Flora se souvenait encore de leur première rencontre.
Elle qui était en train de se vider de son sang dans une ruelle sombre.
Elle s’était faite agresser et cela avait mal tourné. Elle ne s’était pas laissée faire et eux non plus, résultant d’une bagarre. Elle les avait tué mais elle avait été blessée. Mortellement.
Pourquoi la vie avait-elle été aussi injuste avec elle ?
Ses parents s’étaient suicidés et elle avait découvert leur corps alors qu’elle n’était qu’une enfant.
Elle ne s’était pas laissée abattre, parce qu’elle n’avait pas le choix, son histoire aurait pu s’arrêter là mais non.
Elle en avait décide autrement. Alors elle avait continué à vivre sa vie, elle avait continué ses études, réussit à obtenir une bourse, elle était dans sa vingtaine, en études supérieures et le peu d’argent qu’elle avait pour vivre, était sa bourse qu’elle utilisait avec parcimonie. Son logement étudiant était en partie payé par cette chance qu’elle avait. Et son intelligence.
Elle avait la tête bien faite et c’était une chose que ses parents lui avaient laissée.
Alors, quand ces jeunes brigands l’avaient menacée de leur donner ses affaires et tout ce qu’il y avait de valeur.
Elle avait refusé. Elle s’était battue pour arriver où elle en était. Et elle ne laisserait pas ces gens la voler sans rien faire. C’était ce qu’elle s’était dit, mais même la plus intelligente de sa promo pouvait ne pas prendre la plus intelligente des décisions.
Lorsqu’ils sortirent leurs armes blanches, de manière dissuasive, aux premiers abords. Elle s’était figée puis elle avait paniqué.
Puis quelqu’un s’était approché d’elle pour la forcer à donner son porte-monnaie et son sac à dos.
Elle n’avait pas réfléchi et par réflexe elle l’attaqua et réussit à lui prendre son couteau, et le retourner contre lui.
— Putain, c’est une tarée, elle va m’ouvrir si ça continue. Les gars, aidez-moi !
— La garce, elle va pas s’en tirer comme ça !
— Il y a tant de choses dans tes affaires qui valent plus que ta vie ?!
Elle ne savait pas quoi répondre.
Pour elle, c’était logique et par principe, elle ne voulait pas donner à une bande de voleurs ce qu’elle possédait et ce qui allait lui servir à survivre pour les prochaines semaines à venir. Autant se tirer une balle dans le pied.
Elle n’eut pas le temps de se poser pour penser que ses adversaires foncèrent sur elle pour la désarmer ou juste l’attaquer et lui faire peur ?
Elle réagit par instinct et elle blessa son premier homme. Qui recula et se mit à tituber, se vidant de son sang.
— Les gars… elle m’a eut…
— La salope, elle est dangereuse, tuez-la !
Cela ne pouvait pas bien finir.
Quelle ironie. Ses parents n’avaient plus eu envie de vivre alors qu’elle, elle s’était battue pour sa vie et même au siège de la mort, elle avait la soif de vivre.
Il s’était mis à pleuvoir et elle regardait le ciel, suppliant une présence invisible et intérieurement, de la laisser vivre. Pourquoi le destin s’acharnait sur elle ? Se dit-elle. Elle était arrivée aussi loin pour mourir ainsi ?
C’était injuste. Sa seule fierté c’était qu’elle n’avait pas cédé ses affaires, alors un sourire se dessina sur son visage.
Et une silhouette apparu au dessus d’elle.
Elle avait senti l’odeur du sang et était venue jusqu’ici, assistant à toute la scène sans pouvoir intervenir.
Elle prit en pitié la pauvre et malchanceuse jeune femme au sol.
Elle s’approcha d’elle et elle savait qu’elle était encore en vie, mais qu’elle allait mourir bientôt.
Affaiblie et se vidant de son sang.
Elle l’aida à se redresser légèrement et lui demanda avant qu’elle ne perdre totalement conscience.
— Si tu veux vivre, peu importe le prix, réponds-moi.
Souffla t-elle.
Elle rouvrit les paupières et essaya de deviner les traits de la personne à ses côtés mais il faisait trop sombre.
— Je ne veux pas mourir…
Réussit-elle à prononcer.
L’étrangère n’attendit pas une seconde de plus et elle s’ouvrit le poignet et le porta à sa bouche.
— Bois. Ne pose pas de questions.
Ordonna t-elle.
La blessée s’exécuta.
Ses blessures avaient guéri par magie. Pas complètement mais elle n’était plus en train d’agoniser au sol.
Elle essaya de se relever aussitôt.
— Tu habites où ? Je te raccompagne.
— …
— Donne-moi ton adresse, tu ne vas pas rester consciente longtemps.
Et elle lui dit son adresse avant de perdre connaissance.
Chloé la porta et fouilla dans ses affaires pour trouver l’étage et l’appartemrnt exact, puis ses clés.
Elle allonga le corps de sa protégée sur son lit et attendit qu’elle reprenne ses esprits.
Elle se rappelait du rituel que son maître avait fait sur elle. Ce n’était pas son premier essai et elle devait prendre ses précautions.
Elle voulait y croire. Que cette tentative ne soit pas un échec et qu’elle n’ait pas besoin d’y mettre un terme, de ses propres mains.
La tête encore dans les vapes. La rousse se réveilla.
— Je… suis chez moi ?
— Oui, je me suis permise d’entrer… j’ai posé tes affaires sur la table.
Elle était sur ses gardes.
— Vous m’avez sauvée ? Comment… pourquoi ?
— Cela dépendra de ta volonté. Disons que je t’ai donné un surcis. Si tu acceptes ta condition et que tu arrives à supporter… tes pulsions, tu pourras continuer à faire ce que tu veux…
— Ma volonté ? À quoi ? Quelle condition ? J’ai bu votre… sang, c’est ça ?
— Je sais que ça fait beaucoup de questions. Pour la faire simple. Je ne suis pas humaine, je suis ce que vous appelez parfois « vampire » en tout cas nous avons quelques codes similaires.
— Je suis devenue une vampire… ?
— Pas encore totalement. Je n’ai pas fini ta transformation. Mon sang n’a pu que te soigner mais il est également un poison qui va grignoter peu à peu ton humanité et te rendre dépendante à son goût. As-tu peur ?
— Non… enfin… je comprends mieux cette sensation… étrange de brûlure dans ma gorge… elle devient de plus en plus insupportable…
Elle s’approcha d’elle. De manière instantannée.
— Es-tu prête ?
— Pour… ?
— Je vais finir ta transformation et pour cela, je dois boire ton sang.
— D… d’accord ? Je n’ai pas vraiment le choix, n’est-ce pas ?
— Si. Tu peux encore refuser et je te tuerai ici.
— La mort ou… l’inconnu. Non, ça va. Je suis prête. Buvez mon sang…
Elle se pencha sur sa nuque et elle enfonça ses crocs dans sa chair et elle but.
Elle en avait oublié le goût si spécial du sang humain et elle faillit perdre pied.
Ce n’était pas désagréable. Pas tant que ça.
Elle sentit la vie et la chaleur la quitter et elle crut qu’elle était morte un instant.
Elle s’était endormie. Vidée et fatiguée.
À son réveil, beaucoup trop de questions se bousculaient dans sa tête. Et surtout une soif extrême et ce n’était pas de l’eau qu’elle voulait boire.
— Ah, elle m’avait prévenue… c’est… tellement dur de ne pas juste me laisser aller et… sauter au cou de cette fille.
Se dit-elle intérieurement
— Tu es réveillée ? Comment te sens-tu ? Est-ce que tu te souviens… ?
Elle était un peu en retrait, elle la sondait.
Elle se souvenait de ses échecs où son interlocuteur l’agressait pour tenter de la vider de son sang. Elle se tenait sur ses gardes et elle essayait de deviner les pensées de la nouvelle née.
— Oui… je crois que ça va… c’est normal que j’ai envie de… vous attaquer… ?
Elle était confuse et elle se contrôlait, du moins elle essayait.
— Oui. Ce sont nos pulsions bestiales, nos besoins primaires. Si nous n’arrivons pas à nous contrôler et qu’on se laisse aller… nous ne valons pas plus que des animaux… et dangereux. Si tu le souhaites, je pourrais t’aider à gérer cette sensation. Elle finit par s’estomper…
Elle sourit tristement mais continuait d’observer son comportement, sur la défensive.
— Je… j’imagine que si je perds le contrôle… et que je ne suis plus animée que par mes pulsions… vous me tuerez ?
— Oui.
— Je vois.
— Tu n’as pas peur ?
— Non, ça me rassure. J’imagine que si je deviens dangereuse, je risque de tuer des innocents, c’est ça ? Je préfère encore que vous m’empêchez de nuire.
— Eh bien… tu as du tempérament, toi.
Sourit-elle, surprise.
— Par contre… c’est vraiment dur de garder la tête froide avec cette… brûlure… de l’intérieur… je vais devoir supporter ça longtemps… ?
— Tu es vraiment forte.
Elle s’approcha alors d’elle. La femme aux cheveux rouges était recroquevillée sur elle-même sur son lit, et faisait peine à voir.
— Je vais peut-être finalement perdre la tête… si cette douleur ne s’estompe pas…
— Ne t’en fais pas. Les premiers instants sont les plus difficiles. Je vais te soulager. Bois mon sang.
— Q-quoi ?! Mais- je-
— Ne t’inquiète pas. Je pense que je peux te faire confiance. Tu as la volonté en toi. Regarde tes dents, tes canines.
Elle passa ses doigts sur ses lèvres et elle entrouvrit la bouche.
La brune caressa ses canines pointues et la pointe aiguisée s’enfonça légèrement au bout de ses doigts.
La goutte de sang s’écoula sur sa lèvre, ses dents et dans sa bouche.
— Mais- je.
— Oui. Tu as un peu changé physiquement depuis. Tu vas devoir apprendre à t’en servir. Ce que je t’ai fait. Tu vas le reproduire sur moi. Enfonce tes canines au niveau de mes artères et abreuve-toi.
— Comment je fais pour savoir que je ne vais pas vous tuer… ?
— Je t’arrêterai avant.
— Je…
— Je te fais confiance, alors fais-toi confiance.
— Tu me rappelles ma première fois.
Sourit-elle chaleureusement.
*
Elle tituba un peu.
— Est-ce que vous allez bien ? Je suis désolée !
— Oui oui, merci de t’en inquiéter. Ca va aller.
*
— Au fait, je m’appelle Chloé. Tu peux m’appeler Chloé.
— Moi, c’est Flora…
— Je sais.
— Ah bon ?
— J’ai vu ta carte d’identité.
— Ah bah oui…
— Tu sais qu’il va être compliqué que tu continues ta vie d’avant… même si tu es « vivante ». Ta peau, ton apparence, ta froideur… puis tu ne vieilliras plus…
— Ah… je m’en doutais un peu. Mais vous m’avez donnée une seconde chance. N’est-ce pas ?
— On peut voir ça comme ça.
— Pourquoi… ?
— J’ai vu du potentiel en toi…
— Ah… ?
— Notre race est en voie d’extinction. Quand je parle de notre race, je parle de ceux qui n’ont pas perdu le contrôle. La plupart se multiplient en créant des nouveaux nés dangereux et ne se préoccupent pas de l’équilibre, de l’utilité de garder une conscience.
— On est beaucoup… ?
— À vrai dire. Non. Mais du peu que nous sommes, la majorité n’est pas dotée de volonté ni d’intelligence comme toi et moi.
— C’est rassurant…
— Mais j’aime penser que ceux comme nous sont plus nombreux que je ne pourrais le croire, c’est juste qu’ils sont très discrets.
— Qu’est-ce que je dois faire maintenant… ?
— Je te conseille de quitter la ville et laisser tout ça derrière toi. Après à toi de voir comment le gérer.
— … Je vais simuler ma disparition quoi…
— C’est pas une mauvaise idée.
— Comment tu avais fait, toi ?
— Je n’ai pas eu besoin.
— Ah. Euh au fait, on se tutoie ? C’est que t’as l’air plus jeune que moi…
— Aucun problème… ! Si tu savais l’âge que j’ai réellement… mais ça me va. Tu peux me tutoyer.
— Si tu as l’air si jeune, c’est qu’on t’a… ?
— Oui. J’étais jeune à l’époque.
Flora profita de sa chance pour rendre son appartement. Arrêter ses études. Avec un poids sur le coeur. Elle aurait tellement aimé continuer ses études et être diplômée, elle avait 25 ans et elle aurait pu faire un master et un doctorat, mais tout ça, c’était maintenant derrière elle.
Elle prévint ses professeurs et ses quelques camarades de promotion qu’elle devait retourner à la campagne pour des raisons familiales, pas le choix.
La mort dans l’âme, elle leur dit au revoir.
Puis elle fit ses affaires et elle suivit Chloé.
Elle sentait qu’elle était maintenant liée à elle.
Elle ne savait pas où aller et elle pouvait lui faire confiance. Elle ne lui avait pas forcé la main mais elle lui laissait plusieurs alternatives.
— Tu peux venir avec moi, ou bien te débrouiller en solitaire… à toi de voir.
— Je n’en sais pas assez… j’aurai trop peur de faire des bêtises…
— C’est vrai que tu manques encore d’expérience mais tu as su me prouver que tu avais toute ta tête. C’est déjà beaucoup.
— Je peux rester avec toi encore un peu… ? J’ai nulle part où aller maintenant…
— Bien sûr. Je n’allais pas t’abandonner. Suis-moi alors. On va aller dans un endroit idéal pour t’apprendre plein de choses. Et tu vas rencontrer mon maître.
— Ton… quoi ?
— Celui qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui.
— Est-ce que je dois t’appeler… ma maîtresse ?
— Oh non, c’est juste que… oh tu verras quand on arrivera.
Et elle comprit l’époque et le contexte.
— Sois toi-même et tout ira bien.
Chloé avait vérifié que la tenue de Flora n’ait aucun défaut de plus et elle lui avait dit ces mots avant de frapper et d’entrer dans le bureau. Le sourire rassurant et confiante.
— Maître, je vous présente Flora.
Chloé avait fait une révérence et s’était inclinée.
Flora, perturbée, avait tenté de faire pareil.
Son regard s’était posé sur cette figure imposante par son aura, son maître était effrayant à ses yeux. Il était froid et il lui semblait qu’elle aurait pu mourir rien que d’un claquement de doigts.
— … C’est une nouvelle née.
Prononça t-il, de manière neutre mais beaucoup trop froide, presque désapprobateur.
— Oui. Je lui enseignerai tout ce qu’il faut savoir comme vous l’avez fait pour moi.
Expliqua Chloé sans sourciller.
— Bien. Flora, j’espère que vous ferez attention à vos faits et gestes dans mon domaine. Si vous commettez des erreurs, elles seront de la responsabilité de votre tutrice, Chloé. Je vous conseille de bien vous tenir.
Dit-il en se tournant vers elle. Son regard était dur, sévère et sans aucune once de sympathie. Elle n’osa même pas relever sa tête.
— Outre cet avertissement. Vous êtes la bienvenue ici et si vous avez des demandes, faites en part à Chloé.
Il aquiesça en direction de Chloé, lui donnant l’autorisation de faire ce qu’il faut.
*
Elles s’étaient dirigées dans une forêt et Chloé s’était arrêtée devant un buisson et un regroupement d’arbres particulier par rapport aux autres aux alentours.
Elle se faufila dans le buisson et fit signe à Flora de la suivre.
— Donne-moi la main.
Elle s’excécuta et Chloé posa sa main sur la façade du tronc cachée par le buisson.
Elles passèrent à travers l’écorce et en marchant, elles se retrouvèrent dans un tout autre endroit.
Une autre forêt beaucoup moins accueillante.
— Wouah… c’est… c’était quoi ?
— Un portail que j’ai créé. Reste près de moi. Ca peut être dangereux.
Elle obéit et resta sur ses gardes, regardant autour d’elle en essayant d’apercevoir les présences qu’elles percevait derrière les arbres et buissons.
— Le domaine n’est pas loin. Parmi les autres personnes importantes mis à part le maître, il y a Bréto, son majordome. Une armoire à glace, tu le reconnaitras tout de suite, et Frekio… Qui devrait nous tomber dessus parce qu’il adore flâner.
— Un majordome… ? C’est quelqu’un de riche, ton maître… ?
— En quelque sorte.
Flora aperçut le grillage du domaine et une partie du château dépasser du bois et les hectares de terrain.
— Ah d’accord… ça rigole pas.
— Ca peut être dépaysant pour toi, si tu as connu que la vie urbaine.
— Euh… oui. Est-ce que je dois savoir d’autres choses… ?
— Si tu te comportes comme quelqu’un de civilisé, ça devrait aller. Je crois ?
— … rassurant.
*
— Bonjour Chloé. Puis-je vous aider ?
— Bonjour Bréto. Oui. Est-ce que le maître est dans son bureau ?
— Oui. Il doit vous y attendre. Il devient rare de voir de nouvelles têtes par ici.
Il s’inclina en direction de Flora pour la saluer et elle ne sut pas comment réagir.
Paniquée et embarrassée elle tenta de faire pareil.
— Flora, voici Bréto. Le majordome des lieux. Veuillez excuser sa maladresse, elle n’est pas de notre époque et les moeurs ont drastiquement changé depuis…
— Bien sûr. Je ne lui en tiens pas rigueur. Enchanté de faire votre connaissance, Flora.
— Nous n’allons pas faire attendre plus longtemps le comté, merci Bréto.
Chloé s’inclina et se dirigea vers un escalier.
Flora lui emboîta le pas timidement.
— Je suis désolée… je…
— Non non, ne t’inquiète pas. Il peut paraître un peu froid mais il est loin d’être méchant. Tu es nouvelle, tu ne crains rien. Tant que tu ne cherches pas des problèmes.
— Non !
— Alors détends-toi.
Elle lui sourit et cela la calma un peu.
— Mais… c’est tellement étrange de t’entendre t’exprimer comme ça ! Je me croirais dans un film !
— Ahah, ce n’est pas faux. C’étaient l’étiquette et les manières de mon temps. On peut dire que ce petit monde est un peu figé à cette époque.
— … Bréto… le majordome… il était pas un peu bizarre… ? J’ai cru sentir… une odeur familière sur lui. Je me trompe peut-être… ?
— Tu ne te trompes pas. Il est comme nous.
— Tout le monde est comme nous, ici ?
— Non. Pas exactement. Disons qu’il existe plein d’espèces différentes et nous co-existons tous ensemble ici. Selon certaines règles.
— Euh, j’ai une autre question… les présences dans la forêt… ? C’était pas mon imagination ?
— Non. Il y a des créatures dans la forêt. Et elles ne sont pas toutes gentilles.
Durant leur trajet elles discutèrent, puis elles arrivèrent à destination.
*
— Hé Chloé ! Tu nous amènes une invitée ? Moi c’est Frekio ! Bienvenue ici. Si tu as des questions, je me ferai une joie de te répondre ou d’être ton guide !
— Salut Frekio… Flora, voici l’énergumène dont je te parlais.
Soupira Chloé.
— Quoi ? C’est comme ça que tu me présentes ?! Tu n’as pas de coeur ! Je suis un des gardes rapprochés du maître ! Un peu plus de respect s’il te plait ! Enchanté, Flora, c’est ça ?
Il lui baisa la main et elle rougit.
— Bon, maintenant que les présentations sont faites, va voir ailleurs si j’y suis.
— Pourquoi t’es aussi froide avec moi ?! Tu m’as manquée ! Je voulais que tu me racontes comment c’est dehors !
— Une autre fois, Frekio. Nous avons des choses à faire.
Soupira t-elle encore, exaspérée.
— À plus Flora !
Fit-il de la main en lui lançant un clin d’oeil avant de s’en aller.
— Excuse-le, il n’est vraiment pas possible…
— Tu as l’air de bien le connaitre…
— Oh oui. Un très bon ami, même s’il est parfois un peu trop… lui.
— Juste ami… ? Vous aviez l’air proches… ?
— … Encore heureux ! Ah non, on a jamais été plus proches que des amis !
— Ah pardon… c’était peut-être indiscret…
Répondit-elle les joues rouges.
— Non pas du tout, ne t’en fais pas pour ce genre de questions. Tu peux me demander tout ce qui te passe par la tête.
Chloé lui montra sa chambre qui était restée intacte avec le petit lit pour une personne.
— Je peux te laisser ma chambre si cela te convient.
— Mais, et toi… ?
— J’ai mes aises ici. Fais comme chez toi ici. Désolée, c’est assez rustique mais l’essentiel y est.
— C’est parfait. Merci beaucoup.
— On pourra discuter ici de manière un peu plus intime, il y a des oreilles un peu partout dans le château. Je dois avoir mon ancien uniforme dans un de mes placards… ah le voici ! Il est presque comme neuf… mais je pense qu’il va nécessiter des retouches pour qu’il t’aille.
— Tu es sure que je peux le porter… ?
— Oui, je ne le porterai plus, ma tenue est ici, regarde. J’ai porté cet uniforme à mon arrivée ici… quelle nostalgie… ah pardonne-moi. On va aller rendre visite à Erinya, c’est la dame en chef des servantes. Elle pourra faire quelque chose pour ta tenue. Si ça ne te dérange pas, je vais me changer ici d’abord.
*
— C’est un très beau geste plein de sens que Chloé te fait là, petite Flora. Elle t’offre son uniforme de servante.
Chloé ne savait plus où se mettre, gênée par les mots et la révélation de son geste.
— Il est déjà plus à ta taille mais effectivement, il va manquer quelques retouches pour que ce soit parfait.
2020.12.31