Parquet

Rose l’enlaça de toute sa fougue.
Elle ne voulait pas qu’elle parte, et son étreinte était douloureuse. Après avoir bien voulu relâcher Alys, elle l’embrassa d’un baiser tout aussi long et emplit de passion, mais également de tristesse.
Ses larmes glissaient sur ses joues et finissaient par se diriger vers ses lèvres, donnant à ce baiser un goût légèrement salé.

— Sois heureuse Rose, vis ta vie.
Répondit Alys d’un sourire.

Ce sourire habituel qu’elle arborait lorsque qu’elle savait qu’il n’y avait pas d’autres moyens pour améliorer les choses.

— Merci pour tout, je ne t’oublierai pas…

Elle partit en laissant Rose sur le palier de sa maison.

Il lui restait une dernière personne à aller voir.
Elle se rendit au bâtiment des entraînements.
Le lieu dégageait une autre ambiance de nuit. Il n’y avait plus personne et aucune lumière à part celle du clair de lune qui éclairait la cour. Les quelques rayons qui pénétraient à l’intérieur, se reflétaient sur le parquet ciré.
Elle marcha lentement jusqu’à la porte de l’instructeur.
Une faible lumière était visible sous la porte fermée.
Elle frappa timidement, toujours accompagnée de l’homme qui lui servait d’escorte.
Cendre ouvrit dans la minute, surprit de la voir ici, et pas seule.

— Bonsoir, en quoi puis-je t’aider… ? N’étais-tu pas censée te reposer chez toi… ?
Dit-il, déconcerté.

— Si… les circonstances sont un peu particulières… je suis venue te dire au revoir.

— Comment ça ?

Il esquissait un sourire gêné, le regard questionnant l’accompagnant et revenant vers elle.
Il reconnu l’uniforme qu’il portait et son sourire disparut.

— Je ne pense pas qu’on se reverra… merci pour tout.

Cela se passait de longs discours.
Quelque chose en lui s’effondrait mais il ne pouvait pas le laisser paraître. Il avait l’impression que c’était encore plus dur pour elle. Ignorant l’homme à côté d’elle, il respira un grand coup et s’avança vers elle pour l’enlacer.
Elle n’avait pas besoin de s’attarder en explications.
Prise de court, elle resta un instant sans bouger avant de se laisser aller et lui rendre son étreinte.

— Est-ce que je peux t’embrasser une dernière fois ?
Demanda t-il d’un murmure, et avec une tristesse profonde.

Cette fois-ci, ce fut elle qui fit le premier pas.
Elle leva ses mains vers son visage comme pour le cueillir et déposa ses lèvres sur les siennes.

— Rencontrons-nous dans une autre vie.
Dit-il, avant de se reculer et la laisser partir.

Il referma la porte et resta adossé à celle ci, tentant de contenir la peine qu’il éprouvait au fond de lui.

2019.05.16

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