Statut

— Je préfère encore que les gens m’ignorent si c’est pour passer leur temps à se moquer de moi…
Je ne suis plus à cela près…

Je repensais encore à ses paroles.
Le lendemain même, elle me salua et toute la classe se retourna vers nous.
J’hésitais à lui repondre, puis elle me dit :

— Ne t’inquiète pas pour moi, j’ai fait mon choix.

Elle me souriait et ignorait totalement la réaction des autres élèves.
Je lui rendis son salut timidement.

— Je ne veux pas me servir de toi pour éviter les autres !
Je veux dire… Je te trouve intéressante… Et je voudrais devenir ton amie… Apprendre à te connaitre… Je suis prête à sacrifier mon statut ! Ce n’est pas très cher payé pour avoir la possibilité d’être en ta compagnie…
— Je suis très heureuse de pouvoir discuter avec toi ! Tu es la première personne avec qui je deviens amie…

Je ne sais pas si on se servait d’excuse l’une l’autre, mais plus le temps passait et plus nous nous rapprochions. Nous étions différentes sur plusieurs points mais cela ne nous empêchait pas de nous apprécier à notre juste valeur. J’appréciais sa force d’esprit et de corps, elle n’en restait pas moins féminine bien qu’elle ne voulait pas se l’avouer. La faute aux remarques mesquines de nos camarades de classe. Elle faisait mine de ne pas en souffrir mais je savais que cela la blessait au fond d’elle.
Je voulais lui montrer qu’elle était belle et forte, qu’elle s’en rende compte et se sente mieux.
Je souhaitais également lui rendre toute cette sympathie qu’elle avait envers moi.
Ses parents ne l’avaient pas empêché de me parler. Il lui avait laissée le libre choix tout en lui expliquant les enjeux de son acte.
Nous étions jeunes mais nous étions assez vifs d’esprit pour comprendre cela.

Tout cela commençait bien, sauf que mon état de santé se dégrada quelques semaines plus tard et je ne pus plus retourner à l’école.
Cela passa inaperçu dans la classe, sauf pour elle.
Elle demanda des informations à l’institutrice qui refusa de les lui donner et elle lui dit d’arrêter de garder contact avec moi.
Je ne pouvais pas lui en vouloir, elle avait raison, c’était pour son bien.
Je pensais que j’allais quitter ce monde, entre la vie et la mort dans mon lit.
Je suis restée fiévreuse pendant plusieurs jours avant de me remettre doucement de mon état.
J’étais trop faible pour sortir et je passais la plupart de mon temps sous ma couette, avec quelques livres.

2015.03.09

2 réflexions sur “Statut

  1. james dit :

    « J’appréciais sa force d’esprit et de corps, elle n’en restait pas féminine bien qu’elle ne voulait pas se l’avouer » → « J’appréciais sa force d’esprit et de corps, elle n’en restait pas moins féminine bien qu’elle ne voulait pas se l’avouer ».

    J’espère qu’elle va venir la voir chez elle pour pas perdre le contact. je vais lire la suite.

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