Raison

Elle avait voulu trop bien faire et son état s’était considérablement détérioré.
Elle se forçait à continuer et les autres employés ne s’étaient aperçus de rien.

Jusqu’au jour ou elle ne se réveilla pas.
Elle était allongée dans son lit, le pouls et la respiration faible.
Ses cheveux avaient blanchi par endroits et sa température corporelle avait chuté dangereusement.
Lorsqu’on vint la réveiller pour sa journée, l’employée paniqua et partit prévenir ses autres collègues.
Un médecin vint la voir et sa famille fut mise au courant.
Son frère se précipita sur les lieux pour la voir.

Le médecin n’apporta pas grande aide. Elle devait se reposer, mais le problème venait de son coeur. Elle avait perdu la volonté de vivre.
On lui apporta de quoi manger, en espérant qu’elle ouvre les yeux.
Son frère força le passage et demanda à la laisser seule avec lui.
Il s’agenouilla au pied du lit et lui prit ses mains dans les siennes.
Après avoir courut, il était brûlant comparé à la glaceur de ses mains.
Il lui parla et l’observa.

— Qu’as-tu fait ? Regarde dans quel état tu es…

*

— C’est de votre faute si elle se trouve dans cet état ! C’était pas votre boulot de vous occuper de son bien-être ?! Vous êtes tous trop égoïstes pour vous rendre compte de quoi que ce soit !

Il avait perdu son sang froid. L’idée de perdre Ange à jamais lui brisait le coeur.
Entre la rage et la tristesse, sa voix tremblait.

Lorsqu’il la porta dans ses bras, elle ouvrit ses paupières.
L’amour de son frère la réchauffait.
Il lui tint le visage et elle reprit peu à peu des couleurs.
Elle lui sourit et lui murmura : que fais-tu là ?

— On rentre à la maison.
Lui répondit-il avec le même sourire.

Elle ne comprit pas le sens de ses paroles et se rendormit.
Il passa ses doigts dans ses cheveux et ils reprirent de leur couleur.
Il l’embrassa sur le front et ses joues redevinrent rose.

— Si elle reste ici plus longtemps. Elle mourra. Quitte à mourir, je la ramène chez elle, là où on se soucit d’elle.

La portant dans ses bras, il passa devant les différents employés sans qu’ils ne puissent faire quoi que ce soit.
Il avait raison.

2016.06.06

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