Ten’ reniflait les traces.
William avait insisté pour venir et superviser Ten’ si besoin. En réalité, c’était une excuse pour pouvoir participer et aider à retrouver Aurore et Hélène.
Il savait qu’il n’aurait jamais eu l’aval si la présence de Ten’ n’était pas si importante.
Chris n’était pas loin, guettant le moindre signe hostile. Il semblait inquiet et protégeait de loin William.
Il savait se battre, juste les bases, mais il n’était pas formé pour une vraie attaque ennemie. Il le considérait comme un fils, il avait un âge proche d’Alain et il l’avait côtoyé un moment comme compagnon d’Aurore.
Alain n’était pas loin et restait en retrait, il observait également les alentours.
Ne souhaitant pas être dans les pattes de son père.
Alexandra était derrière et fermait la marche.
Aux aguets, tout était trop calme.
Une des équipes d’éclaireurs n’était pas revenue, l’autre avait confirmé qu’ils avaient vu des individus et entendu des bribes de conversation.
Par chance, ils ne s’étaient pas fait repérer et ils étaient rentrés aussitôt qu’ils avaient pu.
Gabriel était resté au domaine pour gérer les affaires importantes, à contre-coeur. Il avait embrassé Alexandra sur le front en la priant d’être prudente.
Leur calme fut de courte durée.
Alexandra regardait les alentours, guettant le moindre bruit, en l’air, derrière la forêt dense.
Ten’ s’arrêta au milieu d’une clairière.
William avait suivi, Ten’ était perdu et ne comprenait pas pourquoi les traces s’arrêtaient ici.
Chris n’eut pas le temps de prévenir William de rester à couvert.
Une personne s’abattit sur William, descendant du ciel à toute vitesse.
Chris se précipita et réussit à s’interposer juste à temps, son arme s’entrechoqua avec celle de l’ennemi.
C’était un piège.
William avait sursauté et par réflexe, s’était protégé de son bras avant l’impact.
Alexandra s’était arrêtée avant d’être à découvert, elle avait fait signe à Alain de ne pas intervenir, de rester caché derrière un buisson avec elle, et ils observaient si d’autres personnes étaient en embuscade en les attendant.
— Joli réflexe.
Prononça une voix féminine qui était encapuchonnée.
L’impact avait rejeté sa capuche en arrière, laissant voir ses cheveux courts, d’un noir brillant.
Sa peau était pâle, et un sourire parcourait son visage.
Il n’y avait pas de bonne réaction, Chris ne pouvait pas demander à Ten’ et William de s’enfuir. Il ne savait pas s’il y avait d’autres dangers ailleurs.
Le mieux était qu’ils restent derrière lui pour qu’il puisse les protéger.
Pendant ce temps, il jaugeait la force de l’adversaire.
Sur la défensive, il encaissait.
Il savait qu’Alexandra et Alain étaient en sécurité, il pouvait et devait leur faire confiance.
L’adversaire enchaîna les attaques.
— Bah alors, on a que ça dans le ventre ? Même les gamines avaient plus de mordant.
Chris eut une poussée de rage en entendant ces derniers mots. Elle le provoquait. Elle savait qu’ils étaient là pour elles.
Il se retint mais il attendit encore un peu avant d’attaquer et l’immobiliser.
Elle ne sembla même pas surprise.
— Que vas tu faire ? Me tuer ?
Demanda t-elle avec son sourire habituel, comme si tout ceci n’était qu’un jeu.
— Où sont-elles ?
Chris garda une voix calme, contrôlée, pour ne pas la laisser prendre le dessus.
— Qui ça ? Les gamines ? Qui sait…
Chris resserra son emprise, l’ennemie était à terre, sur le ventre, et il bloquait ses bras derrière son dos.
Les articulations avaient du mal mais la personne ne semblait pas s’en plaindre.
— Tu peux me briser les membres, je ne dirai rien. Et votre toutou ne sera d’aucune utilité. Quelle facilité de leurrer son odorat, ç’en est ridicule. On savait qu’il reviendrait chercher sa maîtresse. Pitoyable.
Chris mit un peu plus de force et un crac se fit entendre, il venait de déboîter une épaule à la femme sous lui.
— Ah. C’est embêtant, tu m’as cassée. De toute facon, vous arrivez trop tard, elles sont à notre maître maintenant. Il doit déjà être au courant de votre présence. Nous allons venir à vous et vous détruire.
Elle avait à peine réagit, son sourire s’était légèrement effacé mais elle continuait de parler, et ne pas répondre à la question.
Chris ne réagit pas.
— Tu pensais que j’allais te supplier de me laisser en vie ? Pour qui nous prends-tu.
Elle se mit à rire et Chris lui donna une giffle qui la fit se taire et l’assoma, au sol.
Il n’eut pas d’autres vagues d’ennemi mais il savait que cela n’allait pas tarder.
Il fit signe à William et Ten’ de se remettre dans la forêt et rejoindre Alexandra et ils discutèrent de la situation.
Chris n’avait rien, à peine essoufflé, quelques froissements sur ses vêtements.
— William, tu rentres avec Ten’. Si les mots de cette garce sont vrais, nous fonçons droit dans des pièges avec Ten’. Ce n’est pas de sa faute mais mieux vaut que vous rentriez.
Chris avait prononcé, froidement.
William avait eu le coeur qui s’était resserré mais il savait que ce n’était pas contre lui. Il prit sur lui.
— D’accord…
Il avait garde Ten’ auprès de lui et le consolait, Ten’ chouinait et savait qu’il avait été dupé.
Chris s’était alors accroupi pour caresser Ten’ à son tour.
— Je sais mon grand. On va ramener Aurore et Hélène. T’as fait de ton mieux. Tu nous as déjà bien aidés.
Alexandra et Alain le caressèrent aussi avant qu’il ne s’en aille.
— C’est plus sûr pour vous. On ne sait pas encore ce qui nous attend et vous serez en securité au moins.
Dit Alexandra.
Elle se concentra et forma un portail pour William et Ten’.
— Préviens Gabriel pour nous, on continue nos recherches. Merci William.
Sourit timidement Alexandra avant de refermer le portail derrière eux.
— Ca va aller ?
S’enquit chris. C’était subtile mais la création d’un portail utilisait une dose conséquente de magie.
Elle lui sourit et reprit sa respiration.
— Ca devrait aller. À force de créer des portails, je sens que je vais bientôt devenir pro en la matière.
Blagua t-elle.
Alain soupira.
— Continuons, à couvert. Je sens qu’on se rapproche de quelque chose si on continue dans cette direction.
— J’ai la même impression.
— Si la clairière était un piège, est-ce qu’on devrait aller dans la direction opposée ?
Demanda Alain.
— C’est ce que j’aurais pensé mais je sens des présences lointaines, dans cette direction.
— De même… dépêchons nous avant la tombée de la nuit.
Ils étaient en train de perdre espoir lorsqu’ils entendirent des voix. Ils se cachèrent et camouflèrent leur présence.
Alexandra connaissait un sort.
— Il parait qu’on va bientôt recevoir de la visite.
— S’ils arrivent à nous trouver et passer notre garde ailée.
— Il y en a une qui n’est pas rentrée, ça t’inquiète pas ?
— Si c’est qu’une seule, c’est rien.
— On devrait pas faire gaffe, nous aussi ?
— C’est la pause, on a le droit de prendre un peu l’air, non ? On rentre tout de suite. Arrête de faire ta rabat-joie.
— Je suis prudente, c’est tout.
— Je serai là pour te protéger.
Il pouffa de rire.
— Tu seras le premier à te tirer pour sauver ton cul ! Ouais ! Je sais même pas pourquoi je continue à te parler… je me tire.
— Ne me laisse pas, si je me fais attaquer, qui va me défendre ?!
— Démerde toi. Ca nous fera des vacances.
— T’es de mauvaise humeur parce que le maître tringle les gamines, ou quoi ?
— Je vois pas le rapport ?!
— C’est vrai qu’elles ont l’air bonnes…
— Tu me dégoûtes.
— J’ai une petite préference pour la blanche, elle a l’air docile comme une poupée.
— Ok, j’en ai assez entendu. Va te faire bouffer par un ours.
— Jalouse, va…
Chris et Alain tremblaient de rage derrière leur cachette mais ils avaient tous bien entendus.
Alexandra les avait maintenus pour les calmer et attendre de pouvoir suivre les voix pour trouver une entrée.
Lorsque les voix cessèrent, ils sortirent avec précaution de leur cachette et Chris chercha un passage.
Ils y passèrent un certain temps avant de découvrir l’entrée camoufflée par de la magie.
Une illusion parfaite et subtile derrière un buisson.
Ils se regardèrent dans les yeux.
— On l’explose ?
— Ou on attend que quelqu’un en sort et on s’infiltre de manière plus discrète.
— Je sais pas si j’ai envie de perdre du temps… elles sont quelque part à l’intérieur et je sens qu’elles ont besoin de nous.
— Je suis assez d accord mais ça risque d’être plus dangereux. On ne sait pas combien ni quelle force de frappe ils ont.
Après l’explosion.
Des gardes sortirent paniqués et ils furent maîtrises par la magie, tandis qu’Alexandra, Chris et Alain étaient bien à l’abri.
Le flux s’arrêta et on entendit des voix sortir de l’entrée.
— Ils sont où ces foutus gardes ailés quand on a besoin d’eux ?!
— Ils sont combien dehors ?
— Aucune idée, tu veux y aller pour voir ?!
— Non merci !
Alexandra créa un bouclier et ils décidèrent de pénétrer dans la gueule du loup.
L’entrée descendait dans une sorte de galerie souterraine mais éclairée par des cristaux magiques dans les murs, incrustés.
Les attaques étaient absorbées ou rebondissaient sur le bouclier d’Alexandra. C’était un simple bouclier sans effort qu’elle avait créé.
Chris put en sortir pour attaquer et mettre hors d’état de nuire les gardes et Alain restait en retrait, à côté de sa mère.
Alain avait rarement l’occasion de voir ses parents en combat, sur le terrain ou pour de vrai.
Les yeux ébahis devant les pouvoirs magiques de sa mère et des capacités de son père.
Alexandra remarqua son attitude et lui sourit une fraction de seconde avant de retourner son attention sur leur défense.
Il savait que son père était doué en combats mais pas à ce point. Ce qu’il montrait à ses cours n’étaient qu’une infime partie de ses compétences réelles.
Il était à peine essoufflé de ce qu’il faisait actuellement.
Alain se rendit compte de la chance qu’il eut de ne jamais avoir été pris dans un tel conflit avec son père.
C’était trop simple, les premières lignes furent faciles à passer, puis ils n’eurent qu’à attendre au compte goutte les autres défenses se manifester.
Le plus dur fut de s’orienter et de chercher où elles étaient.
Chris en attrapa quelques uns pour leur faire avouer où les filles étaient prisionnières mais ils n’en savaient rien ou préféraient ne rien dire.
Exaspéré, ils continuèrent à fouiller chaque couloir et chaque pièce. Ouvrant chaque porte en espérant qu’elles soient là.
Ils ne savaient pas à quel point les lieux étaient vastes mais il ne préféra pas y penser et continua à chercher.
Alexandra fit de même de son côté, sans avoir plus de succès et Alain prit ses aises pour en faire de même.
Les premières lignes n’étaient pas très fortes comparé à la force de frappe d’Alain, et il pouvait s’en occuper sans trop de mal.
Les couloirs finirent par se rejoindre à un carrefour et ils préférèrent rester groupés et continuèrent en remontant vers le couloir le plus large.
Ils continuèrent à se batte contre les ennemis qui se présentaient.
Alain ouvrit une porte et quelqu’un en sorti. Un peu plus large et musclé que les précédents ennemis. En un coup, il le prit par surprise et sa force prit au dépourvu Alain qui se retrouva au sol.
L’ennemi ne lui laissa pas de seconde chance ni de temps pour qu’il se relève, il l’enchaîna au sol.
Alexandra intervint et fit apparaître un bouclier sur lequel le coup s’interrompit.
L’adversaire se retourna pour voir Alexandra derrière lui, et il n’attendit pas pour foncer sur elle et la frapper.
Elle garda et dévia son attaque, pour en profiter et lui asséner un coup.
Il bougea à peine, les coups qu’Alexandra essaya de lui donner n’étaient pas assez puissants pour le faire tomber.
Les coups suivants qu’elle reçut étaient plus puissants et elle eut du mal à les contenir, il enchaîna les coups de poings qu’elle réussit à éviter, et ceux qu’elle ne réussit pas à éviter furent gardés par ses bras.
Tout son corps tremblait, tentant de résister à ne pas s’écrouler sous le poids et la force de son adversaire.
Elle regretta de n’avoir pas évité ces coups.
Puis elle dut y mettre plus de puissance elle-même, dans ses coups, à sa prochaine attaque pour le faire chanceler. Sa magie aidant, et augmentant la portée de son attaque, elle répliqua en gardant une certaine cadence, rendant les coups qu’elle venait de recevoir voire plus.
Il ne cacha pas sa surprise et il fut submergé au bout d’un certain moment, ne réussissant plus à tenir sa garde, il prit de plein fouet au visage et dans ses côtes, les coups de poings et les coups de jambes d’Alexandra.
Essoufflé et en prenant du recul, il sourit tout en la regardant.
— Pas mal pour une gonzesse.
Elle ignora son commentaire.
Alain s’était relevé et s’était mis en sécurité tout en ne gênant pas, il avait regardé toute la scène, avec une étincelle d’admiration pour sa mère.
— Où sont-elles ?
Demanda t-elle. Sans flancher.
— Qui ça… ? Oh, les gamines ? Très bonne question… qui sait.
Répondit-il avec un sourire narquois sur son visage.
Alexandra n’apprécia pas son ton et elle reprit ses attaques, plus rapide et avec plus de force.
Il finit au sol, amoché, elle était sur lui et elle l’avait attrapé par le col pour le maintenir. Prête à lui asséner un autre coup en plein visage.
Il ne daigna même pas lever ses bras pour se protéger.
— Où sont-elles ?
Répéta t-elle, avec le même ton.
— … Aucune idée.
Finit-il par répondre, il n’avait plus la force de provoquer ni de rire.
Elle le relâcha et se releva. Le laissant s’écrouler au sol, à moitié inerte.
Alain eut un frisson dans le dos en se disant qu’il avait de la chance que sa mère ne lui ait jamais donné une telle raclée.
Elle s’arrêta un instant devant lui.
— Tu n’as rien ?
— N-non. Merci m’man…
Elle posa une de ses mains sur son épaule et lui sourit.
Chris était dans un autre couloir et ne semblait pas rencontrer de difficulté. Il se retourna lorsqu’ils le rejoingnirent.
— Des nouvelles ?
Demanda t-il.
— Non. Et toi ?
— Non plus.
— On continue.
— Ca va, Alain ?
— O-oui…
Il baissa les yeux, un peu honteux de s’avouer vaincu.
— Certains gardes sont des durs à cuire. Si Aurore et Hélène sont tombées dessus, ça ne m’étonne pas qu’elles n’aient pas pu se défendre… il y en a un qui avait l’air de les connaître.
— Sois prudent, Alain. N’hésite pas à battre en retraite si tu sens la différence de force. On n’est pas sur un terrain d’entraînement, la moindre erreur est fatale.
— Je sais, p’pa…
Alexandra donna une tape amicale à son fils qui n’appréciait pas trop le ton de son père.
— Il dit ça parce qu’il s’inquiète.
Lui murmura sa mère avec un sourire tendre.
Il soupira et jeta un regard furtif au dos de Chris.
Ils remontèrent les couloirs, ouvrirent des portes et combatèrent les adversaires jusqu’à tomber sur celui qui avait l’air de commander.
— Ce sont donc vous les intrus qui mettent le bazar chez moi.
Ils restèrent silencieux.
Il avait une certaine prestance, une attitude mais physiquement, il ressemblait à n’importe quel garde, un peu musclé. Il n’était pas spécialement habillé pour le maître des lieux.
— Vous arrivez plus tôt que prévu, je suis plutôt surpris que vous ayez réussi à remonter jusqu’ici. Vos pisteurs ne sont pas mauvais, mais vous arrivez quand même trop tard. Elles m’appartiennent. La petite blonde va porter mes enfants. L’autre pourra toujours servir de servante. Un rôle qui lui siera à ravir pour la bâtarde qu’elle est.
Alexandra ne fut pas la seule à voir rouge. Chris était sur le point de bondir et Alain n’était pas loin de faire pareil. Elle les empêcha d’intervenir. Elle voyait que Chris n’avait qu’une envie : de lui faire ravaler ses mots au sujet d’Hélène.
L’ennemi rit aux éclats.
— Le chien veut aboyer ? Je vais vous chasser de mon territoire, et retourner à mes occupations. La fête a assez duré.
Il reprit son sérieux et décida de viser Alain en premier.
Il fonça sur lui, laissant tout le monde sans voix et stupéfait. Chris réussit à réagir à temps, plus rapide, il s’interposa en poussant Alain. Il fut percuté à moitié par l’attaque.
Il se revela aussitôt quelque peu déboussolé.
Alain ne savait pas comment réagir, il n’était d’aucune utilité dans ce combat et pire, il gênait.
— Alain, on le retient, essaye de trouver les filles.
Dit Alexandra en revenant auprès de Chris pour vérifier qu’il n’était pas trop blessé.
— Laisse moi quelques secondes ‘Xandra, je vais bien. Jaugeons sa force, si un de nous deux suffit, l’autre te rejoindra, Alain.
— Pas de risques inutiles, d’accord ?
Elle lança un sort de bouclier sur Alain pendant qu’il passa. Un projectile lui fut envoyé mais rebondit sur la protection. Ce qui agaça l’ennemi, mais qui n’insista pas. Pour lui ce n’était pas une grande menace.
Alain s’était figé une seconde lorsqu’il vit le projectile arriver dans sa direction. Lorsqu’il comprit que sa mère le protégeait, ils s’échangèrent un regard et il continua son chemin.
Des portes s’ouvraient mais celle des filles restait fermée. Elles étaient dans un sommeil profond et artificiel.
Alexandra affronta le chef, ou celui qui semblait être aux commandes.
L’empêchant de prendre pour cible Alain une nouvelle fois et permettant à Chris de reprendre ses esprits.
L’adversaire sourit et ne la prit pas au sérieux, moqueur, il pensait déjà la vaincre jusqu’à ce qu’elle lui donne un coup qui le fit vibrer. Elle avait beaucoup plus de force qu’il ne pensait.
— Pas mal… mais combien de temps tu vas tenir ?
Elle préféra économiser sa salive. Restant concentrée.
Il semblait s’amuser.
— Tu as un partenaire bien inutile… si seulement tu étais encore fertile, je t’aurais pris en tant qu’épouse.
Semblait-il réfléchir à haute voix.
Elle l’ignorait.
Il ne semblait pas vouloir l’attaquer sérieusement alors elle en profita pour le repousser dans ses retranchements.
Il attrapa sa taille, elle le repoussa et le frappa.
Il posa ses mains sur sa poitrine, elle le giffla, fort.
Chris était dans une bulle de protection et voyait la scène, il se remettait de l’attaque qu’il avait prit de plein fouet, mais il n’avait rien de grave.
L’ennemi le provoquait. Il le voyait lui jeter des regards en sous-entendant qu’il voulait s’approprier Alexandra.
Il était plus jeune. Cela se voyait qu’il cherchait la partenaire parfaite avec qui s’accoupler pour avoir des descendants. Il jouait et était trop confiant contre Alexandra.
Elle n’y allait pas encore avec toute sa force mais au bout de quelques minutes, elle avait réussit à jauger sa puissance et son potentiel d’attaque.
Elle prit du recul et rejoignit Chris qui était sur pieds, attendant de voir avec elle la stratégie à employer.
Il avait vu qu’elle ne s’était pas donnée à 100%, le combat allait être bientôt fini.
Un peu essoufflée, elle lui dit ce qu’il devait savoir sur ses points faibles ou forts.
— Si tu veux, je te le laisse, il ne devrait pas te causer de souci.
— Avec plaisir… mais je crois que ça sera plus humiliant pour lui si c’est toi qui t’en occupes…
— T’es sûr que tu ne veux pas lui clouer le bec ?
— La tentation est grande…
— Allons y tous les deux, ca sera vite fini et on pourra rejoindre Alain.
Elle le laissa d’abord attaquer
L’ennemi ne faisait plus le fanfaron. Tentant de reprendre sa respiration lorsqu’elle avait prit ses distances, il déchanta lorsqu’il réalisa qu’il affronterait les deux en même temps.
Il n’y avait pas de règles sur le champs de bataille.
— On ne se frotte pas à notre famille sans en subir les conséquences.
Prononça Alexandra avant de donner un dernier coup qui le fit tomber.
Ils le laissèrent inconscient sur le sol.
Alain ne rencontra pas d’autres adversaires coriaces et finit par ouvrir toutes les portes avant de tomber sur la bonne pièce.
Une porte annodine.
Elles étaient là, dans le lit. Endormies comme si de rien n’était.
La joie qu’il ressentit en les voyant enfin était incommensurable, puis elle s’évapora.
Quelque chose n’allait pas.
Elles n’avaient pas réagit au bruit. Elles étaient dans des vêtements différents et on aurait pu penser qu’elles étaient inconscientes ou pire, mortes.
Il s’approcha d’elles en espérant qu’elles respirent encore. Leur pouls était faible ainsi que leur respiration mais elles étaient vivantes. Il lâcha un soupir de soulagement.
— Hélène, Aurore…
Il essaya de les secouer doucement, pour les réveiller, puis plus vivement.
Elles ne bougeaient pas. Il se questionna sur leur état. Etaient-elles juste endormies ? C’était trop étrange.
Puis il paniqua. Que devait-il faire dans cette situation ?
Ne disait-on pas qu’il ne fallait pas réveiller un somnambule ? Est-ce qu’il faisait bien d’essayer de les réveiller ?
Il vérifia rapidement si elles n’étaient pas blessées, mais il n’osa pas les toucher plus.
Une voix s’éleva derrière lui.
— Elles ont été droguées.
Il sursauta.
— Qui es-tu ?!
Demanda t-il sur ses gardes, prêt à l’attaquer.
C’était une femme à l’apparence jeune, adossée sur le cadre de la porte, qui ne semblait pas alarmée par Alain.
— Personne, je voulais juste être sure qu’elles soient entre de bonnes mains.
— … Pourquoi ?
Se méfia Alain.
— Dans ce bazar ambiant, j’avais peur que quelqu’un en profite pour les embarquer. Il ne faut pas sous estimer ces hommes…
Soupira t-elle.
Voyant Alain dubitatif, elle continua ses explications.
— Je compte en profiter pour me barrer d’ici. Les femmes n’étaient pas spécialement bien traitées et nous étions vues comme inférieures en tous points. Ca m’a toujours dérangé et quand j’ai vu le traitement de ces filles, je ne pouvais pas m’en aller en les laissant à la merci de n’importe quel pervers. Je ne vais pas t’attaquer, je ne suis pas ton ennemie et je n’ai rien à gagner à me battre.
— Merci… ?
— Pas besoin de me remercier. Je n’ai rien pu faire pour empêcher ce qu’elles ont subi…
Elle était sur le point de partir.
— Hé, tu sais où tu vas aller ? Ce n’est pas grand chose, mais si un jour tu as besoin d’aide… j’habite dans une autre région, mais si tu peux me trouver, je te rendrai la pareille…
— T’es mignon. Je note. Pour l’instant je vais juste me balader… retrouver un peu de liberté. Salut.
Elle sourit timidement puis tourna les talons pour s’en aller.
Peu de temps après, Chris et Alexandra arrivèrent.
Alexandra se précipita dans la pièce et s’approcha des filles, tandis que Chris jetait un dernier coup d’oeil aux alentours, au cas où il y aurait un autre danger.
— On m’a dit qu’elles étaient droguées… elles ne réagissent pas et je ne sais pas si on doit essayer de les réveiller…
La voix d’Alain était emplie d’émotions. Il essayait de garder la tête froide mais voir ses soeurs dans cet état et l’adrénaline des combats retombée, il avait une boule dans la gorge qui ne demandait qu’à éclater.
— Ca va aller, on va les ramener à la maison. Elles sont en vie, c’est déjà énorme.
Alexandra posa sa main réconfortante sur le bras d’Alain, sa voix était douce et posée, même si elle-même avait du mal à garder une consistence face à ce qu’elle voyait.
Elles étaient dans des tenues provoquantes et humiliantes.
Chris s’approcha et serra son poing sans rien dire.
— Je vais ouvrir le portail directement ici.
— Ok. Alain, est-ce que tu peux porter Aurore ? Je vais prendre Hélène.
Alain s’exécuta. Aurore était la plus légère. Plus petite, un peu plus menue. Il la porta dans ses bras, il fut presque surprit qu’elle soit si légère.
Chris fit de même avec Hélène.
— Elles respirent. C’est très faible mais elles sont en vie, c’est le principal…
Ajouta Chris, en pensant à voix haute.
Alexandra se concentra quelques minutes et ouvrit un portail devant leurs yeux.
Ils pénétrèrent le flux magique, et à chacun de leur passage, elle sentit sa magie à elle se consumer considérablement.
C’étaient quatre personnes qui venaient de voyager, elle se dépêcha d’elle-même prendre le portail, qui se referma derrière elle, presque aussitôt.
La sortie était sur le point d’encrage dans le même monde mais à la sortie de celui qui menait à la boutique. Cela était plus simple de choisir un point existant que de devoir recréer une sortie.
Elle avait chronométré pour qu’elle ne soit pas trop érintée par ce sort.
Le mal était fait.
Elle était pâle, le contrecoup de la consomation magique était trop importante.
Elle eut une palpitation et le souffle court pendant un instant.
Chris s’inquiéta et savait ce qu’il se passait.
Elle l’interrompit avant qu’il ne dise quoi que ce soit.
— Allez à l’infirmerie tout de suite. Je… j’arrive tout de suite.
Dit-elle, à leur direction.
Elle les força à y aller et elle put tenter de reprendre son souffle.
Elle croisa par hasard Cean qui s’alarma tout de suite.
— Maman, mais… tu es vraiment pas dans ton assiette… je savais pas que vous étiez rentrés… ?
— Ils sont partis à l’infirmerie, les filles ont besoin de soin en priorité… je vais bien, ça va passer… j’ai un peu sous-estimé les portails…
Elle se redressa et sourit à son fils, et elle se remit à marcher d’un pas pressé jusqu’à l’infirmerie mais ses pas flanchèrent.
Cean la rattrapa pile poil au bon moment.
— Maman ! Tu forces trop… viens, je t’accompagne, il faut qu’on t’examine aussi…
— Tu as peut-être raison…
Avoua t-elle, l’esprit embrumé, elle se sentait faible. Le contre-coup était violent.
2021.06.09