Travail

L’histoire commence avec un homme qui entre dans une taverne pour manger.
On voit l’homme de dos.
On voit une partie de la taverne.
Il aperçoit de loin une jeune fille un peu frêle, le gérant semble la pousser un peu à faire certaines tâches et lui crit dessus.

Plan : sur le fond de la salle : le comptoir, le bar et la cuisine.

On voit la fille, zoom sur son visage.
Elle jette un regard vif au client.
Le gérant la pousse d’une tape dans le dos.

— Allez, plus vite que ça !

Elle obéit sans discuter.
L’homme s’assied et prend commande. Il observe la décoration de la maison et jette quelques regards au fond, là où la jeune employée s’est dirigée.
Il mange et va au comptoir pour payer et adresse quelques mots au patron, d’un ton un peu détaché.

— Votre petite employée là, vous devriez faire attention, elle a l’air d’avoir du mal à supporter son propre poids…

Il sort de sa bourse de quoi payer.

— Vous parlez de la petite jeunette là ? M’en parlez pas, elle est toute récente et nous a supplié de la prendre, en échange de quoi manger et un endroit où dormir, mais quoi qu’on lui donne aà manger, elle reste faible… Une vraie plaie sans compter ses maladresses…

La déception et l’énervement se lit sur son visage.

— Je vois… Merci patron.

Il jeta un dernier regard vers la cuisine et s’en alla.
Il regarde la porte d’entrée de l’auberge.
Il allait partir avec ses bagages lorsqu’il passa devant une petite ruelle, elle semblait donner sur le côté de la taverne.
Il entendit du bruit. Des voix.

— T’en a pas marre de faire des conneries ?!

Il reconnaissait cette voix. C’était le gérant.
Il s’approcha. Il vit la jeune employée à terre, il semblait que le gérant l’avait poussée et elle était tombée en emmenant avec elle une poubelle.

— Relève-toi. Tu vas finir par me coûter plus cher que ce que tu m’apportes. Qu’est-ce que je vais faire de toi ?!

Il est debout, la regarde de haut et semble en avoir marre et ne sait plus quoi faire de son employée.
Elle tente de se relever, avec difficultés.
Elle réussit à se lever en s’aidant du mur.
Le patron la jauge de haut en bas.
Elle a un moment de faiblesse et perd connaissance.
Il arrive à temps et cours la rattraper.

— Que faites vous là ?!

Le gérant surpris de le voir débouler.

— Je passais par là.

Il prend la fille dans ses bras et l’observe. Elle est faible et fébrile. Il doute de l’encadrement de cette employée par son gérant.

(Elle est faible et toute légère…)
(Une personne peut-elle être aussi légère ?)

— Qu’est-ce que vous comptez faire ?
— Pardon ?

Il ne comprennait pas le sens de la question, d’un air interrogateur.

— Vous comptez faire quoi de cette fille ?
Dit il en soupirant.

— Je ne sais pas.
— Je n’ai pas les moyens de la prendre en charge surtout qu’elle semble avoir des problèmes de santé. Je ne roule pas sur l’or, vous voyez…

Il regarda le gérant et la jeune fille qu’il avait dans ses bras. Il ne savait pas.

— Je n’ai pas le coeur à la renvoyer mais je n’ai pas le choix…
— …

(Réfléchis, réfléchis… )
(Je sais !)

— Justement, j’aurais besoin d’une aide ménagère chez moi, si elle ne me coûte rien à part le logis et la nourriture, je veux bien l’embaucher !
— Dans ce cas, emmenez-la.

Il rentra en empruntant la porte et la referma derrière lui.
Vue sur la porte fermée et l’homme et la fille dans ses bras.
Il avait un sac à dos assez remplit.
Il reste bouche bée par la situation dans laquelle il s’est mis.

(Pourquoi ai-je menti ?!)
(Dans quoi me suis-je embarqué ?!)
(Je n’habite même pas dans cette ville… )

Il se frotte la tête.
Il porte la fille de ses deux bras.

(Tout d’abord, prendre une chambre pour la nuit… )

Il marche un moment avec la fille endormie.
Il trouve une auberge.
Il entre, pousse la porte de son pied et de son épaule.
À l’acceuil une femme.

— Bonsoir, une chambre pour deux ?

Un peu surprise de voir un homme porter une fille dans ses bras.

— Une chambre seule devrait suffir, s’il-vous-plaît.
— Comme il vous plaira.

Elle décroche une clé du mur, avec un numéro.
Elle la pose sur la table.
Il la prend de sa main gauche.

— C’est à l’étage.
— Apportez-moi une soupe chaude et du pain s’il-vous-plaît.
— Compris monsieur.

L’auberge était en bois.
Les escaliers grinçaient.
Il arrive devant la porte, il ne peut pas ouvrir la porte. Il posa délicatement les pieds de la fille au sol pour pouvoir se libérer la main gauche et ouvrir.
Il pose la fille dans le lit. Retourne sur ses pas pour fermer la porte et poser ses affaires.
Le lit est près de la fenêtre. Enleve sa cape et la pose sur elle.
Il prend une chaise et s’assied devant elle.
À droite du lit, une commode, table.
Il s’assied et prend sa tête dans ses mains. Il réfléchit.
On vient frapper à la porte. Il se lève et va ouvrir, c’est un majordome qui est venu apporter la soupe et le pain sur un petit plateau.

— Bonsoir. Monsieur. Votre soupe.
— Merci, jeune homme.

Il referme la porte et pose le plateau sur la commode.
Il tourne en rond puis s’arrête devant elle.
Il la regarde. Elle semble dormir.
Il pose sa main sur son front.
Elle n’a pas de fièvre mais son corps est froid.
Il lui touche sa main. Froide.
Elle commence à se réveiller.
Elle plisse des yeux.
Elle ressent une chaleur.
Elle ouvre les yeux.

Vue première personne.
Elle voit le plafond.
Puis tout devient un peu plus clair, elle voit un homme à sa gauche qui lui tient la main.
Lui, surpris, relâche sa main.
Elle essaie de se relever.
Elle s’appuie sur ses bras.

— Ne te force pas !

Il l’aide à s’asseoir en calant l’oreiller derrière elle.

— Où suis-je… ?
— Dans une chambre d’auberge. Je suis… Ton nouvel employeur.

Elle ne dit rien.
Elle observait la salle. Elle n’avait jamais eu un tel confort depuis son arrivée ici.
Il la regardait et ne savait pas quoi dire, il regarda la commode.

— Tiens, mange pendant que c’est encore chaud.

Il lui porta le plat jusqu’à ses genoux.
Elle fit les yeux ronds. Et regarda le plateau et l’homme.

— Reprends des forces. Tu en auras besoin.

Il lui fit signe de commencer à manger.

— J… Je ne peux pas accepter. Mangez, vous.
Dit-elle d’un air géné.

— J’ai déjà mangé, si tu ne le manges pas ça sera du gâchis.

Elle regarda le plateau et dû accepter.

— Merci beaucoup…

Elle prit la cuillère, la posa dans la soupe et la souleva. Elle tremblait.
Il approcha sa chaise à la droite du lit et proposa son aide.

— Merci…

Des larmes coulèrent sur son visage.
Elle mangea le pain seule.
Elle commençait à se réchauffer.

— Comment t’appelles-tu ?

Elle secoua la tête.
Elle lui raconta tout ce dont elle se souvenait.

Elle s’était réveillée au bord d’une route, dans un champs.
Elle avait mal à la tête, elle se rendit compte qu’elle s’était cognée sur une grosse pierre, un peu de sang restait et avait séché.
Elle se leva, et vit qu’elle était entourée de grandes étendues d’herbe et de blé.
Et du vent.
Elle avait une robe semi longue aux manches courtes. Elle commençait à avoir froid.
Elle cru voir une ville au loin, des bâtiments. Il faisait encore jour.
Elle s’y dirigea à pieds.
Elle ne savait pas qui elle était, ce qu’elle devait faire, mais elle devait faire quelque chose.
Elle arriva et observa les gens autour d’elle.
C’était une grande ville avec de grands bâtiments et des routes très encombrées, des charettes, des chevaux.
Les gens passaient sans la voir.
Elle esperait que quelqu’un la reconnaisse.
Elle commençait à avoir faim.
Elle vit des boutiques.
Des boulangeries, à travers la vitre elle voyait la nourriture, cela sentait bon.
Elle vit les gens qui entraient, commandaient, puis en échange donnaient des pièces.
Elle n’avait pas de pièces.
N’osant pas entrer elle partit et erra dans les ruelles.
Elle se réfugia dans une petite ruelle, il y avait des caisses, elle s’y cacha pour se protéger du vent.
Une porte derrière elle s’ouvrit et elle sursauta.
Un homme sorti, il était costaud.
Elle prit peur.
Il la vit entre ses caisses et la fixa.

— Qu’est-ce que tu fais ici ? Rentre chez toi. Oust.

Elle continua de le regarder puis regarda le sol, les jambes dans ses bras.

— Qu’est-ce que tu veux ?

Elle ne parla pas.
Son ventre grogna.

— Si tu n’as pas d’argent, va t’en, je ne nourris personne gratuitement. Tout le monde travaille dur ici.

Il faut travailler pour manger ?
Elle releva la tête, et s’adressa au monsieur.

— Travailler !
— Quoi ?

Il fut surpris de sa prise de parole spontannée.

— Tu veux travailler ?

Elle hocha la tête.

— Manger !

Il rit.

— … Je n’ai pas grand chose à t’offrir… que des restes !

Elle le regardait avec détermination.

— Ça te va ?
— Oui !
— Tu as intérêt à travailler très dur. Il n’y a pas de place pour les tire-au-flanc ici.

2012.07.30

2 réflexions sur “Travail

  1. james dit :

    j’ai bien aimé les passages qui ont des indications de mise en scène. ça m’a suggéré des images en tête, et ça m’aide pour l’immersion.
    le flashback était sympa aussi.

    • Merci, je me rends compte que souvent, dans mes descriptions, mes textes ressemblent à des scripts. C’est aussi pour que je puisse me rappeller d’une certaine mise en scène, que ça marche pour toi aussi, ça veut dire que j’ai pas trop foiré mon coup !

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