Curiosité

Les cheveux en bataille, tressés et arrivant jusqu’en bas de son dos.
Elle avait l’air perdu dans ses pensées. Quelque chose avait attiré son regard au dessus des arbres.
Le temps s’était raffraîchi, l’écharpe qu’elle avait sur épaules était tellement imposante qu’il aurait pu faire guise de poncho. Elle recouvrait la moitié de son visage et une partie de son haut.
Elle ne risquait pas d’avoir froid.
Elle marchait à son rythme, les yeux rivés vers le ciel.
Le bas de sa robe qui dépassait de son manteau, ondulait à chaque pas et dévoilait ses petites bottines à lacets.

Elle inspira une grande bouchée d’air après avoir dégagé son visage de sa douce écharpe.
L’air frais carressa la partie de son visage précédemment gardée au chaud.
Elle frissonna puis sembla apprécier ce petit choc thermique.
Elle s’amusait à réguler ainsi sa température, de temps à autres.

— Tu as les mains gelées.

Il prit ses petites mains dans les siennes sans vraiment lui demander son avis.

— Tes mains sont toutes chaudes.

Elle prononca ces paroles de manière si candide et enjouée qu’il resta sans voix.

Cela faisait déjà plusieurs mois qu’ils vivaient ensemble et ils ne semblaient pas s’être habitués à cette situation.
Ils étaient à la fois étrangers et proches.
Lui, avec sa grande carrure d’ours, et son caractère dur, il ne lui adressait pas souvent la parole et la laissait se débrouiller en évitant la moindre intéraction.
C’était déjà étrange qu’il décide de lui-même d’entrer en contact avec elle.
Et elle, essayait d’être la plus discrète possible et de se débrouiller sans trop demander de l’aide.
Ils avaient réussi à trouver un terrain d’entente. Elle ne voulait pas rentrer en ville, et lui ne voulait pas être dérangé dans son quotidien. Du moins, ne pas être trop chamboulé dans ses habitues et son emploi du temps.
Il lui expliqua certaines règles et la laissa prendre ses aises.

Ils se lavaient dans la seule et même source d’eau, en gardant leurs distances et de nuit de préférence pour ne pas interférer avec leur intimité.
Elle ne pouvait pas se défendre contre les dangers possibles et ils en conclurent que c’était la meilleure solution pour ne pas le déranger.
Cela ne la dérangeait pas trop qu’il la voit en partie nue, et elle avait une entière confiance en sa personne.
Lui, n’était pas du tout pudique et cela ne lui posa aucun soucis.

Cette forêt était dangereuse et jusque là, elle n’avait fait aucune mauvaise rencontre.
Ce jour là, elle eut le malheur de s’approcher de la tanière d’un mi-arachnide. Elle suivait des araignées de taille moyenne, c’est à dire non-dangereuses pour sa personne.
Elles avaient plus peur des humains que l’inverse. Elle resta assez en retrait pour ne pas les effrayer et les suivit par curiosité, en faisant bien attention à pouvoir retrouver le chemin du retour et ne pas se perdre.
Elle était en admiration devant cette espece si complexe à ses yeux.
Arrivée devant la tanière, elle resta à l’extérieur.
L’intérieur n’inspirait pas confiance, des toiles épaises tapissaient l’entrée et elle ne pouvait pas en voir le fond.

Le mi-arachnide qui y vivait l’avait déjà remarquée et se préparait à sauter sur cette proie.
Elle retourna sur ses pas, et s’en alla.
Elle savait qu’elle risquait de se faire dévorer si elle tentait quelque chose d’irréfléchi.
Le lendemain, elle revint sur les lieux. Certaines araignées avaient tissé leur toile en hauteur, au niveau des arbres.
L’une d’entre elles était justement en train de tisser son piège.
Elle s’accroupit et l’admira en silence.
Une voix retentit derrière elle, ce qui la fit sursauter.

— Que fais-tu ?

Elle crut que c’était son hôte, mais le timbre de voix était différent.
Lorsqu’elle se retourna, elle ne vit personne.

— Au dessus.

Elle leva la tête et se figea de terreur.
Le mi-arachnide était sorti de sa grotte et était perché, la tête à l’envers, juste au dessus d’elle.
Il avait les cheveux courts noirs brillants, et les yeux couleur obsidienne avec une pointe de jaune. Les bras croisés, comme si de rien n’était, il attendait une réponse à sa question.
Elle était tétanisée, c’était la première fois qu’elle voyait un mi-arachnide. Elle n’imaginait pas qu’une telle espèce existait.
Perdant patience, il descendit en soupirant, remettant son corps dans le bon sens.
Il approcha son visage très près du sien.

2015.10.15

Message

Il lui attrapa le bras et le souleva.
Il faisait peur, comme à son habitude.
Son regard dur et ses sourcils froncés, ses mèches de cheveux qui retombaient devant ses yeux accentuaient son air méchant.
Il la plaqua contre le mur.

— Qu’est-ce que tu comprends pas ?!
Cria t-il, en contenant sa voix.

Elle le regarda sans comprendre le sens de ses paroles.
Elle tremblait et ne savait comment réagir à cette situation.

Voyant son air apeuré, il reprit peu à peu son calme et il la serra dans ses bras.
Il la serra par la taille de toute son étreinte.
Ceci eut plus d’impact et de surprise qu’elle ne l’imaginait.
Les mains sur son torse, elle ferma les yeux et profita de ce moment de tendresse.

Le message était passé.

2015.10.15

Fin

La patte fine et coupante traversa son torse.
Sans un bruit de plus, juste les gouttes de sang qui s’écoulaient le long de la lame et qui atterrissaient sur le sol, s’ajoutant à la mélodie ambiante des perles de condensation dans leur chute.

Elle ne bougea pas, la douleur mit un moment avant de se déclarer, et elle-même mit du temps avant de comprendre ce qu’il venait de lui arriver.

La bête avait choisi le moment opportun.
Elle était sur le point de délivrer son ami.
L’ascenseur émotionnel était à son comble.
L’espoir suivit du désespoir et de la fin de tout.
Déjà à genoux, ses forces étaient en train de la quitter.
Elle posa ses deux mains à terre, elle tenta de se maintenir et de continuer à le délivrer, en vain.
C’était fini.
Elle s’écroula aux côtés de son ami encore prisonnier du cocon.
Sa vision se brouilla et elle perdit connaissance, les larmes aux yeux.

2015.10.08

Cocon

Elle s’était infiltrée dans la grotte, le plus discrètement possible.
Il n’y avait eu aucune réaction ni aucun bruit, mis à part la chute de gouttes provenant de la condensation dans la taverne.
Les premieres gouttes la firent sursauter puis elle s’y habitua.

La mi-arachnide observait en silence ce que la petite humaine comptait faire. Elle s’était jetée d’elle-même dans la gueule du loup.
Perchée dans un coin de la taverne, la bête se délectait déjà de tuer ce nuisible qui avait osé pénétrer dans sa demeure.

Ne se doutant de rien, l’humaine marcha à tâtons, jusqu’à ce que ses yeux s’habituent à l’obscurité de l’endroit.
Elle réussit par repérer le visage de son ami, par le hasard des choses.

Il semblait juste endormi, enroulé tel une crêpe dans une couverture blanche de soie d’araignée.
Il était en suspension à quelques mètres du sol.
Elle se demanda comment elle allait s’y prendre pour le délivrer. Elle hésita un long moment, elle toucha avec précaution un pan de la toile.
Elle n’était pas trop collante, et elle s’en aida pour grimper jusqu’à la bonne hauteur.
Elle sortit de sa botte une dague, et elle coupa les ficelles qui maintenaient le cocon.
La première ficelle lâcha et l’équilibre chamboulé, il n’était plus lié que par quelques ficelles et il pencha doucement vers le sol.
Par chance, cela fit descendre en toute sécurité l’humain jusqu’à ce qu’il soit à terre.
Elle redescendit à toute vitesse, en limitant ses mouvements.
Elle ouvrit le cocon avec précaution.

2015.10.07

Toile

Cette mi-arachnide avait eu le coup de foudre pour cet homme à la carrure grande et imposante.
Elle, aux cheveux longs bouclés bruns, à la poitrine rebondissante.
Elle le desirait comme encas.

Il était inconscient, dans une prison de toile qui ressemblait à un sac de couchage qui ne laissait apparaître que son visage.
La petite humaine apparut, de manière furtive et la plus discrète possinle, prête à aider et sauver son ami.

Il était emprisonné dans la toile, tel un vulgaire insecte, il était inconscient à cause de la dose de poison que la mi-arachnide lui avait injecté.
Le corps à l’horizontale, sa tête était légèrement inclinée vers le bas, ses cheveux décoiffés pendaient dans le vide ainsi que le reste de son corps.
La petite humaine avait réussi à s’infiltrer sans attirer l’attention de la mi-arachnide.
Elle tenta de couper le fil de soie qui maintenait son ami dans les airs.

2015.10.06

Premiers soins

Il était rentré complètement épuisé et blessé.
Soulagé d’avoir réussi à rentrer sauf, il tourna de l’oeil lorsqu’il me vit.
Je courais vers lui, il s’était écroulé à quelques pas de la maisonnée.
J’eus du mal à le traîner jusqu’à l’intérieur et l’allonger sur mon lit au sol.
Encore heureux que je n’eus pas à le soulever sur son lit.
Je dus le déshabiller et nettoyer ses plaies.
Il avait été piqué à certains endroits et il me sembla que ce n’étaient pas les blessures qui mettaient sa vie en danger, mais le poison dans les piqûres.

Je dus enlever ses vêtements couche par couche, en prenant soin de lui laisser son seul sous-vêtement.
Je n’avais pas eu le souvenir de le voir torse nu d’aussi près.
Il était très musclé et sa peau était brulante.
Je lui appliquais quelques bandages sur les blessures les moins superficielles, puis je le recouvrai d’un drap fin, ainsi que d’un gant de toilette frais sur le front pour faire baisser sa température.

Maintenant les soins appliqués, je ne pouvais plus faire grand chose de plus. Je soupirai et je commençais a réfléchir à ce qu’il avait pu lui arriver en ce si court laps de temps.

2015.09.30

Plaquage

Il me dévisagea de haut en bas, et me plaqua par terre, d’un geste.
Il était beaucoup plus grand que moi. Sa carrure, ses mains imposantes, son visage marqué.
Je me retrouvais comme prise dans une cage, son corps au dessus du mien, et ses bras étaient comme des barrières qui m’empêchaient de faire le moindre geste.
Ses cheveux retombaient juste au dessus de moi.
Mon souffle s’était accéléré.

— Tout ce que je veux ?
Répéta t-il.

Je continuais à fixer son regard. J’étais comme hypnotisée.
Je me rendis compte de la bêtise de mes paroles.
Je fis vite ma réflexion. Je n’avais plus d’endroit où rentrer et je n’avais plus rien à perdre. Du moins c’est ce que je pensais.
Alors que j’étais perdue dans mes pensées, et que je n’avais rien à lui répondre.
Il se releva, et me libera.

— Arrête tes bêtises et rentre chez toi. Je n’ai rien à faire d’une gamine.
Ce n’est pas un jeu. Tes parents doivent s’inquiéter.

— Je n’ai plus de parents.
Dis-je calmement.

Son regard se posa sur moi, allongée au sol, je fixais un meuble au coin de la pièce pour éviter de croiser le sien.
Je le sentis hésiter puis il se retourna et continua son chemin.

— Fais comme tu veux.
Finit-il par lâcher, à contre coeur.

Le voyant quitter la pièce. Je me mis à réfléchir à ses paroles et ses gestes.
Il n’avait pas tort et je ne faisais que le déranger.
Je me relevais et refis le lit avant de me décider à plier bagage. Même si je n’en avais pas.
Lorsque je mis le pied dehors, il était déjà parti loin.
Je ne pus le remercier et lui dire que je partais.
Je commençais à m’éloigner de la petite maison dans la forêt.

2015.09.26

Montagne

Il avait bien voulu m’accueillir sous son toit, à condition que je donne un coup de main.
C’était ainsi que j’avais commencé à vivre dans cette maisonnette en plein milieu de la montagne.

Ce jour là, j’avais démissionné de mon travail. Cette vie ne me plaisait pas. J’avais alors tout abandonné derrière moi et je m’apprêtais à faire une énorme bêtise. N’ayant pas le courage d’en finir avec ma propre vie, je m’étais dirigée vers cette forêt qui habillait la montagne à côté de la ville.
Et si je grimpais sur cette montagne et que je voyais jusqu’où je pouvais aller avant de mourir d’épuisement ?
Je ne me souviens que vaguement de la suite.
Les larmes aux yeux, en repensant à tout ce que j’avais fait durant ces années, le paysage se dérobait sous mes yeux.
Il faisait nuit et je crois m’être effondrée non loin d’une souche, de fatigue. Je m’étais endormie ou évanouie.

Je m’étais réveillée sur son lit.
Il m’avait nourrie et n’avait pas dit un mot.
J’avais dû prendre mon courage à deux mains pour le remercier.
Il était imposant et peut-être un peu effrayant. Une grande carrure, les épaules larges et solides. Une petite barbe entretenue tant bien que mal, et des cheveux attachés en chignon, légèrement ondulés et épais.

— Je, euh, merci.
— Rentre chez toi.

Son ton était sec et net. Cela me prit par surprise.
Je me mis à pleurer sans raison. Il détourna le regard. J’essuyais mon visage du revers de ma manche, et je lui supliai de me laisser rester dans la forêt.

— S’il-vous-plaît. Laissez-moi rester ! Je ferai ce que vous voudrez !

Je ne me rendais pas compte de ce que je disais et je n’aurais jamais pensé que mes mots puissent être mal interprétés.

2015.09.20

Poignet

Les cheveux fins virevoltants derrière moi.
C’était bien la peine de me coiffer avant de sortir.
J’aime le vent frais du matin, il me caresse légèrement le visage et me fait plisser les yeux. J’apprécie cette sensation.

Ces derniers temps, je fais des rêves étranges. À mon réveil je ne me souviens que vaguement de ce qui s’est passé, mais j’ai une impression d’avoir déjà rencontre certaines personnes totalement étrangère.
Comme cette jeune fille, qui joue au basket sur le terrain en face de mon trottoir.
Les cheveux ondulés attachés en queue de cheval. Elle est plutôt grande et sportive.
Elle a l’air de s’amuser, bien que des gouttes de sueurs perlent sur son visage.
Elle vient de sauter et marquer contre l’équipe adverse.
À côté d’elle, un gars à peine plus grand qu’elle. Les cheveux bruns foncés et lisses lui arrivant au dessus des oreilles.
Pareil, j’ai l’impression de le connaître.
Il s’approche d’elle et la félicite. Ils ont l’air de bien s’entendre.

Je les dépasse rapidement. Je jetais un coup d’oeil simple. Le sport a toujours été une matière que je détestais à l’école. Je n’en restais pas moins impressionnée par les capacités physiques des autres.
Dans mon pull un peu trop large, et mon jeans troué. Je marchais la tête face au vent. Profitant de ce moment, les idées complètement ailleurs.

*

Je ne sais pas ce que je faisais ici, mais comme par habitude, ou par réflexe. Je me suis levée du lit trop grand pour ma seule personne. Les draps doux, et la chambre trop luxueuse dans laquelle je me trouvais auraient dû m’interpeller. Pourtant, je me suis dirigée vers la porte, comme si de rien n’était, et je me suis retrouvée à l’extérieur.
Comme si la logique venait de me rattraper. J’étais abasourdie par le décor. J’étais en face d’une rambarde en bois qui donnait sur une autre rambarde beaucoup plus loin.
À ma droite et à ma gauche, d’autres portes, la copie exacte de celle que je venais d’emprunter.
Une lumière blanche, ou plutôt une sorte d’halo, éclairait le centre de ce rectangle qui ressemblait à un hotel immense.
Je m’approchais à petits pas.
Penchant prudemment ma tête par dessus la rambarde en bois que je serrais fort sous mes doigts et mes ongles.
Je ne voyais même pas le fond. Lorsque je regardais au dessus, la lumière m’aveuglait presque, et je ne distinguais pas le plafond, ou le ciel.
Je reculais, et restais comme un poteau devant la porte.
Il y avait quatre ascenseurs, deux de mon côté, et deux autres de l’autre.
Il y avait également des escaliers.
Pendant que j’essayais d’analyser la situation, une voix me tira de mon monologue interne.

— Bonjour. Tu es nouvelle ?

Je restais bouche bée et je ne savais pas quoi répondre. Je sursautais presque. Il était vêtu d’une sorte d’uniforme blanc simple, mais mes yeux s’arrêtèrent sur les détails du tissu et des différentes compositions.
À son poignet, un éclat de lumière attira mon regard. Il avait un petit bracelet doré en tissu.
Je devais également répondre à sa question.
Il me regarda de haut en bas.
Je me rendis compte que j’étais dans mes vêtements de tous les jours.
Mon pull de frileuse et mon bon vieux jeans abîmé.
J’eus presque honte d’être ainsi en face de ce garçon qui était plus que mignon. Il avait un regard doux et ses longs cils lui donnaient un petit air androgyne.
Je baissais les yeux.

— Tu as un uniforme qui t’attend dans l’armoire de ta chambre.
Dit-il d’un ton calme, sans se moquer de moi.

— Je t’attendrai pour te faire visiter.
Ajouta-il.

Je ne me fis pas prier et je me précipitai dans la pièce.
Effectivement, il y avait une armoire en chêne vernis, dans laquelle j’aurais pu cacher au moins quatre corps comme moi.
Je l’ouvrais, et il y avait un uniforme de la même couleur que le garçon, et avec les mêmes détails.
Je m’empressais de me changer. C’est là que je remarquai que j’avais le même bracelet doré à mon poignet gauche.

2015.09.16

Étages

Elle se réveilla dans un lit double.
Elle était habillée et allongée sur la couverture.
Cela ne sembla persque pas l’étonner.
Elle se releva, machinalement, comme si tout cela était tout à fait normal.
Elle observa même pas la pièce et ouvrit la porte qui donnait vers l’extérieur.
Elle s’arrêta sur le palier, songeuse.
Elle se demanda enfin ce qu’elle faisait ici.
Elle n’avait pas de lit aussi grand, et elle n’avait aucun souvenir d’être allée dormir chez un inconnu.
Elle commença à paniquer.
Elle regarda aux alentours et tenta d’analyser la situation.
Elle était face à une rambarde. À sa droite et à sa gauche, de nombreuses portes qui devaient également donner sur des chambres.
Elle se rapprocha de la rambarde et recula d’un pas.
Elle ignorait à quelle étage elle se trouvait, mais elle fut prise de vertiges.
Elle se demanda si elle se trouvait dans une tour.
De nombreuses personnes semblaient aller et venir des étages inférieurs.
En levant la tête, elle aperçut d’autres étages.
Elle crut rêver lorsqu’elle vit que les étages semblaient apparaître et disparaître au fur et à mesure, au-dessus et en-dessous d’elle.

Alors qu’elle tentait de deviner le rez-de-chaussée, les mains sur la rambarde, de manière prudente.
Une voix l’interpela.
Elle sursauta et le fixa en serrant ses doigts sur le bois.

— Tu es nouvelle ?

Elle le regarda avec des yeux ronds.
Il était dans un uniforme à la fois simple et sophistiqué, avec de nombreux détails et un ruban doré. Il était éblouissant.
Elle se regarda, elle était vêtue d’un vieux jeans et d’un pull un peu trop grand dont les manches cachaient ses poignets.

— Tu as un uniforme qui t’attend dans l’armoire de ta chambre. Tu peux aller te changer, je t’attends ici.

Sa voix était calme et douce.
Elle le remercia d’un hochement de tête et retourna dans ce qui était sa chambre.
Il y avait bien une armoire immense qui contenait le même type d’uniforme que le garçon, sauf que le sien était composé d’une jupe.
Par miracle, le vêtement était pile poil à sa taille.
Lorsqu’elle se vit dans le miroir, elle eut un frisson dans le dos. Elle avait les cheveux en bataille. Elle en profita pour se les brosser rapidement et ressortir de la pièce.

2015.09.14