Bercail

Retour au bercail.
Elle entra dans le bureau.
À peine la porte fermée, elle lui sauta dessus, en l’enlaçant.

— Tu m’as terriblement manquée… je ne sais rien faire sans toi… Ces derniers jours furent longs…
Chouinait-elle.

— Mademoiselle… n’exagérez pas…
Répondit-elle gênée.

Elle reprit son sérieux et l’interrogea.

— Comment s’est passé ton sejour ? Raconte moi ! Comment est ce cher Duncan en privé ?
Questionna t-elle, curieuse.

— Bien… il est… gentil ? Il m’a prêtée un de ses vêtements pour dormir…
Réfléchissait-elle, en essayant de rester concise.

— Oh ? Je vois, comment était son appartement ? Est-ce qu’il y avait une chambre d’ami ?

— L’appartement était bien entretenu, je n’ai pas eu énormément de travail. Il n’y avait pas de chambre d’ami, nous avons partagé son lit.

*

Elle reprit ses fonctions et ses habitudes auprès de sa patronne.
Alors qu’elle servait le thé, Marianne qui était derrière son bureau, dans son siège, attrapa son employée par la taille.

— Je suis contente que tu sois rentrée… tout est plus simple lorsque tu es à mes côtés…
Avoua t-elle en enfonçant son visage dans la taille et l’uniforme de la jeune femme.

*

Retour au quotidien de Duncan.
Il conduit et jette un regard sur le siège passager qui est maintenant vide. Il soupire en se rappelant qu’elle n’est bien évidemment, plus là.
Arrive chez lui, après avoir fermé la porte de son appartement.
Il se sent seul, et il a du mal à se l’avouer mais sa présence lui manque déjà.
Il ouvre son réfrigérateur et voit quelques plats préparés avec des petits mots.
« À manger avant… » ainsi que le nom du plat.
Il sourit et attrape le plat avec la date la plus proche pour le réchauffer au micro-ondes.

Il s’allonge dans son lit.
Il roule du côté où elle avait dormi durant son séjour, et essaye de sentir s’il reste son odeur.
Il réunit la couverture de ce côté du lit entre ses bras et plonge son visage dedans.

— Qu’est-ce que je fais, sérieux… ?!
Pense t-il.

Son coeur bat à tout rompre, et il ressent quelque chose au creux de sa poitrine.

Son téléphone sonne.

— Allô ?
Décroche t-il.

— Salut, c’est moi.

Il reconnait sa voix et exaspère déjà.

— Qu’il y a t-il ?

— Je voulais juste savoir comment tu allais… et j’attends que tu me racontes comment s’est passé le séjour avec ma petite Annabelle… alors alors ?
Dit-elle curieuse.

— Tu n’as pas voulu rester pour me le raconter de vive voix.

— Ok…
Accepta t-il à contre-coeur.

— Tout s’est relativement bien passé, elle est en effet compétente et plutôt… agréable.
Reconnut-il, en rougissant.

Il était rassuré que son interlocutrice ne se trouve pas dans la même pièce que lui.

— Je suis contente de te l’entendre dire.
— Je suis surpris de son efficacité en tant qu’assistante, elle m’a vraiment été d’une aide formidable. Est-ce qu’elle a suivi une formation en particulier ? Je songe à vraiment engager quelqu’un. Ça m’a fait gagner un temps fou dans mes dossier.
— Non, elle fait à l’instinct. Parfois elle pose des questions très simples et évidentes pour nous, et c’est ça qui me le rappelle…

— Bon, par contre, tu peux m’expliquer ce qu’elle fait toute nue avec toi… ?
Demanda t-il encore plus rouge.

— Comment ça… ?!
— Elle s’est déshabillée dans ma chambre pour dormir dans mon lit.
Dit-il d’une traite.

Il l’entendit rire à l’autre bout du combiné.

— Tu as fini… ?
Dit-il vexé.

— Non, enfin oui, plus sérieusement. Tu as réagi comment ?

Elle avait reprit son sérieux.

— … À ton avis ? Je lui ai jeté un pyjama ! Déjà que partager mon lit avec elle était gênant… !!!

— Ah, elle a quand même dormi avec toi. N’est-elle pas mignonne quand elle dort ?
Dit-elle, totalement gaga de son assistante.

— Oui- enfin, certes mais c’est pas la question. Est-ce qu’elle t’a parlé de quelque chose qui s’est passé… ?
Se racla t-il la gorge.

— … Non… ? Quel genre de chose ?

Elle réfléchissait mais ne trouvait pas.

— À mon bureau…
— Oui… ?
— Bon, en bref elle s’est fait emmerder par un de mes collègues, et elle n’était pas super à l’aise avec son comportement de forceur… j’ai dû intervenir.
— Oh…
— Ce que je veux dire par là, c’est qu’elle risque de se faire aborder de cette manière à l’avenir, et… il n’y aura pas toujours quelqu’un pour la tirer d’affaire.

— Ah ! Tu es inquiet pour elle ! C’est chou !
S’exclama t-elle.

— Je suis sérieux Marianne. Elle avait vraiment pas l’air bien en face de ce… trou de balle.
— Ok ok, je vais voir ce que je peux faire, je vais en discuter avec elle… Dis ?
— Hm ?
— Tu ne te serais pas un peu attaché à elle ?

— Pfff- q-q-qu’est-ce que tu racontes ?
Baffouilla t-il.

— Je suis sûre tu es en train de renifler le pyjama que tu lui as prêté, ou un truc dans le genre.

— Pour qui me prends-tu !? Allez je raccroche, demain je bosse !

Il coupa net.
Puis pensant à ce quelle venait de dire, il alla dans sa salle de bain pour regarder dans le panier à linge sale.
Le pyjama qu’elle avait porté était dedans.
Il hésita quelques secondes. Puis il prit le tissu.
Hésitant quelques secondes de plus. Il finit par le porter à son visage et inspira profondément.

Elle coupa son téléphone, contente d’elle.
Elle était dans une autre pièce de son appartement, qui faisait partie intégrante de l’entreprise.
Elle retourna dans la chambre, sur le lit deux places, Annabelle était endormie enroulée dans la couverture.
Lorsque Marianne s’assit sur le rebord du lit, elle se réveilla à moitié.

— Vous étiez au téléphone… ?
Demanda t-elle, les yeux encore clos.

— Oui, excuse-moi, je t’ai réveillée. C’était Duncan.

Elle était en peignoir et nue en dessous, elle le retira pour le poser sur un support près du lit et se glissa également sous la couverture.
La lumière était basse pour ne pas perturber le sommeil.
Annabelle était sur le côté du lit et se tourna sur l’autre côté pour faire face à Marianne, toujours les yeux clos.
Marianne s’allongea également sur le côté pour se retrouver en face.
Elle l’embrassa sur le front , éteignit la lumière et s’endormit.

2019.08.25

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