Aurore ouvrit difficilement les yeux.
La lumière lui agressa un peu les rétines.
Elle s’habitua peu à peu à la luminosité puis elle vit Vlad.
Les images et les souvenirs lui revinrent tout de suite.
Elle lui adressa un sourire.
— Merci de m’avoir aidée…
— … Qu’est-ce que tu racontes, j’ai rien fait de spécial…
Elle essayait de bouger mais semblait avoir du mal, et mal.
— Ne force pas trop, tu as été opérée.
— Ah…
Dit-elle en se tâtant pour se rendre compte de son état.
— Au fait, ta soeur a appelé, elle devrait pas tarder. Ton oncle est passé te voir, aussi. J’ai oublié son prénom mais il portait une blouse de médecin.
— Merci d’être resté avec moi… Désolée ne pas avoir été de bonne conversation…
Dit-elle pour détendre l’atmosphère.
Elle força un sourire.
— C’est vrai que j’ai un peu eu l’impression de parler tout seul.
Dit-il en le lui rendant.
— Est-ce que tu te rappelles ce qu’il s’est passé… ?
Demanda t-il, en espérant qu’elle ne soit pas traumatisée.
— Hm… c’était un ancien client du club… je crois qu’il a été banni de l’établissement, mais je ne pourrai pas le confirmer à 100%…
— Il te voulait quelque chose ?
— Aucune idée.
— Hm… t’en fais pas, les policiers l’ont emmené.
— AH ! Il faut que j’appelle le club pour les prévenir !
S’exclama t-elle.
Il l’aida à relever le dossier de son lit.
Il lui tendit son téléphone.
— Merci. J’en ai pas pour longtemps… !
Elle tapota pour trouver le numéro de son supérieur.
Elle rédigea un SMS puis reposa son téléphone.
— Désolee d’avoir monopolisé ta journée…
— Oh, c’est rien. C’est pas tous les jours qu’on aide quelqu’un qui se fait poignarder.
Blagua t-il.
— J’ai prévenu mon travail aussi, ils sont cools.
*
Hélène et Alexandre arrivèrent devant la chambre.
À la vue d’Aurore, elle lui sauta littéralement au cou.
Aurore et Vlad furent pris au dépourvu.
— B-bonjour Hélène ?! Je viens de me faire opérer, tu sais…
— Ah pardon !
Elle se décolla et remarqua enfin la présence de Vlad.
— Bonjour ! Merci beaucoup d’avoir pris soin d’Aurore… !
— Ah euh, je vous en prie…
Dit-il gêné.
Alexandre entra également dans la chambre.
— Alexandra n’aura pas besoin de venir, tu as déjà une deuxième maman, Aurore.
— Bonjour mon oncle.
— Bonjour Aurore. Ton état est stable mais ne force pas trop, où les points de suture vont sauter. Ce n’est pas moi qui ai eu l’honneur de t’opérer, et j’espère que je n’en aurais pas l’occasion de si tôt. D’accord ?
— … Oui…
— Je te dis ça, mais je sais que tu n’as pas le caractère de ta soeur. Je te fais confiance.
— Ça veut dire quoi ça ?
Répliqua Hélène, outrée.
Aurore gloussa.
Vlad était un peu spectateur de ces échanges.
Il ne connaissait pas trop ce que c’était une grande famille et observait la scène sans rien dire.
— D’ailleurs, tu nous présentes ton ami, Aurore ?
Dit Hélène, curieuse.
Voyant le mal qu’Aurore avait à définir leur relation, il lui coupa un peu l’herbe sous le pied.
— Je m’appelle Vlad. Je travaille dans le quartier.
La réponse un peu brève installa un froid.
— On s’est croisé par hasard un soir, et on s’était échangé nos numéros.
Ajouta Aurore.
— Tu ne leur en a pas parlé ?
S’adressa t-il alors à elle.
— N-non…
Elle baissa la tête, ne voulant pas affronter le regard de sa soeur.
— Parler de quoi ?
Questionna Hélène, s’imaginant déjà trop de choses.
— Que quelqu’un la suivait.
Le visage d’Hélène changea subitement. Son air enjoué et taquin laissa place au sérieux.
— Aurore.
Son ton était grave.
— Je sais me défendre, c’est toi qui m’a appris les bases…
— Tu aurais pu nous en parler ! Regarde dans quel état tu es ! Tu sais à quel point les parents sont inquiets pour toi ?!
Hélène s’emportait.
— Vous en reparlerez plus tard, d’accord ?
Alexandre posa sa main sur son épaule, comme pour catalyser Hélène.
— Bonjour, c’est ici la malade ?
Entra deux têtes de plus. Des jumeaux, aux cheveux longs et lisses attachés. L’un simplement et l’autre juste quelques mèches étaient attachées en arrière lui donnant un air un peu plus décontracté.
— Jasper ? Célestin ? Qu’est-ce que vous faites ici ?
S’exclama Alexandre, surprit.
— C’est maman qui nous a envoyé un message.
Expliqua Jasper, celui qui faisait un peu plus sérieux avec sa chemise et son jeans.
Célestin semblait un peu plus calme. Il salua d’un signe de tête Vlad.
— Comment ça va, Aurore ?
Demanda t-il.
— Ça va, merci. J’suis costaud !
— Te la raconte pas non plus, il paraît que c’était limite !
Dit Jasper, taquin.
— Ça me rassure que tu ne sois pas trop mal au point, cela dit.
Deux nouvelles personnes entrèrent.
Chrystal avec ses longs cheveux blonds en tresse, lisses, ses yeux bleus et sa blouse blanche.
Et Alexandra, les cheveux ondulés bruns, attachés par une pince. Elle salua tout le monde rapidement et alla voir Aurore.
— Maman… ?
Elle prit sa fille dans ses bras.
— J’étais si inquiète… ton père n’a pas pu venir mais il était au moins aussi inquiet !
Elle finit par la lâcher.
— Désolée maman, mais je vais bien maintenant.
— On en reparlera. C’est aussi notre faute, on aurait pas dû te laisser y aller seule, comme tu le souhaitais.
— Maman, je suis une grande fille maintenant, je n’ai pas besoin qu’on m’escorte partout. C’est gênant…
— La nuit c’est différent, et après ça, je ne peux pas fermer les yeux.
Elle se tourna vers Vlad.
— Excusez-moi, vous êtes… ?
— C’est Vlad, c’est lui qui a appelé les secours…
Présenta Aurore.
— Merci beaucoup d’avoir pris soin de ma fille.
— Non non, je vous en prie, je n’ai fait que mon devoir…
L’ambiance de la chambre était enjouée, Hélène discutait avec ses cousins et Chrystal papotait avec Alexandre tout en observant la scène.
— Qu’est-ce que tu deviens Céles’ ? Ça se passe bien ton boulot ?
— Ouais, ça va. Et toi ? Tu sais si t’as besoin d un shooting, hésite pas à me contacter.
— Ça va, ça va, merci ! Ça tombe pas dans l’oreille d’une sourde ! Si t’as un peu de trmps, passe voir, si tu as besoin de fringues pour un modèle, je peux toujours t’en prêter.
— Merci Hélène, c’est vrai que je veux passer te voir depuis un moment.
De l’autre bout de la pièce, Jasper était allé aborder Vlad qui ne faisait pas grand chose.
— Bonjour, moi c’est Jasper.
Dit-il en tendant la main.
— B-bonjour, Vlad… ?
Dit-il intimidé.
— Quelle est ta relation avec ma cousine ?
Demanda t-il sournoisement.
— Je- euh, on se connait depuis à peine quelques jours…
— Hmm… si tu lui fais quoi que ce soit, je saurai te retrouver, sache-le.
— Jasper, arrête de l’intimider !
S’énerva Aurore.
— C’est parce qu’il travaille dans un cabinet d’avocat, fais pas attention à ce qu’il dit, Vlad…
— C’est parce que t’es la petite dernière dans la famille, Aurore. On s’inquiète tous pour toi.
— Surtout Jasper…
Souffla Célestin, pour vendre la mèche.
Alexandra retourna discuter avec son frère et Chrystal.
— Bonjour, madame.
— Tu n’as pas besoin d’être si formelle avec moi, depuis le temps, Chrystal.
Sourit Alexandra.
— Je vous confie Aurore, je vois qu’elle est entre de bonnes mains. Il faut que j’y retourne, Gabriel risque de s’inquiéter si je tarde trop. Merci encore Cendres.
— J’ai littéralement, rien fait.
Répondit-il sur la défensive.
— T’en fais pas, ça va aller. Je te la rends le plus tôt possible.
— Jasper la raccompagnera sûrement.
Ajouta Chrystal.
— Vous auriez vu sa réaction quand il a su pour Aurore…
Blagua t-elle.
— Merci encore.
Et elle repartit en laissant les jeunes discuter joyeusement dans la chambre.
2018.07.12
ah, bon ben me voilà rassuré enfin 🙂