Poste

Ses cheveux courts en bataille, ses petites mèches rebelles.
Son visage fin, son regard sévère et ses sourcils froncés.
La monture de ses lunettes rectagulaire et fine lui allait parfaitement.

*

Il l’avait récupérée, sous les yeux des gens qui n’étaient pas en mesure de faire quoi que ce soit.
Ils l’avaient regardé faire, ne sachant pas s’ils avaient le droit ou non d’intervenir.
Il la ramena à la maison. Chez leur parents.
Là où sa chambre avait été gardée intacte.
Elle était encore inconsciente.
Ses parents durent attendre qu’il leur explique la situation.
Il portait son petit corps fragile dans ses bras.
Il était hors de question pour lui qu’elle retourne là-bas en sachant que personne ne se souciait de sa santé. De sa vie.
Jamais elle n’aurait mis en danger leur village, il le savait mieux que quiconque.
Vu qu’elle s’était résignée et qu’elle lui avait dit qu’elle ferait de son mieux pour les protéger : lui et ses parents.

— Je suis venue te faire mes adieux. Je vais reprendre le poste. C’est mon droit et mon devoir. C’est la raison pour laquelle je me suis si durement entraînée chaque jour : pouvoir vous protéger. Toi, maman, papa, et tous les gens du village. Si on m’a choisie c’est que j’en suis capable. Je ferai de mon mieux…

Cela lui avait brisé le coeur.
Ce n’était pas comme s’il attendait quoi que ce soit, pas comme si elle allait refuser ce poste pour lui. Il s’attendait à cette réponse, il s’y était préparé, pourtant cela l’avait bouleversé.
Puis elle ajouta :

— De toute facon, tu as été injuste envers moi… Tu savais depuis le début que je n’étais pas ta soeur, alors que moi…
Dit-elle avec un rictus.

Il se jeta sur elle pour l’enlacer.
Il la serrait aussi fort qu’il le pouvait, dans ses bras.
Son visage à moitié dans ses cheveux, il tentait de refluer ses larmes.

— Je suis désolé.
Souffla t-il.

Elle se retrouva à le consoler, elle souriait, elle se moquait de lui gentiment.
Elle lui rendit aussi fort qu’elle le pouvait son étreinte.

— Tu ne vas pas pleurer pour ça… Tu es un grand garcon.
Disait-elle, en lui tapotant le dos.

2015.12.28

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