Altercation

Il n’était pas rare que les gens les regardent de haut. Lui et sa soeur.
Malgré le fait que leur mère les ait toujours traités de la même manière que Cean et Aurore.
Une partie, avait du mal à comprendre leur famille et qu’Alexandra ait deux hommes.
Une autre, était jaloux des jumeaux.
Ils étaient prédisposés au combat avec leur père qui était l’un des meilleurs éléments de la garde, en plus d’être un professeur respecté. De plus, depuis leur plus jeune âge, ils s’amusaient à se comparer avec Cean et leur trio les avait fait beaucoup progresser.
Cela attisait une certaine jalousie, qu’ils puissent être chouchoutés ou même pistonnés à cause de leur lien avec la famille.
Quand ils étaient petits, Cean s’était déjà interposé à plusieurs reprises pour les défendre des brimades qu’ils pouvaient subir à cause de cette incompréhension et de la jalousie.

Hélène avait un niveau similaire à Alain.
Petits, ces problèmes les avaient rapprochés.
Ils n’osaient pas en parler à leur mère, de peur de la décevoir et de la déranger, et encore moins à leur père, qui était connu et respecté, de peur d’avoir un traitement de faveur et que leur situation empire.
Ils s’étaient serrés les coudes. Cean ne pouvait être là tout le temps, et ils lui avaient fait promettre de ne rien dire aux parents. Ils insistaient que c’était leur problème et que cafter ne ferait que donner raison à leurs agresseurs. Ne souhaitant pas que cela se retourne contre leurs parents.

Bien que jumeaux, Hélène était l’aînée, de quelques minutes seulement.
Elle était plus expressive et émotive que son frère, qui était plus silencieux et observateur.
Cela ne l’empêchait pas d’être protecteur et catalyseur lorsqu’elle s’emportait.

Ils apprirent à ignorer et se défendre.
Tant que les attaques n’étaient dirigés que sur eux.
Ils finirent par s’imposer et les brimades cessèrent à leur égard, ou du moins en majeure partie.

Alain était une cible de choix car il était plus réservé que sa soeur.

— Ta mère c’est qu’une traînée…
Murmura son adversaire, frustré d’avoir perdu ce petit échauffement.

— Pardon ?
Demanda t-il, pas certain d’avoir bien entendu.

— Fils de traînée.
Dit-il de manière plus distincte, le sourire en coin.

Croyant le provoquer. Il était essouflé et essayait de reprendre ses forces.
Alain perdit son sang froid.
Il courut vers lui et l’empoigna par le col.

— Retire ce que tu viens de dire.

— Je ne fais que dire la vérité. C’est une traînée ta mère, non ? Tu vas me faire quoi ? Me frapper ?
Dit-il, en faisant son malin.

— Ma mère n’est pas une traînée. Insulte-moi autant que tu veux, mais elle n’a rien à faire là dedans.

Sa voix était posée, mais ses gestes étaient violents, il avait soulevé par le col le garçon en face de lui, et il l’avait jeté sur le sol. L’avant bras lui bloquait le cou sans atteindre à sa vie.

— Retire ce que tu viens de dire.
Répéta Alain.

Il réfléchissait, il ne voulait pas prononcer des excuses à ce garçon qu’il ne respectait pas et jouait au plus fort.
Autour d’eux, les autres élèves s’étaient regroupés et se demandaient ce qu’il se passait.
Hélène vit la scène et s’inquiéta. Elle avait rarement l’occasion de voir son frère dans cet état.
Elle alla chercher son père, qui était un peu plus loin et finit par remarquer l’agitation inhabituelle.

— Papa… il faut que tu viennes, Alain…

Hélène avait les larmes aux yeux, émotive comme elle était.
Son père accourut et écarta les autres élèves.
Il attrapa son fils et l’écarta de son camarade qui se massa le cou.

— C’est un malade…
Lâcha t-il.

— Ça va pas, non ?! Qu’est ce que vous fichiez ?
Cria Chris. Sa voix était dure et grave.

Alain reprit peu à peu ses esprits et sa soeur vint à ses côtés. La voir en larmes le ramena à la réalité.
Que venait-il de faire ? Durant toutes ces années, il avait encaissé ces brimades, mais aujourd’hui c’était la goutte de trop. On ne parlait pas ainsi de sa mère qu’il aimait de tout son coeur. Elle n’avait rien fait de mal.
Ils étaient juste un schéma familial différent.
Pourquoi les gens étaient si méchants envers les choses qu’ils ne comprenaient pas ?
Son père était en colère, il ne tolérait pas que les élèves se battent entre eux de cette manière durant ses cours.

— Vous êtes tous les deux suspendus.

— Mais c’est lui qui a commencé !
Se défendit le garçon à terre, rejetant la faute sur Alain.

— Je ne veux rien savoir. TOUS LES DEUX. Vous irez réfléchir à votre comportement pendant une semaine. Je convoquerai vos parents, ça va aussi pour toi Alain. Circulez, il n’y a rien à voir.
S’adressa t-il finalement aux autres élèves.

— Que s’est il passé… ?
Demanda Hélène, près de son frère. Elle essuya ses larmes comme elle put.

— … Il a dit que maman était une traînée… j’ai pas réussi à garder mon calme… Chuchota t-il, pour que personne d’autre ne l’entende.

Il accepta sa punition plutôt bien, il savait qu’il avait fait une erreur en s’emportant.
Il rassura sa soeur que ça irait bien pour lui, et s’en alla.

— Ton frère est taré ! Vous êtes vraiment une famille de dégénérés…
Lanca l’autre en se relevant et s’en allant.

Elle commença à voir rouge mais elle avait appris de son frère et essaya de se calmer en ignorant les paroles de son camarade.

*

Après la journée de travail et de cours.
Chris rentra dans ses quartiers et voulut avoir une discussion avec son fils qui était dans le salon.
Il se crispa à la vue de son père mais il ne bougea pas. Il savait qu’ils allaient s’expliquer.
Sa soeur qui était dans sa chambre, entendit son père rentrer et vint retrouver son frère pour le défendre.
Il posa ses affaires et se mit à l’aise avant de s’adresser à Alain, en soupirant.

— Ne sois pas aussi tendu, viens me voir, on doit discuter.
Dit-il en s’asseyant à la table.

Alain se leva avec crainte et s’asseya en face de son père.
Il n’avait pourtant rien à craindre, il avait rarement levé sa main sur lui ou sur sa soeur. Mais le voir en colère cet après-midi n’était pas rassurant.

— Je sais que ça ne te ressemble pas de te battre comme ça avec un camarade. Est-ce que tu peux m’expliquer… ?

Sa voix était posée. Douce.

— Hélène, cela ne te concerne pas…

— … Si, ça me concerne aussi…

— Arrête Hélène.
Coupa Alain.

— Je veux en parler…

Alain se leva et fusilla sa soeur du regard.

La porte d’entrée s’ouvrit et Alexandra entra.

— … Je peux savoir ce qu’il se passe ici… ?
Demanda t-elle en entendant les éclats de voix.

Hélène et Alain étaient debouts en train de se regarder et Chris assit, regardait la scène.
Elle enleva ses chaussures et embrassa sa fille qui enlaça sa mère.

— J’ai entendu dire que Alain était suspendu.. j’imagine que vous êtes en pleine discussion… ?

— Helene voulait ajouter quelque chose.
Dit Chris.

— On va attendre la fin de votre conversation, d’accord Hélène ?
Dit Alexandra.

Elles s’asseyèrent sur le canapé et écoutèrent en silence.

— Reprenons.
Dit Chris en invitant Alain à s’expliquer.

— … Il a insulté maman.
Avoua Alain.

— D’accord…. mais pourquoi ?
— J’en sais rien ! Parce qu’il ne m’aime pas et qu’il voulait m’atteindre, certainement… ils passent leur temps à se chercher et à se prouver qui est le plus fort.

Alain voulait finir cet entretien le plus vite possible.

— Je vois… je comprends ta réaction mais la violence ne resoud pas… tout.
— Je sais, papa… je suis désolé. Vraiment. J’aurais pas dû répondre à sa provocation…

— Il a dit qu’on était une famille de dégénérés, aussi…
Ajouta Hélène, du canapé.

— D’accord…
Ponctua Chris, en levant les sourcils. Cernant le genre d’individu.

Alexandra sourit en caressant la chevelure noire et bouclée de sa fille.

— Vous savez, les enfants. Peu importe ce que les gens peuvent penser de nous. L’important, c’est ce que vous, vous pensez. Les insultes ne m’atteignent plus, tant que les personnes qui me sont chères ne pensent pas mal de moi. Est-ce que vous comprenez… ?
Expliqua t-elle.

— Merci Alain, d’avoir pris ma défense. Comme disait papa, parfois ça ne vaut pas la peine de donner du crédit à ce genre d’attaques.

— En tant que professeur, je ne peux pas te féliciter pour ton comportement… mais en tant que père, je suis fier que tu veuilles protéger tes valeurs, et surtout qu’on ne parle pas mal de maman…
Chris esquissa un sourire.

Il frotta la chevelure de son fils.

— Par contre… La convocation, c’est demain. Gabriel nous recevra… J’espère que personne ne s’emportera lors des explications avec l’autre famille. Je m’adresse à tous les deux. Chris et Alain.
Ajouta Alexandra

— Gabriel est au courant… ?
Demanda Hélène qui était lovée dans les bras de sa mère.

— Bien sûr. Il est au courant de tout.
Sourit Alexandra.

Alain se leva pour se lover également dans les bras de sa mère.

— Mes deux magnifiques moutons noirs.
Dit-elle, le rire dans sa voix.

Chris se leva également, et se dirigea vers la cuisine pour préparer quelque chose pour le dîner.

*

Dans le bureau de Gabriel.
L’élève et ses parents étaient assis en face, ainsi que sa femme, Chris et Alain.

Alexandra était sereine, ce n’était qu’une formalité.
Son fils était sanctionné et cela était normal.
Chris et Alain étaient un peu plus tendus.

De l’autre côté. L’élève ne tenait plus en place.
Les parents étaient intimidés.
Alexandra les avait rassurés avant d’entrer, qu’elle n’aurait pas de traitement de faveur et qu’ils n’avaient rien à craindre. Avec son tact naturel et son contact facile avec les gens.

— Bonjour à tous. Nous sommes réunis ici… pour parler de la suspension de ces deux élèves. Alain et Ulysse. Ainsi que de leur comportement. Est-ce que quelqu’un désire s’exprimer en premier ?

— Je n’ai rien fait !
S’exclama Ulysse.

Les parents étaient maintenant gênés et essayaient de faire taire leur progéniture.

— Très bien. Et Alain ?
Demanda Gabriel. Un peu interloqué par la réaction de l’élève.

— Je m’excuse de m’être laissé emporté par mes émotions et d’avoir usé de la violence contre mon camarade. Cependant, j’exige des excuses de mon caramade, d’avoir insulté ma mère.
Dit-il de manière distincte. Il avait réfléchi à ses paroles au préalable.

Gabriel se tourna vers l’autre parti.
Les parents se décomposèrent.

— Tu as insulté sa mère ?
Demanda sa propre mère à voix basse.

Alexandra resta stoïque, le regard droit devant elle, regardant Gabriel, sans aucune réaction. Mis à part un petit sourire crispé.

— Bah oui…
Répondit-il, d’une évidence.

— Excuse-toi, sur le champ.
Le pressa son père, en lui donnant un petit coup de coude.

— C’est bon… j’ai juste dit que c’était une traînée… c’est la vérité non ? Je vais pas m’excuser.
Répondit-il nonchalant.

Alexandra vit une veine sur la tempe de son mari Gabriel, apparaître, mais il sembla rester calme.

— Je me permets de vous signaler que vous êtes dans le bureau du directeur. Si vous pouviez avoir l’amabilité de vous tenir et de vous exprimer convenablement.

Gabriel avait une voix plus forte mais toujours aussi posée, bien qu’il y avait une once d’irritation dans son timbre. Il s’adressait à Ulysse qui s’enfonça dans son siège.

— Non, ce n’est pas la vérité. Et tu t’excuses. Maintenant.
Lui dit sa mère à voix basse, plus qu’embarassée.

Elle regarda Alexandra et s’excusa pour le comportenant de son fils.
Alexandra lui sourit, pour lui signifier qu’elle n’était pas rancunière.

— P…. pardon.
Lâcha t-il, à contre-coeur mais voyant le regard dur de Gabriel sur sa personne, ainsi que ses deux parents assis à côté de lui, il n’avait pas spécialement le choix.

— Vous n’avez pas « rien fait », Ulysse. Vous avez provoqué votre camarade. Je l’ajoute au dossier.
Reprit Gabriel, avec son timbre de voix habituel. Dur et rauque.

— Je ne tolère pas ce genre de comportement dans mon établissement. Ceci est un avertissement. Cela va de même pour Alain. Si vous avez des comptes à régler, vous le faites en dehors des heures d’enseignement et en dehors de l’établissement.
J’espère que cela ne se reproduira plus. Est-ce clair ?

Il regarda dans les yeux les deux élèves, qui ravalèrent leur salive.

— Bien, la sanction est une semaine de suspension, j’espère que vous profiterez de ce laps de temps pour réfléchir à vos actions et votre comportement.
Si personne n’a rien à ajouter, la convocation est terminée.

Ressentant la tension dans le bureau, Ulysse et ses parents sortirent les premiers.
S’excusant et remerciant Gabriel de sa clémence.
Alain était plus qu’intimidé par Gabriel.
Il avait rarement l’occasion de le voir dans son cadre de travail, aussi strict. Il savait qu’il avait merdé et s’en voulait.
Alexandra le rassura en lui prenant la main.

— Tout va bien. C’est fini.
Dit-elle, en lui adressant un sourire.

Il fondit en larmes dans ses bras.
Chris serra la main de Gabriel et eut un pincement au coeur en voyant son petit pleurer.
Gabriel fit le tour du bureau pour s’agenouiller au niveau d’Alain.

— Alain. Je m’adresse à toi comme un oncle, et non comme le directeur. Je suis fier que tu aies défendu ta mère.

Sa voix était douce et chaleureuse. Il posa sa main sur sa tête et lui adressa un sourire.

— Tu n’as pas à avoir peur de moi. Mais je souhaiterai que tu évites ce genre de situation à l’avenir…

— Vous faites les malins, les grands, mais j’ai senti une tension meurtrière dans cette pièce.
Dit alexandra en s’adressant à ses hommes.

— Je ne vois pas de quoi tu parles.
Répondirent-ils en coeur, Chris et Gabriel.

— Bon, allons-y. On ne va pas rester dans le bureau de Gabriel toute la journée.

Ils se levèrent et s’en allèrent en disant au revoir à Gabriel. Qui resta là, pour travailler.
Il embrassa tout de même Alexandra sur le front avant de la laisser partir.
Chris échangea un hochement de tête avec son ami et sortit.

*

Durant cette semaine de suspension, Alain resta chez lui.
Il dut s’occuper des tâches ménagères et le reste du temps, il s’adonna à sa passion : la mode et la création
Lorsque sa soeur rentrait, ils faisaient leur devoirs ensemble, elle lui prêtait ses cours pour qu’il puisse rattraper.

Cean passa le voir.

— Alors mon grand ? Tu fais le rebelle ?
Plaisanta t-il.

— Ça va… je me convertis en homme au foyer, précoce ton petit frère, non ?
— C’est bien vrai. Comment ça se passe ?
— Plutôt bien. Les parents m’ont pas trop passé un savon… enfin ton père m’a fait flipper, grave.
— Mais c’est un nounours !

— Parle pour toi, j’ai cru que j’allais me faire dessus dans son bureau. Heureusement que maman était là. J’ai l’impression qu’il est plus doux lorsqu’elle est là.
Soupira t-il.

— C’est pas une impression. Plus sérieusement, il est pas tout le temps tendre, et si je peux, j’évite de l’énerver. Rien que d’y penser, j’en ai des frissons.
Rit-il.

— Je me demande ce que ça doit donner lorsque maman se fâche avec lui.
— Tu veux pas voir ça.
— Ça arrive souvent… ?
— Non, mais ça peut être violent. Enfin, ça dure jamais longtemps, mais je préfère ne pas être là…
— Je comprends… avec papa ils se fâchent assez rarement, j’ai pas le souvenir qu’ils se soient déjà disputés. Tant mieux, tu me diras.
— Au fait, ils sont au courant pour… ?
— Non. J’ai réussi à éviter ça. Même si Hélène voulait tout balancer…
— Je sais que tu préfères pas, mais je pense qu’il faudrait leur en parler. C’est pas normal…
— Je sais. Mais ils ont déjà assez de problèmes à gérer. Ça, c’est du niveau de querelles de gamins.
— … Je pourrais leur en parler.
— Ne me fais pas ça. On a bientôt fini notre scolarité, après ça, on a décidé avec Hélène de faire des études de stylisme. On ne sera plus là. On pourra prendre un nouveau départ. C’est bientôt fini.
— … D’accord. Mais si un jour ça empire et que ça vous met en réel danger. Je devrais leur en parler.
— Quel genre de danger ?
— Je sais pas. Ça peut aller loin. Tu penses à Hélène ? Si elle se fait tabasser ? Si elle déprime à cause de ça et qu’elle en vient à… enfin tu la connais mieux que moi. Elle est émotive et prend toujours les choses à coeur. Bref. Je m’inquiète peut-être pour rien. C’est toi qui décide, je ne peux pas être partout pour vous défendre…
— Merci Cean. Maintenant je suis grand, je sais à peu près me défendre. Hélène aussi. Mais je comprends tes craintes. Je ferai attention.

15-16 ans : jumeaux
+2 pour Cean

2020.04.06

Paperasse

Après que ses enfants allèrent se coucher.
Elle eut une discussion avec Chris.
S’asseyant tous les deux dans leur canapé, profitant de leur moment à deux, rien qu’à eux.
Elle s’allongea sur ses genoux.

— Il parait que tu t’es fâché cet après-midi.
Sourit-elle.

Jouant avec ses longs cheveux noirs et lisses.
Il détourna le regard.

— Bien sûr. Je me demande comment tu aurais réagi si tu avais vu Alain en train d’agresser un autre élevé. Bouda t-il.

— En effet… on a pas l’habitude de le voir agir comme ça… j’aurais certainement réagit comme toi, dans le cadre du cours, c’est le rôle du professeur qui prime… Qui c’était ? Tu as pu en savoir plus… ?
— C’était Ulysse. Je ne sais pas… les jeunes passent leur temps à insulter les mamans… de mon temps…

— De ton temps, tu étais surtout entouré de l’élite quand tu étais auprès de mon père, non… ? J’imagine que vous aviez d’autres priorités que de vous insulter… ?
Coupa Alexandra.

— … C’est vrai.
Réfléchit Chris.

— Et j’imagine qu’à la place d’Alain, tu n’aurais pas perdu ton sang froid, si on m’avait insultée ?
Demanda t-elle, en plaisantant.

— … Je ne sais pas… je suis quand même plus réfléchi.
Se défendit Chris.

— Est-ce que tu sais au moins quelle insulte m’était adressée ?
Demanda t-elle curieuse.

— Non. Il ne me l’a pas dit.
— Dommage…
— Comment Gabriel a pris la nouvelle… ?
— Il a soupiré, mais il m’a assuré qu’il n’y aura aucun traitement de faveur. J’espère juste qu’il ne sera pas plus dur avec nos enfants… tu sais comment il est, toujours un peu plus sévères avec ses enfants. Et tu sais qu’il considère Alain et Hélène comme faisant partie intégrante de la famille.
— … J’espère que tout ira bien. On va se coucher ?

— … Je suis épuisée…
Dit-elle en s’étirant de toute sa longueur sur lui et le canapé.

– Moi aussi.
Répondit-il.

Il passa ses bras sous elle pour la soulever et la porter jusqu’à leur chambre qui se trouvait à l’opposé de celle des jumeaux.
Elle passa ses bras autour du cou de Chris et l’embrassa dans le cou.
Il la déposa sur le lit, sur lequel elle se mit en boule.

— Je dois aller me doucher…
Marmoma t-elle, sans réelle conviction.

— Moi aussi.

Il monta sur le lit pour surplomber Alexandra.

— Toujours aussi beau…
Dit-elle en se positionnant juste en dessous de son visage.

Elle lui détacha les cheveux, d’une main et approcha ses lèvres des siennes.

— Cesse de dire des bêtises, et déshabille-toi, qu’on aille se laver.
Soupira t-il, tout en profitant du baiser.

— Toi d’abord.

Elle passa ses mains sous son T-shirt, tout en caressant ses abdominaux, puis descendit jusqu’à son pantalon pour en défaire l’attache et le faire glisser.

— Oh, tu veux jouer à ça ?

Le sourire au coin des lèvres, il attrapa ses poignets pour les immobiliser sur le côté et de son autre main, il passa également sous le T-shirt de sa femme, qui se tordit de rire.

— Arrête, arrête, t’as gagné !
Réussit-elle à articuler, entre deux foux rire.

*

Hélène et Alain qui étaient dans leur chambre respective.
Alain frappa à la porte de sa soeur qui était en train d’étudier.

— Je peux entrer ?

— Oui.
Répondit-elle, en rangeant ses affaires.

Il referma derrière lui et s’assit sur le rebord du lit.
Elle se retourna vers lui.

— Ça va… ? Comment tu le sens pour demain… ?
— Un peu flippé mais ça devrait aller… je sais que maman et papa seront à mes côtés, mais recevoir un sermon de Gabriel me fout les jetons…

Il fit une pause.

— Je t’interdis de parler de…
— J’ai compris… je voulais juste t’aider et te défendre.
— Pas besoin.
— Ok, inutile d’être aussi désagréable avec moi…

Elle se retourna vers son bureau.

— Excuse-moi… je suis sur les nerfs à cause de tout ça…

Ils entendirent des éclats de rire en provenance de la chambre de leurs parents.
Ils soupirèrent en même temps et levèrent les yeux aux ciel.
À la fois consternés, amusés et attendris par le fait qu’ils s’entendent encore aussi bien.

*

Elle laissa Chris raccompagner son fils et retourna auprès de Gabriel pour continuer sa journée de travail.
Elle frappa à la porte pour le prévenir.
Il était perdu dans ses pensées et fit à peine attention à sa femme qui venait à ses côtés.
Elle rangea au passage les chaises qui étaient encore devant son bureau.

— À quoi réfléchis-tu… ?
Demanda t-elle, en faisant sa curieuse et se penchant vers lui.

— … Rien d’important.
Répondit-il, irrité.

— Tu penses encore à l’insulte de cet élève ?

Elle semblait le prendre à la rigolade.

— Comment tu peux le prendre aussi à la légère… ?
Lui dit-elle, étonné et outré.

Elle s’asseya sur son bureau, de manière très décontractée.

— C’est un enfant. Qu’il pense ce qu’il veut de moi.

Il frappa la table ce qui la fit sursauter.

— Je ne tolère pas qu’on t’insulte de la sorte, de plus dans mon établissement ! Tu es professeure aussi. Comment peut-on dire ce genre de chose sur toi… ?!
S’emporta t-il.

Elle ressentait la colère dans sa voix qui tremblait sous l’émotion et sa rage grondait en lui, la violence avec laquelle il avait tapé la surface de son bureau, ses mains tremblaient.
Elle lui attrapa la main pour la coller contre sa joue.

— Ça me touche que tu veuilles me défendre, mais ne te mets pas dans cet état là… laisse-les parler. Je n’y prête plus attention depuis un moment. Que fais-tu des paroles que tu as prononcés pour Alain ?
Lui rappelait-elle pour l’apaiser.

Il passa sa grande main légèrement ridée et abîmée par le temps, derrière son oreille et dans ses cheveux.

— Je tiens tellemment à toi… tu mérites le respect, et non ce genre d’adjectif…

Il approcha sa tête contre le creux de son épaule et la serra contre lui.

— Tant que nous sommes heureux, ce genre d’insulte ne m’atteindra pas.
Murmura t-elle, en lui rendant son étreinte.

Un silence d’or se fit, ils soupirèrent tous les deux.
Gabriel se remettant de ses émotions.

— En parlant de sermon… que dois-je dire de vos manières, ma dame ?

Il avait reprit son sourire et sa voix se voulait dure mais il peinait à reprimer son amusement.

— Vous osez poser votre adorable fessier sur mon bureau ?

— Monsieur le directeur… ne soyez pas si dur… avec moi !
Se prit-elle au jeu, en adoptant une voix plus douce qu’à son habitude et implorante, en approchant son visage du sien.

— Je vous trouve bien téméraire… très chère…

Il s’approcha dangereusement d’elle et la força à se laisser tomber dos sur le bureau recouvert d’une pile de paperasse. Il repoussa les tas de papiers et la surplomba de toute sa masse musculaire.

— Savez-vous dans quelle position vous vous trouvez… ?

Son regard bleu azur pétillait de passion.
Les pupilles d’Alexandra brillaient de cette même fougue et elle s’était noyée dans le fond de ses yeux.
Sa chevelure attachée s’était échouée, tout comme elle sur le bois vernis de sa table de travail.
Elle lui attrapa le col de son vêtement pour qu’il s’incline un peu plus vers elle, et elle réussit à se hisser un peu pour diminuer la distance entre leur visage.
Elle colla ses lèvres sur les siennes et le dévora de son désir. Mordillant gentiment sa chair et pénétrant sa langue dans sa bouche, pour caresser la sienne.

— Allez-vous… me punir ?

Elle le relâcha et s’allongea de nouveau en s’offrant à lui, les bras l’invitant à l’étreindre.

— Oh que oui…
Dit-il, tendant sa main vers la porte, d’un geste il verrouilla le loquet.

— Ça serait dommage que l’on soit interrompu…

Elle se doutait de ce qu’il venait de faire.

2020.04.04

Métropolitain

— Pourquoi pas.
Répondit-il, de manière neutre.

— Tu pourrais montrer un peu plus d’enthousiasme… On va voir Aurore, Hélène et Alain, tout de même…
Bouda t-elle.

— … Bien sûr que ça me fait plaisir de passer les voir. C’est juste que… je pensais que nous allions passer la journée que tous les deux.
Répondit-il, un peu gêné.

— … Promis, on ne reste pas longtemps ! On a vraiment pas souvent l’occasion de passer voir la boutique, et maintenant qu’ils sont grands, je sais qu’on passe beaucoup moins de temps ensemble…

Elle souriait, émue que ses enfants étaient autonomes et qu’ils menaient leur propre vie, et à la fois un pincement au coeur qu’ils ne l’oublient.
Voyant sa femme ainsi, il la serra contre lui et lui rendit un sourire.

— Tu as raison. Nous aurons tout le temps pour nous ensuite. Excuse-moi d’être un peu égoïste et de te vouloir pour moi tout seul.
Plaisanta t-il.

— Ce qui eut le mérite de la faire rire.

— Arrête ça…
Lui dit-elle, à la fois touchée et embarrassée.

Ils retournèrent dans le parking pour y déposer leurs achats et elle referma le coffre.

— On ira en transports en commun, là où se trouve la boutique n’est pas très praticable en voiture. Ce n’est pas si loin d’ici. On reviendra ici pour rentrer.

Il la suivit, elle, regardant le trajet sur son smartphone.
Elle acheta des tickets et commença le périple jusqu’à chez ses enfants.
Il lui emboîta le pas, le flot de gens ne le rassurait pas et il restait à proximité de sa femme.
Ils se retrouvèrent l’un dans les bras de l’autre à cause du monde dans la rame.
Inconsciemment il se mettait en position de protecteur.
Ils purent sortir et elle ne put s’empêcher de rire comme un enfant, comme si tout cela n’était qu’une attraction.
Quelle expérience.

Alors qu’elle souriait bêtement, lui, n’était pas de très bonne humeur.

— Ça n’a rien d’amusant…
Disait-il, en jetant un regard derrière lui, en direction des portes qui se refermaient et que le métropolitain s’en allait.

S’assurant qu’Alexandra était toujours là, devant lui.
Ses grandes mains posées sur ses épaules.

Ils arrivèrent enfin dans la galerie où se trouvait la boutique.
C’était une galerie luxieuse, très belle avec pas mal de passages de touristes et de passants.
Gabriel était ébahi.

— Ils ont plutôt bien choisi leur emplacement…
Se dit-il à haute voix.

— C’était un projet plus que réfléchi. Je me souviens encore du jour où ils sont venus m’en parler…

2020.04.01

Pasta

Elle avait fait la surprise à son mari. Choisissant une tenue adéquate pour lui, il devait la suivre.
Elle s’assit du côté conducteur dans la voiture, ne lui laissant pas le choix. Il s’installa à contre-coeur, et observa le paysage pour ne pas avoir à faire de commentaires désagréables à sa chère et tendre.

Il n’était pas rassuré de devoir aller dans le monde des Humains. C’était sa première fois et il appréhendait cette découverte, tout en ayant hâte de découvrir dans quel univers sa femme avait grandi. Il ne pouvait s’empêcher d’être inquiet, qu’ils soient vulnérables en dehors de leur domaine.

Elle conduisit tranquillement, et passa par le tunnel des dimensions qui la téléporta directement dans son monde d’origine. Dans un autre tunnel où elle se fondit assez rapidement dans la masse pour prendre le chemin qu’elle désirait. Son smartphone était déjà préconfiguré et lorsqu’elle sortit du tunnel, elle pu avoir du réseau et le calcul d’itinéraire se fit automatiquement.
Elle jeta un regard dans le rétroviseur central, prit une grande inspiration avant d’expirer.
Elle était contente de retrouver son monde et en même temps elle resta concentrée pour ne pas avoir d’accident. Elle avait oublié à quel point la circulation en ville était chaotique. Cela ne rassura pas son époux, déjà qu’il craignait qu’ils se fassent attaquer ou prendre en embuscade.

— Tout compte fait, on risque de mourir avant d’atteindre notre destination.
Dit-il, en faisant mine de s’accrocher à son siège, les yeux ronds et jetant un regard mi-apeuré, mi-moqueur à sa femme, qui esquissa un sourire en coin.

Elle fit mine de bouder.
Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas reprit le volant mais elle avait confiance en ses capacités et elle savait qu’elle avait une conduite sécuritaire.
Puis, la voiture était loin d’être inconfortable.
De temps en temps, à un feu, elle posait son coude sur le rebord de la portière et jetait un coup d’oeil en biais sur le siège passager.
Il regardait avec intérêt le flot des passants et des autres véhicules. Il n’avait pas l’habitude d’être au milieu de toute cette agitation.
Il était à la fois serein, parce qu’au fond, il avait confiance en sa femme, mais anxieux de ces éléments perturbateurs.
Lui-même un coude sur la portière, le regard perdu dans ses propres pensées.
Elle profita de cette vision tant qu’elle le pouvait.
Ce n’était pas tous les jours qu’elle avait le loisir de l’observer dans ce contexte.

Ils arrivèrent enfin aux galeries.
Elle se gara dans le parking et ils sortirent enfin de la voiture.

— Le voyage n’a pas été trop désagréable, cher époux ?
Demanda t-elle, en verrouillant la voiture avec la clé, après que son homme referme la porte derrière lui.

— Ça peut aller…
Répondit-il moqueur.

— Heureusement que j’étais en très bonne compagnie.
Ajouta t-il en s’approchant d’elle et en posant un baiser sur le dessus de sa tête.

Elle était plus que joyeuse et l’attrapa par le bras pour l’emmener à la surface, aux boutiques.
Comment pouvait-il lui en vouloir avec ce visage rayonnant ?
Elle avait toujours rêvé de venir dans cette immense galerie marchande, sa fille Aurore qui passait énormément de temps dans le monde des humains, lui en avait parlé et cela avait attisé sa curiosité.

Alors qu’elle lui faisait essayer quelques tenues de costumes, chemise et pantalons, dans la cabine d’essayage. Elle en profita pour envoyer un petit message à sa fille.

Elle lui avait un peu forcé la main, lui qui n’avait pas l’habitude du prêt à porter.
Dans son domaine et son château, la plupart de ses tenues étaient faites sur-mesure et dans un tout autre style, d’un autre temps.
Il n’était pas convaincu des vêtements mais voyant que ça lui faisait plaisir, il fit un effort et voulut bien essayer.
Cela fut compliqué, d’abord de trouver sa taille, mais ce fut rapide.

Sortant de la cabine d’essayage, il ne savait pas trop quoi penser de son apparence, ni de sa dégaine.
Se regardant une dernière fois dans la glace et se tournant vers elle. L’air de lui demander des yeux si c’était bien comme cela que ça se portait.
Elle, sur le pouf, eut les yeux qui brillèrent. C’était si étrange de le voir dans ce genre de tenue mais cela lui allait tellement bien.
Depuis la première fois qu’elle l’avait rencontré, il avait tout de même pris quelques rides, tout comme elle, mais pour son âge, il était encore loin d’être désagréable à regarder.
La chemise bleue marine aux motifs discrets blancs, le serrait juste comme il faut. Mettant en valeur ses muscles saillants, preuve qu’il prennait encore soin de son corps.
Le pantalon noir lui moulait le fessier bien ferme, et retombait au niveau de ses chevilles, au dessus de ses chaussettes grises.
Il manquait peut-être une ceinture pour aller avec le tout, qui aurait cintré parfaitement le tissu au niveau de ses hanches.
Elle fit un cadre avec ses doigts, et ferma un oeil pour mieux profiter de cette vision.
Bien évidemment. Elle prit discrètement une photo pendant qu’il était en train de se regarder dans la glace et l’envoya à Aurore.

Aurore était ce jour-là, dans la boutique d’Hélène et Alain.
Assise sur un banc du magasin, elle regardait Hélène travailler et discutait de temps en temps avec elle.
Elle reçut, tout d’abord le premier message de sa mère, et en fit part à sa demi-soeur.

— Tout va bien ?
Demanda Hélène.

— Oui oui, c’est maman. Elle est aux galeries avec papa.

Aurore jeta un rapide coup d’oeil sur l’écran sans même déverouiller son téléphone.

— Ha… c’est la première fois qu’elle y va, non ?
Répondit-elle en rangeant quelques piles de vêtements dans sa boutique.

— Hm, oui. Je lui en avais parlé. J’espère qu’elle en profite bien. Connaissant papa, il a dû l’accompagner à contre-coeur.

— Ahah ! Effectivement, je l’imagine bien faire la tête pendant que maman flâne dans les étages.

— Tu crois que ça plairait à Chris de faire du shopping avec maman ?

— Hm… laisse-moi réfléchir… le connaissant il serait plus inquiet qu’autre chose, il a toujours eu peur dans ce monde qu’il connait assez mal.

— Je te rassure, je pense que papa est au moins autant flippé. Tu connais maman, elle arrive toujours à le convaincre.
Sourit-elle.

— C’est bien vrai.
Elle lui rendit le sourire.

Un autre message arriva.

[Alors, il est comment papa ?]

— Oh… mince… !
S’exclama Aurore, ne sachant pas comment réagir à la pièce jointe.

— Qu’est-ce qu’il y a ? C’est ton petit copain ?
Demanda Hélène, curieuse.

— Non, pire. Maman m’a envoyé une photo de papa dans un costume…
Dit-elle, les yeux toujours rivés sur son écran.

— Non ? Fais voir !

Hélène posa ce qu’elle avait dans les mains et se rapprocha d’Aurore pour zieuter sur son téléphone.

— … T’en penses quoi ?
— Hm… c’est… il est pas mal en fait ton père.

— Arrête ça !
Dit-elle en repoussant Hélène.

— Roh, ça va, je plaisante… mais ça lui va plutôt bien, en vrai. Alain ! Viens voir un truc.
Cria t-elle pour que son frère l’entende depuis l’arrière boutique.

— Tu as raison, et je crois que c’est ça qui me dérange le plus dans cette photo…Regardant encore son écran, comme pour mettre le doigt sur ce qui la gênait.

— Qu’est-ce qu’il y a ?
Demanda Alain, passant sa tête dans l’encadrement de la porte, soulevant le noren qui servait à séparer les deux pièces, du revers de sa main.

Hélène lui fit signe d’approcher.
Aurore tourna son téléphone pour lui montrer.

— Hmm… c’est pas mal, en effet. Ça lui va plutôt bien, même.

Le téléphone vibra et Aurore regarda le nouveau message.

— … Maman m’a envoyée une autre photo.
Déclara t-elle.

Les trois regardèrent avec curiosité le nouveau cliché.

— … Ça le change mais, ça lui va bien aussi. Maman a l’oeil.
Dit Alain.

Les deux autres acquiessèrent.
Cette fois-ci, Gabriel était dans un T-shirt manches courtes blanc simple, en coton, col rond pas trop large.et on voyait bien ses muscles. Le tissu collait à sa chair comme une seconde peau. Un jogging gris clair qui lui donnait un air sportif. Ni trop grand, ni trop large. On pouvait deviner son fessier ferme mais le tissu restait ample.

Hélène eut une idée.

— Si ils sont dans le coin, proposent leur de passer nous voir !
Proposa t-elle.

— C’est vrai qu’ils ont rarement le temps de passer à la boutique. C’est pas une mauvaise idée.
Dit Alain, songeur.

— Je lui envoie un message.
S’exécuta Aurore.

— Si vous n avez plus besoin de moi, je retourne travailler.
Dit-il en s’éloignant, l’air blasé.

— Il a toujours été comme ça… ?
Demanda Aurore. Inquiète.

— Oui oui, t’en fais pas. Le travail c’est le travail pour lui.
— T’es sûre que je dérange pas… ?
— Tu me tiens compagnie ! Regarde, on attend juste des clients. En plus, t’es un peu notre mascotte !

Voyant que cela la minait, Hélène ajouta :

— Il est pas très doué pour s’exprimer mais il est content que tu sois là. Je t’assure. Aussi, surtout parce que tu augmentes nos ventes avec tes fans.
Dit-elle en aparté, à moitié sérieuse.

— Bon, je retourne travailler aussi. Sinon je vais me faire rouspéter.

Hélène se releva et reprit ce qu’elle avait délaissé tantôt.

— Au fait, Célestin t’a recontactée ?
— Oui, on est en train de planifier la prochaine séance photo. Il a posté quelques une de la précédante sur son compte Pastagram, il m’a dit qu’il t’avait taguée dessus aussi.

— Ouep, il fait bien les choses. De mon côté aussi je le mentionne. Ça te dit toujours pas de te créer ton propre compte Pasta ?

— Non, toujours pas.
Sourit-elle.

— Je préfère ne pas mettre mon doigt dans l’engrenage des réseaux sociaux.
Affirma t-elle.

Malgré son jeune âge, elle avait les idées claires et la tête sur les épaules.

— Puis ça laisse planer un certain mystère.
Ajouta t-elle.

Hélène était fière de sa petite soeur. Sa question était réthorique mais cela la rassurait encore un peu plus sur l’amour qu’elle portait à Aurore.

— Ça tu peux le dire. Des clients et clientes sont déjà venues me demander qui était la modèle sur nos photos. Ils savent juste que tu t’appelles Aurore et que tu fais partie de la famille. J’imagine que Céles’ doit dire la même chose.

— Tu sais que certains ont fait le lien avec mon boulot ? L’autre jour, un client m’a demandé si c’était moi sur les photos de Céles’ et de ta boutique.

— Ça pose pas de problème… ?
Demanda Hélène, inquiète.

— Non, au contraire, je lui ai dit la vérité et qu’il n’hésite pas à passer voir ce que tu fais, à l’occasion. J’espère juste que je ne vais pas t’envoyer des détraqués…

— Ah ça, je les attends de pied ferme, s’il y en a.

— En parlant de ça, ma boîte a demandé à Céles’ s’il était disponible pour faire des photos du lieu et des filles. Ça servira certainement de vitrine sur leur site.

— C’est super cool !

— Oui, il faut juste qu’il trouve le temps dans son planning.
Rit-elle.

Des clientes ne tardèrent pas à arriver.
Elles virent Aurore et la reconnurent tout de suite. N’osant pas lui parler, Hélène brisa la glace et, après les avoir accueillies dans sa boutique. Présenta la star.

— Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir Aurore, notre modèle phare, qui passait par là.
Aurore salua timidement les filles et se leva pour les approcher.
Elles étaient à la fois intimidées et sautaient sur place d’excitation.

— B-bonjour. Nous sommes trop fans de tes photos !

— Merci beaucoup.
Sourit-elle.

— C’est surtout le travail du photographe et de la styliste.
Ajouta t-elle, gênée.

— Mais non ! T’es trop mignonne, est-ce qu’on peut faire une selfie avec toi… ?
Demandèrent-elles.

— Oui, bien sûr. Est-ce que je peux juste, vous demander quelque chose ?

— Euh… oui ?
Répondirent-elles curieuses.

— Juste de mentionner le compte de la boutique, si jamais c’est posté sur Pastagram…
Dit-elle en joignant ses deux mains pour faire sa demande.

— Oui bien sûr !
Répondirent-elles, toutes excitées.

Aurore proposa de faire une photo avec les deux filles puis une avec chacune d’entre elles.
Elle avait le contact facile avec les gens et cela se voyait.
Hélène l’observait de loin, avec un soupçon d’admiration.
Elle alla donner un coup de main pour les prendre en photo et retourna à ses tâches.
La blondinette avait les cheveux lâchés aujourd’hui, et un pull grande taille en coton avec des grosses mailles en chevrons dessus. Un legging gris clair bien épais et des baskets imposantes aux pieds.
Elle était habillée simplement mais il y avait quelque chose qui faisait qu’elle dégageait un certain charme.
Après la petite séance photo selfie, Aurore en profita pour présenter les produits de la boutique.
Les jeunes fans ont finalement pris quelque chose dans la boutique pour ne pas repartir les mains vides.

*

Pendant ce temps là.
Alexandra et Gabriel avaient fini leur petit tour aux galeries. Elle portait les sacs qui contenaient les vêtements neufs de son époux.
Lui, regardait aux alentours et son regard s’arrêtait de temps en temps sur des robes d’un genre qu’il n’avait jamais vu et imaginait si elles iraient bien à sa femme.

— Hélène nous invite à passer les voir a la boutique. Aurore y est en ce moment.
Dit-elle.

— Pourquoi pas.
Répondit-il, tout aussi neutre.

2020.03.26

Deux

L’une, au visage un peu plus dur et carré. Même son choix de coiffure laisse supposer sa rigueur au quotidien : les cheveux plaqués, réunis et attachés dans une queue de cheval haute. Noirs, brillants, lisses. Ils retombent tout de même avec légèreté et souplesse dans son dos.
Dans sa robe de soirée noire, moulante qui lui va comme un gant. Elle est plutôt fine mais musclée, une poitrine pas très généreuse mais bien ferme.
Elle ne porte pas de soutien-gorge.
Le dos nu de sa robe.
Le lacet-ruban qui passe derrière sa nuque.
Elle a des origines asiatique, la peau légèrement jaune et les yeux en amandes.
Les talons pas trop hauts, ni trop fins. Juste de quoi mettre en valeur sa silhouette et ses courbes féminines.
La couleur est bien choisie.
Le tissu est fluide mais assez épais pour ne pas être trop fragile. Incrusté de quelques paillettes discrètes qui s’illuminent lorsque les lumières se posent dessus.

À son bras, une autre jeune femme.
À la peau pâle qui contraste avec la précédante et sa robe foncée. Des cheveux blonds et très fins, légèrement ondulés et courts, juste au dessus des épaules. Quelques mèches sont ramenées derrière sa tête.
Elle a des boucles d’oreilles en forme de perles discrètes.
Un léger gloss sur ses fines lèvres pâles.
Un ruban blanc crème autour du cou et une belle robe blanche ivoire sur ses épaules.
Le bas est un peu plus fluide et volant, les lanières sur les épaules forment un noeud.
Des petits talons ornent ses pieds.
Elle a l’air plus jeune, et ne semble pas à l’aise en ces lieux.
Ses yeux n’arrivent pas à se poser sur un sujet et sa tête ne trouve pas le repos.

— Détends-toi, tout ira bien.
Lui murmure son amie, tout en posant sa main sur son bras pour la rassurer, elle se penche légèrement vers son oreille.

C’était une soirée particulière, un évènement auquel il fallait assister pour bien-être vu et elle avait hâte d’y emmener sa petite protégée, malheureusement trop stressée pour profiter de la nuit.
Quelques personnes importantes étaient présentes ici.

2020.03.11

Rides

Les années s’écoulaient et ses sentiments étaient toujours intacts vis à vis de lui.
Malgré leur emploi du temps assez chargé, elle avait réussi à libérer un après-midi pour l’emmener faire du shopping dans des galeries de vêtements.

Il n’avait pas l’habitude d’aller dans ce genre d’endroit. En temps normal, il avait le luxe d’aller voir un tailleur et d’avoir des vêtements sur-mesure. Il faisait confiance à leur compétence et expérience pour lui fabriquer des tenues adéquates à toutes situations.
Elle avait insisté, c’était l’occasion de se retrouver tous les deux en dehors de leur cadre habituel.

Il n’était pas serein. Surveillant constament ses arrières et les alentours. Il y avait un certain monde et cela ne le rassurait pas.

— Calme-toi.
Lui chuchota t-elle en se rapprochant de lui.

— Tu n’as vraiment pas de quoi t’inquiéter. Il y a beaucoup trop de témoins et d’innocents pour qu’on se fasse attaquer, tu ne crois pas ?

Ils étaient sur les marches de l’escalator.
Elle, sur la marche du dessus.
Il se colla un peu plus à elle, toujours sur ses gardes. Presque un peu grognon.
Elle le guida jusqu’à l’étage des hommes et commença par scruter les différentes marques et les portants.

Il essaya une chemise avec un pantalon de costume.
Elle était assise en attendant qu’il ouvre le rideau pour qu’elle puisse le contempler.
Il sortit de la cabine, pas spécialement convaincu de sa dégaine. Ce n’était pas vraiment le style de tenue qu’il avait l’habitude de porter au quotidien.
Il lui jeta un regard interrogateur.
Elle mit ses mains devant sa bouche, émue de le trouver encore si beau après toutes ces années ensemble.
Elle forma un coeur avec ses doigts.

— Tu es trop beau…
Elle prononça ces mots avec ses lèvres sans qu’aucun son n’en sorte.

Il rougit et retourna dans la cabine se changer. Sans un mot.
Elle était habillée en civile pour cette sortie. Un simple T-shirt blanc avec une poche sur le côté, et un jeans taille haute et bien moulant. Sur ses épaules, un petit manteau à capuche brun. Ses papiers ainsi que le porte-monnaie et son smartphone étaient dans les poches intérieures de son manteau.
Quant à lui, il avait enfilé un pantalon chino marron clair et un simple T-shirt noir par dessus qui moulait les muscles de son corps âgé, mais bien entretenu. La couleur de son haut contrastait avec celle de sa chevelure blonde presque blanche et celle de sa barbe.
Un petit blouson en jeans qu’il avait confié à sa femme durant les essayages.

Il souhaita essayer un jogging qui avait l’air confortable.
Il essaya plusieurs tailles avant de trouver la bonne et lorsqu’il sortit de la cabine, elle était encore émue.
Peu importe ce qu’il pouvait porter, il était beau en toutes circonstances.
C’était un pantalon de sport gris, avec une doublure agréable et respirante.

Après avoir fini les emplettes, elle paya et s’apprêtait à partir lorsqu’il lui demanda.

*

Ils avaient rarement l’occasion d’être tous les deux en civil, passer inaperçu dans cette foule de gens qui ne les connaissait pas.

Assise sur un banc en attendant que son mari finisse ses essayages, les cheveux bouclés attachés en queue de cheval, dont les deux mèches qui tombaient généralement devant son visage étaient ramenés légèrement derrière ses oreilles, et dans l’élastique qui tenait le reste de ses cheveux.
Ses cheveux étaient longs et quelques fils blancs discrets étaient visibles si on y prêtait attention, brillant dans sa chevelure brune et épaisse.
Elle avait son smartphone dans les mains, tapotant de temps à autre avec une main ou les deux. Certainement en train d’envoyer quelques messages aux enfants entre deux mails professionnels.
Elle le mit en veille rapidement, le rangeant précautieusement dans la poche intérieure de son manteau.
Elle relève le visage, scrutant rapidement les alentours en expirant lentement.
Elle ne faisait certainement pas son âge mais les quelques rides au coin des yeux et de ses lèvres trahissaient son expérience et les dures années qu’elle avait pu vivre, même si elle n’en regrettait rien.

2020.03.11

Soleil

Elle arriva devant sa maison en fin d’après-midi et elle appuya sur la sonnette.
C’était un jour d’été doux, elle était habillée d’un haut ample et léger à plis, ainsi que d’un short en jeans.
Ten’ était à ses côtés, comme d’habitude. Ils étaient pratiquement inséparables et il la suivait partout.

Elle lui avait envoye un message quelques minutes auparavant pour le prévenir de son arrivée.
Elle n’eut pas très longtemps à attendre et la porte s’ouvrit. William était en T-shirt gris foncé et d’un cycliste noir. Sa musculature était visible sous ses vêtements.
Ses cheveux blonds étaient cette fois-ci lâchés et encore un peu mouillés. Il avait dû prendre une douche il y a peu, et elle ne pouvait lui en vouloir compte tenu de la chaleur ambiante.

*

Les cheveux attachés en queue de cheval haute, une casquette sur la tête. Elle attendait devant la porte de son ami qui ne mit pas très longtemps à lui ouvrir.
Elle n’avait pas l’habitude de le voir les cheveux lâchés et tout juste sorti de la douche, à la vue de sa chevelure encore légèrement mouillée.

— Entre, il fait meilleur à l’intérieur.
L’invita t-elle.

Elle ne se fit pas prier, malgré la casquette qui la protégeait du soleil, elle avait la peau exposée aux rayons du soleil.
Elle portait un haut en tissu léger et fin, un peu ample mais qui laissait ses épaules dégagées, et un mini short en jeans, laissant ses jambes sans défense contre la lumière brûlante de l’extérieur.
Des petites sandalettes aux pieds, loin d’être inconfortables.
Elle se déchaussa immédiatement, par habitude.
Elle retira également sa paire de lunettes de soleil qu’elle rangea dans son petit sac à dos en tissu.
Laissant également ce dernier dans l’entrée, près de ses chaussures d’été.
Ten’ se faufila précipita à l’intérieur, s’étalant sur le sol pour profiter de la fraîcheur. Pas étonnant, il avait des poils semi-longs et noirs. Elle avait l’air de s’en vouloir qu’il ait dû l’accompagner par ce temps infernal pour lui.

— Est-ce que je peux te demander de l’eau pour Ten’ ?
Demanda t-elle, tout en retirant ses sandales et observant son chien se rouler à différents endroits sur le parquet, cherchant la meilleure place fraîche.

— … Oui, bien sûr !

Un peu gêné de n’avoir pas réagi immédiatement. Il était trop occupé à observer Aurore et elle le sortit de sa rêverie.
Il se dirigea vers la cuisine et voyant qu’elle ne le suivait pas tout de suite, il dût leur dire de l’accompagner dans l’autre pièce.
Il sortit une gamelle pour Ten’, remplie d’eau fraîche et il y ajouta quelques glaçons.
Posant le tout dans un coin de la pièce, il s’accroupit pour le caresser. Il semblait à la fois heureux et impressionné que ce petit chiot faiblard soit devenu un bon chien fidèle à sa maîtresse. Quoi qu’il en soit, il y avait de l’amour dans son regard, son amour des bêtes.
Il resta accroupi et se tourna vers elle.

— Est-ce que ça te dérange si Ten’ reste un peu ici pendant qu’on monte…?
Demanda t-il en pointant son doigt au plafond.

Elle s’approcha de Ten’ pour lui caresser sous le museau.

— Je reviens tout de suite, attends-moi.
Dit-elle simplement.

Ten’ s’assit et attendit qu’elle et William sortent de la pièce pour s’allonger et s’étaler sur le sol.
Elle jeta un dernier regard sur Ten’ avant de suivre William.
Il l’observait, dans ses moindres détails. La manière qu’elle avait de prendre en considération son chien alors qu’elle n’était qu’une adolescente, qu’elle ne travaillait même pas au contact des animaux. Il y avait en elle, quelque chose qu’il admirait et aussi un autre sentiment qu’il avait du mal contenir.

Ils montèrent un escalier qui les emmena à l’étage. Sa chambre avait un grand bureau, une bonne bibliothèque de livres.

2020.02.22

Dessin

Au début, les gens parlèrent beaucoup de cette relation à trois, puis ils s’y habituèrent.
Nous dormons à trois désormais.
Azur accepta la nouvelle comme s’il avait un nouveau papa, mais en réalite cela ne changea pas grand chose. Chris était déjà très présent dans notre vie et il était juste devenu plus qu’un oncle.

Chris et moi apprirent à nous connaître plus intimement. Il restait toujours aussi respectueux envers Gabriel.
J’étais comblée.

Un jour, alors que nous étions dans le lit tous les trois, à parler de tout et de rien.
Il demanda timidement.

— Est-ce que je peux formuler une demande un peu égoïste… ?

— Laquelle ?
Demandais-je.

— Surtout, dis moi si cela te dérange, d’accord ? Si tu refuses je respecterai ta décision.

— Dis-moi.
Répondis-je curieuse.

— Je… je souhaiterais bien avoir un enfant… tu crois que c’est possible… ?

Gabriel, comme d’habitude, n’était pas surpris et soupira avant de me laisser répondre.

— Je… je ne pense pas… que ce soit une demande égoïste, Chris.

— Arrête de me jeter des regards, Alexandra. Tu connais déjà ma réponse. Si c’est ce que tu désires également, je n’ai aucune objection. Je prendrai soin de toi pendant comme après la grossesse, même si cet enfant n’est pas biologiquement le mien.
Dit-il exaspéré.

— Si Gabriel dit ça…
Dis-je en esquissant un sourire.

Je regardais Chris dans les yeux.

— Bien sûr que je veux bien porter un enfant de toi, Chris.

— Merci Gabriel !
Dit Chris, ému.

— Tss, ne me remercie pas, j’y suis pour rien moi, remercie plutôt Alexandra. C’est de son utérus dont il est question…

Azur avait 4 ans lorsque je donnais naissance à des jumeaux magnifiques.
Ils avaient mes yeux marrons et mes cheveux légèrement bouclés, mais la couleur noire de jais de Chris.
La grossesse fut compliquée mais rien d’insurmontable et tout le monde était en bonne santé.

Quelques années plus tard. Azur avait maintenant 8 ans et les jumeaux 4 ans à leur tour, lorsque Gabriel me demanda si j’étais d’accord pour porter un second enfant de lui.
La grossesse d’Azur avait été particulièrement compliquée et il en était conscient, mais j’avais également envie d’un deuxième enfant avec Gabriel, peut-être pour équilibrer la balance.
Gabriel était un peu envieux des deux moutons noirs de Chris et je voulais également lui faire plaisir.
Ainsi nous eûmes une petite fille qu’on appela Aurore.
Elle avait des bouclettes blondes et les yeux vairons.

*

Azur avait grandit et continuait d’apprécier les cours de self-défense et de combat. Il décida de devenir professeur.

Quant aux jumeaux, ils étaient tous les deux bons en éducation physique mais avaient un tout autre hobby et une autre idée de carrière.
Ils avaient grandi ensemble et ils étaient très fusionnels, s’aidant mutuellement à gagner de l’expérience. Ils s’intéressèrent tous les deux au dessin, en apportant des critiques constructives chacun leur tour, ils progressèrent très rapidement.
Puis ils s’orientèrent vers le métier de design fashion. Elle savait ce qu’elle aimait voir sur son frère et réciproquement. Ils étaient complémentaires.
Lorsqu’ils furent en âge et assez mature pour formuler leur voeux de travailler et d’avoir leur propre boutique, Alexandra les soutint ainsi que Chris.
Elle en toucha deux mots à Gabriel qui accepta avec plaisir de participer au financement du magasin.
Ils avaient 22 ans lorsque la boutique vit le jour.
Un magnifique logo sobre et sophistiqué.
Ils insistèrent pour rembourser le prix de leur commerce et considérèrent la participation de Gabriel comme un emprunt à très longue durée.
Chris culpabilisait de ne pas pouvoir les aider en finançant le projet de ses enfants.

2020.02.18

Libre

Ses parents étaient directeurs d’une école d’arts martiaux et avaient de grandes attentes pour leur fils unique qui avait maintenant 20 ans.
L’école se situant dans une région reculée, en plein milieu d’une forêt. Elle était renommée pour la qualité des cours enseignés et avait quelques excelents élèves et professeurs.

Il ne veut pas de cet avenir tout tracé, de cette routine, de ce cadre de vie. Il veut être libre.
À 20 ans, il décide d’en parler à ses parents. Qui ne sont pas très compréhensifs. Sa mère s’emporte et est outrée qu’il crache sur les privilèges qu’ils lui offrent, et le confort de sa vie actuelle. Son père essaye de calmer le jeu.
Voyant que la discussion mène à rien, il s’en va, quittant la maison familiale. Prenant juste son manteau et ses chaussures aux pieds, il sort.
Marchant longuement pour sortir du domaine et atteindre une route qu’il décidera de suivre jusqu’à le mener dans une ville animé, il se met à pleuvoir.

2020.02.18

Tracas

Elle accepta sa proposition au sujet de Ten’ et des cours particuliers. Elle souhaitait essayer au moins quelques temps et elle pouvait toujours changer d’avis si cela ne lui convenait pas. L’avait-il rassurée.
Intérieurement, il avait sauté de joie à l’idée de pouvoir la revoir plus souvent. Son enthousiasme s’était ressenti lorsqu’il lui avait donné une date et une heure pour le rendez-vous au sujet des cours.
Elle n’avait que 15 ans et c’était aussi cela qui le tracassait. Il en avait 22 et c’était également la petite soeur de son meilleur ami. Il savait qu’il devait faire attention à son comportement mais ses sentiments étaient grandissants. Cela faisait déjà plusieurs années qu’il avait commencé à éprouver cet attachement pour elle. Tout d’abord, il s’était dit que c’était parce qu’elle était la petite soeur de son ami qu’il avait également envie de la protéger. Peut-être que cet amour fraternel avait déteint sur lui. Fils unique.
Plus les années passèrent et plus il se rendit compte que ses sentiments étaient plus forts que ça. Il souhaitait la chérir et l’aimer comme son égal, mais son âge posait problème.
Il ne cherchait pas spécialement à la voir mais la moindre occasion de la croiser et de lui parler lui mettait du baume au coeur. Les cours pour Ten’ étaient une occasion en or, mais il ne négligeait pas non plus l’intérêt pour Ten’. Il restait avant tout, un très bon dresseur. Comme ses parents.

Il avait rapidement parlé de ses tracas à Cean.
Il lui avait répondu avec sérieux, qu’il devait en discuter directement avec l’intéressée. De son point de vue, si William faisait du mal intentionnellement à sa soeur, il passerait un mauvais quart d’heure. Cependant il voyait bien son ami torturé par ses propres sentiments et savait qu’il n’était pas du genre à tourmenter les gens.

Aurore fut plutôt satisfaite des cours. Ten’ semblait épanoui et elle était heureuse de le voir intérargir avec ses frères et soeurs après tant d’années après avoir grandit à l’écart. William en profitait pour échanger quelques mots avec Aurore lors de ces moments.

2020.02.15