Indépendance

Tant qu’elle prévenait ses parents, elle avait le droit d’aller étudier chez William.
Ils savaient qu’ils étaient plus que des amis et elle avait eu une discussion avec sa mère.
Ainsi, lorsqu’il avait fini son travail plus tôt, certains jours de la semaine, il avait pris l’habitude d’aller la chercher à son lycée. Ils faisaient le trajet ensemble jusqu’à chez lui, et ils avaient un peu d’intimité avant que ses parents ne rentrent du travail, et que l’heure du dîner arrive.

Les premières semaines furent particulières, pour l’un comme pour l’autre.
Ils apprenaient à se découvrir, de corps comme d’esprit, mais il existait une attirance certaine.
Aurore se découvrit cette soif et ce besoin de contact avec William.
Elle le voyait d’un nouvel oeil depuis leur première fois. Sous un nouveau jour. Elle voulait en apprendre plus sur elle et sur lui, sur les plaisirs charnels.
Dès qu’ils étaient tous les deux, une alchimie se créaient.

La porte de sa chambre enfin refermée derrière eux, elle avait à peine le temps de poser ses affaires qu’elle lui sautait dessus, le serrant dans ses bras, se mettant sur la pointe des pieds pour l’enlacer et l’embrasser sur la bouche.
Il fut plus que surpris qu’elle soit si entreprenante.
Il dut même la réfréner.

— Tu ne veux pas qu’on prenne une douche ensemble avant… ?
Dit-il en décollant ses lèvres des siennes, presque à contre-coeur, et ses mains posées sur ses hanches fines, la gardant gentimement les deux pieds à plat sur le sol.

— … Oui, tu as raison.
Bouda t-elle, en se léchant les lèvres.

— Mes parents ne devraient pas rentrer tout de suite.
La rassura t-il. Un petit sourire aux lèvres.

Ils se dirigèrent vers la salle de bain qui était au rez-de-chaussée, et finirent pas faire l’amour dans la douche à l’italienne. Dans le feu de l’action.
Il avait voulu l’aider à se frotter le corps, et prise au jeu, elle avait voulu faire pareil.
L’effet était visible, le pénis de son compagnon était levé et bien dur.

— Je peux… ?
Demanda t-elle timidement.

— Bien sûr…
Répondit-il, ne pouvant s’empêcher de lâcher un gémissement lorsqu’elle le prit en main.

— Il faut bien nettoyer partout…
Dit-elle, en lui adressanr un sourire narquois.

— Ah… tu veux jouer à ça… ?

Il l’avait également attrapée pour essayer de lui appliquer de la mousse entre les cuisses.
La proximité et le savon avaient presque fait tomber Aurore, il la rattrapa et la serra dans ses bras.
Ce qui calma leurs envies de jeux.
Elle sentait son membre chaud et dur contre elle.
Ils se rincèrent.
Elle attrapa sa hampe pour le caresser doucement tout en se faisant rincer par l’eau chaude de la douche.
Puis elle le dirigea vers l’entrée de son vagin.
Il se frotta entre ses cuisses douces et chaudes pour effleurer les lèvres puis la pénétrer, lentement.
Elle changea de position rapidement, elle était maintenant les mains contre le carrelage du mur, ses petites fesses contre l’abdomen de William.

Ils essayèrent de ne pas être trop bruyants.
Finalement ils firent leur affaire et remontèrent à la chambre pour bouquiner et papoter dans le lit.
Et se câliner.

Ils découvrirent leur sexualité et s’épanouirent.
Aurore apprit à être à l’aise avec son corps. Elle apprit à apprécier le sex, à faire l’amour, les subtilités.
William également, même s’il était plus âgé, il était heureux de pouvoir échanger autant avec elle.
Ils continuèrent de faire attention avec les préservatifs et le cycle menstruel d’Aurore.

Les années du lycée passèrent et leur relation était solide.
Cependant, Aurore avait d’autres projets pour le « après », et elle en avait déjà discuté avec William.
Ils avaient décidé de se séparer après le lycée.
Aurore avait insisté pour qu’ils se séparent, en bons termes.
Il avait accepté, même si cela lui brisait le coeur.
C’était son premier amour mais il souhaitait respecter sa demande.

— Je sais qu’on a déjà eu cette conversation…
Commença t-elle, allongée dans le lit de William, le regardant dans les yeux, lui-même allongé à ses côtés.

Il savait de quoi elle allait parler et il appréhendait les prochains mots.

— Les résultats du baccalauréat sont bientôt… et je ne sais pas ce que je vais faire après… je n’ai aucune ambition… je suis sure d’une chose. C’est que je veux aller dans le monde des Humains pour en apprendre plus sur leur mode de vie…

— Est-ce que ce n’est pas dangereux ?

— Ma soeur, Hélène et Alain ont une boutique, là-bas.

*

Ils avaient pleurés, Aurore était décidée de rejoindre sa soeur pour chercher un petit travail là-bas.
Elle était une élève brillante mais faire de longues études ne l’intéressait pas. Elle n’avait aucune prédisposition comme son frère.

— Tu sais… que tu es toujours la bienvenue ici, d’accord ?
Avait-il ajouté.

— J’aurais toujours des sentiments pour toi… merci.

Ils avaient décidé de se séparer à cause de l’incompatibilité de leur emploi du temps.
Sous l’impulsion d’Aurore, puisque william voulait continuer leur relation même s’ils devaient se voir moins souvent.
Elle avait insisté pour qu’il puisse trouver quelqu’un pendant son absence.

— Je n’aime que toi, Aurore.
Avait-il dit.

*

William avait accepté la décision d’Aurore.
Ils ne formaient plus un couple, même s’ils s’aimaient.
Elle voulait voler de ses propres ailes, vivre ses expériences dans l’autre monde, sans contrainte, et sans imposer de contraintes à William.
Ils en avaient discuté longuement.
Il avait insisté pour qu’elle n’hésite pas à passer le voir lorsqu’elle aurait du temps, si elle le souhaitait.
Ils étaient d’accord qu’ils n’auraient plus d’attaches mais ils souhaitaient tous les deux rester aussi proches et, si l’occasion s’y prêtait, avoir des relations plus intimes.
Il y avait cette alchimie entre leurs corps et cela aurait été dommage de tirer un trait dessus.
C’était comme prendre une pause, mettre un hiatus sur leur couple, en attendant que Aurore se trouve et sache quoi faire de son futur.
Un hiatus sans en être un. Ils s’autorisaient à tomber amoureux d’autres personnes.

Les parents d’Aurore ne lui mettèrent pas la pression.
Ils eurent tout de même une discussion sur son avenir.
Son père avait son bulletin scolaire entre les mains et sa mère jetait un coup d’oeil dessus, assise à côté, par curiosité, mais elle savait déjà globalement le contenu.

— Tu as d’excellentes notes, tu es sûre que tu ne souhaites pas continuer tes études ici… ?
Demanda t-il, en parcourant le papier des yeux.

— Non, papa… j’aimerais essayer de travailler… me faire de l’expérience… dans le monde des Humains.

Il soupira et regarda sa mère.

— Ne me regarde pas comme ça, j’y suis pour rien.
Se défendit Alexandra.

— Je ne m’opposerai pas à tes projets, mais tu sais que le monde extérieur est dangereux, de plus tu n’as jamais été très forte en self-défense…

— J’aurais Ten’ avec moi. Puis je connais quand même les bases pour me défendre…

— C’est vrai que Hélène et Alain sont installés là-bas, maintenant…
Songeait Alexandra.

— Dans tous les cas, sache que tu as énormément de potentiel avec tes notes… Continua son père.

— Ce que papa veut dire, c’est que si tu changes d’avis, il est prêt à te former pour lui succéder.

— Alexandra !

— C’est ce que tu m’avais dit, non ?

— Oui, mais…. je ne veux pas lui mettre la pression. Au vu de tes compétences, et si cela t’intéresse, bien entendu.
Dit-il à sa fille, en faisant attention aux mots employés.

— Mais… Cean ?
Demanda t-elle, interloquée et surprise que son père pense à elle pour reprendre son travail.

— Cean a déjà ses propres projets, il souhaite devenir professeur et cela lui prend déjà énormément de temps. Je ne te le propose pas par dépit, mais sincèrement parce que je pense que tu en as le potentiel. Enfin, rien ne presse pour l’instant, c’était juste une idée qui me trottait dans la tête.

— Merci papa…
Elle le serra dans ses bras.

— Bon, le sujet est clos, alors ?

— Félicitations pour ton bac, Aurore.
Dit sa mère, rayonnante.

— Merci maman.

*

Elle commenca d’abord par poser pour la boutique d’Hélène, sa demi-soeur.
Son cousin Célestin fit un shooting photo rapide pour quelques sets de vêtements et il lui demanda si elle souhaitait publier sur un site de partages de photos.
Elle ne semblait pas intéressée mais donna son accord si lui voulait les poster.
C’est ainsi qu’elle commença à apparaître sur les réseaux sociaux et internet.
Sur le compte de la boutique Laine et Lin, et sur le compte de photographe de Célestin.
Son séjour dans le monde humain était exaltant, nouveau ? Tout lui semblait exotique, elle passa beaucoup de temps à apprendre sur les us et coutumes auprès de sa soeur, mais également de son cousin préféré Jasper.
Il l’invita même à loger provisoirement chez lui, ce qui leur donna l’occasion de rattraper le temps perdu.

Jasper avait un petit appartement pour ses études et pour son début de travail en tant qu’avocat.
Il luttait pour protéger les droits des personnes LGBT+ étant lui-même gay.
Ten’ l’accompagnait souvent et régulièrement.
Cela rassurait ses parents, mais il lui fallu également le temps pour s’habituer au flux des inconnus dans un monde nouveau pour lui.

Elle passa devant un club de strip-tease lors de ses périples, du tourisme.
La devanture était classe et une annonce indiquait qu’ils recherchaient quelqu’un.
Elle postula et malgré son inexpérience, elle fut acceptée pour être formée.
Elle fut timide aux premières fois puis rapidement elle prit ses aises et adopta son propre style de danse.
Le cadre lui avait plu et cela lui permit de gagner encore plus en confiance en elle.
Ses parents acceptèrent son choix de métier ainsi que son rythme de vie.
Elle était indépendante.

2020.05.04

5 réflexions sur “Indépendance

  1. james dit :

    « Ils découvrirent leur séxualité et s’épanouirent. »: sexualité
    « apprécier le sex, à faire l’amour »: sexe
    « Commenca t-elle »: commença
    « suis sure d’une chose »: sûre (les deux sont ok je pense, mais tu l’as écrit avec un accent plus bas)

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