Étal

Cendres avait vu une arme sur l’étal de Ferdinand qui lui avait tapé dans l’oeil.
Il jeta un dernier regard sur l’objet avant de partir sans se retourner.
Il reviendrait.

Le lendemain, il revint, à la plus grande surprise de l’artisan.
Cendres n’habitait pas du tout dans ce quartier et avait refait exprès tout le trajet pour retourner à son atelier.

— Bonjour ? Que puis-je faire pour toi ? Tu as oublié quelque chose, peut-être ?
Demanda Ferdinand.

— Bonjour monsieur. L’arme que vous avez là, m’intéresserait…
Répondit Cendres en pointant l’épée.

Ferdinand se retourna et attrapa l’arme pour lui tendre.

— Bien sûr, tu peux la regarder de plus près si tu le souhaites. Je peux même y apporter des modifications si besoin.

Cendres n’était pas très bavard mais manipulait l’épée avec un regard expert et l’observait sous toutes ses coutures, en jouant avec la lumière et caressant la lame.
Ferdinand assistait à la scène comme un spectacteur satisfait.

— Je vais vous la prendre, monsieur.
Finit par dire Cendres.

— Bien. Je vais juste la nettoyer et lui donner un petit coup de neuf avant de te la léguer, si tu permets.
Ajouta Ferdinand, en tendant sa main pour la récupérer.

— C’est qu’elle est sur la devanture depuis un moment sans intéresser personne… elle a un peu pris la poussière.
Dit Ferdinand gêné.

— C’est une belle pièce. J’ai de la chance que personne ne se soit manifesté avant moi.
— Dis-moi. Tu as fait tout ce chemin juste pour elle ?

— Oui. Je suis exigeant et je n’avais pas encore trouvé d’arme qui me plaise autant, jusque là. J’ai gardé mon épée d’apprenti pendant tout ce temps. J’attendais juste le bon moment pour en changer.
Expliqua Cendres.

— Je vois…
Dit Ferdinand songeur.

Il lui rappelait l’époque où il était lui-même aventurier.

Cendres en profita pour regarder de plus près les autres pièces qui étaient exposées.
Il avait plus le temps pour s’attarder sur chaque détail contrairement au jour précédent.
La porte s’ouvrit derrière lui, ce qui le fit un peu sursauter.

— Papa ! Tu peux me tailler mon crayon-…
S’écria Lys en même temps qu’elle passait la porte.

Elle s’arrêta dans son élan lorsqu’elle vit Cendres qui avait l’air presque aussi surpris qu’elle.
Elle se demandait ce qu’il faisait ici, puis voyant son père travailler, elle rougit. Elle était dans une situation peu avantageuse pour elle.

— B-bonjour… je… pardon de vous avoir dérangés…
Bafouilla t-elle avant de retourner ses talons.

— Attends Lys.
Arrêta son père.

— Sers donc quelque chose à notre client. S’il te plaît.

Voyant Cendres faire des gestes pour lui signifier que ce n’était pas la peine.

— J’insiste.

Lys, encore un peu gênée, retourna à l’intérieur de la maison et sortit des verres et une bouteille.
Elle boitait encore un peu mais elle pouvait se déplacer.
Elle posa le tout sur la table et le servit.

— Vous aviez l’air intéressé par les travaux de mon père, je ne vous retiens pas plus.
— … Tu peux me tutoyer, je ne suis pas si vieux que ça…

2018.01.26

2 réflexions sur “Étal

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