En vain

Elle ne savait plus depuis combien de temps elle était dans cette position.
Des menottes aux poignets, l’intérieur était recouvert de pics, sa peau était à vif et elle avait déjà écorché la chair en en essayant de se débattre. Du sang avait coulé le long de son bras et avait fini par sécher.
Les chaines étaient à un niveau où elle était obligé de plier ses bras pour ne pas que le poids de ses mains entraîne les menottes et la blesse encore plus.
Les genoux à terre et les bras en suspension, le regard vide.
Quelques mèches de ses cheveux décoiffés retombaient devant elle.
Elle ne sentait plus son sang circuler, elle avait froid et ressentait des fourmis sur tout son corps.

L’homme qui l’avait mise dans cette position n’était pas loin.
Bien qu’elle ne le voyait pas, malgré qu’elle se soit habituée à l’obscurité, elle sentait sa présence.
Il semblait se délecter de la situation.
De temps en temps, elle s’endormait et son poids s’abattait sur ses attaches, la douleur vive à ses poignets la réveillait tout de suite.
Elle était sure d’entendre un petit rire étouffé à ce moment là.

Il s’approcha d’elle, du peu de lumière qui pénétrait dans cette pièce, elle put deviner qu’il avait de longs cheveux lisses et clairs.
Les reflets lui parvenaient et elle voyait à peine ses yeux brillants.
Son regard était malveillant.
Il passa sa main dans les cheveux blonds et emmêlés de la jeune fille, et les porta jusqu’à son visage.
Elle voulut lui donner un coup de tête, mais en s’approchant de lui vivement, les chaînes la bloquèrent et deux fils rouges s’écoulèrent de ses poignets.
Elle ne cria pas, elle serra les dents et baissa son visage.
Elle savait qu’il souriait, il prit son menton et la forca à le regarder.
Il voulait voir la souffrance se dessiner sur sa face.
Il sortit une lame et commença à jouer avec en la frottant contre sa peau.
C’était pour la forcer à ne pas bouger et il en profitait pour observer ses réactions.
Il la passa sur sa joue, elle ne réagit pas.
Il descendit jusqu’au cou, elle frissonna au contact froid de l’arme, il la maintint encore plus fort. Il ne voulait pas abîmer sa poupée.
Il descendit encore plus et coupa le col de son pull qui laissa apparaître son décolté.
Il frôla légèrement la lame sur son corps et fit une coupure assez fine pour qu’elle saigne, pas trop profonde pour ne pas laisser de grande cicatrice.
Il porta ensuite sa bouche sur la chair ensanglantée et lécha la plaie pour en déguster le jus.

Elle voulut le repousser mais en vain, il la serrait assez fort pour l’immobiliser.
Après être restée dans cette position aussi longtemps, ses muscles étaient engourdis. Elle était faible de base et il ne lui restait plus grand chose.
Elle souhaita sa propre mort.
Lorsqu’il finit de nettoyer la plaie avec sa salive, il caressa sa joue avec sa main.
Il dessina les contours de ses lèvres.
Elle saisit sa chance pour tenter de le blesser.
Elle ouvrit la bouche et mordit son doigt.
Elle serra sa mâchoire de toutes ses forces.
En vain.

Il la laissa faire, comme s’il regardait un enfant mâchouiller un doudou.
Elle était tellement épuisée que sa morsure s’apparentait à un suçon.
Il retira son doigt de sa bouche et lécha sa salive.
Elle le regardait de bas.
Elle sentit ses forces la quitter et son corps plus lourd que d’habitude.
Elle n’arrivait plus à soutenir son propre poids.
Elle s’écroula et un autre flot de sang coula de ses poignets.
Elle ne ressentait plus rien, elle voulait juste dormir.

Il la rattrapa et soutint son corps dans ses bras.
Il détacha les menottes et observa les marques sur les poignets.
Cela l’amusait.
C’était la premiere fois que quelqu’un d’aussi proche, physiquement, de lui, lui manifestait autant de haine.
Ce qui l’amusait encore plus, c’était qu’il savait qu’elle ne pourrait jamais le blesser, même si elle le voulait.
Ce sentiment d’être haït mais de ne pas se sentir en danger, était nouveau pour lui. Il décida de la garder en vie comme divertissement.
Il la porta jusqu’à une autre chambre pour que son corps se réchauffe.
Bien qu’étant ennemis, il devait en prendre minimum soin pour qu’elle ne meure pas.

2015.02.06

Rousse

La rousse réapparut dans un sous sol très mal éclairé, on aurait plus dit une grotte.
Quelqu’un s’approcha d’elle, un homme baraqué, les cheveux en bataille et grisonnant.
Il lui demanda comment cela s’était passé.
Elle l’envoya paître et lui demanda de garder le corps de la fille et de le surveiller si elle se réveillait.
Elle partit se changer et être plus présentable.
Cela ne lui prit pas trop de temps.

Cependant, Varvara reprit ses esprits, et tenta de se lever.
L’homme était accroupi à ses côtés et l’observait attentivement.
Elle s’immobilisa à sa vue et eut un mouvement de recul.
Elle crut entendre un rire.
Il lui tendit la main, comme signe de bienveillance.
Elle hésita et décida de garder ses distances.
À ce moment là, la rousse revint vers eux, et prit la parole.

— Je ne te conseille pas de te nouer d’amitié avec cette catin.
— Comment ça ?
Demanda t-il, d’une voix calme.

Elle se tut pendant quelques secondes avant de répondre.

— Elle a tué Vukoslav.

Varvara réagit à ces mots et voulut crier que cela était faux mais l’homme l’agrippa par les cheveux.
Elle poussa un cri de douleur et ne put rien dire de plus.

— Je vais l’emmener au Maître.

Il la jeta par dessus son épaule et la porta jusqu’à un autre endroit.

— Je suppose que ta mission fut un échec…

Elle préfera garder le silence.

Ils pénétrèrent dans une salle encore plus sombre que les autres couloirs.
Leur vue s’adapta à l’obscurité sauf Varvara qui tentait de se débattre sur l’épaule de l’homme.
Il la jeta tout d’un coup sur le sol, puis recula, et s’agenouilla.
Elle était entourée par les ténèbres, les bruits résonnaient et elle avait du mal à savoir par où elle pourrait s’enfuir.
Une voix très grave s’éleva et elle sursauta.

— Que me veux-tu Robine ?
— Maître… Je vous ai ramené une otage…
— Où est Vukoslav ?

Ses questions étaient succinctes et le ton était froid, comme si cela lui importait peu.
Elle dut prendre son courage à deux mains, et lui avouer qu’il était mort.
Elle n’osait pas lui dire que la véritable raison c’était qu’il avait prit son attaque.
Elle ignorait ce qu’il s’était réellement passé mais savait que la fautive était la jeune fille.

— Elle l’a tué.

Il eut un silence plus qu’effrayant et Robine refoulait sa peur.

— Qui est-ce ?
A t-il finalement demandé.

— Une habitante du château.

Il eut un autre silence.

— Approche.

Elle s’exécuta.
Elle s’agenouilla au pied de l’homme, devant son trône de pierre.
Il lui prit le visage.
Elle l’observa avec un regard plein de pitié et d’amour.
Il lui caressa la mâchoire, puis ses mains s’arrêtèrent sur son cou, il serra son emprise.

— Tu pars de ta propre initiative à cet endroit, tu me perds des troupes. Vuskolav.

Il hacha chaque syllabe du prénom.

— Et tu me ramènes une gamine en échange ? Tu penses vraiment que cela suffira à apaiser ma colère ?

Elle ne pouvait pas parler. Elle savait que réagir serait vain et pria qu’il la lâche et qu’elle puisse reprendre sa respiration.
Il la relâcha, et elle se massa douloureusement la peau.
Il la giffla d’une telle force que le bruit résonna et eut un écho qui dura plusieurs secondes.
Il leur fit signe à tous de se retirer.
Varvara ne pouvant voir dans l’obscurité contrairement à eux, fronçait les sourcils en espérant voir quelque chose, en vain.
Elle était entourée d’ombre, elle n’avait aucune idée de sa position et vers quelle direction elle devait tenter de s’échapper.
À l’ouïe, elle put se constituer une idée de la scène.
Lorsqu’elle entendit les différentes personnes quitter l’endroit en la laissant seule ici, elle fut prise de panique.

2015.02.02

Paralysie

Son visage était caché, mais une ouverture laissait voir ses yeux.
Elle avait reconnu ses yeux d’un gris clair, et se retrouvait plantée là, devant lui.
Il semblait aussi surpris qu’elle, et resta également figé pendant un laps de temps.
Chris attrapa Varvara par le bras pour s’enfuir et la mettre en sécurité.
Il n’avait pas vu l’inconnu, caché dans ce recoin.
Varvara suivit Chris sans rien dire, pour ne pas trahir la cachette de son ami, mais son esprit était embrouillé.
Elle ne savait pas ce qu’elle devait penser de cette révélation.
Est-ce que son ami était dans l’autre camp, pourquoi.
Perdue dans ses pensées, elle essayait de suivre le rythme de course de Chris.
Soudain, derrière elle, une lumière étrange survint suivi d’un bruit sourd.
Ils allaient être touchés.
Elle réagit plus vite que son protecteur et dégagea son bras de sa prise et le poussa au loin, à l’extérieur de la trajectoire du rayon.
Il ne s’y attendait pas et trébucha, avant de tomber à quelques mètres de Varvara.
Elle se retourna vers le bruit, elle voulait s’assurer de ce que c’était.
Une ombre s’interposa entre elle et la lumière, et un corps s’écroula devant elle.
Elle ne voulait pas savoir qui c’était mais au fond d’elle, elle savait. Elle ne voulait pas y croire.
Pour s’en assurer, elle s’approcha du corps inconscient, face contre terre.
Elle le retourna puis reconnut ses yeux argents qu’elle aimait tant.
Elle retira son masque de toile, et le visage de Vuskolav apparut devant elle.
Il semblait dormir.
Ses larmes coulèrent et tombèrent sur la joue de l’homme.
Sa vue se troubla et elle commença à se sentir emplie d’une tristesse infinie.
Elle pleurait à chaudes larmes.
Une figure au loin s’approchait de sa position.
Après avoir embrassé le front de Vuskolav, elle se releva puis s’éloigna le plus vite possible.
C’était l’ennemi, et elle n’avait aucun moyen de le combattre.

Chris se releva également et courut vers Varvara.
Un laser vif et rouge s’abbatit dans le dos de Varvara, juste devant ses yeux.
Elle s’écroula, le corps paralysé.
Elle pouvait encore parler, elle ordonna à Chris de partir chercher ses parents et de l’abandonner.
Il ne pouvait pas se résoudre à le faire.
Un second laser visa Chris à quelques centimètres près.
Il évita au dernier moment.
Il n’avait aucune chance et il le savait, mais il devait à tout pris tenter de la sauver.

— Je suis paralysée, tu ne pourras pas t’enfuir avec moi sur ton dos. Dépêche-toi de partir !

À ce moment là, Alexandra arriva par l’autre bout du couloir accompagnée du garde du corps de Gabriel.
Tout le monde avait été séparé.
Elle vit sa fille par terre et paniqua.
Chris lui fit signe de ne pas s’approcher.
Et un autre laser passa devant ses yeux.

— Je reviens tout de suite, je ne t’abandonnerai pas.
Murmura t-il à Varvara avant de s’éclipser.

Il rejoignit Alexandra et Charles en leur expliquant la situation.
Alexandra était blessée, Charles était vraiment de mauvaise humeur et arborait un visage coupable lorsque Chris remarqua l’état de sa maîtresse.

— On risque d’y laisser notre peau si on y va, même à deux.
Dit Charles en s’adressant à Chris.

Chris acquiesça mais le temps comptait.
Varvara essayait de lutter contre la paralysie mais rien n’y faisait.
Elle pouvait à peine bouger les doigts de sa main.
Elle se maudissait de sa propre faiblesse.

Alexandra établit un plan où elle créerait un bouclier magique pour les protéger des rayons, pour ensuite récupérer sa fille et s’éloigner du danger.
Cela marchait à merveilles jusqu’à ce que d’autres ennemis arrivent des différents côtés.
Ils attaquaient au corps à corps et durent poser le corps de Varvara et combattre, tout en protégeant également Alexandra qui s’efforçait à maintenir le bouclier.
La fatigue arriva rapidement.
Les ennemis n’y allaient pas de main morte.
Heureusement, Gabriel arriva au bon moment et repoussa tous les sbires d’une seule attaque.
Il était à quelques mètres derrière elle.
Un eclair aveuglant surgit et Alexandra, qui maintenait son bouclier depuis plusieurs minutes, s’épuisait. La puissance de garde diminuait à vue d’oeil.
Le rayon suivant traversa lentement le bouclier avant de s’écraser au pied d’Alexandra.
Son bouclier se désactiva juste après et elle s’écroula.
Le prochain rayon arrivait droit sur elle et Chris s’interposa.
Il le prit de plein fouet et le poids de son corps tomba sur Alexandra.
Elle le maintint comme elle le pouvait avec ses forces restantes.
Gabriel accéléra son pas et voulu les aider mais il était trop tard.
Le leader des ennemis était à quelques mètres d’eux.
Il savait qu’il n’aurait aucune chance contre Gabriel.
Charles était prêt à attaquer.
Gabriel lança une attaque de glace dont la puissance arracha le manteau de l’adversaire et emporta son voile et on découvrit une rousse aux cheveux bouclés réunis dans un chignon.

Elle eut chaud.
Charles l’attaquait au corps à corps.
Elle le repoussa tant bien que mal, mais il revenait à la charge.
Elle feinta d’approcher son adversaire pour attraper le corps de Varvara, et s’en alla dans un nuage de fumée.

2015.01.26

Restes

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle ne se savait plus trop où elle était.
Elle reprit rapidement ses esprits et reconnut sa chambre.
Son frère était à son chevet ainsi que Chris et Charles.
Elle avait l’habitude d’avoir Chris à ses côtés, vu qu’il avait été désigné comme son garde du corps, cependant, elle n’avait pas l’habitude de croiser Charles.
Il était souvent sur le terrain d’entraînement, un lieu qu’elle fréquentait très rarement.
C’est lui qui vint vers elle le premier.
Il lui toucha le front et lui palpa le pouls, en lui demandant comment elle se sentait.
Elle était un peu déboussolée mais tout allait bien, puis elle demanda ce qu’il s’était passé, et où était Vukoslav.
Elle paniqua de ne pas voir ses parents, le questionna également sur la sorcière, et ce qu’elle était devenue.

— Comment ça ? Tu veux dire, ses restes ?
Repondit Iliès, un peu perdu.

— Ça veut dire… Que vous l’avez vaincue ?

Il eut un silence et les trois hommes échangèrent des regards.

2015.01.13

Éveil

Chris était à ses côtés lorsque Vukoslav fut attaqué devant ses yeux.
Il changea de camp au dernier moment, lorsqu’il vit que Varvara était en danger. Il se jeta entre le projectile magique et elle pour la couvrir et s’écroula sous le choc.
Il regarda Varvara dans les yeux avant de perdre connaissance.
Il lui avait adressé un sourire, bien que ses yeux étaient tristes.
Il était désolé qu’ils apprennent leur véritable identité dans ces conditions. Il ne regrettait pourtant pas de s’être sacrifié pour sauver celle qu’il aimait.

Elle vit la scène au ralenti et n’arrivait pas à y croire.
Il était venu de nulle part.
Elle ne savait pas si elle était plus choquée d’apprendre qu’il faisait partie des ennemis, ou de le voir sans connaissance au sol.
Ses sentiments prirent le dessus et les larmes commencèrent à couler sans qu’elle ne s’en rende compte.
Elle marcha jusqu’à son corps, mais Chris l’arrêta, il la prit dans ses bras pour l’empêcher d’aller plus loin.
Elle pleurait à chaudes larmes et criait au fond d’elle.
Chris devait assurer sa sécurité, et ils devaient s’éloigner le plus rapidement possible du danger.

Varvara ne savait plus comment gérer ses sentiments de tristesse et de haine, elle se figea.
Elle baissa la tête, ses cheveux blonds recouvrant son visage.
Chris se demanda si elle allait bien, vu qu’elle avait arrêté de se débattre.
Tout d’un coup, il reçut une décharge assez puissante pour le faire lâcher prise.
Les cheveux de Varvara flottèrent étrangement, alors qu’il n’y avait pas de vent.
L’air devenait sec, puis, une rafale de vent se leva d’un coup et dévasta tout ce qu’il y avait autour de Varvara.
Chris fut projeté au loin.
Elle marcha jusqu’à Vukoslav et le serra dans ses bras.
Elle releva sa tête et fixa la sorcière.
Celle-ci commençait à paniquer et ne savait pas trop ce qu’il se passait.
Elle se dit que ce n’était que du bluff et qu’elle devait profiter de la situation pour éliminer la jeune fille.
Sans avoir froid aux yeux, elle alla à sa rencontre et se prépara à la tuer, cette fois-ci sera la bonne.
À mi-chemin, elle dû se couvrir les yeux à cause du vent et des débris de sable qu’il emportait.
Varvara esquissa un sourire et un éclair jaillit des débris et s’abattit sur l’ennemi.
Elle fut immobilisée.
De nombreux éclairs jaillirent de part et d’autre, et l’adversaire fut prise en plein milieu de la minuscule tornade.
Les débris écorchèrent ses vêtements et sa peau.
Les éclairs furent de plus en plus puissants et elle finit à genoux, avant d’être brûlée à vif. Il ne restait que des cendres et ses os. Puis le vent retomba.
À ce même moment, Varvara s’évanouit et s’écroula sur le corps de son aimé.

Chris n’en croyait pas ses yeux.
Alexandra n’était pas loin et avait vu la scène, son époux l’aidait à se maintenir debout, elle avait été blessée.
Ils firent tous les deux surpris et se dépêchèrent de se rendre auprès de leur fille.
Gabriel examina Varvara de près.
Elle était juste inconsciente, épuisée psychologiquement.
Aucune blessure apparente.
Pendant ce temps, Alexandra pris le pouls du jeune homme inconnu.
Il était faible mais si on le soignait d’urgence, il pourrait probablement s’en sortir.
Elle ordonna qu’on s’occupe de lui en priorité, bien qu’elle était elle-même blessée.
Cet homme avait sauvé sa fille et méritait d’être bien traité.
Tout le monde retourna à son poste assez rapidement et se hâtèrent de réparer les dégâts causés.
Chrystal vint en courant et Alexandra lui expliqua la situation. Elle confia l’homme mystérieux en de bonnes mains.
Gabriel porta sa fille dans sa chambre et guetta son rétablissement.
Alexandra le suivit, Chris l’aida à se déplacer.
Il insista pour qu’on la soigne mais elle refusa et dit qu’il y avait plus urgent qu’elle. Elle assura que ça allait et que ce n’était pas bien grave.
Arrivés dans la chambre, Gabriel réfléchissait à ce qui venait de se passer.
Sa fille venait de montrer l’ampleur de ses pouvoirs.
Il faudra qu’elle apprenne à s’en servir.
Iliès arriva également dans la chambre et s’enquit de l’état de sa soeur.
Gabriel contacta Charles pour le prévenir et le désigner comme précepteur pour sa fille.
Cela rappela des souvenirs à Chris.

Alexandra s’assit dans un fauteuil pour se reposer un peu.
Elle avait la tête qui tournait un peu, elle s’inquiétait pour sa fille.
Lorsque son fils entra, elle se sentit rassurée qu’il allait bien.
Chris écoutait attentivement les conversations.
Alexandra vit sa vision se troubler et les voix qu’elle entendait semblaient s’éloigner.
Elle ferma ses yeux quelques secondes, comme pour les soulager.
De loin, on pouvait croire qu’elle faisait une sieste.
Chris remarqua cela, et pensait qu’elle s’était assoupie.
Tout le monde remarqua à quel point elle était fatiguée, puis Gabriel s’approcha d’elle, en la réveillant gentiment, qu’elle serait mieux dans son lit, il comptait la porter, lorsqu’il remarqua que son pouls était trop faible et qu’elle ne réagissait plus.
Elle avait reçu un violent impact et elle ne s’était pas rendu compte que son crâne était ouvert.
Tout l’arrière de sa tête, jusqu’au dos, était recouvert de sang.
Il confia la surveillance de leur fille à Chris et Iliès et porta sa femme jusqu’à l’infirmerie.
Chris s’en voulait de n’avoir pas remarqué cela.
Iliès était également inquiet pour sa mère.

— Je m’occupe d’elle, tout ira bien. Je vous tiens au courant dès que possible.
Dit Gabriel, en tentant de garder son calme.

Sur le chemin, il se maudit lui-même de n’avoir pas assez fait attention à elle.
D’avoir failli à la protéger.

— Quelle idiote, pourquoi tu n’as rien dit.

La situation était plus grave qu’il ne l’avait laissé entendre aux autres. Elle avait perdu beaucoup trop de sang. Il essayait de garder son calme mais il ne put s’empêcher de laisser échapper une larme.

2015.01.12

Capuche

Varvara avait la tête plongée dans les livres, comme à son habitude.
Soudain, la porte de la bibliothèque s’ouvrit avec violence.
Elle eu a peine le temps de réagir qu’une dague traversa la pièce pour passer à quelques centimètres de son visage.
Son regard resta figé pendant quelques secondes avant d’entendre un bruit derrière elle.
L’arme s’était planté dans une silhouette juste derrière elle.
La personne s’écroula sur la table en se vidant peu à peu de son sang.
Elle n’osa pas bouger.
Chris apparut et l’attrapa par le poignet.

— Suis-moi.
D’une voix sèche et sure.

Elle obéit en étant encore sous le choc.
Il se passait des choses dans le château.
Tout le monde était pressé et courait ici et là.
Elle était tellement plongée dans ses livres qu’elle ne s’était rendue compte de rien.
Elle croisa son père dans un couloir.
Il courut vers elle.

— Chris, essaye de rejoindre Alexandra. Je vais m’occuper de Varvara.
Iliès devrait pouvoir s’en sortir, il y a Bellinda et Charles avec lui.

Elle suivit son père sans comprendre exactement la situation.
En devinant les questions non posées de sa fille, il commença à lui expliquer.

— Nous sommes attaqués par un groupe de la contrée voisine. Je ne sais pas encore qui ils sont mais plus aucun lieu n’est sûr. Surtout, ne t’éloigne pas de moi.

Il lui jeta une cape à capuche et lui ordonna de cacher son identité avec.

— Je ne sais pas ce qu’ils nous veulent exactement. Certainement le château. J’ai quelques endroits à vérifier avant de retourner rejoindre maman et les autres. Elle est sûrement en train de se battre.

Alors qu’ils s’enfonçaient dans les couloirs du château, elle sentit la présence de quelqu’un.
Une silhouette encapuchonnée apparut devant elle et Gabriel.
Il s’arrêta et poussa sa fille à rester derrière lui.
Il commença à préparer ses sorts magiques pour attaquer l’ennemi.
Elle le prit de court et projeta son père contre un mur.
La capuche tomba avec le sort et laissa découvrir le visage d’une magicienne. Une femme aux cheveux roux, ondulés, attachés en nattes et enroulés pour former un chignon. Des mèches rebelles trop courtes retombaient sur chaque côté de son visage. Ses yeux bruns sombres, et son sourire sadique.
Son père se releva avec un peu de mal.

— Va-t-en ! Cours !

Elle ne voulait pas abandonner son père mais elle ne savait pas combattre et savait qu’elle serait plus qu’une gêne.
Elle commença à reculer et courir sur le chemin inverse.
La femme ordonna à un de ses hommes de l’empêcher de partir et de la tuer.
Une silouhette masculine apparut en face d’elle sans qu’elle ne puisse rien faire.
Il l’attrapa et l’immobilisa.
Il lui retira sa capuche et se figea.
Ils se fixèrent.
Ils se connaissaient.
Il reconnut la jeune fille dont il était tombé amoureux.

— Qu-qu’est-ce que tu fais ici… ?!
Sa voix tremblait.

Elle resta muette, en essayant de se convaincre qu’il ne pouvait pas être de ce camp.
La sorcière commençait à perdre patience.

— Qu’est-ce que tu attends ?! Tue la !

Son père tentait de la combattre. Il se défendait plutôt bien mis à part l’engagement qu’il avait mal pris.
Lorsqu’il vit que sa fille avait été attrapée, il paniqua et perdit son sang froid. L’ennemie en profita pour l’envoyer valser une nouvelle fois.
Elle se releva de ses propres blessures.
Elle décida d’achever l’enfant de ses propres mains.
Elle récita un sort pour transformer sa main droite en une sorte de plante acérée et extensible pour la diriger vers la jeune fille, pendant qu’elle était de dos.
Son compagnon, ne sachant que faire, vit l’attaque venir et par instinct, protégea celle qu’il aimait et prit le coup à sa place.
La sorcière ragea et dégagea son cadavre comme un déchet.

— Je savais que je ne pouvais pas compter sur lui… !

Elle s’approcha de Varvara et prit son temps.
Elle était à terre et son regard oscillait entre celui qui venait de la protéger, et la sorcière.
Elle ne comprenait plus rien. Il n’était pas de son camp ? Pourquoi ?

— Je me demande comment je vais te tuer… C’est donc toi, son genre de fille… Peut-être devrais-je te garder encore un peu en vie, pour m’amuser… Tu ne sembles pas savoir te défendre toute seule. HAHAHAHAHAAAHAHAHAH.

Son rire se tut lorsqu’elle reçut une attaque de plein fouet.
Elle encaissa et cracha un peu de sang.
Alexandra venait d’arriver, accompagnée de son fils et Chris.
Elle repoussa la mage et demanda à Chris de s’occuper de Varvara. Pendant ce temps, Iliès alla auprès de son père.

Elle était de taille contre la mage. Même blessée superficiellement et avec la fatigue des combats précédents.
Varvara avait le regard perdu dans le vide.
Elle se réveillait lentement de sa torpeur et vit le corps de Vladislaw recouvert de son propre sang.
Chris s’approcha d’elle et vérifia qu’elle n’avait rien.
Elle s’approcha du corps de celui qu’elle pensait être son ami.
Il était devant ses yeux, comme endormi.
Chris l’observait sans rien dire.
Elle ne pleura pas mais une tristesse infinie l’envahie.

2015.01.08

Retour de bâton

Après le rituel, je m’étais effondrée de fatigue.
Le lendemain, je me réveillais avec une chaleur étouffante, pourtant mon corps tremblait.
Chrystal était à mes côtés et Gabriel faisait les cents pas non loin, dans la chambre.
Lorsqu’il me vit réveillée, il se précipita vers moi et serra ma main dans la sienne.
Je ne comprenais pas ce qu’il se passait.
Chrystal prononçait des mots qui me semblaient lointains.

— Cela devrait aller, nous ne pouvons qu’attendre… Que son état s’améliore. C’est la première fois que j’assiste à un transfert de pouvoir chez une demi-humaine. Ses cellules n’ont pas supporté la charge magique. Son corps réagit comme s’il luttait contre un corps étranger. Elle a de la fièvre, il faut juste lui apporter de quoi s’hydrater et du repos. Appelle-moi dès que sa situation évolue.

Gabriel était totalement paniqué, il avait peur de me perdre.
Chris était également là. Il me regardait de loin.
Lorsque Chrystal partit, il la suivit.

— Dites-moi la vérité. Qu’est-ce qu’il va lui arriver ?
— … Je ne sais pas. C’est un cas inédit et je ne sais pas ce qu’il faut faire pour l’aider. Le temps nous le dira… Je vais tout de même voir s’il n’y a pas quelque chose pour la soulager.

La nouvelle ne devait pas se répandre.
Les plus proches furent vite mis au courant.
Bellinda accourut.
Le lit d’Alexandra fut vite entouré de plusieurs personnes.
Chris restait assez loin. Il savait qu’il n’arriverait pas à contrôler ses sentiments s’il s’approchait trop.
Il était adossé à un mur, les bras croisés.
Ils décidèrent de se relayer à son chevet pour ne pas que cela semble trop louche.
Lorsque ce fut le tour de Chris, il se permit de s’asseoir à côté d’Alexandra.
Il toucha son front pour prendre la différence de température. La fièvre était en train de tomber.
De soulagement, des larmes coulèrent sur son visage.
À ce moment, une goutte s’écrasa sur la main d’Alexandra.
Elle se réveilla à moitié.
Elle vit Chris pleurer.
Il s’essuya rapidement les yeux.

2015.01.06

Température [Fanfic] Etrian Odyssey

Elle était retournée à leur chambre, la tête un peu dans le brouillard.
Sa discussion avec la jeune femme l’avait beaucoup embarrasséee.
Elle ne savait plus où elle en était avec la relation qu’elle entretenait avec son coéquipier.
C’étaient peut-être les vapeurs du bain, ou bien la fatigue qui rendaient sa démarche un peu étrange. Ou bien la boisson que lui avait fait boire la femme. Elle n’était pas habituée à l’alcool.
En frappant à la porte, l’homme n’avait pas l’air très content.
Il lui demanda ou elle était passée et pourquoi elle avait mis autant de temps à retourner dans la chambre.
Il avait retiré son armure et était en marcel. Il avait attendu qu’elle rentre pour partir se laver, ses muscles étaient bien visibles à travers son habit.
Elle baissa les yeux d’un air gêné et ne trouva pas d’excuses à lui donner et expliqua qu’elle était en train de discuter avec quelqu’un.
Alors qu’il était en train de lui passer un savon au sujet de la méfiance qu’elle devait avoir avec les inconnus, elle se sentit de plus en plus mal.
Elle sentait son corps se réchauffer anormalement.
Le peignoir dans lequel elle était commençait à l’étouffer et elle avait du mal à se concentrer à ecouter le sermon.

— Tu m’écoutes quand je te parle ?!

Elle releva son visage vers lui et allait lui répondre.
Leurs regards se croisèrent et ses jambes faiblirent et elle tomba lentement.
Il la rattrapa dans ses bras.
Son corps était brûlant et elle semblait avoir de la fièvre.
Elle attrapa le bras de son ami, elle n’avait plus de force.
Son esprit était embrouillé.

— Qu’est-ce qu’il t’arrive ?!

Son peignoir se détacha un peu et il vit une partie de sa poitrine.
Gêné, il détourna le regard.

Le souffle court, elle s’excusa.
Elle ne savait plus trop pour quelle raison, mais elle devinait qu’elle devait demander pardon pour son comportement.
Il la serra contre lui, et colla son front contre le sien pour sentir si elle n’avait pas de fièvre.
Il analysa la situation et l’état de la jeune fille.
Elle avait été droguée. À faible dose, mais le produit faisait effet.
Son poul s’accélérait et sa respiration était de plus en plus saccadée.
Sa temperature corporelle augmentait et elle se sentait faible.
En étant dans les bras de son ami, elle ressentait des émotions étranges.
Elle était à la fois bien, et mal à l’aise.
Elle avait envie de rester encore dans ses bras.
Elle voulait le prendre dans ses bras, même si son état ne le lui permettait pas.
Il remit en place son peignoir et la porta dans le lit.
Il alla chercher de quoi la raffraîchir et éliminer les toxines dans son sang.
Elle lui attrapa le bras avant qu’il ne s’en aille.
Il savait quelle genre de drogue elle avait avalé et il était conscient qu’il était dangereux pour lui de rester à ses côtés.
Il n’était pas indifférent à son égard.
Il lui serra la main et la rassura qu’il reviendrait.
Il en profita pour sortir de la pièce et reprendre un peu ses esprits.
Il devait en priorité repérer la jeune femme qui avait drogué sa coéquipière. Elle avait une idee derrière la tête.
Il s’éloigna le plus normalement possible de la porte et se posa dans un endroit et attendit qu’elle se manifeste d’elle-même.
En quelques minutes, elle sortit de sa cachette et se dirigea vers la porte et tenta de forcer la serrure.
Il attendit qu’elle ouvre la porte pour lui sauter dessus et lui attrapper le poignet.
Elle fut tellement surprise qu’elle ne réagit pas et était comme figée.
Il porta une dague à son cou et la forca à rester sage.

— Je déteste les fouineuses de ton genre.
La prochaine fois que je te revois rôder autour de nous, je te tue.

Il la relâcha et elle repartit en courant.

Le lendemain matin.
La jeune fille se réveilla avec un mal de crâne assez conséquent.
Les souvenirs de la veille étaient flous.
Son coéquipier dormait à poings fermés sur le lit d’à côté, tout habillé, il s’était tout simplement allongé sur la couverture.
Elle se leva et porta sa couverture vers lui.
Il attrapa son poignet et ouvrit soudainement les yeux.
Elle prit peur.
Il s’approcha d’elle pour prendre sa température.
Puis la tira vers lui, sous la couverture.
Il la serra contre sa poitrine.

2014.12.23

Uniforme

Les pouvoirs de la fille se manifestent
Obligé de la séparer de sa mère et de son frère
Son père vient la chercher
Elle découvre la face cachée
Elle vit dans l’autre monde
Elle suit des cours de combat et de défense
Rencontre avec Chris son mentor
Son existence est cachée
Le château se fait attaquer
Chris la protège
Ils sont pris au piège
Elle se fait battre par plusieurs ennemis
Chris met sa vie en danger pour sauver la vie d’Alexandra
Son père arrive
Il tue le dernier ennemi
Chris est en soin intensif
Alexandra perd connaissance
Elle est également en soin spécial
Son existence est découverte
Elle se fait enlever
Elle se réveille dans un endroit inconnu
Rencontre avec Gabriel
Rencontre avec les domestiques
Visite des lieux en compagnie de Gabriel
Présentation de Charles, son protecteur
Son père arrive
Il discute avec Gabriel
Il embrasse sa fille et repart en laissant Chris avec elle.
Elle est confiée à Gabriel pendant une duree indéterminée
Charles et Gabriel accompagnent Alexandra et Chris dans leur chambre respective

Alexandra frappe à la chambre de Chris
Il lui ouvre torse nu
Elle s’assied sur le lit pour l’attendre
Elle s’excuse et pleure
Il l’embrasse
Il s’arrête
Elle repart dans sa chambre
Elle s’endort
Le lendemain matin, une domestique lui apporte une robe luxueuse
Elle refuse et ordonne à la domestique de lui apporter une autre tenue plus sobre
La domestique ne peut pas
Elle assome la domestique et lui emprunte sa tenue
Elle l’allonge dans son lit
Elle part à la recherche d’une autre tenue plus pratique
Elle visite le chateau
Elle voit l’entraînement des gardes
Elle s’approche
Une autre domestique qui la reconnait l’attrape dans le vestiaire
Elle s’excuse et rend l’uniforme en échange de la tenue d’entraînement des gardes
La domestique va dans sa chambre pour rendre la tenue à sa propriétaire
Chris tombe sur la domestique à la place d’Alexandra
Ils partent à sa recherche
Alexandra se fait interpeler et doit participer à l’échauffement des gardes
Elle se fait tester par la capitaine du groupe
La capitaine tombe amoureuse de la beauté d’Alexandra
Le combat est serré
Elles ont des armes en bois
Elle finit par toucher à plusieurs reprises la capitaine
Elle se fait également toucher par son adversaire
Les autres gardes sont autour et observent avec admiration
Charles arrive à cause du rassemblement
Il voit de dos Alexandra
Elle se retourne
Il la reconnait et surpris
Il va vers elle et arrête le combat
Il lui attrape le bras et la gronde
Elle tremble et perd connaissance
Il la rattrape et l’emmène à l’infirmerie
Il croise Chris et les domestiques dans les couloirs
Ils se rendent tous à l’infirmerie
Le médecin l’allonge
Il met dans la bouche d’Alexandra un morceau de sucre
Elle commence à reprendre des couleurs

2014.06.09

Conte

Il était une fois, dans un château au beau milieu d’une forêt, vivait une princesse.
La jeune princesse ne sortait jamais de sa chambre et observait le monde de sa fenêtre.
Elle avait un grand frère qui vivait également dans le château mais avait le droit de sortir et faire ce qu’il voulait.
Elle le voyait souvent jouer et s’entraêner à l’épée de la fenêtre de sa chambre.
Ses parents voulaient la protéger et elle vivait cachée du monde entier. Personne à part sa famille proche était au courant de son existence.
Dans le château, on disait qu’elle était une servante malade et qu’elle occupait une partie de la tour. Personne ne devait l’approcher parce qu’elle était très contagieuse.
Cependant elle avait accès à beaucoup de livres que son frère lui apportait de temps en temps.
Elle avait un majordome qui s’occupait d’elle personnellement. Il lui apportait à manger et lui faisait la conversation lorsqu’il avait le temps.
Il ne restait jamais très longtemps.
Les gens ne devaient pas se douter de quelque chose.
Ainsi elle voyait ses parents que très rarement.
Elle pouvait les observer de loin.

Un soir, le village et le château se fit attaquer.
L’alerte fut sonnée et tout le monde se prépara au combat.
Son grand frère entra en trombes dans sa chambre et l’emmena par une sortie cachée et ils furent tous les deux à l’extérieur du château.
Ils prirent des sentiers et passèrent par un bois et son frère lui dit :

— Tu ne devras jamais dire d’où tu viens.

Il aperçut une calèche de marchand s’approcher et l’arrêta.
Il lui demanda où il se rendait et fit signe à sa soeur de monter et de descendre à la prochaine ville.
Il lui donna une petite dague qu’il attacha à sa jambe.

— Garde cette dague précieusement. Je viendrai te chercher.

La princesse pensait que son frère viendrait avec elle.
Elle se demanda si ses parents allaient bien.
Elle n’eut pas le choix et écouta son frère.

Quelques kilomètres après, la calèche s’arrêta net.
Elle était assise à l’arrière et ne comprit pas tout de suite ce qui lui arrivait.
Des voleurs avaient attaqué le marchand et pris la voiture.
Elle paniqua et se cacha derrière des marchandises.
Les voleurs prirent la place du marchand et continuèrent la route.
La princesse ne devait pas se faire remarquer par les voleurs et sauta de la voiture en pleine marche.
Malheureusement elle trébucha et se cogna la tête contre un rocher.

Le lendemain elle se réveilla avec un mal de tête et une petite perte de mémoire.
Elle ne se souvenait plus de ce qu’elle faisait au beau milieu de la route.
Elle se rappelait au moins de son prénom et remarqua la dague à sa jambe.
Elle se rappela également que quelqu’un lui avait dit de prendre soin de cet objet. Elle ne se souvenait plus de qui exactement mais elle se souvenait des paroles.
Elle se tourna vers les bois et décida de marcher dans cette direction en suivant la route.

Elle se cacha derrière un tronc lorsqu’elle vit qu’un homme se faisait attaquer par un groupe de brigands. Elle ne put rien faire à part se cacher et observer discrètement la scène.
L’homme pris au piège fut blessé mais réussit à repousser ses opposants.
Il marcha lentement jusqu’à un arbre et s’y adossa.
Il saignait beaucoup.
La princesse se rappela soudain des connaissances qu’elle avait en magie de guérison.
Elle s’approcha de lui et voulut l’aider.
Lorsque l’homme la remarqua, il se mit sur la défensive et pointa son épée dans sa direction.
D’un air méfiant il dit :

— Qu’est-ce que vous me voulez ? Allez vous-en !

Elle s’arrêta quelques secondes et continua de marcher vers lui.
Il semblait à bout de forces, il tenait à peine sur ses jambes.
Elle était à quelques centimètres de lui.
Il ne baissa pas son épée, elle le contourna et observa la blessure du monsieur.
Il l’observait également. Curieux de savoir ce qu’elle allait faire.
Allait-elle lui voler sa bourse ?
Elle toucha sa blessure et il fit une grimace.
Il baissa son épée et de son autre main, il attrapa le poignet de la princesse.

— Qu’est-ce qu’il vous prend ?!
Cria t-il.

Elle récita une formule magique et une lumiere blanche et chaude sortit de sa main pour s’appliquer sur la blessure du blessé.
Il se sentit tout de suite mieux.
Cependant, ce sort magique n’était pas sans prix, il utilisait l’énergie de la princesse. Elle se sentit étourdie et finit par perdre connaissance.
L’homme soigné, attrapa la princesse dans ses bras avant qu’elle ne tombe par terre.

— Hey, petite !

Il rangea son épée et toucha sa blessure guérie. Le sang était resté sur ses vêtements mais la plaie avait disparue.
Il attendit que la princesse se réveille pour la remercier.
Quelques minutes plus tard, elle ouvrit les yeux mais restait faible.
Elle n’avait pas mangé depuis la veille et son estomac se fit entendre.
L’homme fouilla dans son sac et lui donna une pomme.
Elle la mangea tant bien que mal, elle avait à peine de la force pour tenir le fruit et croquer dedans.
Le monsieur coupa alors la pomme en morceaux et nourrit sa sauveuse.
Il lui demanda alors :

— Pourquoi m’avez vous aidé ?

Elle avala et répondit :

— Gentil.
— Parce que j’ai l’air gentil ?
Il ria.

— Où habites-tu ? Je vais te raccompagner jusqu’à chez toi.

Elle baissa la tête et pris une mine triste.

— Tu n’as pas de chez toi… ?

Elle ne pouvait pas dire d’où elle venait. Elle ne s’en souvenait plus.
Elle le regarda les larmes aux yeux et il comprit.
Après avoir fini de manger la pomme. Ils se remirent en route.
Il lui demanda si elle avait la force de marcher.
Elle tenta de se relever mais elle arrivait à peine à porter son propre poids.
Le monsieur était fort alors il porta la princesse sur son dos et s’enfonça dans les bois.

— Les routes sont de plus en plus dangereuses de nos jours.
Dit-il pour s’expliquer.

— On va aller chez moi. Tu pourras t’y reposer et on discutera calmement.

2014.02.27