Sucre

Comment lui avouer.
Marianne était prise dans un dilemme, elle avait de l’affection pour Annabelle. Plus qu’une simple sympathie envers son assistante, elle se rendait compte qu’elle était peut-être amoureuse.
Elle qui ne s’était jamais arrêtée dans sa carrière pour ce genre de relation qui ne l’avait jamais intéressée.
Elle se retrouvait à quarante ans et découvrant ce que cela faisait de ressentir de l’amour pour quelqu’un.
Elle pensait tout le temps à Annabelle.
Elle ne s’en était pas rendue compte tout de suite, elles travaillaient ensemble et elle trouvait cela normal de penser à elle de temps en temps, vu qu’elles passaient la grande partie de leur journée ensemble.

Duncan lui avait ouvert les yeux.
Cet ami de longue date qui était aussi occupé qu’elle, voire plus, et qui ne s’était pas encore marié à son âge, non plus. Ils étaient amis et il n’y avait rien entre eux.
Il avait remarqué comment Marianne regardait Annabelle, comment elle en parlait. Il avait compris.
Puis, il avait dîné avec Annabelle et Marianne ne s’en était pas remise. Elle lui en avait voulu et en même temps, elle n’arrivait pas à trouver le courage de l’inviter elle-même, elle s’en voulait de ne pas réussir à faire une chose aussi simple.

Il y avait eu cette histoire de brimades qu’Annabelle avait subi.
Elle avait fait une crise de panique et les autres employés s’étaient inquiétés pour sa santé.
Annabelle n’y avait pas cru. Tous ces collègues qui étaient venus la voir pour prendre de ses nouvelles alors qu’elle avait été ignorée lorsqu’elle avait besoin d’eux, elle ne pouvait pas croire à leur sincérité.
Finalement, elle était restée solitaire, donnant son meilleur pour Marianne et rien d’autre.
Son traumatisme de la douche était resté, elle avait remercié son seul allié et collègue qui l’avait aidée.

Marianne se sentait coupable et elle avait mis à disposition sa salle de bain pour Annabelle.
Comment faire pour la protéger sans l’emprisonner dans cette relation hiérarchique.
Annabelle était inexpressive et sérieuse, rien ne laissait croire qu’elle appréciait Marianne au point de l’envisager comme petite amie, mais rien non plus ne laissait imaginer qu’elle pourrait la détester pour son penchant. Marianne ne savait pas sur quel pied danser et quel choix faire.
Elle savait que c’était une mauvaise idée de se déclarer, si jamais Annabelle la rejetait, il pèserait un malaise sur leur lieu de travail.
Si jamais elle acceptait, rien ne prédirait que leur relation dure, et si elles venaient à se séparer, leur relation professionnelle en pâtirait.
Et elle ne se voyait pas licencier Annabelle juste pour pouvoir la courtiser. C’était égoïste, cela mettait Annabelle dans une situation précaire, et cela la privait d’une employée compétente.
Elles avaient toutes les deux à y perdre.

Elle avait songé à devenir la sugar mommy d’Annabelle mais c’était sans demander son avis ni si elle en avait envie. C’était une idée stupide.
Elle était coincée.
Elle jouait alors avec Annabelle lorsqu’elles étaient toutes seule, dans son bureau.
Sous entendant certaines choses pour la tester, pour savoir si elle était indifférente à ses avances.
Mais Annabelle restait sans aucune expression, elle ne réagissait pas et avait fini par interpréter les actions de Marianne comme des blagues. Pour jouer. Pour embêter Annabelle gentiment et travailler moins.
Elle était intransigeante.

*

Une enveloppe sur le bureau.
Marianne savait ce qu’elle contenait. C’était une invitation à une soirée. Elle n’était pas spécialement enthousiaste mais elle devait y aller pour le côté social.
Elle traînait des pieds pour répondre à cette invitation, et Annabelle le remarqua.
Marianne eut une idée, elle proposa à Annabelle de l’y accompagner. Elle n’avait pas tellement le choix.
Un large sourire apparut sur le visage de Marianne qui s’emballa pour aller choisir une tenue pour Annabelle.
C’était une soirée avec des gens importants et elles devaient être présentables pour l’endroit.

Ce fut une excuse pour aller faire les boutiques avec Annabelle. Qui n’eut pas son mot à dire.
Marianne lui choisit une tenue et la paya.
Annabelle était plus que gênée, elle avait vu le prix de cette robe et elle ne s’en remettait pas.
Marianne avait insisté en lui disant que c’était pour le travail.
Elle avait emmené Annabelle au coiffeur pour égaliser ses cheveux lorsqu’elle avait coupé ses longues bouclettes. Marianne ignorait l’incident du chewing-gum.

2022.01.02

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.