— Où sont les toilettes… ?
Demandais-je timidement.
Après avoir combattu, l’exposition au soleil m’avait particulièrement fatiguée. Je commencais à sentir une légère douleur derrière la tête qui me lançait de plus en plus fort.
Je m’étais pourtant mise à l’ombre pour me reposer.
— Ça va… ?
Demanda t-elle.
Bellinda m’avait apportée une serviette pour essuyer ma sueur et une petite bouteille d’eau pour me désaltérer.
Elle me regardait d’un air inquiet.
— …Oui, oui…
Je me forçais à sourire pour ne pas l’inquiéter.
J’espérais que la fraîcheur du bâtiment et l’obscurité du château reposent mes yeux.
— Tu es un peu pâle… Tu es sûre que ça va ? Je vais t’accompagner-
— Non non ! Ça va aller ! Je reviens tout de suite !
J’insistais pour y aller seule.
Après m’avoir indiqué l’emplacement, elle me laissa m’y rendre sans elle, mais me suivit tout de même du regard.
J’ouvrais le robinet et m’aspergeais de mes deux mains d’eau froide qui s’en écoulait.
En relevant la tête, je m’observais dans le miroir.
Je vis une personne derrière moi.
Je sursautais de peur.
Ce n’était que Bellinda qui m’avait suivie.
Elle s’excusa de la frousse qu elle venait de me faire.
— Je m’inquiétais alors…
La tête me lançait encore mais la fraîcheur me fit du bien.
En sortant de là, je tombais nez à nez avec le seigneur du château.
Il me fixait et d’un regard interrogateur, il s’adressa à Bellinda.
— Quelque chose ne va pas ?
Je repondis avant qu’elle ne le fasse.
— Non, du tout. Tout va bien. Je suis simplement allée me rafraîchir.
Il questionna Bellinda de son regard pesant.
Elle acquiesça.
On se remit en route vers la cour.
Je n’avais pas pris le temps de l’observer, mais puisqu’il était devant moi, j’ai pu me rendre compte de sa carrure imposante.
Bien que ce n’était que son dos.
Il marchait d’un pas sûr.
J’étais impressionnée et admirative d’une telle noblesse.
Arrivés sur le palier donnant à la cour, je sentis mon nez couler.
Une goutte s’écrasa directement au sol.
Le bruit attira l’attention du maître et il se tourna dans ma direction.
Il vit une tâche de sang par terre et me fixa.
Il remarqua une trace rouge vive au niveau de mes lèvres.
Il s’approcha de moi.
Je ne m’étais rendue compte de rien.
En suivant son regard, je compris que je venais de saigner du nez.
Je portais mon doigt au niveau de ma lèvre pour m’en assurer.
C’était bien du sang.
Il sorti de sa poche un mouchoir en soie et le posa sous mon nez.
De loin, on aurait pu croire qu’il cherchait à me faire du mal.
Chris arriva pile à ce moment.
Voyant le maître me prendre le visage dans son mouchoir il paniqua et se précipita sur nous.
Il se retourna avant que Chris n’ait pu faire quoi que ce soit.
Il le devisagea.
— Elle saigne du nez.
Chris s’arrêta net.
Le maître lâcha le mouchoir après que je tendis ma main pour le tenir moi-même.
2014.06.27