis désolé d’insister… est-ce que je peux me permettre un petit test… ? Je te laisserai tranquille après, je ne t’en reparlerai plus.

— … Euh, d’accord… ? Quel genre de test ?
— Je vois bien que Ten’ tient énormément à toi, et de mon point de vue, je pense qu’il souhaiterait te protéger si jamais quelqu’un voulait s’en prendre à toi. Est-ce que tu veux bien te lever ?

Elle s’exécuta, Ten’ se tenant légèrement à l’écart.

— Comme ceci… ?
Demanda t-elle, se tenant debout en face de sa chaise.

Il lui fit signe d’approcher vers lui. Ten’ restant près de sa chaise.
Il l’attrapa alors, chose aisée par la différence de taille et de corpulence. Et il fit mine de la prendre en otage.
L’avant-bras sur son cou, il la traîna sur quelques pas.
Elle ne réagit pas. Trop étonnée de son action et sachant qu’il ne lui ferait aucun mal.
Ten’ se mit à grogner, puis aboyer.
Sa réaction la prit au dépourvu.
Elle souhaita le rassurer.

— Ça va Ten’. Du calme…
Dit-elle en gardant une main sur l’avant-bras de William par réflexe, et l’autre, indiquant à Ten de rester calme.

Ce qu’il ne fit pas longtemps.
William savait et faisait exprès de le provoquer.
Gardant Aurore contre lui et jaugeant ses réactions.
Lorsqu’il serra son étreinte et au gémissement de son cobaye, Ten’ ne garda pas son sang froid et bondit sur eux.
Cela ne laissa pas William indifférent non plus. La fragrance de la jeune fille, de sa chaleur qu’il avait contre lui et ses doux cheveux qui lui chatouillaient le menton.
Il avait l’habitude et il écarta Aurore gentiment pour prendre le contrôle de Ten’ et le maîtriser avant qu’il ne l’attaque vraiment.
Aurore cria son nom pour le rappeler aussitôt.

— Ten’ , arrête ! Arrête !
Répéta t-elle.

La voix de sa maîtresse le ramena à la raison et il chouina en se léchant les babines avant de retourner auprès d’elle, sans attaquer William. Il semblait vérifier si elle allait bien.
William fut surpris d’une telle discipline.
Elle calina Ten’ pour le rassurer.

— Excuse-moi si je t’ai un peu brusquée…
Dit-il gêné.

C’est aussi pour ce genre de situation que je peux les entraîner. Ça leur apprend à se controler et ne pas mettre leur maître en danger, ni eux-même…

Aurore hocha la tête, compréhensive.
Meme si elle était elle-meme un peu perturbée par cette intervention, elle était accroupie et rassurait Ten’, qui avait posé son museau sur son épaule.
William s’accroupit également pour s’excuser auprès de Ten’.
Il se mit sur ses gardes et grogna doucement, mais Aurore le calma encore une fois et il s’arrêta.

— Tu me pardonnes… ?
Demanda t’il à Ten’, en tendant doucement sa main vers son museau.

L’animal hésitait et Aurore l’aida à accepter ses excuses en tendant sa main vers celle de William.
Ten’ finit par lui renifler le bout des doigts et frotter le dessus de son crâne sur le dos de sa main.

2020.02.14

Acquisition [RolePlay]

Rejetée par ses parents, qui la vendèrent à la première bonne occasion, elle se retrouva à travailler en tant que domestique dans une petite maison de classe moyenne.
C’étaient des gens pas spécialement aisés mais qui avaient les moyens d’avoir déjà une domestique plus expérimentée dans leur demeure. Ils eurent vent de cette jeune main d’oeuvre à prix très intéressant et en firent l’acquisition sans trop de négociations avec ses parents.

Ses parents, au fil des années, elle en oublia presque leurs visages. Laissée dans ce foyer sans aucune explication, ni un mot. Elle comprit qu’elle ne reverrait plus ses géniteurs assez rapidement.
Elle fut pris en charge par la domestique qui la forma du mieux qu’elle put, selon les ordres de leurs maîtres.
Elle aurait pu considérer cette domestique comme un subtitut parental ou même une figure maternelle au premiers abords, mais la jalousie de sa fougue et de sa jeunesse, ainsi que la peur de perdre son emploi face à la nouvelle arrivée, la rendit dure et extrêmement exigeante envers cette enfant qui n’avait rien demandé.
Elle ne compta plus les coups qu’elle pouvait recevoir lorsqu’elle ne faisait pas impeccablement ses tâches, cependant jamais visibles par les maîtres.
Elle ne s’en plaignit jamais, consciente de sa situation, comprenant le mal être de cette domestique qui ressentait une haine de plus en plus forte envers elle. Elle s’était mise à lui pardonner et même penser que cette rancoeur était justifiée, qu’elle méritait d’être ainsi traitée. Elle avait accepté de se faire ainsi malmener, si cela pouvait soulageait son tyran.
Les coups devenaient de plus en plus fréquents, plus en plus violents, à mesure où elle grandissait, son aînée se retenait moins, c’était devenu une routine et une habitude.

Les maîtres de maison étaient un jeune couple.
Madame et Monsieur n’étaient pas spécialement méchants.

2020.01.28

Plumeau [RolePlay]

Prenant soin de la seule chose qui lui appartenait vraiment, tant bien que mal dans sa situation.
Sa tenue d’employée, de son premier travail, limée par le temps et la vie dans la rue.
La seconde chose dont elle prenait soin, était sa chevelure.
Longue, lisse et de couleur sombre, tout comme sa propre histoire.
Préservant cette seule part de féminité qu’il lui restait.

Elle enterra sa fausse couche dans les bois.

Lors de sa première fois, elle ne sut pas tout de suite ce qui lui arrivait.
Elle était en train de dépoussiérer la bibliothèque lorsqu’il entra dans la pièce.
Elle continua sa tâche sans même se retourner.
Elle sentit sa présence, son regard sur elle. Elle se sentait observée.
Elle entendit le verrou de la porte.
Elle continua de secouer son plumeau, montrant qu’elle n’avait rien à se reprocher et qu’elle faisait bien son travail.
Il s’approcha lentement, jusqu’à être juste derrière elle, et sa main se posa sur son épaule.
Doucement, il posa sa paume et la massa.
Sa seconde main se posa sur sa hanche.
Elle se figea et tourna son visage vers lui.
C’était son patron.
Comme pour éviter toute question, il posa ses lèvres sur sa bouche.
Elle ne sut pas ce qu’il lui arrivait.
Elle avait déjà pu apercevoir ou entendre les ébats amoureux de la patronne avec son époux, mais elle n’avait jamais expérimenté ça personnellement.
Ils n’étaient pas particulièrement discrets et peut-être aimaient-ils savoir qu’un ou plusieurs potentiels voyeurs étaient présents.
Il le savait et profitait de l’innocence de la fillette.
Est-ce que cela faisait partie de son travail ?
Elle restait stoïque et à la fois effrayée de désobéir.
Elle se laissa faire, telle une poupée, elle ne cria pas, elle ne gémit pas.
Malgré la douleur, malgré les grandes mains gantées de l’homme sur sa bouche, de peur qu’elle n’alerte sa femme.
Pas même une larme.
Lorsqu’il eut fini son affaire, il lui laissa le temps de se rhabiller et de se recoiffer de manière présentable avant de déverrouiller la porte.
Quoi qu’il en soit, elle était prisonnière.

Ce manège dura un bon moment.
Ce qui devait arriver, arriva.
Elle tomba enceinte.
De panique, le maître de maison la poussa dans les escaliers pour qu’elle perde le foetus.
En tentative de sauver son couple, il rejeta toute la faute sur elle et ils prirent la décision de la licencier.
Elle qui n’avait rien, elle se retrouva à la rue.
Elle ne chercha même pas à se défendre. Elle s’en alla sans demander son reste.
Le stratagème de l’escalier ne fonctionna pas, mais elle finit par perdre le bébe tout de même.

Pour que la réputation de la maison ne soit pas entachée, des fausses rumeurs sur elle circulèrent et elle eut du mal à retrouver du travail, et d’avoir de quoi survivre.

Pour elle, cela dura une éternité.
Entre la recherche de travail, la recherche d’un endroit où dormir, la faim…
Elle se fit même agresser par des jeunes ou, moins jeunes hommes. Cette fois-ci, elle était libre de faire ce qu’elle voulait, la fois où elle s’était laissée faire ne l’avait pas réussit. Et lorsque l’ homme en face d’elle, essaya de la prendre, elle n’hésita pas à lui donner un coup de genou bien placé. Malheureusement, ce genre d’individus ne se baladaient pas seuls, et même si c’était le cas, il se releva et lui en colla une, jusqu’à ce qu’elle finisse au sol.
Il l’asséna de coups de pieds, avant de partir avec son groupe d’amis, qui n’étaient plus aussi enthousiastes de tirer leur coup après avoir vu leur copain se prendre un coup dans les bijoux de famille.
Le goût du sang dans la bouche et les côtes douloureuses, allongée en boule au sol, un sourire se dessina sur ses lèvres et un rire nerveux sortit de sa bouche.
Est-ce que c’était si simple ? Est-ce qu’elle aurait dû faire cela dès le début ?
Elle trouva refuge dans une petite bibliothèque, dont le vieux gérant prit pitié d’elle, assez pour la laisser dormir dans un coin de la salle.
Il était tout de même réticent à l aider, cette inconnue pas très propre et qui avait l’air de s’être battue.

Elle ne savait plus pour quelle raison elle était encore en vie. Fouillant, honteusement, dans les poubelles pour trouver par chance de quoi manger.
Elle trouva un point d’eau dans la forêt pour se laver. Par chance, il n’y avait pas beaucoup de passages.
Dans les ruelles, elle entendit les rumeurs au sujet du château, et n’ayant pas d’autre but, elle s’y rendit.
Esperant qu’elle puisse commencer un nouveau départ.
Même la possibilité de se faire dévorer par les bêtes sauvages au cours de son trajet, était une finalité salvatrice pour elle.
Malheureusement, le destin fut moins clément et une force surnaturelle la guida jusqu’à bon port, et elle réussit à trouver la force et l’énergie de continuer jusqu’à l’arrivée, devant les portes du domaine.
Une aura particulière sembla la protéger des attaques, tout le long du chemin.

2020.01.24

Antécédents [RolePlay]

Survivant dans les ruelles, quand elle ne trouvait pas de travail.
Le peu de travail qu’elle arrivait à trouver, consistait à faire le ménage, travailler dans l’ombre.
Elle avait une robe souillée par le temps et les nombreuses tâches qu’elle pouvait effectuer.

Petite, elle vivait déjà dans la rue.
Vendue par ses parents dès son plus jeune âge, elle fut élevée dans une maison de classe moyenne.
Élevée pour servir ses maîtres qui n’étaient pas foncièrement mauvais.
Elle était traitée comme une employée à tout faire. Formée par une ancienne plus expérimentée, elle apprit rapidement les bases.
Au bout de quelques années, elle s’y habitua au stricte minimum en terme de confort et de nourriture.
Lorsqu’elle avait un peu de temps libre, il lui arrivait de lire quelques ouvrages dans la bibliothèque de ses patrons.
Son aînée lui enseigna les bases de la lecture qu’elle assimila plutôt vite.
C’était sa seule passion et échappatoire du quotidien.
Elle ne savait pas si elle avait le droit, mais elle préférait ne pas demander et risquer de se faire disputer. Elle n’avait pas été achetée pour passer son temps à bouquiner.
Malgré ses efforts, les maîtres étaient exigeants ou bien avaient-ils besoin de se défouler. À la moindre erreur, Chloé pouvait se faire frapper, maltraiter, crier dessus voire insulter.
Puis, cette situation empira jusqu’à ce que le maître de maison l’agresse sexuellement, puis la viole. À de nombreuses reprises.
La maîtresse de maison préféra rester dans le déni et chercha des prétextes pour la punir.
Puis lorsque Chloé montra des signes de grossesse, le drame éclata et les disputes envahirent la maison.
Ils jetèrent la pauvre jeune fille à la rue.
Préférant oublier et noyer sur la réelle raison de discorde dans leur foyer.
Son uniforme était tout ce qu’elle avait.

Elle dut chercher de quoi manger, un lieu où passer la nuit, et chercher du travail.
Elle fit évidemment une fausse couche, sous nourrie, fatiguée et dormant dehors.
Elle trouva refuge dans une bibliothèque qui eut pitié d’elle, mais elle ne pouvait pas rester indéfiniment dans ce lieu.
Elle trouva de temps en temps de quoi manger dans les restes de bars et restaurant, tel un chien errant.
Elle put également travailler comme commise ou femme de ménage de manière ponctuelle. C’était mal ou pas du tout payé mais elle arrivait à avoir de quoi se nourrir ou un toit provisoire.
Elle sortit de la ville et trouva un point d’eau pour se laver grossièremment.

Les semaines, les mois et les années passèrent.
Jeune fille frêle, il arrivait de temps en temps qu’elle se fasse agresser par un ou plusieurs hommes dans un cul de sac. La prenant pour une prostituée.
Elle se laissait faire parce qu’elle savait qu’elle n’avait aucune chance de réussir à s’enfuir, priant intérieurement que ce moment se termine vite.
Le gérant de la bibliothèque la laissait dormir dans un coin de la salle, ne pouvant pas l’aider plus, lui-même ayant ses problèmes d’ordre privé.
Il lui apportait parfois quelques restes à grignoter.
Elle lisait énormément et essaya de manger des fruits des bois. Étonnant miracle qu’elle soit encore en vie après ses tests.

Elle entendit les rumeurs des passants au sujet du domaine et du château de Castelarion.
Elle sentit de la curiosité alors que les gens éprouvaient de la crainte.
Elle-même était telle une bête, une chose répugnante, pas même considérée comme humaine.
Ses anciens maîtres l’avaient jetée à la rue et avaient fait circuler des rumeurs crasses à son sujet pour éviter qu’on lui accorde crédit si jamais elle souhaitait divulguer les secrets honteux à leur sujet. Chose qui ne lui était même pas venu à l’esprit.
Considérée comme folle, dérangée, les gens l’évitaient et étaient réticents à lui donner du travail qualifié. Elle ne faisait donc que des tâches ingrates et discrètes.

Elle sentit comme une force mystérieuse qui lui soufflait qu’elle devait y aller.
Se rendre à cet endroit, que c’était peut-être une nouvelle chance de recommencer son histoire.
Peut-être que là-bas, on ne la jugerait pas pour ce qu’elle n’était pas.

2020.01.23

À l’eau [Roleplay]

— Es-tu humain… ?
Osa t-elle formuler.

D’un coup de griffes, il envoya valser sa serviette à l’autre bout de la pièce.
Elle ne broncha presque pas. Tout de même surprise de son geste. Elle sentit qu’il n’avait pas de viles intentions.
Cependant, elle recula lentement, alors qu’il s’avança vers elle de manière bestiale, presque accentuée dans le but de lui faire peur.
Elle eut un doute, ne sachant pas où se situait la limite de sa blague de la réalite, elle resta silencieuse, observant ce que la suite des évènements lui reservait.
Elle ne comptait pas se laisser impressionner, petite humaine qu’elle était.

Il lui bondit dessus, l’attrapant dans ses pattes.
Prises dans ses bras, elle reste stoïque et continue à plonger son regard dans le sien, l’air de lui demander ce qu’il compte faire maintenant qu’il la serre contre lui.
Allait-il la dévorer ? Dans tous les cas, elle ne semblait pas avoir peur. Une paillette de défiance encore présente dans son iris noir, même dans cette situation où elle n’était pas en position de force.
Leurs corps ainsi nus et collés, les battements de son coeur trahissaient tout de même son incertitude sur ce qu’il lui réservait.

*

Il fit mine de la dévorer puis la souleva d’une grande aisance, puis la jeta à l’eau.

— À l’eau, souillonne !
La raille t-il.

Elle ravala un cri de surprise et finit sous l’eau d’une chaleur surprenante et agréable. Cela ne l’empêcha pas de paniquer, elle ne savait pas nager et ne connaissait pas la profondeur exacte du bassin.
Elle retint sa respiration à temps et vit le liquide la recouvrir, elle se débattit et tenta de rejoindre aussi vite que possible le rebord.
La main sur le bord, elle refit surface et reprit sa respiration de manière saccadée et forte.
L’esprit trop occupé par la frayeur qu’elle venait de vivre, elle ne pensa même pas au farceur qui se trouvait à quelques mètres d’elle et qui avait assisté à toute cette scène.
Il s’approcha, un peu pataud.

— Est-ce que ça va… ?
Demande t-il inquiet et désolé de sa mauvaise farce.

Elle lui lança alors un regard noir, plus sombre que la couleur de ses propres yeux.

2020.01.23

Cicatrices [Roleplay]

Elle s’amusait beaucoup trop à le taquiner, malgré sa petite taille et sa corpulence, elle le défiait de son regard.
Elle voyait qu’il la considérait comme une chose fragile, une « femme » peut-être. Terme auquel elle n’arrivait pas à s’identifier et qui semblait si étranger à ses yeux.
Elle s’approcha alors, maintenant à quelques centimètres de lui, son regard plongeant directement dans le sien.
Une étincelle de défiance brillait dans ses yeux sombres.
La différence de taille faisait qu’elle devait lever son menton pour le contempler, même inférieure en taille, cela ne l’empêchait pas de le toiser.
Son sourire carnassier ne lui avait pas échappé, elle était intriguée.
Emportée par sa nonchalance, elle leva doucement sa main pour l’approcher au visage de l’homme qui lui faisait face. Ses doigts fins et froids caressèrent sa joue puis se baladèrent jusqu’à la commissure de ses lèvres, pour se diriger vers ses dents bien acérées.
Elle était beaucoup trop curieuse.

Il lui aurait attrapé sa main avec poigne si elle n’y était pas allée avec autant de précaution et de douceur.
Il se retint au dernier moment et la laissa continuer ses gestes qui étaient déroutants mais pas désagréables.

L’étincelle rebelle s’était transformée en examination.

— Je peux savoir ce que tu fais ?
Finit-il par lâcher, ennuyé d’être devenu pour l’espace d’un instant, une rat de laboratoire.

— Es-tu… humain ?
Osa t-elle demander, incertaine.

Pris au dépourvu par cette question, il fit un pas en arrière pour s’écarter, et l’ignora.
Marchant d’un pas assuré vers le complexe des bains.

*

Elle resta silencieuse, consciente qu’elle s’était surement mal comportée.

De son côté, il lui était nouveau qu’une personne se comporte ainsi en sa compagnie. Lui, garde rapprochée du comte, inspirait un certain rang et nombreux n’osaient pas commettre d’impair en sa présence. Cependant cette petite nouvelle n’avait que faire de l’importance de son statut, ou ignorait-elle simplement qu’il n’était pas n’importe quel employé du château.
C’était à la fois rafraîchissant pour lui, et déroutant.
Sa présence n’était pas désagreable, au contraire, cela l’amusait et le sortait de sa routine, et il éprouvait une certaine sympathie pour cette nouvelle recrue.
Cela lui rapelait une certaine nostalgie, se remémorant ses propres débuts ici.

Lorsqu’il la vit sans ses vêtements, sa maigreur lui sauta aux yeux. Quelque chose dans sa poitrine se resserra.
Son regard ne put ignorer les marques caractéristiques de coups, des cicatrices, des restes d’hématomes présents à de nombreux endroits inhabituels.
Il s’y connaissait bien, ayant régulièrement quelques cicatrices ou coups résultants de ses entraînements intensifs. Cependant, dans le cas de Chloé, ce n’était pas dû à un quelconque entraînement.
Il en était certain.

Elle ne semblait pas gênée d’exposer ainsi son corps et sa nudité, elle avait oublié l’existence de ses marques qui faisaient partie d’elle. Ne se considérant pas comme un objet de désir, ni comme une femme. Elle se savait loin d’être attrayante ou agréable à regarder que ce soit à cause des marques présentes sur son épiderme ou des ombres accentuées par son squelette sur sa peau.
La seule partie épargnée par ce traitement était miraculeusement son visage, si on oubliait les cernes.
Elle se tenait droite, sans aucune honte.

Quant à elle, elle fut surprise de voir les cicatrices et morsures recouvrant le dos du garde, anciennes ou récentes.
C’était quelque chose d’impressionnant à ses yeux.
Elle avait beau jeter un regard dur et méfiant sur le monde qui l’entourait, de part sa cruelle expérience. Elle n’avait pas pu tout apprendre dans ses maigres lectures et elle ignorait totalement à quoi pouvait ressembler la vie dans un domaine comme celui-ci, ni celle de la vie des petites mains s’attelant dans les coulisses du château. Consciente qu’elle s’était méprise sur son chaperon, la faute à son comportement qui dénotait en présence de Bréto et des autres personnes qui lui semblaient importantes.
Elle ressentit le besoin de s’excuser d’avoir pu le considérer comme un tir-au-flanc. Elle le fit silencieusement, intérieurement, sachant qu’elle n’avait pas spécialement porté d’affront. Elle se jura de montrer un peu plus de respect au bellâtre.
Quelques soient ses entraînements, elle devait reconnaître qu’il était loin d’être désagréable à regarder.
Ses muscles sculptant à merveille sa carrure.
Elle restait de marbre, mais profitait tout de même de la vue.

2020.01.19

Analyses

Alexandra se réveilla tout doucement et elle reconnut aussitôt l’infirmerie.
Elle ne chercha même pas à se relever, elle referma les yeux et soupira, exaspérée par sa propre faiblesse.
Elle entendit l’infirmer discuter, de l’autre côté du rideau de séparation, un peu plus loin. Malgré ses chuchotements elle entendait la conversation.

— Il va falloir que vous la forciez à se reposer…
Disait le médecin, les résultats à la main.

— … J’aurais dû me rendre compte de son état de fatigue…

Elle reconnut la voix de Gabriel emplit d’une grande tristesse. Sa poitrine se resserra et les larmes lui montèrent aux yeux lorsqu’elle entendit ces mots. C’etait elle la fautive, il n’avait rien à se reprocher.

— Vous n’y êtes pour rien, je vois bien qu’elle est têtue et fait tout pour ne rien laisser paraître.
Dit-il pour le rassurer.

— Merci… mais je ne peux m’empêcher de m’en vouloir.
— Son état n’est pas critique, rassurez vous. Ce n’est qu’un petit malaise.

Il marqua une pause.

— Je me suis permis de faire des analyses et je peux vous annoncer une bonne nouvelle, Alexandra est enceinte. Ce qui explique aussi pourquoi elle a moins d’énergie ces derniers temps. Il va falloir qu’elle prenne soin d’elle.

Gabriel resta sans voix. À la fois heureux et inquiet de l’avenir.
Le médecin comprit tout de suite et enchaîna.

— J’ai eu accès aux dossiers des précédentes grossesses. Compte tenu de votre réaction, j’imagine que cet enfant est le vôtre. Nous surveillerons de près Dame Alexandra, rassurez vous. Je suis conscient que ça a été un cas très particulier pour Cean, et nous serons sur nos gardes. J’ai également contacté Chrystal, pour avoir son avis et je pense qu’elle reviendra spécialement pour elle.

Gabriel s’approcha du rideau et passa sa tête pour voir Alexandra.
Elle avait les yeux ouverts et humides.
Le médecin resta de l’autre côté du rideau pour leur laisser un peu d’intimité.

— Bonjour, toi.
Dit-il en s’approchant d’elle, un sourire bien triste aux lèvres.

— Bonjour…
Répondit-elle, la voix tremblante.

— On t’a réveillée ?

Elle fit non de la tête.

— Ça fait combien de temps que je dors ?
Demanda t-elle. Jetant un regard par la fenêtre pour deviner l’avancée de la journée.

— Quelques heures. Comment te sens-tu ?

Il s’assit sur le bord du lit, caressant d’une main le visage de sa reine, et serrant son autre main dans la sienne.
Il en profita pour prendre son pouls.

— Mieux… excuse-moi de ne pas avoir pu assurer mon cours-
— Chut. Je ne veux pas entendre ça. Prends le temps de te reposer. Si tu es dans cet état c’est que tu en as terriblement besoin. Les cours seront assurés par une autre personne. Ce n’est pas un problème. Ta santé avant tout, bon sang !

Sa main serra un peu plus fort son étreinte. Il lui embrassa le front et sécha ses débuts de larmes aux coins des yeux.

— Ne pleure pas… le médecin m’a dit que tu étais enceinte. Je ne vais pas te mentir. Je suis extrêmement inquiet pour toi et pour le bébé. S’il te plaît, repose-toi et ne t’inquiète pas du reste…

Il sourit à nouveau, tristement.

— Je suis heureux que tu portes notre enfant, mais tu sais à quel point cela me chamboule de te voir dans cet état…

De grosses gouttes perlèrent de ses yeux jusqu’à ses joues.

— Pardon…
Sanglotait-elle.

Il lui caressa la tête et la serra dans ses bras.

— Là, là… ça va aller. Ne sois pas si dure envers toi même… Les enfants tiennent absolument à te rendre visite, Chris est avec eux. Tout le monde était inquiet.

Ses sanglots se calmèrent et elle sourit timidement.

— Il va falloir que j’aille m’excuser auprès de tout le monde…

Quelqu’un toqua à la porte et les enfants déboulèrent dans la pièce.
Heureusement il n’y avait personne, au vu des informations qui ont été échangées, c’était normal.
Hélène était la première, elle accourut jusqu’au milieu de la pièce et chercha derrière quel rideau était sa mère. Elle vit celui au fond, dans un coin de la salle, bouger, Gabriel le tira un peu pour lui faire signe.
Elle sautilla jusqu’au lit de sa mère.
Ses bouclettes d’un noir brillant rebondissaient à chacun de ses sauts.

— Maman !
Cria t-elle.

Elle ne put se résoudra à la gronder, et la rappela gentiement à l’ordre.

— Hélène. On ne crit pas. Nous sommes à l’infirmerie.

D’une voix douce, elle lui fit signe d’approcher.

— Oui, maman…
Bouda t-elle. S’approchant quand même du lit et de sa mère pour lui prendre sa main.

Alain, Cean puis Chris entrèrent à leur tour.

*

Chris s’avança lorsqu’il vit qu’elle essayait de se redresser, l’aidant à se relever.
Cean était resté en retrait, observant sa mère.
Malgré son calme, les émotions l’envahissaient et ses yeux picotaient et devenaient humides.
Il vit son père et courut dans ses bras.
Il lui rendit son étreinte et s’accroupit pour être à la hauteur de son fils.

— Ça va aller, maman va bien. Regarde.

*

Elle se forçait à sourire et prit ses enfants dans ses bras.
Hélène et Alain d’un côté, Cean de l’autre.
Hélène regardait sa mère, les yeux emplis d’inquiétude.
Alain lui avait pris une main et la serrait dans la sienne. Cean faisait la même chose de l’autre côté.

— Ne vous inquiétez pas, un gros dodo et j’irai beaucoup mieux.

Chris raccompagnait déjà les enfants vers la porte.

— Maman a besoin de se reposer maintenant.

— Je veux faire dodo avec maman !
Hélène commençait à faire un caprice.

— Pas de bêtises, c’est compris ? Et on écoute Papas.
Dit-elle sur un ton un peu plus autoritaire.

2020.01.18

Réveil matinal [R-18]

Ce matin, Chris avait dû partir plus tôt et elle se retrouvait avec seulement Gabriel dans le lit.
Encore à moitié endormie, Gabriel se réveilla également petit à petit.

Il se rapprocha d’elle pour la serrer dans ses bras, et passa sa grande main sur les courbes de sa bien aimée, tout en la caressant des hanches jusqu’au bas de la poitrine qu’il massa tendrement.
Ce qui eut pour effet un doux gémissement de la bouche de la jeune femme. Elle lui attrapa la main et se tourna légèrement vers lui, en lui souriant.

— Je peux savoir ce que vous faites, monsieur ?
Dit-elle moqueuse, le sourire aux lèvres.

Il cala son visage dans le creux de sa nuque et l’embrassa.

— Je vous réveille, ma chère dame.
Lui souffla t-il.

Collé comme il était contre elle, elle sentait son érection durcir dans le bas de son dos.

— Êtes vous content de me voir… ou est-ce juste le réveil matinal… ?
Demanda t-elle tout en se frottant contre lui.

Elle se tourna complètement vers lui et il en profita pour l’embrasser longoureusement sur les lèvres.

— Est-ce que cela répond à votre question ? Ma reine.

Elle le regarda dans les yeux, dévorant ses pupilles bleues clair.
Ses cheveux lisses poivre et sel qui étaient ébouriffés par le sommeil.
Sa barbe taillée pas trop courte pour qu’elle reste douce au toucher.

Il leva son bras pour verrouiller la porte de leur chambre par la magie, et en profita pour fermer les rideaux de leur lit à baldaquin.

Elle passa ses doigts sur son visage et dans sa barbe, puis dans ses cheveux épais mais doux.

*

Gabriel était plutôt bien bâti, ses muscles saillants malgré son âge, le corps bien entretenu, sans parler de ses formes généreuses plus bas.
Il était imposant de sa carrure mais également dans son anatomie intime qui était plutôt large et longue.
Il n’avait pas à en rougir, et Alexandra avait des raisons de s’en inquiéter lors de leur première fois.
Heureusement, il avait toujours été doux et attentionné avec elle dans ces moments et pas seulement.

Il commençait par tâter le terrain et tout en l’embrassant avec passion, ses pectoraux collés contre sa poitrine et leurs coeurs battants à l’unisson.
Ses caresses avec ses mains larges et un peu rèches par tant d’années d’entraînement et de vie, parcourant les courbes et le corps de sa compagne et partenaire.
Elle frissonnait sous ses gestes et à son baiser qu’elle goûtait et savourait.

2020.01.10

Vertige

Elle ressentit un léger vertige, la fatigue peut-être.
Ces derniers temps, elle n’avait pas pris un moment pour se reposer, enchaînant les visites pour Cean, Hélène et Alain, à leurs cours, à passer du temps avec eux en tant que mère. Le travail n’aidant pas, dernièrement les affaires étaient importantes et urgentes.
Elle se massa le coin des yeux, espérant que ce vertige passe, croyant naïvement que les prémices de migraine qu’elle commençait à ressentir, allaient s’estomper.
Lorsqu’elle finit ce geste qu’elle aurait préféré faire durer encore un instant, elle fut comme aveuglée par la lumière naturelle, des taches apparurent sous ses yeux et elle sentit ses pas s’échapper, son équilibre devenir bancal.

Ses élèves se rendirent compte que quelque chose n’allait pas et s’inquiétèrent aussitôt.
Aujourd’hui, c’étaient de jeunes adultes, ils s’échangèrent un regard et conclurent que leur professeur n’allait pas bien.

— Professeure… est-ce que ça va… ?
Demanda une petite voix, se rapprochant d’elle.

Elle tenta de les rassurer, et essaya de reprendre le contrôle de ses jambes pour se stabiliser.
Sans succès, sans avoir eut le temps de répondre, elle se sentit tomber au ralenti et s’échouer sur le sol, plein de sable.

*

Un élève s’agenouilla à ses côtés pour s’assurer de son pouls et de son état, rapidement.

— Appelez l’infirmier et allez chercher Chris.
Dit-il.

On aurait pu croire qu’elle s’était juste endormie si on ne faisait pas attention aux gouttes de sueurs sur son visage.

Chris était également en cours, pour des élèves un peu plus jeunes.
Il avait ses petits avec lui qui adoraient suivre les enseignements et ils s’étaient mis dans un coin pour imiter les plus grands et se tapaient pour s’entraîner.
Cean n’était pas loin non plus. Ils étaient tous les trois trop jeunes pour des cours de ce niveau mais ils se débrouillaient bien pour leur âge.
Il observait Hélène et Alain attentivement, presque un peu jaloux qu’ils soient aussi proches et intimes dans leur fratrie.
Alain remarqua qu’ils étaient en train de mettre leur grand frère de côté, ce qui n’était pas leur intention.
Ils adoraient Cean.
Il s’arrêta, et se dirigea vers lui pour lui faire signe de venir s’entraîner avec eux.
C’était leur petit moment ensemble, et Cean lui sourit, en balayant ses mauvaises pensées. Il n’avait pas de raison de s’inquiéter autant.
Hélène accourut pour prendre par surprise Cean et l’attaquer. Alain s’y mit également pour le déstabiliser.
Il s’écroula avec les jumeaux assis sur lui.

Tout à coup, quelqu’un accourut essouflé et chercha Chris des yeux. Puis se dirigea vers lui pour lui chuchoter quelque chose.
Chris s’arrêta et fit signe à ses élèves d’arrêter ce qu’ils faisaient.

— J’arrive immédiatement.
Dit-il en hochant la tête.

L’autre repartit aussitôt.

— Excusez-moi, j’ai une urgence. Je ne pourrais pas assurer la fin du cours. Vous pouvez continuer à vous entraîner ou rentrer chez vous.

À peine fini, qu’il se dirigea rapidement vers ses enfants.
Laissant les élèves un peu perplexes, s’échangeant des regards d’incompréhension.

— Soyez sages, je reviens aussi vite que possible.
Leur dit-il.

— On peut pas venir avec toi… ?
Demanda Hélène.

— … Vous pouvez mais il faudra pas nous déranger…
Dit il, songeur.

C’est vrai qu’ils étaient concernés.

— Suivez-moi, mais ne faites pas de bêtises ni de bruit.
Ajouta t-il après sa réflexion.

Il jeta un regard à l’aîné pour qu’il l’aide à surveiller les plus jeunes. Il acquiesça.

Le terrain d’entraînement d’Alexandra n’était pas si loin du sien. Ils arrivèrent assez rapidement et il vit l’attroupement autour d’elle. Il s’approcha et la vit au sol.
Il écarta les autres élèves, qui à sa vue, s’éloignèrent d’eux-même.
Les enfants étant un peu plus à l’écart, tentèrent de voir quelque chose à travers les silhouettes humaines, sans succès.
Cean étant un peu plus grand, réussit à entrapercevoir quelqu’un part terre, et en écoutant les chuchotements des élèves, il finit par comprendre. Il prit Hélène et Alain et ils s’éloignèrent un peu plus.

— Qu’est-ce que tu fais ?!
S’énerva Hélène.

— Tenez-vous tranquille, je vais vous expliquer.
Dit-il calmement.

Alain était plus posé et s’était déjà calmé, sa soeur s’excitant assez pour deux.

— C’est maman.
Dit-il, tout simplement.

— Comment ça ?

Hélène n’avait pas la langue dans sa poche.

— Ils disent que maman est tombée, qu’elle s’est évanouie…

Il essayait de garder son calme mais l’émotion était dure à contrôler. Il était inquiet.

— Ça veut dire quoi évanouie… ?
Demanda Hélène, regardant ses deux frères.

— Elle a perdu connaissance et… je l’ai vu allongée par terre…
Dit Cean, la voix et les mains un peu tremblantes.

Il n’avait que 7 ans.
Alain s’approcha de lui pour lui tenir la manche et le rassurer, sans trop savoir quoi dire.

— Elle ira bien, hein… ? Papa est avec elle maintenant.
Dit Hélène, essayant de rassurer tout le monde, elle y compris.

Pendant ce temps, Chris était auprès d’Alexandra. Il tâta son pouls également et remercia l’élève qui était resté à ses côtés. Cela semblait être le capitaine du groupe, du moins il en avait l’étoffe. Il lui demanda son prénom et s’occupa d’Alexandra.

— ‘Xandra ? Est-ce que tu m’entends ? Je vais te porter jusqu’à l’infirmerie.

Il la souleva presque sans aucun effort et les élèves s’écartèrent pour les laisser passer.

— Je te laisse gérer la suite, merci.
S’adressa t-il au capitaine.

Il acquiesça et interpela ses camarades pour recentrer l’attention.

— Compte tenu de la situation, nous allons continuer l’entraînement tous ensemble. Reprenons les exercices qu’on a vu au début du cours.

Il frappa dans ses mains et les autres élèves se regroupèrent autour de lui.

— Chris m’a désigné pour assurer la fin du cours. Si certains ne sont pas d’accord, ils peuvent partir.
Expliqua t-il.

La plupart étaient d’accord avec cette décision.
Chris chercha des yeux les enfants.
Ils le virent aussi et accoururent vers lui, les visages déconfits, voyant leur mère dans ses bras.
Il leur sourit.

— Ne vous inquiétez pas, on va emmener maman à l’infirmerie, tout va bien se passer.

Les petits ravalèrent leur larmes et suivirent.
Ils croisèrent l’infirmier sur le chemin. Éssouflé.

— Excusez-moi, j avais une urgence à régler-

— Aucun problème, on se dirigeait vers l’infirmerie. C’est possible ?
Demanda Chris, pour être sûr.

Il hocha la tête et retourna sur ses pas.
La porte se trouvait qu’à quelques mètres.

Ils l’installèrent dans un lit vide, se trouvant en retrait et avec des rideaux de séparation.
Prenant soin de retirer ses chaussures et chaussettes.
Les enfants s’agglutinèrent aussitôt autour d’elle.

— Les enfants… il va falloir laisser maman un peu tranquille maintenant.
Expliqua Chris, comprenant leur inquiétude.

— Elle fait dodo, maman ?
Demanda Alain.

— On peut dire ça comme ça.
Répondit l’infirmier.

Il s’approcha pour prendre à son tour le pouls sur le poignet. Il toucha du revers de sa main le front.
Il toucha également de deux doigts dans le cou.

— Juste de la fatigue. Du repos et ça devrait aller mieux. Je vais faire une prise de sang pour m’assurer que tout va bien.

Chris dut se faire violence pour sortir avec les enfants.

2020.01.07

Cousins

Chris qui était déjà très protecteur envers Alexandra, le fut encore plus lorsqu’il sut qu’elle était enceinte de lui.
Cette fois-ci, les symptômes furent tout de suite reconnus et elle fut prise en charge rapidement.
Les enfants dits « bâtards » étaient moins intéressants pour la plupart des gens ainsi que des ennemis.

Chrystal et Alexandre s’étaient installés ensemble、non loin du centre hospitalier où elle étudiait et avait donné naissance à des jumeaux : Jasper et Celestin.
Alexandre avait obtenu un poste mieux placé et était très occupé par son travail également.

Chris l’accompagna à l’hôpital de son frère pour faire la première échographie et ils découvrirent que c’étaient deux bébés qu’elle portait dans son ventre.
Les jumeaux de son frère avaient à peine un an qu’elle en attendait également.
Chrystal essaya de suivre son dossier en priorité, elle-même était passée par là.

Le frère aîné avait que 2 ans lorsqu’il devint grand-frère pour ces deux nouveaux bébés.
Même s’ils n’étaient pas du même père, ils étaient de la même mère et il se sentit toujours proche d’eux.
Il les vit grandir et passa du temps avec eux.
Une pointe de jalousie se créait parfois lorsqu’il voyait sa mère s’occuper d’eux, mais elle ne l’ignorait pas pour autant. Son père le rassura à de nombreuses reprises sur l’amour qu’elle lui portait et qu’il n’avait aucune raison d’être jaloux.

Lorsqu’il eut 7 ans, et les jumeaux 5 ans.
Ils attendaient une petite soeur.
Durant ces années, ils devinrent plus que proches.

Il arrivait que les jumeaux se fassent embêter et rabaisser par d’autres enfants mais il fut toujours là pour les défendre. Ils jouaient énormément ensemble.
Lui, souhaitant passer plus de temps avec sa mère, pour la protéger plus tard, il se prit de passion pour les arts de combat et fut vite remarqué par les enseignants sur ses capacités. Bien entendu elle fut fière de lui mais également plus stricte avec son propre enfant.
Le père des jumeaux étant lui-même un très bon professeur, ils se défendaient pas mal, même si tout cela n’était qu’un jeu pour eux.
Ils s’entrainaient alors avec leur grand-frère et leur père les supervisait alors tous les trois sur son temps libre.
Il considérait l’aîné comme son propre fils et le traitait comme tel. Toujours bienveillant et ferme comme il le fallait. Jamais un mot de préférence pour créer de la concurrence entre les enfants qu’il chérissait.

La mère souhaitant donner autant de temps à l’aîné qu’aux jumeaux, se retrouva épuisée physiquement à courir partout pour leur offrir équitablement son amour.
Elle finit par faire un malaise en plein cours, ses élèves prirent soin d’elle en attendant qu’elle reprenne connaissance.
Gabriel eut vent de l’incident et suspendit les cours pour la journée.
Ils se rendirent compte qu’elle était de nouveau enceinte, ce qui était désiré, et qu’elle devait prendre soin d’elle et du bébé parce que la grossesse s’annonçait compliquée, au moins autant que pour celle de l’aîné.
Chrystal rentra exceptionnellement à cette période pour pouvoir la suivre et ses enfants aussi.
Ce fut alors l’occasion à la petite famille de se rencontrer et que les enfants fassent connaissance avec leurs cousins et jouent ensemble. Ils donnèrent du fil à retordre aux domestiques et aux gardes qui devaient assurer leur sécurité.

2020.01.06