Dent

Ils couraient dans l’aile la plus proche.
Aurore était essouflée, n’arrivant pas à se calmer de ce qu’elle venait de voir et d’avoir laissé son grand-père seul face à l’intrus.
Cean s’arrêta devant une porte et l’ouvrit calmement.

— Entrez vite.

Il ferma derrière eux.
Ils étaient maintenant dans une énorme bibliothèque. Des étagères plein les murs et au milieu de la pièce, ainsi que des tables et des chaises.

— Ça va, Aurore ?
Demanda Vlad.

— … Je crois…
Dit-elle en reprenant son souffle.

— Suis moi, nous n’avons pas de temps à perdre.
Dit Cean en attrapant la main d’Aurore.

Vlad leur emboîta le pas.
Ils arrivèrent devant une bibliothèque.
Cean se plaça sur le côté pour activer un mécanisme et le meuble se déplaça comme une porte, vers eux, laissant apparaître une petite ouverture donnant sur un espace restreint, telle une cachette.
Ce n’était pas très profond mais cela suffisait pour une corpulance comme celle d’Aurore.

— Aurore, reste là et ne faid pas de bruit. On se charge du reste. C’est compris ?
Dit son frère.

— Mais !

— Ne discute pas, elle va arriver d’un moment à l’autre, dépêche-toi !
Dit-il pour la presser.

Elle n’opposa aucune résistance et se cacha derrière l’étagère.
Cean referma le meuble sur elle.
Il y avait une petite grille qui laissait passer très peu de lumière et d’air. Assez pour voir l’extérieur comme à travers un filtre, et respirer.
Heureusement on ne pouvait deviner sa présence ici.
Les livres cachaient en grande partie la façade.
Elle avait juste assez de place pour s’assoir, l’endroit n’était pas très confortable mais elle pouvait s’en accomoder.
Cean et Vlad s’éloignèrent d’elle et se positionnèrent pour tendre une embuscade à l’ennemie.
Quelques minutes après, la porte de la bibliothèque s’ouvrit avec fracas.
Aurore sursauta face au bruit.
L’ennemie venait de donner un énorme coup de pied et la porte sortit de ses gonds pour finir quelques mètres plus loin.

— Je sais que vous êtes là, sortez de votre cachette.

C’est Cean qui essaya de l’avoir par surprise en premier.

— Je n’ai rien contre toi, dis moi où est ta petite soeur et je vous laisse tranquille.

Elle évitait avec facilité toutes les attaques et arrivait à les contrer, malgré le combat avec Sephyl.

— Je ne crois pas, non.

Cean se prit quelques coups mais rien de sérieux.
Il commençait à perdre son souffle et son endurance.
Il battit en retraite derrière les étagères pour reprendre essayer de récupérer.
Vlad sortit à son tour pour prendre la relève.
Elle sembla changer de comportement.
Il rata son attaque et elle le contra, et le projeta contre une étagère remplie de livres.

— Par contre, toi… j’ai une dent contre toi ! Sans toi, ça ne se serait pas déroulé de cette manière ! Tant pis, mais je ne vais pas te faire de cadeaux…

2018.09.14

Intrus

Cean et Aurore se dirigeaient vers la maison de leurs grands-parents.
Ils empruntèrent le passage secret qui abritait un portail qui les amènerait directement au lieu.
Les grands-parents étaient au courant de leur venue, bien que leur grand-mère Alicia n’était pas au meilleur de sa forme.
Leur grand-père Sephyl pouvait les accueillir.
Ils prirent soin de bien fermer derrière eux et s’engouffrèrent dans le vortex.

Durant leur trajet ils purent discuter.

— Désolée que tu aies à m’escorter…
— Qu’est-ce que tu racontes… ? C’est tout à fait normal. Mieux vaut être prudent et que tu ne sois pas enlevée, ou quoi que ce soit d’autre. Cette histoire ne me dit rien qui vaille… Et au pire, on sera allé rendre visite à papi et mamie.
— … Tu as raison… je ne comprends pas ce que j’ai pu faire pour qu’on m’en veuille…
— Tu sais, c’est fort possible qu’on t’aie pris pour cible parce que tu es la fille de maman et papa. Juste à cause du lien de sang. Tout simplement.
— Mais… je n’ai aucun pouvoir ?!
— Peut-être qu’ils ne le savent même pas ! Dans tous les cas, on te protégera parce que tu es de la famille.
Je ne veux pas que tu subisses ce que j’ai pu subir quand j’étais plus jeune…
— Vous ne m’en avez jamais parlé… ?
— C’est que… ça explique pourquoi maman et papa on tout fait pour éviter de faire les mêmes erreurs. Pour éviter ça…
— Et maintenant… ?
— Je sais me défendre, je suis un adulte. Enfin presque. Je peux même essayer de te protéger ! Bon, on arrive au portail de téléportation.

— Il y a personne ?
— Pour éviter d’éveiller les soupçons, je pense. Papi doit être dans les parages.

Sephyl était en train de discuter avec quelqu’un.

— Ah, vous voilà. J’étais justement en train de parler de vous.

— Bonjour, quel plaisir de te revoir Aurore.
Dit Chloé.

— Bonjour madame !

Vlad était juste à côté.

— Bonjour madame, je suis Cean, le frère d’Aurore.
— Bonjour Cean. Je suis Chloé, la tutrice de Vlad.

Il fit un signe de tête pour le saluer.

— Sur ce, je vais retourner retrouver mes hommes qui sont postés aux alentours. Je vous laisse Vlad qui tenait à se charger de la protection rapprochée de votre petite fille.

— Merci, dame Chloé.
Dit Sephyl.

— Bonjour papi Phyl.

Aurore le serra dans ses bras.

— Excuse-moi de te déranger…
— Bonjour Cean.

Il lui fit un signe de tête.

— Je rencontre enfin ton petit copain. Enchanté, je suis Sephyl, leur grand-père.
— B-bonjour monsieur Sephyl.
— Appelle-moi Phyl, va. Je vais les laisser te faire visiter ma demeure. Je dois retourner surveiller que tout est en ordre.

— Comment va mamie Cia… ?
Demanda Aurore.

— … Pas très bien, si tu veux, nous en parlerons plus tard.
— Je vois…

— Tu comptes m’ignorer encore longtemps ?
S’exprima Vlad.

— C-ce n’était pas mon intention !
Répondit-elle gênée.

Il serra la main de Cean qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de rencontrer.

— Merci d’avoir sauvé ma soeur. Enchanté de te rencontrer Vlad.
Dit il en rendant la poigne.

— Enchanté, Cean.

Discrètement, elle lui prit sa main et ils continuèrent la visite des lieux.
Cean s’arrêta net puis leva les yeux et regarda autour de lui. Vlad fit de même.

— Tu entends ça, aussi ?

Aurore était perdue.

— C’est beaucoup trop silencieux… quelque chose cloche.
— On est dans une aile, retournons dans le hall principal où on va se faire piéger.

Ils parlaient dans un calme surprenant.
Cean attrapa la main d’Aurore.

— On va courir un peu, ne lâche pas ma main et suis nous.
Lui dit-il.

Ils coururent jusqu’à la salle principale, Sephyl était déjà là et était sur le point d’aller les chercher.
Aurore était à bout de souffle.
Sephyl soupira de soulagement.
La porte s’ouvrit tout doucement de l’extérieur.
Ils se retournèrent vers le bruit.
Une silhouette s’approchait avec une ombre derrière elle. Elle trainait un paquet étrange.

— Bonjour la compagnie !
Dit une voix grave mais féminine, de manière enjouée.

— Je crois que ceci est à vous ?

Elle leur lança le paquet enficelé qui glissa sur le sol jusqu’à s’arrêter à quelques mètres d’eux.
Assez pour qu’ils puissent distinguer que c’était de forme humanoïde. Ils reconnurent les vêtements et Vlad cria.

— Chloé !!!

Cean lui fit signe de ne pas s’approcher.

— C’est peut-être un piège, ne tombe pas dedans.

Aurore était horrifiée.
Elle tremblait et Vlad le ressentit et lui serra la main plus fort pour la rassurer alors qu’il bouillonnait lui-même de rage.

— Votre système de sécurité est à revoir, mon cher.
Disait-elle nonchalente.

– Qu’est-ce que vous me voulez ?
Demanda t-il calmement, ne voulant pas entrer dans son jeu.

— Pas grand chose… hmmm… la petite blonde ici et je m’en vais, sans demander mon reste.
— Et pourquoi donc ?
— Hmmm… raison personnelle, m’sieur.
— Je crois que je ne vais pas pouvoir satisfaire votre requête.

— Ça serait trop facile, n’est-ce pas ?
Elle semblait rire.

— Emmenez la en lieu sûr, je m’occupe de l’intrus.
Chuchota Sephyl.

Malgre son âge avancé, il se battait et se défendait encore bien.

— Qu’est-ce que vous lui voulez ?
— Vous êtes curieux, papi.

Elle s’amusait.
Il prit du recul et commençait à s’épuiser.

— Ça dure un peu trop longtemps à mon goût, on va finir ça…
Dit-elle avec le même sourire qu’au début et sans s’essoufler.

— Je vais vous dire un petit secret, pour avoir si bien tenu face à moi, papi. Je crois qu’elle me plaît votre petite.
Dit-elle avant de foncer vers lui et l’assomer.

— Bon, où sont partis les autres…

2018.09.05

Plan

Ils montèrent alors un plan pour aller le libérer.
Les fichiers qu’avaient envoyés Jasper avant de disparaître les renseignaient sur le lieu où il pouvait se trouver et des indices sur leur but.
Aurore était visée.

— Il est hors de question que tu viennes avec nous.

Dépitée, elle s’en voulait que son cousin se retrouve dans cette situation à cause d elle.
Toute la famille proche et concernée était présente.

— Je viens. Alexandre ne peut, bien sûr, pas nous suivre mais je suis encore en état de me battre pour récupérer mon fils.
— Je peux laisser le domaine pendant une journée.

— Ne m’oublie pas, je t’accompagne.
Ajouta Alexandra.

— C’est mon neveu, tout de même. Nous ne pouvons pas y envoyer nos hommes vu le peu d’info que nous avons.
Ma force de frappe ne sera pas de refus. J’y vais aussi parce qu’Alexandre ne peut pas être présent.
— Mais-
— Si, c’est assez dangereux. Ne crois pas que je vais te laisser y aller sans personne pour assurer tes arrières.
— Je veux également y aller. Je ne suis plus une enfant.

— Moi aussi.
Rajouta Alain.

— Ce n’est pas une sortie classe verte.
Dit Chris.

— Je le sais, mais plus on apportera notre force, mieux ça sera. C’est trop dangereux d’y aller que vous. Et je me défends encore très bien, même si je ne continue plus les cours.
Argumenta Hélène.

— Il faut bien que je couvre les arrières d’Hélène vu qu’elle fonce toujours tête baissée…
Ajouta Alain.

Chris soupira.

— Raison de plus pour que j’y aille.

Aurore voulut prendre la parole mais Gabriel l’arrêta.

— Tout ceci sent le piège à plein nez, Aurore. Ils n’attendent que toi pour t’engouffrer dans la gueule du loup. De plus tu seras plus un poids pour nous.

Ils avaient raison. Elle ne savait pas aussi bien se défendre que ses cousins ou son frère.

— Je préfère qu’Azur reste avec toi pendant que nous partons chercher Jasper. Alexandra formera un duo avec moi. Chrystal et Chris, groupez avec Hélène et Alain lorsque nous arriverons là-bas.
Si besoin, séparez-vous en deux mais ne restez pas seuls. Au moindre danger, vous quittez les lieux.
Nous communiquerons via télépathie. Dès qu’on trouve Jasper, on se tire.
Azur et Aurore, le domaine sera pratiquement sans protection sans nous, je préfère que vous alliez chez Mamie Cia et Papi Phyl pendant ce temps. Je demanderai également le soutien des vampires, si jamais il se passe quelque chose durant notre absence.

Gabryel expliqua les différents plans pour ne mettre personne en danger.

2018.07.28

Tentacules

Ils arrivèrent à un hangar.
C’était étrange, il n’y avait presque personne.
Ils firent leur maximum pour pénétrer dans leur base sans alerter tout le monde.
Hélène et Alain s’occupèrent de faire taire les sentinelles dans la discrétion la plus totale.
Chris et Alexandra échangèrent un regard.

— Et ils ont arrêté de suivre les cours de combat… ?
Demanda Chrystal, impressionnée.

Il y avait une entrée qui ressemblait à une tanière.
Le chemin se sépara rapidement et ils durent former deux puis trois groupes.
Il y avait de moins en moins de gardes et cela les inquiétait au plus haut point.
Gabryel sentait l’angoisse d’Alexandra.

— Ça va aller. Reste près de moi.

Il faisait assez sombre malgré leur magie de lumière pour éclairer un minimum leurs pas, et des bruits inconnus se faisait entendre au loin et en écho.
Chrystal et Chris discutaient de manière décontractée du vieux temps.

— Ça va, tu stresses pas trop.
Dit Chris.

— Non, ça va. Je sais que je vais les défoncer d’avoir osé toucher à mon fils.
Repondit-elle, sûre d’elle.

— En vrai… bien sûr que si. J’espère juste qu’il est en vie.

— Ils n’ont aucune raison de le tuer, je pense…
Essaya t-il de la rassurer.

— Je sais bien mais je préfère me préparer à toutes les éventualités.

Hélène et Alain étaient au taquet.
Ils progressaient rapidement et Alain devait régulièrement réfréner sa soeur à être plus prudente.

— Je ne peux pas imaginer dans quel détresse il doit être… il ne sait pas se défendre comme nous on le fait… ça m’est insupportable qu’il soit dans cette situation.
— Je sais, moi aussi, mais nous précipiter ne l’aidera pas si on se fait avoir avant de le trouver.

Chris et Chrystal aperçurent une masse tentaculaire étrange dans une cavité au bout de leur chemin.

— C’est quoi ça… ?
— Ça ressemble beaucoup à un attrape-mange-tout, je n’ai pas eu l’occasion d’en croiser beaucoup… fais attention où tu marches. Si ça t’enlace, et si tu te débats il se resserrera sur toi. Il faudra agir vite et couper le tentacule.
— Attends, j’ai l’impression qu’il y a déjà une proie dedans.

Ils augmentèrent leur lumière éclairante et ils virent une touffe de cheveux derrière les masses de tentacules luisantes.

— Est-ce que ça ressemble à la couleur de Jasper.. ?
— Oui… un peu…

Ils se décalèrent pour mieux voir et ils tombèrent sur le visage inconscient du garçon qui dépassait.
Seulement ses mains et ses pieds étaient également encore visibles. Les tentacules de plusieurs épaisseurs différentes l’enlaçaient et bougeaient autour de son corps.
Il était à l’horizontale et l’étreinte avait l’air de le serrer de plus en plus, ainsi qu’autour du cou.

— Tu proposes qu’on commence par quoi ?
— Repérer la base pour l’en extraire… vu qu’elle a déjà une proie, elle sera moins vive pour nous attraper. Tant qu’on se dégage des prises les plus dangereuses pour nous, ça devrait le faire.

[Chrystal et Chris à vous, on a trouvé Jasper. Je répète, on a trouvé Jasper. Terminé] [Reçu, terminé]

Chris s’empêtra au milieu des tentacules et essayait d’atteindre le tentacule qui avait le corps de Jasper tandis que Chrystal coupait peu à peu les liens pour éviter qu’il ne se retrouve dans le même état que son fils.

— Ok, ça va être bon. Dès que tu récupères Jasper, tu t’éloignes le plus vite possible et le plus loin.
— C’est compris.

Il coupa d’un coup vif et fort, avec le poids, Jasper serait tombé au sol si Chrystal n’avait pas rattrapé le tout.
Elle appliqua ce que Chris lui avait dit et s’éloigna aussitôt.
Elle retira en premier les tentacules autour du cou.
Jasper avait des marques rouges tout autour du cou, accompagnés du suçon des ventouses. Il saignait presque.
Chris pensait avoir coupé tous ses liens et lorsqu’il voulut s’éloigner d’un bond, un tentacule l’avait retenu au niveau de la cheville.
Il trébucha au milieu d’autres pièges tentaculaires mais garda son sang froid.
Tant que ses poignets étaient libres il pouvait s’en sortir.
Il garda son calme.
Chrystal essayait d’écouter si Jasper respirait assez.
Elle réussit à le libérer complètement et jeta les tentacules au loin.
Son pouls était faible et sa respiration presque inexistante.
Il était extrêmement faible. Elle lui fit les premiers soins pour qu’il reprenne connaissance.
Elle n’avait pas vu que Chris était encore empêtré.

Les autres arrivèrent presque en même temps.
Ils avaient couru.
Hélène vit son père disparaître peu à peu dans les tentacules et paniqua.
Alain analysa la situation, Chrystal était en train de s’occuper de Jasper.
Il arrêta Hélène et l’incita à réfléchir.

— Ça va aller. Surtout pas de mouvements brusques.
Dit Chris calmement alors qu’il venait de perdre le contrôle et se faisait lentement engloutir.

— Même si je me fais attraper entièrement, ne paniquez pas.

Alexandra vit la scène et agit instantanément.

— C’est bon, je m’en occupe, je peux le faire.

Gabryel lui fit confiance.
Elle avait le bon réflexe et coupait de manière fluide, telle une dance, les tentacules.
Chris suffoquait peu à peu mais prenait garde à bouger le moins possible.

— Tiens bon…
Murmurait-elle, à elle-même et à lui.

Elle réussit à couper les liens aux poignets en priorité, après ceux sur sa nuque.
Hélène et Alain étaient morts d’inquiétude au loin, à regarder leur mère aider leur père.

— Ne vous en faites pas. Ils en ont vu d’autre, faites leur confiance.
Disait Gabryel pour les rassurer alors qu’il était lui-même inquiet pour Alexandra.

— Ils savent ce qu’ils font.

Lorsqu’Alexandra réussit à couper le tentacule qui maintenait le torse de Chris, il s’affala presque sur elle.

— Au fait, je crois que j’ai une entorse à la cheville…
Dit-il.

— T’es pas sérieux…
Souffla t-elle.

Elle l’attrapa en l’aidant à se redresser grâce à son épaule et ils s’éloignèrent avant de se faire piéger à nouveau.
À distance sécurisée, elle le déposa lentement au sol.

— C’est que tu es un peu lourd… en toute amitié, hein.
Dit-elle, haletante.

Il se massa le cou et la remercia.
Hélène et Alain purent reprendre leur respiration.

— On se réjouira tout à l’heure.

Alexandra se releva aussitôt et reprit position.
Elle aida Chris à reprendre appui.
Son visage près du sien il put lui avouer sincèrement, à voix basse.

— Merci, j’ai cru que j’allais y rester…

Gabryel les laissa et s’intéressa à Chrystal.
Jasper ouvrit difficilement les yeux.
Il avait entendu des voix familières et une douce chaleur l’envahissait alors qu’il avait froid pendant tout ce temps.
Ses souvenirs revinrent peu à peu.
Il vit sa mère et son oncle Gabryel. Cela lui raviva l’esprit.

— Ne…

La voix avait du mal à sortir.
Sa mère voulut l’arrêter mais il insista.

— C’est un piège, Aurore est en danger…
Dit-il dans un souffle.

— Il faut partir d’ici et vite…

Il eut une quinte de toux.
Chrystal se tourna vers Gabryel.

— Ok, on décolle. Immédiatement.

Hélène et Alain aidèrent Jasper à se relever et se dirigèrent vers la sortie.
Chrystal lança un sort mineur pour soulager la cheville de Chris.

— C’est temporaire mais ça devrait suffir. Tu penseras à passer à l’infirmerie plus tard.
— Oui m’dame…

2018.07.28

Repas

Les repas étaient organisés chez les grands parents.
De temps en temps, comme le château leur permettait d’accueillir toute la famille, les petits enfants pouvaient rester pendant une petite semaine.
Azur, Jasper, Célestin, Hélène, Alain et la petite dernière Aurore, passaient du temps ensemble à se créer des souvenirs.

Ils appelaient affectueusement leurs grands-parents Mamie Cia et Papi Phyl.

Cela permettait aussi aux parents de se retrouver entre eux et discuter des dernières nouvelles.
Ils étaient une famille heureuse, malgré les conflits et attaques des contrées ennemies.

2018.07.28

Bleu

– Azur.
Dit-elle.

Il avait les cheveux blonds de son père ainsi que ses yeux bleus.
Elle était reconnaissante envers ses parents d’avoir fait le déplacement et ils étaient également émus d’être présents.
Les visites n’étaient autorisées qu’à un nombre restreint de personnes pour le mieux de la santé d’Alexandra.
Les derniers mois furent compliqués, elle dut cacher sa grossesse à un maximum de personnes et malgré cela elle n’était pas en sécurité.
Leur premier enfant allait recevoir la force de leur sang combiné, et cela pouvait faire peur aux ennemis.
Sephyl ne pouvant pas s’absenter trop longtemps de son domaine, il dut rentrer rapidement.
Alicia pouvait rester auprès de sa fille et l’épauler dans cette nouvelle vie.
Depuis qu’Alexandra avait quitté le nid familial, tout d’abord à cause de ses pouvoirs, puis lorsqu’elle fit sa vie avec Gabriel. Elle n’eut que très peu d’occasions de revoir ses parents.
Elle put rattraper en partie le temps perdu avec sa mère qui l’avait élevée elle et son frère, seule.

Le temps passa et ils se retrouvaient lors des anniversaires et des repas de famille lors des fêtes.
Les grands-parents étaient heureux de voir leur petit fils grandir.

2018.07.28

Parentalité

Lorsqu’Alexandra donna naissance à son premier enfant, ses parents : Sephyl et Alicia avaient fait le déplacement.
Les employés de Gabriel parlaient déjà dans les couloirs.

— Qui aurait cru que monsieur Gabriel deviendrait papa…
— Il a eu tellement de malchance en amour…
— C’est vrai qu’il a plutôt l’âge d’être grand-père !

Peu importe ce que les gens pouvaient penser et dire, il était heureux.
Près d’Alexandra, il y avait ce petit être entre ses bras. Il avait du mal à réaliser qu’il avait été là pendant ces neufs mois, dans le ventre de sa femme.
Elle avait donné la vie à cet enfant qui était le leur.
L’accouchement s’était plutôt bien déroulé, Chrystal et quelques infirmières de confiance surveillaient l’état d’Alexandra.
Elle avait souhaité allaiter et ils avaient préparé au mieux l’environnement pour accompagner la jeune maman.

— Tu arrêtes quand tu veux et ne prends pas ça pour un échec, c’est déjà très bien de vouloir le faire.

Chrystal était toujours aux petits soins avec la jeune épouse de son maître.
Alicia était inquiète mais également heureuse pour sa fille. Elle était émue que son enfant devienne à son tour mère.

— Si tu as des questions, n’hésite surtout pas. Si tu as besoin de parler, je suis là également.

Sephyl était moins expressif mais était tout autant ému.
Ils se souvenaient tous les deux de la naissance de leurs jumeaux : Alexandra et Alexandre.
Voyant Gabriel aimant et berçant l’enfant dans ses bras, il fut un minimum rassuré.
Il n’avait pas pu être très présent pour Alicia et il le regrettait encore aujourd hui.

2018.07.28

Orifice

Il avait perdu connaissance.
Il avait l’impression que son corps flottait dans le vide, si seulement ces choses ne l’enlaçaient pas.
Il aurait souhaité que cela ne soit qu’un mauvais rêve et qu’à son réveil il soit chez lui, endormi devant son bureau.
Il ne savait pas depuis combien de temps il avait fini par abandonner. Il savait qu’il n’était pas en mesure de faire quoi que ce soit, ses poignets et chevilles liés par les tentacules.

Il entendit du grabuge.
Le bruit se rapprochait lentement et il finit par reconnaître des voix familières.
Cela le fit réagir et il reprit peu à peu ses esprits. Il voulait les prévenir du danger.
Il ouvrit ses yeux.
À l’instant où il voulut ouvrir la bouche pour crier, un bout de tentacule s’infiltra dans l’orifice pour l’en empêcher. Les liens se resserrèrent. Il commençait à suffoquer.
Il en avait les larmes aux yeux d’être à ce point impuissant.

Chrystal entra en trombes et reconnut son fils sous l’emprise du monstre tentaculaire.
Elle commença par découper certains liens de manière stratégique, tout d’abord celui dans sa bouche, puis petit à petit, elle réussit à le dégager.
Vlad arriva juste après, suivi d’Aurore.
Il donna un coup de main à Chrystal et porta le corps de Jasper.
Aurore était restée figée. Elle n’arrivait pas à croire dans quel état était Jasper.
Inquiète pour sa santé, mais elle n’osait pas s’approcher.
Elle ne savait pas si elle devait être en colère ou triste.
En colère contre les gens qui lui ont fait subir ça.
Triste de savoir qu’elle était en partie fautive.

2018.07.25

Visqueuse

Entravé par une matière visqueuse et vivante.
Les yeux bandés. Il ne savait ni où il etait, ni ce qu’il faisait ici. Il avait perdu toute notion du temps et ne demandait qu’à aller aux toilettes.
On l’ignorait et les sortes de tentacules qui lui serraient les poignets, la gorge et les mollets, semblaient vouloir le tuer.
Leur étreinte était de plus en plus forte et certains tentacules se glissaient sous ses vêtements.
Il cria en vain.
Ses cheveux longs recouvraient son visage et la sueur les collaient contre sa peau.
Ses vêtements finirent par être ingérés par cette créature inconnue, et elle semblait se nourrir de ses fluides corporels ainsi que de ses selles et urines.
Il pleura de se sentir ainsi humilié.
Il finit par lâcher prise, il n’avait plus la force de lutter et son corps presque inerte, finit enlacé en entier par les tentacules qui le recouvraient à tel point qu’il ne restait que son visage à l’air libre.

Il y avait Chrystal, Alexandra, Gabriel, Cean et les jumeaux. Aurore aurait voulu venir mais ses parents s’y étaient opposés.
Elle réussit à négocier avec la présence de Vlad.
Ils n’avaient toujours pas compris le but de ces gens mais ils étaient en sous-effectif par rapport à leur force de frappe.

Aurore trouva Jasper en premier et Vlad l’aida à le sortir de là.
Sa tête était en arrière, il avait perdu connaissance et on aurait pu le croire mort.
Aurore étouffa un cri et les larmes lui montèrent aux yeux lorsqu’elle le vit dans cet état.
Vlad la rassura sur son pouls.
Il trancha les tentacules avec précaution et sortit le corps nu du prisonnier avec l’aide d’Aurore et Chrystal qui vint les aider.

2018.07.13

Ordinateur

Jasper était à son bureau en train de faire des recherches.
Lorsqu’il tomba sur les résultats, il envoya aussitôt les informations par mail et une copie à la famille.
Il était tombé sur quelque chose de dangereux.
Presque aussitôt, quelqu’un sonna chez lui et il prit soin d’éteindre son moniteur et l’ordinateur avant d’ouvrir.
Il regarda dans le judas mais ne vit rien, la lumière étant éteinte.
À peine avait-il tourné la poignée que la porte se fit forcer. Il la prit de plein fouet et plusieurs individus entrèrent chez lui et l’attrapèrent.
Ils lui mirent un mouchoir plein de morphine et il perdit connaissance. Les personnes visitèrent son appartement rapidement.

— On fait quoi ?
— Laisse, on l’embarque.
— Son ordinateur est éteint.
— On s’en va.

Jasper se réveilla ligoté par une substance visqueuse.
Il était dans une pièce sombre.
Il devina assez vite ce qu’il lui arrivait.
Des tentacules entravaient ses mouvements.
Il en avait autour des poignets, au niveau du cou et des jambes.

— La princesse est réveillée ?

C’était la voix d’une femme rauque.

— Tu as un peu trop fouiné, jeune homme. On va te garder en captivité un petit moment.

*

Célestin voulait passer voir son frère.
En arrivant dans le couloir de son appartement, il trouva étrange que sa porte soit ouverte.
Lorsqu’il vit que son appartement avait été laissé tel quel, il paniqua. Il visita chaque pièce et recoin sans le trouver.
Il regarda ses mails et vit les informations au sujet du groupe qui en avait après Aurore.
Il essaya d’appeler Jasper mais son téléphone sonna dans la pièce.
Il appela ses parents pour les prévenir.

*

Aurore fut la plus touchée par cette terrible nouvelle.

— Il s’est fait kidnapper à cause de moi…
Sanglotait-elle.

— On va le retrouver, ne t’en fais pas.
Disait Alexandra.

C’était une énorme réunion de famille pour savoir comment s’organiser. Ils avaient les informations nécessaires grâce à Jasper et il suffisait de monter un plan stratégique.
Elle songeait à l’état dans lequel ils allaient le retrouver.

*

Jasper ne comptait plus les jours ni les heures où il était dans cette situation.
Il était humilié de ne pouvoir se soulager des besoins naturels convenablement.
Il était dans un état second et essayait de ne plus penser à rien.
La voix féminine eut pitié de lui.

— Emmenez-le à la douche. Il empeste.

Il se retrouva nu comme un ver. Les yeux bandés.
L’eau était froide mais il prit sur lui. Il allait pouvoir se laver.
Les poignets liés par une chaîne, il ne pouvait que se déplacer.
Il essaya de se battre à l’aveuglette mais on le remit en place immédiatement.
Le visage contre le carrelage.

— Tiens-toi tranquille, si cela ne tenait qu’à nous, tu serais déjà mort.
— Pourquoi on le garde en vie ?
— C’est la patronne qui a envie de s’amuser…

Elle l’habilla d’un uniforme d’écolière et le suspendit.

— Elle a vraiment des délires chelous…
— Tais-toi ou tu vas finir à sa place.

— Cela te va à ravir, princesse.
Dit-elle.

2018.07.12