Cuisine

Vivant dans un petit appartement dans un immeuble de moyenne classe.
Sa mère faisait le métier de fille de joie et elle lui avait donné naissance sans savoir qui était le père.
Son père biologique était parti sans demander son reste.
Actuellement, sa mère avait un autre conjoint.
Sa mère ne prennait pas soin de Daisy. Elle avait fait le minimum pour qu’elle grandisse.
Pour elle, un enfant devait servir à quelque chose. Elle était dure.
C’était sa manière d’élever sa fille.
Elle continuait à faire son travail qui permettait de faire vivre la petite famille. Elle avait appris à Daisy les tâches ménagères. Ainsi, Daisy s’occupait du bien-être de la maison et de celui de sa mère.
Elle devait rester cachée pour ne pas se faire voir des clients.
Le conjoint de sa mère était son proxénète.
Depuis quelques temps, Daisy avait atteint sa puberté et ressemblait de plus en plus à une jeune femme.
Elle voyait le conjoint et sa mère faire leurs choses d’adulte, à travers l’ouverture de la porte. Elle les entendait.
Elle les évitait.
Une fois, le conjoint l’avait surprise en train de regarder à travers la porte, par accident.
Elle était partie aussitôt.
Honteuse.
Bien qu’elle évitait la chambre de sa mère, elle les entendait.
Anya et Rupert.
Rupert avait des mauvaises semaines et rentrait de très mauvaise humeur. Il se défoulait sur Daisy pour ne pas le faire sur sa conjointe avec qui il faisait l’amour.
Les jours où il rentrait alors qu’Anya n’était pas là, il prenait Daisy à part et la violentait pour le moindre détail et reproche au sujet de la maison.

— DAISY ! Qu’est-ce que c’est que ça ?! VIENS ICI ! TOUT DE SUITE. Tu n’as pas passé le balai dans cette pièce ! Regarde cette poussière !
Disait-il en criant dans tout l’appartement.

Il lui montrait le tas de poussière qui s’était accumulé dans un coin.
Il l’attrapait par le bras et lui donnait alors une énorme claque.

— Excusez-moi… Cela ne se reproduira plus… Je vous le promets. Je suis désolée…
Repondait-elle en pleurant, effrayée de la réaction de Rupert et surprise de la frappe sur sa joue.

Il la relâchait et repartait à ses occupations comme si de rien n’était.
Se sentant plus serein après avoir extériorisé sa frustration.
Jusqu’au jour où il avait entrevu Daisy dans l’ouverture de la porte.
Il avait sourit.
Il avait remarqué qu’elle avait changé physiquement. À travers son T-shirt trop grand de souillonne et sa jupe crasseuse. Il imaginait ses formes.
Il s’intéressait à son corps vierge.
Quelques jours après, il la prit à part, toujours quand il pouvait être seul avec elle, c’était son petit secret, il battait Daisy, et elle n’osait rien dire à sa mère.
Il la chercha dans tout l’appartement. Elle se reposait. Ne mangeant pas grand chose elle était tout le temps fatiguée.
Elle dormait dans un tas de couvertures dans un recoin de la cuisine.
Il s’approcha d’elle et s’accroupit juste devant elle.
Il remit une de ses mèches de cheveux à sa place.
Elle se réveilla en sursaut et voulut s’éloigner de lui.

— Je t’ai vue l’autre jour… Tu nous regardais, n’est-ce pas ? Ça t’interesse ce que ta mère et moi nous faisons ?
Dit-il avec un large sourire.

Elle secoua machinalement la tête pour lui signifier que non.

— Je suis désolée ! Je ne voulais pas regarder ! Je ne l’ai pas fait exprès ! Je ne le referai plus ! Je vous le promets !

La peur et les sanglots dans sa voix.

— Tu peux regarder autant que tu veux tu sais… Tant que tu le fais discrètement…

Le sourire jusqu’aux oreilles.

— Non ! Je ne voulais pas ! Je suis désolée !
— Tu préfères peut-être essayer… ? Je peux te montrer, tu sais…

Il s’approchait de plus en plus, en touchant l’épaule de Daisy.

— Non… Je… Non… !

Elle reculait mais était prise au piège dans le coin de la pièce.
Il avait bien trop de force comparé à elle.
Elle pouvait crier autant qu’elle le voulait, personne n’allait venir.
Il lui mit la main sur sa bouche pour l’empêcher de faire trop de bruit, il tenta de l’étrangler pour qu’elle finisse par se taire.
Elle perdit connaissance.
Il la viola.
Ceci se produisit à de nombreuses reprises.
Jusqu’au jour où sa mère rentra plus tôt et le surprit en pleine action.

— Rupert… Qu’est-ce que tu fais… ?

Elle se tenait à la porte de la cuisine.
Il se retourna lentement alors qu’il venait de finir.
Il remit son pantalon rapidement et tenta de s’expliquer.

— Anya… ? Ce n’est pas ce que tu crois ! Je peux tout t’expliquer.

Il se leva et prit Anya avec lui et l’emmena dans sa propre chambre.

— Qu’est-ce que tu faisais… avec Daisy… ma fille !

Elle commençait à élever le ton.

— Je vais tout t’expliquer ! Calme toi ! C’est elle qui me fait du charme ! Je ne voulais pas te le dire pour pas te faire de peine… Depuis qu’elle comprend notre relation… Elle me saute dessus quand tu n’es pas là… Je l’ai repoussée plusieurs fois… Mais tu sais que nous les hommes… Nous pensons avec ce qu’il y a en dessous de notre ceinture… Pardonne-moi…

Elle était sans voix et ne savait pas comment interpréter cette révélation…

— Depuis combien de temps… ?
Finit-elle par demander.

— … Plusieurs mois.

Il était assis sur le lit, les coudes sur ses genoux, le visage baissé dans ses mains.

— … C’est vrai ce que tu me racontes… ?

Les mains sur sa bouche, debout, elle ne savait pas quelles mesures prendre.

— Bien sûr !!! Tu doutes de moi ? … Je n’aime que toi… Anya…

Il releva la tête et la regarda avec les larmes aux yeux.

— Pardon… Rupert… Mon chéri… Je suis perdue avec cette situation. Tu comprends.. C’est ma fille…

Elle s’approcha de lui et s’agenouilla et prit son visage dans ses mains.

— Anya…

Pendant tout ce temps. Daisy était restée dans la cuisine, encore brisée du viol même si elle avait commencé à en avoir l’habitude.
Le temps qu’elle reprenne ses esprits.
Sa mère était maintenant au courant. Qu’allait-il se passer ?
Elle entendait des voix venir de la chambre.
Est-ce qu’elle allait être libérée de son suplice ?

Elle s’avança jusqu’à Daisy, l’aida à se relever.
Elle la regarda dans les yeux, elle avait du mal à contrôler ses émotions.
De sa main libre, elle leva son bras et donna une giffle à Daisy.
Daisy ne s’y attendait vraiment pas.
Elle était encore sous le choc. Elle ne comprenait pas ce qui se passait.
Pourquoi sa mère l’avait gifflée.
Même si elle ne lui montrait pas de l’affection, elle ne l’avait jamais frappée. Elle avait toujours tout fait pour qu’elle soit satisfaite de ce qu’elle faisait.
Les larmes coulèrent sur son visage sans qu’elle ne s’en rende compte.
Elle ne savait pas ce qu’elle avait fait de mal.
Sa mère la tira par le bras droit et l’emmena dans l’entrée.
Elle ouvrit la porte et la jeta sur le palier.

— … Ne remets plus jamais les pieds ici… !
Dit Anya, la voix tremblante entre la colère et la tristesse.

Derrière elle, Rupert était sorti de la chambre et regardait la scène. Il affichait un visage satisfait et victorieux. Anya était de dos et ne pouvait pas voir ses véritables intentions.

— … Maman… ?
Dit Daisy d’une petite voix et le regard paniqué.

— … Tu n’es plus ma fille à partir d’aujourd’hui… !
Lui répondit-elle en lui claquant la porte au nez.

Anya se retourna et vit Rupert, dans le couloir.
Il la regardait avec ses yeux doux et feignait la tristesse.
Elle s’avança dans ses bras et pleura.
Il la consola et la serra dans ses bras.

— Peut-être que tu as été un peu trop dure…
— … Tu crois… ?
— Tu ne veux pas lui donner une dernière chance… ? Je sais que c’est ta fille… Ce n’est pas facile…

— … Tu… as peut-être… raison.
Dit-elle entre ses sanglots.

— Elle est encore jeune et n’a pas notion de ce qui est bien ou non…
— … Je… qu’ai-je fait… ?
— Je vais aller la chercher… D’accord ?
Dit-il de sa douce voix.

Tout ce qu’il voulait c’était coucher avec Daisy. Ce qu’il ne pouvait pas dire à sa compagne c’est qu’il préférait Daisy parce qu’elle était plus jeune, et qu’il pouvait être violent avec elle. Le fait qu’Anya la jette dehors n’était pas prévu, cela l’embêtait plus qu’autre chose. Il ne pourrait plus avoir Daisy à portée de main.
En allant la chercher il pourrait la récupérer et l’enfermer quelque part en attendant. La séquestrer sans que cela ne se sache. Il pourrait toujours dire que Daisy ne voulait plus rentrer et reniait sa propre mère, ou bien qu’il n’avait pas réussi à la retrouver.
Il laissa Anya se remettre de ses émotions et sortit de l’appartement.
Cela ne faisait pas longtemps que Daisy n’était plus là. Elle ne devait pas être très loin.

Daisy descendit les escaliers un à un. Elle avait toujours été enfermée dans l’appartement et avait rarement vu à quoi ressemblait la vie à l’extérieur.
Elle marchait, nonchalante, les yeux sans vie.
Sa mère l’avait rejetée et elle ne savait pas pourquoi.
Elle se remémorait tout ce qu’elle avait fait et essayait de comprendre où était son erreur, sa faute.
Elle sortit de l’immeuble. Il faisait nuit et il pleuvait des cordes.
Elle était en T-shirt un peu trop grand pour elle, sous lequel elle portait une jupe mi-longue sale.
Ses cheveux bruns et longs étaient en tresse à moitié en pagaille.
Elle resta sous l’abri au dessus de la porte de l’immeuble, ne sachant pas trop où aller ni que faire.
Elle entendit des pas derrière elle, et la porte s’ouvrit et laissa apparaître Rupert qui ne cacha pas sa joie.
Daisy prit peur.
Elle avait toujours eu peur de Rupert et elle comprit que c’était à cause de lui si sa mère l’avait jetée dehors. Il lui avait rapporté des mauvaises choses.
Elle sentit que s’il l’attrapait, sa vie était en péril.
Il tendit le bras pour l’attraper et la faire taire, au cas où.
Daisy eut le réflexe de descendre les escaliers et partir en courant.
Il n’y avait plus les murs de la cuisine qui l’empêchaient de s’enfuir. Le monde extérieur était vaste.
Avec la pluie, elle glissa sur une marche et s’affala par terre. Elle était pieds nus.
Rupert sourit et s’approcha doucement de Daisy.
Elle se leva précipitemment et courut dans n’importe quelle direction. Elle devait partir. Et loin.
Rupert souriait de plus en plus. Cette situation lui plaisait. Si elle s’enfuyait loin il pourrait alors la maltraiter sans qu’Anya soit au courant. Si cela se passait en bas de l’immeuble, cela serait beaucoup plus dangereux pour lui, il devrait faire beaucoup plus attention à ce qu’il pourrait dire et faire.
Elle ne savait pas quelle heure il était mais les rues étaient vides. Elle n’avait croisé personne. Aussi parce qu’il pleuvait averse et que personne ne voulait sortir par un temps pareil. Les rideaux d’eau ne permettaient pas de bien voir ce qu’il se passait au loin. On devinait les enseignes de restaurants et autres lieux animés par la lumière qui était diffusée.
Elle emprunta une petite ruelle en pensant qu’elle pourrait couper et semer Rupert.
C’était un cul-de-sac.
Elle arriva devant une grande facade d’immeuble. Elle chercha à frapper aux portes aux alentours pour demander de l’aide mais personne ne répondit.
Ils devaient penser que c’était quelqu’un de saoul ou de louche.
Personne n’allait ouvrir à un inconnu.
Il était trop tard pour elle de faire demi-tour et de revenir sur la grande avenue. Elle se cacha derrière une caisse en bois. En priant qu’il ne la retrouve pas.
Elle avait froid et claquait des dents.
Elle mit ses mains sur sa bouche et essayait d’étouffer le bruit comme elle le pouvait. Elle avait à la fois peur et froid.
Son nez la picotait et elle avait aussi envie d’éternuer.
Elle essayait de se retenir en coupant sa respiration et à la fois cammoufler le bruit de ses dents.
Elle finit par lâcher un petit éternuement.
Rupert vit la caisse trembler et avait vu Daisy emprunter cette ruelle. Il s’approcha tout doucement et la surprit.

— Viens ici… Tu vas voir… Je vais être gentil…
Dit-il avec son sourire dérangeant. Il avait tout sauf des bonnes intentions envers Daisy.

Elle se débattit et fit du bruit en tapant dans les caisses autour d’elle.

— Arrête ça !
Dit-il, en essayant de la maîtriser et la frappa dans le ventre.

— Tu vas me suivre sagement et être une gentille fille n’est-ce pas… ?

Il avait perdu son sourire et la regardait avec mépris.
À ce moment là, un homme d’une trentaine d’année ouvrit la porte et sortit dans la ruelle. Le bruit l’avait intrigué et il était sortit voir.
Il vit alors une jeune fille en train de se faire embêter par un homme d’une vingtaine d’années, les cheveux longs et avec une chemise. Il la frappa au ventre.
L’homme de 30 ans réagit tout de suite au coup de poing. Il s’avança rapidement vers Rupert et lui donna une leçon.
L’homme était plutôt grand et baraqué, à la peau un peu hâlée, il était chauve.
Rupert ne comprit pas ce qu’il lui arrivait. L’homme était arrivé par derrière et lui avait donné un coup qui l’avait assomé. Il était à terre. Le baraqué l’enjamba et alla auprès de la fillette, qui se tenait le ventre à moitié pliée en deux. Elle leva la tête pour voir la scène et tourna de l’oeil.
Elle n’avait plus assez de force après avoir courut autant et tenir debout face à la douleur.
Rupert reprit ses esprits et se releva.
Il vit le baraqué chauve et voulut lui donner à son tour une petite leçon. Il tenta de le frapper.

2013.6.13

5 réflexions sur “Cuisine

  1. james dit :

    Une petite histoire sympathique pour finir la journée de boulot..
    en fait non, j’étais dans le bus, à m’énerver après Rupert. C’est hallucinant de voir des personnages si méchants et perfides. j’ai fulminé tout le long de la lecture. surtout que Daisy n’a aucun moment de répit, et que des mauvaises surprises. sauf à la fin quand l’autre arrive.
    là y’a pas la fin du texte, mais je décide que dans ma tête ça finit bien. Elle a beaucoup trop souffert Daisy, c’est pas juste.

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