Reboot

Dans un domaine en campagne, une riche famille avait un fils unique. Ils avaient une entreprise familiale et il devait en hériter.
Cependant, le fils n’était pas du même avis.
Le manoir dans lequel ils vivaient avait une salle d’entraînement où ils enseignaient des cours d’arts martiaux de haut niveau et la famille était réputée pour leur style.
Le fils avait suivi ces cours depuis son plus jeune âge.
Approchant la vingtaine, il se rebella contre ses parents qui lui parlait de mariage et de son futur.
Il ne souhaitait pas de cet avenir. Son voeux le plus cher était de pouvoir être libre de faire ce qu’il voulait.
La discussion n’était pas très constructive et hors de lui, le père comme le fils, l’héritier décida de renoncer à son statut et s’en alla. Claquant la porte à ses parents.
Il quitta le domaine et marcha, longuement, jusqu’à arriver à une autre ville, puis une autre.
Les mains dans les poches et rien d’autre.
La mère empêcha le père de prendre une décision sous le coup de la colère, elle réussit à le raisonner.
Elle aussi n’était pas de bonne humeur mais elle essaya de temporiser.
Ils décidèrent de le laisser faire ce qu’il voulait, en espérant qu’il finisse par revenir de lui-même.
Il avait toujours été élevé avec une cuillère d’argent dans la bouche. Ils ne lui laissaient pas beaucoup de chance de survie dans le monde normal.
Un de leur employé fut envoyé pour le surveiller de loin, où il se trouvait, sans intervenir. Sauf cas de danger.

Le fils erra pendant longtemps avant d’arriver dans une ville. Il se mit à pleuvoir à grandes cordes, et il ne savait pas depuis combien de temps il marchait. Son estomac commençait à crier famine mais il l’ignora. Il était maintenant trempé et dans une ville qu’il ne connaissait pas.
Il eut le temps de réfléchir. La température ambiante ainsi que la pluie ne lui avaient pas rafraîchi les idées.
Il était encore énervé contre ses parents, et puis contre lui-même. Il se trouvait tellement idiot. Il était majeur et adulte mais il avait quitté le domaine sans rien, sans aucune préparation. Qu’allait-il faire maintenant ?
Il était trop fier pour rentrer la queue entre les jambes.
Perdu dans ses pensées, et la pluie n’aidant pas, il heurta quelqu’un.
Il n’y prêta pas plus attention, et la minute d’après, quelqu’un l’interpella et le tira vers lui.
Il était tellement distrait qu’il n’avait pas vu que le feu était rouge pour les piétons.

— Ca va pas la tête ?!
Cria la personne à côté de lui.

Elle était petite et elle n’avait pas de parapluie non plus. Trempée tout comme lui.
Il ne répondit pas, en pensant qu’elle allait le laisser tranquille et passer son chemin.
Ce fut tout le contraire.
Elle insista pour lui parler et lui demander s’il allait bien.
Agacé par ses questions, il finit par la suivre pour éviter de répondre et parce qu’il n’avait nulle part où aller.

*

Un des hommes de main était alle chez eux.
Elle avait ouvert, et il avait demandé Sephyl.
Avec stupéfaction il s’était interposé et était méfiant, la porte de leur domicile entrouverte.

— Je dois vous dire quelque chose de très important.
Avait insisté l’homme.

Il l’avait fait entrer, à contre-coeur, lui laissant une chance de s’expliquer.
3 ans à peu près, s’était écoulé depuis qu’il avait quitté sa famille, il ne pensait pas que son passé le rattraperait.
Il aurait pu l’ignorer mais son devoir de fils le rappelait. L’homme lui avait dit qu’il était possible qu’il soit également en danger et que la meilleure manière de protéger la femme qu’il aimait, était de reprendre en main la situation.
Ses parents étaient dans une situation complexe et il devait rentrer pour réclamer son statut d’héritier.
Il hésita mais sa compagne le poussa à y aller.
Elle savait à quel point c’était important et elle ne voulait pas qu’il regrette.

Leur domaine avait été attaqué et des combattants professionnels cherchaient à faire tomber leur famille.
Ils s’étaient infiltrés.
Il arriva trop tard, son père était au sol, sans signe de vie, sa mère était à ses côtés et respirait encore mais faiblement.
Elle avait réussi à se venger mais elle avait prit un coup mortel.
Il dut rester au domaine pour s’occuper des affaires et épargna à sa compagne le risque de venir vivre avec lui. C’était trop dangereux, et il ne voulait pas lui imposer la vie qu’il avait eut dans cet environnement.
Il décida de subvenir à ses besoins pendant qu’elle élèverait leurs enfants, la protégeant de loin.
Il voulait les protéger de son influence.

Les enfants grandirent sans connaître leur père.
Ils vivèrent dans une petite maison de campagne, dans une autre ville.

*

Un jour, des hommes prirent sur leur domaine un enfant en train de se cacher, épiant les entraînements des élèves. Curieux, il l’interrogea.
C’était un orphelin qui s’était échappé de son établissement pour venir suivre les cours, en clandestin. Il avait les cheveux longs, la peau mate, les vêtements abîmés et sales.
Il était arrogant, il n’avait pas peur des représailles.

— Que fais-tu ici ?
— J’ai entendu parler de votre cursus.
— Tu n’as ni l’âge, ni les moyens de le suivre. D’où viens-tu ?
— De… l’orphelinat.

Cela le laissa perplexe. L’orphelinat le plus proche se trouvait à des kilomètres.

— Ils sont au courant de ta présence ici… ?
— Non… j’ai fait le mur.
— Tu ferais mieux d’y retourner, et rapidement.
— Plutôt mourir.
— Fais attention à ce que tu dis. Je peux exaucer ton souhait.
— Faites donc.
— Pourquoi risquer ta vie pour juste venir assister à nos cours ?
— Je voulais voir de mes propres yeux, et ils sont pas si difficiles.

— Ah bon ? Qu’est ce qui te fait dire ça ?
Demanda t-il, amusé.

Il fit une démonstration, imitation médiocre de ce qu’il avait pu entrevoir avant de se faire attraper.
Sephyl voyait un certain potentiel dans cet enfant.
Pris de pitié et parce qu’il voulait lui donner cette chance, comme lorsqu’on lui avait tendu la main.
Il mit cet enfant arroguant au défi.

— Quel âge as-tu ?
— 11 ans.
— Comment t’appelles-tu ?
— Chris.
— Je peux te jeter dehors comme un moins que rien. Ou bien, te laisser une opportunité de me prouver que mes cours sont accessibles même pour un gamin de 10 ans. Une semaine.
— Quoi ?
— Je te laisse une semaine ici. Tu suivras les cours du premier cycle. À la fin de la semaine, si tu réussis à battre les élèves de ton cycle, j’admettrai que tu as raison concernant la difficulté de mes cours.
— C’est tout ?
— Sois reconnaissant que je te donne accès à cette formation. Il y en a qui paieraient cher pour cela. D’abord, tu vas te laver et changer de tenue.

Il appela un de ses hommes pour l’emmener et il donna des instructions.
Il permit à Chris de loger dans une petite chambre, on lui donna une tenue trop grande pour les cours, qu’il porta à longueur de journée parce qu’il n’avait rien d’autre à part ses vêtements abîmés et sales.
Il mangeait à sa faim avec les autres élèves.
On le regarda bizarrement. Il était petit et chétif, comparé à ses camarades aînés. Ils avaient 15 ans minimum. Mais Chris avait quelque chose dans le regard. Il se fit remarquer dès les premiers jours, il était déterminé et n’avait pas peur du ridicule, n’hésitant pas à en faire plus, il s’entraînait dans sa chambre et en faisant des exercices autour du domaine.

La semaine terminée, il réussit à tenir tête et même battre certains de ses camarades lors du test imposé. Mais il perdit face aux meilleurs du cours.
Sephyl regarda les combats avec intérêt.
Alors que Chris était encore émotionnel vis à vis de sa défaite, attendant qu’on le jette dehors.
Sephyl le prit à part pour discuter.
Il reconnut qu’il avait un certain talent.
Il avait également fait des recherches sur lui, sur son dossier à l’orphelinat, et comme il avait réussi à attirer son attention, il décida de s’occuper de l’administratif pour que Chris ne dépende plus de l’orphelinat.
Il était libre. Sephyl se désigna comme tuteur légal.
Comblant le vide de ne pouvoir voir et élever ses propres enfants, il prit Chris sous son aile.
Contrairement à lui, Chris adorait la discipline du combat. Il était heureux d’apprendre et de s’améliorer.

Chris n’en revenait pas.
Il pensait avoir lamentablement échoué, il avait été trop confiant, trop prétentieux. Une semaine était trop court et il ne pouvait pas rattraper le retard de ses camarades en ce laps de temps. Il pensait que cela s’arrêtait pour lui. Ses espoirs.
Il n’avait pas pensé aux conséquences, il allait devoir retourner à l’orphelinat, ou aller ailleurs, parce qu’il n’avait aucune envie de retourner là-bas. Il aurait peut-être même préféré qu’on le tue sur place, pour abréger ses souffrances. Que tout s’arrête ici et maintenant.
Lorsque Sephyl lui annonça qu’il était libre, lui laissant le choix de rester apprendre ou s’en aller, il dut lui faire répéter, de peur de n’avoir pas compris.
Il n’hésita pas une seconde. C’était son rêve de rester se former. Il ne montra pas sa joie intérieure mais Sephyl le voyait.

Il était considéré comme un élève à part entière mais avec un statut spécial. Il était différent, il était plus jeune mais il était doué.
Il suivit le premier cycle et finit parmi les premiers de la promotion. Sephyl était fier de lui, impressionné. C’était le plus jeune à terminer ce cycle.
Il lui demanda ce qu’il pensait pouvoir améliorer dans les enseignements et Chris aida grandement avec ses retours.

Sephyl devient parent vers 23 ans.
Alicia en a 24.
Il adopte Chris vers ses 11 ans. Sephyl a 29 ans, ses enfants ont 6 ans.
Chris a 5 ans d’écart avec Alexandra et Alexandre.
Alexandra arrive vers l’âge de 14-15 ans. Elle termine le collège.
Chris en a 20.

*

Chris décida de rester auprès de Sephyl.
Bien qu’il lui ait dit qu’il était libre de partir, à partir de ses 18 ans, il avait assez de compétence pour postuler dans une autre école ou bien se faire embaucher comme apprenti. Il avait le potentiel d’être garde du corps même s’il était encore jeune.
Sephyl le garda sous son aile, le choix de Chris.
Il en fit son homme de main favori, parce qu’il pouvait compter sur lui et il avait confiance.

Chris le considérait comme la figure paternelle qu’il n’avait jamais eu.
Comment le remercier de lui avoir offert cette vie stable, de lui avoir offert la possibilité de poursuivre son rêve d’enfant, lui qui n’était qu’un simple orphelin.

*

Alexandra avait des difficultés à gérer ses émotions.
Lorsqu’elle était en colère, elle devenait violente et ses crises de colère devinrent plus compliquées à gérer avec l’adolescence.
Les années au collège étaient formatrices, les enfants n’étaient pas tendres et elle jouait une figure de bagarreuse, les études ne l’intéressaient pas. Ce qu’elle voulait, c’était de l’action.
Son frère était son contraire. Il préférait étudier et il excellait. Il préférait éviter les conflits et ignorait les mots blessants à son égard.
Alexandra ne pouvait pas laisser passer cela, elle frappait les élèves qui osaient se moquer d’eux.
Elle se fit convoquer à plusieurs reprises dans le bureau du directeur et sa mère dut se fondre en excuses. Elle ne comprenait pas et avait du mal à la gérer.
Elle ne savait pas comment s’excuser de son comportement, c’était plus fort qu’elle. Même si elle était désolée de causer des soucis à sa mère, elle recommençait.

Sa mère essaya de la raisonner et lui expliquer qu’elle devait au moins essayer d’obtenir le diplôme du collège.
Elle, n’avait pas eu la chance de finir ses études, elle leur avait raconté comment elle avait du travailler à l’époque.

2022.02.28

4 réflexions sur “Reboot

  1. pour pas perdre les mauvaises habitudes, je commence par les fautes qu’il m’a été donné de voir :
    « pas raffraîchi les idées. » je crois que y’a qu’un seul f ? (pas sûr)
    « la difficulité de mes cours. » → difficulté
    « autres éèves. » → élèves

    J’ai bien aimé. En vrai je pensais pas. Étant un reboot d' »appartement », quand j’ai remarqué que l’installation de Sephyl avec Alicia était passée rapidement, j’étais un peu triste. C’est mon moment préféré dans l’histoire originale.
    Puis quand j’ai vu Chris débarqué, le fan que je suis a fait « hiiiiiiiiiiiii c’est Chris ! »
    Ça me fait super plaisir de voir que c’est un bon élève dès le début, et qu’il est doué.
    Quand je lis ça, je peux pas m’empêcher de penser que si Gabriel avait été un antagoniste dans l’histoire, et qu’ils se soient battus pour Alexandra (ou autre raison), Chris aurait eu le dessus 🙂
    Et j’imaginais Alexandra plus posée. Je me la suis toujours représentée comme une femme forte et seraine. C’est rigolo de la voir si impulsive !

    • Merci encore pour tes retours sur mes textes et de me remonter mes coquilles !
      C’est corrigé !

      J’adore toujours tes impressions à vif, héhé, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ton côté fan de Chris !
      Ta pensée au sujet de Gabriel en tant qu’antagoniste me fait cogiter, j’y ai pensé mais je pousserai p’tre une histoire alternative. J’aime imaginer ce que ça aurait pu être si Alexandra avait fini avec Chris…

      Je suis passé rapidement sur Alicia et Sephyl parce que j’avais déjà beaucoup écrit là-dessus et je voulais pas que ça fasse redondant.

      Concernant Alexandra, elle a été jeune et je pense qu’enfant on apprend à ses propres dépends comment gérer ses impulsions et ses émotions.

  2. FluoCrazyKenny dit :

    J’avais pas souvenir qu’un texte parlais avant de comment Chris est devenu garde de Sephyl, aussi j’ai été agréablement surpris par ce texte et c’est vrai que comme ça, ça fait sens ! Et le details à propos des âges de chacun est cool parce que justement je me demandais l’âge d’écart entre Chris et Alexandra.

    Comme Hendrix j’étais un peu déçu parce que ça n’a pas les mêmes vines que « appartement » mais au final j’aime bien aussi ce côté alternatif

    • Ce texte ne remplace pas « appartement » mais complète et donne des informations sur le passé de Chris.
      C’est un peu l’autre côté de ce qui se passait, pendant qu’Alexandra vivait avec son frère et sa mère.

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