Purée de pois

L’histoire se passe dans une gigantesque forêt.
Elle se trouve en plein milieu de la ville.
Des familles y vivent.
Un énorme arbre imposant. Certains vivent en hauteur. D’autres en sous-sol.
On savait quand on s’approchait et qu’on entrait dans le territoire de ces gens pas comme les autres.
Une sorte de passage entre des ronces et des branches. Un panneau indiquait le danger que représentait cet endroit.
Des animaux en tous genres que les villageois appelaient « monstres ». On ne pouvait y entrer sans préparation.
Des chasseurs étaient formés et s’y aventuraient pour traquer et abattre quelques de ces bêtes. Ils récupéraient alors quelques biens utiles tels que la peau ou les cros. Le reste, ils pouvaient le vendre au plus offrant, à une taverne ou bien ils se le partageaient entre eux.
Ils ne croisaient pas beaucoup d’habitants de la forêt. Ils ne savaient pas à quoi ils ressemblaient et personne ne cherchait à savoir. Ils devaient être monstrueux pour pouvoir vivre avec les bêtes féroces.

Un jour comme les autres. Des chasseurs étaient à l’orée de la forêt et allaient commencer leur chasse.
Ils prirent une grande partie de la forêt en embuscade.
Dans l’arbre, les gens commencèrent à s’agiter.

— Que se passe t-il ?!
Avait crié un jeune garcon en sentant le grabuge qui se passait au pied de l’arbre.

Il voyait des animaux se disperser et sembler fuir l’entrée de leur zone.

— Encore des chasseurs ?!

Dans un cas comme celui-ci, ils ne pouvaient rien faire. C’était la loi du plus fort et les bêtes les plus faibles et lentes se faisaient attraper. Aucun droit d’intervenir. Éviter à tout prix contact avec les personnes de l’extérieur.
Les habitants de l’arbre se calmèrent peu à peu. Ils furent juste surpris par la présence des chasseurs aujourd’hui encore.

— Ils sont de plus en plus nombreux ces derniers temps.
— C’est à la mode de venir chasser ?
— Bientôt, il n’y aura plus grand monde à cet étage. Ils devront s’aventurer plus loin.

Quelques adultes étaient assis sur une grosse branche et discutaient en observant ce qu’il se passait, de loin.
Une dame alarmée, interpela le jeune homme.

— Rosalys n’est pas avec toi… ?

Il semblait qu’elle avait courru.
Étonné, il lui retourna la question.

— Non, pourquoi… ?

Reprenant son souffle, la jeune femme expliqua.

— Elle comptait descendre à la forêt, depuis je n’ai pas de nouvelles… J’esperais qu’elle était avec toi…

— Quoi ?! Elle a dit ça quand ?! Elle y est encore ?!
Dit-il paniqué.

— Je ne sais pas !
— Qu’elle inconsciente ! J’espère qu’elle est sur le chemin du retour… ! Je vais la chercher.

Il courrut vers les gens qui observaient la scène de leur perchoir.

— Excusez-moi, vous n’auriez pas vu une jeune fille, cheveux très longs, dans la première zone ?
— Hein, quoi… ? Euh. Non. Dis, toi t’as pas vu une fille ?
— Il y a quelqu’un qui est resté en bas ? C’est de la folie !
— Hé, là-bas. Ca serait pas elle ? Elle est un peu loin de là où sont les chasseurs, mais il faut qu’elle rentre tout de suite. Ils avancent rapidement…
— Par l’Arbre.
— Merci messieurs ! J’y vais de ce pas ! J’espère arriver à temps !

Il fila.

— Surtout évite à tout prix de les croiser de face ! Telle est la loi. Si elle est perdue, tu ne peux rien faire. C’est ainsi.

Il le savait. C’était bien ça qui l’embêtait. Il ne pouvait rien faire qui puisse le mettre à découvert. Il fallait qu’il se dépêche à tout prix.

Elle était au milieu d’une pelouse verdoyante. Elle jouait avec les petits animaux, sans se soucier de ce qui se passait aux alentours.
Elle avait demandé la permission de descendre à la première zone. Son père avait accepté.

— Il ne devrait pas y avoir de chasseurs aujourd’hui. Ils sont déjà venus hier. Ca m’étonnerait qu’ils reviennent aujourd’hui aussi. Bon d’accord, mais fais attention et ne rentre pas trop tard.

Elle avait sauté de joie.
Elle aimait cette zone 01. C’était là où les animaux étaient le plus vulnérables, le plus faibles. Les autres habitants préferaient s’entraîner avec les bêtes plus fortes et endurantes qui se trouvaient dans des zones plus sûres.
De nature faible, elle se sentait proche des animaux de cette zone. Elle aussi était très vulnérable.
Ils devaient se sentir seuls, voyant très peu de monde, mis à part les chasseurs, et leur vie ne tenant qu’à un fil. Elle voulait essayer de les aider pour qu’un plus grand nombre réussisse à s’échapper au cas où.
Passer du bon temps avec eux, au moins.
Elle était à présent seule, elle s’était alongée dans l’herbe et appréciait la beauté du paysage. Les quelques rayons de soleil qui transperçaient les différents feuillages. Bien qu’elle ait une mauvaise vue.
Elle entendit comme une agitation au loin. Des animaux apeurés semblaient fuir un danger.
Non, ce n’était pas possible. Des chasseurs ?!
Elle paniqua un instant. Elle devait fuir le plus rapidement possible.
Elle se leva et s’apprêta à courir.
Les bêtes à quatre pattes couraient plus vite qu’elle.
Elle se fit dépasser assez rapidement.
La loi s’appliquait pour tout le monde. C’était chacun pour sa peau.
Derrière elle, un bruit de tir se fit entendre.
Une biche venait de se faire prendre les pattes dans un filet à poids.
Elle hésita. Ils étaient pas en vue, encore.

— Qu’est-ce qu’elle fait ?! Cours !
Criait le jeune homme descendant le plus vite qui le pouvait l’arbre, sautant de branches en branches.

Elle s’immobilisa et fit apparaître une épaisse brume.
Ainsi elle pouvait transgresser la loi sans qu’il n’y ait aucun témoin.
Elle ne pouvait pas l’abandonner.
Elle fit demi-tour et tenta le plus vite qu’elle le put de détacher les pattes de la biche. Elle était encore jeune, ça aurait été trop injuste que sa vie se termine ici.

— Chef, nous avons réussi à avoir une biche !
— Ce n’est qu’une biche, ne vous réjouissez pas trop vite. On ne va pas rentrer qu’avec ça.

Un homme dans la trentaine.
Il portait une armure, une épée à la ceinture et une dague à disposition dans sa botte.
Autour de lui, trois autres hommes un peu plus jeunes l’accompagnaient.

— Est-ce que c’était une bonne idée de venir aujourd’hui, en sachant que les proies les plus intéressantes, une autre équipe est passée les chasser hier… ?
— C’est pour ça qu’on vient. Pour l’effet de surprise, et on ne s’attardera pas au premier palier. Ce qui nous intéresse ce sont les plus grosses proies beaucoup plus loin, au plus profond de la forêt.

Il semblait songeur.
Il voyait la biche au loin, les pattes prises dans un lasso.
Il s’arrêta. Une brume épaisse venait d’apparaître. Elle provenait de l’endroit où se trouvait l’animal.
C’était plus qu’étrange.
Ses hommes se figèrent.

— Chef, qu’est-ce qu’on fait ?

Il leva le bras, signe qu’ils devaient rester derrière.

— Restez groupés, cela ne signifie rien de bon. Je vais aller y jeter un oeil. Si je ne suis pas de retour, rentrez.

Il savait au fond de lui qu’il pouvait être une cible facile, mais sa curiosité l’avait poussé à avancer vers le danger.
Il avait cru voir quelqu’un au loin derrière l’animal à terre. Une silhouette. Une fine silhouette. Allait-il pouvoir rencontrer un habitant de ces lieux ? Etait-ce quelqu’un de perdu ?
La brume s’épaississait de plus en plus. Il voyait à peine à quelques mètres devant lui.
Il devinait la forme de la biche, une forme foncée à quelques mètres devant lui. La forme grandissait.

Elle réussit à la détacher. Elle soupira de soulagement.
La bête tenta de se relever tant bien que mal et partit en galopant comme elle le pouvait derrière elle.
Elle se releva, doucement et la vit disparaître dans sa brume.
L’homme s’approcha encore et vit la silhouette se transformer en une personne.
Ses pas surprirent la jeune fille.
Elle se retourna paniquée.
Ils étaient à quelques centimètres l’un de l’autre.

Il n’en croyait pas ses yeux. Une fille ici ? Elle ressemblait à une jeune fille tout à fait normale.
Il jeta un regard au sol, elle s’était libérée. Était-elle la biche ?
Il ne savait pas par quoi commencer la conversation.
Elle lui faisait face.
Comme ce dernier ne disait rien, elle recula peu à peu, espérant qu’elle puisse disparaître comme sa sauvée.

— Qu’est-ce que tu fais là ?

Il avait posé cette question, la tutoyant, comme elle semblait beaucoup plus jeune que lui. S’adressant comme à un enfant.
Elle prit peur, elle voulut reculer de plus d’un pas et trébucha sur une racine.

« Non, ce n’est pas le moment ! »

Elle allait tomber, quand l’inconnu devant elle, s’approcha rapidement et l’attrapa par la hanche avant même qu’elle puisse s’exclamer.
Leur visage étaient si proches qu’elle sentait le souffle de sa respiration.
Était-ce un chasseur ? Allait-il la tuer ?
Pour tous les habitants de l’Arbre, s’ils voyaient ça, ses parents seraient la risée de tous et elle serait déjà considérée comme morte.

Lui-même surprit de son action. Il l’observait. C’était une fille tout à fait normale.
Il la relâcha.

— Excuse-moi…

Se rendant compte de son geste il se sentit gêné, il détourna quelques secondes son regard. Quelques secondes de trop, elle en profita pour se retourner et filer dans la purée de pois.
Un peu déçu de cette rencontre très courte, il retourna sur ses pas, en récupérant le filet qui était resté au sol.
Il allait devoir expliquer cela à ses hommes. Ou non.

2012.10.26

4 réflexions sur “Purée de pois

  1. james dit :

    « Qu’elle inconsciente », il me semble que c’est « quelle ».
    « Les quelques rayons de soleil qui transperçaient les différents feuillages », il manque un verbe, ou alors le « qui » est en trop. je me demande si y’avait pas un lien avec la phrase suivante, genre « elle voyait les quelques rayons…, bien qu’elle ai une mauvaise vue ».
    « Lui-même surprit de son action », peut-être rajouter « était » ?

    j’aime bien ce texte. j’imagine bien les chasseurs qui rognent peu à peu l’espace des animaux, et la fille qui essaye de les sauver.
    ça m’embête un peu de recenser que les fautes, parce que y’en a qd même peu 🙂 et le style est clair et compréhensible. j’accroche aussi un peu plus à celle-ci qu’aux deux précédentes. peut-être car ici on a une introduction avec présentation du contexte dans un moment sans action. l’événement qui constitue le début de l’histoire n’intervient qu’après. mais c’est une question de goûts.

    • T’inquiète pas pour les fautes, ça m’est vraiment utile !
      Dans le doute, je vais laisser le texte d’origine, mais merci.

      Si tu veux, on en rediscutera de vive voix ou à l’occasion.
      Les textes postés ici, sont vraiment des brouillons, dans le sens où : à la base, j’écris les idées qui me viennent en tête sans réfléchir à comment les organiser, ni comment faire en sorte que ce soit structuré. Vu qu’à la base, ça n’avait jamais eu pour but d’être lu… Ah, comme quoi, avec le temps on change d’avis et on ose !
      Du coup, quand tu me parles d’introduction avec présentation du contexte, c’est pas du tout prémédité, haha ! J’ai décrit le mini-film que j’avais dans mon imaginaire, tout simplement.
      Mais ça me fait plaisir que malgré mon processus chaotique, il y ait une certaine cohérence, héhé.

      • james dit :

        ok, je vois ton processus créatif. tant mieux alors, si ça marche au feeling.

        avec plaisir pour en discuter de vive voix. en plus j’aimerais en savoir plus sur la diésège de certains textes, et aussi connaître la fin de certaines histoires incomplètes 🙂

        • Ouah… avec plaisir pour t’en parler alors ! Et comme tu en parlais vaguement, je t’encourage à reprendre l’écriture si tu as l’occasion !

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