Les chercheurs avaient mené de nombreuses expériences toutes plus horribles les unes que les autres.
Il avait d’abord décidé de lui couper les cheveux et tenter de les analyser.
Chaque parcelle qui quittait son corps se mettait à brûler et s’évaporait dans l’air.
Les scies et autres outils se mettaient à fondre au contact de sa peau.
Ses cheveux à l’origine longs, étaient maintenant un champs d’épis sens dessus dessous.
Il était impossible de lui couper le moindre membre mais on pouvait lui briser les os de manière brève.
Ils supposaient qu’elle ressentait la douleur puisqu’elle criait puis pleurait.
Du moins, au début.
Ses larmes s’évaporaient au contact d’un support, le sol ou ses vêtements, puis disparaissaient sous forme de poussière.
Au bout de quelques minutes, ses os se reconstituaient et la blessure se soignait d’elle-même.
Nombre de personnes avait été blessé lorsqu’ils avaient tenté de lui couper un bras ou une jambe avec une scie sauteuse.
La lâme de l’appareil avait comme disparu dans un trou noir, en prenant la forme du membre. La machine continuait à tourner ce qui posa des problèmes, les boulons et les vis furent projetés et les personnes présentes prirent des débris dans leur corps.
Les moins chanceux y perdèrent la vie puisque leur organes vitaux furent touchés, d’autres survécurent mais gardèrent des séquelles.
*
Elle s’éloigna de ses amis pour se poser dans un petit bois.
Après avoir profité de cet endroit calme, elle décida de repartir en deployant ses ailes.
Elle ne s’était pas rendue compte de la présence d’un enfant qui avait assisté à toute la scène.
Elle garda cet endroit précieusement dans son coeur et décida d’y faire des visites plus ou moins régulières.
Après plusieurs visites, l’enfant avait grandi et était devenu un jeune homme.
Il osa l’approcher.
Elle ne prit pas peur.
C’était la première fois qu’elle voyait un humain.
Il s’assit à côté d’elle et l’observait.
Elle tendit sa main et lui caressa la joue.
Il fit de même.
Ils ne se parlèrent pas.
Elle lui sourit et s’en alla.
De temps en temps, elle le recroisait au même endroit et ils passaient du temps ensemble, sans échanger un mot.
Il était tombé amoureux de cet ange.
Les cheveux longs et noirs, sa peau douce et claire, sa robe à volants blanche.
À chaque fois qu’elle s’en allait, il ne savait pas quand il pourrait la revoir.
Le temps passait pour lui et elle, elle restait la même, sans prendre la moindre ride.
Un jour, lorsqu’il eut la chance de la revoir, au moment ou elle allait repartir, il prit son courage à deux mains et l’en empêcha.
Il lui attrapa le bras.
Elle se retourna vers lui et il l’assoma.
Elle perdit connaissance.
Alors que sa blessure était déjà sur le point de guérir, elle restait inconsciente.
Il fut surpris qu’elle guérisse et eut peur qu’elle se réveille sur le champ.
Il l’assoma une deuxième fois mais elle ne réagit pas.
Il s’approcha de son visage et lui murmura dans l’oreille.
— Je suis désolé.
Il était grand maintenant, il devait avoir 25 ans, tout au plus.
Il la porta dans ses bras et l’emmena chez lui.
Il avait une grande maison, celle de ses grand-parents maintenant décédés.
Il avait décidé de l’occuper et d’y passer son temps pour ses recherches.
Il l’emmena à la cave qui avait été aménagée au préalable.
Il l’allongea sur le ventre et décida de lui couper les ailes.
Il prit une mini scie. L’appareil dysfonctionna et il faillit y perdre sa main.
Il l’attacha sur un lit avec des sangles et procéda à des dizaines et des centaines de tests.
Elle se réveilla et le suplia de la détacher.
Il se rendit compte que les outils arrivaient à pénétrer sa chair mais arrivés à l’os, ils ne pouvaient pas le découper et l’appareil se brisait.
Ce qui n’empêchait pas le sujet d’avoir mal et de saigner.
Le sang s’écoulait jusqu’à ce que la blessure se referme et que le liquide s’évapore.
N’importe quel tissu qui se détachait du sujet finissait par disparaître.
Il était impossible de faire une analyse ADN.
Il la viola dès le premier soir.
Il faillit perdre son organe reproducteur, les parois de son vagin sécrétaient un liquide protecteur qui brûla l’épiderme de son pénis.
Il ne s’en rendit compte qu’après avoir prit son pied.
La chair de son membre était à vif et il saignait à certains endroits.
Il crut tout d’abord que ce sang venait de l’ange.
Elle n’avait ni besoin de manger, ni d’aller aux toilettes, ni de se laver, sa peau se régénérait d’elle-même.
Ce qui ne l’empêcha pas de l’emmener sous la douche avec lui, et d’assouvir ses fantasmes.
C’était la bonne époque.
Il décida de monter un laboratoire plus grand pour faire des tests plus poussés avec du personnel.
Personne ne savait comment il gagnait sa vie.
Son amour pour l’ange devint maladif.
*
Un des employés ne supportait plus le traitement fait au patient.
Elle était laissée sur le fauteuil de test, nue.
Ses vêtements avaient été retirés depuis un moment, elle était le plus souvent dans une blouse d’hôpital, ou sans rien.
Alors que tout le monde était parti, il entra dans la salle et décida de la rhabiller et la ramener dans sa chambre.
Elle était épuisée.
Ses cheveux repoussaient avec le temps mais pas de manière avancée.
Elle était recouverte de bleus qui étaient en train de disparaître à vue d’oeil.
Elle rouvrit les yeux et lui sourit…
Il était payé pour être chercheur mais il était contre toute cette violence.
*
— Arrêtez ! Vous voyez qu’elle souffre, non ?!
Cria t-il.
— … Continuez.
Dit-il, en ignorant l’employé.
— Vous ne vous rendez pas compte-
L’ange essayait de ne pas crier de douleur durant les tests.
Le chef s’approcha de lui et l’attrapa par la gorge.
— Si tu n’es pas coopératif, tu dégages.
Dit-il sans sentiments, les yeux ornés de cernes.
Il s’arrêta de gigoter. Il était nouveau et il chercha le soutien de ses collègues, sans succès. Tout le monde l’ignora.
Ce job était plus que bien payé, il ravala sa salive et obéit.
Il aurait bien voulu quitter cet endroit mais il ne voulait pas laisser le sujet souffrir encore plus longtemps.
Personne n’avait le droit de sortir du bâtiment de recherches.
*
Il détacha ses liens.
Son visage était à quelques centimètres du sien.
Sa respiration la réveilla à moitié.
Alors qu’il l’observait, elle entrouvrit ses yeux, et ils se retrouvèrent face à face. Ils se regardèrent quelques secondes qui parurent des minutes, sans se dire un mot.
Il reprit sa tâche et elle détourna les yeux.
Elle était epuisée. Les tests qu’elle subissait puisaient dans son énergie pour qu’elle se régénère.
— Excusez-moi…
Dit-il.
Ayant fini de la détacher, il passa sa main derrière son cou et ses hanches pour pouvoir la soulever et la porter.
*
Elle dormait à poings fermés sur son lit.
Il s’assit sur le rebord du lit et lui caressa légèrement le visage.
Elle avait perdu l’éclat des premiers jours mais il continuait à l’aimer inconditionnellement.
Il avait conservé la robe qu’elle portait dans un endroit sûr et connu que de lui.
Elle était généralement nue, ou avec une blouse.
Elle ne réagissait plus, elle avait déjà montré de la tristesse et de la peine, mais elle ne souriait plus. Il n’avait encore jamais vu de la colère sur son visage.
Elle ne pouvait même pas le blesser. Ce n’était pas dans sa nature.
Il s’allongeait et s’endormait à ses côtés en rêvant du bon temps.
L’époque où il s’amusait innocemment avec elle, qu’il s’allongeait sur ses genoux, et qu’elle lui souriait.
Maintenant, elle ne souriait plus mais elle lui appartenait.
*
Durant son absence, ses amis s’inquiétèrent, et ils partirent tous à sa recherche.
Cela faisait des semaines, des mois, des années peut-être, qu’elle n’était pas revenue et certains avaient déjà abandonné les recherches, pensant qu’elle s’en était juste allée, sans prévenir personne.
Sauf un, qui savait qu’elle n’aurait jamais fait une telle chose, il avait dû lui arriver quelque chose.
Il mit plusieurs mois avant de retrouver quelques traces d’elle dans les bois, puis il réussit à remonter jusqu’à une demeure.
Lorsqu’il entra, la maison n’était plus habitée mais il sentait des particules de son amie. Son flair l’amena jusqu’à la cave.
Les particules parlaient d’elles-mêmes et il revoyait presque les évènements qui avaient dû se dérouler ici.
Il vit rouge. Il fallait à tout prix qu’il la retrouve.
Il fit appel à ses amis pour relancer les recherches.
Les filles furent prévenus et certaines ne purent rester dans la pièce plus longtemps. Les hommes étaient plus qu’en colère.
Ils repartirent pour la retrouver le plus rapidement possible.
*
Il sabota son lieux de travail.
Cela faisait plusieurs mois qu’il y réfléchissait, il ne devait pas faire d’erreurs ou il serait tué.
Il profita que le chef s’absente pendant une période donnée pour mettre son projet à exécution.
Le feu se déclencha dans l’usine. Il profita du chaos pour courir dans la chambre de l’immortelle.
— Tu crois que je ne t’avais pas vu faire ?
Il était là, tapis dans l’ombre dan un coin de la pièce.
Il l’assomma.
— Tu pensais me la voler et la garder pour toi…
Il lui donna des coups de pied sur son corps à terre.
Elle était effrayée mais elle sauta sur le bras du chef et le supplia d’arrêter. Peu importe si elle devait faire semblant, elle voulait aider le garçon qui se souciait d’elle.
— Arrête, s’il-te-plaît…
Lui dit-elle, en lui aggripant le bras.
Il s’arrêta net et tourna son visage vers elle. Son regard était empli de folie et il était effrayant.
Elle essaya de lui sourire, les larmes aux yeux, et lui prit son visage dans sa main, pour tenter de le distraire.
Il ne put cacher sa joie, il lui attrapa la main et lui sourit toutes dents dehors.
— Regarde, je suis là… Je resterai avec toi…
Dit-elle emplie de tristesse, sa voix tremblait.
Le jeune employé eut le temps de reprendre connaissance.
Il ne savait pas s’il devait fuir ou tenter de tuer son chef qui était obnibulé par son ange, tant qu’il ne se rendit compte de rien.
L’employé ramassa un objet lourd et l’assoma à son tour.
Il saignait du crâne mais il continua de marcher vers la jeune fille.
Son séquestreur s’était affalé dans ses bras, totalement inconscient.
Elle était à genoux, sa tête dans ses bras.
Qu’avait-il bien pu se passer dans sa tête pour en arriver là ?
Son sauveur l’attrapa par la main et lui fit signe de le suivre pour s’enfuir.
Les anges qui faisaient des rondes pour la retrouver passèrent au dessus du bâtiment étrange et ils virent de la fumée.
Le bruit de l’alarme était inhabituel et certains s’approchèrent, attirés par la curiosité.
C’est là qu’ils virent sortir par la porte de secours un homme qui tenait par la main leur amie.
Ils entendirent un coup de feu.
Il visait les deux fuyards.
Ils prévinrent leur ami qui vola à toute vitesse vers eux pour sauver son amie.
Il se souvint des particules et il tua le sequestreur en le faisant souffrir.
L’ange et son sauveur prirent quelques balles.
Elle déploya ses ailes pour le protéger, elle le serra dans ses bras et l’enveloppa de ses ailes.
Malheureusement certaines balles traversèrent les plumes et il fut gravement touché.
Il vit au loin d’autres anges.
— Je crois que vos amis sont venus vous chercher.
Dit-il, en lui souriant.
Elle tentait de lui sourire mais ses larmes coulaient sur sa joue.
Son ami avait terminé sa vengeance, et il la rejoignit.
— Je suis désolé qu’on vous ait fait subir tout ça…
Il avait de plus en plus de mal à parler.
Il finit par fermer les yeux.
— Il faut partir…
Dit son ami.
Elle le regarda et le supplia.
— On ne peut pas le laisser ici… Il m’a sauvée… S’il n’avait pas fait tout ça, vous ne m’aurez jamais retrouvée…
Elle sanglotait.
Elle ne se rendit pas compte que la balle avait également transpercé son épaule avant de se loger dans le corps de son sauveur.
Son ami la rattrapa avant qu’elle ne tourne de l’oeil.
Elle était totalement épuisée.
— On va rentrer à la maison…
Il la porta.
Il fit signe à ses amis de porter et ramener également l’humain.
— Ce sera à Mère de décider s’il pourra devenir l’un des nôtres.
2015.10.30
(si tu pouvais modifier le « décica » en « décida », « appartennait » en « appartenait », « et ptete aussi « disfonctionna » en « dysfonctionna »)
Alors là, c’est une idée originale.
J’ai bien aimé les descriptions très précises, et les conséquences du précepte de base. Par exemple, quand la lame disparait, et que les boulons sautent et deviennent dangeureux. Ce genre de détail qui ancre l’idée dans une réalité cohérente, j’aime beaucoup.
En lisant le texte pour la première fois, le passage qui mentionne un employé qui ne supporte plus de lui faire du mal m’a rappelé l’expérience de Milgram. Je sais pas si tu connais, mais le moment où l’employé obéit bien qu’il ne souhaite pas continuer, ainsi que le moment où il cherche du soutient dans son refus, c’est tout à fait cette expérience. Et c’est glaçant. Encore plus dans ton texte.
J’ai beaucoup aimé tout le dernier paragraphe, quand le jeune employé tente de la sauver. J’arrive à visualiser toute cette scène en un instant grâce à ta description.
En revanche, pour la partie la plus importante du texte, là je suis toujours en train de chercher à comprendre.
En fait, je ne pige pas : le chercheur la connait depuis son plus jeune âge, il en est amoureux. L’ange a décidé d’elle-même de revenir à cet endroit, pour l’y revoir. Tout semble bien se goupiller pour un avenir radieux. Alors pourquoi donc tente-il de la découper et d’en abuser (brrr, rien que d’y repenser) ? J’ai envie de comprendre, mais je crois que j’ai pas le niveau. Je veux dire, j’ai relu 5/6 fois, mais le texte refuse de me donner ni logique, ni son enseignement. Est-ce qu’il veut la détruire pour ne plus jamais qu’elle parte ? Est-ce qu’il l’aime tellement qu’il veut en découper chaque parcelle pour en extraire la source de son attirance ? Je me dis que j’ai pas lea niveau, et que tu mérites un lecteur plus intelligent. En tout cas, la phrase « Qu’avait-il bien pu se passer dans sa tête pour en arriver là ? » décrit bien ce que je pense 🙂
Un autre truc que j’aime bien, c’est ton choix de mot. Lorsque je tape le commentaire d’un texte long, j’essaye de me souvenir de l’histoire en détail. Par exemple, je me dis ‘mais pourquoi je me souviens que l’Ange souhaite retourner à l’endroit où il a rencontré l’enfant de manière si intense’. Et t’as juste écrit « Elle garda cet endroit précieusement dans son coeur ». Et c’est très souvent comme ça. Même pour un texte long, chaque moment se grave dans mon esprit. Je veux dire, t’as toujours un choix des mots tellement juste que les intentions sont transmisent sans qu’on y prête attention.
Tu sais, parfois, je me dis que je vais finir par m’habituer à tes écrits, être moins surpris. Et c’est le genre de texte qui me fait réaliser que c’est pas près d’arriver.
(désolé pour le commentaire trop long)
Merci pour les erreurs, c’est corrigé !
Et merci encore, je ne te le dirai jamais assez, pour tes commentaires. Ne sois pas désolé, au contraire, je t’en suis très reconnaissant de prendre le temps de rédiger tout ça et de m’expliquer ton ressenti vis à vis de mes textes.