Paperasse

Après que ses enfants allèrent se coucher.
Elle eut une discussion avec Chris.
S’asseyant tous les deux dans leur canapé, profitant de leur moment à deux, rien qu’à eux.
Elle s’allongea sur ses genoux.

— Il parait que tu t’es fâché cet après-midi.
Sourit-elle.

Jouant avec ses longs cheveux noirs et lisses.
Il détourna le regard.

— Bien sûr. Je me demande comment tu aurais réagi si tu avais vu Alain en train d’agresser un autre élevé. Bouda t-il.

— En effet… on a pas l’habitude de le voir agir comme ça… j’aurais certainement réagit comme toi, dans le cadre du cours, c’est le rôle du professeur qui prime… Qui c’était ? Tu as pu en savoir plus… ?
— C’était Ulysse. Je ne sais pas… les jeunes passent leur temps à insulter les mamans… de mon temps…

— De ton temps, tu étais surtout entouré de l’élite quand tu étais auprès de mon père, non… ? J’imagine que vous aviez d’autres priorités que de vous insulter… ?
Coupa Alexandra.

— … C’est vrai.
Réfléchit Chris.

— Et j’imagine qu’à la place d’Alain, tu n’aurais pas perdu ton sang froid, si on m’avait insultée ?
Demanda t-elle, en plaisantant.

— … Je ne sais pas… je suis quand même plus réfléchi.
Se défendit Chris.

— Est-ce que tu sais au moins quelle insulte m’était adressée ?
Demanda t-elle curieuse.

— Non. Il ne me l’a pas dit.
— Dommage…
— Comment Gabriel a pris la nouvelle… ?
— Il a soupiré, mais il m’a assuré qu’il n’y aura aucun traitement de faveur. J’espère juste qu’il ne sera pas plus dur avec nos enfants… tu sais comment il est, toujours un peu plus sévères avec ses enfants. Et tu sais qu’il considère Alain et Hélène comme faisant partie intégrante de la famille.
— … J’espère que tout ira bien. On va se coucher ?

— … Je suis épuisée…
Dit-elle en s’étirant de toute sa longueur sur lui et le canapé.

– Moi aussi.
Répondit-il.

Il passa ses bras sous elle pour la soulever et la porter jusqu’à leur chambre qui se trouvait à l’opposé de celle des jumeaux.
Elle passa ses bras autour du cou de Chris et l’embrassa dans le cou.
Il la déposa sur le lit, sur lequel elle se mit en boule.

— Je dois aller me doucher…
Marmoma t-elle, sans réelle conviction.

— Moi aussi.

Il monta sur le lit pour surplomber Alexandra.

— Toujours aussi beau…
Dit-elle en se positionnant juste en dessous de son visage.

Elle lui détacha les cheveux, d’une main et approcha ses lèvres des siennes.

— Cesse de dire des bêtises, et déshabille-toi, qu’on aille se laver.
Soupira t-il, tout en profitant du baiser.

— Toi d’abord.

Elle passa ses mains sous son T-shirt, tout en caressant ses abdominaux, puis descendit jusqu’à son pantalon pour en défaire l’attache et le faire glisser.

— Oh, tu veux jouer à ça ?

Le sourire au coin des lèvres, il attrapa ses poignets pour les immobiliser sur le côté et de son autre main, il passa également sous le T-shirt de sa femme, qui se tordit de rire.

— Arrête, arrête, t’as gagné !
Réussit-elle à articuler, entre deux foux rire.

*

Hélène et Alain qui étaient dans leur chambre respective.
Alain frappa à la porte de sa soeur qui était en train d’étudier.

— Je peux entrer ?

— Oui.
Répondit-elle, en rangeant ses affaires.

Il referma derrière lui et s’assit sur le rebord du lit.
Elle se retourna vers lui.

— Ça va… ? Comment tu le sens pour demain… ?
— Un peu flippé mais ça devrait aller… je sais que maman et papa seront à mes côtés, mais recevoir un sermon de Gabriel me fout les jetons…

Il fit une pause.

— Je t’interdis de parler de…
— J’ai compris… je voulais juste t’aider et te défendre.
— Pas besoin.
— Ok, inutile d’être aussi désagréable avec moi…

Elle se retourna vers son bureau.

— Excuse-moi… je suis sur les nerfs à cause de tout ça…

Ils entendirent des éclats de rire en provenance de la chambre de leurs parents.
Ils soupirèrent en même temps et levèrent les yeux aux ciel.
À la fois consternés, amusés et attendris par le fait qu’ils s’entendent encore aussi bien.

*

Elle laissa Chris raccompagner son fils et retourna auprès de Gabriel pour continuer sa journée de travail.
Elle frappa à la porte pour le prévenir.
Il était perdu dans ses pensées et fit à peine attention à sa femme qui venait à ses côtés.
Elle rangea au passage les chaises qui étaient encore devant son bureau.

— À quoi réfléchis-tu… ?
Demanda t-elle, en faisant sa curieuse et se penchant vers lui.

— … Rien d’important.
Répondit-il, irrité.

— Tu penses encore à l’insulte de cet élève ?

Elle semblait le prendre à la rigolade.

— Comment tu peux le prendre aussi à la légère… ?
Lui dit-elle, étonné et outré.

Elle s’asseya sur son bureau, de manière très décontractée.

— C’est un enfant. Qu’il pense ce qu’il veut de moi.

Il frappa la table ce qui la fit sursauter.

— Je ne tolère pas qu’on t’insulte de la sorte, de plus dans mon établissement ! Tu es professeure aussi. Comment peut-on dire ce genre de chose sur toi… ?!
S’emporta t-il.

Elle ressentait la colère dans sa voix qui tremblait sous l’émotion et sa rage grondait en lui, la violence avec laquelle il avait tapé la surface de son bureau, ses mains tremblaient.
Elle lui attrapa la main pour la coller contre sa joue.

— Ça me touche que tu veuilles me défendre, mais ne te mets pas dans cet état là… laisse-les parler. Je n’y prête plus attention depuis un moment. Que fais-tu des paroles que tu as prononcés pour Alain ?
Lui rappelait-elle pour l’apaiser.

Il passa sa grande main légèrement ridée et abîmée par le temps, derrière son oreille et dans ses cheveux.

— Je tiens tellemment à toi… tu mérites le respect, et non ce genre d’adjectif…

Il approcha sa tête contre le creux de son épaule et la serra contre lui.

— Tant que nous sommes heureux, ce genre d’insulte ne m’atteindra pas.
Murmura t-elle, en lui rendant son étreinte.

Un silence d’or se fit, ils soupirèrent tous les deux.
Gabriel se remettant de ses émotions.

— En parlant de sermon… que dois-je dire de vos manières, ma dame ?

Il avait reprit son sourire et sa voix se voulait dure mais il peinait à reprimer son amusement.

— Vous osez poser votre adorable fessier sur mon bureau ?

— Monsieur le directeur… ne soyez pas si dur… avec moi !
Se prit-elle au jeu, en adoptant une voix plus douce qu’à son habitude et implorante, en approchant son visage du sien.

— Je vous trouve bien téméraire… très chère…

Il s’approcha dangereusement d’elle et la força à se laisser tomber dos sur le bureau recouvert d’une pile de paperasse. Il repoussa les tas de papiers et la surplomba de toute sa masse musculaire.

— Savez-vous dans quelle position vous vous trouvez… ?

Son regard bleu azur pétillait de passion.
Les pupilles d’Alexandra brillaient de cette même fougue et elle s’était noyée dans le fond de ses yeux.
Sa chevelure attachée s’était échouée, tout comme elle sur le bois vernis de sa table de travail.
Elle lui attrapa le col de son vêtement pour qu’il s’incline un peu plus vers elle, et elle réussit à se hisser un peu pour diminuer la distance entre leur visage.
Elle colla ses lèvres sur les siennes et le dévora de son désir. Mordillant gentiment sa chair et pénétrant sa langue dans sa bouche, pour caresser la sienne.

— Allez-vous… me punir ?

Elle le relâcha et s’allongea de nouveau en s’offrant à lui, les bras l’invitant à l’étreindre.

— Oh que oui…
Dit-il, tendant sa main vers la porte, d’un geste il verrouilla le loquet.

— Ça serait dommage que l’on soit interrompu…

Elle se doutait de ce qu’il venait de faire.

2020.04.04

2 réflexions sur “Paperasse

  1. james dit :

    « Elle semblait le prendre à la rigolate. »: rigolade

    Gabriel s’énerve autant qu’Alain 🙂

    • Ah, c’est rigolo parce que j’avais jamais fait attention que Gabriel s’énervait autant qu’Alain !
      J’aime bien !

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