Charles travaillait dans une forge depuis son plus jeune âge.
Il était orphelin et le forgeron de la ville vivant seul décida de l’adopter et le prendre en tant qu’apprenti.
Quand il grandit et que son maître trépassa, il continua son activité et reprit la boutique.
Un jour, il manquait de plantes pour le rhume et se rendit dans la forêt après la fermeture.
Il vivait à l’étage au dessus.
Il s’apprêtait à ceuillir la plante qu’il recherchait quand derrière l’arbre devant lui, une main depassa et la cueillit au même moment.
Quand elle aperçut aussi la main de Charles, cette personne s’immobilisa.
Méfiant, Charles s’exprima le premier.
— Qui est là ?!
La main trembla, retourna derrière l’arbre et une jeune fille avec un gros gilet et une grande capuche qui lui descendait jusqu’au visage sortit de sa cachette.
Elle avait de longs cheveux et sa capuche cachait une partie de son visage.
Sous son gros gilet, elle portait une longue jupe qui lui descendait jusqu’aux genoux.
Elle portait des bottes, elle tremblait un peu.
Elle n’osa pas parler.
Il fut surpris.
Il ne s’attendait pas à cette rencontre.
Il savait qu’il ne devait pas se fier aux apparences.
Elle avait un gros sac en bandoulière sur son épaule.
Elle pouvait cacher des armes.
Il dégaina son épée.
— Qui es-tu ?
Dit-il d’une voix menaçante.
Elle prit peur et s’enfuit.
Il la coursa, elle se prit les pieds dans une racine et s’étala au sol, son sac s’ouvrit et le contenu se vida à ses côtés.
Il y avait là des livres et un pot en verre.
Charles s’approcha et ramassa un livre sans lâcher son épée.
Il le feuilleta, ce n’était que des descriptions de plantes et des esquisses.
Il observa la jeune fille. Il s’était trompé sur son compte.
Il ramassa les autres livres et s’avanca vers la fille à terre.
Il lui tendit les livres d’un air gêné.
Elle releva la tête et ne savait pas comment réagir. Si elle devait avoir peur de cet homme.
Elle tendit une main hésitante et reprit ses bouquins.
Elle se releva, frappa sur ses vêtements pour faire partir la terre et rangea ses livres dans son sac.
— Merci…
— Pourquoi t’es-tu enfuie ?
— …
— Tu ne devrais pas traîner dans cette forêt. C’est dangereux par là.
Elle acquiesça d’un mouvement de tête, encore un peu tremblante.
C’était la première fois qu’elle rencontrait quelqu’un. D’habitude elle faisait toujours attention à n’approcher personne. Cette fois-ci elle n’avait pas été assez prudente et ne pensait pas qu’il y aurait quelqu’un derrière l’arbre.
— Comment t’appelles-tu ?
— … Myra…
— Myra… ? … Je m’appelle Charles. Tu habites en ville ? Je vais te raccompagner.
Elle agita frénétiquement la tête de gauche à droite.
— Je vais rentrer chez moi, ça va aller.
Elle bougea et courut dans la direction opposée.
— Hé-
Il n’eut pas le coeur à la rattraper.
Il ramassa la plante qu’il voulait et rebroussa chemin.
Myra emprunta de petits chemins parsemés d’arbres et fit attention à ne pas être suivie.
Elle arriva à une cascade et s’engouffra derrière par un petit espace.
Elle posa sa main sur la pierre et un passage s’ouvrit.
Il faisait déjà un peu nuit.
Elle se dirigea vers sa maison.
Elle vivait seule depuis un moment.
Ses parents étaient partis dans la demeure de la prêtresse.
C’était signe qu’ils estimaient qu’ils avaient assez bien vécu et qu’ils donnaient leur vie pour que le petit coin de paradis dans lequel ils avaient passé toute leur vie et qui les avait accueillis, perdure.
Elle s’y était faite, elle savait que la vie et la mort faisaient partie du cours du temps.
Elle avait été triste que ses parents décident de partir mais ils avaient fait leur choix, ils avaient réfléchi et été partis l’esprit tranquille.
Myra ne se mêlait pas aux autres.
Elle restait la plupart du temps seule à lire dans la grande bibliothèque et sur terre pour ramener des plantes sur l’île. Elle entreposait chez elle des centaines de plantes différentes et cultivait d’autres dans le jardin et dans les serres non loin de chez elle.
Sa mère avait commencé cela bien avant elle. Petite, de santé fragile, elle restait déjà souvent à la maison. Sa mère, dont elle avait hérité la constitution, lui avait appris beaucoup de choses.
— Myra, c’est dangereux de sortir et descendre sur la terre ferme. Promets-moi de faire attention quand tu en auras le droit.
L’âge à laquelle on pouvait quitter l’île était 18 ans.
La prêtresse vérrouillait la porte d’accès à tous les plus jeunes.
Myra n’était pas guerrière et ne savait pas se défendre mais elle prenait toujours le plus de précautions possibles quand elle s’y aventurait.
2012.07.04
je crois comprendre que ce texte parle des mêmes Myra et Charles avant qu’ils soient ensemble dans le texte précédent « Hiver ».
Et Myra habitant derrière une cascade, comme Myra et Charles dans « Hiver », j’en déduis que Charles est allé vivre chez elle, probablement
Oui, en fait dans les Bribes, tu as des séparations avec des ✧ qui indiquent que tu changes d’histoire.
Quand ça se suit, c’est que ça fait partie de la même histoire, et quand c’est un peu décalé, c’est des idées alternatives.
d’accord, j’avais pas bien compris. merci de l’info