Paysans

Recueuillie par des paysans après que ses parents l’aient abandonnée dans la forêt.
Elle vécut normalement.
Avec le temps, elle comprit que son destin était scellé.
La voyante du coin, que tout le monde croyait folle, ne pouvait s’empêcher de se mettre dans tous ses états lorsqu’elle croisait son regard. Elle répétait à qui voulait l’entendre que la jeune fille était un démon et qu’elle plongerait le monde dans les ténèbres.

Sa famille adoptive était aux petits soins.
Ils auraient souhaité avoir une fille mais malheureusement, après son premier enfant, la pauvre femme devint stérile.
Le fils, aîné de quelques années, était grand et de carrure forte.
Travaillant tous à la ferme, il fallait être de bonne constitution pour survivre.
Une bouche en plus à nourrir mais une personne en plus pour mettre main à la pâte.
C’est le père qui la retrouva, recroquevillée sur elle-même dans la forêt, contre un arbre, une nuit de pluie torentielle.
Il eut pitié d’elle et la ramena au chaud.
Elle avait erré pendant plusieurs jours avant de se perdre complètement et tomber de fatigue, et de faim.
Elle avait eu le temps de réfléchir et d’analyser sa situation.
Ses parents étaient partis en la laissant livrée à elle-même dans la forêt.
Elle avait appelé à maintes reprises ses parents, sans succès.
Elle avait fini par ameuter certaines bêtes sauvages et avait dû fuir encore plus loin, dans la forêt.

Lorsqu’elle reprit connaissance, la mère était à son chevet et s’occupa d’elle. Elle lui posa des questions.
Ils se concertèrent et décidèrent de l’héberger sous certaines conditions.
Elle savait qu’elle ne se sentait pas de retourner auprès de ses parents. Elle accepta leur offre de tout coeur et s’attela à la tâche.
Cela faisait maintenant plusieurs années qu’elle vivait avec eux et elle faisait presque entièrement partie de la famille.
Gregor, aux cheveux bruns clair et courts, la carrure musclée, avait le coeur sur la main tout comme ses parents.
Il considérait maintenant la jeune fille comme sa soeur.
Sahra était plutôt petite mais avait un fort caractère et était toujours partante pour donner un coup de main.
Elle considérait ses sauveurs comme ses nouveaux parents et vivait heureuse.

2015.08.20

Disparu

Elle se réveilla au milieu de nulle part.
Elle se rappelait de la pluie et que ses parents étaient auprès d’elle.
Elle était maintenant trempée et ses vêtements recouverts de boue.
Avait-elle trébuché ?
Ses parents avaient disparu.
Elle était entourée d’arbres et il pleuvait encore des cordes.
La nuit était tombée et elle distinguait difficilement les lieux.
Trempée jusqu’aux os et prise de panique, elle commença à sangloter.

Une personne envelopée dans une immense cape apparut devant elle.
Elle s’approcha jusqu’à être à son niveau et elle lui parla d’une voix nette.

— Tes parents ont pris peur. Tu es vivante. Tu as été choisie pour hériter d’un grand pouvoir. Tu seras capable de tuer n’importe qui sans bouger le moindre petit doigt. Cependant, tu ne sauras te servir de ce don que par toi-même. Même si tu dois tuer quelqu’un qui t’es proche.

Puis il disparut.

2015.08.19

Orage

Elle était un outil servant à tuer un nombre conséquent d’êtres humains.
Ce n’était qu’une personne normale, mais le destin avait fait en sorte qu’elle hérite de ce don, ou malédiction.
Elle ne vieillirait pas comme les autres, sa croissance s’arrêterait à partir de la première fois qu’elle utiliserait son pouvoir caché.
Bien entendu, elle n’avait aucune idée de cette spécialité.
Ses parents n’avaient pas supporté de vivre avec ce secret.
Leur fille était une bombe à retardement.
À ses 8 ans, un soir d’orage, une lumière aveuglante était venue s’écraser sur elle alors qu’ils étaient tous les trois sous la pluie, au milieu d’un chemin désert.
Leur fille s’était alors écroulée, laissant ses parents dépourvus.
Un inconnu apparut devant eux dans la seconde et leur parla.
Dans une cape noire et à la peau claire comme de la porcelaine.

— Votre fille a été choisie. Elle aura le pouvoir de tuer n’importe qui. Cependant, elle devra découvrir par elle-même comment déclencher ce pouvoir.

Et il disparut.

2015.08.17

Mission

Ses jambes avaient décidées de ne plus vouloir porter son poids.
Elle était assise par terre, les doigts serrant fort le tissu délabré de ses vêtements.
Les cheveux ébouriffés, ses yeux se dirigeaient vers lui.
Il l’avait forcée à boire. Lui en qui elle avait entièrement confiance.
Il la regardait, d’un air de dégout.

Le souffle de la fille était de plus en plus court. Elle aurait voulu se déshabiller et arracher ses vêtements si elle le pouvait, et si seulement cela pouvait soulager cette douleur dans sa poitrine.
Il resta à distance et l’observa.
Elle lui adressait un regard de tristesse. Elle n’était ni en colère, ni déçue.
Elle savait qu’il avait pris la meilleure décision. Elle ne se sentait pas tellement trahie.
La simple tristesse de n’avoir pu déclarer ses sentiments.
Son coeur venait de battre plus fort avant de s’arrêter brusquement.
Elle continua à le fixer jusqu’à la dernière seconde.
Elle s’écroula.

Il décida enfin de se rapprocher.
Il se dégoutait lui-même.
Elle n’était pas vraiment morte. Son corps était dans une sorte d’hibernation profonde.
Son pouls était presque imperceptible, ainsi que son souffle.

Il la ramassa, la prit dans ses bras et se dirigea vers l’endroit de sa mission.

2015.08.14

Regard [Fanfic] Etrian Odyssey

Il m’attrapa le bras et couru dans le sens inverse.
Je fus prise au dépourvu, je dus suivre comme je le pouvais, au rythme de sa course.
Il repéra un renfoncement dans le couloir et m’y poussa.
Le dos à la paroi, je le regardais les yeux tous ronds.
Il jeta un regard rapide derrière lui et me rejoignit.
Il posa une main sur ma bouche, me demandant de ne pas faire de bruit, et l’autre sur la même paroi, juste à côté de mes hanches.
Je sentais sa chaleur corporelle et son visage n’était qu’à quelques centimètres du mien.
Je ne comprenais pas la situation et j’étais totalement intimidée et gênée.
Je le regardais fixement et bêtement, pendant qu’il avait le regard ailleurs, puis il se tourna vers moi et nos regards se croisèrent.
Pendant un instant, mon coeur s’arrêta et j’arrêtai de respirer.
Il avait de magnifiques yeux sombres. Je détournais mon regard.

2018.08.10

Ailes

Enlevée par des gens qu’elle ne connaissait pas.
Elle se baladait tranquillement, lorsqu’elle emprunta une petite ruelle et des bras l’attrapèrent et l’immobilisèrent.
Son coeur battait fort dans sa poitrine et elle ne comprenait pas ce qu’il se passait.
Sa vision se troubla, ou alors était-ce le paysage.
Elle se retrouva dans un tout autre endroit.
Elle était maintenant dans une sorte de cave, il faisait très sombre et cela sentait le renfermé.
On la lâcha et elle s’écroula par terre.
Elle chercha à rapidement s’habituer à l’obscurité.
Les kidnappeurs ne lui laissèrent pas le temps.

Un par un, ils la frappèrent, lui arrachèrent une partie de ses vêtements.
Elle ne cria pas. Elle ne voulait pas leur donner cette satisfaction de supériorité.
Elle pleurait en silence, de douleur.
Ils communiquaient entre eux par quelques mots, à voix basse et grave. Lassés de la violenter, ils décidèrent de lui arracher ses ailes.
Deux d’entre eux la tenèrent au niveau des bras pour la maintenir, pendant que le troisième tentait de lui arracher son aile.
Il ne réussit qu’à la lui briser, puis il la brisa dans l’autre sens avant de la retirer avec une lame.
Au premier craquement de l’aile, elle se raidit et étouffa un cri. Au second, elle ne put s’empêcher de crier en ravalant ses larmes.
La douleur était déjà tellement intense qu’elle ne ressentit presque pas lorsqu’il détacha son aile de son dos.
Elle perdit connaissance lorsqu’il s’occupa de sa seconde aile.
Ne voulant pas s’embêter plus que ça, ils décidèrent de jeter ses ailes dans le vide, ainsi que son corps inconscient.
Les ailes se décomposèrent peu à peu, ne laissant que des plumes blanches emportées par le vent.
Son corps tomba net. Ils ne se retournèrent même pas, et s’en allèrent.

Il était de passage, non loin de la demeure. Il vit le corps de la jeune fille tomber et se précipita en volant, pour la rattraper.
Il avait vu les plumes blanches et cela l’avait intrigué.
Lorsqu’il vit que le corps qu’il venait de rattraper était une femme. Il le fut encore plus.
Il leva les yeux pour voir d’où elle venait et il ne vit que la silhouette des trois hommes, en train de quitter les lieux.
Il les reconnut, et s’inquiéta en priorité pour la personne dans ses bras.
Elle était totalement inconsciente et avait subit des coups.
Il la ramena dans ses quartiers, en prenant soin d’éviter le chemin des individus.

Cette ville dans les cieux, était peuplée que d’hommes. Tous avaient des ailes noires, ou en nuances de noir.
Les femmes vivaient sous la mer. Il était rare voir impossible qu’une femme vienne dans les cieux. Sauf exception comme des cas particuliers de diplomatie ou autres évènements.

Lui, il n’était pas n’importe qui.
C’était le chef et le représentant des hommes aux cieux.
Il n’était pas normal qu’un des siens maltraite une femme des mers. Cela n’était en aucun cas quelque chose d’acceptable.
Il ne pouvait pas prévenir la représentente des mers. Cette fille était maintenant sans ailes et ne pouvait plus retourner dans les mers avec ses siens.
Il décida de passer un savon à ses hommes avant de prévenir qui que soit et aviser de la situation.
Il préconisa les meilleurs soins sur la fille et appela au royaume des mers pour les prévenir de la situation.
Il s’excusa à la place de ses hommes qui seraient sanctionnés et à qui on ferait subir le même sort et qui devront rester exilés sur Terre et vivre avec des humains.
Il prévint qu’il s’occuperait de la fille jusqu’à son réveil et qu’il l’escorterait jusqu’à la porte de sa ville.

À une époque, les femmes et les hommes ailés vivaient en harmonie.
Suite à de nombreux conflits, ils décidèrent de se séparer en bonne entente.
Ce furent les femmes qui prirent les devants et quittèrent les lieux, pour les laisser aux hommes.

2015.08.08

Violence

Elle avait perdu la vue et ses dernières visions étaient celles de l’homme qui l’avait violentée et violée.
Ce choc psychologique l’avait rendue amnésique et lorsqu’on l’avait retrouvée, dans un sentier, elle dormait à poings fermées, allongée au sol.
Son ami le plus proche l’avait reconnue et avait insisté pour prendre soin d’elle jusqu’à son rétablissement.
La visite médicale n’avait rien trouvé de grave mis à part les violences sexuelles qu’elle avait subies.
Bien entendu il fut mis au courant et il dut lutter pour garder son calme.
Elle fut transférée directement dans sa chambre et il la laissa dormir et se reposer.
Lorsqu’elle se réveilla, il n’y avait personne et elle paniqua.
Elle tâta les objets aux alentours et fit tomber quelques livres avant de se ranger dans un coin de la pièce, les mains sur ses oreilles.
Sa vue était trouble.
Les gens entendirent des bruits et prévinrent le jeune homme qui accoura avec l’infirmière.
Lorsqu’il ouvrit la porte et qu’il vit l’état de sa chambre, son coeur s’arrêta, il chercha désespéremment des yeux son amie.
Lorsqu’il la retrouva, il s’arrêta et s’approcha doucement d’elle pour ne pas lui faire peur.
L’infirmière ferma la porte derrière elle et analysa la situation.
Elle lui dit qu’elle était encore en état de choc et qu’il devait y aller progressivement.

— Tu te souviens de moi ? C’est moi. Je ne te ferai aucun mal.

Il s’accroupit et lui tendit sa main.
Elle regardait devant elle sans rien voir.

— Je crois qu’elle a perdu la vue.

Lui souffla t-elle.
Il approcha sa main jusqu’à lui effleurer le bras.
Elle se raidit et se referma sur elle-même, comme si elle avait peur qu’on la frappe.
Lorsqu’il vit ca, cela lui fendit le coeur et il dut se retenir de ne pas frapper quelque chose à sa portée.
Il lui attrapa la main et la serra contre lui.

— N’aie pas peur, je ne te ferai aucun mal. C’est fini maintenant.

2015.07.25

Poursuite

Il était venu me chercher en voiture, comme à l’accoutumée.
Cependant, il me fit signe de rester couchée sur la banquette arrière.
Nous étions suivis et ce n’était rien de rassurant.
Je le voyais jeter des regards dans les rétroviseurs et chercher un moyen de semer les poursuiveurs.
Nous étions maintenant sur la voie rapide.
Étrangement la route était vide.
J’entendis des coups de feu et la voiture partit dans le décor.
Les pneux étaient crevés.
Le temps qu’il descende de la voiture, il ouvrit ma portière et me dit de courir.
Nous enjambâmes la barrière et il resta derrière moi et me dit de courir et d’aller me réfugier n’importe où.
Les coups de feux avaient cessé.
Nous étions dans une forêt, bien qu’il faisait plein jour, les feuillages des arbres nous cachaient dans les ombres.
Je courais me cacher dans un buisson.
Je mis mon portable en silencieux, par réflexe, et je tentais de contacter mon père.
Mon chauffeur courait encore derrière moi, il me vit et continua son chemin pour attirer l’attention.
J’entendis un coup de feu, et il s’écroula au sol.
Je me retins de crier et faire le moindre bruit.
Les autres hommes le rattrapèrent très rapidement.
J’entendis d’autres coups mais il ne cria pas.
Les autres m’appelèrent et me dirent de sortir de ma cachette.

— Non, ne sors pas ! Ils me tueront de toute faç-

Il eut à peine le temps de finir sa phrase qu’on le frappa.
Je n’arrivais pas à joindre mon père.
J’entendis à peine la personne derrière moi, qui m’attrapa et me jeta en dehors du buisson.

— C’est bon, je l’ai trouvée !

Ils avaient utilisé un appareil pour détecter les ondes.
Il était dans un état pitoyable.
Je me jetais sur lui et tentant d’empêcher d’autres coups.
Ils rièrent tous.

— Pas la peine de le protéger, on va le laisser là avec ton portable.

Ils m’attrapèrent et m’arrachèrent mon portable des mains.

— T’inquiète pas, on a besoin qu’il soit en vie pour qu’il explique à ton pere qu’on demande une rançon contre ta vie. Il nous connait.

Ils m’assomèrent et je perdis connaissance.

— Si tu la touches, je te tue. Tu veux lui faire perdre de sa valeur ?

Une voix de femme rauque me réveilla.
J’étais attachée et allongée dans un canapé plutôt confortable.
Il faisait sombre et ma vue dut s’habituer à cette obscurité.
Il y avait également de la fumée et l’odeur du tabac.
Elle s’approcha de moi et me souffla son haleine blanche.

— Tu es réveillée ?

Des pas s’éloignèrent.

— J’espère que ton père tient à toi et qu’il sera prêt à payer gros.
Avoir des enfants alors qu’on est dans ce monde, c’est vraiment se tirer une balle dans le pied.

Elle s’en alla.

2015.07.25

Futon

J’étais dans ma chambre, au fond de mon futon.
Mon père appréciait la maison traditionnelle japonaise, et lui trouvait pas mal d’avantages comparé à une maison moderne sur-sécurisée.
Elle permettait de s’échapper au moindre soucis par n’importe quel endroit. À vrai dire, il était juste amoureux de ses origines.
Ma chambre n’avait rien de particulier, j’étais une fille sans réelle passion autre que des loisirs simples ne nécessitant pas d’accrocher des posters ou de collectionner des tas d’objets.

J’étais au fond de mon futon et je réfléchissais à ma situation.
Depuis toute petite j’avais un garde du corps qui se faisait passer pour mon cousin et qui m’amenait à l’école.
Malgré la mort prématurée de ma mère, officiellement d’un accident de voiture. En réalite, même si mon père n’osait pas m’en parler, j’appris qu’elle avait été tuée par une balle normalement adressée à mon père.
J’étais encore trop jeune pour m’en souvenir.
Mon père m’adore et ne veut pas que je subisse le même sort que ma mère. Il a toujours été le papa-poule qui remplaçait tant bien que mal la présence féminine et maternelle.
Il faisait l’effort de se réserver des créneaux pour passer du temps avec moi.
J’adore aussi mon père.
Je savais tout ce qu’il faisait pour moi et ce qu’il avait fait.
Il tenait également à ce que je suive une scolarité normale et nomma des responsables de ma sécurite dès ma primaire.
Avec le temps, au lycée, tout le monde pensait que j’étais amoureuse de mon « cousin ».

2015.07.19

Guerre

— Arrêtez de vous battre.

Elle était arrivée sur le champs, les deux camps étaient épuisés.
Elle avança jusqu’au centre de la plaine.
Elle illuminait et les soldats l’admirèrent pendant un court instant.
Le camp ennemi posa les armes.
Leur chef cria de ne pas attaquer, il reconnut sa soeur.
Il accoura vers elle.
Elle lança une incantation ultime et guérit toutes les personnes autour d’elle.
Les gens se relevèrent petit à petit, ne comprenant pas ce qu’il se passait.
Leurs amis se réjouissaient et les prennaient dans leur bras.
Pendant ce moment de joie immense où toutes les personnes revenaient à la vie, par miracle.
Le champ baignait dans un halo de lumière chaleureuse.
Au bout de quelques minutes, l’intensité diminua.
Son frère cria qu’elle devait arrêter.
Les gens ne comprennaient pas.
Elle s’écroula.
Il arrivait trop tard et il la releva.
C’était bien sa soeur et il tenta de l’appeler pour qu’elle rouvre ses yeux.

— Plus… de… Guerre.
Murmura t-elle en ouvrant légèrement ses paupières.

2015.07.10