Repas

Les repas étaient organisés chez les grands parents.
De temps en temps, comme le château leur permettait d’accueillir toute la famille, les petits enfants pouvaient rester pendant une petite semaine.
Azur, Jasper, Célestin, Hélène, Alain et la petite dernière Aurore, passaient du temps ensemble à se créer des souvenirs.

Ils appelaient affectueusement leurs grands-parents Mamie Cia et Papi Phyl.

Cela permettait aussi aux parents de se retrouver entre eux et discuter des dernières nouvelles.
Ils étaient une famille heureuse, malgré les conflits et attaques des contrées ennemies.

2018.07.28

Aucune réponse

Ils sortirent d’un restaurant modeste.
Elle, habillée dans une robe de soirée.
Lui, dans son tuxedo.
Ils formaient un beau couple.
Elle, souriante, blaguait et s’accrochait à son bras.
Elle jouait de cette image.
Lui, les joues rosées par le vin, un sourire au coin des lèvres.
Il avait aussi profité de cette soirée.

Ils ne se voyaient pas souvent à cause du travail.
Lui, médecin.
Elle, infirmière dans le même hôpital.
Ils pouvaient se croiser mais leurs horaires étant chargés, autant l’un que pour l’autre.
Ils avaient décidé qu’ils se verraient au moins une fois par semaine pour dîner.

Ils faisaient semblant d’avoir trop bu.
Ils étaient d’humeur joyeuse.

Elle alla chez lui, il se faisait tard. Elle était entré dans son jeu et devait vérifier qu’il rentre bien chez lui.

Ils arrivèrent à un immeuble moyen, il habitait dans un bâtiment plutôt banal mais agréable.
Ils entrèrent dans l’appartement.
Il ne prit même pas la peine de retirer ses chaussures et se jeta dans le canapé du salon, tout près de l’entrée.
Allongé sur le dos, il ferma les yeux et feinta de dormir.
Elle enleva ses chaussures à petits talons en se tenant sur le mur.

— Tu pourrais quand même retirer tes chaussures !
Dit-elle sur un ton maternel.

Aucune réponse.
Elle s’approcha de lui en inspectant les alentours.
Cela faisait un moment qu’elle n’était pas revenue ici.
Depuis qu’elle avait emménagé dans les dortoirs à l’hôpital. C’était plus pratique pour les services de nuit.
C’était propre. Il avait toujours fait attention à l’hygiène. Pas étonnant pour un médecin.
Après son inspection, elle se tint en face de lui et se pencha pour l’observer.
Il était beau.
Pas étonnant que toutes ses amies essayaient d’avoir un rencart avec lui.

— Tu ne veux quand même pas que je te déshabille non plus ?
Dit-elle en blaguant.

Aucune réponse.

2013.5.12

Bleu

– Azur.
Dit-elle.

Il avait les cheveux blonds de son père ainsi que ses yeux bleus.
Elle était reconnaissante envers ses parents d’avoir fait le déplacement et ils étaient également émus d’être présents.
Les visites n’étaient autorisées qu’à un nombre restreint de personnes pour le mieux de la santé d’Alexandra.
Les derniers mois furent compliqués, elle dut cacher sa grossesse à un maximum de personnes et malgré cela elle n’était pas en sécurité.
Leur premier enfant allait recevoir la force de leur sang combiné, et cela pouvait faire peur aux ennemis.
Sephyl ne pouvant pas s’absenter trop longtemps de son domaine, il dut rentrer rapidement.
Alicia pouvait rester auprès de sa fille et l’épauler dans cette nouvelle vie.
Depuis qu’Alexandra avait quitté le nid familial, tout d’abord à cause de ses pouvoirs, puis lorsqu’elle fit sa vie avec Gabriel. Elle n’eut que très peu d’occasions de revoir ses parents.
Elle put rattraper en partie le temps perdu avec sa mère qui l’avait élevée elle et son frère, seule.

Le temps passa et ils se retrouvaient lors des anniversaires et des repas de famille lors des fêtes.
Les grands-parents étaient heureux de voir leur petit fils grandir.

2018.07.28

Parentalité

Lorsqu’Alexandra donna naissance à son premier enfant, ses parents : Sephyl et Alicia avaient fait le déplacement.
Les employés de Gabriel parlaient déjà dans les couloirs.

— Qui aurait cru que monsieur Gabriel deviendrait papa…
— Il a eu tellement de malchance en amour…
— C’est vrai qu’il a plutôt l’âge d’être grand-père !

Peu importe ce que les gens pouvaient penser et dire, il était heureux.
Près d’Alexandra, il y avait ce petit être entre ses bras. Il avait du mal à réaliser qu’il avait été là pendant ces neufs mois, dans le ventre de sa femme.
Elle avait donné la vie à cet enfant qui était le leur.
L’accouchement s’était plutôt bien déroulé, Chrystal et quelques infirmières de confiance surveillaient l’état d’Alexandra.
Elle avait souhaité allaiter et ils avaient préparé au mieux l’environnement pour accompagner la jeune maman.

— Tu arrêtes quand tu veux et ne prends pas ça pour un échec, c’est déjà très bien de vouloir le faire.

Chrystal était toujours aux petits soins avec la jeune épouse de son maître.
Alicia était inquiète mais également heureuse pour sa fille. Elle était émue que son enfant devienne à son tour mère.

— Si tu as des questions, n’hésite surtout pas. Si tu as besoin de parler, je suis là également.

Sephyl était moins expressif mais était tout autant ému.
Ils se souvenaient tous les deux de la naissance de leurs jumeaux : Alexandra et Alexandre.
Voyant Gabriel aimant et berçant l’enfant dans ses bras, il fut un minimum rassuré.
Il n’avait pas pu être très présent pour Alicia et il le regrettait encore aujourd hui.

2018.07.28

Orifice

Il avait perdu connaissance.
Il avait l’impression que son corps flottait dans le vide, si seulement ces choses ne l’enlaçaient pas.
Il aurait souhaité que cela ne soit qu’un mauvais rêve et qu’à son réveil il soit chez lui, endormi devant son bureau.
Il ne savait pas depuis combien de temps il avait fini par abandonner. Il savait qu’il n’était pas en mesure de faire quoi que ce soit, ses poignets et chevilles liés par les tentacules.

Il entendit du grabuge.
Le bruit se rapprochait lentement et il finit par reconnaître des voix familières.
Cela le fit réagir et il reprit peu à peu ses esprits. Il voulait les prévenir du danger.
Il ouvrit ses yeux.
À l’instant où il voulut ouvrir la bouche pour crier, un bout de tentacule s’infiltra dans l’orifice pour l’en empêcher. Les liens se resserrèrent. Il commençait à suffoquer.
Il en avait les larmes aux yeux d’être à ce point impuissant.

Chrystal entra en trombes et reconnut son fils sous l’emprise du monstre tentaculaire.
Elle commença par découper certains liens de manière stratégique, tout d’abord celui dans sa bouche, puis petit à petit, elle réussit à le dégager.
Vlad arriva juste après, suivi d’Aurore.
Il donna un coup de main à Chrystal et porta le corps de Jasper.
Aurore était restée figée. Elle n’arrivait pas à croire dans quel état était Jasper.
Inquiète pour sa santé, mais elle n’osait pas s’approcher.
Elle ne savait pas si elle devait être en colère ou triste.
En colère contre les gens qui lui ont fait subir ça.
Triste de savoir qu’elle était en partie fautive.

2018.07.25

Visqueuse

Entravé par une matière visqueuse et vivante.
Les yeux bandés. Il ne savait ni où il etait, ni ce qu’il faisait ici. Il avait perdu toute notion du temps et ne demandait qu’à aller aux toilettes.
On l’ignorait et les sortes de tentacules qui lui serraient les poignets, la gorge et les mollets, semblaient vouloir le tuer.
Leur étreinte était de plus en plus forte et certains tentacules se glissaient sous ses vêtements.
Il cria en vain.
Ses cheveux longs recouvraient son visage et la sueur les collaient contre sa peau.
Ses vêtements finirent par être ingérés par cette créature inconnue, et elle semblait se nourrir de ses fluides corporels ainsi que de ses selles et urines.
Il pleura de se sentir ainsi humilié.
Il finit par lâcher prise, il n’avait plus la force de lutter et son corps presque inerte, finit enlacé en entier par les tentacules qui le recouvraient à tel point qu’il ne restait que son visage à l’air libre.

Il y avait Chrystal, Alexandra, Gabriel, Cean et les jumeaux. Aurore aurait voulu venir mais ses parents s’y étaient opposés.
Elle réussit à négocier avec la présence de Vlad.
Ils n’avaient toujours pas compris le but de ces gens mais ils étaient en sous-effectif par rapport à leur force de frappe.

Aurore trouva Jasper en premier et Vlad l’aida à le sortir de là.
Sa tête était en arrière, il avait perdu connaissance et on aurait pu le croire mort.
Aurore étouffa un cri et les larmes lui montèrent aux yeux lorsqu’elle le vit dans cet état.
Vlad la rassura sur son pouls.
Il trancha les tentacules avec précaution et sortit le corps nu du prisonnier avec l’aide d’Aurore et Chrystal qui vint les aider.

2018.07.13

Ordinateur

Jasper était à son bureau en train de faire des recherches.
Lorsqu’il tomba sur les résultats, il envoya aussitôt les informations par mail et une copie à la famille.
Il était tombé sur quelque chose de dangereux.
Presque aussitôt, quelqu’un sonna chez lui et il prit soin d’éteindre son moniteur et l’ordinateur avant d’ouvrir.
Il regarda dans le judas mais ne vit rien, la lumière étant éteinte.
À peine avait-il tourné la poignée que la porte se fit forcer. Il la prit de plein fouet et plusieurs individus entrèrent chez lui et l’attrapèrent.
Ils lui mirent un mouchoir plein de morphine et il perdit connaissance. Les personnes visitèrent son appartement rapidement.

— On fait quoi ?
— Laisse, on l’embarque.
— Son ordinateur est éteint.
— On s’en va.

Jasper se réveilla ligoté par une substance visqueuse.
Il était dans une pièce sombre.
Il devina assez vite ce qu’il lui arrivait.
Des tentacules entravaient ses mouvements.
Il en avait autour des poignets, au niveau du cou et des jambes.

— La princesse est réveillée ?

C’était la voix d’une femme rauque.

— Tu as un peu trop fouiné, jeune homme. On va te garder en captivité un petit moment.

*

Célestin voulait passer voir son frère.
En arrivant dans le couloir de son appartement, il trouva étrange que sa porte soit ouverte.
Lorsqu’il vit que son appartement avait été laissé tel quel, il paniqua. Il visita chaque pièce et recoin sans le trouver.
Il regarda ses mails et vit les informations au sujet du groupe qui en avait après Aurore.
Il essaya d’appeler Jasper mais son téléphone sonna dans la pièce.
Il appela ses parents pour les prévenir.

*

Aurore fut la plus touchée par cette terrible nouvelle.

— Il s’est fait kidnapper à cause de moi…
Sanglotait-elle.

— On va le retrouver, ne t’en fais pas.
Disait Alexandra.

C’était une énorme réunion de famille pour savoir comment s’organiser. Ils avaient les informations nécessaires grâce à Jasper et il suffisait de monter un plan stratégique.
Elle songeait à l’état dans lequel ils allaient le retrouver.

*

Jasper ne comptait plus les jours ni les heures où il était dans cette situation.
Il était humilié de ne pouvoir se soulager des besoins naturels convenablement.
Il était dans un état second et essayait de ne plus penser à rien.
La voix féminine eut pitié de lui.

— Emmenez-le à la douche. Il empeste.

Il se retrouva nu comme un ver. Les yeux bandés.
L’eau était froide mais il prit sur lui. Il allait pouvoir se laver.
Les poignets liés par une chaîne, il ne pouvait que se déplacer.
Il essaya de se battre à l’aveuglette mais on le remit en place immédiatement.
Le visage contre le carrelage.

— Tiens-toi tranquille, si cela ne tenait qu’à nous, tu serais déjà mort.
— Pourquoi on le garde en vie ?
— C’est la patronne qui a envie de s’amuser…

Elle l’habilla d’un uniforme d’écolière et le suspendit.

— Elle a vraiment des délires chelous…
— Tais-toi ou tu vas finir à sa place.

— Cela te va à ravir, princesse.
Dit-elle.

2018.07.12

Alliés

Alors qu’ils étaient en train de retourner dans les vestiaires, discutant joyeusement.
Ils passèrent devant l’accueil et Aurore vit son père discuter avec Chloé, la gérante.
Il était accoudé au comptoir et elle semblait le draguer. Il se tourna vers sa fille et son visage se durcit lorsqu’il vit Vlad.

— Bonjour.
— Bonjour ?
— B-bonjour… je te présente mon père…

Elle ne savait plus où se mettre.
Vlad resta sans voix et Chloé prit la relève.

— Voici Vlad, mon poulain. Je te présente monsieur Gabriel, un comte respectable du domaine…

Les yeux de Vlad s’éclaircirent.
C’était un domaine de l’autre monde, et il se retourna vers Aurore. Cela voulait dire qu’elle n’était pas humaine non plus.

— Je ne suis pas si respectable que ça, Mademoiselle Chloé. Vous me flattez.
— Ne faites pas votre modeste, cher Gabriel !

Laissant les jeunes, se gérer eux-mêmes.

— C’était l’occasion de vous rencontrer. Je n’avais jamais pu faire votre connaissance et j’en ai été ravi.

— Je… je vais me changer.
Dit Aurore.

Vlad lui emboîta le pas.

— Tu sais, tu aurais pu me le dire… que tu n’étais pas humaine.
Lui dit-il, arrivé au vestiaire.

— Je… c’est que je ne suis pas du tout forte au combat… je suis 1/4 humaine…

Elle n’osait pas le regarder dans les yeux et fixait le sol.
Elle avait perdu son assurance d’avant, et cette façade de sa personnalité lui fit un pincement au coeur.
Il lui releva le visage de sa paume.

— Tu as le droit de ne pas être forte comme les autres. Tu as d’autres qualités.

Il lui sourit et elle sécha ses débuts de larmes.

— Tu n’as pas a avoir honte. J’essaierai de te protéger. Enfin… je ne suis pas très fort non plus mais je ferai de mon mieux…

Cela la fit esquisser un sourire.

*

Gabriel emmena Aurore.

— Merci encore Vlad. Tu viens à la maison quand tu veux.
Lui dit-il.

— Merci pour l’accueil Chloe.

Tenant sa fille sous son bras. Ils prirent le chemin du retour.

— Alors, ce Vlad ?
Demanda t-il curieux.

— Il est sympa…
— D’accord.
— Comment, enfin… pourquoi ?
— Comment j’ai su ? Lorsque ta mère m’a parlé de cet endroit, j’ai tout de suite su. J’en ai profité pour lier des liens avec la gérante. C’est toujours plus agréable d’avoir des alliés.
— Ah.
— Tu l’invites quand tu veux, sauf si c’est un gros relou.
— Pas du tout !

Il rit.

— Plus sérieusement, il faudra éviter d’aller en ville pendant un moment.

Il avait repris une voix plus sérieuse et grave.

— Je suis venu te chercher parce que je préférais que tu ne te fasses pas attaquer avec ta mère. Je suis plutôt inquiet.

2018.07.12

Gigoter

Il lui immobilisa les poignets au dessus de sa tête et bloqua ses jambes avec les siennes.
Son corps au dessus du sien, il la dominait.
Elle tenta de se débattre un peu mais sachant qu’elle n’aurait aucune chance, elle arrêta de bouger et se contenta de soutenir son regard.
Il s’approcha de sa nuque et sa respiration la fit frissonner.
Il sentit son humidité contre sa cuisse.

— Alors, ce genre de situation te fait de l’effet… ?
— … un peu…

Il se pencha vers sa nuque. Ses cheveux mi-longs la chatouillèrent un instant.
Il sourit puis lui susura de se tenir tranquille.

— Shhhh… ne gigote pas trop.

Elle se calma et le laissa faire.
Il ouvrit sa bouche, sa respiration chaude contre la nuque d’Aurore n’était pas désagréable.
D’un mouvement bref et vif, il enfonça ses crocs dans son épiderme.
Elle sursauta, elle aurait voulu crier mais aucun son ne se fit entendre, le regard fixe et les yeux écarquillés, elle se demandait ce qu’il lui arrivait.
La sensation de son sang en train d’être bu était particulière et lui procurait un certain plaisir.
Lorsqu’il releva la tête, elle l’en empêcha.

— Ne fais pas ça, si je continue…
— C’était tellement agréable… qu’est-ce que c’était ?
— C’est pour que les proies ne se débattent pas…

Elle analysait les mots et la situation. Restant muette.

— Je n’ai fait que goûter ton sang, je n’en veux pas à ta vie.
— Est-ce que c’est censé me rassurer ?
— Oui, on peut dire ça.

2018.07.12

Présentations

Aurore ouvrit difficilement les yeux.
La lumière lui agressa un peu les rétines.
Elle s’habitua peu à peu à la luminosité puis elle vit Vlad.
Les images et les souvenirs lui revinrent tout de suite.
Elle lui adressa un sourire.

— Merci de m’avoir aidée…
— … Qu’est-ce que tu racontes, j’ai rien fait de spécial…

Elle essayait de bouger mais semblait avoir du mal, et mal.

— Ne force pas trop, tu as été opérée.

— Ah…
Dit-elle en se tâtant pour se rendre compte de son état.

— Au fait, ta soeur a appelé, elle devrait pas tarder. Ton oncle est passé te voir, aussi. J’ai oublié son prénom mais il portait une blouse de médecin.

— Merci d’être resté avec moi… Désolée ne pas avoir été de bonne conversation…
Dit-elle pour détendre l’atmosphère.

Elle força un sourire.

— C’est vrai que j’ai un peu eu l’impression de parler tout seul.
Dit-il en le lui rendant.

— Est-ce que tu te rappelles ce qu’il s’est passé… ?
Demanda t-il, en espérant qu’elle ne soit pas traumatisée.

— Hm… c’était un ancien client du club… je crois qu’il a été banni de l’établissement, mais je ne pourrai pas le confirmer à 100%…
— Il te voulait quelque chose ?
— Aucune idée.
— Hm… t’en fais pas, les policiers l’ont emmené.

— AH ! Il faut que j’appelle le club pour les prévenir !
S’exclama t-elle.

Il l’aida à relever le dossier de son lit.
Il lui tendit son téléphone.

— Merci. J’en ai pas pour longtemps… !

Elle tapota pour trouver le numéro de son supérieur.
Elle rédigea un SMS puis reposa son téléphone.

— Désolee d’avoir monopolisé ta journée…

— Oh, c’est rien. C’est pas tous les jours qu’on aide quelqu’un qui se fait poignarder.
Blagua t-il.

— J’ai prévenu mon travail aussi, ils sont cools.

*

Hélène et Alexandre arrivèrent devant la chambre.
À la vue d’Aurore, elle lui sauta littéralement au cou.
Aurore et Vlad furent pris au dépourvu.

— B-bonjour Hélène ?! Je viens de me faire opérer, tu sais…
— Ah pardon !

Elle se décolla et remarqua enfin la présence de Vlad.

— Bonjour ! Merci beaucoup d’avoir pris soin d’Aurore… !

— Ah euh, je vous en prie…
Dit-il gêné.

Alexandre entra également dans la chambre.

— Alexandra n’aura pas besoin de venir, tu as déjà une deuxième maman, Aurore.
— Bonjour mon oncle.
— Bonjour Aurore. Ton état est stable mais ne force pas trop, où les points de suture vont sauter. Ce n’est pas moi qui ai eu l’honneur de t’opérer, et j’espère que je n’en aurais pas l’occasion de si tôt. D’accord ?
— … Oui…
— Je te dis ça, mais je sais que tu n’as pas le caractère de ta soeur. Je te fais confiance.

— Ça veut dire quoi ça ?
Répliqua Hélène, outrée.

Aurore gloussa.
Vlad était un peu spectateur de ces échanges.
Il ne connaissait pas trop ce que c’était une grande famille et observait la scène sans rien dire.

— D’ailleurs, tu nous présentes ton ami, Aurore ?
Dit Hélène, curieuse.

Voyant le mal qu’Aurore avait à définir leur relation, il lui coupa un peu l’herbe sous le pied.

— Je m’appelle Vlad. Je travaille dans le quartier.

La réponse un peu brève installa un froid.

— On s’est croisé par hasard un soir, et on s’était échangé nos numéros.
Ajouta Aurore.

— Tu ne leur en a pas parlé ?
S’adressa t-il alors à elle.

— N-non…

Elle baissa la tête, ne voulant pas affronter le regard de sa soeur.

— Parler de quoi ?
Questionna Hélène, s’imaginant déjà trop de choses.

— Que quelqu’un la suivait.

Le visage d’Hélène changea subitement. Son air enjoué et taquin laissa place au sérieux.

— Aurore.

Son ton était grave.

— Je sais me défendre, c’est toi qui m’a appris les bases…
— Tu aurais pu nous en parler ! Regarde dans quel état tu es ! Tu sais à quel point les parents sont inquiets pour toi ?!

Hélène s’emportait.

— Vous en reparlerez plus tard, d’accord ?

Alexandre posa sa main sur son épaule, comme pour catalyser Hélène.

— Bonjour, c’est ici la malade ?

Entra deux têtes de plus. Des jumeaux, aux cheveux longs et lisses attachés. L’un simplement et l’autre juste quelques mèches étaient attachées en arrière lui donnant un air un peu plus décontracté.

— Jasper ? Célestin ? Qu’est-ce que vous faites ici ?
S’exclama Alexandre, surprit.

— C’est maman qui nous a envoyé un message.
Expliqua Jasper, celui qui faisait un peu plus sérieux avec sa chemise et son jeans.

Célestin semblait un peu plus calme. Il salua d’un signe de tête Vlad.

— Comment ça va, Aurore ?
Demanda t-il.

— Ça va, merci. J’suis costaud !

— Te la raconte pas non plus, il paraît que c’était limite !
Dit Jasper, taquin.

— Ça me rassure que tu ne sois pas trop mal au point, cela dit.

Deux nouvelles personnes entrèrent.
Chrystal avec ses longs cheveux blonds en tresse, lisses, ses yeux bleus et sa blouse blanche.
Et Alexandra, les cheveux ondulés bruns, attachés par une pince. Elle salua tout le monde rapidement et alla voir Aurore.

— Maman… ?

Elle prit sa fille dans ses bras.

— J’étais si inquiète… ton père n’a pas pu venir mais il était au moins aussi inquiet !

Elle finit par la lâcher.

— Désolée maman, mais je vais bien maintenant.
— On en reparlera. C’est aussi notre faute, on aurait pas dû te laisser y aller seule, comme tu le souhaitais.
— Maman, je suis une grande fille maintenant, je n’ai pas besoin qu’on m’escorte partout. C’est gênant…
— La nuit c’est différent, et après ça, je ne peux pas fermer les yeux.

Elle se tourna vers Vlad.

— Excusez-moi, vous êtes… ?

— C’est Vlad, c’est lui qui a appelé les secours…
Présenta Aurore.

— Merci beaucoup d’avoir pris soin de ma fille.
— Non non, je vous en prie, je n’ai fait que mon devoir…

L’ambiance de la chambre était enjouée, Hélène discutait avec ses cousins et Chrystal papotait avec Alexandre tout en observant la scène.

— Qu’est-ce que tu deviens Céles’ ? Ça se passe bien ton boulot ?
— Ouais, ça va. Et toi ? Tu sais si t’as besoin d un shooting, hésite pas à me contacter.
— Ça va, ça va, merci ! Ça tombe pas dans l’oreille d’une sourde ! Si t’as un peu de trmps, passe voir, si tu as besoin de fringues pour un modèle, je peux toujours t’en prêter.
— Merci Hélène, c’est vrai que je veux passer te voir depuis un moment.

De l’autre bout de la pièce, Jasper était allé aborder Vlad qui ne faisait pas grand chose.

— Bonjour, moi c’est Jasper.
Dit-il en tendant la main.

— B-bonjour, Vlad… ?
Dit-il intimidé.

— Quelle est ta relation avec ma cousine ?
Demanda t-il sournoisement.

— Je- euh, on se connait depuis à peine quelques jours…
— Hmm… si tu lui fais quoi que ce soit, je saurai te retrouver, sache-le.

— Jasper, arrête de l’intimider !
S’énerva Aurore.

— C’est parce qu’il travaille dans un cabinet d’avocat, fais pas attention à ce qu’il dit, Vlad…
— C’est parce que t’es la petite dernière dans la famille, Aurore. On s’inquiète tous pour toi.

— Surtout Jasper…
Souffla Célestin, pour vendre la mèche.

Alexandra retourna discuter avec son frère et Chrystal.

— Bonjour, madame.

— Tu n’as pas besoin d’être si formelle avec moi, depuis le temps, Chrystal.
Sourit Alexandra.

— Je vous confie Aurore, je vois qu’elle est entre de bonnes mains. Il faut que j’y retourne, Gabriel risque de s’inquiéter si je tarde trop. Merci encore Cendres.

— J’ai littéralement, rien fait.
Répondit-il sur la défensive.

— T’en fais pas, ça va aller. Je te la rends le plus tôt possible.

— Jasper la raccompagnera sûrement.
Ajouta Chrystal.

— Vous auriez vu sa réaction quand il a su pour Aurore…
Blagua t-elle.

— Merci encore.

Et elle repartit en laissant les jeunes discuter joyeusement dans la chambre.

2018.07.12