Survivant dans les ruelles, quand elle ne trouvait pas de travail.
Le peu de travail qu’elle arrivait à trouver, consistait à faire le ménage, travailler dans l’ombre.
Elle avait une robe souillée par le temps et les nombreuses tâches qu’elle pouvait effectuer.
Petite, elle vivait déjà dans la rue.
Vendue par ses parents dès son plus jeune âge, elle fut élevée dans une maison de classe moyenne.
Élevée pour servir ses maîtres qui n’étaient pas foncièrement mauvais.
Elle était traitée comme une employée à tout faire. Formée par une ancienne plus expérimentée, elle apprit rapidement les bases.
Au bout de quelques années, elle s’y habitua au stricte minimum en terme de confort et de nourriture.
Lorsqu’elle avait un peu de temps libre, il lui arrivait de lire quelques ouvrages dans la bibliothèque de ses patrons.
Son aînée lui enseigna les bases de la lecture qu’elle assimila plutôt vite.
C’était sa seule passion et échappatoire du quotidien.
Elle ne savait pas si elle avait le droit, mais elle préférait ne pas demander et risquer de se faire disputer. Elle n’avait pas été achetée pour passer son temps à bouquiner.
Malgré ses efforts, les maîtres étaient exigeants ou bien avaient-ils besoin de se défouler. À la moindre erreur, Chloé pouvait se faire frapper, maltraiter, crier dessus voire insulter.
Puis, cette situation empira jusqu’à ce que le maître de maison l’agresse sexuellement, puis la viole. À de nombreuses reprises.
La maîtresse de maison préféra rester dans le déni et chercha des prétextes pour la punir.
Puis lorsque Chloé montra des signes de grossesse, le drame éclata et les disputes envahirent la maison.
Ils jetèrent la pauvre jeune fille à la rue.
Préférant oublier et noyer sur la réelle raison de discorde dans leur foyer.
Son uniforme était tout ce qu’elle avait.
Elle dut chercher de quoi manger, un lieu où passer la nuit, et chercher du travail.
Elle fit évidemment une fausse couche, sous nourrie, fatiguée et dormant dehors.
Elle trouva refuge dans une bibliothèque qui eut pitié d’elle, mais elle ne pouvait pas rester indéfiniment dans ce lieu.
Elle trouva de temps en temps de quoi manger dans les restes de bars et restaurant, tel un chien errant.
Elle put également travailler comme commise ou femme de ménage de manière ponctuelle. C’était mal ou pas du tout payé mais elle arrivait à avoir de quoi se nourrir ou un toit provisoire.
Elle sortit de la ville et trouva un point d’eau pour se laver grossièremment.
Les semaines, les mois et les années passèrent.
Jeune fille frêle, il arrivait de temps en temps qu’elle se fasse agresser par un ou plusieurs hommes dans un cul de sac. La prenant pour une prostituée.
Elle se laissait faire parce qu’elle savait qu’elle n’avait aucune chance de réussir à s’enfuir, priant intérieurement que ce moment se termine vite.
Le gérant de la bibliothèque la laissait dormir dans un coin de la salle, ne pouvant pas l’aider plus, lui-même ayant ses problèmes d’ordre privé.
Il lui apportait parfois quelques restes à grignoter.
Elle lisait énormément et essaya de manger des fruits des bois. Étonnant miracle qu’elle soit encore en vie après ses tests.
Elle entendit les rumeurs des passants au sujet du domaine et du château de Castelarion.
Elle sentit de la curiosité alors que les gens éprouvaient de la crainte.
Elle-même était telle une bête, une chose répugnante, pas même considérée comme humaine.
Ses anciens maîtres l’avaient jetée à la rue et avaient fait circuler des rumeurs crasses à son sujet pour éviter qu’on lui accorde crédit si jamais elle souhaitait divulguer les secrets honteux à leur sujet. Chose qui ne lui était même pas venu à l’esprit.
Considérée comme folle, dérangée, les gens l’évitaient et étaient réticents à lui donner du travail qualifié. Elle ne faisait donc que des tâches ingrates et discrètes.
Elle sentit comme une force mystérieuse qui lui soufflait qu’elle devait y aller.
Se rendre à cet endroit, que c’était peut-être une nouvelle chance de recommencer son histoire.
Peut-être que là-bas, on ne la jugerait pas pour ce qu’elle n’était pas.
2020.01.23
« Élevée pour servir ses maâtres qui n’étaient pas foncièrement mauvais. » : maâtres → maîtres
« Au bout de quelques années, elle s’y habitua au le stricte minimum en terme de confort et de nourriture. »: « au le stricte » → « au strict »
J’avais oublié ton don pour créer une vie abominable à tes personnages. La justesse de l’écriture m’en fait oublier qu’il ne s’agit que d’une fiction.
J’espère qu’elle aura une vie meilleure, bien que je ne vois pas comment elle pourrait être pire, dans ce chateau.
Je te rassure, et j’espère que ça ne va pas te divulgacher la suite de la lecture.
Elle remonte la pente !
bon ben ça me rassure. reste à voir si elle la remonte rapidement sans descendre trop bas avant 🙂