Réponse

Christal était dans l’infirmerie, adossée à un coin de la pièce et était en train de se bander une blessure avec sa main et ses dents.
Elle fut tout d’abord surprise de voir quelqu’un débarquer alors qu’elle était totalement sans défense dans cette situation.
Elle soupira de soulagement puis quelques secondes après, elle se rendit compte à quel point il était étrange de me voir ici.
Je m’approchais lentement, un cadavre gisait à côté d’elle.
Elle me regarda en souriant.

— Il ne faut pas sous-estimer une infirmière.

Quelques mètres plus loin, une autre masse humaine inerte était également étalée au sol.
Des scalpels plantés à des endroits biens stratégiques.
J’ai eu un frisson dans le dos.
Je ne la sous-estimerai plus non plus.
Mon esprit revint vers les priorités et je lui parlais de l’état de Gabriel.
Je l’aidais à se relever.

— Je m’excuse des propos que je t’ai tenu la dernière fois.
— Pardon ?
— Je me suis rendu compte à quel point j’ai été idiot. C’est à elle de décider, quoique je puisse faire.

Il souriait en admettant sa défaite.
Chris garda le silence.
Il comprit de quel sujet il était en train de parler.
Il étouffa un rire et finalement prit la parole.

— Je pense qu’elle a déjà fait son choix. Vous vous en rendrez compte assez rapidement, cependant j’accepte vos excuses.

Ils entrèrent dans l’infirmerie.
Chris senti le corps de Gabriel s’allourdir.
Il venait de perdre connaissance sur le palier de l’infirmerie.

— Hey !
Cria t-il.

Les deux femmes se retournèrent vers lui.
Alexandra se précipita pour aider Chris à porter Gabriel, tandis que Christal dégageait rapidement le bazard de la pièce pour libérer un lit.

— Reste avec nous…
Murmura Alexandra en retenant ses larmes.

Ils montèrent la garde pendant que Christal s’occupait de soigner les blessures de Gabriel.

Quelques heures plus tard, qui semblèrent interminables.
Christal sorti finalement.
Alexandra, qui était assise contre le mur, le regard perdu dans ses pensées, se leva aussitôt et avant même qu’elle ne puisse poser de question, Christal lui sourit.

— Il est hors de danger, tu peux entrer.

La joie fut telle que des larmes lui montèrent aux yeux et elle faillit enfoncer la porte.
Elle reprit ses esprits, remplit ses poumons d’air et ouvrit la porte calmement, et la referma aussi délicatement que possible derrière elle.
Le soleil était en train de se coucher et les rayons tapaient droit sur la fenêtre en face d’elle.
Il était là, debout, lui faisant dos.
Il reboutonnait sa chemise sur les bandages sur son torse et ses bras.
Il remarqua sa présence et se retourna.
La lumière l’empêchait de bien voir le visage de Gabriel, contrairement à lui, il pouvait reconnaître sa sauveuse.
Il n’eut pas le temps de se réjouir, elle couru vers lui et lui sauta dans les bras.
Elle le serra fort.

— Je suis heureux que tu me prennes dans tes bras… Mais je suis blessé…
Dit il à la fois joyeux et embarassé.

Elle s’éloigna sur le champ et s’excusa.
Les larmes coulèrent sur ses joues.
Il fut ému et s’approcha d’elle lentement, et lui essuya ses larmes avec sa main.

— Je…
Elle n’arrivait pas à trouver ses mots.

— Merci de m’avoir sauvé la vie.
Dit-il, comme pour continuer ses paroles.

Elle le regarda dans les yeux et prit tendrement la main sur sa joue. Elle la tint de ses deux petites mains et frotta le dos de la main contre sa joue.

— Ta main est chaude.

Elle ravala ses larmes et profita de ce moment privilégié.
Elle se rendit compte à quel point elle aimait cette personne.
Comme s’il lisait dans ses pensées.

— Je souhaiterai que tu restes à mes côtés…

Il eut un silence.
Elle rouvrit les yeux et fixa le regard de son interlocuteur.
Intimidé, il détourna le sien.

— Excuse-moi, oubl-
— Moi aussi.
— … ?

Il s’arrêta et prit conscience du sens de ses mots.

— Pardon ?
— Moi aussi !

Son regard était tout d’abord déterminé, puis à la seconde fois, embarassée, elle détourna ses yeux et fixa le sol.
Elle lâcha sa main, et ne sachant que faire, elle fit mine de retirer de la saleté sur son short.
Il n’en revenait pas.
Il attrapa son menton et lui demanda en prenant en compte d’avoir toute son attention. Les yeux dans les yeux.

— Tu veux bien rester à mes côtés ?
— … Oui… Ce n’est pas possible… ?

Elle était consciente qu’elle faisait son égoïste. Elle se pointait deux ans plus tard et lui déclarait ses sentiments. Il avait certainemet tourné la page.
Il approcha son visage lentement et lui déposa un baiser sur ses lèvres.

— Est-ce que cette réponse est suffisante ?

Elle devint rouge pivoine et murmura des bouts de mots incompréhensibles.

2014.09.04

6 réflexions sur “Réponse

  1. james dit :

    « Le soleil était en train de se coucher et les rayons tappaient droit sur la fenêtre en face d’elle. » -> « tapaient »

    Bon ben visiblement j’aurais pas dû miser sur Chris, c’est Gabriel qui rafle la mise. Pourtant il partait mal avec ses cadeaux et son étalage inconvenant de richesses.

  2. Fluo dit :

    Je suis super curieux de ce qui s’est passé après son enlèvement et qui font que Alexandra décide de craquer pour Gabriel parce que pour le moment j’ai du mal à voir ses qualités.

    • Bon alors, à l’époque, j’avais pas réfléchi à plus sur les raisons qui auraient fait qu’elle tombe amoureuse.
      Ca s’explique pas parfois ! Tu tombes amoureux parce qu’il a un gros zizi, et puis voilà !

      • jimi dit :

        depuis tout ce temps, je ne comprenais pas ce qu’elle lui trouvait, enfin une explication 🙂

        Pour Fluo : les nouveaux textes sont bien plus parlant sur ce sujet.

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