Il l’avait emmenée avec lui.
Le médecin avait dit qu’il était possible de trouver un remède qui pourrait soulager Hélène de son mystérieux mal.
Il y avait un peu trop de « peut-être » mais ce n’est pas comme s’il avait le choix.
Il était rentré chez lui, après une journée bien remplit.
Il avait ouvert la porte, la tête perdue dans ses pensées, il regardait la serrure en la poussant.
Ruminant quelques mots et attendant qu’Hélène lui souhaite la bienvenue.
— Je suis rentré…
Aucun bruit.
Aucun retour.
Il releva la tête en balayant la pièce des yeux.
Il manquait quelque chose sur la table.
La nappe, ainsi que tout ce qui se trouvait sur la table.
Il baissa les yeux.
Hélène était là.
Il ne voyait que ses jambes.
Elle était allongée à côté de la table.
On aurait pu croire qu’elle faisait une sieste, ou une mauvaise blague.
Si la nappe n’était pas par terre avec des débris de verre à quelques centimètres de son corps.
Il ne comprit pas tout de suite la situation.
Il eut un blanc.
Que faisait-elle par terre.
Puis.
— Hélène… ?
En espérant qu’elle lui réponde.
Où que la personne devant ses yeux était quelqu’un d’autre.
Il reconnaissait la robe qu’elle avait l’habitude de porter.
Se rendant compte au bout de quelques secondes qu’il n’avait pas de réponse.
Il posa rapidement ses affaires par terre. Son sac à dos et son manteau.
Il manqua de trébucher en enjambant la petite marche de l’entrée.
Il prit soin d’éviter les morceaux de verre et s’agenouilla auprès d’elle en ne sachant pas trop quoi faire.
Il remarqua que l’eau de la carafe s’était déjà évaporée.
Il se demanda depuis quand elle était dans cet état.
Il écarta précautionneusement la vaisselle cassée et contrôla la respiration d’Hélène ainsi que son pouls.
Son souffle était court et saccadé.
Il ne ressentait presque pas son pouls.
Elle était froide.
Il passa son bras droit sous la taille mince de la jeune fille.
De son autre main, il maintint la tête.
Il l’approcha de lui, et la serra dans ses bras pour lui transférer un peu de chaleur humaine.
Il se releva doucement et la porta jusqu’au lit, et la coucha sous la couverture.
Alors qu’il l’avait bordée depuis quelques minutes, songeant à aller prévenir le médecin.
Elle entrouvrit ses minuscules yeux.
Son corps commençait à se réchauffer et elle reprenait un peu conscience.
Son souffle était toujours aussi irrégulier.
Il fut surpris qu’elle reprenne conscience.
Cela semblait utiliser ses dernières forces.
Elle vit la silouhette familière de Ray. Elle ne voyait pas très clair.
Elle sentit sa présence.
Elle n’arrivait pas à parler.
Elle sentit sa main caresser son visage.
Elle sentit son baiser sur son front.
— Repose-toi.
Murmura t-il.
Elle voulut bouger sa main droite pour le toucher.
Elle ne put que la déplacer de quelques centimètres sous la couverture avant qu’il l’arrête et prenne sa main et en embrasse les doigts.
— Je suis là.
Lui dit-elle. Pour la rassurer.
Elle sombra de nouveau dans un sommeil.
Il éteignit la lumière de la chambre et laissa la porte entrouverte avant de retourner dans la salle principale.
Il voulait pouvoir entendre le moindre bruit.
Il fit un peu de rangement sur le sol pour éviter que quelqu’un ne se blesse.
Ceci fini, il retourna jeter un coup d’oeil dans la chambre pour s’assurer qu’elle dormait et que tout se passait bien.
Il ferma la lumière du salon et partit chercher le médecin.
Le médecin était toujours disponible en cas d’urgence.
Il entra dans le hall et se dirigea vers l’accueil.
L’hôtesse était là et se demandait ce qu’il avait à faire à une heure aussi tardive ici.
— Bonsoir, excusez-moi, est-ce que le docteur Michel est disponible ?
Demanda t-il le souffle un peu court.
— Je suis désolée monsieur, le docteur est en pause actuellement.
Repondit-elle d’un ton doux et calme.
Dans la chambre à quelques mètres de là, les murs étants un peu fins, Michel, à moitié endormi sur son lit, entendit une voix familière.
Après avoir reconnu à qui elle appartenait, il se leva et sortit de la pièce.
Au bruit de la porte, l’hôtesse se retourna.
Elle voulut dire quelque chose mais le médecin leva la main droite pour lui faire signe que ce n’était pas nécessaire et qu’il prenait la situation en main.
Il se dirigea vers lui, surprit.
— Bonsoir, que puis-je faire pour toi ?
Demanda t-il d’une voix chaleureuse. Des poches sous les yeux.
— Bonsoir Docteur, je m’excuse de vous réveiller à une telle heure…
— Ce n’est rien, je dois bien nourrir cette rumeur qui dit que je ne dors jamais… Par contre, je vais aller chercher un thé, suis-moi et raconte-moi ce qui t’ammène. Tu en veux un ?
Dit-il le sourire au coin des lèvres.
— Non merci.
Refusa t-il poliment.
— Tu es bien celui qui a prit la petite Hélène sous son aile, n’est-ce pas ?
— Oui, justement… C’est à son sujet…
Il prit une inspiration et lui raconta la situation.
— J’étais conscient qu’elle avait une santé fragile… Mais je ne pensais pas que son état allait s’agraver…
La main libre sur son menton, songeur.
Il finit son thé et récupéra sa trousse dans sa pièce personelle et lui fit signe de lui indiquer le chemin.
2013.5.27
Ce moment de l’histoire où t’écris « En espérant qu’elle lui réponde.
Où que la personne devant ses yeux était quelqu’un d’autre. », ça me parle trop. C’est super prenant, ça donne des frissons.
Après bon y’a pas de fin, mais j’ai l’habitude désormais 🙂
Ahh… en vrai, ça a une fin, c’est le genre d’ébauche que j’ai pu écrire mais dont le thème va se retrouver… étrangement… dans d’autres histoires !