Colis précieux

Il se pencha sur le corps faible de la jeune fille.
Il observa son teint pâle pendant quelques secondes puis écarta doucement la couverture qui la recouvrait.
Elle était dans une robe de chambre blanche à dentelles.
Il la porta dans ses bras et la serra contre lui pour qu’elle n’ait pas trop froid.
Au moment où il faisait signe à ses hommes qu’il était temps de partir, la porte s’ouvrit avec fracas.
Le père ainsi qu’un autre jeune homme était là.
Ils avaient couru et s’étaient précipités jusqu’ici en entendant l’alerte.
Julien et le maître des lieux étaient restés une seconde stupéfaits. L’ombre de l’intrus portait dans ses bras la fille.
Le ravisseur s’enfuit sur le champ, laissant ses hommes s’occuper des deux nouveaux arrivants.
Julien s’occupa de deux d’entre eux, tandis que le troisième se mit à suivre le leader pour assurer ses arrières.
Le paternel suivi instantanément les deux fuyards.
Alors qu’il allait rattraper le premier qui emportait avec lui Alexandra, le second lui barra la route et l’empêcha de continuer sa course.
Il n’avait plus aucun choix à part vaincre son adversaire pour suivre la trace du leader.

Il n’était plus en état de courir après le combat.
Il immobilisa son opposant et l’assoma.
Les évènements de la journée l’avaient trop affaibli et il ne pouvait laisser son domaine à l’abandon.
Il en avait assez fait pour la soirée.
Il allait pouvoir interroger l’otage au sujet de son supérieur.
Il retourna au château, portant le corps inconscient de l’ennemi sur son épaule, il vit que Julien en avait fait de même en attachant ses deux adversaires inconscients.
Il était auprès d’Elisa, elle-même dans les pommes à quelques mètres de là.
Il vérifia qu’elle n’avait aucune blessure grave et la réveilla gentiment.

Elle ouvrit peu à peu ses paupières dans les bras de Julien. Elle ne le reconnu pas tout de suite.
Elle se souvint progressivement de ce qui s’était passé et paniqua.
Une horrible douleur lui lança à l’arrière de la tête.

— Tu as pris un sale coup, tu devrais te ménager.
Expliqua Julien.

Elle se souvenait qu’elle avait échoué lamentablement.

— La princesse ?!…

Il secoua la tête.

— Ils l’ont emmenée…

Sephyl posa le poids qu’il avait trimbalé et regarda de haut les trois corps à ses pieds.
Il s’en voulait tellement de n’avoir pas pu secourir sa fille.
Il était énervé contre lui-même et contre ses hommes.
Il se disait qu’il les aurait tués s’il n’avait pas besoin qu’ils restent en vie pour lui fournir des informations.
D’un ton sec il ordonna.

— Mettez-les-moi dans un cachot.

Il se retourna et se dirigea vers la porte.

— Je m’en occuperai demain matin.
Ajouta t-il, avant de retourner dans ses quartiers.

Il regarda à peine si Elisa, ni ne demanda si elle allait bien.
Cela ne lui ressemblait pas.
Sa fille venait de se faire enlever et il était dans une rage qu’il intériorisait du mieux qu’il pouvait.
Elisa et Julien ne dirent rien.
Elisa baissa les yeux et s’excusa intérieurement plusieurs fois.

— Ce n’est pas ta faute, personne aurait put lutter dans cette situation.
Dit Julien pour la consoler et voyant sa face dépitée.

Elle fixait le sol et des larmes coulèrent de ses yeux.

— … J’ai failli à ma mission… Alors que je me suis moquée de Chris et de son incompétence à protéger la princesse…

Les gouttes tombèrent de plus en plus grosses.
Julien detourna le regard et se leva pour emmener les trois hommes au cachot.

— Tu te rattraperas demain. Ne te laisse pas abattre par un échec.
Ajouta t-il, un homme sur l’épaule et les deux autres qu’il trainait derrière lui.

Elle se remit de ses émotions, sécha ses larmes et l’aida à déplacer les otages.

2014.04.12

Visite surprise

Ils pénétrèrent dans la pièce, les baies vitrées avaient été ouvertes discrètement.
La garde du corps fut prise au dépourvu.
Elle sonna immédiatement l’alerte.
Elle tira avantage de l’obscurité pour analyser la situation.
D’après les bruits de pas, ils étaient au moins trois.
Elle vit une ombre s’approcher lentement d’Alexandra.
Elle devait réagir vite.
À peine qu’elle fit un pas qu’elle fut encerclée.
Elle s’était trahie, les hommes lui sautèrent dessus.
Elle réussit à esquiver de justesse et se dégagea de la mauvaise posture. Du moins pendant un instant.
Ils étaient deux, près à l’attraper.
Pendant ce temps là, le troisième continuait son chemin et se rapprochait dangereusement de la protégée, sur son lit.
Elisa jeta quelques regards derrière elle, elle avait senti la présence d’un quatrième intrus.
Elle ne pouvait porter secours à la jeune fille, les deux hommes étaient sur son chemin.
Alors qu’elle était en train de songer à un plan.
Elle baissa sa garde une seconde de trop.
Une silhouette sorti des ténèbres et tomba sur Elisa.
Elle fut prise par derrière par une femme.
Elle l’étrangla avec son bras et l’immobilisa. Elisa ne pouvait plus rien faire.
Elle essaya de se dégager mais même si elle réussissait, les deux hommes en face d’elle ne lui laisseraient aucune échappatoire.
Elle commençait à suffoquer et était en train de se dire qu’elle mourrait aussi lamentablement. En échouant dans sa mission de protéger cette pimbêche de princesse qu’elle n’avait jamais put apprécier.

— Ne la tue pas.
Dit une voix grave et nette, celle de l’homme qui était maintenant auprès d’Alexandra.

L’intruse relâcha son emprise, laissant Elisa reprendre tant bien que mal sa respiration. Une main au sol pour l’empêcher de s’effondrer à terre, et l’autre qui massait sa gorge.
Elle voulait se relever et répliquer, cependant avant même qu’elle ne reprenne ses esprits, elle reçu un coup derrière la nuque qui l’assoma.

— Nous ne sommes pas venus pour ça.
Rajouta l’homme qui semblait commander le groupe.

2014.04.11

Repos agité

Elle était dans l’obscurité totale.
Seule.
Chris était à terre, baignant dans son sang.
Elle courru vers lui et le pris dans ses bras.
Elle pleurait.
Le cadavre de son père apparut devant elle.
Puis l’homme qui s’était enfermé dans la salle avec son père sorti des ténèbres et se tenait devant elle.
Il s’arrêta juste devant elle, la regardant de haut et lui parla.

— C’est de ta faute. Ils sont morts à cause de toi.
Il se moquait d’elle.

Elle ouvrit les yeux.
Elle se réveilla dans une grande pièce, une grande baie vitrée à sa gauche.
Ce n’était qu’un rêve.
Le plafond était haut et la salle semblait grande.
À sa droite, une porte.
Le lit était confortable. Il était ni trop grand, ni trop petit.
Elle se sentait étrangement bien dans les draps et sous la couette.
Elle essaya de se lever mais elle sentit les différentes blessures sur son corps se réveiller en même temps qu’elle.
La douleur au niveau de son abdomen, des brûlures au niveau du cou.
Elle resta allongée et ne put que tourner légèrement la tête à droite et à gauche pour se rendre compte de l’endroit où elle se trouvait.
Il faisait nuit, pourtant les rideaux ouverts laissaient passer le clair de lune qui éclairait pratiquement toute la pièce et qui l’inondait d’une lumière douce.
Elle repensait à son rêve et ce que lui avait dit l’homme.
Sa faiblesse mettait la vie des gens qu’elle aimait en danger.
Elle se força et tenta de se lever.
Elle ne réussi qu’à s’asseoir au bord du lit.
Le bras gauche soutenait une partie de son poids.

2014.03.26

Digestion

Elle était totalement perdue.
Elle ne savait pas comment réagir à la déclaration de Chris, son corps inconscient dans ses bras.
Elle se rappela qu’il lui avait dit de faire attention au poison, et elle hésitait à le toucher.
Elle finit par enveloper ses mains autour de son visage.
Des larmes avaient glissé sur ses joues jusqu’à ses lèvres, qui malgré sa situation, semblait sourire, soulagé d’avoir pu dire ce qu’il avait sur le coeur.
Alexandra pleurait à chaudes larmes.
Elle priait intérieurement que Chris se réveille.

Elle ne pouvait plus se déplacer, elle avait perdu trop de sang. Elle avait à peine la force de soulever et déplacer Chris qui était à moitié sur elle, la protégeant.
Elle ferma les yeux. Chris dans ses bras et elle attendait son sort.
Elle pensait à son père et elle était désolée de n’avoir pu être plus forte pour rester à ses côtés.
Au moins, elle le rejoindrait, ainsi que Chris.
Elle repensa à sa mère, et son frère qu’elle avait laissés derrière elle il y a plusieurs années. Elle aurait tellement aimé les revoir une dernière fois.
Perdue dans ses pensées, elle restait silencieuse.
L’ennemi aurait pu croire qu’il avait remporté la bataille.

Des bruits de pas s’approchaient.
Le rythme etait saccadé, on pouvait deviner que la personne avait du mal à marcher mais sa progression était rapide.
La personne allait arriver derrière elle, par là où ils étaient eux-même arrivés.
Qui cela pouvait bien être.
Lorsqu’il fit à l’entrée du hall, elle entendi un bruit sourd, suivi d’un cri en provenance du mage.
Elle ne pouvait voir la scène à cause de Chris, mais elle vit les fumées grises ainsi que la lueur des flammes derrière le corps de son garde.
Quelque secondes plus tard, c’était comme si le hall entier était en train de brûler.
Après avoir reçu une boule rouge incandescante, le cadavre de son agresseur sadique prit également feu, juste à quelques mètres d’elle.
Elle commença à paniquer.
Etait-elle morte ? Se trouvait-elle en enfer ?
Elle entendit alors la voix de son père, essouflé.

— J’ai besoin d’une équipe de secours dans le hall.
Le ton était sec.

Après son appel, il marcha péniblement jusqu’à ce qu’il reconnaisse les vêtements de sa fille juste en dessous d’un corps.
Pris de panique, il cria son nom.

— ALEXANDRA ?!
— Papa… ?

Elle qui l’avait toujours appelé « Père », elle n’avait jamais été aussi heureuse qu’il soit en vie.

— Alexandra !!!
Dit-il empli de joie.

Il pensait qu’elle avait pu s’enfuir, dans le meilleur des cas.
Il se précipita à ses cotes.

— Alexandra…
Il essaya de contenir ses larmes de joie.

— Papa… Chris… Il faut…
Dit-elle désespérée.

Elle n’arrivait plus à parler entre ses pleurs.
Il se tourna finalement vers Le corps qu’elle soutenait et se rendit compte du grave état de Chris.
Il vit tout de suite les projectiles empoisonnés. Avec sa magie, il put les enlever sans les toucher et les détruire sur le champ.
Chris gémit lorsqu’il lui retira les pics dans son dos.
Il se força à ouvrir les yeux et il se tourna vers son patron.

— Monsieur… Pardonnez-moi… De n’avoir pu tenir ma promesse… Dit-il d’un souffle.

— Chris, ne parle plus, on va s’occuper de toi.

À ce moment là, les renforts qu’il avait demandé plus tôt arrivèrent.
Il leur fit signe de venir vers lui en priorité.

— Monsieur, nous sommes arrivés aussi vite que possible.
Exprima une voix essouflée d’un guérisseur.

— Merci, s’il-vous-plaît, occupez vous de Chris d’urgence. Il a été empoisonné. Faites attention.

Il l’aida a soulever Chris et l’allonger sur un brancard et ils se rendirent rapidement à la salle de soin. Les autres équipes s’occupaient des quelques survivants dispersés dans le hall et dans le château.
Des gardes patrouillaient également pour éliminer le reste des troupes enemies.
Il retourna aupres de sa fille.

— Sandra, tu n’as rien ?

Il examina sa fille de haut en bas. Elle était tachée de sang et ses vêtements étaient pas mal amochés.
Elle hocha de la tête pour signifier que ça allait.
Elle ne sentait plus la douleur à son abdomen.
Son père l’aida à se relever.
À peine debout, elle ressentit le vertige dû à sa perte de sang et perdit presque aussitôt connaissance.
Le trop plein d’émotions. Elle avait sous-estimé sa blessure.
Il remarqua également les marques rouges autour du cou de sa fille.
Il la rattrapa, en pensant qu’elle avait juste perdu l’équilibre.
Lorsqu’il se rendit compte qu’elle n’ouvrait plus les yeux, il appela une autre équipe d’urgence.
— ALEXANDRA !!!

Elle sentait la chaleur des bras de son père.
La pression était retombée.
Elle entendit des voix autour d’elle.

— Mademoiselle ?! Vous m’entendez ?! Restez avec nous !
Les voix des infirmiers, des voix familières.

Son père avait une équipe spéciale en qui il avait confiance.
Peu de personnes étaient au courant du statut médical spécial de sa fille.
Elle était mi-humaine.
Elle ne pouvait pas recevoir le traitement habituel.
Elle fut emmenée dans des appartements privés, des médecins de confiance disposaient de tout ce dont ils avaient besoin pour lui apporter les soins nécessaires.

2014.02.13

Affrontement

Tout s’était passé très rapidement
Elle était sur ses gardes et regardait tout autour d’elle, se préparant à la première offensive ennemie.
Un groupe de trois ennemis sortirent de l’ombre et les attaquèrent.
Alexandra et Chris se mirent dos à dos et réussirent à les repousser.
L’autre camp s’était vite rendu compte qu’il serait impossible de les tuer s’ils étaient ensemble.
Chris remarqua tout de suite que le premier groupe était trop faible et n’était qu’un test.
Le second groupe était beaucoup plus fort, mais ils réussirent à s’en sortir.
Bien qu’il savait que sa protégée pouvait se défendre, il n’écartait pas les risques qu’elle puisse être en danger.
Elle n’était qu’une novice après tout.
Après chaque vague, ils scrutaient les coins sombres de la salle et réfléchissait à la meilleure chose à faire.
Ils en profitaient également pour reprendre leur souffle.
Eux-mêmes étaient conscients que leur force résidait dans leur duo.
Après quelques minutes de grande pause, un homme aux cheveux longs et blonds sortit de sa cachette.
Sa prestance laissait deviner qu’il était le supérieur des différents groupes qu’il avait envoyé sur eux.
Il maitrisait la magie. La manière dont il se tenait et sa tenue vestimentaire trahissait son mode de combat priviligié.
Il s’avanca et fonça immédiatement sur le tandem.
Il était rapide.
Chris s’interposa et écarta Alexandra de la zone.
Cet homme était bien trop puissant pour elle, il valait mieux qu’elle s’en aille.
Le combat entre les deux garçons était à couper le souffle.
Alexandra, mise à l’écart, savait qu’elle devait s’en aller et se mettre en lieu sûr.
Elle n’arrivait pas à se résoudre à laisser Chris contre l’inconnu.
Alors qu’elle se disait qu’elle allait devoir partir car tel était son devoir, elle sentit la présence d’un ennemi non loin d’elle.
Elle se prépara au combat.

Chris l’avait prevenue du risque du leurre et l’inconnu avait tout préparé. Il avait réussi à les séparer.
Elle prit son courage à deux mains et tenta d’affronter son adversaire.
C’était un homme barraqué à la peau mate. Sans aucun doute, c’était un spécialiste du combat rapproché.
Elle ne se laissa pas intimider et réussi à lui tenir tête.
Chris avait déjà commencé à s’alarmer lorsqu’il senti également la présence de nouveaux adversaires.
Il s’inquiétait pour Alexandra, mais il ne pouvait pas non plus se dérober et laisser le mage libre de ses actions et de lancer des sorts beaucoup plus dangereux.
Alors qu’elle avait réussi à mettre au tapis son opposant, encore à bout de souffle, elle baissa sa garde et une seconde personne arriva sur elle et la projetta au sol.
C’était un homme à peu près du même calibre que Chris : il avait les cheveux courts bruns foncés et la peau légèrement bronzée.
Il était un peu musclé et portait une tenue moulante. Cela se voyait qu’il avait plutôt l’habitude d’opérer dans l’ombre. Sa rapidité d’action et son regard vide d’expression faisaient froid dans le dos.
Il marcha lentement vers le corps de la jeune fille qu’il venait de projeter à quelques mètres.
Elle était assomée par le choc et était encore à terre, et ne bougeait plus.
Il la souleva par le cou d’une seule main. Laissant ses pieds flotter au dessus du sol.
Elle finit par se réveiller et tenta de desserrer l’emprise de la main du tueur pour respirer.
Il semblait se délecter de la souffrance d’Alexandra. Il aurait pu la tuer pendant qu’elle était inconsciente à terre, pourtant il continuait à jouer avec elle.
Il sortit une dague et visa le ventre de sa proie.
Il se demandait si elle allait lâcher l’emprise avec ses mains et essayer de l’empêcher de lui porter un coup dans son estomac, ou prendre le coup et continuer à essayer de se libérer.
Elle cru lire un sourire sur son visage.
Elle lâcha la main autour de son cou et ressera ses mains sur celle qui tenait la dague.
Le tueur riait. Bien qu’elle était dans une mauvaise posture, il lui restait encore de la force dans ses bras.
Pas assez pour l’empêcher d’enfoncer une bonne moitié de la lame dans son corps.
Alors qu’elle pensait qu’elle allait mourir et qu’elle sentait les forces la quitter…

— Qu’est-ce que tu attends ? Va la secourir.
Dit-il en riant.

Le satané mage provoquait Chris depuis le début.
Il savait qu’il ne pouvait pas rester en vie s’il courait vers Alexandra pour la secourir.
Il la protègerait que quelques secondes pour ensuite mourir et la laisser sans défense.
Tout ce qu’il pouvait fait c’était lui faire confiance.
Il était complètement absorbé par son propre combat qu’il ne se rendit pas compte qu’Alexandra était en grand danger.
Lorsqu’il s’en rendit compte, il hésita quelques secondes.
Le mage le regardait en souriant et n’attendait que ca.
Tout allait selon son plan.
Chris, ayant fait son choix, abandonna le combat qu’il menait avec le mage et tua d’un coup sec et net le tueur de sa protégée.
Il n’eut pas le temps de se retourner qu’il était mort. Il lâcha doucement l’emprise du cou d’Alexandra ainsi que la dague.

Elle senti son corps lourd et elle s’écroula.
Chris la prit dans ses bras et l’appuya doucement contre un mur. Il retira la dague.
Heureusement la lame n’était pas empoisonnée.
Elle saigna abondamment et toussa pour reprendre sa respiration.
Sa toux faisait souffrir sa blessure, à chaque toux le sang se répandait de plus en plus.

Il menait la bataille avec le mage mais il ne put pas la finir et savait qu’il s’exposait a mourir.
Il lâcha une larme.
Alexandra ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait.

— Je suis désolé… J’ai failli à ma mission. Je ne pourrai pas te protéger…
Dit-il d’une voix faible.

Il était en face d’elle, à genoux.
Ses vêtements étaient en lambeaux à force de combattre, et quelques blessures superficielles avaient teintées sa chemise blanche de taches rouges.
Elle ne répondit pas et ne comprenait pas.
« Ce n’était pas fini ? » Se demanda t-elle.
À peine il eut dit ces quelques mots d’excuses.
Il reçut un projectile dans le dos.
C’était des sortes de morceaux de glaces en pointes, recouvertes d’un liquide violet.
Alexandra sursauta.

— Chris ?!
Cria t-elle.

Elle commençait à comprendre petit à petit.
Elle voulu faire quelque chose.

— Ne bouge pas !
Ordonna t-il.

Il souffrait le martyr mais tentait de garder une contenance.

— Ces projectiles sont empoisonnés. Si tu venais à entrer en contact avec ce produit, tu mourrais.
Lui dit-il dans l’oreille.

Les ennemis ne devaient pas être mis au courant qu’elle était à moitié humaine.
Le mage, de ses dernières forces, avaient préparé plusieurs projectiles et les envoyait une à une vers Chris et Alexandra.
Il se disait qu’il finirait bien par les tuer tous les deux.

— Je suis heureux d’avoir pu être à tes côtés pendant tout ce temps…
Murmura t-il de ses dernières forces.

Alexandra commencait à pleurer.

— Qu’est-ce que tu racontes… ?!
Demandait-elle en tentant de sourire.

Il esquissa un sourire

— Je n’ai jamais pu te le dire… Ce n’est pas le meilleur moment que j’aurais imaginé… Mais… Je t’aime…

En disant ces derniers mots, il approcha son visage de la joue d’Alexandra et l’embrassa.

— J’espère que tu me pardonneras l’impolitesse de t’avoir embrassée sans ta permission…

Après cela, ses dernières forces le quittant, ainsi que la douleur insupportable des nombreux projectiles dans son dos, lui fit perdre connaissance.
Sa tête lourde, s’appuya sur l’épaule d’Alexandra.

2014.02.13

Piège

Son père l’avait éloignée de sa réunion et donné des instructions claires à son garde du corps.

Dès qu’il s’était rendu dans la salle où il recevait une personne importante, il avait fermé la porte en jetant un dernier regard vers sa fille.
Chris, à la fois son professeur et son protecteur, l’avait forcée à partir et quitter les lieux.
Elle était restée inquiète malgré ses mots rassurants, malgré la confiance en son père. Elle ne pouvait s’empêcher de craindre le pire.

En à peine un quart d’heure l’alarme était sonnée.
Des intrus avaient pénétré dans l’enceinte du château et s’en étaient pris aux employés.
Chris et Alexandra étaient cachés dans un endroit inconnu de presque tous. C’était une petite salle cachée dans un faux mur qui donnait sur l’extérieur. L’endroit était aussi grand qu’une armoire de chambre pour ne pas suciter le doute.
Ils étaient tous les deux debouts et serrés l’un contre l’autre.
Il faisaient sombre et ils n’entendaient que le grabuge qui était en train de se dérouler à quelques mètres d’eux.
Des sbires de l’invité étaient en train d’éliminer quiconque s’opposaient à eux, et ils n’hésitaient pas sacager les lieux.
Bien entendu ils cherchaient Alexandra.
Tuer simplement son père ne suffisait pas à récupérer le trône.

— À l’heure qu’il est, il doit être en pièces !
Dirent les ennemis en ricanant.

Elle ne put s’empêcher de pleurer rien qu’à l’idee que son père ne soit plus de ce monde.
Chris la serra dans ses bras un peu plus fort pour tenter de la consoler et lui rappeler qu’elle devait faire confiance à son père.
Qu’il ne se laisserait pas faire aussi facilement.

Par la malchance du hasard, les intrus décidèrent de détruire le mur derrière lequel ils étaient cachés.
Ils ne s’en rendirent compte qu’au moment de l’impact et qu’ils se trouvèrent sous les débris de briques et de poussière.
Chris fut pas mal assommé, mais il put se relever assez rapidement et mettre une raclée aux sbires de pacotilles.
Quant à Alexandra, elle s’était prise une brique sur le coin de la tête, sans compter la force de l’impact qui l’avait applatie contre le fond de la cachette.
Elle était inconsciente dans les débris.
Chris se fit un sang d’encre et tenta de la réveiller pour quitter les lieux au plus vite. Elle ouvrit les yeux au bout de quelques secondes et resta un peu déboussolée.

Les instructions étaient claires. Ils devaient s’enfuir et garder Alexandra en vie le plus longtemps possible.
Ils devaient s’éloigner de la pièce où un combat sans égal était en train d’avoir lieu. Une seule personne allait sortir vivant de cette pièce et il était impossible de deviner qui. Tout ce qu’ils pouvaient faire c’est jouer la carte de la prudence.

Chris prit la main d’Alexandra et la fit courir de toutes ses forces vers la sortie du château la plus proche.
Il arrivèrent dans un hall ou une partie des employés étaient à terre, blessés ou bien inconscients.
Certains avaient encore les yeux ouverts imprégnés de panique, mais ils ne bougeaient plus. Ils étaient allongés, sans signe de vie.
Lorsqu’elle mis les pieds dans cette pièce, elle s’arrêta net.
Elle espérait qu’ils furent tous simplement blessés et qu’ils étaient encore vivants. Quelques heures auparavant lls étaient encore souriants et plein de vie. Elle reconnaissait les employés du château.

Chris s’était également arrêté mais pas pour les mêmes raisons. Il sentait plusieurs présences. Il s’était alors reculé en faisant signe à Alexandra de rester sur ses gardes.
Elle dû se reprendre et se préparer mentalement aà combattre.
Si son père etait réellement mort, elle devait faire de son mieux et le rendre fier.
Ces années d’enseignements ne seront pas vains.
Elle allait prouver sa vraie valeur.

2014.01.23

Séparation

Il arriva en pleine nuit paniqué.
Elle l’avait alerté dès qu’elle avait su pour sa fille.
Les enfants dormaient dans leur chambre.
Il n’était pas courant qu’ils recoivent de la visite à cette heure-ci.
Ils entendirent une voix masculine, bien que ce furent des chuchotements.
Leur mère discutait avec quelqu’un.
Ils se réveillèrent peu à peu, somnolants.
Elle fut la première à ouvrir les yeux et secoua doucement son frère qui était à ses côtés.
Il dormait fermement et grommela en se réveillant.
Elle posa son index sur sa bouche et souffla un « ssh ».
Il se figea et fut autant surpris qu’elle qu’il puisse y avoir quelqu’un avec leur mère à une heure aussi tardive.
Ils se déplacèrent à pas feutrés jusqu’à la porte entrouverte, et tentèrent d’écouter la conversation.

— Je pense qu’elle a hérite de tes…

— Es-tu sure… ?

— Je l’ai vu de mes propres yeux. J’en suis sure et certaine. On était au supermarché…
Elle prit une pause et ravala sa salive.

— Qu’est-ce qu’on va faire… ?!

Ils étaient tous les deux dans le salon, autour de la table à manger.
Lui, avec son manteau sur le dos, ses chaussures aux pieds. Il avait une grande carrure et les cheveux mi-courts noirs, tout comme ses yeux. Les mains croisées au niveau de son menton. Il réfléchissait.
Elle, en robe de chambre et un châle sur les épaules qu’elle tenait dans ses petites mains.
Il sortit de sa méditation et reprit la parole.

— Si c’est bien ça… Il n’y aura pas d’autre solution… On va devoir les séparer…

Elle cacha son visage dans ses mains.
Il la consola de son mieux en caressant son épaule.
Lorsqu’il regarda en direction de la chambre des enfants, il perçut des mouvements derrière la porte.
Ils avaient paniqué en pensant qu’il aurait pu les voir dans l’ouverture.
Elle était dos à la porte et ne s’était rendue compte de rien.
En regardant l’homme et son mouvement de tête, elle comprit que les enfants étaient debouts.
Elle se leva et se forca à sourire. Elle marcha en direction de la chambre.
Elle entendit des petits pas précipités jusqu’au lit et ouvrit la porte.
Ils firent semblant de se réveiller lorsqu’elle s’assit à côté d’eux et caressa la couette.

— Venez les enfants. J’ai quelqu’un à vous présenter.

Lorsqu’elle sortit de la chambre, ils se cachèrent derrière elle.
Ils regardèrent discrètement l’homme de plus près.
N’osant pas s’approcher ni dire un mot.
Il ne put s’empêcher d’être ému.
Il avait dû les quitter peu après leur naissance, ne pouvant pas les voir grandir.
Il nota la nette ressemblance avec leur mère. Ils avaient tous les deux les cheveux et le visage doux de leur génitrice, mais ils avaient ses yeux noirs.
Et elle leur raconta toute la vérité.
Que cet homme était leur père.
Qu’il n’était pas à proprement parler « humain », qu’il possédait des pouvoirs et des responsabilités dans un autre endroit à la fois proche et lointain.
Que s’il ne pouvait pas rester c’est parce qu’il pourrait mettre en danger sa famille.
Les enfants ne portaient pas leur père dans leur coeur.
Il s’en doutait vu qu’il avait fait promettre à sa femme de leur dire le moins de choses sur lui. Moins ils en savaient, mieux c’était pour leur sécurité.

Ceci expliquant l’étrangeté de l’immeuble qui lui appartenait et que le peu de résidents étaient en réalité des gardes du corps à son service.
Après ces explications, il s’approcha de sa fille.

— Alexandra… Tu dois partir avec moi. Ce soir. Maintenant.

Elle recula et prit la main de son frère.

— Pourquoi ?!
Dit-elle panique.

Son frère serrait fort sa main et ne voulait pas non plus qu’elle le quitte.

— Il s’est passé des choses étranges autour de toi dernièrement, n’est-ce pas… ?

— Comment…

— Je le sais… ? Parce que tu as hérité de mes… dons.
Ces dons ne sont pas biens perçus dans ce monde et tu seras malheureuse à cause de la méchanceté des autres à ton égard. Lorsque les gens se rendront compte que tu es… spéciale. Ils pourront faire du mal à ton frère ou bien à ta mère…
Aie confiance et crois-moi. Je ne fais pas ça par plaisir. Si ça ne tenait qu’à moi, je ne te séparerais pas de ta famille.

Il lui tendit la main.
Elle baissa la tête et se rappela l’isolement qu’elle subissait à cause de ses camarades qui la trouvaient bizarre et qui la traitaient de sorcière.
L’isolement que subissait son frère parce qu’il la défendait.
Le poids qu’elle était sur les épaules de sa mère.
Elle desserra peu à peu la main de son frère.
Il réagit aussitôt.

— Si elle part, je pars aussi !

Lui qui était de nature calme, sa réaction surpris sa mère et sa soeur.
Ils le regardèrent tous, les yeux ronds.

— Je ne veux pas quitter Sandra…

Des larmes commencèrent à couler sur ses joues roses.

— Je sais bien… Je ne peux pas t’emmener… C’est trop dangereux. Tu subirais la même chose qu’Alexandra. En pire. S’il y avait une meilleure solution, sache que je l’aurais choisie depuis longtemps.

— Je te protegerai !
Dit-il en s’adressant à sa soeur.

Ses larmes coulèrent également.

— Excuse-moi…
Dit-elle en le serrant fort dans ses bras.

Elle lacha la main d’Alexandre, se dirigea vers l’homme qui était son père, et prit sa main.
Ils se dirigèrent tous les deux vers la porte de sortie. Sa mère la prit dans ses bras une dernière fois.

— Sois sage et écoute ce que dit ton père. Promets-le-moi.

Elle essuya ses larmes du revers de sa main.

— Il faut vraiment y aller. S’ils se sont rendus compte que je me suis absenté trop longtemps…

Il tenait fermement la main de sa fille et scrutait les environs.
Sa femme le prit dans ses bras et l’embrassa avant qu’il ne s’en aille.

Lorsqu’ils furent sur le palier de la porte, une femme toute vétue de noir. Apparut à leur côté. Elle avait une capuche assez ample dont l’ombre cachait son visage. Elle s’inclina, la main sur l’épaule en face de son père.

— La voiture est prête, Monsieur.
— Merci bien.

Alexandra tenta d’apercevoir ses traits et cru reconnaitre un sourire amical de ce qu’elle a toujours cru être sa voisine.

Ils prirent l’ascenseur et arrivèrent au hall d’entrée.
L’employé qui était d’habitude ici etait debout et les attendait à la sortie.

— Rien à signaler, Monsieur.
Glissa-t-il, dans la même position que la femme à l’étage.

— Merci.

Lorsqu’elle passa devant lui, elle pu voir clairement un sourire aimable qui lui disait
« Et oui, pendant tout ce temps. »
Qu’allait-elle encore découvrir ?
Elle regarda le large dos de son paternel.
Depuis tout ce temps elle le détestait pour avoir toujours été absent. Jamais là pour eux.
Elle se méprenait. Il avait été là à sa manière.
Qu’allait-elle encore apprendre sur son père ?

2014.01.21

Adolescence

Ils vivaient avec leur mère dans un grand immeuble luxueux.
Ils n’avaient jamais connu leur père. Soit disant partit pour son travail.
Malgré cela la famille était heureuse, ils ne manquaient de rien, leur mère leur apportait l’amour de deux parents.
Les enfants allaient à l’ecole non loin d’ici.
Leur mère les accompagnait dans leur plus jeune âge, puis ils finirent par y aller seuls à partir du collège.
Bien évidemment, une mère au passé douteux qui ne semblait pas travailler, passant la plupart de son temps dans l’appartement, sucsitait des commérages et des rumeurs les plus farfelus les unes que les autres. Certains voisins des immeubles aux alentours, étaient jaloux et trouvaient n’importe quel prétexte pour médire sur la jeune femme.
Étrangement, de rares habitants entraient et sortaient de l’immeuble de cette famille.
À croire qu’il n’y avait que cette famille qui occupait les lieux.
Pourtant le bâtiment était grand.
A l’entrée, un hall assez vaste et brillant de propreté.
Un hôte d’accueil se tenait derrière un comptoir pour récupérer le courrier.
Les enfants entendaient souvent des propos blessants au sujet de leur tendre mère.
Au retour de l’école, ils lui posaient de nombreuses questions au sujet de leur père.
Elle finissait par répéter la même chose au sujet de son travail, et continuait à le défendre. Qu’il les aimait mais qu’il ne pouvait pas être parmi eux. Qu’il avait ses raisons. Et qu’il pensait à eux tous les jours.
Évidemment, n’étant pas satisfaits de ces réponses, ils finissèrent par haïr leur géniteur qu’ils ne connaissaient pas et dont ils ignoraient le visage.

Les jumeaux, Alexandra et Alexandre. Bien que de sexe différent, se ressemblaient comme deux gouttes d’eau lorsqu’ils étaient jeunes.
Les yeux noirs sombres, et les cheveux bruns épais et légèrement bouclés, tout comme ceux de leur mère.
Alexandra gardait la plupart du temps ses cheveux lâchés, tandis qu’Alexandre se les attachait en queue de cheval.
Ils étaient tout le temps ensemble : inséparables.
Ils étaient soudés face aux rumeurs circulant sur leur famille. Tout n’était pas joyeux à l’école mais Alexandre était un très bon élève, et Alexandra excellait dans les matières sportives.
Étant plutôt athlétique et possédant un fort caractère, elle défendait son frère aux moindres brimades.

Un jour, alors qu’ils étaient au lycée, son frère se fit racketter à la sortie des cours.
Elle intervint et il se passa quelque chose d’étrange.
Un groupe de jeunes de leur lycée avaient pris à part Alexandre et ne lui voulaient pas du bien.
Elle arriva par derrière et les interpella.
Surpris, ils se retournèrent et lorsqu’ils virent la jeune fille, ils s’exclaffèrent. Ne la connaissant pas, vu qu’elle était en seconde alors qu’ils étaient en terminale. Ils se moquèrent d’elle en pensant qu’elle n’était qu’une pauvre fille.
Ils n’eurent pas tort. Bien qu’elle se battait plutôt bien, elle ne pouvait lutter contre 3 garçons de deux ans son aînée.
Elle finit les fesses à terre.
Celui qui semblait être le leader du groupe lui fit signe de dégager le passage. En lui montrant bien qu’elle était faible et ne pouvait rien faire.
Son frère, tentant de l’aider, avait prit une baffe de la part d’un sbire et avait également fini au sol.
Elle ne put s’empêcher de haïr ce garçon et de vouloir lui faire regretter son geste.
Elle le fixa d’un regard empli de rage en pensant que ce genre de personnes ne méritaient pas de vivre.
À la seconde qui suivi, le jeune homme s’arrêta net et commença à tousser violemment. Il semblait ne plus pouvoir s’arrêter et ses quintes de toux étaient de plus en plus violentes. Ses deux sbires se regardèrent et fixèrent leur ami, plié en deux, en train de souffrir.
Ils s’approchèrent de lui, inquiets.
Alexandre et Alexandra observaient également la scène, les yeux écarquillés.
Ce grabuge attira rapidement l’attention d’adultes et les trois voleurs de bas étages s’enfuirent à toute vitesse.
L’adulte arriva au niveau des deux enfants à terre et leur demanda si tout allait bien. Ils firent « oui » de la tête et se remirent sur leur pieds pour rentrer chez eux.
Leur mère les attendait avec un bon goûter sur la table et souriante, comme à son habitude. Elle leur demandait ce qu’ils avaient fait de leur journée, et plein d’autres questions.

Quelques jours plus tard, alors que les enfants l’accompagnaient pour faire les courses, une femme du voisinage, qui se trouvait dans les rayons en compagnie de quelques autres de ses amies était là.
Lorsqu’elle vit la petite famille, elle commença à parler assez fort pour que la mère puisse les entendre et tenta de les ridiculiser.
La plupart des personnes présentes, spectacteurs de la scène, pensaient que la commère se ridiculisait elle-même mais la petite famille n’etait pas du même avis.

2014.01.13