Acteur

Totalement paniquée, elle s’était réveillée et tapotait tout ce qu’il y avait autour d’elle pour tenter de savoir où elle se trouvait.
Elle toucha également son visage et le contour de ses yeux. Elle était aveugle, mais ses yeux étaient encore présents, elle n’avait pas été défigurée et il n’avait pas arraché ses globes occulaires comme elle l’avait imaginé lorsqu’elle avait ressenti cette douleur insoutenable.

*

Il était là, à guetter la moindre chance qu’il pourrait avoir pour l’approcher.
Il voulait la tester, il éprouvait des sentiments pour elle mais il savait également qu’elle ne se serrait jamais intéressée à lui sous sa vraie forme.
Il était un démon. Son physique était repoussant pour n’importe qui de normalement constitué.
Les démons se reproduisaient généralement avec la personne de leur choix, sans aucun consentement, et perpétuaient ainsi leur lignée.
Les garçons devenaient à leur tour des démons. Ils gardaient une forme humaine jusqu’à leur maturité, et développaient leur forme bestiale peu à peu par la suite.
Les filles suivaient la même croissance mais devenaient des succubes.
Les hommes ne pouvaient pas leur résister.
Ils pouvaientt reprendre leur forme humaine à volonté.
Les progénitures issues d’un démon et d’une succube n’avaient pas de forme humaine.
Les gènes humains étant faibles.
Ils étaient certes plus forts mais leur forme bestiale permanante était un inconvénient.
Les démons ainsi que les succubes ne pouvaient se reproduire que sous leur forme bestiale, ce qui peut également poser des soucis si leurs partenaires n’y sont pas préparés.

Il s’était éprit de cette humaine, et pas n’importe laquelle.
La fille d’un seigneur puissant.
Il n’était pas à cet endroit par hasard. Lorsqu’il vit son père à terre, et la jeune fille en pleurs, il ne put s’empêcher d’intervenir et de proposer un pacte.
Il allait profiter de son statut de démon pour se créer une brèche vers son souhait. Si elle perdait la vue, elle pourrait peut-être l’apprécier pour ce qu’il était dans son coeur, et ne pas être influencée par son physique repoussant. Il lui fallait cela pour qu’elle puisse le rejeter et qu’il passe à autre chose. Cela faisait trop longtemps qu’il pensait à elle.

Elle ne fut même pas surprise de le voir apparaitre.
Elle était tellement désespérée qu’elle aurait accepté de donner sa vie pour sauver son père.
Son coeur se ressera, et il l’empoigna par son crâne, sa main énorme, veineuse et brûlante, il la posa sur ses yeux.
Elle ne résista même pas. Ses larmes s’évaporaient au contact de sa peau.
Lorsqu’elle commença à souffrir et crier, il se força à l’ignorer.
Elle perdit connaissance et il la prit dans ses bras.
Il s’agenouilla et l’allongea doucement dans ses bras.
Dans sa main qu’il retira, il tenait sa vue précieuse.
C’était contenu dans une sorte de bulle invisible et le contenu ressemblait à plusieurs liquides filaires qui s’entrecroisaient à l’infini.
Il referma sa main et le tout disparu.
Il avait rangé ça précieusement.
Il rouvrit sa main après quelques secondes de concentration.
Puis il leva sa main au ciel et sembla tirer quelque chose.
Il se concentra sur le corps de son père et un trait lumineux descendit jusqu’à son coeur.
Quelques secondes plus tard, il remua et se réveilla petit à petit, comme s’il venait de faire un mauvais cauchemar.
Lorsqu’il ouvrit les yeux, le temps qu’il se remémore les évènements, il regarda en direction de sa fille.
Elle était inconsciente dans les bras d’un inconnu.
Bien entendu le jeune démon avait prit sa forme humaine et allait commencer son plan.

Son père paniqua, il se leva lentement et faillit frapper l’inconnu.

— Que s’est-il passé ?!

À peine avait-il eu le temps de poser sa question, que le jeune homme commençait à répondre.
Il jouait très bien son rôle qu’il avait préparé dans sa tête depuis des années.
Il prenait soin de la jeune fille inconsciente, il l’avait allongée dans ses bras de manière qu’elle ne soit pas mal installée.

— Ne vous inquiétez pas, elle est juste inconsiente.

Il le regarda avec de gros yeux.

— Vous ne devriez pas vous agiter, vous revenez d’entre les morts…
— Comment- ?!
— Votre fille a fait un pacte avec un démon pour vous ramener à la vie.

Il se figea. Le temps qu’il avale et comprenne la situation.

— Oh non… Qu’a t-elle fait… Cette idiote…
— Je l’ai vu pleurer à chaudes larmes… Et ce démon a profité de son désespoir et de sa peine… Je suis arrivé trop tard…

Il baissa son regard. Il était bon acteur.

— Qui êtes-vous ? Que faisiez-vous là ?
— Je suis un simple aventurier, j’ai vu de la fumée et je me suis précipité dans l’enceinte du château, des gens avaient besoin d’aide, je ne pouvais pas les laisser mourir…

2016.02.08

Contrat

Elle tâtonait, du bout des doigts, dans l’espoir de ne pas se prendre un mur en plein visage, baladant ses mains devant elle.
Il lui attrapa sa main, et la serra tout contre lui.
L’effet fut immédiat
Elle chercha son visage de son autre main libre.
Il la laissa essayer de deviner son identité, puis il colla sa main contre sa joue.

— C’est moi.

Il lui souriait, bêtement, plus qu’heureux d’être en sa compagnie, même s’il savait qu’elle ne le voyait pas.
Son coeur battait dans un rythme irrégulier et sa respiration était étrange.
Elle se colla contre lui et ne voulut plus le lâcher.

— Tout va bien, je ne te laisserai plus jamais toute seule.

*

Elle avait sacrifié ses yeux pour sauver la vie de son père.
Le démon lui avait proposé un pacte et elle avait accepté sans hésiter.
Elle était aux côtés du corps de son paternel, au sol, il s’était interposé pour la sauver et il n’avait pas pu s’en sortir indemne.
Le démon s’approcha d’elle.
Elle le regardait avec ses yeux rouges emplies de larmes.
Il s’adressa à elle.

— Es-tu prête à te sacrifier pour récupérer la vie de ton père ?
— Oui, tout ce que vous voulez.
— Dans ce cas, je prendrai tes yeux.

Il posa ses mains sur son visage de manière à recouvrir ses yeux et une lumière rouge et chaude jaillit de sa paume.
Ça commença à la brûler de plus en plus, et elle finit par crier de douleur.
Il l’avait soulevée, la laissant debout sur la pointe des pieds.
Lorsqu’il finit, il la relâcha, elle s’écroula, ayant perdu connaissance avec la douleur et le contract qu’elle avait scellé.

Dans la minute qui suivit, le corps de son père reprit sa respiration et il se réveilla en sursaut, cherchant sa fille des yeux.
Elle était à quelques mètres de là, il se précipita sur elle, il eut peur quelle soit morte et que sa tentative n’ait servi à rien.

2016.02.08

Prémédité

Elle s’approcha de la jeune fille, et prenait un malin plaisir à observer la peur se dessiner sur son visage.
Elle savait qu’elle ne la voyait pas à cause de l’obscurité et elle en profita pour l’empoigner par le cou et l’amena sur le lit tout en gardant ses mains contre sa gorge.

La jeune fille n’avait pas pu se défendre, elle agrippait les poignets désespérément, en espérant qu’elle relâche son emprise.
C’était pitoyable. Sa lutte était complètement inutile.

Elle fit par la lâcher parce qu’elle ne voulait pas qu’elle meure aussi facilement.
Alors que la petite poupée blonde reprenait son souffle tout en se massant le cou, elle l’électrocuta avec sa magie. Elle fit attention à la garder vivante tout en l’empêchant de se mouvoir. La puissance du courant qu’elle avait utilisée était assez puissante pour la paraliser et la laisser en état de choc, tout en la gardant consciente.
Elle s’approcha de la lampe de chevet et la brisa sur le sol. Elle approcha les quelques étincelles des draps du lit et les aida à prendre feu.
Des flammes prirent vie et commencèrent à grignoter lentement le lit.
Elle recula et contempla la magnifique scène qu’elle avait créée.
Le corps de sa victime incapable de s’enfuir, sur son lit de mort et ne pouvant qu’observer les flammes s’approchant d’elle dangereusement.
Elle quitta la scène du crime et retourna à sa journée comme si de rien n’était.

Il était sur le point de quitter la grotte, il sentit comme une agitation.
Il demanda à ses sujets ce qu’il se passait.

— Rien de grave, Monsieur. Il semblerait qu’un incendie se soit declaré dans une chambre. Nous avons envoyé une équipe pour s’occuper de ce problème dès maintenant.

Il eut un mauvais pressentiment.
Il demanda tout de même le lieu et l’étage de la chambre.

— De la fumée est apparue à votre étage, nous faisons notre maximum pour trouver la source de-

Il eut à peine le temps de finir sa phrase qu’il fit marche arrière et se précipita à l’étage où se trouvait sa chambre.
Il avait un très mauvais pressentiment et espérait de tout coeur que sa prisonière n’avait rien.

Elle ne pouvait pas bouger. Son corps était paralysé et elle sentait des picotements partout en elle.
Elle toussait pour reprendre son soufle et était allongée sur le dos, sans pouvoir faire le moindre mouvement.
Elle sentait les flammes s’approcher, la chaleur montait rapidement.
Lorsque son agresseur quitta la chambre en claquant la porte, elle tenta par tous les moyens de se mouvoir.
Elle devait s’éloigner de ce lit le plus rapidement possible si elle ne voulait pas finir brûlée vive.
Elle se tourna sur le ventre.
Elle réussit à ramper lentement jusqu’au rebord du lit.
Elle tomba et la douleur ressentie lorsqu’elle toucha le sol lui permit de reprendre un peu plus ses esprits.
La fumée accumulée dans la pièce rendait l’air ambiant irrespirable.
Sa position au ras du sol lui était favorable pour avoir un peu d’air frais.
Elle utilisa le peu de force qu’il lui restait dans ses bras pour se déplacer tout en trainant son corps jusqu’à la sortie.
Son état semi-somnolant ne l’aidait en rien.
Elle commençait à être fatiguée, ses paupières tombaient malgré elle.
La fumée augmentait et l’air manqua rapidement.
Elle toussait et elle était qu’à quelques centimètres du lit, elle savait qu’elle n’y arriverait pas.
Elle avait beau lutter pour rester éveillée, le manque d’air n’aidant en rien, elle finit par perdre connaissance.

Les gens couraient de toutes parts pour fuir cet étage et l’équipe de secours se hatait pour chercher la source de la fumée.
Ils étaient à quelques mètres de la porte de sa chambre.
Il les écarta de son chemin et enfonça sa porte, il entra en trombes et vit son lit à moitié en feu.
Son coeur s’arrêta et il la chercha désespérément des yeux.
L’equipe le suivit et commença à traiter le feu.
Il vit alors le corps à quelques mètres du lit, le visage contre terre.
Il courut vers elle,l’attrapa et l’éloigna de la pièce.
Elle était inconsciente.

À quelques mètres de la pièce, il était accroupi avec elle dans ses bras.
Il tentait de garder son calme mais au fond de lui, il était perdu, il s’inquiétait pour elle, c’était peut-être bien la première fois qu’il se souciait autant de quelqu’un. Il ne voulait pas la perdre. Il s’y était attachée. Il imagina le pire des cas, il retenait ses larmes et essayait de garder son calme.
Il toucha son pouls, il était faible.
Il approcha son visage du sien pour sentir si elle respirait encore.
Elle ne respirait plus.
Son coeur s’arrêta une deuxième fois.
Il l’allongea et commença à faire les gestes de premiers secours.
Il lui fit du bouche à bouche, à plusieurs reprises.
Au bout de quelques minutes elle reprit ses esprits et toussa fortement pour reprendre son souffle.
Il ne put s’empêcher de la serrer dans ses bras, et ses larmes coulèrent malgré lui.

Elle ne se rendit pas compte de ce qui venait de se passer mais il la serrait tellement fort dans ses bras.
Tous les sujets s’étaient enfuis et il ne restait qu’eux à l’étage, mis à part l’équipe qui avait maîtrisé le feu.
Ils avaient conclu à un accident, au vu de la lampe brisée qu’ils avaient retrouvée au pied du lit.
L’affaire fut classée rapidement.

Il aurait pu croire à une tentative de suicide de sa part mais ce n’était pas possible.
Il avait changé de chambre sans en donner la localisation à personne, en attendant de mettre les choses au clair.
Il avait allongé la petite pour qu’elle puisse reprendre ses esprits et lui parler de ce qu’il s’était passé.
Elle lui raconta ce dont elle se souvenait mais elle n’avait vu aucun visage. Elle ne se souvenait que des flammes.
Il en conclu que quelqu’un parmi les siens voulait tuer sa prisonière.
Il fut prit d’une colère qu’il garda au fond de lui, en espérant mettre la main sur la personne responsable.
Il allait redoubler de sécurite pour sa protégée, et ne la quitterait pas des yeux.
Il arrêta peu à peu de la droguer et décida de s’ouvrir un peu plus à elle tout en apprenant à la connaitre.

2015.03.06

Engrenage

Il souhaitait simplement s’amuser avec les sentiments de la jeune fille.
Cependant il fut rapidement prit à son propre piège
Tout d’abord froid, il ne put s’empêcher de se prendre au jeu de la fillette qui était joyeuse et qui montrait à quel point elle était heureuse d’être à ses côtés. Elle se comportait comme avec celui qu’elle aimait.
Bien qu’elle voyait qu’il était étrangement distant et froid, elle tentait de briser cette glace.
Elle l’embêtait et le taquinait.

La première fois qu’elle voulut le taquiner, elle s’approcha de lui par surprise et l’effraya. Alors qu’elle s’attendait juste à le voir sursauter et se fâcher, il fut prit au dépourvu et riposta en pensant à une attaque ennemie. Il la plaqua contre le mur avec son avant-bras.
Elle fut choquée et le chercha dans ses yeux.
Il reprit ses esprits et lorsqu’il se rendit compte de ce qu’il venait de faire, s’excusa et se détourna.
Elle pleura et demanda pardon. Il ne s’y attendait pas.
Il chercha des excuses pour son comportement et ne put se résoudre à lui mentir.

— Je suis désolé… Je suis un peu sur les nerfs à cause de mon travail…

Elle s’était mise à pleurer sous le choc, elle avait eut tellement peur.
Elle savait que c’était irrationnel et essayait de retenir ses larmes et cesser de pleurer, en vain.
Elle tremblait encore.

Il était perdu. Il pensait que cela serait drôle de recevoir de l’amour inconditionnel de la part d’une inconnue.
Ses réactions le destabilisaient.

Elle s’approcha de lui, tremblante et lui toucha la joue.
Elle essuya ses larmes.

— Je suis désolée, je ne recommencerai plus. Est-ce que je peux faire quelque chose… ?

Elle lui avait adressé un regard tellement empli d’amour qu’il était resté muet, le temps qu’il traite ces informations.
Il ressentit naître au fond de lui un nouveau sentiment encore inconnu.
Il lui attrapa la main et l’attira vers lui pour la serrer contre lui.
Il voulait arrêter son petit corps frêle de trembler.
Il sentit qu’il pourrait peut-être lui faire confiance.
Elle lui apportait de la chaleur humaine.

Il lui arrivait de poser une couverture sur ses épaules lorsqu’il travaillait sur son bureau.
Elle s’approchait de lui doucement, et posait sa chevelure blonde sur son épaule.
Lorsqu’il était absent, elle passait son temps à dormir.
Elle était heureuse de passer un peu de temps à ses côtés lors de ses réunions publiques.

Il commençait à éprouver des sentiments pour elle.
Il comprenait pourquoi son homme était tombé amoureux d’elle.
Il était jaloux de lui et à la fois triste qu’elle ne l’aime pas pour de vrai.
Son amour pour lui était fictif.

Lorsqu’il faillit la perdre à cause de l’incendie.
Il se rendit compte que peu importait si elle ne l’aimait pas réellement.
Il ferait tout pour la protéger. Il souhaitait la chérir.
Quitte à l’intégrer dans sa société et la faire gouverner avec lui son monde.

2015.03.06

Manipulation

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle était allongée dans un lit, elle ne reconnaissait pas le lieu. Il faisait sombre et la seule source de lumière était une petite lampe qui se trouvait à son chevet, qui diffusait une teinte rouge bordeaux autour d’elle.
Il y avait une personne à moitié affalée à côté d’elle, les jambes par terre et le haut de son torse ainsi que sa tête, étaient allongés près d’elle.
Il s’était endormi de cette manière.
Elle se pencha un peu pour voir qui était cet inconnu, et le reconnu.
Étrangement, elle le connaissait, elle savait que c’était une personne chère à son coeur, qu’il s’appelait Ruslan, il lui était familier. Elle passa ses doigts dans ses longs cheveux blancs et joua avec ses mèches.
Elle trouvait cela étrange, elle avait l’impression de ne pas le connaitre alors qu’elle se souvenait de tous les moments qu’ils avaient passés ensemble et de ses sentiments envers lui.

Il ne dormait pas vraiment, lorsqu’il sentit qu’elle jouait avec ses cheveux, il fut prit d’une certaine panique et par réflexe, il lui attrapa le poignet comme s’il se sentait menacé, puis il reprit ses esprits assez rapidement et mesura sa force, et la traita avec un peu plus de douceur.
Il caressa sa propre joue avec la main de Varvara, et observa sa réaction.
Il était épuisé d’avoir altéré sa mémoire, et devait s’assurer que cela avait marché.

Elle eut un petit sursaut au début, puis lui lança un regard plein de tendresse lorsqu’il lui prit la main.
Elle avait du mal à se souvenir de ce qui s’était passé avant, tout ce qu’elle ressentait c’était la douleur dans tout son corps.
Lorsqu’elle voulut bouger, les douleurs réveillèrent les mauvais souvenirs qu’elle voulait oublier.
Ruslan se leva pour vérifier si tout allait bien.

— Ne bouge pas trop, repose-toi…

Il avait une voix douce, elle avait l’impression de ne l’avoir jamais entendue apparavant.
Il l’allongea et s’assit à côté d’elle, sur un fauteuil qu’il amena.

— Quels sont tes derniers souvenirs… ?

Il n’y allait pas de main morte. Il fit attention à bien choisir ses mots, tout de même.

— … J’étais… enfermée dans une pièce… sombre… et je…

Cela lui faisait de la peine d’en parler.
Il lui serra la main.

— Ne t’inquiète pas, tout va bien maintenant, je vais m’occuper de toi…

Il jouait relativement bien la comédie, et donnait l’impression d’être triste pour elle.
Il l’embrassa sur le front.
Il lui fit croire qu’il était en réalite le chef de cette demeure et qu’elle ne craignait rien tant qu’elle restait ici.
Elle ne devait pas sortir parce qu’il la cachait pour l’instant.
Que le méchant n’était plus ici et qu’il prendrait soin d’elle.
Il quitta ensuite la pièce.

Elle entendit une porte s’ouvrir et se refermer, puis aucun bruit.
Elle entendait quelques pas à l’extérieur mais presque aucun bruit ne pénétrait dans cette pièce, ni la lumière.
Elle commença à s’habituer à l’obscurité, petit à petit.
Elle remarqua les bandages qu’elle avait au niveau de ses poignets.
Elle avait perdu beaucoup de sang et elle ne savait plus à quand remontait son dernier repas.
Elle était encore dans sa robe en laine complètement déchirée et sale.
Ruslan revint quelques minutes après, avec une pile de vêtements sous les bras, ainsi qu’un plateau de nourriture.

— Tu dois avoir faim, n’est-ce pas ?

Il posa le plateau sur le chevet.

— Est-ce que ça ira ?
Demanda t-il.

Il avait pu se rafraîchir les idées en quittant la pièce et tenter de réfléchir à quel genre de comportement il devait avoir.

— Je t’ai également apportée de quoi te changer…
— Je… pensais que tu étais mort…
Finit-elle par dire.

Ses souvenirs revenaient petits à petits ainsi que leur chronologie. Et des larmes coulèrent sur ses joues.
Il la serra dans ses bras.

— Je vais bien, je suis là maintenant.

Il ressentait des sentiments inédits, c’était la première fois qu’il entendait la voix de Varvara dire autant de choses, en face de lui.

Elle lui rendit son étreinte et il se sentit encore plus mal. Jamais personne ne l’avait jamais étreint de cette manière.
Elle essuya ses propres larmes.
Elle n’avait jamais remarqué comme il avait de beaux cheveux.
Ils étaient longs et lisses et brillaient avec de jolis reflets rouges de la lampe.

Il avait du mal à gérer ses émotions et s’eclipsa peu après, prétexant qu’il avait des choses à faire.

Elle mangea ce qu’il avait amené sans poser de questions et porta les vêtements prévus. C’était une sorte de robe à longues manches fines et souples, le bas était également très long et recouvrait jusqu’à ses pieds. À croire qu’elle était faite sur mesure.
Malgré le tissu très fin, elle tenait chaud et les différentes couches étaient douces au toucher.
Elle eut sommeil, et s’allongea sur le lit en attendant.
Lorsqu’il revint, elle dormait à poings fermés.

Ainsi il la droguait tous les jours, avec de la nouritture pour qu’elle puisse récupérer un minimum, mais elle était prise de sommeil et passait son temps à somnoler.
Au bout de quelques jours, il la sortit et l’emmena dans la salle du trône où il donnait les ordres à ses sujets.
Il avait préparé un petit coussin assez grand pour qu’elle puisse y dormir recroquevillée, mais pas trop imposant non plus.
Elle était à côté de lui et s’endormait sur ses genoux. Ou bien même, il lui arrivait de s’endormir dans ses bras.
De temps en temps, elle dormait tel un animal de compagnie à ses pieds.

Ses sujets étaient impressionnés. Il avait comme dompté la jeune fille, qui, habillée de manière différente tous les jours, était un régal pour les yeux des gens qui venaient lui rendre visite.
Cependant, Robine haïssait cette petite.
Elle avait attiré l’attention de tout le monde, de plus elle avait toute l’attention de Ruslan et cela elle ne pouvait pas le supporter. Elle songeait déjà à un plan pour la tuer sans que cela ne se voit.

Varvara ne comprenait pas très bien la situation.
Elle était fatiguée mais Ruslan lui disait que c’était normal, qu’elle devait prendre le temps de se remettre de ses blessures.
Lorsqu’elle se réveillait, elle était parfois dans une salle sombre, elle entendait des voix au loin discuter de sujets qu’elle ne comprennait pas, elle ne voyait pas ce qu’il se passait.
C’était toujours Ruslan qui lui apportait à manger parce qu’il disait qu’il voulait être sûr que personne ne l’empoisonne.

Ils avaient prit l’habitude de dormir ensemble.
Elle se collait contre lui et s’assoupissait bien qu’elle dorme déjà tout le reste de la journée.
Il la serrait dans ses bras et lui disait qu’il se sentait merveilleusement bien avec elle.
Elle avait l’impression de redécouvrir quelqu’un mais elle ne fit pas attention. Elle l’aimait, même si elle avait du mal à l’appeler par son prénom. Ses lèvres ne se souvenaient pas d’avoir prononcé son prénom.

Un jour, quelqu’un entra dans la chambre qu’elle occupait avec Ruslan.
Ce jour là, elle était seule.
Ruslan l’avait laissée ici parce qu’il avait eu affaire ailleurs.
Personne n’était censé pouvoir entrer ici.
Elle crut qu’il était revenu, mais lorsqu’elle l’appela, il n’eut aucune réponse et les pas qui s’approchaient d’elle étaient inconnus.
Elle recula et s’approcha de la lampe.
Les pas se rapprochaient mais elle ne voyait toujours personne.

Robine eut l’occasion rêvée de tuer Varvara.
Elle savait que Ruslan n’était pas là pendant une courte durée ce jour-ci et elle en profita pour se faufiler dans sa chambre.
Elle savait qu’elle y trouverait Varvara.

2015.03.02

Altération

Il commençait à se lasser de cette haine qu’il recevait et se demanda s’il y avait moyen de renouveller son divertissement.
Alors que Varvara était encore inconsciente, il s’approcha d’elle et posa sa main sur sa tête.
Il pénétra dans sa mémoire et vit alors toutes les scènes avec Vuskolav et les sentiments qu’elle éprouvait pour lui.
Il était jaloux et en même temps, il comprit mieux la mort de son homme de main. Il connaissait maintenant la vérité sur sa mort.
Il eut une idée plus qu’intéressante et altéra ses souvenirs.
Pour lui c’était un jeu d’enfant.
N’ayant jamais goûté à un amour aussi fort, il voulut s’amuser en voyant Varvara se comporter ainsi avec lui.
Il changea sa place avec Vuskolav et vice-versa, faisant croire qu’elle l’aimait et que Vuskolav était le tyran qui l’avait maltraitée.
Il jubilait déjà de son plan.
Cette opération était évidemment tres épuisante, mais il savait qu’il ne craignait rien de cette jeune fille impuissante. Heureusement qu’il était dans sa chambre privée et qu’il avait demandé à ne pas être dérangé sous aucun prétexte.

2015.0213

En vain

Elle ne savait plus depuis combien de temps elle était dans cette position.
Des menottes aux poignets, l’intérieur était recouvert de pics, sa peau était à vif et elle avait déjà écorché la chair en en essayant de se débattre. Du sang avait coulé le long de son bras et avait fini par sécher.
Les chaines étaient à un niveau où elle était obligé de plier ses bras pour ne pas que le poids de ses mains entraîne les menottes et la blesse encore plus.
Les genoux à terre et les bras en suspension, le regard vide.
Quelques mèches de ses cheveux décoiffés retombaient devant elle.
Elle ne sentait plus son sang circuler, elle avait froid et ressentait des fourmis sur tout son corps.

L’homme qui l’avait mise dans cette position n’était pas loin.
Bien qu’elle ne le voyait pas, malgré qu’elle se soit habituée à l’obscurité, elle sentait sa présence.
Il semblait se délecter de la situation.
De temps en temps, elle s’endormait et son poids s’abattait sur ses attaches, la douleur vive à ses poignets la réveillait tout de suite.
Elle était sure d’entendre un petit rire étouffé à ce moment là.

Il s’approcha d’elle, du peu de lumière qui pénétrait dans cette pièce, elle put deviner qu’il avait de longs cheveux lisses et clairs.
Les reflets lui parvenaient et elle voyait à peine ses yeux brillants.
Son regard était malveillant.
Il passa sa main dans les cheveux blonds et emmêlés de la jeune fille, et les porta jusqu’à son visage.
Elle voulut lui donner un coup de tête, mais en s’approchant de lui vivement, les chaînes la bloquèrent et deux fils rouges s’écoulèrent de ses poignets.
Elle ne cria pas, elle serra les dents et baissa son visage.
Elle savait qu’il souriait, il prit son menton et la forca à le regarder.
Il voulait voir la souffrance se dessiner sur sa face.
Il sortit une lame et commença à jouer avec en la frottant contre sa peau.
C’était pour la forcer à ne pas bouger et il en profitait pour observer ses réactions.
Il la passa sur sa joue, elle ne réagit pas.
Il descendit jusqu’au cou, elle frissonna au contact froid de l’arme, il la maintint encore plus fort. Il ne voulait pas abîmer sa poupée.
Il descendit encore plus et coupa le col de son pull qui laissa apparaître son décolté.
Il frôla légèrement la lame sur son corps et fit une coupure assez fine pour qu’elle saigne, pas trop profonde pour ne pas laisser de grande cicatrice.
Il porta ensuite sa bouche sur la chair ensanglantée et lécha la plaie pour en déguster le jus.

Elle voulut le repousser mais en vain, il la serrait assez fort pour l’immobiliser.
Après être restée dans cette position aussi longtemps, ses muscles étaient engourdis. Elle était faible de base et il ne lui restait plus grand chose.
Elle souhaita sa propre mort.
Lorsqu’il finit de nettoyer la plaie avec sa salive, il caressa sa joue avec sa main.
Il dessina les contours de ses lèvres.
Elle saisit sa chance pour tenter de le blesser.
Elle ouvrit la bouche et mordit son doigt.
Elle serra sa mâchoire de toutes ses forces.
En vain.

Il la laissa faire, comme s’il regardait un enfant mâchouiller un doudou.
Elle était tellement épuisée que sa morsure s’apparentait à un suçon.
Il retira son doigt de sa bouche et lécha sa salive.
Elle le regardait de bas.
Elle sentit ses forces la quitter et son corps plus lourd que d’habitude.
Elle n’arrivait plus à soutenir son propre poids.
Elle s’écroula et un autre flot de sang coula de ses poignets.
Elle ne ressentait plus rien, elle voulait juste dormir.

Il la rattrapa et soutint son corps dans ses bras.
Il détacha les menottes et observa les marques sur les poignets.
Cela l’amusait.
C’était la premiere fois que quelqu’un d’aussi proche, physiquement, de lui, lui manifestait autant de haine.
Ce qui l’amusait encore plus, c’était qu’il savait qu’elle ne pourrait jamais le blesser, même si elle le voulait.
Ce sentiment d’être haït mais de ne pas se sentir en danger, était nouveau pour lui. Il décida de la garder en vie comme divertissement.
Il la porta jusqu’à une autre chambre pour que son corps se réchauffe.
Bien qu’étant ennemis, il devait en prendre minimum soin pour qu’elle ne meure pas.

2015.02.06

Rousse

La rousse réapparut dans un sous sol très mal éclairé, on aurait plus dit une grotte.
Quelqu’un s’approcha d’elle, un homme baraqué, les cheveux en bataille et grisonnant.
Il lui demanda comment cela s’était passé.
Elle l’envoya paître et lui demanda de garder le corps de la fille et de le surveiller si elle se réveillait.
Elle partit se changer et être plus présentable.
Cela ne lui prit pas trop de temps.

Cependant, Varvara reprit ses esprits, et tenta de se lever.
L’homme était accroupi à ses côtés et l’observait attentivement.
Elle s’immobilisa à sa vue et eut un mouvement de recul.
Elle crut entendre un rire.
Il lui tendit la main, comme signe de bienveillance.
Elle hésita et décida de garder ses distances.
À ce moment là, la rousse revint vers eux, et prit la parole.

— Je ne te conseille pas de te nouer d’amitié avec cette catin.
— Comment ça ?
Demanda t-il, d’une voix calme.

Elle se tut pendant quelques secondes avant de répondre.

— Elle a tué Vukoslav.

Varvara réagit à ces mots et voulut crier que cela était faux mais l’homme l’agrippa par les cheveux.
Elle poussa un cri de douleur et ne put rien dire de plus.

— Je vais l’emmener au Maître.

Il la jeta par dessus son épaule et la porta jusqu’à un autre endroit.

— Je suppose que ta mission fut un échec…

Elle préfera garder le silence.

Ils pénétrèrent dans une salle encore plus sombre que les autres couloirs.
Leur vue s’adapta à l’obscurité sauf Varvara qui tentait de se débattre sur l’épaule de l’homme.
Il la jeta tout d’un coup sur le sol, puis recula, et s’agenouilla.
Elle était entourée par les ténèbres, les bruits résonnaient et elle avait du mal à savoir par où elle pourrait s’enfuir.
Une voix très grave s’éleva et elle sursauta.

— Que me veux-tu Robine ?
— Maître… Je vous ai ramené une otage…
— Où est Vukoslav ?

Ses questions étaient succinctes et le ton était froid, comme si cela lui importait peu.
Elle dut prendre son courage à deux mains, et lui avouer qu’il était mort.
Elle n’osait pas lui dire que la véritable raison c’était qu’il avait prit son attaque.
Elle ignorait ce qu’il s’était réellement passé mais savait que la fautive était la jeune fille.

— Elle l’a tué.

Il eut un silence plus qu’effrayant et Robine refoulait sa peur.

— Qui est-ce ?
A t-il finalement demandé.

— Une habitante du château.

Il eut un autre silence.

— Approche.

Elle s’exécuta.
Elle s’agenouilla au pied de l’homme, devant son trône de pierre.
Il lui prit le visage.
Elle l’observa avec un regard plein de pitié et d’amour.
Il lui caressa la mâchoire, puis ses mains s’arrêtèrent sur son cou, il serra son emprise.

— Tu pars de ta propre initiative à cet endroit, tu me perds des troupes. Vuskolav.

Il hacha chaque syllabe du prénom.

— Et tu me ramènes une gamine en échange ? Tu penses vraiment que cela suffira à apaiser ma colère ?

Elle ne pouvait pas parler. Elle savait que réagir serait vain et pria qu’il la lâche et qu’elle puisse reprendre sa respiration.
Il la relâcha, et elle se massa douloureusement la peau.
Il la giffla d’une telle force que le bruit résonna et eut un écho qui dura plusieurs secondes.
Il leur fit signe à tous de se retirer.
Varvara ne pouvant voir dans l’obscurité contrairement à eux, fronçait les sourcils en espérant voir quelque chose, en vain.
Elle était entourée d’ombre, elle n’avait aucune idée de sa position et vers quelle direction elle devait tenter de s’échapper.
À l’ouïe, elle put se constituer une idée de la scène.
Lorsqu’elle entendit les différentes personnes quitter l’endroit en la laissant seule ici, elle fut prise de panique.

2015.02.02

Paralysie

Son visage était caché, mais une ouverture laissait voir ses yeux.
Elle avait reconnu ses yeux d’un gris clair, et se retrouvait plantée là, devant lui.
Il semblait aussi surpris qu’elle, et resta également figé pendant un laps de temps.
Chris attrapa Varvara par le bras pour s’enfuir et la mettre en sécurité.
Il n’avait pas vu l’inconnu, caché dans ce recoin.
Varvara suivit Chris sans rien dire, pour ne pas trahir la cachette de son ami, mais son esprit était embrouillé.
Elle ne savait pas ce qu’elle devait penser de cette révélation.
Est-ce que son ami était dans l’autre camp, pourquoi.
Perdue dans ses pensées, elle essayait de suivre le rythme de course de Chris.
Soudain, derrière elle, une lumière étrange survint suivi d’un bruit sourd.
Ils allaient être touchés.
Elle réagit plus vite que son protecteur et dégagea son bras de sa prise et le poussa au loin, à l’extérieur de la trajectoire du rayon.
Il ne s’y attendait pas et trébucha, avant de tomber à quelques mètres de Varvara.
Elle se retourna vers le bruit, elle voulait s’assurer de ce que c’était.
Une ombre s’interposa entre elle et la lumière, et un corps s’écroula devant elle.
Elle ne voulait pas savoir qui c’était mais au fond d’elle, elle savait. Elle ne voulait pas y croire.
Pour s’en assurer, elle s’approcha du corps inconscient, face contre terre.
Elle le retourna puis reconnut ses yeux argents qu’elle aimait tant.
Elle retira son masque de toile, et le visage de Vuskolav apparut devant elle.
Il semblait dormir.
Ses larmes coulèrent et tombèrent sur la joue de l’homme.
Sa vue se troubla et elle commença à se sentir emplie d’une tristesse infinie.
Elle pleurait à chaudes larmes.
Une figure au loin s’approchait de sa position.
Après avoir embrassé le front de Vuskolav, elle se releva puis s’éloigna le plus vite possible.
C’était l’ennemi, et elle n’avait aucun moyen de le combattre.

Chris se releva également et courut vers Varvara.
Un laser vif et rouge s’abbatit dans le dos de Varvara, juste devant ses yeux.
Elle s’écroula, le corps paralysé.
Elle pouvait encore parler, elle ordonna à Chris de partir chercher ses parents et de l’abandonner.
Il ne pouvait pas se résoudre à le faire.
Un second laser visa Chris à quelques centimètres près.
Il évita au dernier moment.
Il n’avait aucune chance et il le savait, mais il devait à tout pris tenter de la sauver.

— Je suis paralysée, tu ne pourras pas t’enfuir avec moi sur ton dos. Dépêche-toi de partir !

À ce moment là, Alexandra arriva par l’autre bout du couloir accompagnée du garde du corps de Gabriel.
Tout le monde avait été séparé.
Elle vit sa fille par terre et paniqua.
Chris lui fit signe de ne pas s’approcher.
Et un autre laser passa devant ses yeux.

— Je reviens tout de suite, je ne t’abandonnerai pas.
Murmura t-il à Varvara avant de s’éclipser.

Il rejoignit Alexandra et Charles en leur expliquant la situation.
Alexandra était blessée, Charles était vraiment de mauvaise humeur et arborait un visage coupable lorsque Chris remarqua l’état de sa maîtresse.

— On risque d’y laisser notre peau si on y va, même à deux.
Dit Charles en s’adressant à Chris.

Chris acquiesça mais le temps comptait.
Varvara essayait de lutter contre la paralysie mais rien n’y faisait.
Elle pouvait à peine bouger les doigts de sa main.
Elle se maudissait de sa propre faiblesse.

Alexandra établit un plan où elle créerait un bouclier magique pour les protéger des rayons, pour ensuite récupérer sa fille et s’éloigner du danger.
Cela marchait à merveilles jusqu’à ce que d’autres ennemis arrivent des différents côtés.
Ils attaquaient au corps à corps et durent poser le corps de Varvara et combattre, tout en protégeant également Alexandra qui s’efforçait à maintenir le bouclier.
La fatigue arriva rapidement.
Les ennemis n’y allaient pas de main morte.
Heureusement, Gabriel arriva au bon moment et repoussa tous les sbires d’une seule attaque.
Il était à quelques mètres derrière elle.
Un eclair aveuglant surgit et Alexandra, qui maintenait son bouclier depuis plusieurs minutes, s’épuisait. La puissance de garde diminuait à vue d’oeil.
Le rayon suivant traversa lentement le bouclier avant de s’écraser au pied d’Alexandra.
Son bouclier se désactiva juste après et elle s’écroula.
Le prochain rayon arrivait droit sur elle et Chris s’interposa.
Il le prit de plein fouet et le poids de son corps tomba sur Alexandra.
Elle le maintint comme elle le pouvait avec ses forces restantes.
Gabriel accéléra son pas et voulu les aider mais il était trop tard.
Le leader des ennemis était à quelques mètres d’eux.
Il savait qu’il n’aurait aucune chance contre Gabriel.
Charles était prêt à attaquer.
Gabriel lança une attaque de glace dont la puissance arracha le manteau de l’adversaire et emporta son voile et on découvrit une rousse aux cheveux bouclés réunis dans un chignon.

Elle eut chaud.
Charles l’attaquait au corps à corps.
Elle le repoussa tant bien que mal, mais il revenait à la charge.
Elle feinta d’approcher son adversaire pour attraper le corps de Varvara, et s’en alla dans un nuage de fumée.

2015.01.26

Restes

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle ne se savait plus trop où elle était.
Elle reprit rapidement ses esprits et reconnut sa chambre.
Son frère était à son chevet ainsi que Chris et Charles.
Elle avait l’habitude d’avoir Chris à ses côtés, vu qu’il avait été désigné comme son garde du corps, cependant, elle n’avait pas l’habitude de croiser Charles.
Il était souvent sur le terrain d’entraînement, un lieu qu’elle fréquentait très rarement.
C’est lui qui vint vers elle le premier.
Il lui toucha le front et lui palpa le pouls, en lui demandant comment elle se sentait.
Elle était un peu déboussolée mais tout allait bien, puis elle demanda ce qu’il s’était passé, et où était Vukoslav.
Elle paniqua de ne pas voir ses parents, le questionna également sur la sorcière, et ce qu’elle était devenue.

— Comment ça ? Tu veux dire, ses restes ?
Repondit Iliès, un peu perdu.

— Ça veut dire… Que vous l’avez vaincue ?

Il eut un silence et les trois hommes échangèrent des regards.

2015.01.13