Boule de poils

Mon grand frère m’invita un jour à l’accompagner chez un de ses amis.
Son ami avait une chienne qui avait mis bas quelques jours auparavant et mon frère s’était dit que ça me ferait plaisir de voir ça.
Je n’avais rien d’autre de mieux à faire et je le suivais.
Il y avait des petits chiots noirs et blancs, de toutes sortes qui essayaient de téter leur mère.
Je regardais avec intérêt ce qu’ils faisaient.
Lorsqu’ils finirent d’embêter leur mère, ils retournèrent jouer.
Un des chiots s’approcha de moi, comme intrigué de me voir.
Il était si petit et tout noir. Une petite boule de poils noire. Il semblait s’enticher de moi puisqu’il se mit à me suivre partout.
Mon frère voyant ça, se mit à rire, ce qui attira l’attention de son ami.
Il nous avoua qu’il ne pourrait pas tous les garder et que si cela nous intéressait, on pourrait le prendre avec nous.
Nous nous regardâmes dans les yeux, sans savoir quoi répondre.
Il nous expliqua quelques mots sur la race de ces chiens et qui aller voir pour avoir d’autres informations.

2017.05.29

Prétendant

Depuis qu’elle lui avait avoué ses sentiments dans l’infirmerie, les évènements s’étaient enchaînés.
Il lui avait proposé de rester vivre avec lui dans sa demeure. Elle n’avait aucune raison de refuser et son père fut rapidement mis au courant.
Après quelques jours de rétablissement, et de gestion des rénovations, il avait déjà pris rendez-vous pour aller demander sa main de manière officielle.
Elle était habillée de vêtements de rechanges normaux, rien d’extravagant, et il portait un costume sérieux.
Ils prirent la voiture et lui tint la main et l’embrassa pour la rassurer.

— Tout va bien se passer. Ton père est au courant de mon arrivée.

En effet, il les attendait et serra sa fille dans ses bras. Elle avait fait le trajet et s’était mise en danger pour aider cette personne.
Il vérifia qu’elle n’avait rien et lui fit signe de rester auprès de lui.
L’homme en face de lui avait presque son âge.
Il le salua poliment et il s’inclina pour ensuite faire sa demande.
Son père s’était préparé mais il ne pouvait pas laisser partir sa fille aussi facilement.
Même si c’était sa volonté, il se devait de tester la force de celui qui voulait sa main.
Il éloigna sa fille et défia le prétendant.
Chris était également présent, il obéit et surveilla sa protégée.
Il la tenait par le bras et l’empêchait d’intervenir.

— Papa ! Tu ne peux pas faire ça ! Il est encore en convalescence… !
Disait-elle au bord des larmes.

Son paternel l’ignora et l’adversaire lui sourit pour la rassurer.
Chris était inébranlable.
Ils se tinrent tête malgré quelques faiblesses du prétendant. Ils étaient pratiquement à égalité. Le père ayant l’avantage.
Ils réussirent à se menacer chacun, l’arme à portée du coup final.
Même si le prétendant était épuisé.
Le père ne voulait pas baisser son arme.
Le combat était terminé, le prétendant laissa échapper son arme qui fit un bruit qui résonna dans la salle lorsqu’elle toucha le sol.
Il perdit l’équilibre mais continuait de maintenir son regard dans les yeux de son adversaire.
Chris se décida enfin à la lâcher.
Elle accourut vers son ami qui était à genoux devant son père.

— Je ne cherche pas d’excuse. S’il le faut, je reviendrai tous les jours pour demander sa main. Jusqu’à ce que j’arrive à vous prouver que je peux la protéger.

Il lui fit signe de ne pas s’approcher et de laisser le combat se dérouler.
Il se releva de lui-même et quitta l’endroit en s’avouant vaincu.
Son père ne laissa paraître aucune émotion et retourna dans son bureau.
Elle voulut courrir rattraper son ami mais son père lui conseilla de ne pas le faire.

— Je pense que tu devrais le laisser seul un moment.

Il sortit en essayant de garder sa dignité et la tête haute. Il retourna à sa voiture, s’assit dedans, et laissa exprimer ses émotions.
Il cria de frustration, les larmes et la colère se mélangeant.
Les doigts massèrent le coins de ses yeux et il soupira.

Elle suivit le conseil de son père et attendit un moment avant de le rejoindre.
Il s’était calmé et sortait de sa voiture.
Il la vit et força un sourire.

— Je suis désolé, je n’ai pas réussi à le convaincre mais je reviendrai autant de fois qu’il le faudra pour qu’il reconnaisse mes sentiments pour toi.

Il l’embrassa sur le front et l’enlaça dans ses bras.
Elle le serra aussi fort qu’elle le put pour lui montrer à quel point elle tenait à lui.

— Je vais devoir rentrer. Je reviendrai te chercher. Je te le promets.

Son père voyait ce qui se passait dehors et observait attentivement la scène. Il était méfiant envers ce prétendant.

2016.08.28

Cachette

La respiration saccadée, elle était allongée dans le lit et essayait de récupérer son souffle.
Elle était dans cet état depuis maintenant plusieurs semaines.
Chris était sorti quelques minutes pour faire son rapport.
Elle était seule dans cette chambre.
Elle sentait qu’il se tramait quelque chose et c’est pour cela qu’elle avait éloigné Chris pour le protéger.

— Je sais que vous êtes là. Vous m’observez depuis un moment, que voulez-vous ?

Il sortit de sa cachette et la salua.

2016.08.13

Vigueur

Après son accouchement, son corps était faible, et ses muscles non-entretenus n’étaient plus ce qu’ils étaient.
Elle reprit les exercices petit à petit, prenant soin de son fils mais également d’elle-même.

Gabriel prit lui-même le temps de l’entraîner de temps en temps, et personnellement.

Elle faisait ses échauffements lorsqu’il arriva derrière elle et la prit dans ses bras par surprise.
Elle lui rendit son étreinte et chercha à l’embrasser.
Il ne se laissa pas distraire et continua à l’échauffer, en douceur puis augmenta l’intensité des mouvements sans s’en rendre compte.
À l’époque, elle était à son niveau et pouvait lui tenir tête. Malheureusement, avec sa grossesse, elle n’avait pas encore récupéré sa forme d’antan et elle s’essoufla rapidement. Jusqu’à s’arrêter et perdre l’équilibre. Il la rattrapa facilement, puisqu’ils étaient à portée et il la serra dans ses bras.

— Excuse-moi, j’y suis allé un peu fort.
Lui dit-il en l’embrassant sur le haut de sa tête.

— Ne t’excuse pas, j’ai toujours apprécié que tu ne te retiennes pas.
Répondit-elle en souriant, sachant que ses paroles pouvaient être interprétées à double sens.

Il rougit et elle entendit son coeur s’emballer, puisqu’elle était tout contre son torse.
Elle posa ses mains sur ses hanches, et les massa lentement avant de glisser ses petits doigts sous son t-shirt moulant.
Il était électrisé.

— Alexandra…
— Oui ?
Répondit-elle innocemment.

— Ne fais pas l’innocente… Tu sais bien que je ne vais pas pouvoir résister…

Elle ignora son avertissement et continua à remonter sa main, lentement le long de ses côtes.
Il la plaqua contre le mur et l’embrassa vigoureusement sur la bouche.

2016.08.09

Trois

Elle était dans ses bras, les yeux plongés dans les siens et le sourire radieux.
Il la dévorait des yeux, ses bras musclés autour de sa taille.
Malgré son âge avancé, on ne pouvait douter de sa forme sportive.
Ses cheveux poivre et sel, emportés par le vent.
Quant à elle, ses longs cheveux bruns et ondulés réunis dans un ruban au niveau de sa nuque, quelques cheveux virvoltants autour d’elle.

Cette photo avait été prise par Chris. Elle trônait sur la table du bureau de son patron. Elle était particulièrement belle, en effet, il aimait Alexandra de tout son être et ce cliché ne pouvait mentir.
Il avait également beaucoup de respect pour son employé et ne pouvait qu’être heureux de l’union de ces deux personnes chères à son coeur.

Gabriel était loin d’être aveugle et il préféra se taire que de perturber le quotidien d’Alexandra.
Il réfléchissait déjà à une solution.

Chris ne supportant plus cette situation, finit par avouer de manière un peu forcée ses sentiments.
Il l’embrassa par surprise.
Elle se dégagea et lui donna une bonne giffle.

— Ç-ça va pas ?! Qu’est-ce qui te prend ?!

Elle était à la fois gênée et en colère.

— Je t’aime. Ne ressens-tu rien pour moi ?

Il tentait le tout pour le tout.
Elle était totalement perturbée par cette révélation et ne savait pas quoi répondre. Son baiser ne l’avait pas laissée indifférente, mais elle aimait déjà de tout son coeur Gabriel. Elle ne pouvait et ne savait pas mentir.

— Comment oses-tu me demander ça… ?! N’as-tu aucun respect pour Gabriel ?!

Elle était outrée, mais l’était encore plus à cause de ses propres sentiments. Serait-ce possible qu’elle aime également Chris ? Cela ne devrait pas la déboussoler autant, elle était déjà engagée. Aurait-elle fait le mauvais choix ? Trop de questions se bousculaient dans sa tête.
Elle s’enfuit dans la direction du bureau de son aimé, comme si elle avait besoin de s’assurer de l’amour qu’elle lui portait.
Il l’attendait et savait exactement ce qu’il venait de se passer.
Chris emboita son pas et referma la porte derrière lui.
Elle rejoignit Gabriel et il lui tendit sa main pour la rassurer.

— Chris a franchi le pas ?
Demanda t-il innocemment.

— Oui.
Répondit Chris d’une voix claire.

— Je ne vais pas te renvoyer pour ça, Chris. Rassure-toi. T’as t-elle donné une réponse ?

Elle semblait totalement perdue et ne comprenait pas la conversation des deux hommes. Gabriel était au courant et ne semblait pas fâché ? Était-ce une farce ?
Le silence de Chris en disait long et Gabriel reprit la parole.

— Ne t’inquiète pas Alexandra. Je t’aime toujours autant. Que ressens-tu pour Chris ? Tu peux nous le dire. J’ai réfléchi et si tu ressens quelque chose, ne vous privez pas. Cela ne me dérange pas de partager cet amour. Tant qu’il prend soin de toi et qu’il n’interfère pas avec le temps que je passe avec toi. Je n’ai aucune objection à ce que nous formions un couple à trois.

Le début de la relation avec Chris fut complexe mais ils apprirent à se connaître et à bâtir leur amour.
Elle aimait Gabriel et Chris chacun à leur manière. Ils étaient différents et elle ne se comportait pas pareil.
Les rumeurs étaient perdues, mais cela arrangeait peut-être sa sécurité qu’elle soit vue en couple avec Chris. Elle n’avait pas de statut particulier en sa compagnie, contrairement à son statut de sang royal et noble en compagnie de Gabriel.
Elle vivait comme une simple employée du château aux yeux de tous.

2016.07.27

Fumée

Il attrapa sa fille dans ses bras.
Elle se massait le cou et toussait encore un peu.

— Tu as inhalé de la fumée ?!
— … Un… peu…
Toussota t-elle.

Elle avait des sueurs froides.
Il passa sa main sur son front et observa son état.

— Je t’emmène à l’infirmerie.

Il se retourna vers Chris et l’autre jeune homme.
Chris était à genoux demandant le pardon à son maître de ne pas avoir pu protéger sa fille.
Le camarade d’Alexandra ne comprenait pas la scène et resta debout, à observer ce qui allait se passer.
Le père salua d’un signe de tête l’élève et marcha en direction de Chris.

— Je te laisse t’occuper du reste. J’emmène Alexandra. Nous discuterons plus tard.

Et il se retira en emportant sa fille.

— Est-ce que je peux vous accompagner ?!
Osa demander l’élève.

Le père fut surpris mais lui répondit d’un ton sec.

— Retourne auprès des autres élèves.

*

— Elle a eu de bons réflexes, elle n’a pas respiré assez de fumée pour que ce soit dangereux. Tout va bien.

Le verdict de Chrystal était clair.
Son père lâcha un soupir de soulagement.

— Il faut que je retourne avec mes camarades…
Dit-elle à son père.

— Oui… Je vais t’accompagner.
— Il n’y a plus d’ennemis dans l’enceinte du château ?
— Normalement non. Je vais refaire une ronde pour vérifier ça.
— Ne sois pas fâché contre Chris… C’est moi qui lui ai dit de me laisser en retrait…
— Tais-toi. Cela ne te concerne pas.

Son ton était dur et froid, avec une pointe de colère.
Elle sursauta et ne put s’empêcher de pleurer.
Il soupira et reprit la parole de manière plus posée en se massant le creux des yeux.

— Ne pleure pas… Je ne suis pas fâché… Comprends-moi, je suis juste inquiet…
Je ne punirai pas Chris… mais il est censé assurer ta sécurité. S’il t’arrive quelque chose… Enfin, ne t’en fais pas pour ça…

Il la serra dans ses bras et lui caressa la tête.

— Je suis désolé de m’être emporté…

2016.07.22

Électrochoc

Les mois s’écoulèrent et elle tenta de cacher au mieux ses rondeurs du ventre.
Lorsque cela devint trop visible, elle dut prendre congé et expliquer qu’elle ne se sentait pas assez bien pour continuer à travailler. À contrecoeur.
Ses élèves l’adoraient et lui souhaitèrent de bien se reposer.
Un des gardes privés de Gabriel prit la relève à un rythme moins régulier pour leur permettre de continuer à s’exercer.

Elle ressentait tout de même plus de fatigue malgré son corps sportif. Elle était athlétique mais la grossesse l’épuisait plus que prévu.
Chris était toujours à ses côtés et voyait qu’elle faisait mine que tout allait bien.
Gabriel était lui-même très occupé, et ne pouvait être partout à la fois. Ainsi Chris lui faisait un compte-rendu à chaque fin de journée.
Alexandra devait rester dans une partie du bâtiment pour ne pas éveiller les soupçons.

Un jour, alors qu’elle se promenait juste.
Elle sentit une douleur immense au niveau de l’abdomen qui remonta jusqu’à son coeur.
Elle était seule à ce moment-là, et elle s’appuya contre le mur avant de se retrouver à genoux, pliée de douleur.
Elle tentait de soulager cet électrochoc et à la fois de deviner d’où cela provenait.
Une soubrette passait par là et accourut pour l’aider.

— Madame Alexandra ! Que vous arrive t-il ? Que puis-je faire ?
— Chrystal… Appelez l’infirmière… S’il-vous…

La douleur était telle qu’elle s’évanouit.
Elle ne se réveilla que dans son lit.
Chrystal n’était pas loin, elle entendait sa voix.

— Je ne comprends pas tout… Je pense que la magie de l’enfant crée une sorte d’incompatibilité avec le corps d’Alexandra. Son côté humain a du mal à assimiler tout ce pouvoir. Cela expliquerait les résultats du scanner…
— Qu’est-ce qu’on peut faire… ?
— Malheureusement, je ne sais pas. À part attendre. Il semblerait que cela provient de l’éveil du nourisson. Il faudra surveiller l’état d’Alexandra au fur et à mesure…
— … Je vois…
— Je suis désolée. Je ne suis pas d’une grande aide… C’est la première fois que nous avons un cas de ce genre, ici…
— Je sais que vous faites de votre mieux. Merci, Chrystal.

Elle ouvrit les yeux et écouta attentivement la conversation.
La douleur était passée mais elle sentait encore quelques picotements.
Elle passa la main sur son abdomen et elle sentit les mouvements de son enfant.
Il bougeait, et à chaque déplacement, cela provoquait des picotements plus ou moins forts.

— Le courant de magie se propage du foetus jusque dans le corps de la mère. Si cette magie est trop forte, cela peut provoquer un choc violent dans les vaisseaux sanguins de la mère, et surtout dans son coeur.

2016.07.05

Pâleur

Elle eut tout d’abord un vertige.
Rien d’inquiétant mais cela ne lui était jamais arrivée et elle dut s’assoir pour reprendre ses esprits.
Chris n’était jamais loin et il vint la voir.

— Tout va bien ?

Elle était en sueur et la pâleur de son visage l’inquiétait.

— Je, oui… Je crois. Ça va passer.

Sa voix était faiblarde.

— Je vais t’accompagner à l’infirmerie.
Dit-il, voyant qu’elle était perdue dans ses pensées.

Elle n’était pas dans son état normal.
Il l’aida à se relever du banc, elle crut perdre pied. Il la rattrapa dans ses bras.
Décidément, elle n’était pas au meilleur de sa forme.
Il la souleva derrière ses genoux et la porta jusqu’à l’infirmerie.
Elle était tellement à l’ouest qu’elle ne lui demanda même pas de la reposer au sol.

— Je… désolée…
Dit-elle, simplement.

Elle semblait ailleurs.
Elle ferma les yeux et appuya sa tête contre le creux de son épaule. Elle avait le tournis.

Arrivés à l’infirmerie, Chrystal était là pour les accueillir.

— Que se passe t-il ?
Demanda t-elle, surprise de les voir débarquer.

— Elle ne se sent pas bien…
Dit-Chris, en posant Alexandra sur le lit de consultation.

— En effet, elle est blanche comme un linge. Je vais l’examiner.

Au bout de quelques minutes, elle reprit ses esprits.

— Alexandra ?
— Merci Chris… Je crois que ça va mieux…
— Que s’est-il passé ?
Demanda Chrystal.

— Je me suis sentie mal d’un coup. Des tâches devant les yeux… Le souffle court…
— Tu as eu une petite baisse de tension. Cela ne te ressemble pas. Je vais faire une prise de sang, au cas où il y aurait quelque chose d’autre. Bois et mange quelque chose. Ne force pas trop à partir de maintenant. C’est peut-être juste de la fatigue.
— Merci Chrystal. Je vais faire attention.

Chris était parti prévenir Gabriel et revint avec lui.
Il déboula mort d’inquiétude.

— Alexandra ! Tu vas bien ?
— Pas besoin de te faire autant de sang d’encre.
Riait-elle.

Il s’approcha d’elle et serra ses mains dans les siennes.

— Chris m’a dit. Tu es sûre que ça va mieux ?
— Oui oui. C’était juste passager. Regarde.
Dit-elle en lui souriant.

Chrystal termina ses examens et la relâcha.
Gabriel ne quitta pas Alexandra d’une semelle.

— Je ne suis pas en sucre, voyons.
— On ne sait jamais !

Les résultats tombèrent dans les 24h et Chrystal convoqua Alexandra en privé.

— J’ai une bonne nouvelle à t’annoncer. Enfin, je ne sais pas si tu vas la considérer comme bonne… Mais tout d’abord. Tu n’as pas de carence, ni de maladie. Cependant tu fais un peu d’anémie… à cause de ta grossesse.
— Hein ?
— Oui. Tu es enceinte. Je vais faire d’autres tests pour dater cela. Libre à toi d’en parler avec Gabriel. Pour l’instant je pense qu’il vaut mieux que vous discutiez des mesures à prendre pour cette information confidentielle.
— Je…
— Il te faudra faire un peu plus attention à ton alimentation, j’en parlerai avec Gabriel pour que tu aies des repas équilibrés.
Toutes mes félicitations, Alexandra.
— Je…
— Je te laisse annoncer la nouvelle au futur papa.

*

— Comment ?
— Oui… Je suis enceinte.

Il n’en revenait pas. Il était heureux et cela se voyait et s’entendait dans sa voix.
Âgé comme il l’était, cela serait mentir de dire qu’il n’attendait pas ce moment.
Il prit sa chère et tendre dans ses bras et l’embrassa.

— C’est merveilleux !
— Oui.

Après la digestion de cette nouvelle. Ils discutèrent d’un point plus problématique.

— Il va falloir que tu arrêtes de travailler… Je sais que ce n’est que le début de la grossesse, mais j’ai peur que tu te blesses inutilement. Je te connais.
— … Tu as raison… Comment expliquer ça à mes élèves ?
— J’en parlerai avec Chrystal mais on dira que tu es fragile en ce moment. Chris pourrait peut-être t’assister pour que tu puisses continuer à enseigner sans trop faire d’efforts.
— D’accord…
— On doit garder cette information secrète. Chris et les employés proches seulement seront au courant. Si cela venait à se savoir. J’aurais peur pour ta sécurité et celle de l’enfant. N’oublions pas qu’il héritera de mes pouvoirs ainsi que d’une partie des tiens. Beaucoup ne souhaitent pas nous voir prospérer…
— … J’espère que cela se passera bien. Je suis un peu inquiète…
— Je serai toujours là pour toi.
Dit-il en l’embrassant sur le front.

— Ne t’inquiète pas. Je ne laisserai personne te blesser. Ni toi, ni notre enfant.

Chris fut mitigé d’apprendre cette nouvelle. Il était à la fois heureux et anxieux.
Il aimait encore Alexandra de tout son coeur. Il confondait peut-être cet amour et la fidélité qu’il lui jurait, mais il était content pour eux.
Il savait qu’elle aurait besoin de soutien et de protection plus que jamais.

2016.07.05

Aveux

Chris était inquiet et jaloux du temps que je passais avec Deniel.

— Je ne lui fais pas confiance, il te colle trop…
— Ne t’inquiète pas, il n’y a rien entre nous. Je ne veux juste pas être un fardeau pour toi…
— Tu ne seras jamais un fardeau.

*

— Notre temps sera bientôt écoulé. Votre demeure va bientôt être remise sur pieds. Ma mission sera donc terminée et je n’aurai plus rien à faire ici.
— Merci encore d’avoir assuré ma protection jusqu’ici.
— Je souhaiterai vous avouer quelque chose avant de disparaître.
— Pardon ?
— J’éprouve des sentiments forts à votre égard. Je voulais vous l’avouer avant de le regretter à jamais.
— … ?! Mais, je. Je suis touchée par vos aveux, mais je ne peux les accepter… Mon coeur appartient à une autre personne… Je suis sincèrement désolée…
— Je m’en doutais, mais je tenais tout de même à vous le dire. J’ai pris ma décision. Laissez-moi être égoïste encore un instant et je ne vous embêterai plus… du tout…
— Que dites-vous ?
— Je vais vous rendre quelque chose que vous avez égaré.
— Mais je-

Il posa sa main sur les yeux et je me raidis. Cette sensation, elle m’était familière.
Je ressentis à nouveau cette chaleur qui devenait de plus en plus brûlante, mais cette fois-ci, elle n’était pas désagréable.
Il tenait ma main dans la sienne. Cela dura quelques secondes.
On n’était dans la cour intérieure et il n’y avait personne normalement, mais des bruits de pas s’approchèrent et j’entendais plusieurs personnes non-loin qui semblaient nous fixer.
Il lâcha mon visage et me demanda d’ouvrir les yeux.
Je les ouvrais lentement.
Ma vue était trouble mais je voyais de la lumière. C’était incroyable.
Comme si je me réveillais d’un long sommeil, mes yeux mirent du temps à s’habituer à la lumière du jour, qui m’aveugla à moitié.
Je vis le visage de mon protecteur.

— Mais, je vous reconnais…

Il me souriait.

— Je suis désolé de vous avoir caché-

Il s’écroula sous mes yeux.
Je le rattrapais comme je le pouvais.
C’était le démon, je me demandais comment il avait fait pour passer inaperçu avec mon père et Chris à mes côtés.
Je demandais de l’aide. Les employés nous regardaient et se demandaient ce qu’il se passait.
Chris accourut et j’ai cru qu’il eut une attaque lorsqu’il me vit avec le démon dans mes bras.

— Chris, aide-moi, je ne comprends pas ce qu’il se passe.
— Mais, tu as retrouvé la vue ?!
— Je crois, mais pourquoi vous n’avez pas réagit, vous saviez depuis le début que Deniel était un démon ?
— Quoi- ?! Qu’est-ce que tu racontes ?
— C’est Deniel, dans mes bras, il a perdu connaissance, aide-moi…
— Calme-toi, je comprends rien. Le démon dans tes bras… C’est Deniel ? Mais comment-
— Chris, Sandra, que se passe t-il ici-
— Papa !

Il se figea également à la vue de Deniel, le démon.

— Il a perdu connaissance, c’est Deniel…
— Ok, venez dans mon bureau, maintenant. Je m’occupe de Deniel.

Il repartit avec Deniel dans ses bras.
Les gens s’écartèrent et retournèrent à leurs activités.

— Sandra, je vais t’expliquer certaines choses sur la race des démons.
Deniel était sous sa forme humaine depuis tout ce temps, c’est pour cela que nous nous sommes doutés de rien. Un démon conclu des pactes d’échanges. Cela ne doit jamais entrer en ligne de mire avec leurs sentiments. S’il venait à rompre un contrat, il devrait céder sa vie en échange de la part manquante. Si j’ai bien compris, c’est lui qui a conclu le pacte entre toi et moi. Ta vue contre ma vie.Cependant, il t’a rendu ta vue. Il a donc perdu sa vie.Est-ce qu’il t’a dit quelque chose avant de faire ça ?
— Je… Il m’a dit qu’il m’aimait…

Chris se crispa.

— Je ne pensais pas qu’il ferait quelque chose de ce genre – !
— Calme-toi Sandra, ce n’est pas ta faute. Un démon a un mode de vie et de reproduction très particulier… C’est bien la première fois que je vois un tel spécimen… Je devrais me sentir trahi mais il a agit de manière très polie et civilisée… Je pense lui donner une sépulture digne de son vivant. Il m’a en quelque sorte sauvé la vie et il vient de te rendre la vue en échange de sa propre vie…
— Il n’avait pas à faire ça… !
— Sandra. Un démon se reproduit en violant une autre race. Si ce démon avait des principes, je pense qu’il n’aurait jamais souhaité te faire endurer une telle chose. Il a préféré en finir avec sa propre vie que de t’infliger ça, ou a une autre personne. Ses sentiments pour toi devaient être forts…

2016.06.03

Vision [R-18]

Elle ressentait des choses étranges lorsqu’elle était avec lui.
Il l’apprenait à appréhender ses sens sans sa vue, il était obligé d’être tactile avec elle, pour lui montrer les gestes.

Elle trébucha.
Il la rattrapa comme il put, la serrant dans ses bras.
Cette sensation était familière et elle était toute troublée.
Il s’excusa et s’écarta.
Elle l’attrapa par la main et osa lui poser cette question absurde.

— Est-ce qu’on s’est déjà rencontré auparavant… ?

Il ne répondit pas.
Elle savait que sa question était étrange, elle avait une impression de déjà-vu alors que c’était la première fois qu’il venait ici.
Elle retira sa question et voulut s’en aller de honte.
Cette fois-ci, ce fut à son tour de la rattraper et de serrer sa main contre sa poitrine.

— Et si je répondais que si… ?

Il lui avoua ses sentiments.
Elle le serra dans ses bras et il ne put s’empêcher de l’embrasser.
Il lui rendit son étreinte et lui donna un baiser longoureux.
Ses doigts dans ses cheveux, et sa main sur sa hanche, il était aux anges.
Lorsque leurs lèvres se touchèrent, elle ressentit quelque chose d’étrange.

Il la raccompagna jusqu’à sa chambre, dans un silence gêné.
Il était sur le point de la quitter lorsqu’elle lui attrapa encore une fois le bras.

— Pourquoi ai-je l’impression que je ne te reverrai plus jamais… ?

Il resta silencieux.

— Ne pars pas…

Elle le suppliait avec une telle tristesse qu’il ne put lui refuser cet instant.
Il entra avec elle dans sa chambre.

— Que comptes-tu faire maintenant… ?
Soupira t-il.

— Dis-moi la vérité…
— … Même si tu seras blessée ? Es-tu vraiment sûre de vouloir l’entendre ?

Elle le serra dans ses bras et caressa son visage jusqu’à y trouver sa bouche et l’embrassa.
Il souhaitait la repousser pour la protéger mais ses désirs étaient plus forts. Il lui rendit son baiser et la porta jusqu’à son lit.
Il était sur son corps et elle sentait sa respiration sur son visage.
Il semblait lutter contre ses pulsions.

— Je vais te montrer qui je suis… vraiment…

Il passa sa main sur ses yeux et lorsqu’elle rouvrit ses paupières, elle vit de nouveau.

— Regarde-moi bien, ça va être très rapide…

Il se transforma sous ses yeux pour prendre sa forme de démon.
Elle ne cria même pas, au fond d’elle, elle savait.
Et sa vue s’assombrit de nouveau.

— Si je te dégoute et que tu ne veux plus me revoir, je pourrais te rendre la vue de manière définitive. Je disparaîtrai de ta vie…

Elle tendit ses mains et chercha à lui caresser le visage et les moindres recoins de son anatomie.

— Je savais que c’était toi… Tu as sauvé la vie de mon père… Je ne t’en serai jamais assez reconnaissante… Je comprends que tu aies pris ton apparence humaine. Mon père ainsi que ses sujets t’en veulent encore de m’avoir pris la vue…
Tu n’aurais pas été en sécurité…

Elle le serra dans ses bras.

— Ne pars pas…

Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait, mais elle commença à le déshabiller, en aveugle.

— Arrête… Ne fais pas ça…
— Pourquoi… ?
— Si tu continues… Je ne vais pas pouvoir me retenir…
— Et si c’est ce que j’attends de toi… ?
— J’ai peur de te blesser…

Elle continua à défaire ses boutons de chemise et de pantalon.

— Ne t’inquiète pas pour moi…

Il avait un museau assez imposant et il était à quelques centimètres de son visage.

— Je ne te fais pas peur… ?
— Non… Tu es magnifique…

Elle lâcha ses vêtements et pris son museau entre ses mains, et caressa ses dents pointues.

— Fais attention, elles sont très coupantes…

Elle ne manqua pas de se couper, et une fine couche de sang se forma.

— Qu’est-ce que je te disais…

Il lui prit la main et lui lécha sa plaie.
Il la déshabilla à son tour.
Elle était maintenant en sous-vêtements sur son lit.
Elle était plus que gênée.
Il finit egalement par se déshabiller en entier.

— Es-tu sûre… ?
— Oui…
Elle lui tendit les bras.

Il lui retira la dernière couche de tissu et la repositionna correctement sur le lit, avec ses grandes pattes.
Son épiderme était plus chaud que celle d’un humain normal.

— Je t’aime… Je ne pense pas pouvoir me retenir plus longtemps.

Il la caressa pour la préparer et se rendit compte qu’elle était encore vierge.

— Je… C’est ma première fois… Alors je ne sais pas trop…

Bien qu’elle disait ne pas avoir peur, elle tremblait un petit peu.
Il la rassura et lui promit qu’il irait doucement.
Lorsqu’elle fut prête, son pénis sécrétait déjà assez de lubrifiant par ses pores. Les démons avaient cette particularité puisqu’en temps normal l’humaine n’avait pas son mot à dire.
Il y alla lentement, elle poussait des petits gémissements mais l’encourageait à continuer. Elle le tenait par les mains et serrait fort ses poings.
Lorsque tout fut entré il lui demanda si ça allait.
Elle avait l’air d’être épuisée puis elle commença à bouger son bassin d’elle-même.

— Je… Je crois que ça commence à devenir agréable…

Il avait du mal à contrôler son plaisir. Il la porta et la serra dans ses pattes.
Elle commencait à s’essoufler alors il proposa de terminer.

— Est-ce que je peux… jouir en toi… ?
— Oui… Elle était d’accord. Elle savait ce qu’elle encourait mais elle prenait le risque et comptait le défendre face à son père.
Lorsqu’il vint, il la recoucha sous la couverture et s’endormit à côté d’elle.
Elle s’allongea à moitié sur son torse brûlant.
Elle avait l’impression de rêver, et s’endormit.

*

Chris frappa à la porte mais personne ne répondait.
Il tourna la poignée et vit tout d’abord les vêtements et les sous-vêtements d’Alexandra par terre, avant de la voir dans les bras d’un démon, dans son lit.
Il ferma la porte derrière lui.
Il observa la scène en espérant qu’il soit en train de rêver.
Le démon dormait à poings fermés, sur le côté, en serrant dans ses bras Alexandra, qui dormait également comme un bébé.
Chris eu le coeur brisé mais il était à la fois en colère contre le démon qui avait piégé Alexandra.

Lorsqu’ils se réveillèrent, Deniel vit Chris et lui sourit d’un air gêné.
Alexandra se réveilla peu à peu également.
Elle serra Deniel dans ses petits bras.
Il lui chuchota que Chris était dans la chambre et les observait.
Elle paniqua et se figea.

— Bonjour Alexandra. Bonjour Deniel. Je crois que vous nous devez des explications.
— Chris… Je vais tout t’expliquer… Mais s’il-te-plait sors de la chambre que je puisse m’habiller…
— Que je sorte ? Et qu’il te kidnappe ? Laisse-moi au moins le temps de le tuer pour ce qu’il t’a fait.
— Qu’est-ce que tu racontes… ?
— Si je voulais la kidnapper je l’aurais fait le premier jour, lorsqu’elle était inconsciente dans mes bras…

Chris bouillait de rage.

— Ce n’est pas ce que tu crois Chris, il ne m’a pas forcée !
— Tu diras ça devant ton père…

Il s’apprêtait à quitter la chambre quand soudain, Alexandra gémit de douleur. Quelque chose lui faisait mal dans le bas du ventre.
Deniel s’approcha tout de suite et demanda si ça allait.
Chris se retourna et s’inquièta également.

Une marque rouge s’était formée sur son ventre et des lignes remontaient peu à peu comme des veines. À chaque pulsasion forte, Alexandra souffrait.
Deniel lui jeta sa chemise trop grande sur son dos, ainsi que son manteau et comptait sortir ainsi pour l’amener à son père.

— S’il-te-plaît, reprends ta forme humaine… Je ne pourrai pas te défendre dans mon état actuel…
— J’ai compris, ne t’inquiète pas pour moi.
— Chris… S’il-te-plait, ne le traite pas comme un ennemi…

Elle était pliée en deux et souffrait terriblement.

— J’ai compris, j’ai compris. Qu’est-ce qu’il lui arrive… ?
— Je crois savoir mais je ne suis pas sûr… C’est peut-être de ma faute.
— On ne va pas la déplacer… Occupe-toi d’elle, j’appelle son père. Tu n’as pas intérêt à t’enfuir… !
— Comme si j’allais la laisser dans cet état…

Le temps que son père arrive, les veines avaient déjà fait un tracé de son ventre jusqu’à son cou.
Deniel l’avait à moitié rhabillée, elle était en culotte et avait sa chemise trop grande.
Lorsque Deniel raconta ce qu’ils avaient fait, son père se mit dans une rage folle. Deniel avait également repris son apparence de démon, ce qui n’eut pas un effet pacificateur.
Alexandra trouva la force de se relever et s’interposer entre son père et Deniel.
Il l’aida à se tenir.

— Tu ne devrais pas forcer…
— Papa… Ce n’est pas de sa faute. Il ne m’a pas forcée… Je l’aime…

Son père resta muet.

— Alexandra… Les démons ne sont pas des êtres comme nous…
— Il est différent, papa… Crois-moi… Ne lui en veux pas…

Les veines au niveau du cou battaient de plus en plus fort, et finirent par monter au visage.

— Qu’est-ce qu’on peut faire ?!

Alexandra s’écroula dans les bras de Deniel.

– Je ne vous attaquerai pas tant qu’elle ne se réveillera pas.

Lorsque les veines atteignirent les yeux, elles semblèrent se vider du rouge et disparaître peu à peu.
Le souffle d’Alexandra se calma et elle retrouva une respiration presque normale.
Cela ne dura que quelques minutes qui semblèrent des heures.
Elle se réveilla peu de temps après.
Elle ouvrit ses paupières et vit de la lumière.
Elle voyait de nouveau… C’était encore flou mais elle arrivait à distinguer les personnes à ses côtés.

— Je… Je vois. Papa, je vois de nouveau !

Il la serra dans ses bras.

— Comment est-ce…

Il repensa à Deniel.

— Je crois que c’est ma semance qui a permi ce miracle…
Dit-il songeur.

Alexandra était morte de honte, et Chris n’osait rien dire.

— Maintenant qu’Alexandra va mieux, je crois qu’on doit avoir une discussion… Rejoignez-moi dans mon bureau dans un quart d’heure.

Ainsi Sephyl quitta la chambre avec Chris sur les talons.

— Je ne lui fais pas confiance, Monsieur.
— Je sais que c’est un démon Chris, mais cela fait deux fois qu’il nous rend plus que service… J’espère qu’il prendra ses responsabilités au sujet de ma fille…
— …

— Je suis à moitié humaine, et à moitié de ce monde. Ma mère n’a aucune magie dans son sang, c’est peut-être aussi pour ça que mon corps réagit étrangement au contact de la magie… C’est un miracle que je vois de nouveau…
— Normalement, si j’avais voulu te rendre la vue, il aurait fallu que je sacrifie ma propre vie pour te la rendre, vu que je n’ai pas le droit de rompre des contrats. J’ai ta vue en moi. C’est comme ça que j’ai pu te la rendre provisoirement tout à l’heure… Je ne connaissais pas du tout ce phénomène. J’ai dû t’injecter une partie de ta vue et ta magie interne a dû compléter ce qu’il te manquait.
— Je ne vois pas complètement net mais cela suffit pour l’instant.
— Je crois qu’il va falloir qu’on recommence si je veux te redonner la vue complètement.
Dit-il à moitié sérieusement.

Elle rougit.

La réunion fut assez courte.

— Que comptes-tu faire au sujet de ma fille ?
— Je prendrai mes responsabilités et je vous demande tout d’abord sa main.
— Facile à dire après coup… Alexandra… es-tu sûre de ton choix ?
— Oui. S’il faut que je parte, je partirai. Je le suivrais où qu’il aille et je le protégerai.

Son père ordonna à les séparer.
Deniel prit sa forme de démon.
Alexandra voyait encore flou, elle était paniquée.

— Papa, ne fais pas ça…

Deniel portait Alexandra d’une patte, et la protégeait de tout son corps.

— Deniel, ne les attaque pas…

Après avoir repoussé les vagues de gardes, Sephyl arrêta les assauts.
Il s’approcha d’eux et tenta de reprendre sa fille par la force.

— Je ne retiendrai pas mes coups, alors fais en autant.
— Papa, arrête…
— Ne t’inquiète pas Alexandra, je te protégerai…

Deniel la serrait plus fort que jamais dans ses bras et combattait Sephyl avec brio.
Lorsque son père s’apprêta à lui porter un coup puissant, Alexandra décida de s’interposer, alors que Deniel la prennait dans ses bras et s’apprêtait à encaisser.
Elle se dégagea de ses bras forts et se jeta devant son père.
Elle prit le coup en plein fouet et se fit projeter à plusieurs mètres de là.

— Ne le blesse pas !
Avait-elle crié.

Son père ne s’attendait pas qu’elle tienne autant à lui.
Deniel accourut à ses côtés.

— Je vais bien.
Souriait-elle.

— Mon père ne m’avait jamais frappée aussi fort.

Sa joue saignait.
Deniel posa sa main sur joue et sa blessure se résorba pour apparaître sur sa propre joue.

— Vous avez gagné. Je voulais tester votre volonté et votre force de défense… Pardon Sandra.

2016.06.03