Elle se battait avec Pierre pour l’entraînement. Coups de poing, coups de genoux. Elle allait encore perdre.
Elle fut essouflée. Il avait gagné.
Il lui tenait le cou.
De sa main droite elle lui serait sa poignet et de sa main gauche elle frappait le bras de pierre, pour signifier qu’elle admettait sa défaite.
Il la lâcha. Elle était à genou en tentant de reprendre son souffle et se massant le cou.
Il était sur le point de lui caresser la tête lorsqu’un homme aux cheveux mi-longs d’un blond doré et aux yeux bleus ciel courut vers Pierre et le mis dos à un arbre en l’immobilisant, bras sur sa gorge.
Pierre ne se laissa pas faire. Il réussit à assurer sa défense sans trop de dommage. Il avait sentit la présence de cet inconnu mais il était arrivé beaucoup plus vite qu’il ne l’aurait cru.
Alice à terre, n’avait pas encore relevé la tête et reprenait son souffle.
Elle redressa son visage et vit l’homme de dos attaquer Pierre.
Elle se leva précipitemment, et était sur le point de foncer sur l’ennemi lorsqu’elle sentit une douleur à la poitrine.
Elle sentit son coeur battre, se serrer et elle perdit connaissance.
— Alice, va t-en !
Lui criait Pierre en empêchant l’inconnu de l’étrangler.
L’homme blond prit un air surpris après avoir entendu ces mots.
Ils se fixaient mutuellement et Pierre pouvait apercevoir une certaine haine dans le regard qu’il affrontait. Qui laissa transparaitre un soupçon de doute et des yeux emplis de questions après ce qu’il venait de dire.
Ils entendirent un bruit sourd en direction d’Alice.
L’inconnu se retourna en premier, il aperçut le corps de la fille, à terre. Il hésita un instant.
Il lâcha prise Pierre et courut vers Alice, il l’a souleva et l’appela.
— Lys… Lys ! Tu m’entends… ?
Appela t-il d’une voix inquiète.
Pierre était sur le point de riposter et assomer l’homme lorsqu’il vit que cet inconnu semblait connaître sa protégée.
Il s’arrêta juste derrière l’individu suspect et suivit la scène en silence.
Alice fronça des sourcils et entrouvit ses paupières.
Elle aperçut la silhouette de l’homme encapuchonné mais n’était pas en mesure de paniquer, sa vision était floue mais commençait à devenir plus nette.
Elle entendait la voix de son frère l’appeler. Elle se disait qu’elle devait rêver. D’autre part, une douleur immense la faisait souffrir dans sa poitrine.
Lorsqu’elle reconnut le visage de son frère, Alexandre, qui s’était laissé pousser les cheveux et était mal rasé. Elle fut plus que surprise.
— … … Cendre… !?
Dit-elle d’une petite voix.
Elle leva sa main droite vers son visage pour certifier qu’elle ne rêvait pas.
Alexandre, rassuré que sa soeur ait repris connaissance, prit sa main dans la sienne et l’embrassa.
— Oui, c’est moi… Lys…
— … Comment… ?
Elle eut une faiblesse et ressombrit dans son coma.
Alexandre paniqua. Il devait ramener sa soeur chez lui.
Il la porta de ses deux bras, se leva et s’apprêtait à partir.
Il se tourna vers Pierre.
— Je crois qu’il y a eu un malentendu.
Dit-il enfin, d’un air géné.
— Je m’excuse d’avoir agi aussi abruptement. Il semblerait que je me sois trompé sur vos intentions. Qui que vous soyez, ma soeur a besoin de soin immédiatement.
Dit-il rouge de honte d’avoir attaqué quelqu’un d’innocent.
— Je peux savoir où vous l’emmenez ?
S’opposa t-il.
Et ne souhaitant pas laisser Alice se faire emmener par un homme qu’il ne connaissait pas.
— Dans notre village. Je souhaiterai que vous m’accompagniez pour vous poser plus amples questions, si cela ne vous dérange pas.
Pierre, inquiet de l’état de santé d’Alice, ne put qu’accepter.
— Je vous suis.
L’ambiance fut lourde durant tout le long du trajet.
— … Je m’appelle Alexandre.
Il n’osa pas regarder son interlocuteur en face.
— Ne soyez pas aussi confus. Je comprends tout à fait votre réaction, je pense qu’à votre place, j’aurais agit de la même manière. Je suis Pierre. Enchanté.
— … Puis-je vous demander ce que vous faisiez avec ma… soeur ?
Il insista sur Alice, voulant délimiter son territoire.
— Je l’entraînais à se défendre.
Répondit-il calmemant et ne se laissant pas impressionner.
— À se défendre ?!… Vous êtes au courant qu’elle a des problèmes de santé d’ordre physique et respiratoire ?!
Il était hors de lui. Il mettait sa soeur en danger.
— …Ce n’est pas une raison suffisante. Un ennemi ne lui fera pas de cadeau dans une bataille.
Il ne le savait pas. Il savait qu’elle était épuisée après certaines activités physiques. Il se doutait de quelque chose mais il ne le savait pas. Tout d’un coup tout devint clair. Il se sentait honteux de ne pas l’avoir deviné, ni sut en temps et en heure et d’avoir mis Alice en danger.
Alexandre ne savait plus quoi répondre. Il se tut.
— Quels est votre relation ?
Demanda t-il, subitement, pour changer de sujet.
— Puisque vous êtes son frère, j’imagine que je n’ai rien à vous cacher.
Alexandre se crispa, effrayé d’entendre quelque chose à laquelle il n’était préparé mentalement.
Pierre avait fait exprès de tourner sa phrase ainsi.
— Une élève que j’ai rencontrée il y a quelques années.
Alexandre lâcha un soupir de soulagement intérieurement.
— À moi de poser les questions maintenant. Pourquoi avez-vous abandonné votre soeur ?
— Abandonner ?!… Vous pensez vraiment que j’aurais abandonné ma propre soeur ?! Je l’ai cherchée partout pendant des semaines et des mois. Après sa disparition. Tout ce que j’ai retrouvé c’était une calèche vide avec cadavres dépecés, en plein milieu d’une route, mais aucune trace de son corps.
Répondit Alexandre outré.
Ils étaient à nouveau redevenus silencieux.
Pierre savait mieux que quiconque ce qui s’était passé cette nuit-là.
— Excusez-moi, je me suis emporté. Je tiens beaucoup à ma soeur, il y a méprise. Je ne l’ai jamais abandonnée, notre village a subi une attaque et elle s’est faite enlever. J’assume toute la responsabilité de ce qui s’est passé. Je n’aurais jamais dû m’éloigner d’elle. J’aurais dû être assez fort pour la protéger ce jour-là…
Repris Alexandre.
Pierre se rendit compte qu’il était allé trop loin.
— Je ne voulais pas… vous remémorer de mauvais souvenir. C’est à moi de m’excuser. Je n’aurais pas dû tourner ma question ainsi. Vous m’apprenez quelque chose. Je suis persuadé que vous avez fait de votre mieux, vous n’êtes pas à blâmer.
Ils continuaient à marcher.
Alexandre jeta un regard furtif à Pierre. Il jugea que ce n’était pas une mauvaise personne.
2012.3.4