Dernière

Elle avait eu son premier enfant relativement jeune.
Ce fut compliqué de cacher sa grossesse, et son corps eut du mal à supporter les flux de magie puissants.
Gabriel avait pris d’énormes précautions pour la protéger ainsi que Chris.
Elle passa le plus de temps possible avec Cean lorsqu’il naquit. Elle assurait ses fonctions mais faisait en sorte de pouvoir passer du temps avec lui, à jouer comme à lui inculquer les bonnes manières et le respect des autres.
Lorsque chris put avouer ses sentiments, elle eut des jumeaux. La grossesse fut compliquée mais pour d’autres raisons.
Gabriel fut très respectueux et accepta cela sans trop de difficulté, mais était extrêmement inquiet.
L’éducation des jumeaux Hélène et Alain fut un peu différente de celle de Cean mais toutefois similaire.
Elle fit en sorte qu’ils puissent accéder aux mêmes privilèges que leur demi-frère aîné.
Quelques années passèrent et Gabriel lui fit part du souhait d’un second enfant, elle accepta de plein gré.
Cette dernière grossesse fut moins difficile physiquement mais elle dut se ménager pour ne pas accoucher prématurément. Gabriel et Chris veillèrent sur elle ainsi que leurs enfants pour ne pas se faire surprendre par une attaque.
Alexandra dut accepter de se reposer et passa cette grossesse presque entièrement alitée.
Ses enfants lui rendirent visite souvent pour lui tenir compagnie.

2019.07.24

Lit

Il se réveilla en sursaut, quelqu’un était dans son lit, et lui avait posé un tissu sur la bouche pour l’empêcher de faire le moindre bruit.
L’inconnu était sur lui.

— Chut. Tu ne dois pas rester ici.

Il ne comprenait pas la situation. Il avait toujours vécu ici, avec ses parents, quel danger pouvait-il encourir ?
Voyant le regard interrogateur mêlé à la peur, l’inconnu expliqua.

— Tu vas devoir me suivre, de gré ou de force. Tes parents risquent d’être en danger si tu restes avec eux. Tu as dû remarquer des changements étranges dans ton corps… n’est-ce pas… ? Les informations circulent vite. Très vite.

Il marqua une pause.

— On a très peu de temps avant qu’ils n’arrivent. Je t’expliquerai en détails plus tard.

2019.07.19

Éclair

Son corps lui était étranger.
Il était devenu plus discret de se couper les cheveux.
C’était moins voyant lorsque ses cheveux décidaient de se mouvoir de leur propre volonté.
Selon le jour, son corps décidait d’arborer des attributs de femme ou d’homme, si ce n’étaient les deux, dans la même journée.
Sam portait des vêtements amples qui cachaient le plus possible ses formes.

Lorsque que Sam décida d’en parler à ses parents, ils furent dépassés par cette situation.
Sam était le fruit d’une adoption et on ignorait tout de ses origines, et de ses parents biologiques.
Ils firent leur possible pour lui apporter du soutien mais Sam ne se sentait pas à sa place.

— Même si nous ne sommes pas tes vrais parents, nous t’aimons et nous voulons être là pour toi.
Avait dit sa mère.

Ces mots étaient gravés dans son coeur.
Le collège n’était pas très clément envers lui.
L’adolescence encore moins.
Parfois avec des traits féminins, parfois un peu plus masculins.
Sam était un peu la bête de foire de la cour et avait fini par se réfugier au CDI lors des récréations.
En tapant quelques mots-clés et le hasard des clics sur l’ordinateur connecté à internet, Sam trouva des informations très intéressantes sur le survivalisme.
Ne voulant pas être un fardeau pour ses parents, qui ne comprenaient pas non plus ce qu’il lui arrivait, Sam voulait partir loin de tout.

Après des mois de recherche, Sam réussit à se procurer un nécessaire d’outils pour enfin partir.
Laissant une lettre à ses parents.

Chers parents bien aimés,
Je pars loin, ne me cherchez pas.
Je sais que je ne suis pas humain et je ne veux pas vous causer plus de souci.
Portez vous bien,
Je vous aime.

Sam

Voyageant clandestinement.
Partir dans un lieu le plus reculé.
Sam n’avait même pas fini le collège.
Avec son sac de randonnée et son jeune âge, Sam avait l’air suspect.

*

Sam arriva au pied d’une montagne et décida de pénétrer dans la forêt.
Il se mit à pleuvoir et un éclair d’orage éclata non loin.
Sam sursauta et vit devant lui une silhouette dans une grande cape, qui le fixait.
Sam eut un moment de recul.
Cette silhouette avait l’air de sortir de nulle part et il faisait nuit.
Plus Sam reculait et plus la silouhette avançait vers lui.
Sam finit par tomber sur les fesses et essaya de se relever aussi vite que possible.
La silhouette s’abaissa sur lui.

— Intéressant… qu’est-ce qu’un changeforme fait ici ? Tu t’es perdu… ?
Sa voix était rauque et malicieuse.

Sam décida de ne pas répondre, et essaya d’analyser les informations.

— Un changeforme… ?
Répéta t-il, perturbé.

— Tu ignores ce que tu es ?!

L’intéret de l’inconnu était suscité.

*

— Tu n’as rien à faire ici, petit.
Dit la silhouette hostile.

Sam garda sa position.
La silhouette s’approcha de lui pour l’intimider et Sam finit par reculer et tomber, sa capuche tombant également vers l’arrière avec l’impact, laissant à découvert son visage.

— Un changeforme ?!
S’exclama t-il.

La silhouette l’attrapa par le bras et le souleva pour le voir de plus près.

— Intéressant…

— Je ne veux pas t’entendre pleurer ou chouiner. Si tu n’es pas content, tu t’en vas.
Si je ne suis pas satisfait, je te vire. Est-ce que c’est clair ?

Sam fut pris comme élève par cet inconnu qui lui apprit énormément de choses sur le monde parallèle au sien.
Il avait de toute manière nulle part où aller.

2019.07.21

Califourchon

Alexandra frappa à la porte de Chris après le dîner.
Elle savait qu’il était dans sa chambre dans ces horaires-là.
Il ne cacha pas sa surprise lorsqu’il la vit en ouvrant.
Il la jaugea l’air de lui demander ce qu’elle faisait là.
Espiègle comme elle l’était, mais tout de même gênée par la situation. Elle n’osa pas le regarder dans les yeux.

— Est-ce que je peux entrer… ?

Il se décala pour lui laisser la place de pénétrer dans son antre.
C’était une pièce assez modeste et simple. Rien de superflu. Le connaissant, ce n’était pas étonnant que rien ne traîne et que sa chambre soit impeccable.
À une exception près, son bureau. Il restait un carnet ouvert avec un crayon qui était posé là, comme s’il avait été interrompu.
Il soupira en refermant la porte et se retourna vers son élève qui était en train d’inspecter avec curiosité les alentours.

— Je peux t’aider ?
Dit-il avec impatience.

Elle s’assit, sans gêne, sur le rebord de son lit une place.
Elle tapota l’espace qu’il restait en invitant Chris à la rejoindre.

— Il est tard, ça ne pouvait pas attendre demain ?
Demanda t-il agacé.

Elle s’allongea sur ses genoux et ne tourna pas autour du pot.

— Est-ce que tu m’aimes ?
Demanda t-elle en le regardant droit dans les yeux.

Totalement prit de court par cette question, il bafouilla.

— P-pardon ? Si c’est une blague, ça n’a rien de drôle. Retourne dans ta chambre.

Il aurait voulu se lever et la forcer à sortir mais elle était allongée sur lui.

— Je suis sérieuse. Elle se releva et s’asseya sur lui à califourchon, le laissant dépassé par la situation.

— Qu’est-ce que tu fais ?!
Dit-il paniqué.

Elle avait passé ses bras autour de son cou et ses jambes autour de son torse.
Elle se pencha dans le creux de sa nuque pour l’embrasser.
Elle le sentit frissonner.
Il posa une de ses mains sur le bras d’Alexandra et l’autre sur sa cuisse, et la força à se dégager mais elle tenait bon. Il tenta de rester impassible.

— Arrête ça tout de suite.

Son ton était grave.
Alexandra ne se laissa pas décourager et elle profita de cette position pour se pencher de tout son poids sur Chris et le faire tomber dos au lit.
Son visage s’arrêta juste en face de celui du jeune homme qui la stoppa avant qu’elle ne se cogne contre lui.
Les yeux dans les yeux, Chris n’était pas à l’aise.
Elle le dévorait de son regard, attendant un pas de sa part.
Il n’aimait pas être ainsi en position de faiblesse.
Il prit un minuscule élan pour pivoter et faire rouler son élève sur le lit et qu’elle se retrouve dans la position où il se trouvait.
Il plaqua ses deux bras avec ses grandes mains de combattant, contre le lit, l’empêchant de se déplacer ou de tenter autre chose.
Il avait l’avantage d’être plus lourd. Ainsi sur Alexandra, elle était également immobilisée du bas du corps.
Il fit l’erreur d’approcher son visage et lui dire de se calmer.
Elle saisit l’occasion et avança sa tête pour l’embrasser.

2019.07.14

Torse

Elle le poussa dans son lit, puis s’allongea sur lui telle une prédatrice.
Elle y alla de manière sensuelle.

*

Il lui attrapa le poignet droit avec sa poigne.

— Ne fais pas ça…
Dit-il en la suppliant de sa voix tremblante et de son regard plus expressif que jamais.

Lui qui était d’habitude si sûr de lui, à cet instant il semblait n’être qu’un simple enfant prisonnier de ses sentiments.
Il la regarda droit dans les yeux et elle vit à quel point il luttait pour ne pas franchir le pas.
Elle était allongée sur lui, dans son lit. Bien qu’entièrement habillés, la tension sexuelle était palpable.
Elle ignora ses mots et n’écouta que son corps.
Elle avait envie de Chris. Elle lui faisait confiance.
C’était lui qu’elle voulait et personne d’autre.
Elle voulait découvrir cette expérience avec lui.
Elle se colla torse contre lui, ou plutôt poitrine sur son torse.
Elle sentait les pulsations de son coeur battre fort et vite au contact qu’elle venait de créer.

*

Des grosses larmes coulèrent de ses yeux et vinrent s’écraser directement sur la joue de Chris.
Son visage juste au dessus du sien, ses cheveux en tresse retombaient grossièrement d’un côté et pendaient dans le vide.

— Mes sentiments sont sincères…
Dit-elle en se forçant à garder une contenance.

Chris ne put rester insensible à ce liquide inutilement versé et qui s’était écrasé sur son visage.
Il resta sans voix et ne sachant pas quoi dire, ni trouver les mots justes.

— Pourquoi tu refuses mes sentiments ?
Sanglota t-elle.

— Tu me mets dans une situation délicate…
Finit-il par dire, en soupirant.

Il se releva et s’assit en continuant à lui tenir le poignet.
Il prit soin de la regarder dans les yeux. Le visage à quelques centimètres du sien.

— Je suis ton professeur, ton tuteur et ton père est mon supérieur. Est-ce que tu es consciente dans quel position tu me mets ?
Soupira t-il, sur le ton du sermont.

2019.07.12

Retranchements

Chris avait de plus en plus de mal à gérer ses sentiments lorsqu’il entraînait sa protégée.
Il voulait l’entraîner sérieusement mais l’amour qu’il éprouvait pour elle l’empêchait de se donner à fond et il retenait ses coups.
Elle apprenait vite et ses capacités arrivèrent à acculer Chris. Elle le poussa dans ses retranchements et il finit par se laisser porter par les échanges de coups.
Alors qu’elle allait lui asséner un coup violent, il contre attaqua après avoir évité de justesse. Il avait réagit par réflexe et ne se rendit compte qu’après qu’il y était peut-être allé un peu fort.
Il projeta Alexandra à quelques mètres de lui. Elle était à terre et il se précipita aussitôt à ses côtés pour s’enquérir de son état.

— Excuse-moi, ça va… ?
— Oui oui…

Reprenant ses esprits, un peu sonnée, elle tenta de se relever en s’aidant de ses coudes.
Il l’aida en passant sa main derrière son dos.
Elle eut un moment de faiblesse et Chris la soutint d’une main dans le dos.

— Tu es sûre que tout va bien ?!
S’inquiéta t-il.

— Oui oui, juste un moment d’inattention.
Dit-elle en se forçant à sourire.

— Arrête ton cinéma et dis-moi où tu as mal.
Dit-il sur le ton du sermont.

Son visage était qu’à quelques centimètres de celui de son élève. Elle semblait lui tenir tête.
Il n’avait qu’une seule envie, celui d’embrasser ses lèvres.
Il était dans un conflit intérieur parce qu’il ne pouvait pas embrasser la fille du patron sans penser aux conséquences.
Elle l’observait, perdu dans sa bataille psychologique.
Elle s’approcha encore plus de lui.
Il paniqua et prit le recul nécessaire en se relevant.

— Si tu ne veux rien me dire, débrouille-toi toute seule.
Dit-il, en essayant de garder un ton neutre.

Elle se jouait de lui et de ses réactions.

— Je crois que je me suis cassé le coude.
Finit-elle par dire.

Il soupira et l’aida à se relever en lui soutenant l’autre bras.
Elle ne lui lâcha pas la main et atterrit dans ses bras.
Il tenta de ne pas la regarder dans les yeux, il évitait son regard.
Alexandra se doutait de quelque chose mais fit l’innocente.
Elle en profita pour le serrer dans ses bras en le remerciant pour l’aide.

2019.06.20

Douche [R-18]

Aurore était à moitié consciente.
Allongée sur le lit, un peu affaiblie, ne sachant pas où elle se trouvait.
Sam profita de cette occasion en or d’avoir Aurore aussi près d’elle. Elle se pencha sur le visage de la jeune fille aux traits d’ange.
Les longs cheveux de Sam, dont quelques mèches tressées étaient réunies derrière sa tête, retombaient légèrement sur le corps d’Aurore et semblaient prendre vie. Ils se glissaient sensuellement entre sa peau pâle et ses vêtements.
Aurore était partagée entre la sensation de chatouilles et l’excitation.
Sam contemplait le visage endormi d’Aurore.
Puis se rapprocha un peu plus en plongeant entre ses cheveux blonds et sa nuque. Elle respira la douce odeur de la jeune fille qui l’enivra.
Son souffle caressant la nuque jusqu’à ses épaules.
Se rendant compte de son indélicatesse, elle se releva et resta assise à ses côtés, la main posée sur le lit, l’autre se posant sur son visage pour l’aider à reprendre ses esprits.
Aurore avait apprécié ce moment et fut un peu frustrée lorsqu’elle s’arrêta.
Elle ouvrit ses paupières et attrapa le poignet de l’inconnue.

— Encore…
Murmura t-elle, un peu embarrassée par la situation.

Sam se retourna, surprise.
Aurore la regardait dans les yeux, les joues légèrement roses.
Sam approcha son visage jusqu’au sien, elles se scrutèrent un petit moment et Aurore avança ses lèvres pour frôler celles de l’inconnue.
Elles étaient douces, Aurore ressentit la passion qu’elle avait en elle et elles se caressèrent tendrement le bout de la langue.
Sam passa ses doigts entre les siens et de l’autre main, elle déshabilla minutieusement son otage.
Elle passa lentement sa main et en caressant la chair du ventre tout en épluchant le tissu pour le séparer de son corps.
Aurore réagissait en frissonnant et gémissant doucement, son corps bougeait lentement.
Sam retira sa main de la sienne et s’attaqua au bas.
Aurore l’aida en bougeant légèrement ses hanches pour pouvoir retirer son jeans.
Sam en profita pour retirer sa culotte également.
Aurore l’arrêta.

— … Je ne suis pas propre…
Dit-elle gênée.

— On peut aller prendre une douche, si tu veux.

Aurore acquiesça.
Sam l’aida à se relever et l’escorta jusqu’à la douche.
Elle se rincèrent et Sam prit un plaisir à savonner Aurore dans les moindres recoins.
Sam la rinça puis laissant couler légèrement le plafonnier d’eau chaude, elle l’attrapa dans le dos et la colla contre son corps chaud. D’une main elle caressait le bas des seins d’Aurore, de l’autre, elle l’avait entre les cuisses pour caresser ses lèvres du bas et de temps à autres, glissait ses doigts dans son intimité.

2019.06.14

Débuts

Point de vue de Chris.
C’était à l’époque où j’enseignais ce que je savais avec la rigueur que son père souhaitait, à Alexandra.
Cette petite était prometteuse, je voyais en elle les qualités de son père, le regard qu’elle avait était le sien.
Elle s’était habituée au fil des années à ce rythme de vie.
Je me souviens encore de son arrivée, débousolée, le visage triste. Ce qui était compréhensible, elle avait quitté ce qui était sa famille.
Son père distant était maintenant sa seule référence, malgré tout l’amour qu’il pouvait avoir à son égard, il était tenu par ses responsaibilités.
Sa rancoeur pouvait se libérer lors de nos cours.
Elle se défoulait, mais je pouvais déjà imaginer son potentiel.

De temps à autres il lui arrivait de se confier et de libérer ce qu’elle avait sur le coeur.
J’étais son meilleur ami et à la fois son guide dans ce nouveau monde pour elle.
Je la vis progresser, en tant que personne à part entière.
J’ai parfois eu besoin de lui expliquer les raisons de son père, et elle réussit par elle-même à briser la glace.

Ce jour là, je devais l’accompagner jusqu’au monde des humains, son père était également là. Je leur servais d’escorte. Lorsque je la vis auprès de sa famille. Ce cadre que je n’avais jamais connu. Je ressentis en moi un sentiment étrange. J’étais à la fois envieux de vouloir faire partie de son monde, et heureux de la voir si joyeuse et épanouie.

Son père était au courant des sentiments que j’éprouvais pour sa fille, il m’avait déjà avoué qu’il aurait été heureux de me faire son gendre. La décision ne lui revenait pas.

*

Alexandra et ses débuts.
Après être arrivée dans ce nouveau monde, qui ne semblait pas si différent du monde que je connaisais, pourtant, j’étais perdue. Je n’avais plus aucun repère.
Cette personne qui était mon père, était pour l’instant qu’un simple inconnu.
Très vite, nous nous sommes tenus à l’écart, contre mon gré.
J’avais tellement de questions à lui poser.
Lorsque je fus convoquée à son bureau, les ordres furent prononcés et un homme basané aux cheveux longs fut désigné comme mon tuteur.
Sans plus de précisions, il me congédia et je n’étais pas plus avancée sur ce que j’allais devenir.
Chris, ainsi s’appelait mon référent, m’expliqua la situation et fut un énorme support à mon quotidien.
Il avait l’air de comprendre mon désarroi et fut très patient à mon égard… jusqu’à ce que nous commencions les cours physiques.

— Tu peux m’appeler Chris. Je serai ton tuteur. Ce qui implique que tu es sous ma responsabilité, mais tu as également le droit de me poser toutes les questions qui te taraudent. Je serai également ton professeur de combat.

— De combat.. ?
Demandais-je, innocemment.

— Oui. On a besoin de savoir se défendre ici. Et il y a plusieurs moyens, physiquement et spirituellement.. je te guiderai en temps voulu.

— D’accord…
Acquiesçais-je sans trop avoir le choix.

Comme s’il lisait dans mon regard, il me rassura, comme il le pouvait.

2019.05.25

Banquet

Assis autour d’une grande table rectangulaire, toute la famille était réunie.
Aurore, la plus jeune.
Les jumeaux Jasper et Celes, Hélène et Alain.
Cean l’aîné.
Ainsi que les parents : Alexandra, Gabriel, Chris.
Alexandre et Chrystal.
Puis les grands-parents : Sephyl et Alicia.

Les enfants étaient assis dans le même carré et discutaient joyeusement.
Les parents, oncles et tantes étaient au milieu de la tablée, et les grands-parents, face à face, étaient sur la dernière partie de la table.

Une fois par an au minimum, ils se réunissaient.
C’était l’occasion d’avoir la famille au complet, et à Jasper et Celes de venir de l’autre côté de la barrière qui séparait le monde où ils avaient grandi, et celui de leurs cousins.

— Sérieux ? Haha !
Riait joyeusement Aurore.

— Plus sérieusement… Je ferai bien un shooting avec des membres de la famille en tant que modèle…
Disait Hélène.

— On pourrait pas oublier le boulot à table ?
Répliqua Alain exaspéré.

— Ça pourrait être intéressant.
Coupa Celes.

— N’est-ce pas ! C’est grave une bonne idée !
Répliqua Hélène.

— Je vois bien Cean avec ses cheveux blonds.
Songeait Celes.

— Totalement !
Hélène était à fond.

— Hé oh, je pourrais avoir mon mot à dire, non ?
Dit Cean.

— Tant que vous n’oubliez pas Aurore, je n’ai pas d’inconvénient.
Ajouta Jasper.

— Ah non, moi je pose que nue.
Dit Aurore avec un ton sérieux.

Tout le monde éclata de rire.

— Ok, comme ça je pourrais revendre les photos une petite fortune à Jasper.
Dit Celes.

— Personne ne prendra des photos d’Aurore nue, ou je vous poursuis en justice !
Dit Jasper.

Les rires reprirent.
Les parents discutaient également.

— Tout va bien en ce moment par chez vous ?
Demanda Chrystal.

— La routine. On s’entraîne, on gère les affaires.
Répondit Gabryel.

— Et vous ?
Demanda Alexandra.

— Pareil, le travail, l’administratif, mais ça va.
Répondit Alexandre.

— Comment ça se passe pour la boutique d’Hélène et Alain, Chris ?
Demanda Alicia.

— Ils sont heureux d’avoir leur boutique et travaillent d’arrache pied. Je dois souvent rappeler à Hélène de se reposer… elle est têtue et fonce tête baissée, je me demande bien de qui elle tient ce trait de caractère…
Répondit Chris.

— Je plaide coupable…
Dit Alexandra.

— Ah, je confirme. Je me rappelle quand on était au collège, je devais la rappeler à l’ordre à chaque fois qu’elle voulait se bagarrer…
Soupira Alexandre.

— Ça t’a tant traumatisé que ça pour que tu t’en souviennes encore maintenant… ?
Dit Alexandra d’une petite voix.

— Maintenant que tu le dis, la première fois que je l’ai vue, elle s’apprêtait à casser une de mes fenêtres avec une chaise.
Ajouta Gabryel.

Ils rièrent tous, sauf Alexandra, rouge de honte.

— Tu nous avais pas raconté ça.
Dit Sephyl.

— Hm… si je me rappelle bien, c’était après que je t’ai enlevée… du coup on va peut-être éviter ce sujet…
Se ravisa Gabryel.

— Ahem…
Chris se racla la gorge.

— En parlant de couples, Cean a une petite amie ?
Demanda Alicia.

— Elle travaille au château, très charmante et humble. Elle a préféré ne pas venir au repas aujourd hui.
Cean ? Parle nous de Mathilda.
Dit Gabryel.

— Tu vas l’embarrasser !
Dit Alexandra en frappant gentiment Gabryel.

— Mathilda… ? Elle… préfère vous rencontrer un à un pour faire les présentations avant de participer à notre banquet de réunion familiale…

— Elle est comment ?
Demanda Alain.

— Mignonne. Très mignonne.
Dit Cean en rougissant.

— Attends, c’est la petite aux lunettes qui travaille à la blanchisserie ?
Demanda Hélène.

— Exact.

2018.11.06

Chiffon

Un sac à dos bien chargé sur les épaules, un manteau à capuche épais pour l’hiver. Sam était préparé pour affronter le froid.
Encore adolescent naïf mais plein de bonne volonté. Armé de son courage, après avoir franchi la fenêtre du salon, il marchait tranquillement dans les ruelles. Le coeur battant d’excitation.
L’appel de l’inconnu, d’une nouvelle vie.
Perdu dans ses pensées et sa projection de son propre futur fastasmé, il ne vit pas cet étranger louche l’approcher.
Lorsqu’il se rendit compte de sa présence il était déjà trop tard.
L’individu l’attrapa et lui couvrit la bouche pour l’empêcher de crier.

Tout se passa très vite. Il perdit l’équilibre et sentit un chiffon lui obstruer la vue.
Lorsqu’il put à nouveau voir, le décor avait totalement changé. Il pouvait deviner qu’il était au milieu de la nature, d’arbres et de buissons.
Il faisait nuit et seule la lumière de la lune éclairait un peu la terre à ses pieds, lorsqu’elle arrivait à se frayer un chemin à travers les nuages.
Il était tombé sur les fesses, par terre. Et lorsque la lueur éclaira son agresseur, il se mit à paniquer et perdre ses moyens. Cherchant à s’en éloigner mais à reculons, les mains posées au sol également.
Il avait aussi une capuche mais semblait porter une sorte de cape et son regard luisant à la lumière lunaire ne présageait rien de bon.

Il ne le fit pas attendre et sauta sur lui, cherchant à le déshabiller.

2018.10.26