Un autre soir où le sommeil n’était pas au rendez-vous.
Dans sa robe blanche de nuit, elle sortit arpenter les couloirs du château.
Elle était maintenant habituée à ces lieux, elle ne craignait plus de se perdre. Sa nouvelle condition l’aidait également énormément à s’orienter. Elle qui avait un sens de l’orientation correct, ses sens aiguisés lui permettaient de retrouver son chemin même les yeux fermés.
Ce soir là, elle errait sans réel but, se disait-elle.
Jusqu’à ce que ses pas l’amènent devant la chambre de quelqu’un. Pas n’importe qui. Le fameux majordome du château.
Son coeur battait un peu plus vite maintenant qu’elle s’était rendue compte où elle était.
Ce n’était pas un hasard. Elle s’ennuyait mais elle avait également un désir. Ses souvenirs de leur première fois étaient encore encrés en elle et en y repensant son corps se rapella les sensations dans le creux de son ventre. Les joues un peu plus roses, elle était immobile devant cette porte.
Elle savait qu’il était trop tard pour reculer.
Il avait dû sentir sa présence tout comme elle sentait la sienne à travers la séparation.
Elle prit son courage à deux mains et elle toqua à la porte.
Il l’invita à entrer, aussitôt.
Il était assis sur le rebord du lit.
— Bien le bonsoir.
L’accueilla t-il, aimablement, ne pouvant réfréner son sourire.
— B-bonsoir…
Répondit-elle timidement en refermant la porte derrière elle.
Ses cheveux lâchés et retombant dans le bas de son dos.
Elle n’osait pas le regarder dans les yeux mais elle sentait son regard amusé sur elle.
— Approche, je ne vais pas te manger.
Rit-il.
Il avait décidé de la tutoyer lorsqu’ils étaient seuls.
Elle approcha, presque à contre-coeur.
Elle était venue jusqu’à lui de sa propre volonté.
C’était juste difficile pour elle de se l’avouer.
Elle n’avait plus peur, il avait réussit à briser sa protection de glace et elle lui avait accordé sa confiance.
Il lui attrapa la main et l’embrassa sur le dos de la main. Elle debout et lui, assit sur le lit.
— Qu’il y a t-il, ma petite poupée ?
Elle s’empourpra encore plus à ses mots.
Amusé par sa réaction, il ne pouvait s’empêcher de continuer à la taquiner ainsi.
Elle s’agenouilla en face de lui, ce qui le surprit et son sourire disparut.
Il lui attrapa les deux mains pour l’inviter à se relever mais elle insista pour rester à ses pieds, et elle s’exprima.
— Je… veux vous faire plaisir…
Il voulut la couper mais elle l’incita à la laisser continuer de s’expliquer.
— La dernière fois… vous m’avez beaucoup donnée et je me sens redevable… je souhaiterai vous remercier pour votre geste.
Elle le regardait dans les yeux, sincère et déterminée.
Elle n’arrivait pas à le tutoyer.
— C’était également plaisant pour moi… tu n’as pas besoin…
Elle continua à le fixer de son regard perçant puis ses mains se libérèrent pour se balader et chercher à défaire son pantalon.
Il se tut.
Curieux, il la laissa faire son affaire.
En sous-vêtements puis sans rien.
Il était un tout petit peu excité par ses caresses et ce qu’elle venait de lui dire.
Elle le prit dans ses mains expertes.
C’était si nouveau alors qu’elle avait fait ça à de nombreuses reprises. C’était si différent.
Elle avait l’habitude qu’on la force à le prendre en bouche mais cette fois-ci, elle avait le loisir d’observer, de toucher, d’examiner sous tous les angles.
Il n’était pas chatouilleux et il la laissa faire sans broncher.
Sa seule réaction fut les spasmes et sursauts sur sa verge lorsqu’elle le caressait d’une certaine manière.
Il joua avec ses longues mèches de cheveux et de temps en temps, il fermait les yeux pour profiter des sensations.
Il n’avait pas d’odeur forte. C’était perturbant pour elle. Il ne sentait pas la sueur. Son membre était propre, lisse, doux. Presque froid.
Une légère odeur de fluide pré-séminal s’en dégageait.
Elle ouvrit la bouche et commença par lui lécher l’extrémité, du bout de la langue, elle en caressa le pourtour puis elle tenta d’avancer ses lèvres, pour que son phallus s’enfonce lentement dans la chaleur et l’humidité de sa bouche. Elle prenait un certain plaisir à le caresser ainsi avec sa langue, parfois à le mordiller, aspirer.
Elle le sentait réagir, son membre se gorgeait un peu plus de sang, il était plus tendu selon ce qu’elle lui faisait, et ses gémissements ne trahissaient pas.
Elle était amusée de l’entendre faire ces sons, lui, le majordome en chef du château, son supérieur.
Si strict et froid à son habitude. Il se laissait aller et exprimer ce qu’il ressentait vraiment. Elle trouvait ça adorable.
Elle continua en faisant des mouvements de va-et-vient avec sa mâchoire, tout en lui massant la hampe et les bourses. Elle avait une certaine fascination pour ses testicules et son pénis qui se contractait et vibrait à l’intérieur de sa bouche lorsqu’elle le léchait de toutes parts.
Il posa sa main sur son épaule.
Elle vida sa bouche pour le regarder.
— Je vais éjaculer…
La prévint-il.
Elle ne cacha pas son étonnement, et ne sut pas quoi faire. D’habitude les hommes se vidaient dans sa bouche sans lui demander son avis. Elle avait fini par s’habituer à ce goût, de ne pas vomir, de se forcer à avaler. Que devait-elle faire ? Devait-elle continuer ? Le laisser faire son affaire ?
Il vit sa longue réflexion.
— Tu n’es pas obligée de…
Alors elle ne le laissa pas finir sa phrase et le reprit en bouche. Elle voulait lui faire plaisir. Cette fois-ci serait différente.
Il lâcha un gémissement de surprise et de plaisir, lorsqu’il sentit de nouveau la chaleur et la douceur de ses caresses et de sa langue tout autour de son sexe.
Il ferma les yeux un instant pour profiter de ce délicieux massage puis il les rouvrit pour l’observer à l’oeuvre.
— Où… as-tu appris à faire cela… ?
Murmura t-il dans un râle.
Elle ne pouvait pas lui répondre la bouche pleine.
Elle le sentit se crisper, pousser un petit cri étouffé.
Puis son essence se déverser sur son palais, sur sa langue.
C’était étrange. Le goût n’était pas désagréable, contrairement à ce dont elle avait l’habitude.
C’était presque bon, se surprit-elle à penser.
Elle essaya de mettre un mot sur cette substance mais elle finit par en déguster l’entièreté avant de pouvoir le décrire.
Elle resta à terre à ses pieds, attendant qu’il reprenne ses esprits et qu’il lui dise quoi faire.
Il la fit se relever et l’enlaça, encore tremblant d’avoir atteint l’orgasme.
Elle ne savait pas comment réagir, alors elle posa ses mains sur ses cheveux et le caressa, en silence.
Ils étaient maintenant tous les deux dans le lit, allongés dans les bras l’un de l’autre, ils discutaient.
— Comment as-tu appris à faire ça… ? Je pensais que c’était ta première fois…
Il réitera sa question.
Elle lui expliqua et lui raconta son passé.
Que c’était de loin sa première fois.
— Je… mais c’était ma première fois consentante…
Avoua t-elle.
Et elle le sentit différent. Il ne dit plus rien.
Il s’éloigna un peu d’elle pour mieux la regarder.
— Comment ça… ? Tu… on t’a… ?
Demanda t-il, pour être sûr de comprendre ce qu’elle venait de lui révéler.
Elle acquiesça sans vraiment oser affronter son regard.
C’était du passé. C’était tellement normal pour elle qu’elle ne ressentait rien de particulier à ce moment précis. C’était un fait. Elle avait subi cela, elle n’avait pas le choix. Elle n’était ni en colère, ni triste.
Par contre, lui, elle le sentit se contenir, il tremblait d’une certaine colère contre ces gens qui lui avaient fait cela. Alors elle se sentit dans le besoin de le calmer, de le rassurer. Elle appréciait son soutien mais elle allait bien, maintenant. Elle l’avait accepté et cela faisait partie d’elle, et un nouveau départ lui avait été offert.
— Ne vous en faites pas. Je vais bien.
Elle lui adressa un sourire forcé.
Il caressa de sa main, sa joue et la garda dans sa paume.
— Je suis désolé…
— Ce n’est pas de votre faute.
Elle accepta sa main et se lova dedans. Elle sentit les battements de son coeur et sa tension se calmer.
— … J’oublie parfois la cruauté des humains. Nous ne sommes pas tous civilisés comme au château, je le sais bien, nos semblables peuvent être d’une bestialité sans nom… mais…
—Merci…
Dit-elle simplement.
Elle s’endormit dans ses bras.
Elle était tellement bien, elle n’était plus seule. Elle se sentait apaisée d’avoir pu se confier sur son passé.
Le lendemain, elle se réveilla à ses côtés.
Il la salua et elle ne tarda pas à se lever et se préparer, le laissant dans ses draps. Il la regardait se rhabiller, profitant du spectable.
— Merci encore pour votre hospitalité.
Elle s’inclina.
— Ne sois pas aussi formelle avec moi lorsque nous sommes seuls.
Il sourit, amusé par son comportement, son esprit étant encore à la veille.
Elle s’en alla, s’inclinant une nouvelle fois pour cacher sa gêne. Le laissant seul dans son lit.
*
Il se fit convoquer dans le bureau du comte.
— Vous m’avez demandé, maître ?
Dit-il tout en s’inclinant.
Son interlocuteur lui faisait dos puis se retourna finalement vers lui pour lui parler.
— Quelle est la situation dans le château ?
Demanda t-il simplement, les mains dans son dos et se déplaçant lentement dans la pièce.
— Rien à signaler, maître.
— Bien.
Il marqua une pause.
— Et la jeune pousse ? S’est-elle habituée à sa nouvelle condition ?
Il posa cette question tout en bougeant quelques bibelots sur ses étagères.
Le majordome, imperturbable, lui répondit sans aucune hésitation.
— Il semblerait.
— Bien, bien…
Il se tourna vers lui, scrutant sa réaction.
— Est-ce que tu as appris des choses ?
— Oui… sur son passé. Ce qu’elle a vécu avant d’être ici, avec nous.
— Je vois…
— Vous étiez au courant… ?
— Je m’en doutais… j’ai vu son corps avant sa transformation. Frekio m’avait également fait part de ses observations. Peu de choses passent au travers de mes filets, tu te doutes.
Il avait intentionnellement prononcé ces mots.
Il marqua une pause avant de terminer
— Prends bien soin d’elle. Tu peux disposer.
Il savait pour leur relation et il ne désapprouvait pas.
2020.09.09
ça me fait plaisir que son histoire connaisse un dénouement positif. Elle va enfin avoir une belle vie bien méritée.
De manière générale, j’aime bien les dénouements positifs et plein de bons sentiments… Même si on dirait pas !