Sa blessure au front lui faisait mal, comme si elle se rouvrait.
Elle avait l’impression que sa cicatrice la brûlait alors qu’il n’y avait aucune raison.
— C’est bizarre… on dirait comme un dessin… Des feuilles ? C’est rouge vif…
Il avait soulevé ses mèches de cheveux et regardait la cicatrice.
— Ça va aller, ça va passer…
Se rassurait-elle.
*
Il allait de plus en plus mal et je savais que cela était de ma faute.
Il n’avait pas osé me le dire mais ses camarades de classe s’en étaient chargé à sa place. Il avait le pouvoir de contrôler la mémoire, sous certaines conditions. Il n’avait pu s’empêcher de s’introduire dans la mienne pour tenter de m’aider.
Apres être tombé sur la partie sombre de mes souvenirs, il avait voulu me les retirer. Cependant il ne pouvait pas les supprimer, il dut les garder avec lui.
Mes souvenirs étaient trop forts et plus le temps passait, plus ces souvenirs qui étaient miens se mélangeaient avec les siens et lui causaient des soucis…
Ma personnalité avait changé en peu de temps. Je n’étais plus effrayée des gens qui m’entouraient. Mais à quel prix.
Il était maintenant cloué au lit, fiévreux, en train de lutter avec sa propre mémoire.
J’étais à son chevet et j’étais là pour lui demander de me rendre ma mémoire. Que je le remerciais de ce qu’il avait fait pour moi.
Il était transpirant, dans son lit. Je lui tenais la main et lui parlais gentiment.
Je l’embrassais une dernière fois et le suppliait de me rendre ma mémoire. Je voulais me souvenir de tout.
Il s’excusa d’avoir sous-estimé mes souvenirs et me rendit immédiatement ce qui était mien.
Je m’évanouis sur le champs. Heureusement j’étais sur le lit et on avait l’impression que je dormais a poings fermés à côté de lui.
2016.02.24