Aveu [R-18]

Ils étaient arrives dans le château de Gabriel et il n’avait pas prévu qu’elle serait accompagnée.
Il pensait préparer une seconde chambre pour Chris, mais elle insista pour qu’ils partagent la même chambre, parce qu’elle ne voulait pas déranger plus.
Chris ne dit rien de plus et Gabriel ne chercha pas à la contredire.
Il ne savait pas quel genre de relation ils avaient mais sachant qu’il était son garde du corps, il ne se méfia pas plus.

Ils s’installèrent en déchargeant leur peu d’affaires dans la chambre préparée, Chris remarqua les détails et les efforts mis dans cette pièce pour qu’elle soit la plus agréable possible pour Alexandra.
Le lit était largement assez grand pour deux personnes, sans qu’ils ne se gênent.
Il pensait occuper le canapé pour le séjour mais alexandra lui fit remarquer que ce n’était pas la peine et qu’ils pourraient partager le lit.
Il ne chercha pas à la contredire.
Il se maîtrisa et se prépara mentalement à ne pas montrer ses sentiments et son affection plus que nécessaire.

À la nuit tombée, après le dîner la douche et le brossage de dents, Alexandra était en robe de nuit et s’était allongée au fond du matelas et de la couverture, occupant un côté du lit.
Chris dormait avec un simple T-shirt et un short.
Il s’allongea de l’autre côté et se mit sous la couette également.

*

Ils n’avaient pas eu l’occasion de discuter plus amplement de leur relation, et Alexandra pensait à trop de choses pour réussir à s’endormir.
Chris, avait le coeur qui battait plus fort que d’habitude et essayait de penser à autre chose pour que cela ne se remarque pas. Il l’entendait battre jusque dans ses tempes. Fermant les yeux et fronçant les sourcils, il tentait tant bien que mal de se focaliser sur un sujet diver.
La voix d’Alexandra retentit.

— … Tu dors ?
Demanda t-elle.

Chris ne put pas faire semblant.

— Non… pourquoi… ?
Répondit-il, tout simplement.

— … Je t’ai réveillé… ?
— Non. Je n’arrive pas à m’endormir…
— Moi non plus…
— À quoi tu penses ?

Elle se tourna vers lui, et le regarda dans les yeux.

— Je sais que je ne devrais pas… mais j’ai encore des sentiments pour toi… et même si je peux faire semblant de ne plus en avoir… mon corps ne désire qu’une seule chose… te prendre dans mes bras, je…
— N’en dis pas plus…
— Excuse moi…je sais que je dois tourner la page, et puis maintenant que j’ai signé ce contrat avec Gabriel, j’ai réalisé que je devais arrêter de me comporter comme une enfant, il vaut mieux que je grandisse et que je passe à autre chose.

Elle baissa les yeux, et son visage affichait une certaine tristesse. Elle était vulnérable.
Chris ne put s’empêcher de tendre sa main pour lui caresser le visage et tenter de la réconforter.
Surprise, elle le regarda avec stupéfaction et elle força un sourire, les larmes lui montaient aux yeux.

— Pourquoi tu fais ça… ? Pourquoi tu restes si gentil avec moi… ? Ca serait tellement plus simple si tu étais detestable !
— J’ai quelque chose à t’avouer… il n’a jamais été simple pour moi non plus, de me séparer de toi… mais regarde toi aujourd’hui. L’avenir radieux qui t’attend. Si nous étions restés ensemble, jamais tu aurais songé à accepter l’offre de Gabriel. Ne me dis pas le contraire. Je le vois dans tes yeux. Je pense avoir fait le bon choix, même si j’en ai également le coeur meurtri.

— … T’es qu’un idiot, surtout !
S’écria t-elle, outrée, les yeux écarquillés.

Elle prenait cet aveu en pleine face. Elle n’en croyait pas ses oreilles.
Alexandra chercha à lui donner un coup de genoux entre les jambes de Chris mais il l’arrêta d’une main.
Le contact de sa main sur la cuisse d’Alexandra la fit frissonner, même s’il ne faisait que la maintenir, elle glissa sa main sur son bras, ce qui eut pour effet qu’il lâche prise, comme s’il avait pris une décharge électrique.

— À quoi tu joues ?!
S’écriat-il, en s’éloignant d’elle.

Elle était remontée. Comment osait-il lui avouer cela après tout ce temps.
Elle l’attrapa par les épaules et le surplomba, l’enjambant.
Elle sentait quelque chose de dur et bombé sous elle, et elle sourit.

— Est-ce que tu peux m’expliquer ce que je devine… ?
Demanda t-elle, avec un large sourire.

Chris la regardait dans les yeux sans réagir.
En un mouvement, il se libéra et retourna Alexandra sur le lit, elle était allongée sur le dos, avec Chris qui la surplombait à son tour.

— Ne joue pas à ça avec moi.

Il semblait insensible, aucune émotion ne transparaissait sur son visage.
Elle glissa vers le haut de son oreiller pour se rapprocher du visage de Chris.
Elle passa ses mains autour de son visage, et elle approcha ses lèvres pour l’embrasser sur sa bouche, lui donnant un baiser langoureux.

Après avoir fini, elle le regarda un instant pour savoir ce que ça lui avait fait, elle pensait être déçue en voyant qu’il serait resté stoïque, mais elle eut à peine le temps de reprendre son souffle, qu’il passa sa main derrière sa tête pour la maintenir et l’embrasser à son tour, rendant avec passion le baiser qu’elle venait de lui donner.
Elle fut plus que surprise et cela raviva la flamme qu’il avait laissé quelques années auparavant.
Encore plus forte, plus vive.

Chris n’avait pas pu rester insensible au baiser d’Alexandra.
Elle réussit à briser les chaînes qu’il s’était lui-même apposées. Et il laissa ses émotions et ses sentiments s’exprimer, à nouveau.
Il l’embrassa avec passion, il libéra tout l’amour qu’il continuait de lui porter quotidiennement mais secrètement, discrètement. Cette fois-ci, la vanne était ouverte.
Il était en train de lui montrer à quel point il tenait encore à elle.

— Arrête moi, Alexandra…
Sussura t-il entre deux baisers, avec supplication.

— Non… aime-moi…
Réussit-elle à prononcer lorsque ses lèvres n’étaient pas contre les siennes.

Elle l’attrappa, passant ses mains autour de son cou, les baladant sur son corps.
Elle avait rêvé de ce moment pendant tellement longtemps depuis leur séparation.

— Je ne… dois pas…
S’arrêta t-il, torturé par ses propres pensées, ses mains dans sa chevelure.

— C’est trop tard, Chris, tu ne peux plus me mentir…

Elle attrapa une de ses mains et s’approcha de lui pour le convaincre.

— Alexandra, c’est mal… ce que nous faisons…
— Non, ça ne l’est pas… nous sommes deux adultes consentants…
— Tu es… sous contrat… avec Gabriel
— Que sur le papier. Tu le sais. Je n’ai aucune obligation sur ma vie privée. Rien ne m’interdit de faire ce que je veux avec mon corps.

Chris restait silencieux, sa main libre serrait la taille d’Alexandra.

Ils s’embrassèrent de nouveau et elle se laissa porter par le désir de Chris. Il se lâcha et laissa libre court à sa fougue.

Comment oublier la chaleur et la douceur d’Alexandra.
Après avoir enfilé une protection nécessaire, il redécouvrit le plaisir de la chair avec elle, il la pénétra avec toutes les précautions qu’il avait, et la sentir se contracter sur lui, ses mains l’aggriper, resserrer cette étreinte sur sa peau. C’était même meilleur qu’auparavant, toute cette attente accentuait ce qu’il ressentait à présent.
Il était trop tard, beaucoup trop tard, il avait, ils avaient franchi la ligne.

Elle accueillit Chris en elle, son corps semblait se souvenir de lui, elle n’avait pas consommé depuis leur rupture et elle redécouvrit à quel point il était bon de se sentir emplie, pas par n’importe qui mais par lui. Sa douceur habituelle, peut-être légèrement moins doux qu’à son habitude, elle arrivait à percevoir son excitation qu’il essayait de contenir pour ne pas la brusquer.

Cela n’avait pas besoin de durer des heures, ils se donnèrent du plaisir sans que cela ne s’éternise plus que nécessaire et ils surent s’arrêter de maniere raisonnable.

Une dernière contraction, un dernier soupir.
Ils s’allongèrent dans les bras l’un de l’autre.

Alexandra s’endormit avec un sourire serein sur son visage.
Il l’embrassa tendrement sur son front et s’endormit également, un peu plus léger mais surtout avec une pointe de culpabilité.

Le lendemain, Alexandra était de très bonne humeur.
Gabriel ne se doutait de rien, mais Chris était mal à l’aise de savoir qu’il avait couché avec Alexandra la veille. Ils essayèrent de rester extrêmement discret sur leur relation privée. En public chacun faisait comme si rien ne s’était passé.

*

Gabriel remarqua qu’il y avait un changement entre les deux. Elle était moins froide avec Chris et il semblait être un peu plus expressif, mais Chris étant ce qu’il est, n’était pas très démonstratif.

2021.12.04

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