Impulsions

Les yeux bandés et les poignets enchaînés au mur, elle était nue, allongée sur le sol de pierre.
Une bête l’avait violée et elle était restée inerte, en ne pensant qu’à mourir. Traumatisée de ce qu’elle venait de vivre.
Elle entendit un bruit énorme et des voix.

Il fracassa la porte, donna un coup fatal à la bête féroce qui était en train de lui sauter dessus.
La chose s’écrasa au sol, gisant dans son sang.
Il observa toute la pièce et remarqua le corps de la fillette.
Il vit le liquide d’une couleur rosâtre, encore frais, en train de s’écouler de la fente du corps nu.
Il s’approcha d’elle précipitamment.
Il détacha et retira son bandeau des yeux.
Elle avait le regard vide.
Il était là pour la sauver.

— Ne t’inquiète pas, tout est fini, tu es en sécurité maintenant.

Il la serra fort dans ses bras et posa sa main gauche sur son ventre plat.
Il lui donna des impulsions électriques magiques expulser tout le liquide étranger que la bête lui avait injectée.
Cette magie la secoua avec le premier coups, elle sentit tout le bas de son corps trembler, prise de convulsions.
C’est pour cette raison qu’il la serrait fort dans ses bras pour éviter qu’elle ne se blesse.

2015.05.11

Temps

Le temps s’était écoulé très lentement et elle ne savait plus depuis combien de temps elle était dans cette pièce, à attendre que la situation se calme.
Son fils dans ses bras, elle réfléchissait en comptant les minutes qui passent.
Elle ne pouvait s’empêcher de penser à son époux qui se battait et risquait sa vie.
Les gardes ne quittaient pas la porte des yeux et se tenaient prêts, aux aguets.

2015.04.29

Protection

Il s’interposa et protégea sa femme de l’ennemi.
Elle recula pendant que son époux se battait.
Elle s’en voulait de ne rien pouvoir faire pour lui venir en aide, mais elle devait prendre soin de son corps et de la vie qu’elle portait en elle.
La main d’un petit garcon de 5 ans dans la sienne, elle tentait de le protéger comme elle le pouvait.
Des gardes du corps étaient présents et encerclaient les maîtres de la maisonnée. Ils s’approchèrent de la femme et l’éloignèrent du danger.
Elle était presque à terme et elle s’essoufflait rapidement.
Un des gardes prit le jeune maître dans ses bras, tandis que deux autres restaient auprès de la dame.
Ils se dépêchèrent de se mettre à l’abri.
Un garde d’une grande corpulence les rejoignirent et porta avec facilité la femme.
Ils restèrent dans une chambre spéciale, ils ne risquaient rien.

2015.04.29

Liquides

Elle testait des mélanges en tous genres sur sa propre personne et partageait ainsi les résultats de ses recherches.

Un soir, son compagnon s’était rendu jusqu’à son lieu de travail pour la chercher.
Elle était déjà rentrée.
Il était tombé sur son supérieur qui en profita pour échanger quelques mots.

— À votre place, je ne la laisserais pas continuer ses tests sur les breuvages…

Il n’avait pas bien compris ses propos et lui demanda de s’expliquer.

— Elle va finir par y laisser sa vie, un jour…

Il était reparti, tout chamboulé d’apprendre que ses recherches menées étaient un danger pour sa propre vie.

Lorsqu’il rentra, il la retrouva à son bureau, sur le point d’ingurgiter une concoction étrange.
Elle s’arrêta lorsqu’elle le vit sur le palier de la porte.
Il avait repensé aux paroles de son supérieur.
Il s’avança jusqu’à la table, et jeta la fiole ainsi que son contenu à l’autre bout de la pièce.

C’était la première fois qu’elle le voyait dans une telle colère.
Elle le fixa sans rien pouvoir dire.

— Tu comptais m’en parler quand ?!
Cria t-il à moitié. Sa voix vibrait.

Elle ne comprenait pas le sens de sa question.

— Ces merdes, là. Elles peuvent te tuer !

Elle s’était levée et se dirigeait vers les débris de verre pour les ramasser.

2015.03.26

Cristal

Elle était aussi belle et fragile qu’un cristal.
On pouvait se méprendre sur la lumière qu’elle apportait aux gens.
Elle ne faisait que renvoyer la chaleur et le bonheur qu’on lui apportait, tel un miroir.
Il n’y avait qu’une personne qui se rendait compte de sa fragilité.
Il ne suffisait que d’une ombre pour que sa clarté disparaisse.
Elle était si éphémère qu’un rien aurait pu la briser.

Et c’est pour cette raison, qu’elle comptait la protéger plus que tout.
Elle lui avait tendu la main alors qu’elle touchait le fond.
Sans rien demander en retour.

Sa générosité ne devait pas être exploitée par autrui.
Il ne suffisait que d’une personne mal attentionnée pour qu’elle vole en éclats.
C’est pour cette raison qu’elle la chérissait plus que tout.

2015.03.26

Bousculade

Elles se baladaient tranquillement.
Les branches étaient loin d’être vides et un jeune homme percuta par mégarde Alicia.
Rose se retourna et était prête à l’insulter mais Alicia l’arrêta et lui dit que ça allait.
Ils s’excusèrent mutuellement et elles continuèrent leur chemin.
L’homme resta fixé sur les longs cheveux ébènes d’Alicia.
L’ami qui l’accompagnait le sortit de sa torpeur.
Il ne l’avait jamais vue par ici et questionna son compagnon.

2015.03.26

Saisons

Les années se comptaient en saisons vécues.
Ainsi, selon la période où on naissait, les gens comptaient en hiver, printemps, été ou automne.

Il n’y avait pas de ruelles ou d’avenues, tout était fait de branches.
Les habitants se référaient à des points d’intérêts : place du marché, bains publics, boutiques, etc.
Des lianes et des cordes reliaient les différents branchages et permettaient de gagner du temps pour se déplacer d’un endroit à un autre.
Quelques structures étaient crées pour empêcher des accidents comme les chutes mais la plupart du temps, les habitants étaient habitués et avaient l’équilibre.
Les grandes branches étaient assez grosses pour supporter le déplacement de foules.

2015.03.26

Toux

Elle commença à tousser doucement.
Rose lui demanda si cela allait.
Alicia lui répondit en souriant que ce n’était rien.
Quelques secondes après, elle se remit à tousser, plus fort, plus longtemps.
Rose se tourna vers elle.
Alicia avait du mal à reprendre son souffle.
Rose commençait à paniquer.
La toux se calma mais Alicia était plus pâle que d’habitude.
Rose s’approcha d’Alicia.

Alicia s’accroupit et toussa de nouveau, sans pouvoir s’arrêter.
Elle était maintenant à genoux. Elle réussit à reprendre son souffle comme elle le pouvait.
Les mains au sol et la tête baissée, des larmes coulaient de ses yeux malgré elle.
La toux avait été beaucoup plus violente que prévu.

Rose était à ses côtés et etait aux aguets du moindre signe.
Alicia se releva comme si de rien n’était, avec l’aide de Rose.
Elle s’excusa de ce moment pas très joyeux, et eut encore la force de sourire pour la rassurer.
Rose lui caressa la joue et essuya les petites larmes au coin de ses yeux.
Elle insista pour la raccompagner jusqu’à chez elle.

Les passants s’étaient arrêtés quelques secondes avant de les ignorer complètement.
Alicia était affaiblie et s’était accrochée au bras de Rose, à moitié chancelante.
En plusieurs mois, c’était la première fois que Rose assistait à un moment de faiblesse d’Alicia.

— Je comprendrai si tu ne veux plus me parler après aujourd’hui…
Dit Alicia en souriant.

— Qu’est-ce que tu racontes ? Tu devras encore me supporter un moment !
Répondit Rose.

Alicia avait insisté pour marcher mais Rose l’avait porté, à mi-chemin.

— Vous avez un problème ?
Grogna Rose en direction des passants qui observaient la scène, curieux.
Ils continuèrent leur chemin comme si de rien n’était.

Arrivées devant chez ses parents, la forge de son père.
Il faisait déjà un peu nuit.
Ferdinand, surprit, remercia Rose et emmena aussitôt Alicia au lit.

— Je t’assure que ça va, c’est Rose qui exagère tout.
Avait tenté d’expliquer Alicia.

2015.03.26

Vie

Malgré l’état de santé de Camélia, ils avaient décidé de donner vie à un enfant. Ils ne pensaient pas qu’elle était en mesure de procréer et lorsque les premiers symptômes se manifestèrent, ils étaient partagés entre le bonheur et l’appréhension de l’inconnu.
Ferdinand se demanda s’il n’avait pas fait une bêtise.
Dans un premier temps, rien n’était à signaler, ils continuaient leur petite vie.
Elle, travaillant à la bibliothèque en tant que chercheuse.
Lui, ayant abandonné son poste de soldat pour rester auprès de son aimée. Ils avaient également déménagé.
Il avait repris une forge inoccupée et il avait été formé assez rapidement par un ancien maître forgeron.
Une demeure plus grande se situait derrière la boutique. Il pouvait alors travailler et rester auprès de Camelia.

La demeure était sur deux étages.
Une petite chambre à l’étage, et le reste des pièces au rez-de-chaussée.
Cette petite pièce fut tout de suite préparée pour le futur bébé, et servit également de grenier provisoire.

La grossesse de Camélia fut très compliquée.
Son état de santé instable se dégradait de temps à autre, personne ne savait ce qu’allait devenir l’enfant, ni la mère.
Ferdinand dut prendre soin de la maison et de sa compagne pendant plusieurs semaines.
Il regretta à plusieurs reprises sa décision, il avait peur de perdre et sa femme, et son enfant.

2015.03.26

Différences

Elle était joyeuse malgré son état de santé et l’ignorance du reste de la population.
Son amie l’appréciait à sa juste valeur et lui faisait oublier sa condition d’Ignorée. Tout comme elle lui donnait l’amour et la reconnaissance qu’elle n’avait pas reçu de ses camarades de classe.
Elles ne se ressemblaient pas et se complétaient.
L’une aux cheveux noir ébène, longs et lisses.
L’autre aux cheveux rouges feux longs et bouclés.
Elle avait la peau très claire et son amie était plutôt bronzée à force de s’entraîner en plein soleil.
Elle était calme et son amie était plutôt à sang chaud.
La rousse avait eu envie de se couper les cheveux très courts, peut-être pour paraître plus masculine qu’elle ne l’était, mais elle lui avait dit qu’elle appréciait ses beaux cheveux, et elle avait alors changé d’avis.

Lorsqu’elle était mal à l’aise à cause des regards, son amie lui serrait la main et l’emmenait dans un autre endroit.
Elle savait qu’elle faisait la forte devant les autres mais qu’elle était fragile au fond d’elle et doutait constamment.

Elles étaient encore trop jeunes pour se rendre compte que leur amitié était plus forte et qu’elle se transformait en amour profond.

Elles se sont retrouvées des années plus tard.
Elle était déjà assignée à la bibliothèque depuis quelques temps.
Un terrain d’entraînement de combats se trouvait à quelques mètres de l’endroit.
La chevelure de feux venait de terminer son cycle et avait été asignée sur ce terrain. Elle faisait partie des meilleurs élèves.
Elle vit Alicia arriver aux alentours de midi, vers la bibliothèque.
Son regard s’arrêta un instant sur l’uniforme de la jeune fille qu’elle trouvait joli.
La pause déjeuner était proche.
Elle recroisa rapidement Alicia, perdue dans ses pensées, elles se sont rentrées dedans.
Elles s’excusèrent, et se fixèrent un instant.
Elles se pointèrent mutuellement du doigt avant de s’écrier.
Elles se connaissaient. Elles étaient dans la même école.
Comme des amies qui se retrouvaient, elles s’entendirent comme des meilleures amies en quelques instants.
Elles se racontèrent leur petit parcours et elles continuèrent à manger ensemble chaque midi ou elle était présente.

Rose se fit juger dès les premiers jours, de traîner avec une Ignorée.
Certains la trouvaient mignonne mais n’osaient pas lui parler.
Elle avait un caractère fort et elle passait son temps avec une Ignorée.
Elle était donc également Ignorée.
Elle avait rarement assisté à un malaise d’Alicia parce qu’elle faisait des efforts pour éviter d’en faire en public. Cependant cela lui est arrivé une fois.

2015.03.23