Capuche

Varvara avait la tête plongée dans les livres, comme à son habitude.
Soudain, la porte de la bibliothèque s’ouvrit avec violence.
Elle eu a peine le temps de réagir qu’une dague traversa la pièce pour passer à quelques centimètres de son visage.
Son regard resta figé pendant quelques secondes avant d’entendre un bruit derrière elle.
L’arme s’était planté dans une silhouette juste derrière elle.
La personne s’écroula sur la table en se vidant peu à peu de son sang.
Elle n’osa pas bouger.
Chris apparut et l’attrapa par le poignet.

— Suis-moi.
D’une voix sèche et sure.

Elle obéit en étant encore sous le choc.
Il se passait des choses dans le château.
Tout le monde était pressé et courait ici et là.
Elle était tellement plongée dans ses livres qu’elle ne s’était rendue compte de rien.
Elle croisa son père dans un couloir.
Il courut vers elle.

— Chris, essaye de rejoindre Alexandra. Je vais m’occuper de Varvara.
Iliès devrait pouvoir s’en sortir, il y a Bellinda et Charles avec lui.

Elle suivit son père sans comprendre exactement la situation.
En devinant les questions non posées de sa fille, il commença à lui expliquer.

— Nous sommes attaqués par un groupe de la contrée voisine. Je ne sais pas encore qui ils sont mais plus aucun lieu n’est sûr. Surtout, ne t’éloigne pas de moi.

Il lui jeta une cape à capuche et lui ordonna de cacher son identité avec.

— Je ne sais pas ce qu’ils nous veulent exactement. Certainement le château. J’ai quelques endroits à vérifier avant de retourner rejoindre maman et les autres. Elle est sûrement en train de se battre.

Alors qu’ils s’enfonçaient dans les couloirs du château, elle sentit la présence de quelqu’un.
Une silhouette encapuchonnée apparut devant elle et Gabriel.
Il s’arrêta et poussa sa fille à rester derrière lui.
Il commença à préparer ses sorts magiques pour attaquer l’ennemi.
Elle le prit de court et projeta son père contre un mur.
La capuche tomba avec le sort et laissa découvrir le visage d’une magicienne. Une femme aux cheveux roux, ondulés, attachés en nattes et enroulés pour former un chignon. Des mèches rebelles trop courtes retombaient sur chaque côté de son visage. Ses yeux bruns sombres, et son sourire sadique.
Son père se releva avec un peu de mal.

— Va-t-en ! Cours !

Elle ne voulait pas abandonner son père mais elle ne savait pas combattre et savait qu’elle serait plus qu’une gêne.
Elle commença à reculer et courir sur le chemin inverse.
La femme ordonna à un de ses hommes de l’empêcher de partir et de la tuer.
Une silouhette masculine apparut en face d’elle sans qu’elle ne puisse rien faire.
Il l’attrapa et l’immobilisa.
Il lui retira sa capuche et se figea.
Ils se fixèrent.
Ils se connaissaient.
Il reconnut la jeune fille dont il était tombé amoureux.

— Qu-qu’est-ce que tu fais ici… ?!
Sa voix tremblait.

Elle resta muette, en essayant de se convaincre qu’il ne pouvait pas être de ce camp.
La sorcière commençait à perdre patience.

— Qu’est-ce que tu attends ?! Tue la !

Son père tentait de la combattre. Il se défendait plutôt bien mis à part l’engagement qu’il avait mal pris.
Lorsqu’il vit que sa fille avait été attrapée, il paniqua et perdit son sang froid. L’ennemie en profita pour l’envoyer valser une nouvelle fois.
Elle se releva de ses propres blessures.
Elle décida d’achever l’enfant de ses propres mains.
Elle récita un sort pour transformer sa main droite en une sorte de plante acérée et extensible pour la diriger vers la jeune fille, pendant qu’elle était de dos.
Son compagnon, ne sachant que faire, vit l’attaque venir et par instinct, protégea celle qu’il aimait et prit le coup à sa place.
La sorcière ragea et dégagea son cadavre comme un déchet.

— Je savais que je ne pouvais pas compter sur lui… !

Elle s’approcha de Varvara et prit son temps.
Elle était à terre et son regard oscillait entre celui qui venait de la protéger, et la sorcière.
Elle ne comprenait plus rien. Il n’était pas de son camp ? Pourquoi ?

— Je me demande comment je vais te tuer… C’est donc toi, son genre de fille… Peut-être devrais-je te garder encore un peu en vie, pour m’amuser… Tu ne sembles pas savoir te défendre toute seule. HAHAHAHAHAAAHAHAHAH.

Son rire se tut lorsqu’elle reçut une attaque de plein fouet.
Elle encaissa et cracha un peu de sang.
Alexandra venait d’arriver, accompagnée de son fils et Chris.
Elle repoussa la mage et demanda à Chris de s’occuper de Varvara. Pendant ce temps, Iliès alla auprès de son père.

Elle était de taille contre la mage. Même blessée superficiellement et avec la fatigue des combats précédents.
Varvara avait le regard perdu dans le vide.
Elle se réveillait lentement de sa torpeur et vit le corps de Vladislaw recouvert de son propre sang.
Chris s’approcha d’elle et vérifia qu’elle n’avait rien.
Elle s’approcha du corps de celui qu’elle pensait être son ami.
Il était devant ses yeux, comme endormi.
Chris l’observait sans rien dire.
Elle ne pleura pas mais une tristesse infinie l’envahie.

2015.01.08

3 réflexions sur “Capuche

  1. james dit :

    « Il courrut vers elle. »: courut
    « plus aucun lieu n’est sur. »: sûr
    « Elle ne comprennait plus rien. »: comprenait

    J’ai un peu perdu le fil, y’a beaucoup de perso. Je me rappelle néanmoins d’un Vladislaw rencontré dans la bibliothèque.
    En tout cas, c’est intéressant comme histoire, avec Vladislaw qui est dans une situation compliquée. Je me demande bien comment on peut en arriver à devoir assassiner celle qu’on aime.

    • C’est ça tout l’intérêt ! « Qu’est ce qu’on doit ressentir si on doit tuer la personne qu’on aime ? »
      « Qu’est ce que ça fait si on se fait tuer par la personne qu’on aime ? »

      Merci pour le retour !

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