Contre-jour

Il était là, debout devant la fenêtre, de dos, une chemise blanche froissée et ouverte.
Il se retourna lorsqu il m’entendit ouvrir la porte.
Je ne savais pas quoi dire, je restais sur le palier à l’observer, la lumière extérieure en contre-jour dans cette pièce sombre, l’éclat de son teint, de ses cheveux courts poivre et sel attachés grossièrement en queue de cheval. Sa barbe de quelques jours qui avait repoussé brillait un peu aux rayons.
Il s’attendait à me voir mais il ne put cacher toute sa surprise.
Il me souriait timidement. Comme pris la main dans le sac après avoir fait une bêtise.
Je remarquais les bandages sur son torse et ses côtes musclées. Elles étaient bien serrées et je pouvais deviner ses tablettes de chocolat sous ses bandelettes en tissu.
Il ne semblait pas aller mal.

J’étais bien trop heureuse de le voir en vie et sur pieds.
Je finis par faire un pas vers lui, avant de le serrer dans mes bras, mes mains l’enlaçant sous sa chemise.
Je ne voulais plus le lâcher.
Mon visage contre son torse, il ne savait pas comment réagir.

Je lui avais pratiquement sauté dessus.

— Doucement, je ne suis pas encore totalement remis.
Me dit-il en souriant, sa main droite me carressait la chevelure tandis que l’autre hésitait à me serrer fort contre lui.

Je relevais la tête pour le regarder, droit dans les yeux.
Les miens étaient mouillés.
Je ne savais pas par quoi commencer la discusion.
Est-ce que j’avais le droit d’avoir des sentiments pour lui après tout ce temps ?

2017.10.21

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