Éveil

Chris était à ses côtés lorsque Vukoslav fut attaqué devant ses yeux.
Il changea de camp au dernier moment, lorsqu’il vit que Varvara était en danger. Il se jeta entre le projectile magique et elle pour la couvrir et s’écroula sous le choc.
Il regarda Varvara dans les yeux avant de perdre connaissance.
Il lui avait adressé un sourire, bien que ses yeux étaient tristes.
Il était désolé qu’ils apprennent leur véritable identité dans ces conditions. Il ne regrettait pourtant pas de s’être sacrifié pour sauver celle qu’il aimait.

Elle vit la scène au ralenti et n’arrivait pas à y croire.
Il était venu de nulle part.
Elle ne savait pas si elle était plus choquée d’apprendre qu’il faisait partie des ennemis, ou de le voir sans connaissance au sol.
Ses sentiments prirent le dessus et les larmes commencèrent à couler sans qu’elle ne s’en rende compte.
Elle marcha jusqu’à son corps, mais Chris l’arrêta, il la prit dans ses bras pour l’empêcher d’aller plus loin.
Elle pleurait à chaudes larmes et criait au fond d’elle.
Chris devait assurer sa sécurité, et ils devaient s’éloigner le plus rapidement possible du danger.

Varvara ne savait plus comment gérer ses sentiments de tristesse et de haine, elle se figea.
Elle baissa la tête, ses cheveux blonds recouvrant son visage.
Chris se demanda si elle allait bien, vu qu’elle avait arrêté de se débattre.
Tout d’un coup, il reçut une décharge assez puissante pour le faire lâcher prise.
Les cheveux de Varvara flottèrent étrangement, alors qu’il n’y avait pas de vent.
L’air devenait sec, puis, une rafale de vent se leva d’un coup et dévasta tout ce qu’il y avait autour de Varvara.
Chris fut projeté au loin.
Elle marcha jusqu’à Vukoslav et le serra dans ses bras.
Elle releva sa tête et fixa la sorcière.
Celle-ci commençait à paniquer et ne savait pas trop ce qu’il se passait.
Elle se dit que ce n’était que du bluff et qu’elle devait profiter de la situation pour éliminer la jeune fille.
Sans avoir froid aux yeux, elle alla à sa rencontre et se prépara à la tuer, cette fois-ci sera la bonne.
À mi-chemin, elle dû se couvrir les yeux à cause du vent et des débris de sable qu’il emportait.
Varvara esquissa un sourire et un éclair jaillit des débris et s’abattit sur l’ennemi.
Elle fut immobilisée.
De nombreux éclairs jaillirent de part et d’autre, et l’adversaire fut prise en plein milieu de la minuscule tornade.
Les débris écorchèrent ses vêtements et sa peau.
Les éclairs furent de plus en plus puissants et elle finit à genoux, avant d’être brûlée à vif. Il ne restait que des cendres et ses os. Puis le vent retomba.
À ce même moment, Varvara s’évanouit et s’écroula sur le corps de son aimé.

Chris n’en croyait pas ses yeux.
Alexandra n’était pas loin et avait vu la scène, son époux l’aidait à se maintenir debout, elle avait été blessée.
Ils firent tous les deux surpris et se dépêchèrent de se rendre auprès de leur fille.
Gabriel examina Varvara de près.
Elle était juste inconsciente, épuisée psychologiquement.
Aucune blessure apparente.
Pendant ce temps, Alexandra pris le pouls du jeune homme inconnu.
Il était faible mais si on le soignait d’urgence, il pourrait probablement s’en sortir.
Elle ordonna qu’on s’occupe de lui en priorité, bien qu’elle était elle-même blessée.
Cet homme avait sauvé sa fille et méritait d’être bien traité.
Tout le monde retourna à son poste assez rapidement et se hâtèrent de réparer les dégâts causés.
Chrystal vint en courant et Alexandra lui expliqua la situation. Elle confia l’homme mystérieux en de bonnes mains.
Gabriel porta sa fille dans sa chambre et guetta son rétablissement.
Alexandra le suivit, Chris l’aida à se déplacer.
Il insista pour qu’on la soigne mais elle refusa et dit qu’il y avait plus urgent qu’elle. Elle assura que ça allait et que ce n’était pas bien grave.
Arrivés dans la chambre, Gabriel réfléchissait à ce qui venait de se passer.
Sa fille venait de montrer l’ampleur de ses pouvoirs.
Il faudra qu’elle apprenne à s’en servir.
Iliès arriva également dans la chambre et s’enquit de l’état de sa soeur.
Gabriel contacta Charles pour le prévenir et le désigner comme précepteur pour sa fille.
Cela rappela des souvenirs à Chris.

Alexandra s’assit dans un fauteuil pour se reposer un peu.
Elle avait la tête qui tournait un peu, elle s’inquiétait pour sa fille.
Lorsque son fils entra, elle se sentit rassurée qu’il allait bien.
Chris écoutait attentivement les conversations.
Alexandra vit sa vision se troubler et les voix qu’elle entendait semblaient s’éloigner.
Elle ferma ses yeux quelques secondes, comme pour les soulager.
De loin, on pouvait croire qu’elle faisait une sieste.
Chris remarqua cela, et pensait qu’elle s’était assoupie.
Tout le monde remarqua à quel point elle était fatiguée, puis Gabriel s’approcha d’elle, en la réveillant gentiment, qu’elle serait mieux dans son lit, il comptait la porter, lorsqu’il remarqua que son pouls était trop faible et qu’elle ne réagissait plus.
Elle avait reçu un violent impact et elle ne s’était pas rendu compte que son crâne était ouvert.
Tout l’arrière de sa tête, jusqu’au dos, était recouvert de sang.
Il confia la surveillance de leur fille à Chris et Iliès et porta sa femme jusqu’à l’infirmerie.
Chris s’en voulait de n’avoir pas remarqué cela.
Iliès était également inquiet pour sa mère.

— Je m’occupe d’elle, tout ira bien. Je vous tiens au courant dès que possible.
Dit Gabriel, en tentant de garder son calme.

Sur le chemin, il se maudit lui-même de n’avoir pas assez fait attention à elle.
D’avoir failli à la protéger.

— Quelle idiote, pourquoi tu n’as rien dit.

La situation était plus grave qu’il ne l’avait laissé entendre aux autres. Elle avait perdu beaucoup trop de sang. Il essayait de garder son calme mais il ne put s’empêcher de laisser échapper une larme.

2015.01.12

Capuche

Varvara avait la tête plongée dans les livres, comme à son habitude.
Soudain, la porte de la bibliothèque s’ouvrit avec violence.
Elle eu a peine le temps de réagir qu’une dague traversa la pièce pour passer à quelques centimètres de son visage.
Son regard resta figé pendant quelques secondes avant d’entendre un bruit derrière elle.
L’arme s’était planté dans une silhouette juste derrière elle.
La personne s’écroula sur la table en se vidant peu à peu de son sang.
Elle n’osa pas bouger.
Chris apparut et l’attrapa par le poignet.

— Suis-moi.
D’une voix sèche et sure.

Elle obéit en étant encore sous le choc.
Il se passait des choses dans le château.
Tout le monde était pressé et courait ici et là.
Elle était tellement plongée dans ses livres qu’elle ne s’était rendue compte de rien.
Elle croisa son père dans un couloir.
Il courut vers elle.

— Chris, essaye de rejoindre Alexandra. Je vais m’occuper de Varvara.
Iliès devrait pouvoir s’en sortir, il y a Bellinda et Charles avec lui.

Elle suivit son père sans comprendre exactement la situation.
En devinant les questions non posées de sa fille, il commença à lui expliquer.

— Nous sommes attaqués par un groupe de la contrée voisine. Je ne sais pas encore qui ils sont mais plus aucun lieu n’est sûr. Surtout, ne t’éloigne pas de moi.

Il lui jeta une cape à capuche et lui ordonna de cacher son identité avec.

— Je ne sais pas ce qu’ils nous veulent exactement. Certainement le château. J’ai quelques endroits à vérifier avant de retourner rejoindre maman et les autres. Elle est sûrement en train de se battre.

Alors qu’ils s’enfonçaient dans les couloirs du château, elle sentit la présence de quelqu’un.
Une silhouette encapuchonnée apparut devant elle et Gabriel.
Il s’arrêta et poussa sa fille à rester derrière lui.
Il commença à préparer ses sorts magiques pour attaquer l’ennemi.
Elle le prit de court et projeta son père contre un mur.
La capuche tomba avec le sort et laissa découvrir le visage d’une magicienne. Une femme aux cheveux roux, ondulés, attachés en nattes et enroulés pour former un chignon. Des mèches rebelles trop courtes retombaient sur chaque côté de son visage. Ses yeux bruns sombres, et son sourire sadique.
Son père se releva avec un peu de mal.

— Va-t-en ! Cours !

Elle ne voulait pas abandonner son père mais elle ne savait pas combattre et savait qu’elle serait plus qu’une gêne.
Elle commença à reculer et courir sur le chemin inverse.
La femme ordonna à un de ses hommes de l’empêcher de partir et de la tuer.
Une silouhette masculine apparut en face d’elle sans qu’elle ne puisse rien faire.
Il l’attrapa et l’immobilisa.
Il lui retira sa capuche et se figea.
Ils se fixèrent.
Ils se connaissaient.
Il reconnut la jeune fille dont il était tombé amoureux.

— Qu-qu’est-ce que tu fais ici… ?!
Sa voix tremblait.

Elle resta muette, en essayant de se convaincre qu’il ne pouvait pas être de ce camp.
La sorcière commençait à perdre patience.

— Qu’est-ce que tu attends ?! Tue la !

Son père tentait de la combattre. Il se défendait plutôt bien mis à part l’engagement qu’il avait mal pris.
Lorsqu’il vit que sa fille avait été attrapée, il paniqua et perdit son sang froid. L’ennemie en profita pour l’envoyer valser une nouvelle fois.
Elle se releva de ses propres blessures.
Elle décida d’achever l’enfant de ses propres mains.
Elle récita un sort pour transformer sa main droite en une sorte de plante acérée et extensible pour la diriger vers la jeune fille, pendant qu’elle était de dos.
Son compagnon, ne sachant que faire, vit l’attaque venir et par instinct, protégea celle qu’il aimait et prit le coup à sa place.
La sorcière ragea et dégagea son cadavre comme un déchet.

— Je savais que je ne pouvais pas compter sur lui… !

Elle s’approcha de Varvara et prit son temps.
Elle était à terre et son regard oscillait entre celui qui venait de la protéger, et la sorcière.
Elle ne comprenait plus rien. Il n’était pas de son camp ? Pourquoi ?

— Je me demande comment je vais te tuer… C’est donc toi, son genre de fille… Peut-être devrais-je te garder encore un peu en vie, pour m’amuser… Tu ne sembles pas savoir te défendre toute seule. HAHAHAHAHAAAHAHAHAH.

Son rire se tut lorsqu’elle reçut une attaque de plein fouet.
Elle encaissa et cracha un peu de sang.
Alexandra venait d’arriver, accompagnée de son fils et Chris.
Elle repoussa la mage et demanda à Chris de s’occuper de Varvara. Pendant ce temps, Iliès alla auprès de son père.

Elle était de taille contre la mage. Même blessée superficiellement et avec la fatigue des combats précédents.
Varvara avait le regard perdu dans le vide.
Elle se réveillait lentement de sa torpeur et vit le corps de Vladislaw recouvert de son propre sang.
Chris s’approcha d’elle et vérifia qu’elle n’avait rien.
Elle s’approcha du corps de celui qu’elle pensait être son ami.
Il était devant ses yeux, comme endormi.
Chris l’observait sans rien dire.
Elle ne pleura pas mais une tristesse infinie l’envahie.

2015.01.08

Retour de bâton

Après le rituel, je m’étais effondrée de fatigue.
Le lendemain, je me réveillais avec une chaleur étouffante, pourtant mon corps tremblait.
Chrystal était à mes côtés et Gabriel faisait les cents pas non loin, dans la chambre.
Lorsqu’il me vit réveillée, il se précipita vers moi et serra ma main dans la sienne.
Je ne comprenais pas ce qu’il se passait.
Chrystal prononçait des mots qui me semblaient lointains.

— Cela devrait aller, nous ne pouvons qu’attendre… Que son état s’améliore. C’est la première fois que j’assiste à un transfert de pouvoir chez une demi-humaine. Ses cellules n’ont pas supporté la charge magique. Son corps réagit comme s’il luttait contre un corps étranger. Elle a de la fièvre, il faut juste lui apporter de quoi s’hydrater et du repos. Appelle-moi dès que sa situation évolue.

Gabriel était totalement paniqué, il avait peur de me perdre.
Chris était également là. Il me regardait de loin.
Lorsque Chrystal partit, il la suivit.

— Dites-moi la vérité. Qu’est-ce qu’il va lui arriver ?
— … Je ne sais pas. C’est un cas inédit et je ne sais pas ce qu’il faut faire pour l’aider. Le temps nous le dira… Je vais tout de même voir s’il n’y a pas quelque chose pour la soulager.

La nouvelle ne devait pas se répandre.
Les plus proches furent vite mis au courant.
Bellinda accourut.
Le lit d’Alexandra fut vite entouré de plusieurs personnes.
Chris restait assez loin. Il savait qu’il n’arriverait pas à contrôler ses sentiments s’il s’approchait trop.
Il était adossé à un mur, les bras croisés.
Ils décidèrent de se relayer à son chevet pour ne pas que cela semble trop louche.
Lorsque ce fut le tour de Chris, il se permit de s’asseoir à côté d’Alexandra.
Il toucha son front pour prendre la différence de température. La fièvre était en train de tomber.
De soulagement, des larmes coulèrent sur son visage.
À ce moment, une goutte s’écrasa sur la main d’Alexandra.
Elle se réveilla à moitié.
Elle vit Chris pleurer.
Il s’essuya rapidement les yeux.

2015.01.06

Uniforme

Les pouvoirs de la fille se manifestent
Obligé de la séparer de sa mère et de son frère
Son père vient la chercher
Elle découvre la face cachée
Elle vit dans l’autre monde
Elle suit des cours de combat et de défense
Rencontre avec Chris son mentor
Son existence est cachée
Le château se fait attaquer
Chris la protège
Ils sont pris au piège
Elle se fait battre par plusieurs ennemis
Chris met sa vie en danger pour sauver la vie d’Alexandra
Son père arrive
Il tue le dernier ennemi
Chris est en soin intensif
Alexandra perd connaissance
Elle est également en soin spécial
Son existence est découverte
Elle se fait enlever
Elle se réveille dans un endroit inconnu
Rencontre avec Gabriel
Rencontre avec les domestiques
Visite des lieux en compagnie de Gabriel
Présentation de Charles, son protecteur
Son père arrive
Il discute avec Gabriel
Il embrasse sa fille et repart en laissant Chris avec elle.
Elle est confiée à Gabriel pendant une duree indéterminée
Charles et Gabriel accompagnent Alexandra et Chris dans leur chambre respective

Alexandra frappe à la chambre de Chris
Il lui ouvre torse nu
Elle s’assied sur le lit pour l’attendre
Elle s’excuse et pleure
Il l’embrasse
Il s’arrête
Elle repart dans sa chambre
Elle s’endort
Le lendemain matin, une domestique lui apporte une robe luxueuse
Elle refuse et ordonne à la domestique de lui apporter une autre tenue plus sobre
La domestique ne peut pas
Elle assome la domestique et lui emprunte sa tenue
Elle l’allonge dans son lit
Elle part à la recherche d’une autre tenue plus pratique
Elle visite le chateau
Elle voit l’entraînement des gardes
Elle s’approche
Une autre domestique qui la reconnait l’attrape dans le vestiaire
Elle s’excuse et rend l’uniforme en échange de la tenue d’entraînement des gardes
La domestique va dans sa chambre pour rendre la tenue à sa propriétaire
Chris tombe sur la domestique à la place d’Alexandra
Ils partent à sa recherche
Alexandra se fait interpeler et doit participer à l’échauffement des gardes
Elle se fait tester par la capitaine du groupe
La capitaine tombe amoureuse de la beauté d’Alexandra
Le combat est serré
Elles ont des armes en bois
Elle finit par toucher à plusieurs reprises la capitaine
Elle se fait également toucher par son adversaire
Les autres gardes sont autour et observent avec admiration
Charles arrive à cause du rassemblement
Il voit de dos Alexandra
Elle se retourne
Il la reconnait et surpris
Il va vers elle et arrête le combat
Il lui attrape le bras et la gronde
Elle tremble et perd connaissance
Il la rattrape et l’emmène à l’infirmerie
Il croise Chris et les domestiques dans les couloirs
Ils se rendent tous à l’infirmerie
Le médecin l’allonge
Il met dans la bouche d’Alexandra un morceau de sucre
Elle commence à reprendre des couleurs

2014.06.09

Choix

Le château était encore en partie en ruines, mais le temps semblait s’être arrêté pour eux.
Ils venaient de s’avouer l’amour qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre.
Ses bandages étaient visibles à travers sa chemise blanche. Des petites taches de rouge étaient également visibles.
Il s’appliquait à reconstruire et remettre en place les structures les plus importantes des lieux. Il tentait de ne laisser rien paraître mais elle voyait qu’il se forçait et qu’il s’épuisait petit à petit.
Elle se sentait complètement inutile, elle était à ses côtes mais ne pouvait rien faire de plus pour l’aider.
Non loin, son ami et garde du corps observait les alentours et se tenait aux aguêts.
Le maître des lieux donnait des instructions à certaines personnes pour avancer au mieux les réparations.
Il eut un moment de faiblesse et vacilla.
Elle se précipita pour le soutenir.
Il la remercia et reprit lentement ses esprits.

— Ce n’est pas beau de vieillir…

Même dans un moment aussi critique il semblait avoir gardé son sens de l’humour.
Ses hommes s’inquiétèrent également de son état physique.
Il leur assura que ça allait. Il reprit son souffle et ordonna à tout le monde de faire une pause.
Il avait assuré la sécurité minimale en s’occupant des remparts.
L’ordre était de se reposer et se détendre aux bains.
Ensuite, une annonce générale serait faite dans le hall, aux alentours de l’heure du dîner. Jusque là, c’était quartier libre.
Elle insista pour rester à ses côtés.
Deux femmes marchèrent dans leur direction.
C’était l’infirmière et une guerrière.
Le maître confia la jeune fille à ces deux femmes de confiance et partit de son côté pour faire avancer les préparatifs de la soirée.
Chris, le garde rapproché de la princesse, partit avec le vieil homme en le soutenant. Ils se rendirent chacun de leur côté, vers leur bain respectif.

L’endroit était immense.
Bien entendu, tout le monde tirait des têtes d’enterrement, certaines personnes avaient perdu leur vie dans cet affrontement.
Alexandra ne passa pas inaperçue. Certaines se rappelaient d’elle lorsqu’elle était venue plusieurs années auparavant, mais la plupart ne la connaissait pas et la dévisageait d’une manière peu polie.
Tout d’abord parce que c’était une étrangère, mais également à cause de sa cicatrice sur l’abdomen qui était bien marquée.
Elles ignoraient qu’elle était mi-humaine et pour elles, il était normal que les cicatrices disparaissent grâce à leur regénération cellulaire accélérée.
Le seul cas et exception était une blessure infligée par du poison.
Elle ne dit rien à ce sujet et les autres filles chuchottaient en la dévisageant.
À son passage : des réactions de respect mêlées à la frayeur rien qu’en immaginant la douleur qu’elle avait dû ressentir pour avoir gardé une telle cicatrice.
Elle rejoignit rapidement les deux seules personnes qu’elle connaissait et s’enfonça dans le bain géant jusqu’au menton.
Ses cheveux longs, bruns et ondulés flottèrent sur l’eau.
L’infirmière toussa pour attirer l’attention des filles.
Cela arrêta le flot de paroles qui avait constitué un fond sonore lorsqu’Alexandra était entrée dans la salle.
Elles regardèrent toutes en direction de la blonde qui avait l’habitude de porter une blouse blanche.

— Un peu de silence, s’il-vous-plaît.

Elle et son amie, étaient reconnaissantes envers l’intervention d’Alexandra et elles la respectaient autant que leur maître.
Elles ne disaient rien pour ne point la gêner, mais elles agissaient en conséquence.
Le flot de paroles ne cessa pas complètement mais les gens se taisaient lorsqu’ils croisaient le regard des deux femmes qui accompagnaient et maternaient Alexandra.

Quant au bain des hommes, l’ambiance était toute autre.
Dès que le maître arriva, le silence se fut et ils approchèrent tous pour s’enquérir de son état.
Chris était à ses côtés et l’aida à rester debout.
Gabriel avait retiré ses bandages et ses blessures étaient en train de cicatriser.
Ils dévisagèrent Chris. Ils ne le connaissaient pas.

— Cet étranger est venu nous venir en aide, je vous demande de le traiter avec autant de respect que vous auriez pour un des vôtres.
Expliqua Gabriel.

L’humeur était beaucoup plus joyeuse.
Tous étaient heureux de savoir leur maître en vie.
Il allait bien mais était épuisé.
Il sorti du bain bien avant les autres. Il leur dit de profiter encore et qu’il devait aller préparer des choses pour ce soir.
Chris l’accompagna.
Le garde du corps rapproché de Gabriel en profita pour les rejoindre.

Les rumeurs circulaient vite.
Qu’elles soient fondées ou non, tout le monde parlait d’Alexandra et de sa cicatrice. Les personnes s’imaginaient tout un tas de choses.
Elle rejoignit le plus rapidement possible Gabriel.
Ils se retrouvèrent dans le bureau du maître.
Il ordonna alors à tout le monde de sortir pour s’entretenir en privé avec Alexandra.

— Je sais que cela peut paraître précipité…
Je ne veux pas perdre plus de temps, je souhaiterai m’unir avec toi.
Si tu refuses, je comprendrai parfaitement.

Elle l’écouta sans rien dire, puis en voyant qu’il avait fini, elle prit la parole à son tour.

— J’accepte. Je ne pense pas faire d’erreur en choisissant de rester à vos côtés jusqu’à la fin de mes jours.
— Je veux que tu saches que cela implique certaines choses.
Es-tu sûre que j’annonce cela ce soir même, à mes sujets ?
Avant toute chose, ton père devra également être mis au courant. Et un rituel aura lieu, mais ça je t’expliquerai les détails plus tard.
Je ne dis pas que le divorce n’existe pas en ce monde, mais les règles sont différentes.
Si je te choisis aujourd’hui, c’est que je souhaite te confier ma vie ainsi que mes pouvoirs.
Cet échange est réciproque. Cela signifie que si je meurs, tous mes pouvoirs t’appartiendront.
C’est une lourde charge.
— … J’ai réflechi pendant tout le temps ou nous étions séparés, et meme si je pense que cette décision est hâtive, je maintiens ma position. Je vous aime de tout mon coeur et je ne veux pas risquer de vous perdre.

Il s’approcha d’elle et la serra dans ses bras.

— Est-ce ton dernier mot ? Tout cela va s’enchaîner très rapidement.
— Oui.

Il l’embrassa sur le front et l’emmena dans une petite pièce au fond du bureau.
Il ouvrit une armoire et en sorti un combiné de télephone.

— C’est une ligne privée, je vais joindre ton père pour lui annoncer ton choix.

Il composa les coordonnées de chez elle et attendit.
Il passa l’appareil à Alexandra.

— Allo ? Papa ?
— Sandra ?! C’est bien toi ?!
— Oui, tout va bien maintenant, je suis avec Gabriel… Je…

Elle ne savait pas par où commencer pour expliquer la situation.
Il tendit la main vers elle pour reprendre le télephone.

— Attends, je te le passe.
— Bonjour, votre fille va bien, grâce à elle je suis en vie. Je voudrais tout d’abord vous remercier de cette aide. Ensuite, je souhaiterai m’unir avec elle.

Il eu un long silence puis un soupir.

— Je n’ai pas de raison de m’y opposer si c’est ce qu’elle désire également. Je vous demanderai juste de faire attention à sa condition physique. Actuellement je ne peux pas venir pour vous donner ma bénédiction, mais le coeur y est. Je vous confie ma fille.

Il raccrocha et Gabriel fit « o » avec ses doigts pour signifier que tout était ok.

— Je tiens à te prévenir une dernière fois.
Es-tu vraiment sure ?
— Oui…

Il la confia à ses deux amies gardes et leur demanda de lui montrer la tenue à porter pour l’annonce.
Alexandra commença à paniquer, elle se demanda si la tenue n’était pas une robe de mariée.
Arrivée à l’endroit indiqué, on l’emmena devant un mannequin qui portait une sorte d’uniforme militaire avec une jupe droite et fendue sur le côté.
Elle dû porter cette tenue, et se coiffer d’un chignon pour être présentable.
Le moment tant attendu par les sujets arriva.
Gabriel s’avança et parla.

— Comme vous avez pu le remarquer, aujourd’hui est un jour spécial.
Notre château a failli tomber aux mains de l’ennemi. De nombreux sacrifices ont été faits… J’ai moi-même failli mourir, et c’est grâce à nos deux invités ici présents que je me tiens devant vous.

La foule se tourna vers Chris et Alexandra.
Alexandra attirait déjà l’attention à cause de sa tenue vestimentaire.
Elle ne savait plus où se mettre, elle était encerclée.
Gabriel reprit son discours.

— J’ai une nouvelle à vous annoncer.

Il fit signe à Alexandra de venir vers lui.
Elle avança en essayant de ne pas trébucher.
Il lui prit sa main et la serra fort tout en continuant à parler.

— Pour les gens qui ne la connaissent pas encore, c’est la princesse du royaume voisin, et je vous annonce que nous allons nous unir.
Ceci n’est pas un pacte de paix, mais bien d’amour.

Alexandra était rouge d’embarras et fixait ses chaussures.
Les sujets applaudirent et le festin commença.
Gabriel avait prévu le banquet, il profita de la fête pour se retirer et se reposer dans sa chambre.
Il avait donné les instructions pour la suite de la fête.
Le nouveau couple fut le sujet de discussion de toute la soirée.

— Tu as vu comme elle est jeune comparée à notre maître !
— Elle n’en est pas moins forte ! Qui aurait cru que c’était une princesse ?!
— Il a fait le bon choix ! Quel chanceux !
— Elle lui a sauvé la vie, c’est trop romantique !

Chris s’éloigna de la fête. Il avait besoin de remettre ses idées et ses sentiments en place.
Il éprouvait encore des sentiments pour Alexandra et il devait les refouler. Il savait qu’il avait perdu.

— Tu as vu comme il était beau le jeune étranger ? Tu crois qu’il a déjà une copine ?
— Tu penses qu’il a quel âge… ?

Il était également au centre de la conversation.

— Alors, beau gosse, on profite pas de la soirée pour draguer ?

Bellinda sorti de l’ombre et aborda Chris.
Il fut surpris puis soupira.

— Si c’est pour m’emmerder, tu peux partir. Je ne suis pas d’humeur à blaguer ce soir.
— … Problème de coeur ?
— Si on veut.
— Tu sais. Je crois que depuis le premier jour ou je l’ai rencontrée, j’en suis tombée amoureuse. C’est idiot n’est-ce pas. Je suis une fille et pourtant mon coeur bat pour Alexandra.
Je suis heureuse qu’elle soit avec mon maître, j’espère qu’ils seront heureux ensemble. Mais ça ne m’empêche pas d’être un peu triste… C’est ton cas aussi, n’est-ce pas ?

Il avait perdu sa voix. Cette révélation, il ne s’y attendait pas.

— Tu sais pourquoi le seigneur Gabriel ne s’est pas encore marié à son age ? Il a perdu ses parents à cause d’une de ses prétendantes qui l’a berné pour tenter de prendre le pouvoir.
Depuis, il s’est méfié de toutes les femmes qui s’intéressaient à lui.
Le pire, c’est que toutes les femmes après cette triste histoire, n’en avaient qu’après ses pouvoirs.
Cela l’a rendu plus méfiant, mais aussi plus triste.
C’est la premiere fois depuis presque 10 ans, que je le vois si serein et heureux. En fait, je suis heureuse que ce soit avec Alexandra.
Elle a le coeur bon et pur. Elle ne profitera jamais de Gabriel.
Je parle trop, allez, je te laisse. Ne te morfonds pas trop !

Et elle partit comme elle était venue.

2015.01.06

Foudre

La jeune fille appris tout ce qu’il falait savoir sur le royaume de son aime.
En peu de temps, elle assimila tout le savoir nécessaire et décida de mettre en place un système permettant de lier leur deux royaumes.
Un portal fut construit dans l’enceinte du château, permettant d’aller d’un domaine à un autre en quelques secondes.
Un autre changement fut mis en place pour que les humains et demi-humains soient autorisés dans leur monde.
Cela s’appliquerait tout d’abord aux couples et aux familles qui étaient conscients des risques encourus. Une protection leur serait fournie pour les rassurer, cela concernerait d’abord ceux qui résidaient dans l’enceinte du château.
Leur statut serait connu que des proches.
Ils seraient considéres comme des habitants natifs.
Sur ce, elle fit venir son frère jumeau ainsi que sa mère.
Son frère travaillait dans un hôpital en tant qu’interne et avait un avenir prometteur.
Sa mere accepta sans sourciller, quant à son frère, bien qu’heureux de revoir sa soeur et de rattraper le temps perdu, il ne savait quoi décider entre abandonner sa future carrière et rejoindre sa famille dans un monde encore inconnu et régit par d’autres règles.
Cependant, lorsqu’elle lui fit visiter les lieux et lui expliqua ses projets, il hésita.
Par la suite, il rencontra l’infirmière par hasard.
Contrairement à sa soeur, il portait des lunettes, il était également plus grand qu’elle.
Moins sportif, il n’était pas moins intelligent.
Ils eurent le coup de foudre.

— Vous êtes… Le frère de sa majestée, n’est-ce pas ?

Elle reconnu tout de suite leur lien de parenté : il lui ressemblait comme deux gouttes d’eau.
Il fut surpris par le respect adressé à sa soeur.

— Elle m’a dit que vous étiez étudiant en médecine.
— C’est exact.
Dit-il quelque peu perturbé.

— Elle n’a que d’éloges à votre égard.
— Je ne suis qu’un simple étudiant. Elle exagère toujours. Je vois qu’elle n’a pas changé.
Soupira t-il.

L’infirmère souria.

— Voulez-vous que je vous présente la médecine de notre monde ?

Il ne put refuser sa charmante proposition.

— Quelque chose vous tourmente ?

Il était perdu dans ses pensées.

— Non, excusez-moi… Je me demandais juste quelle genre de vie ma soeur menait ici.
— Il n’y a pas de mal. Elle mène une vie très respectable. Elle est admirée de tous pour sa générosité et l’amour quelle porte à tous ces sujets. Pour son jeune âge, cela est rare.
— … Cela ne m’étonne pas d’elle, elle n’a vraiment pas changé…
Je vous demande pardon, vous me parliez de sujets plus qu’intéressants et j’ai la tête ailleurs…
— Je vous en prie. N’hésitez pas à venir me parler de la médecine de votre monde, la prochaine fois.
Je crois que votre soeur vous cherche.

2014.12.12

Contact

Elle ne se souvenait plus de rien.
Ses souvenirs étaient flous.
Une explosion avait eu lieu.
Elle était sur un trottoir et attendait que le feu passe au vert pour les piétons.
Elle avait alors tourné ses yeux vers un inconnu en face d’elle.
Il attendait également, sur la rue de l’autre côté.
Elle le trouvait intriguant.
Il était plutot grand, les cheveux noirs lisses, mi-courts, attachés en queue de cheval.
Il avait les yeux bleus et gris, presque blancs. Elle trouvait ça très peu commun.
Elle était comme hypnotysée par ce contraste.
Puis, il eut une explosion.
Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle était à terre.
La fumée et les débris avaient recouvert la route et elle ne voyait qu’à quelques mètres.
Elle toussa.
Elle devait bouger d’ici.
Les conflits de ce monde ne la concernaient pas.
Elle se leva avec difficulté, un peu déboussolée par l’impact.
Elle allait rebrousser chemin lorsque qu’une silhouette sorti de la brume de poussière et couru vers elle.
Elle paniqua et s’apprêtait à se défendre.
Lorsqu’ils furent assez proche pour se reconnaître, il fut surpris et lui cria de courir.
Il l’attrapa par le bras et la tira devant lui, avant de l’enlacer et se jeter au sol.
Une seconde explosion eut lieu derrière lui.
Elle n’eut même pas le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer.
C’était l’homme au yeux gris.
Il se dégagea et l’aida à se relever.

— Je suis desolé. Est-ce que ça va ?
— … Je crois… ?
— Il ne faut pas rester ici, des gens sont en train de lancer des grenades à l’aveugle…

2014.12.12

Benjamine

Elle avait hérite de la couleur claire et blonde de son père, ainsi que des cheveux magnifiquement ondulés de sa mère.
Ses yeux avaient la particularité d’être de deux couleurs différentes.
Son oeil droit était marron, comme ceux de sa grandmère, tandis que son oeil gauche était d’un bleu clair comme ceux de son père.

Elle s’était tout de suite intéressée aux livres et au savoir qu’ils contenaient.
Toute petite, elle suivait son père partout, et trainait dans les rayons de la bibliothèque.
Elle avait suivi quelques cours de self-défense, mais sans plus. Elle n’était pas sportive et sa mère ne l’avait pas forcée à continuer cette activité contre son gré.

Sa tenue favorite pour flâner au milieu des livres : un long pull en coll V, qui lui arrivait aux cuisses, et aux manches 3/4.
Elle portait une petite jupe en dentelle, qui laissait dépasser quelques froufrous blancs.

Elle pouvait passer des heures à lire et s’instruire.
Son père lui avait déjà tout enseigné sur l’administration pour la sucession, mais ce qui l’intriguait le plus, c’était le monde humain.
Très peu de livres en parlait et elle était de plus en plus curieuse.
Il lui arrivait d’en discuter avec sa mère, lorsqu’elle avait le temps, ou alors son oncle.

2014.12.02

Querelle

Elle l’attendait inconsciemment parce que c’était généralement à peu près à ce moment de la journée qu’il frappait à sa porte et qu’ils passaient un peu de temps seuls.
Elle se surprit elle-même à penser à lui.
Une demi-heure passa et elle commença à s’inquiéter.
Ce n’était pas dans ses habitudes d’arriver en retard.
Puis elle se souvint qu’ils n’avaient jamais qualifiés ces moments comme de rendez-vous, et jamais aucune obligation de sa part n’avait ete fixée.
Il pouvait avoir autre chose de prévu.
Elle reprit ses esprits et continua ses activités comme si de rien n’était.
À ce moment là, quelqu’un frappa à la porte et elle se retourna souriante vers la personne.
Ce n’était qu’une amie qui passait par là.
Elle avait l’air essouflé.

— Tu es là… Je… Tu sais… Le gars… Enfin la personne qui passe ici ces derniers temps… Aah… Je crois qu’il est en train de se battre avec d’autres gars…

Elle reprit son souffle peu a peu.

— Hein ?
— Au bout du couloir. J’ai couru aussi vite que j’ai pu pour te prévenir, mais je pense que ça va mal finir…

Intriguée, elle sortit et se dirigea vers l’endroit où se passait l’action.
Plus elle avançait et plus ses pas s’accéléraient.
Elle était inquiète.

Quelques minutes auparavant.
Deux hommes vinrent à sa rencontre et l’un lui adressa la parole d’une manière un peu rude.

— Hey. Toi là.

Il resta calme et répondit poliment.

— Oui ? Que puis-je faire pour vous ?
— Tu n’as aucun droit de t’approprier Chrystal.

Il n’y avait qu’un seul des deux hommes qui parlait. Le second semblait un peu dépassé par la situation.

— Pardon ?
— Tu m’as très bien compris. Tu la déranges. Arrête de la voir.
— Je crois qu’il y a méprise. Si je la dérangeais, je pense qu’elle me l’aurait dit d’elle-même. Et je n’ai pas d’ordre à recevoir de… vous.
— Je crois que tu n’as pas compris. On te l’a pourtant dit gentiment. Mais si tu y tiens, on peut décider de ça par la force.
— Si vous voulez vous battre, il fallait le dire plus tôt.

L’ami silencieux lui tira le bras pour lui dire que ce n’était pas une bonne idée.

— On se degonfle ?

Il attisait son agresseur, qui mordit à l’hameçon.

— Non, pas du tout.

Il repoussa son ami et lui demanda de s’ecarter.
Il sourit.

— Elle n’a pas de temps à perdre avec un minable comme toi !
— Qu’est-ce que tu en sais ?
— Tu te crois tout permis parce que tu viens d’ailleurs, c’est ca ?! De quel droit tu la monopolises ?!
— C’est à elle de décider.
— Elle est trop gentille pour te le dire !

Il en avait assez entendu, des jalousies d’un jeune qui ne supportait pas que la fille qu’il aime passe son temps avec un autre.
La discussion allait nulle part.

— Tu veux savoir ce qu’on fait, dans sa salle ? Rien que nous deux ?
— … !
— Si tu savais, tu ne dirais pas qu’elle perd son temps…
— TAIS-TOI !

Il lui donna un coup de poing sur sa joue.

À ce moment là, elle arriva.
Elle vit la scène et elle reconnut les deux personnes.

— Qu’est-ce que vous faites… ?

Elle ne comprennait pas du tout la situation.
Ils se tournèrent tous vers elle.
Ils baissèrent la tete, de honte.
L’humain se frotta la joue. Son adversaire avait tapé assez fort pour le faire saigner. Il s’était mordu la joue intérieure.
Lorsqu’il toucha ses dents pour vérifier qu’elles étaient en place, il étala un peu de sang sur ses doigts.
Inquiète, elle s’approcha de lui et lui demanda si tout allait bien.
Elle jugea les deux hommes et celui un peu à l’écart.
Elle les embarqua avec elle jusqu’à l’infirmerie et leur demanda de lui expliquer.

— Je veux des explications maintenant. Ou vous préferez que je remonte ça à la Reine ?

Ils firent tous une grimace.
Elle apporta une petite compresse pour soulager l’humain et s’assit sur un des lits de la pièce.
Personne n’osait avouer quoi que ce soit.

— Que se passe t-il ici ?!

La troisième personne prit la parole.

— C’est moi-

L’humain lui coupa la parole.

— J’ai provoqué son ami et il m’a frappé. Je m’excuse. Cela ne se reproduira plus. Je m’expliquerai avec la Reine s’il le faut.

Les deux autres, étonnés, restèrent muets.
Elle soupira et les laissa partir.
Seul l’humain resta.

— Tu sais. Ils sont amoureux de toi.

Elle se figea.

— Qu’est-ce que tu racontes ?
— Et je crois que moi aussi.

Elle se tu.
Elle resta assise, le regard dans le vide en réflechissant quoi répondre.
Elle ne savait pas ce qui se passait en elle.

Il était assis sur le bord du lit, elle lui tendit la compresse et il lui attrapa la main.
Surprise, elle le fixa sans rien dire.

— Je crois que je suis tombé amoureux de toi.

Elle eut un mouvement de recul.
Il serra son emprise sur son poignet.
Sans la regarder, il commença à parler et ne s’arrêta plus.
Il lui expliqua qu’il rentrerait chez lui demain.
Qu’il avait passé une excellente semaine en sa compagnie.
Qu’elle avait réussi à lui faire oublier qu’il était différent.
Il avait apprécié sa compagnie.

— Je m’excuse d’avoir pris sur ton temps durant cette période.

Il s’arrêta et lâcha finalement le poignet de la jeune femme.
Cela ressemblait trop à des adieux.
Elle l’observa pour essayer de deviner quelque chose, elle attendait qu’il dise autre chose.

— Est-ce que… Tu reviendras… ?

Il ne répondit pas tout de suite.

— Je ne sais pas.

Elle ouvrit grand ses yeux et sentit quelque chose se resserer dans sa poitrine.
Quelque chose en elle refusait de le voir partir à jamais.
Il reprit la parole, en évitant de croiser leurs regards.

— Contrairement à ma soeur, je n’ai rien qui me rapproche de ce monde. Ma mère va s’installer ici parce qu’elle désirait plus que tout pouvoir vivre avec mon père.
Je n’ai aucun pouvoir, de plus je suis plus que faible dans votre monde. Je suis complètement inutile ici.

Elle ne pouvait pas le laisser dire ça. Elle avait également apprécié sa compagnie et ne voulait pas qu’ils se séparent à jamais.

— Si mes sentiments envers toi étaient réciproques, je songerais peut-être également à m’installer ici. Si mes connaissances de la médecine peuvent être utiles à quelqu’un. Mais je ne vais pas m’imposer.
Ça sonne comme du chantage affectif… Ah, et je voulais également m’excuser pour ce que je leur ai dit sur toi…
— …?
— J’ai supposé qu’on apprenait à se connaître plus… intimenent, lorsqu’on était seuls dans ta salle de recherches.
— Idiot !

Elle était rouge.

— Tu aurais pu mourir s’il y était allé plus fort et t’avait lancé un sort de magie !

2014.11.14

Retour

Elle entra dans le hall de l’hôpital et se dirigea lentement vers le bureau d’accueil.
Elle observait chaque détail du bâtiment.
Cela faisait si longtemps qu’elle n’était pas retournée dans le monde des humains.
L’architecture lui avait manquée.
L’employée la dévisagea un peu.

— Est-ce qu’Alexandre est là, s’il-vous-plaît ?
— Veuillez patienter un instant s’il-vous-plaît.

Elle pianota sur le télephone posé sur sa table.

— Alexandre ? Quelqu’un te demande à l’accueil.

Quelques minutes après, il apparu, habillé d’une tenue d’infirmier.
Il avait grandit, évidemment. Cela faisait plusieurs années qu’elle ne l’avait pas vu.
Lorsqu’il la vit, ses pas s’arrêtèrent et il la fixa, comme s’il avait sous ses yeux un fantôme.
Alexandra resta également sans voix.
Elle senti l’émotion monter à ses yeux.
Elle serra ses mains entre elles pour les empêcher de trembler.
Il fit le premier pas.
Il s’approcha d’elle, s’arrêta à quelques centimètres et lui caressa la joue.

— Je ne suis pas en train de rêver… ?

2014.11.04