Recrue [Fanfic] Etrian Odyssey

Nous étions à la recherche du passage menant au sous-sol.
J’étais encore jeune et inexpérimentée mais je m’étais lancée dans l’aventure. Les cheveux attachés en queue de cheval, une feuille et un crayon à la main, je notais soyeusement quelques annotations et dessinais progressivement la carte des lieux.
Lui, un peu plus âgé et mature. Il connaissait mieux les dangers de cet endroit hostile. Cependant il savait qu’il était trop dangereux de s’y aventurer seul.
C’est alors qu’on s’est rencontré.

Il faisait jour depuis peu, mais je savais que si je voulais trouver un groupe ou un partenaire, il fallait que j’y aille de bonne heure.
Je pensais arriver parmi les premiers, pourtant il y avait déjà pas mal de monde. Des gens plus âgés que moi, mais également certains aventuriers, peu nombreux, de mon âge. La plupart étaient déjà dans un groupe et avaient été acceptés par pistons.
Je commençais la ronde, j’allais de groupe en groupe et je demandais si personne n’avait besoin d’un guérisseur qui apprenait vite.
Je devais faire trop jeune parce personne ne voulut de moi. Soit parce que je semblais trop inexpérimentée, soit parce que leur groupe était déjà au complet.
Qui voudrait d’une inconnue comme moi, sans savoir si je suis digne de confiance. La loi du plus fort et des liens, des commérages étaient les plus forts.
J’allais vers un groupe de guerriers, ils semblaient interessés par un guérisseur.
Celui qui m’a semblé être le leader s’est avancé et m’a regardée de haut en bas, écoutant mon discours.

— On pourra t’apprendre beaucoup de choses…

Et des coéquipiers rièrent.

— Alors, tu viens ?

Je pris peur, ils n’inspiraient plus du tout confiance.
Il me prit par le bras et voulu m’entraîner vers son groupe.
Les spectateurs aux alentours se tournèrent vers nous, ils observaient sans rien faire. En attendant. Ils n’osaient rien dire.
Sauf, un guerrier un peu plus jeune qu’eux, qui sorti de la foule et fit lâcher prise à l’homme qui m’avait attrapée.
Ce guerrier le fixa et dû avoir un regard menaçant pour que les hommes se retirent. De peur, je pense aussi, d’attirer l’attention.
Il se tourna vers moi, et posa sur moi son regard dur.
Je ne put m’empêcher de reculer d’un pas, tellement il me parut effrayant.

— Tu n’as rien à faire ici, va-t-en ou il t’arrivera des ennuis.

Il avait raison mais je ne m’avouerai pas vaincue aussi facilement.
Je voulais également tenter ma chance et m’aventurer dans le labyrinthe.
Il était sur le point de partir que je le rattrapais et que je le remerciais de m’avoir aidée.
J’en profitais pour proposer ma candidature.
Si par hasard il cherchait quelqu’un qui aurait besoin d’un guérisseur, on ne sait jamais.
Il s’arrêta.
Se tourna une seconde fois vers moi, et me demanda mes compétences.
Je me vendis comme je le pouvais, n’espérant rien en retour vu que je n’avais aucune expérience.
Il eut un silence avant qu’il ne me réponde.

— Demain matin, ici, à la même heure.

Je n’en croyais pas mes yeux.
Je le remerciais et je quittais donc les lieux avant de me frotter à nouveau contre des gens étranges.

Je vivais dans une petite chambre à l’église.
Je travaillais bénévolement en échange du logis depuis que j’étais arrivée dans cette ville. J’avais même droit à un repas. Du temps libre que j’avais, j’avais pu m’inscrire chez les aventuriers et récupérer quelques manuels de débutants inutilisés. Ainsi je voulais mener une autre vie sans dépendre des gens qui m’avaient recueillie.
Le lendemain je m’étais levée encore plus tot, pour qu’au lever du jour je sois déjà sur place.
Malheureusement il était déjà là.
Je m’excusais du retard.
Il me regarda de haut et m’emmena autre part, dans un endroit plus calme.

— Je te previens maintenant, c’est ta période d’essai et en aucun cas je suis responsable de ta sécurité. J’ai besoin d’un cartographe et d’un guérisseur. Si tu peux t’occuper de ces deux fonctions, je t’engage.
D’ici la, si tu survis. On en reparlera.

Il semblait presque aussi novice que moi si ce n’est son aura qu’il dégageait.

2014.01.30

F.O.E. [Fanfic] Etrian Odyssey

Vue de dos, deux personnes dans un couloir du labyrinthe.
Vue de trois quart, la fille à droite, l’homme à gauche.
Ils regardent devant eux.

Nous étions en train de nous aventurer dans un étage complètement inconnu du labyrinthe.
Nous étions sur nos gardes, bien que très bien préparés et au pire, nous étions un peu tendus.
Lui qui ouvrait la marche, moi : crayon et parchemin à la main pour dessiner la carte de l’endroit qui nous permettrait de retrouver notre chemin.
Nous progressions lentement mais sûrement.
Tout d’un coup il s’arrêta net et me fit signe de ne pas bouger, ni faire aucun bruit.
Il avait entendu quelque chose.
Le bruit se rapprochait.
On recula doucement.
Nous étions expérimentés mais nos deux forces ne suffiraient pas à nous en sortir vivant si on tombait nez à nez avec un ennemi de grande taille.
Le bruit se rapprochait de plus en plus rapidement.
On recula à pas pressés en évitant de faire trop de bruit qui aurait attiré la bête.
Elle allait venir de devant et si nous ne trouvions pas une cachette rapidement, elle nous verrait à l’intersection et ça serait fini de nous.
On trouva heureusement un creu ou nous abriter du regard de la menace.
L’espace n’était pas très grand, mais suffisant.
Il me plaqua contre le mur et par précaution posa sa main sur ma bouche.
Il guettait les déplacements de la chose.

Quel était ce sentiment étrange. On se connaissait depuis quelques semaines déjà. Depuis qu’on avait décidé de former notre groupe et de nous aventurer dans ce mystérieux labyrinthe. Je ne le voyais que comme un camarade, sans plus.
Cette situation dans laquelle on était, était un peu gênante.
Son visage était à quelques centimètres du mien, je sentais sa respiration sur mon cou.
Durant cette courte période, j’ai pu l’observer de si près. Je m’étais jamais rendue compte qu’il était vraiment pas mal et qu’il me plaisait physiquement.
Nos corps se touchaient, sa jambe était calée pile poil entre mes cuisses.
Je ne pouvais m’empêcher de rougir.

J’avais réagi un peu impulsivement.
L’attrapant par le bras et la plaquant contre le mur.
J’ai eu un peu de mal à me concentrer sur la situation quand je me suis rendu compte qu’elle était vraiment mon type de fille.
Je ne l’avais jamais regardée ainsi depuis le premier jour mais maintenant, ça me sautait aux yeux.
Je ne pouvais pas décoller nos corps, l’espace était trop exigu. J’étais ainsi dans une position très gênante, ma jambe entre ses cuisses, mon visage était si près du sien que je pouvais sentir son odeur sucrée.
Je fis comme si de rien n’était même si mes sentiments étaient chamboulés.

Lorsqu’elle fut éloignée. L’atmosphère se détendit et il me relâcha.
Nous étions tous les deux rouges.
Il s’excusa de son geste un peu précipité et violent.
Je ne lui tins pas rigueur puisque c’est ce qui nous avait sauvé.
Après cet évènement nous étions tous les deux embarrassés, nous décidâmes de rentrer puisque nous n’étions plus assez concentrés pour nous aventurer plus loin.
On se remit en marche, lui devant pour gérer tout danger, moi derrière en le dirigeant, les yeux rivés sur la carte incomplète.

Rentrés finalement à la ville, nous étions silencieux.
On décida de prendre une chambre à l’auberge, comme d’habitude. Bien qu’aujourd’hui quelque chose avait changé en nous.

On alla prendre notre bain chacun notre tour. Les filles avaient leurs horaires avant ceux des garçons.
Depuis notre retour on ne s’était pas ou peu adressés la parole. Cela avait toujours été comme ça mais cette fois-ci c’était différent.
L’ambiance était lourde.
Je me rendis aux sources chaudes avant lui.
En espérant qu’à mon retour, la situation se détende.

Je n’étais pas seule dans le bain, d’autres aventurières étaient également là.
Nous nous connaissions de vue.

— Bonsoir, comment ça va ?
Me salua une femme mure, aux cheveux bruns et longs attachés en queue de cheval.

Elle avait une poitrine généreuse et me regardait d’un oeil bienveillant.

— B-bonsoir.
Répondis-je timidement.

D’autres filles étaient présentes au fond de la pièce. Elles profitaient du bain.
Elles semblaient écouter en silence notre conversation.

— Ne sois pas timide.
Dit-elle en riant.

— Je vous ai vu arriver tout à l’heure, dans l’entrée. C’est ton petit copain ?
— N-n-non ! C-c-c’est, on est coéquipiers… !
Bégayais-je, complètement écarlate.

— Je vois. Il est plutôt beau garçon…
Dit-elle en esquissant un sourire.

J’entrais dans le bain apres m’être lavée préalablement.
Elle me proposa son aide pour me masser le dos.

2014.01.24

Fraternel

Ils étaient en plein cours de combat.
Tous les deux en tenue, veston et pantalon, sur leur garde et une épee en bois à la main.
La salle était vaste et lumineuse.
De grandes baies vitrées laissaient pénétrer les rayons chaleureux du soleil.
Les cheveux longs bouclés et bruns étaient attachés en queue de cheval.
Ils commencèrent le combat.
Cela fut serré mais le garçon prit le dessus rapidement.
Il était plus grand et avait plus de muscles que la jeune fille.
Il la toucha sur le côté, d’un coup assez puissant qu’il la projeta au sol.
Ce n’était pas son intention, il s’excusa et baissa son arme presque aussitôt. Il se pencha vers elle et lui tendit sa main pour qu’elle puisse se relever.

— Est-ce que ça va… ?
Demanda t-il inquiet.

Elle releva son visage vers lui, les sourcils froncés, elle lui prit sa main et la tira d’un coup sec vers elle pour qu’il perde son équilibre et qu’il la rejoigne au sol.
Le parquet brillant et tiède, les deux lâchèrent leur arme et elle profita de l’effet de surprise pour le plaquer en montant sur lui.
Le bras sur sa gorge pour l’empêcher de se débattre.
Il ne pouvait qu’empêcher sa soeur de l’étouffer avec ses deux mains.
Quelque soit sa corpulence, elle avait mis tout son poids sur ses bras et il commençait à avoir du mal à la contrer.

2013.12.26

Soirée arrosée [R-18]

Il m’avait alors invitée à dîner ce soir là. Il était de nature à être occupé et avait réussi à se libérer en cette soirée. Il était rare ces derniers temps de se trouver du temps pour discuter entre nos horaires de travail.
Il avait commandé une bouteille, pour l’occasion, je pensais qu’il avait besoin de déstresser un peu et puis on ne risquait rien, on habitait à quelques mètres du restaurant.
Moi qui bois rarement, j’avais fait exception à la règle. Pour lui faire plaisir et pour ne pas gâcher son geste.
On a beaucoup discuté et rit. Comme on le faisait autrefois. Cela nous avait manqué.
Nous sommes sortis du restaurant, il faisait nuit, les lumières de la ville semblaient irréelles devant mes yeux embués par la fatigue et le peu d’alcool que j’avais bu.
Nous étions tel un couple.
Je lui avais cramponné le bras et il était un peu chancelant tout comme moi. On était euphorique.
On s’amusait du regard des autres.

— Tu n’aurais pas du boire autant… !

Il marchait à peine droit.

— T’inquiète pas, je tiens bien l’alcool… !

Il jouait le jeu.
Il prit un air sérieux et de sa main gauche il attrapa quelques mèches de mes cheveux. Il carressa ma joue, puis tout se passa très vite, il approcha son visage du mien et m’embrassa.

— Je n’ai jamais cessé de te regarder.

Je n’arrivais plus à quitter son regard. Je rougissais.
J’avais tout autant perdu ma voix.

— Q-qu’est-ce qui te p-prend… ? Ne te moque pas de moi…

Nous n’habitions plus vraiment ensemble, il logeait dans son service pour médecin et devait être disponible à tout moment. Et il avait été plus simple pour moi d’avoir une chambre dans mon service d’infirmière.
En ce week-end il rentrait à la maison pour se reposer au calme, il avait prit un jour de repos.
Il rougissait aussi. Il ne dit rien jusqu’à ce qu’on arrive à l’appartement.
J’avais un double des clés.
Il s’allongea sur le canapé dans le salon. Encore tout habillé.

— Tu pourrais te changer au moins !
Lui dis-je pour le gronder.

J’essayais de ne plus penser à son geste, jetant la faute sur l’alcool.
Il fit semblant d’être déjà assoupi, puis il ouvrit un oeil.

— Aide-moi à enlever mes chaussures… Je suis trop fatigué…

Je poussais un soupir et l’aidais quand même à ôter ses chaussures.
Apres ceci, je m’approchais de lui.

— Tu veux pas aussi que je te porte dans le lit non plus ?
— … Et la chemise ?
Dit-il d’un air moqueur.

Comme il fermait ses yeux, je commençais à deboutonner son haut.
Je rougissais.
Il m’attrapa brusquement la main et me fixa droit dans les yeux.
Je me figeais et le regardais aussi. Il m’avait surprise.

— J’étais sérieux tout à l’heure…
– … De quoi ?…

Il me tira doucement vers lui et m’embrassa de nouveau, cette fois-ci le baiser était plus long et doux.

— Pour ça.

Il se pencha et glissa du canapé, il était tombé sur moi, j’étais au sol.
J’étais paralysée, que devais-je faire ?
Il me regardait fixement, je soutenais son regard. Sa main gauche me tenait le bras droit à terre et sa main droite était posée à gauche de mon visage.

— S… ‘il-te-plaît… Ne t’enfuis pas…

Il dit cela d’une petite voix avec une pointe de tristesse.
Il approcha de nouveau son visage. Je fermais les yeux et il m’embrassa longuement et langoureusement.
Je lui rendis son baiser.
Je me sentais bizarre. Quel étrange sentiment.
Il est vrai que j’ai toujours eu un pincement au coeur quand je le voyais discuter et rire avec d’autres jeunes filles, sur notre lieu de travail.
Nous n’étions pas liés par le sang mais j’ai toujours pensé qu’il ne me considérait que comme sa petite soeur. Refoulais-je tous ces sentiments qui n’avaient pas lieux d’être ?
Je ne devais pas me réjouir trop vite, il agissait comme cela à cause de la boisson. Je me détestais de profiter de ce moment, mais même si je n’y avais droit qu’une seule fois, une seule et dernière occasion, je la saisissais. Avec un peu de chance il oublierait tout ça le lendemain matin.
Il lâcha prise et toujours de sa main gauche, il la glissa jusqu’à ma propre main et mes doigts et la serra.
De sa main droite il descendit jusqu’à mes hanches.
Je me laissais faire.
Il me souleva et porta jusqu’à la chambre.
Il me posa délicatement sur le lit, il enleva ma culotte, ma robe puis mon soutien-gorge.
Quand il eut fini, je l’aidais à enlever sa chemise, son pantalon et son boxer.
J’étais rouge et il en était tout autant.
Chacun n’osait rien dire.
La lumiere était restée éteinte.
Il me caressa tout doucement, comme s’il avait peur de me briser.
J’étais embarassée et je n’arrivais pas à reflechir. C’était agréable.
Je lui carressais le torse, puis de sa main droite, il prit ma main et la guida jusqu’à son pénis. Il était tout dur et brûlant. À mon tour je l’ai caressé, de mes deux mains. Il poussa au soupir de plaisir.
J’étais toute rouge. Son gémissement était adorable. J’arrivais à lui donner un peu de plaisir.
En poussant ce petit soupir, il lâcha ma main et posa la sienne près de mon visage, sur lit, pour l’empêcher de s’écrouler sur moi. Je sentais qu’il avait du mal à se contrôler.
Il mit un doigt, je me crispai un peu. Alors, il prit un air surpris et me regarda dans les yeux.

— … Tu es vierge ?!

La lumière de la ville qui se réfléchissait à travers la fenêtre et dans la chambre.
J’étais tellement embarassée que je n’ai pas eu le courage de répondre, alors je fixais un coin de la chambre.
Il se redressa et de sa main droite, il caressa mes cheveux et mon visage.

— Je te promets que je serai doux. N’aie pas peur. Je ferai en sorte que tu aies le moins mal possible.

Il continua de me caresser, je n’en pouvais plus, c’était trop agréable, j’avais joui. Il s’en était rendu compte. En même temps il m’embrassait et me caressait le long de mes hanches. De ses grandes mains chaleureuses.

(Elle a jouit… Elle est si mignonne… Adorable… )

— Je vais te donner plus de plaisir…

Il retira sa main.
Ma main sur son pénis ne faisait plus grand chose. Je ne faisais que le tenir. Puis je le tenais par la taille. De ma petite main sur son beau corps. Il était un peu musclé. Sa peau était douce. Je l’aimais.
Il me prit par la main et la serra.
De sa main droite il prit son pénis et le caressa contre mes lèvres inférieures.
C’était humide. C’était moi qui était aussi humide. La chaleur de son pénis était agréable. C’était si doux.
Il s’allongea sur moi, sa tête à côté de la mienne, je sentais son souffle sur mes tempes et j’entendais sa respiration saccadée.
Il écarta un peu mes jambes de sa main.

— Relaxe-toi. Je ne te ferai pas mal, si c’est le cas dis le moi.

Il pénétra petit à petit. Je poussais un petit gémissement.
Je sentais que ca n’entrait pas.
Il me regarda.

— Je suis désolé, je te fais mal ?

Je secouais la tête.

— … Continue… Je suis heureuse que ce soit toi…

Je crus voir une larme au coin de son oeil.
Il finit par me pénétrer. Je le sentais à l’intérieur de moi.
Je le serrais de ma main droite.
Nous ne faisions plus qu’un.
Il essaya de bouger. Très lentement.
De ses deux mains il me porta et m’embrassa encore.
Il était extraordinairement doux.
Il se retira à sa limite et jouit sur mon corps.
Comme pour se faire pardonner, il fit couler un bain et revint vers moi.
J’étais épuisée, il m’avait fait jouir plusieurs fois. Il s’assit à côté et m’embrassa encore.
Il était là, à m’observer. Sous tous les angles, j’étais littéralement à nue. Tout comme lui.
Il me porta jusqu’à la baignoire.
C’était une grande baignoire qui pouvait faire jacuzzi. Je me demandais s’il avait déjà utilisé cette fonction.
Cet appartement dans un grand immeuble de luxe était un peu son caprice. N’ayant que peu de temps pour lui il avait décidé de le prendre pour la belle vue et pour son plaisir personnel bien qu’il n’y passait pas souvent de temps. C’était bien trop spacieux pour lui seul.
Mon corps tremblait encore d’émotion, il me posa doucement dans l’eau à température parfaite. Il avait même fait mousser.
Il entra à son tour et me prit dans ses bras.
Tout cela me semblait si irréel.
Cet appartement ressemblait tellement à un hotel pour couple.
J’étais fatiguée.
Il m’aida à me nettoyer puis alla chercher quelques vêtements dans la penderie.
C’est vrai que j’y avais amené et laissé quelques affaires que je ne pouvais garder dans ma petite chambre de service.
Je me levais pour me sécher lorsque je perdis un peu l’équilibre. Il me rattrapa. Il était tout nu. J’étais enveloppée dans ma serviette.
On mit notre pyjama.
Il me prit par surprise et me porta telle une princesse jusqu’à son lit.

2012.08.07

Travail

L’histoire commence avec un homme qui entre dans une taverne pour manger.
On voit l’homme de dos.
On voit une partie de la taverne.
Il aperçoit de loin une jeune fille un peu frêle, le gérant semble la pousser un peu à faire certaines tâches et lui crit dessus.

Plan : sur le fond de la salle : le comptoir, le bar et la cuisine.

On voit la fille, zoom sur son visage.
Elle jette un regard vif au client.
Le gérant la pousse d’une tape dans le dos.

— Allez, plus vite que ça !

Elle obéit sans discuter.
L’homme s’assied et prend commande. Il observe la décoration de la maison et jette quelques regards au fond, là où la jeune employée s’est dirigée.
Il mange et va au comptoir pour payer et adresse quelques mots au patron, d’un ton un peu détaché.

— Votre petite employée là, vous devriez faire attention, elle a l’air d’avoir du mal à supporter son propre poids…

Il sort de sa bourse de quoi payer.

— Vous parlez de la petite jeunette là ? M’en parlez pas, elle est toute récente et nous a supplié de la prendre, en échange de quoi manger et un endroit où dormir, mais quoi qu’on lui donne aà manger, elle reste faible… Une vraie plaie sans compter ses maladresses…

La déception et l’énervement se lit sur son visage.

— Je vois… Merci patron.

Il jeta un dernier regard vers la cuisine et s’en alla.
Il regarde la porte d’entrée de l’auberge.
Il allait partir avec ses bagages lorsqu’il passa devant une petite ruelle, elle semblait donner sur le côté de la taverne.
Il entendit du bruit. Des voix.

— T’en a pas marre de faire des conneries ?!

Il reconnaissait cette voix. C’était le gérant.
Il s’approcha. Il vit la jeune employée à terre, il semblait que le gérant l’avait poussée et elle était tombée en emmenant avec elle une poubelle.

— Relève-toi. Tu vas finir par me coûter plus cher que ce que tu m’apportes. Qu’est-ce que je vais faire de toi ?!

Il est debout, la regarde de haut et semble en avoir marre et ne sait plus quoi faire de son employée.
Elle tente de se relever, avec difficultés.
Elle réussit à se lever en s’aidant du mur.
Le patron la jauge de haut en bas.
Elle a un moment de faiblesse et perd connaissance.
Il arrive à temps et cours la rattraper.

— Que faites vous là ?!

Le gérant surpris de le voir débouler.

— Je passais par là.

Il prend la fille dans ses bras et l’observe. Elle est faible et fébrile. Il doute de l’encadrement de cette employée par son gérant.

(Elle est faible et toute légère…)
(Une personne peut-elle être aussi légère ?)

— Qu’est-ce que vous comptez faire ?
— Pardon ?

Il ne comprennait pas le sens de la question, d’un air interrogateur.

— Vous comptez faire quoi de cette fille ?
Dit il en soupirant.

— Je ne sais pas.
— Je n’ai pas les moyens de la prendre en charge surtout qu’elle semble avoir des problèmes de santé. Je ne roule pas sur l’or, vous voyez…

Il regarda le gérant et la jeune fille qu’il avait dans ses bras. Il ne savait pas.

— Je n’ai pas le coeur à la renvoyer mais je n’ai pas le choix…
— …

(Réfléchis, réfléchis… )
(Je sais !)

— Justement, j’aurais besoin d’une aide ménagère chez moi, si elle ne me coûte rien à part le logis et la nourriture, je veux bien l’embaucher !
— Dans ce cas, emmenez-la.

Il rentra en empruntant la porte et la referma derrière lui.
Vue sur la porte fermée et l’homme et la fille dans ses bras.
Il avait un sac à dos assez remplit.
Il reste bouche bée par la situation dans laquelle il s’est mis.

(Pourquoi ai-je menti ?!)
(Dans quoi me suis-je embarqué ?!)
(Je n’habite même pas dans cette ville… )

Il se frotte la tête.
Il porte la fille de ses deux bras.

(Tout d’abord, prendre une chambre pour la nuit… )

Il marche un moment avec la fille endormie.
Il trouve une auberge.
Il entre, pousse la porte de son pied et de son épaule.
À l’acceuil une femme.

— Bonsoir, une chambre pour deux ?

Un peu surprise de voir un homme porter une fille dans ses bras.

— Une chambre seule devrait suffir, s’il-vous-plaît.
— Comme il vous plaira.

Elle décroche une clé du mur, avec un numéro.
Elle la pose sur la table.
Il la prend de sa main gauche.

— C’est à l’étage.
— Apportez-moi une soupe chaude et du pain s’il-vous-plaît.
— Compris monsieur.

L’auberge était en bois.
Les escaliers grinçaient.
Il arrive devant la porte, il ne peut pas ouvrir la porte. Il posa délicatement les pieds de la fille au sol pour pouvoir se libérer la main gauche et ouvrir.
Il pose la fille dans le lit. Retourne sur ses pas pour fermer la porte et poser ses affaires.
Le lit est près de la fenêtre. Enleve sa cape et la pose sur elle.
Il prend une chaise et s’assied devant elle.
À droite du lit, une commode, table.
Il s’assied et prend sa tête dans ses mains. Il réfléchit.
On vient frapper à la porte. Il se lève et va ouvrir, c’est un majordome qui est venu apporter la soupe et le pain sur un petit plateau.

— Bonsoir. Monsieur. Votre soupe.
— Merci, jeune homme.

Il referme la porte et pose le plateau sur la commode.
Il tourne en rond puis s’arrête devant elle.
Il la regarde. Elle semble dormir.
Il pose sa main sur son front.
Elle n’a pas de fièvre mais son corps est froid.
Il lui touche sa main. Froide.
Elle commence à se réveiller.
Elle plisse des yeux.
Elle ressent une chaleur.
Elle ouvre les yeux.

Vue première personne.
Elle voit le plafond.
Puis tout devient un peu plus clair, elle voit un homme à sa gauche qui lui tient la main.
Lui, surpris, relâche sa main.
Elle essaie de se relever.
Elle s’appuie sur ses bras.

— Ne te force pas !

Il l’aide à s’asseoir en calant l’oreiller derrière elle.

— Où suis-je… ?
— Dans une chambre d’auberge. Je suis… Ton nouvel employeur.

Elle ne dit rien.
Elle observait la salle. Elle n’avait jamais eu un tel confort depuis son arrivée ici.
Il la regardait et ne savait pas quoi dire, il regarda la commode.

— Tiens, mange pendant que c’est encore chaud.

Il lui porta le plat jusqu’à ses genoux.
Elle fit les yeux ronds. Et regarda le plateau et l’homme.

— Reprends des forces. Tu en auras besoin.

Il lui fit signe de commencer à manger.

— J… Je ne peux pas accepter. Mangez, vous.
Dit-elle d’un air géné.

— J’ai déjà mangé, si tu ne le manges pas ça sera du gâchis.

Elle regarda le plateau et dû accepter.

— Merci beaucoup…

Elle prit la cuillère, la posa dans la soupe et la souleva. Elle tremblait.
Il approcha sa chaise à la droite du lit et proposa son aide.

— Merci…

Des larmes coulèrent sur son visage.
Elle mangea le pain seule.
Elle commençait à se réchauffer.

— Comment t’appelles-tu ?

Elle secoua la tête.
Elle lui raconta tout ce dont elle se souvenait.

Elle s’était réveillée au bord d’une route, dans un champs.
Elle avait mal à la tête, elle se rendit compte qu’elle s’était cognée sur une grosse pierre, un peu de sang restait et avait séché.
Elle se leva, et vit qu’elle était entourée de grandes étendues d’herbe et de blé.
Et du vent.
Elle avait une robe semi longue aux manches courtes. Elle commençait à avoir froid.
Elle cru voir une ville au loin, des bâtiments. Il faisait encore jour.
Elle s’y dirigea à pieds.
Elle ne savait pas qui elle était, ce qu’elle devait faire, mais elle devait faire quelque chose.
Elle arriva et observa les gens autour d’elle.
C’était une grande ville avec de grands bâtiments et des routes très encombrées, des charettes, des chevaux.
Les gens passaient sans la voir.
Elle esperait que quelqu’un la reconnaisse.
Elle commençait à avoir faim.
Elle vit des boutiques.
Des boulangeries, à travers la vitre elle voyait la nourriture, cela sentait bon.
Elle vit les gens qui entraient, commandaient, puis en échange donnaient des pièces.
Elle n’avait pas de pièces.
N’osant pas entrer elle partit et erra dans les ruelles.
Elle se réfugia dans une petite ruelle, il y avait des caisses, elle s’y cacha pour se protéger du vent.
Une porte derrière elle s’ouvrit et elle sursauta.
Un homme sorti, il était costaud.
Elle prit peur.
Il la vit entre ses caisses et la fixa.

— Qu’est-ce que tu fais ici ? Rentre chez toi. Oust.

Elle continua de le regarder puis regarda le sol, les jambes dans ses bras.

— Qu’est-ce que tu veux ?

Elle ne parla pas.
Son ventre grogna.

— Si tu n’as pas d’argent, va t’en, je ne nourris personne gratuitement. Tout le monde travaille dur ici.

Il faut travailler pour manger ?
Elle releva la tête, et s’adressa au monsieur.

— Travailler !
— Quoi ?

Il fut surpris de sa prise de parole spontannée.

— Tu veux travailler ?

Elle hocha la tête.

— Manger !

Il rit.

— … Je n’ai pas grand chose à t’offrir… que des restes !

Elle le regardait avec détermination.

— Ça te va ?
— Oui !
— Tu as intérêt à travailler très dur. Il n’y a pas de place pour les tire-au-flanc ici.

2012.07.30

Chat

Elle habitait seule dans une petite maison.
Elle avait l’habitude de laisser la porte ouverte.
Un chat noir passait souvent, ils s’étaient liés d’amitié.
Elle ne voulait pas le garder enfermé chez elle rien que pour son plaisir. Elle s’était résolue à le laisser partir et venir comme bon lui semblait.
Elle préparait de temps à autre une gamelle rien que pour lui.
Elle s’accroupissait et lui caressait gentiment la tête.
Il posait alors sa patte sur sa cuisse, un geste qui signifiait qu’il demandait un repas.
Elle souriait, le trouvait mignon et apportait sa petite gamelle.
Il mangeait et repartait comme il était venu.
À peine retournée pour faire un peu de rangement, il était déjà parti.
C’était toujours ainsi.
Quand il revenait blessé, elle sortait alors sa trousse de soins et lui appliquait de petits bandages.
Elle le laissait se reposer sur son canapé.
Elle s’endormait à ses côtés, à son réveil, il était déjà reparti.
Ainsi était leur relation.
Elle vivait en dehors du monde, recluse.
Elle cultivait même un petit potager.
Espérait-elle en secret qu’un prince vienne l’enlever et lui fasse découvrir un tout autre monde.

Un beau jour, elle était fièvreuse, elle fit un malaise.
Elle se retrouva allongée a même le sol.
La fraîcheur de la surface lui faisait du bien, elle était restée ainsi, trop faible pour bouger et s’était endormie brulante.
Personne ne la connaissait, personne ne pouvait lui venir en aide.
Le chat vint.
Il se figea.
Il s’approcha.
Se frotta la tête contre la jeune fille qui le nourissait.
Il posa sa patte sur sa chevelure.
Elle ne bougea pas.

Il tourna plusieurs fois autour d’elle.
Elle ne se réveillait toujours pas.
Il sortit.
Il se ballada entre le linge et draps étendus à sécher.
Il se transforma en un jeune homme nu.
Il emprunta un drap propre et l’utilisa comme toge.
Il retourna à l’intérieur de la maison.
Il s’approcha de la jeune fille.
Il la porta.
Elle était brulante.
Il l’allongea sur le canapé.
Il ressortit chercher un gant de toilette ou une serviette.
Il trempa ce qu’il avait pu trouver dans l’eau du puit.
La fraîcheur devrait la soulager.
Il posa délicatement la serviette pliée sur son front.
Il approcha son visage du sien.
Elle entrouvrit ses yeux.
Il fut surpris.
Elle lui attrapa faiblement la main.

— Est-ce un rêve… ?

Et se rendormit.
Il lui rattrapa la main dans la sienne et la colla tendrement sur sa propre joue.

2012.07.12

Chute

Elle ne se souvenait plus de son nom.
On l’avait aidée à se laver et à mettre une longue robe.

Un homme âgé et aux traits durs était alors entré dans la pièce et avait ordonné aux femmes de partir, d’un geste rapide.
Il claqua des doigts et fit entrer deux hommes.
Ils tenaient tous les deux des cordes dans leurs mains.
Alors qu’elle était assise dans sa chaise, encore trop faible pour bouger, sans sa robe légère, ils s’approchèrent et lui attachèrent les poignets et les pieds.
Comme si cela était nécessaire.
Ils l’emmenèrent en la portant tel un sac de sable, à l’extérieur.
Ils la jetèrent derrière une charette couverte et ils montèrent devant.
Un des hommes s’assit au milieu en tant que cocher et son coéquipier était à ses côtés.
Ils partirent.
La route était cabossée, ils empruntaient un sentier parsemés de pierres.
Les cheveaux s’arrêtèrent brusquement un moment.

— Que se passe t-il ?
— Rien… Demande leur de repartir !

Lors du freinage, elle fut projetée en dehors de la voiture. Elle étouffa un cri et percuta le sol.
Elle pensa que c’était sa chance. Elle ne savait pas ce qu’ils allaient faire d’elle mais cela ne présageait rien de bon. Elle ne devait surtout pas faire de bruit pour qu’ils ne la remarquent pas.

— T’as rien entendu ?
— Quoi donc ?
— J’ai cru entendre un bruit…
— On est en plein milieu de la forêt, ca doit être un animal sauvage.
— …
— Bon, dépêchons-nous de reprendre le chemin. Si on arrive en retard…

2012.07.05

Amnésie

Elle se réveilla dans une salle sombre. Elle était attachée par les poignets à un mur de pierres.
Elle avait froid.
Ses vêtements étaient en lambeaux.
Qu’est-ce qu’elle faisait là ?
Comment s’appelait-elle ?
Quelle heure était-il?
Quel jour on était ?
Toutes ces questions arrivèrent dans son esprit.
Elle paniqua.
Elle aperçut une silhouette devant elle.
Un homme.
Il se tenait devant elle, la porte était fermée mais la lumière de dehors s’y infiltrait par les interstices.
Elle plissa les yeux en essayant de deviner qui était cet inconnu.

— Tu sais qui je suis ?

Une voix rauque se fit entendre.
Elle sursauta.
Elle ne comprit pas tout de suite la question.
Elle continua à le dévisager.
Il s’accroupit et elle le sentit s’approcher d’elle. Par réflexe elle recula.
Il lui prit le visage dans ses mains.
Il faisait trop sombre pour y voir clair.
Il la relâcha et sortit.
Elle l’entendit derrière la porte donner des ordres à d’autres personnes.

— Détachez-la, faites-lui prendre un bain et habillez-la avec des vêtements propres. Emmenez-la moi ensuite.

Ses pas s’éloignèrent.
La porte se rouvrit, deux silhouettes s’approchèrent d’elle.
C’étaient des femmes.
Une avec une clé dans ses mains, libéra les chaînes qui lui emprisonnaient les poignets et la détacha.

— Tu peux te lever ?

La voix était douce.
Elle tenta de se lever mais elle faillit s’écrouler sous son propre poids.
La deuxième femme la rattrapa et l’aida à se déplacer.
Elle fut aveuglée dès qu’elle mit les pieds en dehors de la pièce.
C’était un couloir luxueux, cet endroit était certainement un château.
Heureusement que les jeunes femmes étaient là pour l’aider. Ses jambes étaient faibles.
Les muscles de ses bras étaient atrophiés.
Elles l’emmenèrent dans une autre pièce, puis dans une salle de bain.
Elles l’aidèrent à s’asseoir sur une chaise. Une des femmes alla faire couler le bain et préparer des vêtements propres.

2012.07.04

Cueillette

Charles travaillait dans une forge depuis son plus jeune âge.
Il était orphelin et le forgeron de la ville vivant seul décida de l’adopter et le prendre en tant qu’apprenti.
Quand il grandit et que son maître trépassa, il continua son activité et reprit la boutique.

Un jour, il manquait de plantes pour le rhume et se rendit dans la forêt après la fermeture.
Il vivait à l’étage au dessus.
Il s’apprêtait à ceuillir la plante qu’il recherchait quand derrière l’arbre devant lui, une main depassa et la cueillit au même moment.
Quand elle aperçut aussi la main de Charles, cette personne s’immobilisa.
Méfiant, Charles s’exprima le premier.

— Qui est là ?!

La main trembla, retourna derrière l’arbre et une jeune fille avec un gros gilet et une grande capuche qui lui descendait jusqu’au visage sortit de sa cachette.
Elle avait de longs cheveux et sa capuche cachait une partie de son visage.
Sous son gros gilet, elle portait une longue jupe qui lui descendait jusqu’aux genoux.
Elle portait des bottes, elle tremblait un peu.
Elle n’osa pas parler.
Il fut surpris.
Il ne s’attendait pas à cette rencontre.
Il savait qu’il ne devait pas se fier aux apparences.
Elle avait un gros sac en bandoulière sur son épaule.
Elle pouvait cacher des armes.
Il dégaina son épée.

— Qui es-tu ?
Dit-il d’une voix menaçante.

Elle prit peur et s’enfuit.
Il la coursa, elle se prit les pieds dans une racine et s’étala au sol, son sac s’ouvrit et le contenu se vida à ses côtés.
Il y avait là des livres et un pot en verre.
Charles s’approcha et ramassa un livre sans lâcher son épée.
Il le feuilleta, ce n’était que des descriptions de plantes et des esquisses.
Il observa la jeune fille. Il s’était trompé sur son compte.
Il ramassa les autres livres et s’avanca vers la fille à terre.
Il lui tendit les livres d’un air gêné.

Elle releva la tête et ne savait pas comment réagir. Si elle devait avoir peur de cet homme.
Elle tendit une main hésitante et reprit ses bouquins.
Elle se releva, frappa sur ses vêtements pour faire partir la terre et rangea ses livres dans son sac.

— Merci…
— Pourquoi t’es-tu enfuie ?
— …
— Tu ne devrais pas traîner dans cette forêt. C’est dangereux par là.

Elle acquiesça d’un mouvement de tête, encore un peu tremblante.

C’était la première fois qu’elle rencontrait quelqu’un. D’habitude elle faisait toujours attention à n’approcher personne. Cette fois-ci elle n’avait pas été assez prudente et ne pensait pas qu’il y aurait quelqu’un derrière l’arbre.

— Comment t’appelles-tu ?
— … Myra…
— Myra… ? … Je m’appelle Charles. Tu habites en ville ? Je vais te raccompagner.

Elle agita frénétiquement la tête de gauche à droite.

— Je vais rentrer chez moi, ça va aller.

Elle bougea et courut dans la direction opposée.

— Hé-

Il n’eut pas le coeur à la rattraper.
Il ramassa la plante qu’il voulait et rebroussa chemin.

Myra emprunta de petits chemins parsemés d’arbres et fit attention à ne pas être suivie.
Elle arriva à une cascade et s’engouffra derrière par un petit espace.
Elle posa sa main sur la pierre et un passage s’ouvrit.

Il faisait déjà un peu nuit.
Elle se dirigea vers sa maison.
Elle vivait seule depuis un moment.
Ses parents étaient partis dans la demeure de la prêtresse.
C’était signe qu’ils estimaient qu’ils avaient assez bien vécu et qu’ils donnaient leur vie pour que le petit coin de paradis dans lequel ils avaient passé toute leur vie et qui les avait accueillis, perdure.
Elle s’y était faite, elle savait que la vie et la mort faisaient partie du cours du temps.
Elle avait été triste que ses parents décident de partir mais ils avaient fait leur choix, ils avaient réfléchi et été partis l’esprit tranquille.

Myra ne se mêlait pas aux autres.
Elle restait la plupart du temps seule à lire dans la grande bibliothèque et sur terre pour ramener des plantes sur l’île. Elle entreposait chez elle des centaines de plantes différentes et cultivait d’autres dans le jardin et dans les serres non loin de chez elle.
Sa mère avait commencé cela bien avant elle. Petite, de santé fragile, elle restait déjà souvent à la maison. Sa mère, dont elle avait hérité la constitution, lui avait appris beaucoup de choses.

— Myra, c’est dangereux de sortir et descendre sur la terre ferme. Promets-moi de faire attention quand tu en auras le droit.

L’âge à laquelle on pouvait quitter l’île était 18 ans.
La prêtresse vérrouillait la porte d’accès à tous les plus jeunes.
Myra n’était pas guerrière et ne savait pas se défendre mais elle prenait toujours le plus de précautions possibles quand elle s’y aventurait.

2012.07.04

Hiver

C’était un soir d’hiver, Charles se promenait dans la ville, lorsqu’il entendit des pleurs au loin. Il entra dans une petite ruelle.
L’endroit était malfamé, c’était le quartier des maisons closes.
Il commençait à neiger.
Il s’approcha de l’endroit d’où provenait les pleurs.
Il y avait là une caisse, une couverture au fond et un nouveau-né dedans, enveloppé dans du tissu.
Il regarda autour de lui, il faisait nuit noire et il ne semblait y avoir personne.
Il ne pouvait pas laisser cet enfant là.
Il le prit dans ses bras pour le consoler. Les pleurs cessèrent peu à peu.
Il se retourna une dernière fois avant de partir en emportant l’enfant.

Il se dirigea vers la forêt, le bruit d’une cascade se fit entendre de plus en plus proche.
Il finit par arriver devant le point d’eau et traversa le rideau d’eau pour se retrouver dans une sorte de grotte.
Il tapota les murs d’une main et de l’autre il tenait l’enfant serré contre lui.
Sa main s’arrêta sur une surface de la roche et il sembla traverser la matière.
Il la pénétra et se retrouva de l’autre côté.
Un village verdoyant, éclairé par la lumière de la lune.
La lune était bizarrement plus proche.
Il se hâta jusqu’à sa demeure.
Il poussa la porte de chez lui.

Une femme l’attendait avec un repas et un jeune garcon était assis à table et lui souriait.

— Papa !
— Charles, tu as tardé- qu’amènes-tu ?
— Sylvain, Myra, je suis rentré. Vous n’allez pas me croire, ce que j’ai trouvé en ville…

Il s’approcha de Myra et lui montra ce qu’il avait dans ses bras.

— Mais-…
Myra s’approcha et regarda l’enfant et son époux attentivement.
Charles finit par reprendre la parole.

— Je l’ai trouvé abandonné dans une caisse dans une ruelle… Il n’y avait personne aux alentours.
— Sa mère doit avoir ses raisons…
— Papa, qu’est-ce que c’est ?
— Sylvain… C’est un bébé.

Myra réfléchit quelques secondes. Son regard et celui de son mari se croisèrent et ils se mirent d’accord sur une décision.

— Nous allons le garder.
Dit Myra.

C’était une fille. Vu la couleur de peau, la taille et la forme de ses yeux, l’enfant venait à peine de naître.
Charles avait sauvé ce bébé. S’il l’avait laissé dans le caisson, il serait certainement mort de froid.
Sylvain ne comprenait pas vraiment la situation. Son père venait d’amener un enfant.
Il s’approcha de sa mère pour observer l’intrus de plus près.
Il avait en cette année un peu moins de 10 ans.

— Sylvain, tu vois, tu étais pareil quand tu es né.
Dit Myra en montrant l’enfant endormi dans ses bras.

— Elle sera à présent ta petite soeur, tu la considéreras comme ta propre petite soeur, tu comprends ? À partir de ce soir elle fera partie de la famille.
— Il faut lui trouver un nom. Que dirais-tu de « Ange » ? Elle est tel un ange qui est tombé du ciel.

Charles s’approcha de son épouse et posa sa main sur son épaule.
Elle acquiesça.

— Dans ce cas, Ange.
— Ange…
Répéta Sylvain.

— Mettons-nous à table à présent.

Après le dîner, Sylvain retourna dans sa chambre et se coucha. Il ne savait pas exactement ce qui venait de se passer mais il venait de faire la connaissance d’Ange et elle serait à présent sa petite soeur.
Dans son esprit innocent, il se demandait si c’était aussi ainsi qu’il était arrivé ici.
Ses parents ressortirent un petit berceau qui était à Sylvain et l’installa dans leur chambre et y coucha Ange.
Ils se couchèrent à leur tour.
Pendant que Charles enlevait ses vêtements, Myra était déjà dans le lit, sous la couette et réfléchissait.
Etait-ce bien de garder cet enfant ?
Charles se mit sous la couette et devina les pensées de sa femme.

— Je retournerai en ville demain pour me renseigner sur cet enfant et ses parents. Ne t’inquiète pas. Pour l’instant gardons-le et occupons-nous de lui comme si c’était le nôtre.

Elle se tourna vers Charles.

— J’irai voir la prêtresse demain, pour lui en parler. Si on doit garder cet enfant, faisons bien les choses.

Au lever du jour Charles se réveilla et s’assit sur le rebord du lit.
Sylvain était aussi réveillé, il courut dans la chambre de ses parents pour les réveiller.

— Papa, maman !
Cria t-il en ouvrant la porte de leur chambre.

— Chut. Ange dort encore.
Chuchota son père avec son index sur la bouche.

Sylvain se tut et son regard fut attiré par le berceau qui lui était familier. Il s’en approcha en silence et se pencha au bord pour y observer Ange.
Son père s’avança vers son fils et lui chuchota.

— Laissons-les dormir encore un peu. Va prendre ton petit déjeuner, j’arrive.

Il hocha la tête et sortit en jettant un dernier regard à sa nouvelle petite soeur.

2012.07.02