Ils avaient voulu la tester contre son gré.
Profitant que son protecteur soit absent, ils l’avaient fait venir dans la cour d’entraînement.
Au milieu de plusieurs personnes dont certains de sa classe, elle ne comprenait pas exactement ce qu’il se passait.
Elle cherchait des yeux quelqu’un qui pourrait lui expliquer.
Elle ne vit pas les personnes qui lui avaient demandée de venir ici.
Elle commença à paniquer jusqu’au moment où quelqu’un fonça sur elle pour l’attaquer par derrière. Elle n’eut pas le temps de réagir.
C’est le bruit assourdissant du choc entre l’attaque et le bouclier qui la surprit, jusqu’au point où elle se retrouva à terre.
Un bouclier de terre en arc de cercle venait d’apparaître entre elle et l’adversaire.
— Ne t’inquiète pas. Nous te protégerons.
Cette voix provenait directement de sa tête.
Quelqu’un d’autre fonça sur elle, sur l’autre flanc.
Un bouclier similaire sortit de terre et s’interposa.
Elle était maintenant recroquevillée sur elle-même.
Elle ne voyait presque pas ce qu’il se passait autour d’elle. Les protections formaient un dôme avec elle au centre.
Les attaques fusèrent, elle entendait et ressentait les vibrations des chocs à quelques mètres d’elle.
Elle entendait des cris et se referma encore plus sur elle-même.
Des lianes et des racines apparurent du sol et s’étaient emparés des assaillants lorsqu’ils furent trop proches d’elle.
Ils se retrouvèrent immobilisés à quelques centimètres d’elle et ne pouvaient plus rien faire. Lâchant leurs armes.
Les spectateurs commencèrent à avoir peur et certains se mirent à crier.
C’est à ce moment qu’il arriva.
Il se rua vers le dôme et commença à calmer la situation.
Il retint le visage des troubles faiteurs et parla doucement à la jeune fille.
— C’est moi… Tu m’entends ?
Elle se calma tout de suite.
Sa voix la rassura immédiatement. Le dôme de terre s’effrita doucement.
— Tout va bien, je suis là maintenant.
Les lianes se desserrèrent et relâchèrent leurs prisonniers, tandis que le dôme laissait apparaître de la lumière de l’extérieur.
Elle était encore recroquevillée sur elle-même, les larmes aux yeux.
Elle regardait dans la direction de son protecteur, la seule personne en qui elle avait confiance.
Les prisonniers appeurés s’enfuirent loin d’elle.
Il s’approcha d’elle en retirant les derniers bouts de terre, et la prit dans ses bras.
Elle éclata en sanglots.
Elle ne comprennait pas ce qui venait de se passer mais elle avait été effrayée par la situation ainsi que cette étrange magie.
Il la serrait fort dans ses bras, il avait été vraiment inquiet qu’il lui arrive quelque chose. Ou qu’il se passe quelque chose de grave.
— Je suis là… Je ne laisserai personne te faire plus de mal.
Les autres élèves prirent peur d’elle et l’évita un maximum.
Les coupables de la situation furent convoqués et punis.
Ils s’excusèrent de leurs faits.
Après cet épisode, le tuteur ne put contester l’étendue des pouvoirs de sa protégée. Elle fut surveillée et mise en classe spéciale pour pouvoir maîtriser ses pouvoirs.
— Elle n’est pas en état. Vous savez qu’elle a eu un traumatisme. Laissez-moi la prendre en charge pour l’instant, je vous en prie.
— … Je sais que tu es le mieux placé, mais fais attention de ne pas te mettre en danger. Elle a failli tuer trois de ses camarades, sans le moindre effort.
— Elle se sentait menacée, c’est totalement différent. Elle ne s’en prendra pas à moi. Faites-moi confiance.
— Dans ce cas… Je te la confie en attendant d’en savoir plus.
*
— Je suis rentré.
Ils vivaient dans un appartement. Il était chercheur et c’était son logement de fonction.
Elle passait ses journées à l’attendre en lisant les livres qu’il mettait à sa disposition.
Elle lui sourit et retourna à sa lecture.
Il s’approcha d’elle et s’assit à ses côtés pour voir l’objet de son intérêt.
— Ça veut dire quoi « ça » ?
Dit-elle en pointant du doigt le mot qu’elle ne comprenait pas.
Il lui expliqua du mieux qu’il put et elle hocha la tête en signe de compréhension.
Elle lui faisait entièrement confiance.
Depuis qu’elle était arrivée dans ces lieux, il était celui qui l’avait retrouvée dans la forêt et qui s’occupait d’elle.
Elle avait des pertes de mémoires, durant ses premiers jours elle avait un bandage autour de la tête. Une blessure peu profonde mais qui saignait pas mal.
Après l’incident, elle arrêta d’aller à ses cours habituels.
Lorsqu’elle se baladait, avec ou sans son protecteur, les regards étaient craintifs à son égard et on changeait d’étage pour l’éviter.
2016.06.06