Fiévreux

Elle, affalée sur le divan dans le bureau de son époux.
Un landeau à ses côtés.
Un enfant endormi dedans.
Elle s’était également assoupie.
Il lui jeta un regard amusé et attendri, de son bureau recouvert de papiers et dossiers.
Il était debout et légèrement incliné sur ses documents, un crayon à la main.

*

Il avait 2 ans et demi, ses journées étaient déjà bien remplies par le programme dont il avait droit.
Il avait un garde du corps qui le surveillait de loin et une institutrice éducatrice attitrée.
Elle avait été choisie avec soin, pour que ce ne soit pas un espion.
Lorsque sa mère finissait son travail ou lorsqu’elle avait une pause, elle n’hésitait pas à passer le voir, de même que son père.
Ses parents le récupéraient en fin d’après-midi pour passer du temps avec lui.

*

Il était malade, sa fièvre était montée et il était maintenant au lit, une serviette éponge pliée et essorée à l’eau froide sur le front.
Il était encore un enfant et il pâtissait du peu de temps qu’il pouvait avoir avec ses parents.
Le fait de voir son père et sa mère concentrés sur leur travail respectif.
Surtout que sa mère s occupait et passait plus de temps avec ses élèves qu’avec son propre fils.

Allité à cause de sa fièvre, il était sous la couverture.
La tête lourde et le corps brûlant, il tremblait pourtant.
Il se sentait s’enfoncer dans son oreiller et dans le matelas moelleux de son lit.
Son éducatrice et garde du corps était à ses côtés, ou pas très loin.
Chrystal, l’infirmière et médecin, était déjà passée le voir et avait signalé que ce n’était rien de grave. Qu’il lui fallait du repos et de laisser la température descendre.
Elle lui avait posé une petite serviette humide et fraîche sur le front pour le soulager et faire baisser un peu la fièvre.
Son garde du corps avait pris la relève.

— Je repasserai pour voir si la situation évolue mais normalement ça devrait aller.
Avait-elle dit, un peu pressée, certainement quelque chose de plus urgent à régler.

De temps en temps, elle trempait à nouveau la serviette dans la bassine d’eau froide et l’essorait pour la reposer sur son front.

— … Papa… Maman…
Murmurait-il à moitié dans les vapes.

— Ce n’est que moi. Tes parents doivent être occupés… ils viendront te voir plus tard.
Expliquait-elle alors, comme à son habitude.

Dans sa petite tête d’enfant, ses idées noires s’entrechoquaient et il se demandait si ses parents se préoccupaient de lui et de son état.
Peu importe ses efforts, ses parents n’étaient pas à ses côtés, et à ce moment précis où il avait besoin de leur présence à son chevet, il n’avait aucune idée de où ils pouvaient se trouver.
Comme si elle devinait le cheminement de ses pensées, elle reprit la parole.

— Ne t’en fais pas. Ils s’inquiètent à leur manière. Tu sais qu’ils ont beaucoup de responsabilité et qu’ils ne peuvent pas venir tout de suite, même s’ils en ont terriblement envie.

Il finit par s’endormir tout en ressassant ces dernières paroles.

*

Elle accourut, Chrystal l’avait prévenue et elle avait fait son possible pour se libérer lors de sa pause et parcourir les couloirs pour aller voir son fils.
Ce n’était pas la première fois qu’il était malade mais cela ne l’empêchait pas d’être tout de même inquiète.
Elle voulait attester de ses propres yeux, l’état de son enfant.
Elle arriva devant la porte de sa chambre, essouflée.
Lorsqu’elle ouvrit, lentement, elle vit que son époux était déjà là. Il avait eu la même idée qu’elle, sauf que son bureau se trouvait beaucoup plus près.
Il était à son chevet, le dos de sa main aposée sur les joues de leur enfant qui dormait.

— Sa température a un peu baissé, et il a l’air de mieux dormir maintenant.
Expliqua doucement sa protectrice, assise à ses côtés.

— Merci.
Dit-il, reconnaissant de ce qu’elle avait fait et ce qu’elle faisait encore en prenant soin du jeune maître.

La mère arriva à son tour pour toucher le dessus de la tête de sa paume, puis comme le père, elle frôla la joue de son enfant avec le revers de sa main.

— Effectivement, ça a l’air d’aller.
Dit-elle encore le souffle un peu court. En serrant son autre main dans celle de son compagnon qui s’était décalé pour qu’elle puisse s’approcher.

Dans son sommeil agité, il avait reconnu le timbre de voix de ses parents et il avait entrouvert ses paupières pour apercevoir leurs silhouettes floues.
Apaisé de les savoir à son chevet, il n’avait pas eu la force de se réveiller complètement et il se rendormit, le baume au coeur.
Ils repartirent aussitôt venus.

Ils repassèrent après leur journée de travail pour voir si tout allait bien.
Ils avait fait signe à sa garde du corps d’aller se reposer.
Elle voulut refuser mais son employeur insista et elle ne put décliner cette offre puisqu’elle était érintée de cette journée.
Ils prirent la relève de la garde du chevet
Il retira la serviette puisqu’il n’en avait plus besoin.
Elle partit rapporter la bassine et le reste.
Il dormait maintenant à poings fermés. La température était revenue à la normale.

Lorsqu’il reprit ses esprits.
Il lui posa alors la question, ne sachant plus si c’était la réalité ou si sa fièvre avait crée ces illusions de ses parents.
Elle lui avait alors confirmé que ses parents étaient bien passés.

Après s’être remis sur pieds et s’être lavé puis changé.
Il allait beaucoup mieux.

2019.12.30

Siestes

Elle pris une pause de quelques mois dans son travail pour s’occuper de son enfant, son époux essaya d’en faire autant mais ce fut un peu plus compliqué.
Chrystal assura le suivi de la mère et du nourisson, elle fut également présente pour soutenir psychologiquement les jeunes parents.

Les premières semaines et les premiers mois passèrent.
Elle allaita son petit.
Pour partager un maximum ces moments en famille, elle s’était installée sur le sofa du bureau de son mari.
Elle s’endormait après la tétée et posait l’enfant dans un berceau à côté pour sa sieste.
Il pouvait alors assurer ses fonctions et profiter de la présence de sa bien aimée et de leur progéniture.
C’était également un moyen d’assurer leur protection.
Leur garde du corps rapproché n’était jamais loin et l’infirmière veillait également au grain.
La jeune maman n’avait pas encore complètement récupéré de l’accouchement et ses micro siestes étaient salvatrices.

Au bout de plusieurs mois, après les nuits saccadées, ils durent se résoudre à confier leur enfant à une nourrice.
Ils devaient retourner à leur travail pour le bien de tous, et c’est à contre-coeur qu’elle laissa son bébé aux bras d’une autre personne.
Ils essayaient de le récupérer le plus tôt possible pour passer le reste de la journée avec lui.

2019.12.20

Apparat [RolePlay]

Il s’était alors déshabillé pour se coucher aux côtés de son invitée.
Après tout, il était dans sa chambre privée et c’était son lit, bien qu’occupé, il était assez grand pour deux personnes.
Il se dévêtit complètement, il dormait nu et cela ne le dérangeait pas d’être ainsi collé contre une inconnue.
Il n’était pas à l’étroit puisque son lit était assez large, et il s’endormit presque aussitôt installé sous la couverture.
Faisant comme si elle n’existait pas.

Durant leur sommeil respectif, ils bougèrent et il se retrouva sur le côté en lui faisant face, tout comme elle.

Elle ouvrit les yeux, il ne faisait pas complètement jour mais la lumière était assez présente pour qu’elle voit distinctement le visage de cette personne qui se trouvait dans le même lit qu’elle.
Elle se figea ne sachant pas comment interpréter cette situation.
Elle regarda son accoutrement et remarqua alors qu’on l’avait changée. Puis en soulevant à peine la couverture, elle vit qu’ils étaient pratiquement collés et qu’il était complètement nu.
Il n’était pas désagréable à l’oeil, les cheveux longs et argentés, la peau claire et imberbe, des longs cils brillants, il semblait dormir à poings fermés.

En découvrant qu’il était dans le plus simple apparat, elle eut un mouvement de recul et essaya de quitter le lit discrètement.

2019.12.04

Étrange arrivée [RolePlay]

Elle arriva un soir d’orage, le temps n’avait pas été clément envers elle.
Trempée jusqu’aux os, à se demander à quoi servait le tissu qui lui servait de cape, mis à part ajouter encore un peu plus de poids sur ses épaules.
Elle avait finalement réussi à arriver jusqu’aux portes du château. Guidée par les faibles lueurs de la lune qui éclairaient le sentier par intermitence, selon le bon vouloir du vent et des nuages qui bloquaient ses rayons.
Elle tenait miraculeusement debout.
À voir l’état du bas de sa robe, recouvert de boue et à moitié abîmé par les ronces et autres obstacles qu’elle avait dû franchir, cela devait faire un bon moment qu’elle marchait.

De plus, le château n’était pas facilement accessible.
Il était même étrange qu’elle ne se soit pas fait attaquer par des créatures habitants les bois aux alentours.
Elle marchait sans trop savoir où elle allait, une force mystérieuse l’avait menée jusqu’ici.
Suivant cette énergie mystique aveuglément, il semblerait qu’elle n’avait plus rien à perdre, ou alors qu’elle ne tenait plus à la vie.
Elle avait juste eu vent qu’elle pourrait trouver du travail sur ces terres, son dernier espoir. Elle était épuisée par la vie, et le trajet parcourut ne l’avait pas aidé à faire meilleure figure devant ses potentiels futurs employés.
Elle savait ses chances minimes et elle se résolvait déjà à faire demi-tour après le refus qu’elle allait essuyer, et se laisser dévorer par les bêtes dont les regards l’avaient suivi tout le long de son périple.

Elle eut à peine frappé à la porte que quelqu’un ouvrait.
Comme si sa visite était attendue.
Ses longs cheveux noirs étaient plaqués contre sa peau et ses vêtements, et elle faisait de son mieux pour ne pas trembler sans succès.

Le majordome qui l’ouvrit était imposant, et sous le peu de lumière, ses traits étaient durs et loin d’être accueillant.
Son regard la questionnait sur sa présence ici, comme si cela était déjà un affront d’avoir franchi les quelques marches du péron.

— Bonsoir… je cherche du travail…
Prononca t-elle.

Alors qu’il s’apprêtait à lui répondre, il marqua une pause. Comme si quelqu’un derrière lui avait parlé, sauf qu’elle n’entendit rien.

— Très bien. Entrez.
Dit-il d’une voix rauque qui résonna.

Soulagée de pouvoir enfin s’abriter, son corps sembla relâcher toute la tension et la fatigue accumulée depuis.
Elle fit un pas pour s’avancer et elle se sentit prise de vertige, ne sachant pas si elle avait glissé sur le sol ou si ses jambes lui faisaient défaut. Elle vit sa chute au ralenti et sa vue se troubla avant qu’elle ne touche terre.

Le majordome n’eut qu’à tendre son bras proportionnel à sa corpulence pour accueillir le corps frêle et mouillé de l’invitée.

— Elle est trempée et glacée, Monseigneur
Dit-il alors qu il n’y avait personne aux alentours.

— J’ai bien peur que nous n’avons plus de chambre de libre…

— Bien, je vous l’amène.

Le majordome rentra et la porta à bout de bras. Telle une chose fragile qui manquerait de se froisser.
Il arriva aux portes du bureau du seigneur des lieux.
Les boisures étaient différentes des autres et beaucoup plus somptueuses et détaillees.
La porte s’ouvrit d’elle-même.

Il se tenait assis derrière son bureau.
Oisif, il referma d’un geste la porte derrière son majordome.

— Approche, que je vois ce que nous avons là.

Il daigna se lever, finalement, et jeta un regard intéressé à cette humaine qui avait l’air endormie.
Une de ses mains lui tenait le menton, songeur il se déplaça pour l’observer sous toutes ses coutures.
Il se tint droit un moment et passa une de ses mains au dessus du visage de la jeune femme.

— Intéressant… les esprits me font un présent bien intéressant…
Se dit-il à lui-même.

Le majordome ne bougeant toujours pas.

— Qu’on la change pour la nuit. Elle ne va dormir dans ses habits…
Il indiqua avec ses doigts de manière circulaire le bas de sa robe qui était en train de goutter sur le sol de la pièce, d’un air réprimandeur.

— Installez-la dans mon lit.
Ajouta t-il.

Il se retourna vers son bureau et se tint debout devant la baie vitrée qui donnait vers ses terres.

— Bien, Monseigneur.

Le majordome fit demi-tour.
La porte s’ouvrit à nouveau d’un geste, il voyait le reflet sur la vitre. Puis il referma derrière lui d’un autre geste.

Le majordome interpella quelques domestiques qui croisèrent sa route pour leur signaler ses besoins.
Elles préparèrent une robe de nuit bien sèche qu’elles apportèrent immédiatement et l’aidèrent à déshabiller l’inconsciente. Puis elles lui enfilèrent sa tenue pour la nuit.
Le maître des lieux lui avait confié cette invitée et il se devait d’assurer sa sécurité.
Les couloirs n’étaient pas sûrs et l’odeur de la chair humaine était bien enivrante pour certains des domestiques.

Il confia la serpillère qu’étaient la cape ainsi que la robe qu’elle portait, en faisant bien de préciser de les laver et d’en prendre soin jusqu’à nouvel ordre.

Il se dirigea ensuite dans l’aile où se trouvait la chambre du seigneur.
Il ouvrit la porte. La décoration était minime mais sophistiquée. Un lit double à baldaquin aux boisures similaires à celles vues pour son bureau.
Des draps épais tels des nuages ainsi qu’un énorme oreiller. Il y avait le stricte nécessaire.
Il posa enfin la femme sur le lit, après avoir soulevé la couverture d’un grand geste, il positionna sa tête et avant de la recouvrir, il se surprit lui-même à l’admirer un instant.
Sa robe de nuit était couleur lin naturel contrairement à sa robe qui était sombre. Cela faisait un constrate assez flagrant. Ses cheveux encore un peu mouillés ondulaient légèrement le long de son visage jusqu’à ses épaules et sa taille.
Effectivement, cette humaine avait l’air appétissante et il se garda de faire quoi que ce soit. Il repositionna la couverture sur son corps et prit la porte.

Le majordome avait la peau très pâle et des oreilles pointues.
C’était assez discret mais il avait des canines aiguisées qui étaient cachées par sa moustache lorsqu’il parlait la plupart du temps.

Le maître des lieux arriva beaucoup plus tard dans la nuit dans sa chambre personnelle.
Il ne s’était pas pressé parce qu’il avait d’autres affaires à régler et il savait que son invitée dormait maintenant à poings fermés.

Elle sentit qu’on lui retira la source de froid qui collait à sa peau.
La force l’avait totalement abandonnée et elle n’arrivait pas à ouvrir les yeux. Elle entendit quelques voix au loin, mais c’est tout ce dont elle se souvenait.
Elle sentit contre sa peau de la douceur et le moelleux.
Elle se demanda si elle n’était pas simplement morte et finalement au paradis. Elle se laissa partir et s’endormit d’un profond et lourd sommeil.

Le majordome avait bien fait les choses, les rideaux du baldaquin étaient légèrement tirés et cela le fit sourire.
Il s’approcha pour mieux voir l’état de l’étrangère dans son lit.
Son visage était un peu rouge et quelques gouttes de sueurs perlaient dessus.
Il passa sa main au dessus, sans la toucher.

— Fragiles choses, ces humains…
Murmura t-il.

Elle avait attrapé froid et ce n’était rien d’étonnant au vu de la situation.

2019.12.02

Convalescence

Amenée en salle d’opération puis de réanimation.
Elle fut ensuite assignée dans une chambre.

Duncan avait appelé Marianne pour la prévenir.
Il s’était rendu à l’hôpital juste après et Marianne était arrivée aussi vite que possible.
Ils étaient tous les deux dans la salle d’attente.
Il faisait nuit et il n’y avait pas grand monde à part quelques urgences, ce qui était déjà pas mal.
Totalement essoufflée elle se tint les genoux pour reprendre sa respiration lorsqu’elle vit Duncan.
Il la regarda surpris.

— Tu n’avais pas besoin de venir aussi rapidement… tu sais ?
Dit-il pour détendre l’atmosphère.

— … Où est Annabelle… ?
Réussit-elle à prononcer entre plusieurs respirations.

— … Elle est en salle de réanimation.
Répondit-il en reprenant son sérieux.

Il changea de ton et baissa la tête.

— Raconte-moi ce qu’il s’est passé.
Dit-elle, après avoir finalement repris son souffle.

Elle lui donna une tape dans le dos pour le rassurer, également pour se rassurer.
Ils s’assirent sur des chaises à côté d’un distributeur et il expliqua à Marianne les évènements.

— Je suis désolé…
Dit-il après avoir fini.

— … Ce n’est pas ta faute, elle s’est mise devant toi. Tu n’as rien à te reprocher… si tu es fautif je le suis tout autant de l’avoir jetée dans tes pattes.

Elle essaya de rester calme et de consoler son ami mais sa voix tremblait.

— Elle va se réveiller, c’est une battante.
Dit-il à haute voix, comme une prière.

— Au fait, il ne faut pas prévenir sa famille ?
Demanda t-il soudainement.

— … Non, elle est majeure et je suis désignée comme sa tutrice. C’est un peu compliqué mais elle ne souhaite pas revoir ses parents…

Un infirmier vint les voir au bout d’un moment.

— Vous êtes les proches de la patiente qui a pris une balle, c’est bien ça ?

Ils acquiescèrent.

— J’aurais besoin que vous remplissiez quelques documents.

— Est-ce qu’elle va bien ?
Demanda Marianne inquiète.

— Ah, oui. Excusez-moi, j’ai omis de vous dire que son état s’est stabilisé, elle ne recevra pas de visite avant demain. Après ces documents, rentrez chez vous et reposez vous. Elle devrait être reveillée pour demain.
Expliqua t-il, lui-même exténué de sa journée.

— Merci monsieur.
— Merci à vous, bonne soirée.
— Bon courage.

*

Annabelle se réveilla la tête embrumée.
Elle vit qu’elle était dans un lit et une chambre qu’elle ne connaissait pas. Tentant de se remémorer les derniers évènements.
Ses sens revinrent progressivement et elle sentit une douleur d’abord gênante, puis plus présente jusqu’à vraiment lui faire mal.
Elle essaya de bouger mais son corps tout entier la faisait souffrir et elle préféra s’écouter sagement et bouger le moins possible pour se ménager.
Elle observa minutieusement les alentours et elle put deviner qu’elle était dans une chambre d’hôpital.
Sa mémoire lui revint lentement.
Elle prit son mal en patience et attendit, fermant les yeux et essayant de se rendormir jusqu’à ce que quelqu’un lui explique la situation.

Une infirmière entra la voir et sembla surprise de la voir éveillée.

— B-bonjour. Comment vous sentez-vous ?
Demanda t-elle.

— Bonjour…
Sa voix était un peu rauque.

*

Quelques jours après, Annabelle demanda à sortir mais les médecins durent la forcer à rester au repos pour que son corps puisse guérir complètement.

La semaine écoulée, après son réveil, elle put finalement rentrer chez Marianne.
Duncan s’était arrangé pour se libérer et l’accueillir à la sortie de l’hôpital, il avait rassemblé ses affaires pour lui rendre. Entre temps il avait apporté des vêtements de rechange puisque les anciens étaient imbibés de sang et abîmés.

Marianne conduit Annabelle dans son entreprise, chez elle. Là où elle avait sa chambre.

2019.11.14

Visite

Marianne inquiète comme jamais, s’était assise au chevet d’Annabelle et lui serrait la main dans les siennes.

— Ne me refais plus jamais une frayeur comme celle là…
Disait-elle avec émotion, des trémolos dans la voix.

Elle posa son front sur sa main.
Duncan était derrière et observait la scène, spectateur et à la fois ému de la relation entre ces deux femmes.
Se sentant de trop dans cette pièce.

— Je dois passer un appel…
Mentit-il pour les laisser seules.

Il sortit et attendit dans le hall.
Il se dirigea vers l’entrée, et s’assit sur un des nombreux sièges libres. Il poussa un long soupir et se prit le visage dans les mains. Perdu dans ses pensées, laissant aller ses émotions.
Rassuré qu’Annabelle se soit réveillée, et redécouvrant ce doux sentiment d’affection qu’il ressentait à son égard.
À la fois fustré de voir que ses sentiments plus forts étaient certainement à sens unique.
La fatigue ne l’aidant pas, il ne savait plus trop quoi penser pour se vider la tête.

— … Je suis tellement désolée… si je ne t’avais pas demandé de l’assister…
Marianne n’eut pas le temps de finir.

2019.11.11

Trouple [R-18]

Elle était dans les bras de Chris, il l’avait soulevée, ses jambes relevées, elle essayait de prendre appui autour de la taille musclée de Chris.
Ils étaient debout et elle était particulièrement gênée dans cette position inconfortable. Elle craignait de perdre l’équilibre et de tomber, ainsi que de peser trop lourd pour les bras de son partenaire.
Gabriel s’approcha d’eux, aussi nu que les deux autres, son torse musclé et chaud se colla contre le dos d’Alexandra, la rassurant sur sa stabilité.
Il approcha son visage dans le creux de sa nuque et l’embrassa tout en lui murmurant des mots doux.
Il l’attrapa sa taille avec ses poignes pour équilibrer la réparition du poids.
Chris fit le premier à s’enfoncer en elle, lentement, elle se crispa un peu et Gabriel ressentit le frisson dans son corps.
Il regarda Chris et ils s’échangèrent un regard lorsqu’il eut fini et invita Gabriel à en faire de même, par le même orifice.
Il y alla avec toutes les précautions possibles et avec douceur. Tout en continuant à murmurer dans l’oreille d’Alexandra.
Chris prit l’initiative de l’embrasser pour la détendre un peu plus et qu’elle pense à autre chose.
Lorsque Gabriel réussit, elle poussa un râle à moitié étouffe par elle-même, surprise de la sensation et de la possibilité d’un tel acte.
Elle s’accrocha au cou de Chris et son étreinte se resserra à chaque coup de rein qu’ils donnaient, chacun leur tour ou en même temps.

Ses gémissements timides et son expression sur le visage montraient le plaisir qu’elle en tirait. Cela excitait encore plus ses deux partenaires qui semblaient particulièrement heureux de lui faire goûter une telle expérience.

Elle finit par atteindre l’orgasme et ses muscles se contractèrent une dernière fois avant de se relâcher complètement. Son corps eut plusieurs spasmes et elle plongea son visage dans le creux de l’épaule de Chris.
Vidée de son énergie, elle soupira et tenta de reprendre une respiration normale.

Gabriel se retira le premier, laissant Alexandra libre.
Ses jambes touchèrent enfin le sol mais ils n’avaient pas retrouvé leurs forces.
Chris l’attrapa pour la porter par la taille et l’allonger sur le lit à quelques pas d eux.

Elle s’abandonna à ses partenaires.
Chris monta sur elle et lui demanda si ça allait.
Elle acquiesça de la tête et lui accorda toute sa confiance.
Il échangea un autre regard avec son comparse, qui donna également son aval.
Il attrapa le corps d’Alexandra pour qu’elle s’asseye sur lui, agenouillé sur le lit, elle s’installa et tout lentement, s’empala sur son membre. Un frisson lui parcourut le corps, le corps caverneux bien dur de Chris frotta tout le long de ses paroies intimes. Elle se mordilla la lèvre et tenta de taire ses gémissements.
Chris ne put s’empêcher de lâcher un râle à cette sensation. Alexandra était tel un étau qui lui massait l’entièreté de son pénis. Un étau bien accueillant, chaleureux et humide comme il fallait. Bien trop agréable.
Elle se resserrait de temps à autre ce qui lui procurait encore plus de plaisir. Elle commença par faire des mouvements de va-et-vient avec ses hanches puis son bassin complet.
Chris perdait peu à peu le contrôle de la situation.
Elle réussit à trouver un rythme et s’y tint tandis qu’il essayait de se retenir pour faire durer le plaisir. Autant pour elle que pour lui.
Ils réussirent à s’accorder sur leur musique et leur danse.
D’un coup il resserra sa poigne sur les hanches de sa partenaire et lâcha dans un soupir.

— … Je vais jouir… ah… Alexandra… stop, doucement…
Supplia t-il.

À ces mots, elle le regarda d’un air espiègle et accéléra la cadence tout en se contractant pour mieux le satisfaire.

— Vas-y. Ne te retiens pas, Chris…
Dit-elle en souriant.

Il donna quelques derniers coups de reins vifs avant de ralentir et gémir de plaisir.
Elle sentit les spasmes de l’orgasme à l’intérieur et elle ralentit la cadence et il l’aida en accompagnant le mouvement de ses hanches avec ses grandes mains qui la serraient à sa taille.
Elle l’embrassa sur le front et sur la bouche, puis se retira.

Gabriel avait assisté à la scène tel un spectacteur.
Assit à quelques centimètres du lit, sur un banc.
Il semblait avoir apprécié ce qu’il avait vu.
Alexandra se tourna alors vers lui, laissant Chris récupérer, allongé sur le lit.
Elle s’approcha de Gabriel, en bougeant son corps de manière sensuelle. Les cheveux lâchés et ondulés qui retombaient sur sa peau délicate. Elle s’agenouilla devant lui et le regarda dans les yeux. Elle avait beau être à ses pieds, rien dans son attitude et dans son regard, ne laissait croire qu’elle lui était inférieure.

Il lui caressa du bout des doigts son visage et elle prit les choses en main, s’appliquant à masser de ses doigts et de ses mains, puis hésitante, elle y posa ses lèvres.
Elle finit par le lécher puis engloutir sa virilité dans sa bouche, tout en continuant ses mouvements de langues et de succion. Il gémit et ferma les yeux pour profiter pleinement de toute la subtilité des sensations.
Au bout de plusieurs minutes de plaisir, il l’invita à se relever en lui tendant sa main.
Elle prit la sienne et arrivée en face de lui, ils se dévorèrent des yeux. Il passa ses doigts dans ses cheveux et attrapa sa tignasse pour relever légèrement son visage pour qu’il puisse l’embrasser sur la bouche.
Elle caressa son torse et son dos avec ses doigts pour mieux apprécier son corps.
Il prit ensuite l’ascendant en la faisant pivoter pour qu’elle lui fasse dos.

Il l’attrapa par les hanches et elle se positionna à quatre pattes sur le lit, à quelques centimètres de Chris qui avait finalement repris ses esprits et ses forces pour se relever et observer la scène avec intérêt.
Elle se cambra en posant sa tête dans la couverture.
Gabriel vérifia qu’elle était bien humide avant d’y introduire sa verge, lentement et tendrement avant de commencer à bouger, progressivement.
Elle répondait à ses coups de reins, à contre-temps pour engloutir son membre jusqu’au bout, et accentuer l’ampleur des mouvements.
Tout en se contractant pour resserrer son périnée sur le pénis de son partenaire.
Elle laissait échapper des soupirs à chaque mouvement ample.
Il prit à son tour le contrôle et accéléra drastiquement la cadence.

2019.10.12

Comptoir

Accoudée sur le comptoir de sa boutique.
Le regard penseur.
Ses cheveux bouclés et bruns attachés par un ruban blanc. Quelques mèches ondulées et rebelles retombaient de chaque côté de son visage.
Une petite chemise en lin délavé, cintrée par un pantalon fait de la même matière, ample et d’un bleu indigo intense.
Le temps était couvert et le peu de lumière qui pénétrait la verrière donnait l’impression qu’il était déjà tard dans la galerie.
Elle avait allumé les petites lampes murales qui servaient de luminaires. Elles dégageaient une certaine chaleur dans la boutique, leur reflets accentuaient les tons boisés ainsi que la couleur et l’éclat dans ses yeux.

La porte s’ouvrit et fit sonner la petite cloche en cuivre accrochée sur le dessus. Ce qui fit sortir Hélène de sa rêverie.

2019.10.06

Otage

— Je dois rentrer chez moi… ma famille doit être morte d’inquiétude…
Tenta t-elle de négocier, timidement.

— Et si je ne veux pas… ?
Répondit-iel sans aucune animosité, presque candide.

— … Ce n’est pas comme cela que ça se passe… vous ne pouvez pas attaquer les miens et m’enlever de cette manière sans mon consentement…
Expliqua t-elle, se souciant de son ton et craignant la réaction de son ravisseur.

— Je ne les ai pas tués, pourtant.

Aussi impassible qu’au début.

— Mais vous les avez blessés…
— C’est vrai.

Elle tenta de négocier pour rentrer chez elle mais sa ravisseuse ne voulait rien entendre.
Elle tenta à plusieurs reprises de s’enfuir, mais en vain.
Elle se faisait rattraper et ramener de force jusqu’à chez Sam.
Elle essaya de se laisser mourir de faim pour la forcer à la ramener dans son foyer.

— Si tu m’y obliges, je te forcerai à manger.

Elle l’attrapa pour lui donner via bouche à bouche de la nourriture qu’elle prémâchait, en lui appuyant sur la mâchoire avec ses doigts puissants.
Pour éviter qu’elle ne se débate et ne la repousse, elle utilisait ses cheveux tentaculaires pour lui attacher les mains et les bras.
Humiliée de la sorte, elle se força à manger les fois suivantes.
Elle finit par se faire une raison et observer le manège de Sam.

— Je ne veux pas être seule.
Dit Sam.

— … Si vous me rameniez chez moi, vous pourriez rester dans notre domaine, vous ne seriez plus seule…
— Tu crois vraiment que les tiens vont me laisser vivre ? Ne te moque pas de moi !
— Je pourrais plaider en votre faveur… si je leur explique ils comprendront.

Aurore utilisait tous les arguments qu’elle avait en tête.
Elle savait qu’il était inutile voir contre productif d’essayer de tuer cette personne, elle ne savait pas où elle se trouvait ni comment faire pour rentrer chez elle.
Le mieux qu’elle avait comme solution, était de la convaincre de la laisser rentrer.

— Vous ne pouvez pas me garder indéfiniment dans cette situation…
— Pourquoi pas ?
— … Depuis combien de temps vivez vous seule, ici ?
— Plus de 20 ans, peut-être…
— … Cela vous ferait le plus grand bien de rencontrer de nouvelles personnes, je vous assure.

Plus les jours passaient et plus Aurore prenait en pitié Sam. Elle analysait cette étrange créature qui se sentait seule et qui ne souhaitait que de la compagnie.

— Pourquoi moi… ?
Demanda t-elle.

— Parce que je veux être ton ami.

Cela partait d’un bon sentiment mais la manière de faire n’était pas correcte.
Au bout de plusieurs semaines Aurore réussit à semer le doute en Sam de la laisser rentrer chez elle.
Elle avait joué le jeu de ne plus s’enfuir et d’essayer de se lier d’amitié avec elle, mais sa famille lui manquait et elle avait besoin de savoir que Vlad et son frère allaient bien.
Sam, hésitant, se laissa enfin convaincre.
Les mots d’Aurore résonnaient dans son esprit.

« Rencontrer d’autres personnes. »

Il en avait envie mais avait également peur.
Son enfance avait été particulièrement douloureuse, on l’avait renié, mis de côté, ignoré à cause de sa condition étrange.
Elle se remémorait qu’une étrangère était venue à son encontre et l’avait prise sous son aile durant des années, jusqu’à ce qu elle trépasse et le laisse dans cette solitude depuis.

— Je vous assure qu’aucun mal ne vous sera fait si vous me laissez rentrer chez moi.

À contre-coeur et la boule au ventre, il ouvrit un portail devant le domaine de la famille d’Aurore.
Elle lui serrait la main, timidement.
Le voyage l’étourdit un peu, elle n’en avait pas l’habitude.
Il l’aida à retrouver son équilibre et avança.
À peine quelques minutes s’écoulèrent qu’une embuscade les surprit et ils se retrouvèrent encercés.

Les gardes reconnurent Aurore et Alexandra en faisait partie.
Elle resta en retrait, ne sachant pas comment réagir face à la présence de l’ennemi à ses côtés, et qu’ils se donnaient la main.

— Maman… je lui ai promis qu’on ne lui ferait aucun mal. C’est à cette condition que je suis de retour.

Aurore plongeait son regard dans celui de sa mère en espérant qu’elle comprenne et qu’elle lui fasse confiance.
Alexandra vit la supplication dans les yeux de sa fille et fit signe aux gardes de reculer et de ne pas intervenir.
Elle s’avança prudemment vers sa fille.

— Si tu lui as donné ta parole, je la respecterai également. Cependant, il va falloir nous donner des explications.
Dit-elle en jetant un regard sur l’ennemi.
— Merci…

Elle les escorta jusqu’à l’intérieur du château et les conduit dans le bureau.
Elle les fit s’asseoir et leur expliqua la situation.
Il continuait de serrer la main d’Aurore dans la sienne. Par sécurité.
Alexandra essaya de ne pas y prêter plus d’attention et continua son discours, imperturbable.

— Comment appelles-tu, et que veux tu as Aurore ?
Demanda t-elle, en premier lieu.

— … Je m’appelle Sam, je veux juste devenir son ami…
Dit-il, quelque peu intimidé.

Interloquée, Alexandra échangea un regard avec sa fille comme pour s’assurer que ce n’était pas une blague.

— … Mais on n’attaque pas les proches d’une personne et on ne la kidnappe pas pour devenir son ami… !
Dit-elle en tentant de contenir sa voix pour ne pas trop le contrarier.

— … Aurore me l’a dit, en effet… je suis désolé… mais je n’ai tué personne.
Ajouta t-il, comme preuve de bonne foi.

Alexandra préféra ne pas répondre et soupira.

— Vlad et Azur étaient en soin intensifs.
Continua t-elle.

2019.09.25

Décrocher

Retour au quotidien
Duncan

Il quitta les lieux un peu précipitamment, laissant Annabelle retourner auprès de son employée, ou plutôt sa propriétaire.
Rien qu’en y pensant, il passa sa main dans ses cheveux et soupira. Ce séjour imposé était enfin fini.
Il retourna s’installer dans sa voiture, après avoir attaché sa ceinture, inconsciemment il jeta un coup d oeil sur son siège passager.
Il avait pris l’habitude de le faire.
Il poussa un autre soupir en le voyant innocupé et demarra le moteur.

Il repensa au jour de son arrivée et étrangement, lorsqu’il ouvrit la porte de son appartement, il ressentit comme un vide.
Son air maussade était revenu et il se dirigea de manière nonchalante vers la cuisine et ouvrit le réfrigérateur en quête de nourriture.
Il commençait à se faire tard et il était déjà l’heure du dîner.
Il fut d’abord surpris, puis il eut un sourire jusqu’aux oreilles en voyant qu’il y avait des petits plats préparés accompagnés de quelques mots.
« Manger avant le… » ainsi que le nom du contenu.
Il en choisit un au hasard, les dates étant les mêmes.
Il le réchauffa et le mangea dans son salon, sans aucun bruit. Il était bien trop occupé à réfléchir et à se perdre dans ses propres pensées.
Il se remémora les quelques jours qui ne furent pas aussi longs, ni aussi pénibles qu’il l’avait imaginé.

Après avoir débarassé et fait la vaisselle, il alla se déshabiller et faire sa toilette de nuit.
Les vêtements sales dans la corbeille à linge sale, il les jeta par dessus ceux qu’il lui avait prêtés en lieu de pyjama.
Il se rendit dans sa chambre pour s’écrouler dans son lit, sur la couverture.
Il était sur le dos au milieu du lit, il resta un moment ainsi puis se tourna du côté gauche.
C’était de ce côté-ci qu’elle avait dormi, et il sentit une odeur différente, la sienne.
Ce n’était pas une odeur désagréable, c’était celle de sa peau. Il s’approcha et enfouit son visage dans le côté de sa couverture, et inspira.
Il s’arrêta un instant, encore perdu dans ses pensées.

Son téléphone sonna.
Il décrocha.

2019.09.19