Chris et moi approchions du grand hall qui nous séparait de la sortie.
Nous y étions presque mais nous n’étions pas seuls.
Des gens nous attendaient.
Chris ralentit le pas, et semblait compter les présences qu’il ressentait aux alentours. Il finit par s’arrêter et se tourna vers moi.
Il m’attrapa le bras.
— J’aurais souhaité que tu n’aies pas à te salir les mains mais je pense que je n’aurais pas le choix.
Il fit une pause, soupira puis reprit.
Je l’écoutais attentivement.
— Ca sera presque comme durant nos entraînements, sauf que tu ne devras pas hésiter une seconde et porter le coup fatal. Ne sous estime pas tes adversaires et n’hésite pas à prendre du recul pour te mettre en sécurité.
Il sortit ma dague de mon fourreau, me la posa dans ma main, et referma mes doigts dessus.
— Ne la perds pas. Il n’y aura pas de seconde chance. Si tu peux t’enfuir sans moi, fonce.
Cette dague qui servait jusqu’à présent que d’ornement à ma tenue, j’allais m’en servir pour tuer.
J’étais anxieuse mais je ne devais pas y penser.
Il fallait que je me concentre sur les paroles de Chris.
Ce n’était plus un jeu. Le danger était réel et au moindre faux pas, je pouvais ne plus me relever, ni moi, ni Chris.
La boule au ventre, je regardais Chris droit dans les yeux et déterminée.
Il me sourit.
— Tout ira bien.
Dit-il pour nous rassurer.
Il se tourna vers le hall et nous marchâmes dans la gueule du loup.
— Reste près de moi.
Murmura t-il.
Coude à coude, je commençais à sentir les présences hostiles se rapprocher de nous.
Ils étaient nombreux. Que faisaient-ils ici ?
— Ils ne pourront pas nous attaquer à plus de 3, ils risquent de se gêner.
On s’échangea un regard et on se comprit. Nous allons leur montrer de quel bois on allait se chauffer.
Ils ne se firent pas attendre.
Chris avait raison et ils n’étaient pas plus de 3 à nous attaquer en même temps et on arrivait à les repousser.
Je portais mon premier coup mortel dans la jugulaire. Je suivis le conseil de Chris à la lettre, je n’allais pas les sous-estimer et je visais un point vital directement. Il n’eut pas le temps de réagir.
Je retirais la lame de mon coutelet d’un geste vif. Le sang tiède sortit en petit jet et quelques éclaboussures finirent sur ma joue et mon haut. Je bronchais à peine.
Sans sentiment. Je voyais le corps tomber.
2017.10.20