Toile

Cette mi-arachnide avait eu le coup de foudre pour cet homme à la carrure grande et imposante.
Elle, aux cheveux longs bouclés bruns, à la poitrine rebondissante.
Elle le desirait comme encas.

Il était inconscient, dans une prison de toile qui ressemblait à un sac de couchage qui ne laissait apparaître que son visage.
La petite humaine apparut, de manière furtive et la plus discrète possinle, prête à aider et sauver son ami.

Il était emprisonné dans la toile, tel un vulgaire insecte, il était inconscient à cause de la dose de poison que la mi-arachnide lui avait injecté.
Le corps à l’horizontale, sa tête était légèrement inclinée vers le bas, ses cheveux décoiffés pendaient dans le vide ainsi que le reste de son corps.
La petite humaine avait réussi à s’infiltrer sans attirer l’attention de la mi-arachnide.
Elle tenta de couper le fil de soie qui maintenait son ami dans les airs.

2015.10.06

Premiers soins

Il était rentré complètement épuisé et blessé.
Soulagé d’avoir réussi à rentrer sauf, il tourna de l’oeil lorsqu’il me vit.
Je courais vers lui, il s’était écroulé à quelques pas de la maisonnée.
J’eus du mal à le traîner jusqu’à l’intérieur et l’allonger sur mon lit au sol.
Encore heureux que je n’eus pas à le soulever sur son lit.
Je dus le déshabiller et nettoyer ses plaies.
Il avait été piqué à certains endroits et il me sembla que ce n’étaient pas les blessures qui mettaient sa vie en danger, mais le poison dans les piqûres.

Je dus enlever ses vêtements couche par couche, en prenant soin de lui laisser son seul sous-vêtement.
Je n’avais pas eu le souvenir de le voir torse nu d’aussi près.
Il était très musclé et sa peau était brulante.
Je lui appliquais quelques bandages sur les blessures les moins superficielles, puis je le recouvrai d’un drap fin, ainsi que d’un gant de toilette frais sur le front pour faire baisser sa température.

Maintenant les soins appliqués, je ne pouvais plus faire grand chose de plus. Je soupirai et je commençais a réfléchir à ce qu’il avait pu lui arriver en ce si court laps de temps.

2015.09.30

Lacets

— J’y vais !
Criais-je dans l’entrée.

Ma mère était encore à moitié endormie dans le salon, et mon père n’était pas très bavard en général. Ils me souhaitèrent tous les deux une bonne journée, elle avec sa petite voix du matin, et lui avec son grognement d’ours.
Je finis de nouer mes lacets et je trottinais vers la sortie.

Il faisait beau aujourd’hui, et j’allais retrouver mon amie, ma seule amie.
Mes longs cheveux virevoltaient dans le vent, ils étaient peut-être même un peu trop longs. Ils s’emmêlaient à longueur de temps.
Je descendais la côte tellement vite que je faillis perdre mon équilibre en trébuchant sur une racine.
Un homme passait également par là, dans le sens inverse, et je crus lui rentrer dedans.
Il me rattrapa d’un bras en se décalant.
J’étais totalement confuse. Il l’était presque tout autant.
Il me reposa et s’excusa d’avoir été aussi familier en me portant d’un tour de bras. On finit par s’excuser à tour de rôle. Cette situation embarassante finit par nous faire rire et on se quitta de bonne humeur.

Elle m’attendait à quelques mètres de là. Elle assista à toute la scène et piqua presque une crise de jalousie.

— C’était qui ce gars là ? Il se croit tout permis ?
— J’ai failli lui rentrer dedans…
— Il n’avait qu’à regarder devant lui. N’importe quoi les gens aujourd’hui.

2015.09.26

Plaquage

Il me dévisagea de haut en bas, et me plaqua par terre, d’un geste.
Il était beaucoup plus grand que moi. Sa carrure, ses mains imposantes, son visage marqué.
Je me retrouvais comme prise dans une cage, son corps au dessus du mien, et ses bras étaient comme des barrières qui m’empêchaient de faire le moindre geste.
Ses cheveux retombaient juste au dessus de moi.
Mon souffle s’était accéléré.

— Tout ce que je veux ?
Répéta t-il.

Je continuais à fixer son regard. J’étais comme hypnotisée.
Je me rendis compte de la bêtise de mes paroles.
Je fis vite ma réflexion. Je n’avais plus d’endroit où rentrer et je n’avais plus rien à perdre. Du moins c’est ce que je pensais.
Alors que j’étais perdue dans mes pensées, et que je n’avais rien à lui répondre.
Il se releva, et me libera.

— Arrête tes bêtises et rentre chez toi. Je n’ai rien à faire d’une gamine.
Ce n’est pas un jeu. Tes parents doivent s’inquiéter.

— Je n’ai plus de parents.
Dis-je calmement.

Son regard se posa sur moi, allongée au sol, je fixais un meuble au coin de la pièce pour éviter de croiser le sien.
Je le sentis hésiter puis il se retourna et continua son chemin.

— Fais comme tu veux.
Finit-il par lâcher, à contre coeur.

Le voyant quitter la pièce. Je me mis à réfléchir à ses paroles et ses gestes.
Il n’avait pas tort et je ne faisais que le déranger.
Je me relevais et refis le lit avant de me décider à plier bagage. Même si je n’en avais pas.
Lorsque je mis le pied dehors, il était déjà parti loin.
Je ne pus le remercier et lui dire que je partais.
Je commençais à m’éloigner de la petite maison dans la forêt.

2015.09.26

Montagne

Il avait bien voulu m’accueillir sous son toit, à condition que je donne un coup de main.
C’était ainsi que j’avais commencé à vivre dans cette maisonnette en plein milieu de la montagne.

Ce jour là, j’avais démissionné de mon travail. Cette vie ne me plaisait pas. J’avais alors tout abandonné derrière moi et je m’apprêtais à faire une énorme bêtise. N’ayant pas le courage d’en finir avec ma propre vie, je m’étais dirigée vers cette forêt qui habillait la montagne à côté de la ville.
Et si je grimpais sur cette montagne et que je voyais jusqu’où je pouvais aller avant de mourir d’épuisement ?
Je ne me souviens que vaguement de la suite.
Les larmes aux yeux, en repensant à tout ce que j’avais fait durant ces années, le paysage se dérobait sous mes yeux.
Il faisait nuit et je crois m’être effondrée non loin d’une souche, de fatigue. Je m’étais endormie ou évanouie.

Je m’étais réveillée sur son lit.
Il m’avait nourrie et n’avait pas dit un mot.
J’avais dû prendre mon courage à deux mains pour le remercier.
Il était imposant et peut-être un peu effrayant. Une grande carrure, les épaules larges et solides. Une petite barbe entretenue tant bien que mal, et des cheveux attachés en chignon, légèrement ondulés et épais.

— Je, euh, merci.
— Rentre chez toi.

Son ton était sec et net. Cela me prit par surprise.
Je me mis à pleurer sans raison. Il détourna le regard. J’essuyais mon visage du revers de ma manche, et je lui supliai de me laisser rester dans la forêt.

— S’il-vous-plaît. Laissez-moi rester ! Je ferai ce que vous voudrez !

Je ne me rendais pas compte de ce que je disais et je n’aurais jamais pensé que mes mots puissent être mal interprétés.

2015.09.20

Poignet

Les cheveux fins virevoltants derrière moi.
C’était bien la peine de me coiffer avant de sortir.
J’aime le vent frais du matin, il me caresse légèrement le visage et me fait plisser les yeux. J’apprécie cette sensation.

Ces derniers temps, je fais des rêves étranges. À mon réveil je ne me souviens que vaguement de ce qui s’est passé, mais j’ai une impression d’avoir déjà rencontre certaines personnes totalement étrangère.
Comme cette jeune fille, qui joue au basket sur le terrain en face de mon trottoir.
Les cheveux ondulés attachés en queue de cheval. Elle est plutôt grande et sportive.
Elle a l’air de s’amuser, bien que des gouttes de sueurs perlent sur son visage.
Elle vient de sauter et marquer contre l’équipe adverse.
À côté d’elle, un gars à peine plus grand qu’elle. Les cheveux bruns foncés et lisses lui arrivant au dessus des oreilles.
Pareil, j’ai l’impression de le connaître.
Il s’approche d’elle et la félicite. Ils ont l’air de bien s’entendre.

Je les dépasse rapidement. Je jetais un coup d’oeil simple. Le sport a toujours été une matière que je détestais à l’école. Je n’en restais pas moins impressionnée par les capacités physiques des autres.
Dans mon pull un peu trop large, et mon jeans troué. Je marchais la tête face au vent. Profitant de ce moment, les idées complètement ailleurs.

*

Je ne sais pas ce que je faisais ici, mais comme par habitude, ou par réflexe. Je me suis levée du lit trop grand pour ma seule personne. Les draps doux, et la chambre trop luxueuse dans laquelle je me trouvais auraient dû m’interpeller. Pourtant, je me suis dirigée vers la porte, comme si de rien n’était, et je me suis retrouvée à l’extérieur.
Comme si la logique venait de me rattraper. J’étais abasourdie par le décor. J’étais en face d’une rambarde en bois qui donnait sur une autre rambarde beaucoup plus loin.
À ma droite et à ma gauche, d’autres portes, la copie exacte de celle que je venais d’emprunter.
Une lumière blanche, ou plutôt une sorte d’halo, éclairait le centre de ce rectangle qui ressemblait à un hotel immense.
Je m’approchais à petits pas.
Penchant prudemment ma tête par dessus la rambarde en bois que je serrais fort sous mes doigts et mes ongles.
Je ne voyais même pas le fond. Lorsque je regardais au dessus, la lumière m’aveuglait presque, et je ne distinguais pas le plafond, ou le ciel.
Je reculais, et restais comme un poteau devant la porte.
Il y avait quatre ascenseurs, deux de mon côté, et deux autres de l’autre.
Il y avait également des escaliers.
Pendant que j’essayais d’analyser la situation, une voix me tira de mon monologue interne.

— Bonjour. Tu es nouvelle ?

Je restais bouche bée et je ne savais pas quoi répondre. Je sursautais presque. Il était vêtu d’une sorte d’uniforme blanc simple, mais mes yeux s’arrêtèrent sur les détails du tissu et des différentes compositions.
À son poignet, un éclat de lumière attira mon regard. Il avait un petit bracelet doré en tissu.
Je devais également répondre à sa question.
Il me regarda de haut en bas.
Je me rendis compte que j’étais dans mes vêtements de tous les jours.
Mon pull de frileuse et mon bon vieux jeans abîmé.
J’eus presque honte d’être ainsi en face de ce garçon qui était plus que mignon. Il avait un regard doux et ses longs cils lui donnaient un petit air androgyne.
Je baissais les yeux.

— Tu as un uniforme qui t’attend dans l’armoire de ta chambre.
Dit-il d’un ton calme, sans se moquer de moi.

— Je t’attendrai pour te faire visiter.
Ajouta-il.

Je ne me fis pas prier et je me précipitai dans la pièce.
Effectivement, il y avait une armoire en chêne vernis, dans laquelle j’aurais pu cacher au moins quatre corps comme moi.
Je l’ouvrais, et il y avait un uniforme de la même couleur que le garçon, et avec les mêmes détails.
Je m’empressais de me changer. C’est là que je remarquai que j’avais le même bracelet doré à mon poignet gauche.

2015.09.16

Étages

Elle se réveilla dans un lit double.
Elle était habillée et allongée sur la couverture.
Cela ne sembla persque pas l’étonner.
Elle se releva, machinalement, comme si tout cela était tout à fait normal.
Elle observa même pas la pièce et ouvrit la porte qui donnait vers l’extérieur.
Elle s’arrêta sur le palier, songeuse.
Elle se demanda enfin ce qu’elle faisait ici.
Elle n’avait pas de lit aussi grand, et elle n’avait aucun souvenir d’être allée dormir chez un inconnu.
Elle commença à paniquer.
Elle regarda aux alentours et tenta d’analyser la situation.
Elle était face à une rambarde. À sa droite et à sa gauche, de nombreuses portes qui devaient également donner sur des chambres.
Elle se rapprocha de la rambarde et recula d’un pas.
Elle ignorait à quelle étage elle se trouvait, mais elle fut prise de vertiges.
Elle se demanda si elle se trouvait dans une tour.
De nombreuses personnes semblaient aller et venir des étages inférieurs.
En levant la tête, elle aperçut d’autres étages.
Elle crut rêver lorsqu’elle vit que les étages semblaient apparaître et disparaître au fur et à mesure, au-dessus et en-dessous d’elle.

Alors qu’elle tentait de deviner le rez-de-chaussée, les mains sur la rambarde, de manière prudente.
Une voix l’interpela.
Elle sursauta et le fixa en serrant ses doigts sur le bois.

— Tu es nouvelle ?

Elle le regarda avec des yeux ronds.
Il était dans un uniforme à la fois simple et sophistiqué, avec de nombreux détails et un ruban doré. Il était éblouissant.
Elle se regarda, elle était vêtue d’un vieux jeans et d’un pull un peu trop grand dont les manches cachaient ses poignets.

— Tu as un uniforme qui t’attend dans l’armoire de ta chambre. Tu peux aller te changer, je t’attends ici.

Sa voix était calme et douce.
Elle le remercia d’un hochement de tête et retourna dans ce qui était sa chambre.
Il y avait bien une armoire immense qui contenait le même type d’uniforme que le garçon, sauf que le sien était composé d’une jupe.
Par miracle, le vêtement était pile poil à sa taille.
Lorsqu’elle se vit dans le miroir, elle eut un frisson dans le dos. Elle avait les cheveux en bataille. Elle en profita pour se les brosser rapidement et ressortir de la pièce.

2015.09.14

Chaînes et lame

Enchaînée dans une salle sombre.
Elle n’avait plus la force de tenir sur ses jambes et ses bras enchaînés la maintenaient encore en suspension.
La tête baissée, elle était à la limite de l’inconscience.
Elle entendait les pas et les voix aux alentours sans avoir la force ni la volonté d’en apprendre plus sur les intentions de ses séquestreurs.

Cela faisait peut-être plusieurs jours qu’elle était là.
Ils l’avaient tout d’abord attachée et l’avait laissée en l’état.
Attendant qu’elle s’épuise et qu’elle se retrouve dans cet état de loque.
Ils étaient tout de même assez humain pour la détacher de temps en temps pour qu’elle puisse aller faire ses besoins et qu’elle puisse se laver.
Ses vêtements étaient dans un piteux état.
Elle avait été jetée dans une douche italienne avec de quoi se nettoyer. Elle avait à peine eu le temps de finir de se rhabiller qu’on était déjà venu la ramener à ses chaînes.

Elle ignorait encore la raison de sa présence dans un tel endroit.
Puis, un homme arriva.
Il criait et cela attira son attention. Il était tenu par plusieurs hommes qui le maintenaient et le plaquèrent contre le sol, à quelques mètres d’elle.
Il y avait juste assez de lumière pour qu’ils se voient et se reconnaissent.
Il se figea et arrêta de se débattre.

Une autre personne arriva et entra dans le petit halo de lumière.
Il s’approcha de l’homme et s’accroupit pour profiter de sa position de supériorité tout en le rabaissant.
Il sortit un couteau rétractable de sa poche et joua à le déployer.
Le prisonier demanda à relâcher l’autre personne, qui d’après lui, n’avait rien à faire avec lui.
Son interlocuteur éclata de rire et regardait la lame de son arme avec passion.
Il se releva et attrapa d’un geste sec, le visage de la fille.

Elle ferma les yeux, sans crier, sans bouger. Elle était figée par la peur.
Non pas la peur de se faire défigurer, mais celle de la douleur qu’elle pourrait ressentir si le tranchant de la lame caresserait une partie de son corps.

Le jeune homme au sol supplia de ne pas blesser la jeune fille.
Assit par terre, le visage baissé, il ne voulait pas voir cela.

2015.09.09

Ensorceleur

Assis sur son fauteuil, les cheveux argentés et légèrement ondulés qui revenaient sur son front.
Son regard concentré sur ses mains, dans lesquelles il tenait un morceau de bois qu’il sculptait avec précision.
Il se tourna vers elle.
Les flammes de la cheminée se reflétaient dans ses yeux et accentuaient les crevasses du temps qui se dessinaient sur son visage.
Les cicatrices s’ajoutaient à son charme.
Son regard dur s’adoucit lorsqu’il la vit.
Il lui sourit.
Il se demanda depuis combien de temps elle l’observait.

Elle rougit et s’éclipsa avant qu’il ne lui fasse de remarque désagréable.

2015.09.06

Pâle

Elle parlait tranquillement à son frère adoptif.
Elle se sentit mal, tout d’un coup.
Elle eut un frisson dans le dos et des sueurs froide survinrent.
Elle s’arrêta de parler, et son frère, inquiet, se retourna vers elle.
Elle ne bougeait plus et elle regardait fixement ses mains.
La voyant de dos, il s’approcha.
Il l’appela mais elle ne réagit pas.
Elle le regarda dans les yeux, en levant légèrement son visage.
Il était en face d’elle et posa sa main sur son épaule.
Elle était pâle. Il lui parla.

— Ça va… ?

Elle n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit.
Elle s’écroula.
Il la maintint et l’attrapa et la serra dans ses bras, par réflexe.
Il ne savait pas ce qu’il venait de se passer, elle tomba de tout son poids contre lui, et sa réaction la plus naturelle fut de la rattraper.
Il ne s’était jamais rendu compte à quel point elle était minuscule et fine.
Sa main droite lui enlaçait la taille et l’autre lui tenait l’arrière de sa tête.
Ses doigts plongés dans sa chevelure tiède et douce.
Il l’inclina un instant et tenta de la réveiller, sans succès.
Il en déduit qu’elle avait bel et bien perdu connaissance.
Il la porta d’un simple geste et se dirigea vers chez lui.

2015.09.02