Preuves

Le comportement de sa mère en présence de la fille ainsi que de nombreux autres détails n’étaient pas une coïncidence.
Il trouva très étrange que la date marquée sur le calendrier de sa mère soit le même jour que l’anniversaire de la jeune fille.
Lorsqu’il calcula les années il se rendit compte que cela correspondait à son âge et il en tomba des nues.
Il se dit que cela n’était pas possible, elle ne pouvait pas être sa soeur.
Plus il y songeait plus les preuves étaient irrévocables.
Elle avait le même type de cheveux que sa mère et ses cheveux étaient du même teint que ceux de son défunt père. Quant à ses yeux, elle avait les mêmes yeux bleus bien que plus clairs que les siens et ceux de sa mère.
En y regardant de plus près, elle avait quelques traits de ressemblance avec sa mère.
Il n’arrivait pas à y croire et rien qu’en y repensant, il en avait le vertige. Il avait traité sa soeur de sang noble comme une vulgaire domestique à de nombreuses reprises. Il en avait honte.

Il prit sa mère à part et lui fit part de ses découvertes et lui forca à lui avouer la vérité.

— … La domestique… Louise.

Sa mère se figea à la prononciation de ce prénom.

— C’est ma soeur, n’est-ce pas ?
— … Qu’est-ce que tu racontes… ?!
— Je le sais. Tu ne vas pas me dire que tu la considères comme un subtitut de ma soeur morte-née, n’est-ce pas ?
— … Qui t’as mis cette idée en tête ?
— Personne, il n’y a qu’à voir ta réaction en sa présence. Tu pensais que je n’allais pas le remarquer ? Tu la regardes d’un air particulier , et tu l’évites constamment alors qu’au fond de toi tu veux la voir le plus souvent possible. Pourquoi. Je veux des explications.
— A qui en as-tu parlé ?
— Personne.

Elle soupira.

— Tant mieux… Je vais te dire la vérité dans ce cas, et promets-moi de ne rien dire à personne, ni même à Louise.
— Pourquoi ?! Elle a le droit de savoir qu’elle ne fait pas partie de la plèbe !
— Je vais t’expliquer pourquoi je t’ai menti pendant tout ce temps.
À l’époque où j’étais enceinte d’elle et que tu étais encore un enfant… Tu ne t’en souviens plus mais, nous avions été attaqués par des ennemis dans le château.
Ton père a protégé notre demeure du mieux qu’il a pu, malheureusement il fut gravement blessé et empoisonné.
Il était trop risqué que je combatte également, pour la vie de l’enfant.
Sur son lit de mort, il m’a fait promettre de faire élever Louise loin de tout ça, pour qu’elle puisse vivre en sécurité.
Durant toute ton enfance, tu as été la cible de nombreuses attaques. Tu as eu des gardes constamment à tes côtés, discrets ou non.
Tu as vécu dans la peur et l’obligation de suivre des cours de combat dès le plus jeune âge. N’as-tu jamais eu envie de vivre normalement ?
De plus, seule je ne pouvais pas assurer la sécurité de vous deux comme ton père.
À la naissance de Louise, j’ai confié à Marianne l’éducation de ta soeur, nous avions déjà écrit le scénario. Je devais avoir fait une fausse couche et à ce moment là, Marianne devait apporter Louise comme étant une enfant abandonnée par ses parents.
Nous avions joué la comédie et tout le monde a pensé que j’étais trop généreuse d’accorder ça à une domestique, et que c’était pour noyer mon chagrin.
Personne ne connait la date d’anniversaire de la supposée mort de Louise à part moi, et Marianne. Et Louise.
Les gens ont vite oublié ma fausse couche.

2015.05.21

Une réflexion sur “Preuves

  1. james dit :

    j’adore. je m’étais imaginé un scénario avec le frère qui soit jaloux par exemple, et il se trouve qu’au contraire il veut son bien en lui disant qu’elle est de sang royale.
    j’aime beaucoup l’idée que la mère cache la vérité à sa fille pour la protéger des inconvéniences d’être de sang royale.

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